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Méditations écoterroristes : Greta Thunberg, Sainte-Soline et au-delà.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'actualité politique la plus récente est brûlante et nous interpelle : à l'heure de l'effondrement climatique et de la casse sociale généralisée, quand poserons-nous sérieusement la question de la nécessité, de la possibilité de l'usage de la violence politique par notre camp ?

En septembre 2019, Greta Thunberg concluait ainsi son allocution au siège des Nations unies à New York : « Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et ma jeunesse avec vos mots creux. Et encore, je fais partie des plus chanceux ! Des gens souffrent, des gens meurent ! (…) Les jeunes commencent à voir votre trahison. Les yeux de toutes les générations futures sont tournés vers vous. Et si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais ! (…) Le changement arrive, que vous le vouliez ou non. »

Une allocution au ton alarmiste qui, à défaut d'avoir ému les dirigeants du monde (surtout ceux des pays du Nord, enfermés dans leurs forteresses de certitudes) est d'ores et déjà entrée dans l'histoire comme l'illustration indéniable de la nécessité, pour nous, de passer à l'étape supérieure.

Parce que les dirigeants et les structures qu'ils dirigent, comme nous allons voir, ne peuvent être voués qu'à être des obstacles au progrès, et le rôle historique d'agent salvateur dans la crise climatique (catégorie construite par analogie à celle d'agent révolutionnaire dans la lutte des classes) se situe en réalité en dehors de ces structures de pouvoir, loin des dorures des institutions bourgeoises ou de la lumière des projecteurs de plateaux de télévision. Cet agent salvateur, c'est nous. Cet agent salvateur a déjà commencé à se mettre en mouvement, le mouvement écologiste, mais il lui incombe d'adopter la vision la plus claire qui soit sur les moyens de mener son combat à l'enjeu sans précédent. La manière la plus appropriée qui soit à mon sens pour entamer cette réflexion est de se tourner vers l'actualité politique la plus récente, vers la bataille de Sainte-Soline.

Ainsi, je vais donc structurer l'exposition de mes réflexions en quatre parties : tout d'abord, je me livrerai à une description de la bataille de Sainte-Soline et penserai stratégiquement ce que représente cet événement politique ; ensuite, je traiterai de la violence politique en interrogeant la nécessité, la possibilité de son emploi dans notre combat ; puis, je me tournerai vers le passé afin de révéler les enseignements de la lutte menée par nos aînés, de leur manière de penser leur combat pour la cause de l'émancipation ; enfin, je m'interrogerai sur la praticité, la crédibilité d'un projet de construction d'une vaste organisation de résistance, m'apparaissant hautement nécessaire pour planifier un usage de la violence politique dont nous aurions besoin.

Que s'est-il passé à Sainte-Soline ?

Il y a quelques jours, le 29 et 30 octobre 2022, nous avons assisté à des affrontements dans les Deux-Sèvres, dans la commune de Sainte-Soline. Une bataille à travers champs opposait les forces de répression à des militants écologistes s'élevant contre un projet de mégabassines, une nouvelle technologie écocide utilisée à des fins de privatisation de la ressource naturelle suprême : l'eau.

Forts de leur nombre et de leur détermination, ils étaient entre cinq et sept mille et venus de tous horizons, les militants sont parvenus, au terme d'un long jeu du chat et de la souris, à pénétrer dans le site et, dès le lendemain, à le saccager.

S'en est aussitôt suivi, comme il fallait s'y attendre, le déploiement d'une vaste opération de diffamation menée par le système politico-médiatique avec pour seul but d'invisibiliser les enjeux politiques de la bataille en détournant l'attention du public sur les méthodes employées par les plus offensifs et radicaux des militants. C'est ainsi, à la suite du vacarme idéologique alimenté par des hordes éditocrates, qu'est apparu, dans la bouche de l'abject ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la catégorie d'« écoterrorisme ». Bien sûr, en vertu de la fonction qu'occupe ce faquin et du parcours qui est le sien, mais aussi des claires convergences d'intérêts comme de propriété unissant médias dominants et sphères financières, il ne fallait pas vraiment s'attendre à autre chose qu'un déversement d'ignominies rhétoriques de la sorte de la part du gouvernement des riches ou de la presse du capital, comme à chaque mouvement conséquent effectué par la classe ou la contre-hégémonie.
Voici donc pour le topo. C'est ce que nous retiendrons de cet événement politique, pour le moment du moins (le collectif Bassines non merci a d'ores et déjà annoncé que si le chantier de mégabassines reprenait, il appellerait, avec les Soulèvements de la Terre, à d'autres mobilisations).

