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Police et antisémitisme : une vieille histoire

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Mediapart a publié le 5 février 2024 des vidéos accablantes, montrant des policiers humilier une femme de 67 ans, juive orthodoxe, privée de sa perruque après avoir été arrêtée pour refus d'obtempérer à Créteil. Article de Contre-attaque

« Elle est feuj », « c'est pour ne pas avoir chaud »… Mediapart a publié le 5 février 2024 des vidéos accablantes, montrant des policiers humilier une femme de 67 ans, juive orthodoxe, privée de sa perruque après avoir été arrêtée pour refus d'obtempérer à Créteil. Dans certaines traditions du judaïsme, les femmes cachent leurs cheveux avec une perruque. L'attitude violente et méprisante des policiers avec cette dame d'âge mur est l'équivalent d'un arrachage de voile. Gérald Darmanin n'a pas réagi à ces révélations.

Le Ministre de l'Intérieur avait pourtant osé déclarer le 17 octobre dernier : « La haine du juif et la haine du flic se rejoignent », lors d'une visite à la communauté juive. Ces propos étaient à la fois faux, révisionnistes et antisémites. Car l'antisémitisme et la police française, c'est une vieille histoire.

La police telle qu'elle existe a littéralement été fondée par un gouvernement dictatorial et antisémite. Le 14 août 1941, la Police Nationale naissait sous le Régime de Vichy, par décret du Maréchal Pétain. Le 19 avril 1942, c'est le collaborationniste et antisémite forcené René Bousquet qui est nommé secrétaire général de la police.

Les 16 et 17 juillet 1942, des milliers de policiers français raflent plus de 13.000 juifs, hommes, femmes et enfants, pour les charger dans des trains en direction des camps de la mort, pour faire plaisir aux Nazis. Moins d'une centaine d'adultes en reviendront et aucun enfant. Sous l'Occupation, ils traquent et torturent aussi les résistants, les tziganes et autres indésirables.

À la Libération, les complicités génocidaires de la police française ne seront jamais sanctionnées, l'organigramme de la police ne sera pas modifié jusqu'à aujourd'hui, et de hauts responsables de la police ayant collaboré avec les nazis resteront même à la tête de l'institution. Notamment Maurice Papon, qui se rendra responsable de massacres d'Algérien-nes à Paris en 1961.

Encore aujourd'hui, la grande majorité des policiers votent pour des partis d'extrême droite, RN ou Reconquête, issus de courants antisémites et faisant pour certains l'apologie du pétainisme. L'antisémitisme est un racisme historiquement spécifique en Europe, mais il s'inscrit dans un continuum. Par exemple, la théorie complotiste du « grand remplacement » vise parfois les juifs et juives, qui sont considérées par certains courants fascistes comme les responsables occultes d'une immigration qui viserait à « remplacer » une prétendue « race blanche ». En Mai 2023, Libération révélait l'existence d'un policier de la BRAV ouvertement néo-nazi et publiant régulièrement du contenu haineux et des apologies de crimes. Les antisémites sont comme des poissons dans l'eau dans la police.

En assimilant la communauté juive de France à la police, Darmanin met en danger les juif-ves. Les citoyen-nes juif-ves ne sont en rien assimilables aux violences policières et ne doivent pas être rendu-es responsables de la répression qui révolte de plus en plus d'habitant-es de ce pays. Cette phrase est antisémite dans la mesure où elle relativise ce qu'est l'antisémitisme. Une idéologie de haine qui a engendré des persécutions et des génocides. Rien à voir avec le fait de ne pas aimer l'uniforme ou d'affronter des policiers lourdement armés en manifestations. Rien à voir, non plus, avec le fait de condamner le gouvernement d'extrême droite israélien, qui commet actuellement un génocide.

