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JO : le nouveau Village Potemkine / Résistons Ensemble no 216

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Bulletin no 216 – du 6 avril 2024, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d'informer, de briser l'isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Le petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l'équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques...
Lire l'intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.


Au sommaire :

  • JO : le nouveau Village Potemkine
  • Chronique de l'arbitraire : Répression extraordinaire spéciale JO (voire plus si affinités ?) • Mineurs isolés (en recours de minorité) : des mois de lutte • Répression dans l'éducation nationale • Racisme partout • Poursuites pour « apologie du terrorisme » • Olivio Gomes, le policier auteur des tirs mortels renvoyé aux assises • Wissam El Yamni a été tué il y a 12 ans déjà • Un membre du GIGN acquitté après un tir mortel • À Aubervilliers, Wanys est mort, percuté par un véhicule de police • « Punishment park » lyonnais

L'édito :

JO : le nouveau Village Potemkine
Tout était beau dans cette Russie de la fin de XVIIIe siècle. Les gens étaient heureux, bien nourris, vivaient dans la paix et la fraternité… Mais ce n'était qu'un bonheur en carton-pâte, ce n'étaient que des figurants dans un village en trompe-l'œil, fabriqué par le ministre Potemkine à l'occasion de la visite de l'impératrice Catherine II. Eh bien, à peine trois siècles plus tard, nous avons notre village Potemkine à nous : c'est le village olympique. Ses murs en béton tiennent grâce à la sueur des milliers d'ouvriers sans-papiers pourtant expulsables après la fin des travaux.
Pour les bisounours de la démagogie sportive, tout le monde, il est beau, il saute plus haut, court plus vite... Pour cacher le monde tel qu'il est, Paris est nettoyé : expulsion massive de sans-papiers, de sdf, de jeunes mineurs isolés, caméras et drones intelligents, contrôles au QR codes, tribunaux ouverts jour et nuit, armées de flics, de militaires, milliers d'agents de sécurité composés en partie de chômeurs et RMIstes contraints de suivre une formation, même des retraités paisibles sont embrigadés… et pour fournir un cadre « républicain », les lois anti terroristes, racistes, anti immigrés sont déjà là.
Pas de quoi s'étonner : le nationalisme, le chauvinisme, la répression anti pauvres, les enjeux géopolitiques forment le squelette même des JO. Un exemple ? Aux JO de Rio en 2016, le pouvoir a aussi fait place nette en expulsant, manu militari, des milliers des pauvres hors des favelas.
Aujourd'hui, sur ces terreaux pourris, fleurissent les pires manipulations géopolitiques des puissances.
En 2024, au nom de la « neutralité » des JO, les délégations d'athlètes envoyées par l'agresseur Poutine et ses alliés biélorusses sont privées de défilé et de drapeaux.
Pourtant ce soi-disant apolitisme ne s'applique pas à l'État génocidaire israélien. Sa délégation pourra brandir librement le drapeau israélien taché du sang des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Face à ce « deux poids deux mesures », le COI déclare que Gaza et l'Ukraine « ce n'est pas la même chose » : circulez, rien à voir !
Le pouvoir macronien s'engouffrera dans cette brèche pour réprimer l'antisionisme au nom de la lutte contre l'antisémitisme et le terrorisme.
Mais le propre d'un village Potemkine est sa fragilité. Un coup de vent libérateur peut ébranler ses fondements fissurés, les pluies et les orages peuvent délaver ses murs bariolés de mensonges. Ainsi l'échec de l'opération Potemkine de Paris pourrait dessiner un espoir de renaissance de l'unité des pauvres et des opprimés à l'agonie des quatre coins de ce monde.

Lire l'intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.

NGE doit disparaître

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Depuis de nombreux mois, la lutte contre le projet autoroutier A69 ne cesse de s'intensifier et de s'enrichir de nouvelles formes d'oppositions. Appel à actions contre NGE.

Les forces de l'ordre, malgré les moyens déployés, ont finalement échoué à expulser la Crém'Arbre. La cellule anti-zad, les blindés Centaure et la brigade de grimpe spécialisée de la gendarmerie ont été ridiculisés de par la courageuse détermination des militant.es perché.es et des nombreux soutiens au sol. À présent, les flics ont levé le camp et la zone de la Crém'Arbre est réoccupée.

