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Le sionisme : un projet raciste et colonial qui doit être combattu au nom de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le génocide en cours à Gaza [2] n'est pas la conséquence des attaques du 7 octobre 2023. Il représente l'aboutissement d'une longue histoire coloniale qui caractérise Israël depuis sa création. Texte paru sur Autonomie de classe

Le sionisme est l'idéologie réactionnaire responsable de la situation actuelle. La propagande israélienne défend cette politique en semant la confusion et va jusqu'à présenter les Israélien·nes comme victimes d'un pogrom réalisé par des nouveaux nazis [3] que seraient les Palestinien·nes. Ce type de récit vise à mobiliser un imaginaire très douloureux pour les juif·ves pour justifier toute sorte de violences envers Gaza. En France, la hausse des actes antisémites observée depuis le 7 octobre a été utilisée pour défendre les crimes d'Israël et criminaliser le soutien à la Palestine. Cette instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme a atteint son paroxysme avec la marche du 12 novembre 2023 achevant la normalisation de l'extrême droite en France.

L'antisémitisme, une histoire européenne

L'antisémitisme consiste en la haine des juif·ves parce qu'iels sont juif·ves. En Europe, cela a pris plusieurs formes, la plus ancienne est chrétienne lorsque les juif·ves ont été perçu·es comme le peuple déicide. La communauté juive est alors vue comme une communauté à part à laquelle on ne peut pas faire confiance.

Pendant le Moyen Âge, l'antisémitisme se manifeste par la suspicion envers les juif·ves, la stigmatisation de leurs commerces, l'interdiction d'accès à certaines professions, des accusations de trahison, diffusion des maladies, sorcellerie et toutes sortes de croyances stigmatisantes. Les juif·ves sont souvent contraint·es de porter des vêtements distinctifs, de vivre dans des ghettos, jusqu'à être la cible de pogroms. Le point culminant de cette logique a été l'inquisition dans les pays ibériques avec la persécution et l'extermination de milliers de personnes, contraignant les juif·ves à se convertir au christianisme ou à partir, notamment dans des pays d'Afrique du Nord.

Au 19e siècle, avec le développement du colonialisme et de l'État-nation, l'antisémitisme renforce son caractère racial en plus de toute la mystique religieuse. Les juif·ves sont alors vu·es comme une minorité faisant obstacle à la création de nations « ethniquement pures ». Les juif·ves sont victimes de discrimination en Europe de l'Ouest et de pogroms en Europe de l'Est. Cette haine du juif atteint son paroxysme au 20e siècle avec la Shoah [4].

Sionisme, une doctrine réactionnaire

Le mot sionisme vient du mont Sion, le nom d'une colline à Jérusalem où dans le passé biblique se trouvait le temple du roi Salomon. Le sionisme devient un mouvement politique avec le journaliste viennois Theodor Herzl et la publication de son livre Der Judenstaat (L'État juif) en 1896. En s'adressant d'abord à la bourgeoisie, Herzl propose la création d'un État pour les juif·ves en réponse au contexte européen d'antisémitisme endémique. La création d'un foyer juif doit leur assurer la sécurité. Cette idée s'inscrit dans les mouvements nationalistes en vogue à cette époque avec la chute des empires Austro-Hongrois et Ottoman.

Du côté de la classe ouvrière, des organisations d'autodéfense juives ne soutiennent pas l'idée de création d'un État juif, mais l'organisation collective pour lutter contre l'antisémitisme. Le plus connu de ces mouvements a été le Bund, un parti politique juif, socialiste, marxiste et laïque. Ils s'opposent au sionisme qu'ils voient comme un nationalisme brisant la lutte des classes et comme une entreprise nécessairement colonialiste [5].

Le premier congrès sioniste a lieu à Bâle, en Suisse, en 1897. Le sionisme devient alors un mouvement politique organisé. Plusieurs lieux ont été envisagés pour ce projet comme Madagascar, Chypre, l'Argentine, etc. Finalement, c'est la Palestine qui est choisie. Depuis 638, cette région, qui s'appelait Canaan puis Palestine, est occupée par des musulman·nes et des minorités juive et chrétienne. Les premiers sionistes juifs n'étaient pas du tout religieux. Cependant, ils comprennent que le choix de la Palestine, liée à l'histoire biblique, est un argument pour convaincre les religieux. Ces derniers étaient très réticents à la création d'un État juif car pour elleux, les juif·ves devaient vivre là où iels étaient jusqu'à l'arrivée du messie.

Le mouvement sioniste commence alors à entretenir des liens avec des antisémites occidentaux, partageant avec elleux la conviction que les juif·ves ne doivent pas rester en Europe. Pour ces derniers, le sionisme a été vu comme un moyen d'assurer la pureté ethno-raciale des nations européennes en se « débarrassant » des juif·ves. Ainsi, Herzl rencontre à deux reprises l'empereur d'Allemagne Guillaume II, antisémite notoire [6]. Son intérêt pour le projet sioniste était le départ des juif·ves d'Allemagne. C'est dans la même logique qu'Édouard Drumont, auteur du pamphlet antisémite La France juive, écrira dans La Libre parole en 1897 qu'avec le projet sioniste, « les Juifs font leur bonheur en faisant le nôtre ».

