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Gwadloup : Mé 67 dans nos cœurs et nos écrits

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Retour sur les événements de 1967 en Guadeloupe par Cases rebelles. Le texte revient notamment sur le contexte social en Guadeloupe les semaines précédentes.

Les événements de 1967 en Guadeloupe

L'année 1967 en Guadeloupe avait sans doute commencé en mars dans l'éclat de révolte qui avait déferlé sous le ciel de Basse-Terre. Le dogue d‘un négrophobe lâché sur un des nôtres. D'un côté, l'Europe arrogante, bourgeoise et commerçante, en la personne de Srnsky propriétaire d'un magasin Sans Pareil et ami de Jacques Foccart. De l'autre Balzinc, cordonnier âgé handi noir, et pauvre. Mais ni là ni avant, ni aujourd'hui ni demain il est dit que notre peuple subira toujours. La foule apprend l'attaque ; on appelle la police. La police ne fait rien. La police ne fit rien. À part aider à la fuite Srsnky. Alors pendant trois jours la colère tonne de soif de justice. Et le peuple se masse devant le magasin. Dans un même mouvement, le préfet Bolotte feint de soutenir la foule et envoie la foudre : renforts, arrestations massives, tabassages, interdiction d'attroupement et de réunion, fermeture des débits de boissons, ville quadrillée. Sans surprise, une vingtaine de Guadeloupéens seront lourdement condamnés à la fin de l'année 1967 alors que Srnsky, lui, a opportunément disparu et ne sera jamais jugé.

Le 23 mars, à Pointe-à-Pitre, la dynamite explosait une partie de la façade d'un magasin Sans Pareil appartenant au frère de Srsnky.

Depuis mars, l'administration coloniale est sur les dents. Décidée aussi. Décidée à faire payer l'affront de la révolte. La France craint aussi clairement le nationalisme guadeloupéen qui, stimulé par l'exemple algérien, se développe considérablement depuis une décennie avec notamment la fondation du Front Antillo-Guyanais pour l'autodétermination, à l'initiative d'Albert Béville, Édouard Glissant, Marie-Joseph et Marcel Manville – Front très vite dissous par De Gaulle et contraint à l'activité clandestine.
En 1962 se produit le mystérieux crash du Boeing, qui, ça tombe bien pour le pouvoir colonial, coûte la vie à de nombreux militants : Béville, Tropos, le Guyanais Catayé et bien d'autres.

Le GONG, né en France en 1963, s'implante en Guadeloupe dès 1964 pour propager ses idées indépendantistes et ses actions. En 1967 il est le groupe dont le pouvoir colonial a le plus peur, surestimant d'ailleurs largement ses capacités organisationnelles et insurrectionnelles de l'époque. D'un point de vue du contexte politique il ne faut pas négliger non plus l'importance du Parti communiste guadeloupéen, bourgeois dans ses orientations, très opposé aux positions nationalistes et qui n'hésite pas à s'acharner sur ses dissidents. C'est un communiste, Henri Bangou, qui est à l'époque maire de Pointe-à-Pitre ; le pouvoir sait donc qu'il peut compter sur le PCG comme allié passif. Ça se vérifiera dans les prises de position délirantes d'après les massacres, qui parlent notamment de complot visant à éliminer le PCG ourdi par des impérialistes présents dans les milieux gauchistes. En gros, le PCG accusera le GONG et la Vérité (groupe dissident d'anciens membres du PCG) d'être manipulés par… la CIA. Le PCG ira même, après ce véritable massacre colonial, jusqu'à réprouver les violences racistes de certain·e·s révolté·e·s qui s'en seraient pris à des touristes ou passants innocents ; quand le PCG inventait le racisme antiblanc… Mais venons-en aux événements.

Le mercredi 24 mai 1967, la grève des ouvriers des bâtiments débute en arrêts limités et elle est suivie à 100%. Ils réclament une hausse de salaire de 2%. Le jeudi 25 mai, elle s'étend et les travailleurs décident d'arrêter complètement le travail. Dans la matinée du 26, de nombreux ouvriers s'attroupent autour de la Chambre de commerce où ont lieu les négociations. À 12h45, les négociations sont ajournées. Les grévistes demeurent. Vers 14h30, la police se retire et ce sont les CRS qui arrivent pour aider les patrons à s'éclipser. Les coups et le gaz lacrymogène commencent à pleuvoir. Les manifestants demeurent une fois les employeurs évacués. Vers 15h, Bolotte ordonne de tirer sur la foule :

Les documents prouvent que de mars (émeutes de Basse-Terre) à mai (tueries de Pointe-à-Pitre) le préfet Bolotte, qui avait été un ancien secrétaire général à la préfecture d'Alger durant « la bataille d'Alger », s'était préparé à exercer une répression judiciaire et militaire « sans faiblesse » préventive contre le GONG, considérée comme l'organisation responsable de la montée de revendication contre l'État. C'est pourquoi, dès les premières échauffourées de l'après-midi le préfet donne l'ordre de tirer et rappelle l'escadron des forces spéciales de la gendarmerie mobile, en attente depuis le 22 mars et en cours d'embarquement à l'aéroport du Raizet. La même logique de la culture de répression coloniale fortifiée en Algérie lui fera obtenir sans discussion la permission de Jacques Foccart, secrétaire de l'Élysée et de Pierre Messmer, ministre des Armées, pour l'engagement de l'armée.

