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La Cantine des Pyrénées fête ses 10 ans !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

10 ans de luttes, de solidarité et de crumbles banane-chocolat… ça se fête ! Ça se passe samedi 30 septembre à la Parole Errante à Montreuil : une matinée de cuisine avec toutes les personnes volontaires, des débats sur l'autonomie politique (alimentaire, financière…), des stands et des jeux tout l'aprem. Puis, à partir de 19h, cantine à prix libre et début de la teuf en musique !

Tu connais la Cantine des Pyrénées ? C'est un lieu autogéré depuis 2013 dans le 20e arrondissement de Paris. On accueille de nombreuses activités solidaires ouvertes à toustes : cantine à prix libre le midi, cours de français, éduc pop, permanence d'accès aux droits, repas de soutien à des collectifs et des luttes etc…

L'idée de départ, qui continue de traverser tout ce qui se passe dans notre petit local bien vivant, c'est d'ouvrir un espace où l'on puisse un peu respirer. Un lieu qui répond « solidarité » à une société qui dit « argent », un lieu qui répond « collectif » à une ville qui affirme « chacun pour soi ». La Cantine se veut un lieu de lutte et de résistance locale contre le sexisme, l'exploitation et le racisme qui nous oppriment.

Cette fête des 10 ans, c'est l'occasion de réunir toutes celles et ceux qui ont contribué à cet élan collectif qui nous fait du bien, de rameuter d'autres mouvements similaires qui existent partout en France et de s'organiser collectivement pour penser et mener les luttes à venir. Et puis on fait la teuf !

Le programme :

  • 9h - 13h : Préparation des repas pour le soir (pas besoin de savoir cuisiner)
  • 12h - 14h : Sandwichs à pris libre
  • 13h30 - 18h30 : Stands, jeux, forum sur l'autonomie politique
  • Alimentation et approvisionnement
  • Accueil dans nos collectifs et modalités d'interventions dans l'espace public
  • Fonctionnement économique des collectifs
  • 19h : Cantine à prix libre
  • 19h - minuit : Concerts Zoubir Orchestra, Hakim Hamadouche, Sandra Nkaké et DJ set

L'affiche de l'événement :

Rassemblement contre l'application de la loi Kasbarian

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous le 26/09 devant le tribunal administratif de Montreuil pour soutenir le recours du squat des Roseaux face à l'application de la loi kasbarian !

La loi Kasbarian-Bergé est passée cet été, elle et ses articles qui criminalisent les locataires précaires et les occupant·es de squats

Nous, habitant.es du squat des Roseaux, après avoir fait face à la violence du propriétaire qui a essayé de nous expulser à coup de tractopelle, faisons les frais cette nouvelle loi. Un arrêté préfectoral a été placardé sur notre porte, nous annonçant que nous avions sept jours pour quitter les lieux. Sept jours pour nous séparer de plusieurs mois d'ancrage, sept jours pour trouver un nouvel espace qui pourrait nous accueillir, sept jours après lesquels cette maison devait se vider à nouveau de tout occupant·es. Nous avons déposé un recours et aurons donc une audience le 26 septembre au tribunal administratif de Montreuil. Nous appelons donc toutes les personnes solidaires de notre situation mais surtout solidaires de toutes celles et ceux qui aujourd'hui en France galèrent et bricolent pour se loger, à se rassembler le 26 septembre à partir de 13h30 devant le tribunal administratif de Montreuil !

Nous sommes un collectif de squatteur·euses qui, depuis des années, au fil des expulsions et recompositions, persiste à habiter le bas-Montreuil, un territoire qui voit ses rues puis sa population changer à coup de plan local d'urbanisme et de permis de démolir. Malgré tout, c'est aussi celui que nous habitons pleinement depuis quelques années et qui abrite un entremêlement de rencontres, de complicités et de résistances. C'est ce que nous continuons à faire exister dans notre habitation actuelle, que nous avons investie en décembre 2022, avant que le propriétaire puisse accomplir son projet d'en faire un immeuble de cinq étages avec toit-terrasse

Avec tous ces projets immobiliers qui répondent à l'appétit vorace des spéculateurs,la ville devient peu à peu dénuée d'entraide et de vie commune, l'espace comme le temps servent une économie injuste et mortifère, là où nous luttons pour faire exister, depuis d'autres bases, nos besoins et nos enthousiasmes. Avec notre squat, nos cantines populaires à prix libre, nos déambulations festives, nos marchés gratuits, nos lits en plus pour celles et ceux qui en auraient besoin, nos espaces de soin collectif, nos parties vraiment communes que chacun·e peut s'approprier, on participe à rendre la ville vivable, et on entend bien la vivre longtemps !