Le sionisme a aussi été soutenu par une partie du mouvement protestant millénariste. C'est influencé par ce sionisme chrétien que lord Balfour a pu à la fois édicter des lois antisémites en Angleterre en 1905 et promettre en 1917 un foyer national aux juif·ves en Palestine dans la fameuse déclaration Balfour [7]. Manifestement, l'Angleterre avait en outre des intérêts impérialistes dans la région [8]. La réalité est que le sionisme s'inscrit dans une doctrine raciale, alliée à un discours religieux qui cherche à construire un État où une ethnie domine les autres. Il est fondé sur une idéologie suprémaciste. Il voulait créer un État à majorité juive dans un endroit qui était déjà occupé par une majorité musulmane. Comme les sionistes étaient européen·nes et, en grande partie, membres de la bourgeoisie, iels étaient imprégné·es par les idées colonialistes européennes de l'époque. Par conséquent, il n'y avait pas beaucoup de manières pour résoudre l'équation géographique et démographique à laquelle iels étaient confronté·es. C'est par l'occupation, l'expulsion, l'encerclement et le nettoyage ethnique que le sionisme va se mettre en pratique [9]. Le sionisme a toujours été une idéologie raciste et coloniale qu'il soit appliqué par la gauche de Ben Gourion ou par la droite de Jabotinsky à Netanyahou.

Sionisme et l'instrumentalisation de l'antisémitisme

Aujourd'hui, le soutien au sionisme permet à différents mouvements d'extrême droite en occident de se réhabiliter après leur discrédit suite à la Shoah. L'extrême droite et le sionisme se rejoignent dans leurs pratiques islamophobes et s'accordent sur le principe que juif·ves et non-juif·ves ne peuvent pas vivre ensemble avec les mêmes droits.

Après sa création, l'État d'Israël entretiendra de très bonnes relations avec l'Afrique du sud de l'apartheid et les dictatures sud-américaines. Ces dernières décennies, le gouvernement d'Israël cherche à renforcer sa position à l'international en nouant des liens avec des mouvements d'extrême droite à l'étranger. Plusieurs mouvements anti­sémites deviennent alors acceptables, à condition qu'ils soient sionistes. Ce rapprochement se fait au nom de la lutte contre l'islamisme et repose sur un deal : l'État d'Israël blanchira les mouvements d'extrême droite de l'accusation d'antisémitisme en échange du soutien inconditionnel à leurs politiques [10].

En Europe de l'Est, le gouvernement israélien s'est rapproché de régimes autoritaires et de partis nationalistes. Ces derniers apportent un soutien inconditionnel à Israël tout en réhabilitant les régimes ayant collaborés avec les nazis, au nom de la résistance au communisme [11]. C'est dans la même logique que de nombreux leaders d'extrême droite d'Europe de l'Ouest se rendent en Cisjordanie pour apporter leur soutien à la colonisation. En Amérique, le sionisme chrétien, très important parmi les évangélistes, explique les positions jusqu'au boutiste de Bolsonaro ou Trump.

L'amalgame entre antisionisme et antisémitisme

Le 16 juillet 2017, lors de la commémoration du 75e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv, Emmanuel Macron a déclaré en présence de Benjamin Netanyahou : « Nous ne céderons jamais à l'antisionisme, car c'est la forme réinventée de l'antisémitisme. » Cette déclaration marque une nouvelle étape dans la criminalisation du soutien à la Palestine, qui se manifestait déjà par la répression de la campagne BDS.

Cet amalgame de l'antisionisme à l'antisémitisme a été l'instrument d'Israël et des classes dirigeantes occidentales pour attaquer les acteurs politiques qui prennent position en faveur de la Palestine. Cette assimilation est à la fois trompeuse et infamante. Le contexte historique permet d'expliquer la différence entre le judaïsme et le sionisme, et donc la différence entre l'antisionisme et l'antisémitisme. Le judaïsme est une culture et une religion et le sionisme une idéologie. L'antisémitisme est un phénomène très ancien, qui repose sur la haine des juif·ves pour ce qu'iels sont. À l'inverse, l'anti­sionisme est un phénomène récent et est d'abord le fait de juif·ves. Il ne s'attaque pas à une religion ou à une ethnie mais à une idéologie nationaliste et colonialiste [12]. Ainsi, les Palestinien·nes qui se sont opposé·es à l'expulsion de leur terre ne sont pas des antisémites mais des anticolonialistes. De la même façon, celles et ceux qui les soutiennent.