Depuis plusieurs semaines, d'autres lieux de vie à défendre fleurissent aussi sur l'ensemble du tracé. C'est le cas du Bacamp, de la Cal'Arbre, et plus récement du Verger vers Verfeil en Haute-Garonne. Autant d'endroits qui viennent renforcer et étendre la lutte contre l'A69.

L'occupation policière, avec son lot d'intimidations et de violences, et la répression judiciaire qui l'accompagne ne parviennent pas à étouffer la lutte. Cette dernière a un écho national et dépasse les frontières du Tarn.

Le 20 février dernier, le GIEC (pour Groupe Incendiaire d'Engins de Chantiers) a incendié « une pelleteuse à chenille du concessionnaire mortifère NGE » dans les terres de la Haute-Vienne, appelant au passage à diffuser cette pratique.

Communiqué complet sur La Grappe

Le 29 février, la ligne de chemin de fer entre Toulouse & Narbonne est sabotée, nous rappelant au passage que la lutte contre le projet autoroutier n'est pas seulement une question d'écologie. C'est bel et bien par les flux que le pouvoir capitaliste se maintient, faisant ainsi le pont avec la lutte contre la LGV Bordeaux-Toulouse.

« On veut saluer ici les révolté.es qui dans ces mois d'hiver ont essayé de résister avec hargne et acharnement sur la zad de la crèm-arbre au rouleau compresseur d'un système mafieux et puéril. On imagine que les quelques nuits dans ces cabanes ont du être bien froides et bien humides. C'est pourquoi on a essayé par notre action de vous transmettre un peu de chaleur. »

Communiqué complet sur Iaata

Mi-mars, une seconde section du GIEC (pour Groupe d'Intervention pour l'Extinction des Chantiers) a frappé, cette fois-ci en Gironde. Deux machines sabotées et une voiture mise hors-service sur un chantier de NGE à côté de la gare de Cénon.

« Nous voulons contribuer à créer un climat de peur pour cette entreprise responsable du ravage écologique dans le monde et surtout en solidarité à la lutte contre l'A69. Nous demandons, comme d'autres collectifs, un moratoire sur la construction de l'autoroute, l'arrêt immédiat des travaux et la relaxe pour toutes les personnes ayant subi la répression ces derniers mois. »

Communiqué complet sur sansnom

Début avril, près d'Agen, une troisième section du GIEC (cette fois-ci pour Groupe d'Idéalistes Enrayant le Capitalisme) a « enrayé les moteurs de toutes les machines sur le chantier NGE du Pont et du Barreau de Camélat reliant Brax à Colayrac-Saint-Cirq »

« Nous avons donc ciblé ce chantier, car ce pont est à la croisée de deux projets dévastateurs. En plus d'être lié à la construction de l'autoroute Toulouse-Castres via son principal promoteur NGE, il est aussi le premier ouvrage d'art de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) qui se construit dans le Sud-Ouest (Bordeaux-Toulouse/Bordeaux-Dax). En effet, cet enjambement de la Garonne, est le prémisse de la route qui desservira la prochaine « Gare d'Agen » construite essentiellement pour accueillir la LGV. Cette dernière implique 4800 hectares de terres artificialisées, 14 milliards de dépenses a minima (financé en partie par le contribuable via une taxe, la TSE), des dizaines de maisons expropriées puis détruites et on vous passe les détails. »

Communiqué complet sur Iaata

Fort de son chiffre d'affaire de 3,1 milliards, le groupe NGE (Nouvelles générations d'entrepreneurs) est l'un des visages du BTP français, impliqué dans le construction de nombreuses grandes infrastructures. Le groupe NGE possède de nombreuses filiales.

S'attaquer à NGE, c'est essayer de s'attaquer aux structures du capitalisme moderne.

Nous appelons donc à intensifier les actions inspirantes contre les acteurs principales du projet autoroutier ; à donner de la force à celles et ceux qui luttent sur le tracé et sur ses proches environs ; à renforcer les liens de solidarité entre les luttes A69/LGV.