Prenons l'exemple de Maurice Rajsfus. Ce militant était un rescapé de la Shoah, sa famille a été arrêtée et déportée par des policiers français lors de la rafle du Vel-d'Hiv. Il avait alors 14 ans, ses parents ne reviendront jamais. Toute sa vie, il expliquera son contentieux avec la police : « Les policiers français ont volé des années de vie à mes parents. Tous ont participé aux rafles quand ils étaient requis. Pratiquement pas un seul n'a démissionné. Si la police française ne s'était pas mise aux ordres, jamais il n'y aurait eu autant de dégâts. Il y a eu 250.000 déportés de France, dont 76.000 juifs, les autres étant, pour l'essentiel, des communistes et des gaullistes… »

Il ne pardonnera jamais à la police sa collaboration. Ni ses violences passées et présentes. Autodidacte, il devient historien des violences policières, qu'il recense à partir de 1968, et ce pendant près de cinquante ans, notamment au travers du bulletin « Que fait la police ? ».

Jusqu'à son dernier souffle, Maurice Rajsfus a soutenu les familles de victimes des violences d'État et combattu le racisme sous toutes ses formes. Il était aussi un virulent adversaire du sionisme et du colonialisme en général. Décédé en 2020, il laisse derrière lui plusieurs décennies de travail d'archive et plusieurs livres.

Si ce grand homme était encore parmi nous, il serait estomaqué de la déclaration de Darmanin. Mais malheureusement pas surpris par l'interpellation violente et antisémite d'une femme par la police française.

Article paru initialement sur Contre-attaque

Gaza dans l'objectif : Soirée de soutien aux journalistes palestiniens

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Reporters solidaires vous invite à une grande soirée de soutien pour les journalistes palestiniens de Gaza au Hasard Ludique le 18 février à 17h !

À Gaza, pour la première fois nous assistons à un génocide en direct, et les journalistes qui le documentent le font au péril de leur vie.

Depuis le 7 octobre, 123 journalistes et travailleuses/rs des médias à Gaza ont été tué·es lors des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Il s'agit de la période la plus meurtrière pour les journalistes dans l'histoire moderne.

Les journalistes qui continuent leur travail le font dans des conditions terribles et traumatisantes. Ce sont des aussi des personnes civiles déplacées de leurs foyers avec leur famille. Leur matériel est détruit : appareils photo, ordinateurs portables, téléphones. Par conséquent, ils et elles ont des besoins matériels importants pour les remplacer et acheter disques durs, cartes e-sim, etc.

Tous les fonds récoltés au cours de la soirée seront reversés à Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ) pour leur cagnotte « The Coverage Must Continue. Support Gaza's Journalists ».

Entrée : Prix libre à partir de 5 euros (en espèces)
Lieu : Hasard Ludique, 128 Av. de Saint-Ouen, 75018 Paris
Horaires : 17h-20h30

Programme :

  • Animation par Arabian Cultures
  • 🎞️Projection de courts-métrages :
    Court-métrage documentaire : Gaza, a Gaping Wound, co-realisé par Anne Paq, en sa présence.
    Reportages de Gaza : Gaza Stories
  • 🎶 Musique live : Chant, oud/percussions. Ahmad Dari et Karim Benhriz
  • 🎤 Table Ronde : Les Inverti•e•s ; Tarik Hamdan, Dalphée, Thomas-Tariq
    Thèmes abordés : Pinkwashing, responsabilité des médias occidentaux, accessibilité au médias arabophones, censure, mémoire collective, charge politique de l'identité palestinienne.
  • ✒️ Poésie par Tarik Hamdan de son nouveau recueil : exerciceS d'apprentissage
  • Initiation à la Dabke par Abeer et Zaffet El Koffieh
  • 🖼️ Exposition de Calligraphie Urbaine et ventes d'œuvres d'art (en espèces)
    Cyril Simon (2flui) a pour l'occasion peint une œuvre exceptionnelle : GAZA
    Vincent Abadie Hafez (Zepha) propose 3 peintures : Mer d'Or
  • 🍉 Vente d'accessoires crochetés par Mailles solidaires
  • 📸 Vente de photos par le collectif Reporters Solidaires.
  • Table presse, documentation

Snack sur place (salé et sucré, option Vegan) à prix libre

Gaza : stop au génocide - rassemblement le 14 février

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous mercredi 14 février à 17h30 devant le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (métro Invalides) pour exiger des actes pour un cessez-le-feu à Gaza.