La propagande israélienne trouve dans l'instrumentalisation de l'antisémitisme le meilleur moyen pour disqualifier celleux qui dénoncent les conséquences criminelles de plus en plus visibles du sionisme. Ainsi, il devient impossible de faire le lien entre l'idéologie d'Israël et les conséquences concrètes de cette idéologie. Toute personne qui critique Israël devient alors un antisémite ou un·e juif·ve qui se déteste. Cette instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme permet de s'attaquer à la fois à la gauche anticolonialiste et aux musulman·nes présenté·es comme les acteurs d'un supposé « nouvel antisémitisme ».

Le « nouvel antisémitisme »

En France, l'instrumentalisation de la lutte contre l'antisémitisme se base sur le concept de « nouvel antisémitisme » où l'antisémitisme ne reposerait plus sur les acteurs traditionnels de l'extrême droite, mais sur les islamistes et la gauche antisioniste. Ce discours produit une rhétorique raciste où la lutte contre l'antisémitisme n'a alors plus pour but la défense des juif·ves mais la stigmatisation des musulman·nes. Les juif·ves, associé·es à l'Occident via Israël, deviennent un moyen d'expliquer l'incompatibilité des musulman·nes avec la nation et de garantir ainsi sa pureté. Cette soit disant défense des juif·ves contre les autres minorités n'a pas pour effet de protéger les juif·ves mais de renforcer les clichés à leur encontre. Elle renforce notamment le fantasme de la double allégeance en assignant à tous·tes les juif·ves un lien avec Israël, les mettant à part de la communauté nationale [13]. Ce concept de « nouvel antisémitisme » a servi de base idéologique à la marche du 12 novembre 2023. En France, le soutien du FN à Israël depuis 2011 a été central dans le processus de dédiabolisation du parti de Marine Le Pen. Cette normalisation du principal parti d'extrême droite français s'est définitivement réalisée avec la marche du 12 novembre 2023. Cette marche a été initiée par les présidents du Sénat et de l'Assemblée, deux soutiens inconditionnels à la politique d'Israël. Dans leur tribune parue dans le Figaro, iels appellent à défiler contre l'antisémitisme et pour les valeurs de la République. Iels évoquent la laïcité, la libération des otages israélien·nes et la lutte contre l'islamisme mais jamais l'extrême droite, le racisme ou la situation à Gaza [14].

Ce jour-là, Le Pen et Zemmour ont été acclamé·es et la gauche ayant accepté cette farce a été huée, le résultat ne peut pas être le recul de l'anti­sémitisme. Malgré les dénégations de certain·es, il est évident que cette manifestation était une marque de soutien à Israël au moment même où un massacre se déchaîne sur Gaza et où en France les manifestations pour la Palestine sont interdites sur prétexte d'antisémitisme. Le seul effet concret de cette manifestation aura donc été d'intégrer le RN à un nouvel « arc républicain », préparant la future alliance entre la bourgeoisie et les mouvements fascistes [15]. Cette alliance en gestation manifestera ses effets un mois plus tard avec le vote commun du RN et de Renaissance de la loi asile immigration.

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[4] Hilberg, Raul. La destruction des juifs d'Europe. Translated by Marie-France de Paloméra, et al., vol. 1, Gallimard, 2006. 3 vols.

[5] Minczeles, Henri. Histoire générale du Bund : un mouvement révolutionnaire juif. l'Échappée, 2022.

[8] Khalidi, Rashid. The Hundred Years' War on Palestine : A History of Settler Colonialism and Resistance, 1917–2017. Picador, 2021.

[9] Pappe, Ilan. The Ethnic Cleansing of Palestine. Oneworld Publications, 2007.

[12] Pappe, Ilan. Ten Myths About Israel. Verso Books, 2017.

Semaine Antinucléaire organisée dans le cadre de la Campagne Fédérale Antinucléaire de la Fédération Anarchiste

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Semaine antinucléaire organisée dans le cadre de la Campagne Fédérale Antinucléaire de la Fédération Anarchiste car « Les États jouent sur les chiffres, déforment la réalité, modifient le vocabulaire en fabriquant une novlangue. Ainsi, comme l'alchimiste change le plomb en or, le nucléaire devient une énergie verte, bas carbone et neutre. Alors que c'est une énergie centralisée, reposant sur l'extractivisme mené notamment dans nos ex-colonies, polluant et gaspillant l'eau, engendrant des déchets pour des millénaires et imposant une société sécuritaire et militariste. »

Semaine Antinucléaire Organisée dans le cadre de la Campagne Fédérale Antinucléaire de la Fédération Anarchiste

NI CAPITALISME VERT NI NUCLÉAIRE !