Bien évidemment, ce n'est pas ce qui m'a amené à prendre la plume aujourd'hui et à m'adresser à vous en ces termes. Car Aristote avançant que la philosophie commence avec l'étonnement, j'ai été particulièrement frappé par ce que je considère non seulement comme l'événement politique le plus éloquent du temps post-Covid (avec le mouvement actuel de grèves nationales entamé en cette rentrée sociale), mais aussi et surtout comme l'acte de naissance de ce qui a vocation, je l'espère, à croître en quantité comme en qualité et à représenter le nouveau spectre qui s'élèvera pour consumer le vieux monde des flammes ardentes de sa colère. Je m'explique. Pour quelles raisons ce qui s'est passé à Sainte-Soline est singulier et représentera un précédent pour la gauche selon moi ? Quelles conclusions stratégiques notre camp doit-il tirer de ce fait politique ?

Premièrement, parce qu'il s'agit de la première fois qu'est réellement organisée et appliquée une vraie diversité de tactique sur un théâtre d'opération identifié. Deuxièmement, parce qu'il s'agit de la première fois que le sabotage, c'est-à-dire l'atteinte ciblée à la propriété privée et sa destruction stratégique, se révèle au grand jour comme un moyen d'action non seulement hautement légitime mais terriblement efficace. Troisièmement, parce que c'est la première fois que les appareils répressifs et idéologiques d'État franchissent de telles limites dans leur réaction au mouvement et à la cause écologiste (dans l'histoire récente, seuls les Gilets jaunes sur la question sociale en avaient été capables).

La gauche (définie comme contre-hégémonie, processus dynamique d'opposition progressiste à l'hégémonie en vigueur, au bloc historique actuel, aux moyens de production et de reproduction du système capitaliste néolibéral) opérant un tournant majeur en exposant aux yeux de tous, par l'événement politique que représente cette démonstration de force, sa cohésion politique (diversité de tactiques organisée), son efficacité tactique (mise en défaite des forces ennemies et prise de l'objectif, aussi ardue soit l'opération) ainsi que sa capacité de déstabilisation de l'ordre établi (ce dernier étant forcé de recourir, dans la parole comme dans le geste, à l'usage d'armes inédites).

Légitime et nécessaire, elle l'était depuis un certain temps, envisageable et possible, l'opposition violente (voire même armée) à large échelle à l'État bourgeois et au capital le devient de plus en plus, et la bataille de Sainte-Soline est ce que j'identifie comme la démonstration de force d'un secteur de la gauche de la gauche de la gauche qu'il nous tarde de structurer.

En effet, « Méditations écoterroristes », le titre en indiquait la couleur. Car si l'objet de mon propos se tourne vers les moyens utilisés par le mouvement dans sa lutte, le fond de mon propos est bien de méditer la question de la violence politique, de la violence en politique, de l'usage de la violence à des fins politiques, qui se pose, je crois, plus que jamais à notre camp alors que nous avons démontré notre capacité d'action et tandis que la crise climatique s'aggrave de jour en jour. Dans les lignes qui vont suivre, je m'astreindrai donc à poursuivre cette piste de réflexion et à tenter de trouver des réponses, sans avoir peur de poser la question de la nécessité, de la possibilité, pour nous, de l'usage planifié de la violence politique, de la lutte armée.

Quid de la violence politique ?

L'autre jour, j'interrogeais un libraire. Du haut de son grand âge, il me répondait que la violence en politique (distincte par son caractère révolutionnaire de la violence légale émise par l'État ; révolutionnaire en le sens qu'elle s'oppose frontalement à une société, aux institutions de sa reproduction, dans le but de lui substituer une autre société et d'autres institutions plus justes) ne trouve sa justification que lorsque les moyens légaux ont été préalablement épuisés. C'était déjà la réponse donnée par Herbert Marcuse en 1979, même s'il me semble que cette réponse puisse être aisément admise par le sens commun, compréhensible par tout un chacun.