Rendez-vous le 26 septembre à 13h30 devant le tribunal administratif de Montreuil, 206 rue de Paris !

Marche contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Collectifs de quartiers, victimes de violences policières, de sans-papiers, associations et organisations syndicales appellent à marcher ce samedi 23 septembre dans de nombreuses villes de France pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques !

Rendez-vous Samedi 23 septembre en région parisienne

  • Marche au départ de Gare du Nord, à 14h30 [Infos et trajets sur Agenda Militant]
  • Départs collectifs :
    • Montreuil (93), 13h, Mairie de Montreuil
    • Alfortville (94), 12h, place François Mitterand
    • Paris 20e, 13h30, métro Père Lachaise
    • Pantin (93), 14h, métro Église de Pantin et métro Hoche

Avocate conseillée par la Legal Team que vous pouvez citer en cas de garde-à-vue : Lisa Giraud (barreau de Paris)
Numéro Legal Team : 07 52 95 71 11


Appel unitaire

Uni·es contre les violences policières, le racisme systémique et pour les libertés publiques

Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron. Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l'ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l'extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l'effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitant·es, notamment les jeunes, des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l'aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d'inflation, de hausse des loyers, des prix de l'énergie et de politiques d'urbanisme brutales. Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l'accès aux prestations sociales. La scandaleuse réforme de l'assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.

Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s'analyser que dans ce contexte global. Les habitant·es de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seul·es les carences de services publics dont la destruction s'accélère de jour en jour.

A côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l'emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultra-riches écocidaire, super profits des multinationales, modes de production hyper-polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l'État laisse faire ! De plus, les populations racisées et/ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.

La politique répressive de l'État est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l'Intérieur à la ville, l'Outre-mer et la citoyenneté. La répression s'étend avec toujours plus d'intensité et de violences policières, d'interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l'immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats, et à Sainte-Soline. La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.

Cette situation est d'autant plus inquiétante que l'institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique. Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du directeur général de la police nationale et à celle du préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l'intérieur, c'est l'institution policière qui aujourd'hui remet en cause l'État de droit, plutôt que de mettre fin à l'impunité des auteurs de violences policières.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires et de victimes de violences policières, et les partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministes, et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti-sociales.

La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave.

Nous ne pouvons accepter qu'il y ait encore d'autres morts comme Nahel, ou d'autres blessé.es, victimes des violences policières.

Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d'autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.

Nous exigeons des réponses immédiates et dans l'urgence :

  • l'abrogation de la loi de 2017 sur l'assouplissement des règles en matière d'usage des armes à feu par les forces de l'ordre ;
  • une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d'intervention et de son armement ;
  • le remplacement de l'IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
  • la création d'un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l'autorité administrative, présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;
  • un plan d'investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l'ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux.

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !

Mesnil-Amelot : les premiers plans du futur Centre de rétention mis en ligne

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après un premier appel d'offre infructeux, l'État n'a pas abandonné l'idée de construire un nouveau CRA au Mesnil Amelot. Un nouvel appel d'offre pour désigner un aménageur, en gros une boîte qui va être le chef d'orchestre de la construction de ce nouveau CRA (élaboration du programme technique, sélection de la ou des boîtes en charge du futur marché de la construction, etc.), a été clôturé le 1er septembre 2023. Le nom de cet aménageur n'est pas encore connu, mais le dossier qui a été mis en ligne sur marches-publics.gouv.fr donne déjà beaucoup d'infos sur ce que sera ce nouveau CRA.

L'étude de faisabilité, estampillée « Ministère de l'intérieur » a été réalisée à l'aide de la boîte A2MO. Cet aménageur, qui a notamment participé à l'installation de la légion étrangère sur le camp militaire du Larzac ou bossé avec le ministère de l'intérieur pour la construction de nouveaux commissariats, est présent dans une multitude de villes (Lyon, Paris, Marseille, …).

Qu'apprend-on dans ces documents de plusieurs centaines de pages ?

► Le nouveau CRA est prévu sur une partie du site de l'ancien CRA n°1 du Mesnil Amelot (en activité de 1995 à 2011, situé au 1 rue Périchet), juste en face des pistes de l'aéroport Charles de Gaulle. Le site est actuellement occupé par la PAF et Vigipirate. La PAF restera, mais les effectifs Vigipirates partiront, leurs bâtiments seront détruits pour laisser place au nouveau centre de rétention. Le coût prévisionnel des travaux s'élève à 15 millions d'euros.

► Le nouveau CRA sera de 64 places : deux blocs de 32 places, composés chacun de 16 « chambres » de deux places.