Motion du Congrès de la Fédération Anarchiste réunie les 27, 28 et 29 mai 2023 à Caulnes

À cause notamment de l'agro-industrie et des pesticides, la faune sauvage disparaît de façon plus ou moins importante, parfois même irrémédiablement, les sols s'appauvrissent, la pollution s'accentue, l'accès à l'eau se raréfie et la guerre autour d'elle se rapproche (comme à Sainte-Soline), les ressources minérales sont surexploitées, le vivant est compris trop souvent comme « ressource », qu'il faut s'accaparer.

Les États organisent et accompagnent cette situation (législation adaptée, financement dédié, répression des oppositions, accroissement volontaire des peurs pour s'afficher comme le sauveur unique).
Tout ceci assure l'expansion du capitalisme en développant sa variante « verte ». Les États jouent sur les chiffres, déforment la réalité, modifient le vocabulaire en fabriquant une novlangue. Ainsi, comme l'alchimiste change le plomb en or, le nucléaire devient une énergie verte, bas carbone et neutre. Alors que c'est une énergie centralisée, reposant sur l'extractivisme mené notamment dans nos ex-colonies, polluant et gaspillant l'eau, engendrant des déchets pour des millénaires et imposant une société sécuritaire et militariste.
Devant ce constat, la Fédération Anarchiste réaffirme en son 81e congrès à Caulnes, la nécessité de lutter contre le capitalisme qu'il soit vert ou non et pour une « décroissance » libertaire entendue comme le ralentissement du cycle production-consommation (désescalade) selon les capacités de la planète et sous réserve que les besoins essentiels des populations soient satisfaits dans quelque partie du monde que ce soit. En effet, les anarchistes postulent que le simple fait de naître donne le droit de vivre de manière égalitaire avec un même accès aux richesses.

La Fédération anarchiste insiste sur la nécessité de lutter pour un autre rapport au vivant et à l'environnement, insérée dans une nécessaire révolution sociale et libertaire.

À partir du 9 Avril Exposition « la lutte antinucléaire en affiches », Vernissage le samedi 13 avril Campagne Fédérale Antinucléaire

Les combats antinucléaires sont aussi des luttes par l'image. Affiches, tracts et stickers contribuent à la mobilisation. Au travers d'affiches anciennes, voyage dans les archives de la FA et de ses militants, et retour sur des luttes anciennes ou plus récentes.

Mercredi 24 avril 19h Carte Blanche à la CRIIRAD

Le réseau Makhno de la Fédération Anarchiste vous invite à une Projection/conférence avec la CRIIRAD.
Projection du film « Invisibles retombées », 45 minutes
Présentation de la CRIIRAD et du projet d'installation de Sonde Gamma en région parisienne par Roland Desbordes, suivi d'un débat.

Vendredi 26 avril 19h Présentation du livre « La Pieuvre Nucléaire » par le réseau Makhno de la Fédération Anarchiste
Ce livre a pour objectif de fournir des informations que chacun pourra utiliser pour s'opposer aux mensonges d'État. Pour cela, le réseau Makhno a réuni sept contributeurs qui combattent la pieuvre nucléaire depuis longtemps : Roland Desbordes, Bernard Laponche, Yves Lenoir, Annie Thébaut-Mony, Jean Marc Royer, Thierry Ribault et Philippe Pelletier. Ils en éclairent les divers tentacules d'une façon simple et concrète.

Samedi 27 avril 16h « 40 ans de Lutte antinucléaires non-violente en Allemagne » présenté par Lou Marin

Le réseau Makhno de la Fédération Anarchiste vous invite à une conférence débat en compagnie de Lou Marin.

Il viendra faire le récit des combats qui ont largement contribué à la mise à l'arrêt par l'Allemagne de son programme nucléaire en 2011. Tout à la fois acteur de ce combat et observateur, au travers de sa collaboration avec la revue Grasswurzel Revolution (La Révolution par la base), il sera présent pour partager l'expérience de ces luttes et des débats qu'elles ont suscité. Un retour d'expérience précieux à l'heure de l'annonce de la mise en chantier de nouveau réacteurs nucléaire en France.

Retour à l'ADN

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Bref histoire de la judicarisation de l'ADN.

Dans notre imaginaire collectif, nourri par une quantité monstrueuse de fictions policières, l'ADN apparaît comme une preuve infaillible, car scientifique, et donc totalement accablante. À travers une brève histoire de l'ADN, de sa judiciarisation en France, jusqu'à sa plus proche actualité brûlante, ce texte a pour vocation de partager des contres-récits, de montrer ce que l'usage de l'ADN raconte des méthodes répressives de l'État, de sa police et de sa justice mais aussi de partager des ressources nécessaires afin de pouvoir, à des moments, tenter de contrer l'alliance des techniques scientifiques de la génétique et celles des méthodes policières.

Nous avons écrit ce texte en réaction à la condamnation d'une camarade de lutte le 15 février dernier à Toulouse, accusée d'avoir incendiée deux véhicules appartenant à NGE (l'acteur principal du projet autoroutier tarnais de l'A69) et dont la seule preuve à charge s'avère être une trace ADN. [1] Nous lui rappelons tout notre soutien.