Mais dans la mesure où les gouvernements, qui sont ici les institutions censées légiférer pour empêcher la catastrophe, sont en fait composés par et sont soumis à la bourgeoisie, sont faits par et pour cette classe dominante dont la responsabilité dans la crise est largement documentée, comment la lutte dans le cadre de la légalité (dans et avec les institutions établies) ou de la non-violence (dans le respect et l'obéissance aux institutions établies) pourrait constituer l'horizon indépassable de nos modes d'actions ? De plus, il faut considérer l'enjeu spécifique qui est celui de la cause écologiste, de la responsabilité particulière du mouvement écologiste, c'est-à-dire non seulement de se battre pour l'émancipation, l'amélioration de la condition des dominés (comme ont pu le faire les incarnations précédentes de la gauche dans l'histoire) mais de préserver les conditions d'habitabilité de la planète et, donc, de perpétuation de notre propre espèce. En somme, face à l'impasse de la légalité en vigueur et l'importance de l'enjeu qui s'impose à nous, il me paraît par conséquent très difficile de ne penser la situation historico-politique autrement qu'en les termes suivants : c'est la révolution ou l'extinction. La victoire ou la mort. Littéralement.

La révolution ? Bien sûr, l'évaporation de la perspective immédiate, voire lointaine, d'émergence d'une situation prérévolutionnaire puis de l'éventuel éclatement d'une révolution prolétarienne dans les sociétés capitalistes avancées (en France, je pense, au moins depuis l'échec de Mai 68) est hautement considérable et a à être profondément méditée. Non moins nécessaire, la révolution appartient désormais, je crois, au passé. Toutefois, même si la perspective de renversement de l'État bourgeois s'éloigne au fur et à mesure que se perfectionnent ses appareils répressifs et idéologiques (jamais policiers et militaires n'ont disposé d'armes aussi sophistiquées ; jamais les masses n'ont été aussi détournées de leurs propres intérêts par, disons, les barreaux dorés de la société d'abondance, de consommation), il faut demeurer lucide sur la capacité de nuisance que pourrait avoir l'apparition, la structuration et la mise en action à large échelle d'un flanc radical, d'une fraction non seulement subversive mais offensive au sein de la contre-hégémonie.

Tournons-nous vers le passé.

Comme le demande le géographe suédois et militant écologiste Andreas Malm dans Comment saboter un pipeline (2020), ma principale source d'inspiration pour la rédaction de ce présent article, comment peut-on imaginer le mouvement des droits civiques arracher la loi de 1964 sans son flanc radical le faisant apparaître comme un moindre mal aux yeux du pouvoir d'État ? Andreas Malm écrivait : « Ce flanc était associé à la violence noire, éternel cauchemar de la psyché américaine blanche. (…) Au cours des années 1950 et 1960, [alors que des émeutes urbaines en série causaient d'innombrables pertes financières] le curseur de la modération [la fenêtre d'Overton] s'est déplacé rapidement, les radicaux d'autrefois — les leaders des droits civiques qui poussaient à enfreindre la loi — finissant par apparaître raisonnables et mesurés. Auprès de la menace de révolution noire — le Black Power, le Black Panther Party, les mouvements de guérilla noirs — l'intégration semblait un prix à payer tolérable. Sans Malcolm X, il n'y aurait peut-être pas eu de Martin Luther King (et inversement). »

Dépassant l'exemple du mouvement pour les droits civiques, Malm poursuivait : « La théorie de l'influence du flanc radical vaut bien au-delà de la lutte des Africains-Américains. L'histoire de la politique ouvrière dans l'Europe occidentale du XXe siècle pourrait être écrite sous ce jour. Le droit de vote, la journée de travail de huit heures, les rudiments de l'État social, les progrès du mouvement ouvrier réformistes auraient été inconcevables sans son flanc gauche (et oriental). »

En quelques sortes, dans les coordonnées historico-politiques du mouvement actuel de grèves nationales pour la hausse des salaires, l'intersyndicale et ses revendications réformistes auraient peut-être plus à valoir qu'il n'y parait au black bloc, ses slogans et modes d'action radicaux. Dans les coordonnées de la lutte écologiste, la Nouvelle union écologique et sociale aurait en fait plus à valoir qu'il n'y paraît aux actions d'une Fraction armée verte et aux conséquences de flambées d'émeutes urbaines.