► Les blocs de rétention seront organisés autour d'une cour intérieure de seulement 150 m2. Celle-ci sera équipée de façade lisse sans appui et de rebords pour « éviter les risques d'escalade » avec « intégration d'un grillage en toiture ». Bref une cage …

► Les blocs de rétention seront au rez–de–chaussée, lorsqu'au premier étage se trouveront différents bureaux et locaux de la PAF, notamment celui de la vidéosurveillance, avec une vue directe sur les retenus.

► Le délire sécuritaire va loin et prévoit un « système de détection intrusion périmétrique et sur les blocs de chambre par infrarouge et hyperfréquence » ainsi que de la vidéo-surveillance. Est aussi prévu un « chemin de ronde » à partir de 2 lignes de clôture rigide de 2,5m de haut, espacées d'environ 2m et « disposant d'une très haute résistance ».

► Effectifs de police :
2 brigades de jours de 30 agents (6h30 – 17h30 et 8h30- 19h30) + 10 personnes (chef du CRA, adjoint, greffe, logistique, …) et 2 brigades de 11 agents de nuit (19h30-6h30)

► Quand ?
Le document évoque un début de mission de l'aménageur en septembre 2023. L'élaboration du programme technique et la sélection des boites devrait durer 9 semaines. Plusieurs dates sont évoquées avec un début de chantier en 2025 et des travaux devant durer 2 ans.

Logiquement dans les prochaines semaines / mois on devrait en savoir plus sur le nom de l'aménageur et des autres boites collabo qui vont taffer sur la construction de ce nouveau lieu d'enfermement. On vous tiendra évidemment au courant et on proposera bientôt un moment pour s'organiser contre ce projet de construction 🙂

À bas les CRA, à bas l'enfermement !

Deuxième mort en 3 mois au CRA de Vincennes

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après la mort de M. au CRA de Vincennes en mai dernier, nous avons appris il y a quelques jours qu'une autre personne était décédée au CRA. Il s'agit d'une personne qui, apparemment après une tentative de suicide, a été envoyée à l'hôpital, et y est morte 10 jours plus tard, le 21 août.

Selon une interview du coordinateur de l'ASSFAM (l'asso qui intervient dans le CRA) publiée par Radio France, le médecin du CRA avait fait 2 certificats attestant de l'incompatibilité de l'état de santé de la personne avec la rétention. Toujours d'après le coordinateur, l'ASSFAM avait fait une demande de mise en liberté qui avait été rejetée par le JLD, en première instance puis en appel. Ils avaient aussi saisi la préfecture pour demander sa libération : la préfecture avait refusé. Enfin le JLD avait à nouveau prolongé sa rétention le 20 août, alors même qu'il était à l'hôpital ; il décédait le jour suivant.

La préfecture, comme les différents juges de la liberté et de la détention qui ont rejeté les DML et prolongé la rétention, savaient que cette personne était dans un état de santé grave. Le médecin du CRA l'avait dit, l'ASSFAM l'avait dit, l'hôpital l'avait dit. Il l'avait problablement dit lui même, ce qui n'avait sans doute pas changé grand chose vu comment les personnes retenues n'ont pas le droit à la parole pendant les audiences devant le JLD.

Pourtant, les juges, la préf et les flics ont sciemment décidé d'ignorer la situation et de tranquillement poser leur cachet en bas d'un papier qui dit que non, décidément, il n'y a manifestement aucun problème, et Monsieur X peut bien repartir pour une autre tournée de 30 jours de rétention. Est-ce qu'ils savent même qu'il est mort le lendemain ?

Ca fout la rage, ça fout la rage pour lui et pour sa famille en premier lieu, et pour toutes ces morts qui ne comptent pas ; ça fout la rage de voir que personne n'est tenu pour responsable de sa mort, ni les institutions et le système d'enfermement, ni les personnes qui les incarnent.
Faut bien dire aussi que ça fout la rage de voir que l'ASSFAM n'a pas cru bon de communiquer sur ce qu'il s'était passé que le 6 septembre, 15 jours après le décès, en passant rapidement sur les faits dans une question d'un journaliste, perdue tout à la fin d'un article. Ils n'ont pas cru bon non plus d'informer les autres prisonniers de la mort de leur co-retenu.

C'est le deuxième mort en 3 mois au CRA de Vincennes. Les violences des keufs et les humiliations continuent tous les jours, malgré les luttes menées par les prisonniers (2 grèves de la faim ces dernières semaines).

Les expulsions, l'isolement, la bouffe pourrie et les cachetons font le quotidien des retenus. On a pas encore beaucoup d'infos sur la mort d'il y a un mois. Mais on sait que tout décès dans cette taule pour sans-papiers n'est pas un simple accident : c'est le CRA même qui continue à tuer.

A bas les CRA, à bas la justice complice !