Qu'est-ce que l'ADN ?

Pour le dire rapidement, l'ADN (pour Acide DésoxyriboNucléique) correspond au support de notre patrimoine génétique. Elle contient en elle toutes les informations génétiques, appelées génomes. Ces informations semblent êtres uniques à chaque individu, à l'exception du cas de vrais jumeaux.

L'ADN est présente dans toutes les cellules des organismes vivants, des plantes aux hamsters, mais notre regard se porte ici uniquement sur celui des êtres humains.

L'ADN se découpe en deux types, le type nucléaire et le type mitochondrial.

Le premier type est celui qu'on retrouve dans le noyau des cellules. Il serait unique pour chaque individu. On le trouve dans les cellules vivantes comme le sang, le sperme, la salive. Détaché du corps, il se dégrade plutôt rapidement. L'ADN nucléaire transmet plus d'information car les cellules sont encore vivantes, et qu'elles ont encore leur noyau. On dit alors qu'il est le type le plus incriminant. Le type nucléaire est en réalité rarement exploitable par la police car les cellules meurent vites, laissant l'accès qu'à un ADN dit mitochondrial.

Le second type a une durée de conservation plus avancée. Il se trouve dans les mitochondries, qui sont des structures intracellulaires. On en trouve dans les cellules vivantes, comme mortes, comme des bouts de peau et des cheveux sans bulbes. L'ADN mitochondrial n'est pas unique à un individu, mais se partage à travers les personnes issues de la même lignée maternelle. Des cas existent où des personnes n'appartenant pas à la même affiliation familiale partagent le même profil d'ADN mitochondrial.

C'est en 1869 que le premier ADN est identifié puis isolé par un biologiste suisse, à partir d'un noyau de globule blanc. Puis ce sera dans les années 1950 que le fonctionnement de la structure de l'ADN sera pleinement saisie par des chercheurs nord-américains et britanniques.

Et le profil génétique ?

Le profil génétique est le résultat d'une analyse du nombre de répétitions de plusieurs régions chromosomiques distinctes, prélevé à partir d'une extrait de ses tissus biologiques (salive, sang). « L'empreinte génétique repose sur le fait suivant : bien que deux humains aient une large majorité de leur patrimoine génétique identique, un certain ensemble de séquences dans leur ADN reste spécifique à chaque individu (en raison du polymorphisme). Ce sont ces séquences spécifiques d'un individu que l'analyse d'empreinte génétique permet de comparer. Si un échantillon de cellules présente la même empreinte génétique qu'un individu, on peut soutenir que ces cellules proviennent de cet individu, ou de son éventuel jumeau ». Le profil génétique est utilisé à des fins policières, mais est aussi utilisé lors de la réalisation de dons d'organe, de tests de parentalité ou encore lorsqu'il s'agit d'étudier des animaux.

Petite histoire de la judiciarisation de l'ADN

L'emploi de l'ADN à des fins d'identifications est rendue possible depuis les découvertes scientifiques d'un universitaire britannique en 1985. Ses travaux permettent des « potentialités d'identification d'individus grâce à des marqueurs contenus dans certaines zones non codantes de leur ADN ». Ces identifications se font alors à partir de traces biologiques visibles, comme du sang ou des traces de sperme. En 1997, de nouvelles recherches mettent en évidence la possibilité de traquer de l'ADN à partir de traces invisibles, laissées sur des surfaces touchées par une main, à l'instar des empreintes digitales. La promesse de cette trouvaille, ainsi que son faible coût, font que la police anglaise systématise rapidement l'usage des techniques génétiques pour résoudre des enquêtes criminelles. Dès lors, nous pouvons parler de génétique forensique, comprise alors comme un branche de la science forensique [2]. La génétique forensique utilise la variation génétique existante chez les individus pour en dégager des analyses lors d'enquêtes et d'investigation. Elle renvoie à l'idée d'une preuve forcément inculpant, car gage de précision technique.

En France, suite à l'émotion suscitée par l'affaire Guy Georges (accusé de nombreux viols, ainsi que de meurtres en série, et dont l'enquête scientifique de comparaison d'ADN est alors inédite en France) le gouvernement, mené alors par le socialiste Lionel Jospin, met en place en juin 1998 le prélèvement génétique pour les auteurs de crimes et délits sexuels commis sur des mineurs de moins de 15 ans.

Les empreintes génétiques sont alors regroupées au sein d'un fichier créé pour l'occasion, le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques), sous la tutelle du ministère de l'intérieur et celui de la justice. Encouragé par le conseil de l'Europe et la convention européenne des droits de l'homme, l'usage des empreintes génétiques à des fins « d'investigations » est alors en plein essor en France, là où la pratique était déjà bien ancrée chez le gouvernement britannique depuis 1995.