Jack Nestor, membre du GONG, est le premier à tomber, explicitement désigné comme cible par le commissaire Canalès. Deux autres Guadeloupéens tomberont encore. Ensuite, la colère populaire explose, dérisoire, face à la détermination meurtrière du pouvoir colonial qui envoie gendarmes, CRS et parachutistes. Toute la nuit ça tire à vue un peu partout en ville, notamment à la mitrailleuse. Le samedi 27 mai, des jeunes, lycéens et étudiants partent en manifestation contre le pouvoir assassin à la sous-préfecture. Képis rouges et CRS attaquent de nouveau et la ville reprend feu. Encore des morts, encore des blessés encore des arrestations. Le 28 mai le calme est revenu.
En préfecture, le patronat va signer une « surprenante » augmentation de 25% pour les ouvriers du bâtiment beaucoup plus importante que celle refusée aux ouvriers quelques jours avant ! Tout cela avant que soit lancée une répression visant à faire porter au peuple guadeloupéen la responsabilité du massacre orchestré par les forces colonialistes.

Lire tout le texte sur le site de Cases rebelles

Ce texte nous renseigne sur le contexte raciste et répressif du mois de mars 1967, quelques semaines avant les luttes, grèves et révoltes dues mois de mai.

D'autres informations vidéos sur ces événements.

Donner de la voix - Un féministival à Montreuil !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Donner de la voix - 29 mai 2022 - Festival féministe à la Maison ouverte de Montreuil, avec une pièce de théâtre, chorales militantes féministes, écoute collective de podcast, défilés de foufounes (oui, oui), spectacles interludes de clowns, discussion autour de la grève du 8 mars, et d'autres surprises !

Montreuil, Bagnolet, l'est parisien et ses alentours regorgent d'initiatives, de lieux et collectifs féministes qui s'organisent pour lutter, faire la grève, diffuser des idées, des créations féministes. Nous nous croisons en manif, nous connaissons de plus ou moins loin, parfois nous nous organisons aussi ensemble.

La Maison Ouverte est aussi un lieu de croisement de ces différents collectifs. De la rencontre simultanée de deux compagnies féministes, au moment des dynamiques autour du 8 mars à Montreuil sont nées l'envie d'élaborer un festival féministe qui réunirait différents collectifs, pour leur donner de la voix, et dans la perspective de renforcer des dynamiques locales déjà existantes.

Le dimanche 29 mai de 15h à 22h à la Maison ouverte de Montreuil aura donc lieu la première édition d'un festival féministe “Donner de la voix”.
Cette première édition est pensée autour du fil rouge “donner de la voix” : visibiliser, faire entendre des problématiques, des luttes, des voix, le travail de compagnies…

Au programme : pièce de théâtre, chorales militantes féministes, écoute collective de podcast, défilés de foufounes (oui, oui), spectacles interludes de clowns, discussion autour de la grève du 8 mars, et d'autres surprises !


La journée sera divisée en plusieurs temps, dont les principaux sont les suivants :

15h - Ouverture en fanfare, avec une performance surprenante qui lancera la journée.
16h - Écoute collective du podcast Mes Voisines.
17h - Performance de clown autour des injonctions sur le corps féminin.
17h30 - Discussion collective sur la grève du 8 mars, avec retours d'expérience, animé par l'Assemblée féministe de Montreuil.
19h30 - Pièce de théâtre "Peut-Être Qu'Elle A Quelque Chose À Dire" (prix libre)
20h30 - Dîner délicieux et festif !

Chaque temps sera ponctué par des moments musicaux offerts par la chorale féministe montreuilloise de La Criée, ainsi que par plusieurs petits spectacles surprises.


Quelques mots sur la pièce de théâtre « Peut-être qu'elle a quelque chose à dire » :
Le collectif pour un théâtre engagé, nous présentera une création intitulée Peut-être qu'elle a quelque chose à dire, fondée sur un projet d'écriture d'une dizaine de femmes, âgées de 25 à 62 ans, et la volonté de donner voix à ces témoignages.
Regard des autres, sensualités, sexualités, violences sexuelles et gynécologiques, maternités et non-maternités, le spectacle met en lumière la parole de femmes de tous les jours.
« Peut-être qu'elle a quelque chose à dire » offre aux spectateurs un regard sans détour, à la fois intime et politique, sur les contradictions, les combats et les espoirs qui traversent les vies de ces femmes d'aujourd'hui.


Buvette et restauration sur place, spectacle à prix libre, le tout en soutien à la Maison ouverte.