Pour cela, nous remettons à disposition cette carte mise à jour ainsi qu'une cartographie des différents acteurs du projet.

https://framacarte.org/fr/map/les-mechants_176633#6/47.369/3.362

Podcast. Raymond Gurême : toujours debout, jamais à genoux

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce podcast rend hommage à Raymond Gurême. Figure de la communauté des Voyageurs, rescapé des camps d'internement pour « nomades », ancien résistant et infatigable militant, Raymond Gurême est décédé le 24 mai 2020 à l'âge de 94 ans.

Toujours debout, jamais à genoux
Il était l'éternel résistant, l'infatigable militant.
Il était celui qui refusait de se soumettre, qui nous encourageait, envers et contre tout, à rester « toujours debout, jamais à genoux ».
Cet homme, c'est Raymond Gurême.

Il était l'éternel résistant, l'infatigable militant.
Il était celui qui refusait de se soumettre, qui nous encourageait, envers et contre tout, à rester « toujours debout, jamais à genoux ».
Cet homme, c'est Raymond Gurême.

Figure de la communauté des Voyageurs, rescapé des camps d'internement pour « nomades », Raymond nous a quittés, le 24 mai 2020, à l'âge de 94 ans.

Dans ce podcast, des proches témoignent et se souviennent, du grand-père, du frère, de l'ami, de cette force de caractère incroyable qui aura marqué nos vies.

Pour en savoir plus sur le parcours de Raymond :

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Leny Mauduit

Jeux Olympiques : drapeaux en guerre !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le CIO a autorisé les athlètes russes et biélorusses à participer aux JO de Paris à condition qu'ils le fassent « sans hymne, sous bannière neutre et qu'ils n'aient pas soutenu l'invasion de l'Ukraine ». Quant aux sportifs israéliens, le CIO n'envisage aucune « sanction ». Les athlètes israéliens pourront tenir leur bannière et participer à la cérémonie d'ouverture. Est-il possible qu'il y ait à ce point deux poids deux mesures ?

Les JO sont l'illustration parfaite d'un spectacle au service du capital et de la corruption. Pour chaque ville organisatrice, ce sont des milliards d'euros dépensés, des jardins et des parcs bétonnés, des espaces privatisés, des personnes mal-logées expulsées, une surveillance et des contrôles policiers démultipliés. Un véritable saccage humain et écologique.

C'est aussi le culte de la performance, l'éloge du sport de compétition et l'identification exacerbée des athlètes à une nation. Tout le contraire du partage, du jouer ensemble, de l'entraide et de l'émancipation.

Et c'est surtout l'espace de toutes les contradictions d'un système qui vante l'apolitisme de l'Olympisme tout en pratiquant en coulisses ou en façades des choix géopolitiques. Les conflits meurtriers en cours en Ukraine et en Palestine y révèlent l'hypocrisie du sport de compétition comme idéal de paix.

En décembre dernier, le Comité International Olympique (CIO) a autorisé les athlètes russes et biélorusses à participer aux JO de Paris à conditions qu'ils le fassent « sans hymne, sous bannière neutre et qu'ils n'aient pas soutenu l'invasion de l'Ukraine ». Pour la cérémonie d'ouverture officielle où le défilé des drapeaux reste primordial, le CIO a décidé, le 19 mars, que les Russes et les Biélorusses ne pourront pas parader sur la Seine.

Quant aux sportifs israéliens, le CIO n'envisage aucune « sanction ». Les athlètes israéliens pourront tenir leur bannière et participer à la cérémonie d'ouverture.

Cette partialité olympique devient obscène si on la rapproche des énoncés de la Cour internationale de justice qui alerte sur « la gravité des événements en cours à Gaza » évoquant « un risque réel et imminent de génocide ».

Est-il alors possible de brandir impunément des drapeaux ? Est-il possible qu'il y ait à ce point deux poids deux mesures ?

Des drapeaux, des hymnes et des médailles, le CIO serait bien inspiré de s'en passer. Mais cela ne serait plus l'Olympisme. Ce serait la fin des jeux du capital. Des jeux qui pour le fondateur, Pierre de Coubertin, baron de son état, se doivent d'être une « religion […] où l'athlète moderne exalte sa race, sa patrie et son drapeau » où à la « race blanche, d'essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ». Un olympisme qui faisait encore dire à Coubertin, raciste décomplexé : « la onzième olympiade (Berlin 1936) s'accomplit sur un plan magnifique. J'ai l'impression que toute l'Allemagne, depuis son chef jusqu'au plus humble de ses écoliers, souhaite ardemment que la célébration de 1936, soit une des plus belles ».