Cette période marque donc l'avènement d'un nouvel élément important dans les dispositifs de gestion des populations, modernisant ainsi la tradition policière de fichage des populations. [3] Le dernier fichage connu en date étant celui de personnes trans [4].

Avancé dans un premier temps comme une exception, le fichage génétique s'est très vite élargi à une part toujours plus large de la population.

En 2001, quelques semaines après les attentats sur le sol états-unien, la loi sur la Sécurité Quotidienne (qui est portée par le socialiste Daniel Vaillant) élargie le champ de fichage aux atteintes graves et volontaires à la vie de la personne (crimes contre l'Humanité, homicides volontaires, actes de tortures, proxénétisme…) ou les atteintes aux biens accompagnées de violence. Cela concerne environ 23 000 personnes.

La loi sur la Sécurité Intérieure de mars 2003 permet de passer un autre cap important dans le fichage de masse. Avant la mise en application de cette loi, seul le profil génétique des personnes condamnées était conservé. Le prélèvement s'effectue dorénavant pour des mis en cause, présumés innocents par la justice, et non plus sur des personnes déjà condamnées. Le prélèvement est conservé de 25 à 40 ans. Les crimes et les délits sont presque tous intégrés. Cela correspond donc aux premiers fichages de militants (faucheurs d'OGM, syndicalistes) et autres activistes.

En mars 2004, le gouvernement Raffarin « oblige toute personne condamnée à plus de 10 ans de prison à fournir son ADN. Les prélèvements peuvent être effectués de force ou à l'insu des condamnés » À partir de 2007, les 27 membres de l'Union Européenne ont voté pour un accord de principe de mutualisation des différents fichiers, confirmant la tendance politique de surveillance généralisée des États envers leurs différentes populations. Pour avoir une idée de son contenu, en 2020, le fichier contenait « les données de 4 868 879 de personnes, soit plus de 7 % de la population française (dont 9,5% des plus de 20 ans) et en 2015, 76 % de ces profils concernent des personnes non condamnées. »

Que faire face à la police ?

Refuser de donner son ADN lors d'une garde à vue ou d'une convocation est considéré comme un délit continu. Théoriquement, la personne qui refuse le prélèvement pourrait se voir poursuivie pour chaque refus et serait susceptible d'une condamnation du délit en récidive, et cela indépendamment des raisons pour lesquelles la personne est entendue par la police. En bref, il est tout à fait possible de se faire relaxer ou de sortir de GAV sans poursuites pour les faits qui nous sont initialement reprochés, mais d'avoir une mise en examen pour refus d'ADN. Le refus de se soumettre à un prélèvement ADN est puni au maximum « d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ».

L'un des moyens de prélever l'ADN se fait à l'aide d'un petit bâtonnet et d'un buvard stérile. Le policier, muni de gants et d'un masque, eux aussi stériles, vient frotter les muqueuses à l'intérieur de la bouche de la personne dont il souhaite prélever l'ADN. Il dépose ensuite les cellules recueillies sur le buvard. Ce prélèvement est ensuite analysé par des laboratoires publics ou privés agréés par l'État. [5]

L'ADN est ensuite stocké à Ecully, près de Lyon, ou parfois à Pontoise, près de Paris.

Face à la police, nous conseillons au maximum de refuser le prélèvement ADN. Refuser de se soumettre à la pression policière et à leurs nombreuses techniques de manipulations n'est pas une chose aisée. Il est important d'avoir en tête que dans certains cas, les poursuites pour refus de prélèvement peuvent aboutir sur une relaxe en première instance comme en appel. Penser ce refus comme une pratique de défense collective permet de se donner de la force à des moments compliqués. Dans la logique policière, l'utilisation de l'ADN comme preuve judiciaire ne peut se faire sans un fichage massif des populations.

Les techniques policières sont ce qu'elles sont, il n'est pas rare d'entendre des récits, où malgré un refus énoncé, l'ADN est pris par la force (par exemple en étant immobilisé par les policiers) ou bien par la ruse (en récupérant gobelets ou assiettes utilisées lors de la GAV, mégots de clopes, vêtements, ou plus récemment des masques pour le COVID). Pour le premier cas, il n'est encadré par la loi que si la personne est condamné pour un crime ou un délit puni de 10 d'emprisonnement.

ADN, croyances et défaillances

Loin de la preuve parfaite, l'ADN, en tant que tel, est volatile. Il est facilement transportable de manière volontaire comme totalement accidentelle. Il n'est donc pas impossible de retrouver des traces de son ADN à des endroits où nous n'avons jamais mis les pieds. On parle alors de transfert secondaire, mais aussi de transfert tertiaire. Avoir un contact physique avec quelqu'un suffit à ce que cette dernière puisse servir de vecteur de votre ADN. C'est ce que démontre les travaux de l'avocat pénaliste Patrice Reviron qui, à travers l'exemple de nombreuses affaires françaises comme américaines, démonte totalement l'idée que l'ADN est une preuve totalement irréfutable.