Alors qu'Israël a lancé une offensive sur Rafah au sud de la bande Gaza, où 1,4 millions de palestinien-nes ont trouvé refuge, pour la majorité sous des tentes, rendez-vous devant le ministère des affaires étrangères pour exiger des actes et empêcher que le massacre continue.

À l'appel du CNPJDPI (Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens) et de Urgence Palestine

La France crée un fichier des personnes trans

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Révélé et dénoncé par plusieurs associations de défense des droits des personnes transgenres, un récent arrêté ministériel autorise la création d'un fichier de recensement des changements d'état civil. Accessible par la police et présenté comme une simplification administrative, ce texte aboutit en réalité à la constitution d'un fichier plus que douteux, centralisant des données très sensibles, et propice à de nombreuses dérives. Le choix de créer un tel fichier pose d'immenses problèmes aussi bien politiquement que juridiquement. Article de La Quadrature du net

Brève histoire du RNIPP

Comme beaucoup d'actes réglementaires pris en fin d'année, l'arrêté du 19 décembre 2023 « portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « table de correspondance des noms et prénoms » » aurait pu passer inaperçu. Il est pourtant d'une sensibilité extrême.

Avant d'en détailler le contenu, revenons rapidement sur le contexte et l'origine de ce texte. Celui-ci découle d'un autre acte réglementaire : un décret-cadre de 2019 relatif à l'utilisation du Numéro d'identification au répertoire national des personnes physiques (NIR). Le NIR, c'est ce fameux numéro « de sécurité sociale » attribué à chaque personne à sa naissance sur la base d'éléments d'état civil transmis par les mairies à l'INSEE. Bien que, dans les années 1970, le projet d'utiliser le NIR pour interconnecter des fichiers d'États ait inquiété et conduit à la création de la CNIL, il est aujourd'hui largement utilisé par les administrations fiscales, dans le domaine des prestations sociales, dans l'éducation ou encore la justice, ainsi que pour le recensement. Le NIR peut également être consulté au travers du répertoire national d'identification des personnes physiques (RNIPP).

Si, en théorie, ce numéro devrait être très encadré et contrôlé par la CNIL, son utilisation est aujourd'hui très étendue, comme le démontre ce fameux décret-cadre de 2019 qui recense la longue liste des traitements utilisant le NIR ou permettant la consultation du RNIPP. Régulièrement mis à jour pour ajouter chaque nouveau traitement lié au NIR ou RNIPP, le décret a ainsi été modifié en octobre 2023 pour autoriser une nouvelle possibilité de consultation du RNIPP lié au changement d'état civil. C'est donc cela que vient ensuite préciser l'arrêté de décembre, objet de nos critiques.

Lorsqu'on lit le décret et l'arrêté ensemble, on comprend qu'il accorde aux services de police un accès au RNIPP « pour la consultation des seules informations relatives à l'identité des personnes ayant changé de nom ou de prénom » en application du code civil, à l'exclusion du NIR, et ce « aux fins de transmission ou de mise à disposition de ces informations aux services compétents du ministère de l'intérieur et des établissements qui lui sont rattachés et de mise à jour de cette identité dans les traitements de données à caractère personnel mis en œuvre par eux ». Il s'agirait du premier accès au RNIPP accordé au ministère de l'intérieur.

Un fichier de données sensibles…

Dans ce nouveau fichier, seront ainsi enregistrées pendant six ans les données liées au changement d'état civil ayant lieu après le 19 décembre 2023 : les noms de famille antérieurs et postérieurs au changement de nom, les prénoms antérieurs et postérieurs au changement de prénom, la date et le lieu de naissance, la date du changement de nom ou de prénom, le sexe et le cas échéant, la filiation.

Ces changements ne concernent pas l'utilisation d'un nom d'usage, tel que le nom de la personne avec qui l'on est marié·e, qui est le changement le plus courant. En pratique, de telles modifications d'état civil concerneraient deux principales situations : le changement de prénom lors d'une transition de genre ou le changement de nom et/ou prénom que des personnes décident de « franciser », notamment après une obtention de papiers. Si le fichier apparaît comme un instrument de simplification administrative au premier regard, il constitue également – comme l'ont dénoncé les associations de défense des droits LGBTQI+ – un fichier recensant de fait les personnes trans et une partie des personnes immigrées.