Évènement ouvert à toutes et à tous.


Infos pratiques :

Maison Ouverte
17 rue Hoche, 93100 Montreuil
Métro Mairie de Montreuil
15h - 22h

Présentation à la librairie de l'Atelier de « Je suis libre... dans le périmètre qu'on m'assigne » de Kamel Daoudi

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Mercredi 25 mai, 20h, Kamel Daoudi présentera son livre « Je suis libre... dans le périmètre qu'on m'assigne » édité aux éditions du bout de la ville à la librairie L'atelier, 2 bis rue jourdain, 75020 PARIS

Étant donné que Kamel Daoudi est assigné à résidence, la rencontre se passera en visio. Les éditions du bout de la ville seront présents à la librairie.

https://www.librest.com/nos-rendez-vous/25-mai-2022/4727-soiree-avec-kamel-daoudi-a-l-occasion-de-la-parution-de--je-suis-libre----dans-le-perimetre-qu-on-m-assigne--editions-le-bout-de-la-ville

"J'ai refait mes comptes.
Je suis assigné à résidence depuis le 24 avril 2008, soit depuis treize ans, dix mois et vingt-trois jours,
c'est-à-dire 5 075 jours. Sur ces 5 075 jours, j'ai effectué 256 jours de prison ferme : 126 jours pour m'être éloigné de 18 km de mon lieu d'assignation à résidence et 130 autres jours pour 25 minutes de retard à mon couvre-feu. J'ai effectué 26 040 pointages au poste de police ou de gendarmerie. J'ai parcouru 57 759, 8 kilomètres, soit près d'une fois et demi la circonférence de la Terre (40 075 km), tantôt à vélo, tantôt à pied.
 »
Kamel Daoudi

Kamel Daoudi est assigné à résidence depuis 2008. Forcé de déménager du jour au lendemain au gré des décisions ministérielles, séparé de ses proches, contraint de pointer chaque jour à la gendarmerie, il se débat dans un labyrinthe administratif. Non sans humour, ses écrits chroniquent sa lutte quotidienne et analysent le dispositif de l'assignation à résidence, un enfermement d'autant plus pernicieux qu'il ne dit pas son nom.

Les éditions du bout de la ville
http://leseditionsduboutdelaville.com

Manifestation pour la régularisation des travailleurs sans-papiers de RSI, DPD et Chronopost

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Nanterre - Manifestation pour la régularisation des travailleurs sans-papiers

Rejoignez la manifestation, qui partira du métro La Défense pour aller devant la préfecture de Nanterre !

Depuis fin octobre 2021, trois grèves de travailleurs sans-papiers ont démarré successivement.
Ces derniers ont formé des piquets devant leurs entreprises : RSI, une société d'intérim, basée à Gennevilliers (92), DPD, filiale de La Poste pour le colis, au Coudray-Montceaux (91) et Chronopost à Alfortville (94), autre filiale colis de La Poste.

Ils réclament leur régularisation auprès des préfectures qui, depuis, font la sourde oreille.
Régularisation de tou.te.s les sans-papiers !

Et dans l'immédiat : l'État doit régulariser les occupants des trois piquets de grève RSI, DPD et Chronopost.

Rejoignez notre cortège ce mardi 10 mai à 12h30 pour un rassemblement massif en soutien aux travailleurs sans-papiers de RSI.

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Nouvelle tentative d'évasion au CRA de Vincennes

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans la nuit de mardi à mercredi 4 mai, un détenu a tenté de s'évader du CRA 1 de Vincennes. Il s'est blessé sur les barbelés avant de subir, comme tout le bâtiment, la répression des flics. Nous relayons ici le témoignage d'un détenu qui raconte ce qu'il s'est passé.

Dans la nuit de mardi à mercredi 4 mai, un détenu a tenté de s'évader du CRA 1 de Vincennes. Il s'est blessé sur les barbelés avant de subir, comme tout le bâtiment, la répression des flics. Nous relayons ici le témoignage d'un détenu qui raconte ce qu'il s'est passé.

« Hier soir dans la nuit, y a un gars qu'a tenté de s'évader en escaladant les grillages de la cour. Il est resté accroché aux barbelés, ses vêtements se sont accrochés. Après il est retombé. Il était hyper blessé. Il saignait de partout : des mains, du visage, de la bouche. Les flics sont arrivés de l'autre côté avec les chiens et à l'intérieur de la cour ils sont venus et ont commencé à le taper.

Le gars il était déjà super mal et eux ils se jettent sur lui. Alors nous on a gueulé, on a dit qu'il fallait appeler les pompiers, qu'il était blessé. Et là les flics, ils sont rentrés dans le bâtiment avec leurs matraques, agressifs et tout. Ils ont commencé à donner des coups et à faire sortir tout le monde dans la cour. Certains ont été emmenés à l'isolement et y sont restés quelques heures. On n'a pas de nouvelles du gars, on pense qu'il est en GAV. »

Publié sur À Bas Les Cra !

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