C'est le cas en 2019 lors de nuits bleues en Corse. Un groupe autonomiste fait successivement exploser, à l'aide de bonbonnes de gaz, des villas secondaires appartenant à des résidents du continent. Pour l'une des cibles, les bonbonnes n'explosent pas. Les prélèvements génétiques sur les bouteilles de gaz permet à la police d'identifier une personne au profil féminin : une septuagénaire qui n'est autre que la propriétaire de la villa, et qui n'y a pas foutu les pieds depuis 6 mois. L'hypothèse de Reviron pour ce cas est la suivante : des traces d'ADN de la propriétaire se sont retrouvés sur les bouteilles de gaz par effet de transfert. Les auteurs de la tentative d'explosion, qu'on imagine facilement gantés, ont manipulés des objets sur lequel « Madame G. avait laissé son ADN. Peut-être le guéridon. Du matériel génétique de Madame G. a alors été récolté sur les gants de l'auteur, via un transfert secondaire d'objet à objet. Puis, en manipulant les bonbonnes de gaz, il a cette fois déposé l'ADN de Madame G. sur celles-ci, réalisant un transfert tertiaire. » [6]

En finir avec l'ADN Policier

L'usage policier de l'ADN est à l'image des nombreuses lois sécuritaires qui viennent renforcer l'arsenal répressif de l'État contre ses populations. Les avancées scientifiques, imbriquées dans la répression d'État, nous apparaissent inévitablement comme des auxiliaires nécessaires à la domination capitaliste. Par ailleurs, il n'est pas possible de formuler une critique de l'ADN sans poser une critique plus large du système judiciaire, du rapport à la vérité et à l'objectivé, et qui se fourvoie dans une fausse neutralité. La justice de l'État est une justice de classe, qui répond à des intérêts politiques et économiques. Notre solidarité est notre force.

Sources et ressources autour de l'ADN, de la police, et du fichage :

Blabladn - De l'ADN théorique à son nettoyage pratique : en savoir plus pour éloigner les flics https://infokiosques.net/spip.php?article1836

Quand les flics prennent tes empreintes, ta photo et ton ADN de force

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Du sang, de la chique et du mollard. https://infokiosques.net/spip.php?article720

ADN : Au-Delà du « Non ». Un petit texte sur l'état de la lutte contre le fichage ADN, à partir d'un cas pratique. https://infokiosques.net/spip.php?article641

L'apparence de la certitude, l'ADN comme « preuve » scientifique et judiciaire https://infokiosques.net/spip.php?article719

Comment la police interroge, et comment s'en défendre https://projet-evasions.org/wp-content/uploads/2022/07/220707PDF-fr-web-interro.pdf

ARA69, le 25.02

ARA pour Coordination anti-répression A69. Nous sommes un groupe inter-collectifs luttant contre le projet d'autoroute A69, et qui prend à charge les questions de répression policière et judiciaire lié au mouvement de lutte.
Nous contacter par ici : 69ARA@proton.me

[5] Liste des laboratoires agréés en 2008

  • Laboratoire d'hématologie médico-légale, 43 avenue de la République, 33000 Bordeaux
  • Laboratoire Toxgen, 11 rue du Commandant Cousteau, 33100 Bordeaux
  • Laboratoire de génétique humaine de l'Institut national de la transfusion sanguine, 6 rue Alexandre-Cabanel, 75739 Paris cedex 15<
  • Laboratoire de génétique moléculaire et d'histocompatibilité – Établissement de transfusion sanguine de Bretagne occidentale, 46 rue Félix le Dantec, BP 62025, 29220 Brest cedex 2
  • Laboratoire d'histocompatibilité de l'Etablissement de tranfusion sanguine de Rhône Alpes, EFS Rhône Alpes, site de Lyon, 1 et 3 rue du Vercors, 69342 Lyon
  • Laboratoire de biochimie et de biologie moléculaire du Centre hospitalier intercommunal (CHI) de Poissy-Saint-Germain, 20 rue Armogis, 78105 Saint-Germain-en-Laye
  • Laboratoire d'empreintes génétiques Biomnis, BP 7322, 19 avenue Tony Garnier, 69357 Lyon cedex 07
  • Laboratoire d'identification génétique Codgene.
  • Unité de Illkirch, rue Geiler de Kaysersberg, 67400 Illkirch.
  • Unité de Marseille, bâtiment Actilauze, 201 avenue des Aygalades, 13025 Marseille
  • Laboratoire de l'Institut de génétique de Nantes Atlantique (IGNA), BP 70425, 19 rue Léon Durocher, 44204 Nantes cedex 2)

[6] Transferts secondaires d'ADN : quand le réel dépasse la fiction, de Patrice Reviron

PAROLE ERRANTE PODCAST

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Lancement podcast de la Parole Errante, lieu auto-organisé d'expérimentations politiques, sociales et culturelles, situé à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Des traces sonores pour faire entendre et résonner les multiples expériences qui traversent et s'ancrent dans ce lieu.