Ensuite, Malm se tournait vers l'exemple remarquable de l'Afrique du Sud : « Il a fallu un peu plus que le désinvestissement pour faire tomber l'apartheid. Un peu plus que la désobéissance civile aussi : dans les années 1950 et 1960, le Congrès national africain (African National Congress, ANC) avait essayé les boycotts de bus, les grèves, les destructions publiques de passeports intérieurs, les campagnes contre la ségrégation dans les trains et les bureaux de poste pour découvrir qu'elles n'aboutiraient qu'à une répression terrassante. Après le massacre de Sharpeville, les dirigeants de l'ANC ont compris qu'ils devaient faire monter la pression et ils ont formé Umkhonte we Sizwe, le "Fer de lance de la nation" (ou MK). C'est Nelson Mandela qui a poussé à cette réorientation : "Notre politique visant à créer un État non racial par la non-violence n'a[yant] abouti à rien", "nous avions à reconsidérer notre tactique. À mon avis, nous achevons un chapitre sur cette question de la politique de non-violence", a-t-il soutenu lors d'une série de réunions secrètes en 1960 et 1961, comme il l'a rapporté par la suite dans son autobiographie. Ayant rallié ses camarades à la nouvelle ligne, Mandela a été nommé premier commandant de MK. »

De nos jours, dans la situation historico-politique de la lutte écologiste mais aussi plus largement alors que les luttes sociales peinent depuis plusieurs décennies à déboucher sur des réelles avancées, je pense qu'il n'est pas déraisonnable de dire que nous avons essayé tout ce qu'il était possible d'essayer. De plus, je pense qu'il n'est pas déraisonnable non plus, face à la multiplication des jets de peinture, de sauce tomate et autres sur des œuvres d'art au nom de la cause, d'affirmer qu'il devient de plus en plus difficile d'imaginer ce qu'imagineront les dogmatiques de la non-violence pour s'auto-persuader de l'efficacité stratégique de leurs modes d'actions et s'empêcher de voir l'évidence. (Bien sûr, aussi froid et peu fétichisé doit être le rapport de la politique à l'art et honorable soit le geste de sacrifice effectué par ces militants écologistes.)

Dans Un long chemin vers la liberté (1994), Mandela écrivait : « Notre stratégie consistant à faire des raids sélectifs contre des installations militaires, des centrales électriques, des lignes téléphoniques, et des moyens de transport ; des cibles, qui non seulement entraveraient l'efficacité militaire de l'État, mais qui en plus effraieraient les partisans du Parti national [la droite, favorable à la conservation de l'apartheid] feraient fuir les capitaux étrangers et affaibliraient l'économie. Nous espérerions amener le gouvernement à la table des négociations. On donna des instructions strictes aux membres de MK : nous n'acceptions aucune perte de vies humaines. Mais si le sabotage ne produisait pas les effets escomptés, nous étions prêts à passer à l'étape suivante : la guerre de guérilla et le terrorisme. »

Ainsi, face à l'absence de résultats de l'action non-violente, par ces mots, Mandela décrivait le passage de son mouvement de la protestation à la résistance, c'est-à-dire d'un mode plaintif à un mode offensif d'action et donc au sabotage. Ce que les politistes Mohammad Ali Kadivar et Neil Ketchley dans leur article « Sticks, Stones and Molotov Cocktails : Unarmed Collective Violence and Democratization » (2018) appellent la violence collective non armée : la violence politique pratiquée par des civils usant d'armes improvisées, le plus souvent à la main. En somme, Mandela planifie le sabotage et n'envisage la guérilla qu'en dernier recours (même si, conceptuellement, une campagne de sabotage massive menée par le MK et dont nous aurions, à mon sens, besoin aujourd'hui dans nos combats écologiques et sociaux, est seulement distincte d'une guerre de guérilla par son caractère non-meurtrier).

J'aimerais beaucoup que ce même genre de conclusions, ici et maintenant, soit tiré à plus large échelle qu'au sein de la seule gauche de la gauche de la gauche. Et ceci avant qu'il ne soit trop tard, non seulement parce que les dirigeants et les institutions bourgeoisies n'auront rien fait ou, plus exactement, auront tout fait pour conserver le statu quo, mais peut-être aussi et surtout parce que des foules de militants ne se seront pas battus, ou, plus exactement, croyaient ou se disaient à eux-mêmes qu'ils se battaient. Il est urgent d'avoir ce genre de discussion, de poser la question en ces termes et d'envisager la nécessité, la possibilité, de notre passage à l'étape supérieure et, je l'espère, la reproduction du geste effectué avec bravoure par nos aînés.

Comme l'affirmait la regrettée Ulrike Meinhof en 1968 : « Protester, c'est dire que je n'aime pas ça. Résister, c'est faire cesser ce que je n'aime pas. Protester, c'est dire que je refuse de continuer à ça. Résister, c'est m'assurer que tous les autres cessent d'y participer aussi. »

Quelle praticité pour une Fraction armée verte ?