D'un point de vue juridique, notre analyse nous conduit à estimer que ce fichier contient des données dites « sensibles », car elles révéleraient « la prétendue origine raciale ou l'origine ethnique » ainsi que « des données concernant la santé ». La Cour de justice de l'Union européenne a récemment établi1 que la définition des données sensibles devait être interprétée de façon large et considère que si des données personnelles sont susceptibles de dévoiler, même de manière indirecte, des informations sensibles concernant une personne, elles doivent être considérées comme des données sensibles. Dans cette même décision, la Cour ajoute ainsi que si les données traitées ne sont pas sensibles lorsqu'elles sont prises indépendamment mais que, par recoupement avec d'autres données (fait par le traitement ou par un tiers) elles peuvent malgré tout révéler des informations sensibles sur les personnes concernées, alors elles doivent être considérées comme étant sensibles.

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Ce sera la révolution ou rien

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une telle formule peut sembler utopique, ou tapageuse, et à raison. Utopique car elle parle de quelque chose qui n'est nulle part en France, tapageuse car elle est scandaleuse, et appelle a une rupture totale. Mais faire la révolution est-elle une lubie, ou le résultat d'une simple nécessité, à condition d'une conscience d'un champ de possibles élargis ?

Ce sera la révolution ou rien.

Une telle formule peut sembler utopique, ou tapageuse, et à raison. Utopique car elle parle de quelque chose qui n'est nulle part en France, tapageuse car elle est scandaleuse, et appelle a une rupture totale. Mais faire la révolution est-elle une lubie, ou le résultat d'une simple nécessité, à condition d'une conscience d'un champ de possibles élargis ?

Possible. De tous les sursauts révolutionnaires de l'histoire sociale, couverts par les récits de propagande de la bourgeoisie coloniale et impérialiste, jusqu'au Chiapas et au Rojava, notre sursaut à nous sera t'il le séisme attendu contre le capitalisme ? Possible.
Notre contexte, maintenant en 2024, présente un cadre en cela inédit : en plus de tuer lentement, le capitalisme est directement responsable du désastre écologique dans lequel nous nous enfonçons. Ce système économique est un organisme fou qui menace même l'habitabilité de la Terre pour les animaux, dont nous faisons partie. Ni l'État ni la bourgeoisie ne peuvent prétendre le contrôler. Tout réformisme, toute mesurette, aucune taxe carbone ou marchandise miracle ne pourra modifier notre trajectoire funeste. Le capitalisme DOIT disparaître.

Le capitalisme doit être détruit dans notre esprit et en dehors, tout comme le pouvoir politique, par nature détaché des masses, nous. Vous, bande, toi, individu.e, pourquoi déléguer ta responsabilité d'action pour toi-même et ton entourage à une avant-garde prétentieuse et carriériste de parti, de syndicat ou d'organisation ? Pourquoi ne pas t'organiser pour te libérer toi-même et inspirer tes semblables ? Pourquoi tolérer plus longtemps cette classe politique, cette police meurtrière, pourquoi ignorer plus longtemps comme il est affreux de vivre dans un monde où un homme ou une femme peut, dans un état de détresse extrême, passer ses nuits sur le trottoir et y finir sa vie, car elle n'a aucune valeur devant la propriété privée ?

Je ne parle qu'en mon nom, je n'appelle pas à prendre les armes, simplement à considérer les possibles. Reprise individuelle (chourre), redistribution, occupation illégale, sabotage/destruction des dispositifs de contrôle (caméras)... Les moyens d'affaiblir le capitalisme sont nombreux, et d'autres restent à inventer, à découvrir ! Que tous lieux et toutes situations révèlent leurs potentiels de lutte ! Que les fissures forment des failles, et que la structure de la domination s'effondre enfin.

L'ultralibéralisme macroniste ne cesse d'augmenter le niveau de conflictualité sociale, et de promouvoir une politique odieuse en copinage avec, entre autre, le régime d'extrême-droite meurtrier d'Israël. Macron a besoin d'une bonne leçon !

Ce sera la révolution ou rien !

- Un.e anarchiste