De l'émission « L'écoute et l'écho » aux documentaires radiophoniques fabriqués lors d'expériences Gatti, en passant par les enregistrements des présentations de livres à la librairie Michèle Firk, de nombreux matériaux sonores sont produits au sein de la Parole Errante, lieu auto-organisé d'expérimentations politiques, sociales et culturelles, situé à Montreuil en Seine-Saint-Denis.

Une partie des productions sont dès maintenant écoutables ici :
https://audioblog.arteradio.com/blog/223950/parole-errante.

Vous pouvez vous abonner au contenu de notre chaîne podcast via le flux RSS ou en cherchant PAROLE ERRANTE sur votre application d'écoute.

Le studio son de la Parole Errante diffusera régulièrement des traces sonores pour faire entendre et résonner les multiples expériences qui traversent et s'ancrent dans ce lieu.

Qui-est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? #1

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Qui-est-ce qu'on attend pour foutre le feu ? #1
Une émission qui part à la recherche du sujet révolutionnaire.

Télécharge ou écoute l'émission ICI !

Le scénario du film était écrit depuis longtemps. Le capitalisme allait s'écrouler sous le poids de ses contradictions et il allait être précipité dans sa chute par l'acteur principal, le prolétariat. Tout était réuni pour un bon film. On avait un méchant bien méchant : la bourgeoisie. Un suspense de ouf : la possibilité même de la vie sur terre était menacée par le méchant. Sauf, qu'en plein milieu du tournage, l'acteur principal... a disparu.

Cela veut-il dire que le méchant va nécessairement gagner ? Est ce que l'acteur principal va revenir ou faut-il songer à le remplacer et si oui par qui (le peuple, les 99 %) ? Ou est-ce que c'est le script entier qu'il faut réécrire ?
En tout cas, nous on aimerait bien que le film arrive à sa fin. Et tant qu'à faire qu'il finisse bien. Nous partons donc à la recherche du sujet révolutionnaire. Et on vous emmène avec nous dans ce premier épisode où on se demandera quelle est la manière la plus pertinente de désigner le « nous » et le « eux ».

Le bon vieux prolétariat VS bourgeoisie fait-il l'affaire ou faut-il lui préférer l'opposition 99 % VS 1 %, Peuple VS oligarchie ou encore des termes comme citoyen.nes ou habitant.es ? Peut-être même qu'aucune de ces manières de nommer le « nous » et le « eux » ne correspond et que l'on doit en inventer d'autres. On s'interrogera sur les implications stratégiques du choix de chacun de ces termes. On verra comment notre analyse de la société influence la manière dont on va nommer le sujet révolutionnaire et comment cela influence en retour notre manière de comprendre le monde et de lutter.

Vous aurez le plaisir d'entendre :
On se posera ces questions avec nos invité.es qui ont tous.tes les trois écrit sur le sujet. Par ordre d'apparition : Adeline de Lepinay, militante qui vient des milieux de l'éducation populaire, Aurore Koechlin militante féministe et sociologue, et enfin, Guillaume Davranche, militant à l'Union Communiste Libertaire.

Dans un prochain épisode
, on poursuivra les réflexions et on se posera plusieurs questions : Est ce que le prolétariat existe encore ou peut-on l'enterrer définitivement ? Est ce que la lutte des classes est toujours le moteur de l'histoire ? Qu'est ce qui fait qu'on fait la révolution : nos conditions matérielles ou nos idées ? Quelles conséquences concrètes les réponses qu'on donne à ces question vont avoir sur nos pratiques de lutte : Avec qui on lutte ? Comment on lutte ? Contre qui ou quoi ?

Poursuivre la réflexion :
Ici le lien vers une vidéo dont on parle dans l'émission au moment où on parle de la pertinence de la notion de peuple dans un contexte colonial.

Dans cette vidéo, les youtubeurs marxistes Pas dühring et Cathédrale osseuse développent d'autres critiques vis-à-vis de la stratégie mélenchonienne du « peuplisme »

Extraits de chansons : René Binamé (La révolte), (El pueblo unido), Rocé (Nos victoires), Michel Fugain (Le chiffon rouge), The simpsons (They have the plants but we have the power), John Lennon (Power to the people), Keny Arkana (La rage du peuple), Rocé (Nos victoires).

Podcast réalisé et produit par le collectif On veut de la brioche et diffusé par enquetecritique.org et plein de radios associatives et militantes trop stylées.

On est preneur.euses de retours critiques aussi bien sur le fond que sur la forme pour nous aider à penser la suite des émissions. contact : aieaieaieuh@protonmail.com
Vous pouvez également nous envoyer à cette adresse vos meilleures recettes de cookies ou des dessins d'enfants.