Contre le deux poids deux mesures : pas de drapeaux !

Pas de drapeaux des génocidaires  !

Des membres de la coordination anti-répression IDF

tract JO avril 2024

Discussion sur l'impact social des JO

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'occasion de la commission journal du mensuel anarchiste-communiste Courant Alternatif, nous appelons à une discussion publique autour de l'impact social des JO.

Cette discussion publique a lieu à l'occasion de la commission journal du mensuel anarchiste-communiste Courant Alternatif, qui se veut l'écho des luttes actuelles.

Les perspectives de luttes échangées pourront permettre de construire ensemble le contenu du journal, sur la question des JO.

Texte d'introduction du débat

Tous les quatre ans, une ville est tirée au sort pour accueillir la Grand-Messe nationaliste du sport capitaliste : les Jeux Olympiques (JO). Cette entreprise célébrée à grand renfort médiatique (la « Nation sportive » de Macron) cherche à mobiliser l'ensemble de la société, des projets avec les élèves à l'école maternelle aux bénévoles chargés de faire passer un agréable moment aux touristes étrangers dans les « fan-zones » quasi militarisées, du quémandage pour avoir le passage de la flamme Olympique dans de nombreuses villes de France aux promesses de constructions d'infrastructures sportives dont on a déjà pu voir qu'elles sont rarement profitables aux populations locales sur le long terme.

Les JO se sont illustrés partout où ils sont passés par des coûts pharaoniques, une militarisation de l'espace public et l'expérimentation de technologies de surveillance que les États peinaient à imposer, un état d'exception policier et social durable (restriction de circulation dans les « zones rouges », suspension voulue du droit de grève), une mobilisation d'une main d'œuvre « bénévole » servile très en phase avec la précarisation du salariat, une gentrification accélérée dans les quartiers populaires, à grands renforts d'expulsions de squats et de matraquages de migrants, l'accélération de projets urbanistiques (Grand Paris) en profitant du consensus olympique… La normalité capitaliste mais en « plus vite, plus haut, plus fort » (devise des JO). Les JO constituent donc une formidable opportunité pour la classe capitaliste de renforcer ses profits et sa domination avec une contestation moindre.

En Île-de-France, et notamment en Seine-Saint-Denis, le cœur des JO, la pilule n'est pas facile à faire passer à tous les habitants, surtout quand une partie de la population se mobilise contre le délabrement programmé par les coupes budgétaires successives des établissements scolaires et des hôpitaux.

Nous aimerions aborder plusieurs questions liées aux impacts des JO :

  • même si le prix prohibitif des places a largement dissipé l'idée de « jeux populaires », l'engouement pour le spectacle sportif est largement partagé chez ceux qui n'en subissent pas l'impact direct. Comment lutter contre l'embrigadement idéologique nationaliste très en vogue actuellement, comme nous le voyons avec les JO et le SNU ?
  • la mobilisation générale de la main d'œuvre pour assurer la tenue des JO (formations « France Travail » dans la sécurité fortement incitatives, recrutement de jeunes bénévoles) dans un contexte de réformes successives du RSA, de l'assurance-chômage, de la formation initiale et de la formation continue, participe de la dynamique générale de précarisation de la main d'œuvre à travers le flou contractuel entre le salariat et travail gratuit. Comment tisser des liens pour organiser une résistance sur ces questions ?
  • l'importance de la tenue sans accroc des JO pour le pouvoir en place. Y a-t-il encore une fenêtre d'opportunité ouverte pour les travailleurs et tous ceux qui luttent contre les projets capitalistes d'aménagement du territoire (Grand Paris) ?

Samedi 20 avril 2024, 15h, EDMP, 8 impasse Crozatier, Paris XIIe (métro Gare de Lyon ou Reuilly-Diderot)

Contact : oclidf@riseup.net

La discussion pourra se poursuivre par un apéro et un repas, merci de nous signaler votre présence pour organiser la logistique.

Plus d'information sur la commission journal d'Île-de-France de Courant Alternatif dans le cadre de laquelle se déroule cet événement : https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4136