Dans la lutte, les paroles ne coûtent rien, seules les actions comptent. Alors, comment incarner dans la pratique ce que j'appelle de mes vœux pour la contre-hégémonie ? Dans l'époque contemporaine et l'histoire récente de la gauche, le black bloc s'est imposé comme la principale incarnation de l'usage de la violence politique (du moins dans les pays du Nord, car certaines guérillas demeurent actives dans le Sud global mais sont désormais, pour la plupart, que l'ombre de ce qu'elles ont été). Cependant, ma conviction est que le black bloc, qu'il soit agissant en milieu urbain (comme lors de presque toutes les grandes manifestations parisiennes depuis plusieurs années) ou rural (comme lors de manifestations d'opposition à des grands projets à la campagne, à Sainte-Soline contre les mégabassines par exemple) est un mode d'action très efficace, mais non moins limité. En effet, s'il s'agit pour nous à plus ou moins court terme de mener des opérations de sabotage à large échelle, il me semble difficile d'envisager leur structuration autrement qu'autour ou par un groupe autonome clandestin organisé de manière paramilitaire, sorte de nouvelle Action directe plus grande et moins meurtrière. Parce que le black bloc c'est bien, mais le MK, le Black Panther Party ou même la Résistance (car au vu de l'enjeu climatique exposé plus haut, la comparaison me paraît hautement appropriée), en termes organisationnels, sont peut-être préférables.

Voici ce qu'écrivait Auguste Blanqui dans Instructions pour une prise d'armes (1868), dans une perspective révolutionnaire de réflexion des conditions de victoire d'une insurrection dans sa tentative de renversement de l'État bourgeois certes (qui n'est, selon moi, plus d'actualité pour le moment, comme je l'ai expliqué plus haut), mais qui n'en reste pas moins pertinent pour saisir le clivage tactique police/black bloc comme un clivage non seulement politique répression/opposition mais aussi organisationnel logos/pathos : « L'armée n'a sur le peuple que deux grands avantages, le fusil Chassepot et l'organisation. Ce dernier est immense, irrésistible. Heureusement on peut le lui ôter, et dans ce cas, l'ascendant passe du côté de l'insurrection. Dans les luttes civiles, les soldats, sauf de rares exceptions, ne marchent qu'avec répugnance, par contrainte ou par eau-de-vie. Ils voudraient bien être ailleurs et regardent plus volontiers derrière que devant eux. Mais une main de fer les retient esclaves et victimes d'une discipline impitoyable ; sans affection pour le pouvoir, ils n'obéissent qu'à la crainte et sont incapables de la moindre initiative. »

Ensuite, Blanqui se lançait dans un éloge des insurgés : « (…) Dans les rangs populaires, rien de semblable. Là on se bat pour une idée. Là on ne trouve que des volontaires, et leur mobile est l'enthousiasme, non la peur. Supérieurs à l'adversaire par le dévouement, ils le sont bien plus encore par l'intelligence. Ils l'emportent sur lui dans l'ordre moral et même physique, par la conviction, la vigueur, la fertilité des ressources, la vivacité de corps et d'esprit, ils ont la tête et le cœur. Nulle troupe au monde n'égale ces hommes d'élite. »

Enfin, il concluait en les termes suivants : « Que leur manque-t-il pour vaincre ? Il leur manque l'unité et l'ensemble qui fécondent, en les faisant concourir au même but, toutes ces qualités que l'isolement frappe d'impuissance. Il leur manque l'organisation. Sans elle, aucune chance. L'organisation, c'est la victoire ; l'éparpillement, c'est la mort. »

À défaut d'avoir constaté la formation et la mise en action à large échelle de ce genre d'organisation dans l'époque contemporaine (à la gauche de la gauche, la chute du Mur et, donc, la regrettable destitution du marxisme-léninisme dans les pays du Nord comme doctrine hégémonique dans la contre-hégémonie, aura sûrement eu comme conséquence la génération d'un vaste affect de méfiance dans notre camp à l'égard des grandes doctrines et surtout des grandes organisations, ceux toujours désireux de s'investir dans l'épreuve de force avec l'État bourgeois n'en exceptant pas, ce qui a provoqué la naissance et le développement du black bloc — mode d'action offensif spontané par excellence — au début des années 1980 puis dans le courant des années 2000, période durant laquelle la gauche des pays du Nord était comme orpheline, se cherchait elle-même et avait à se réinventer), on aura pu en voir une remarquable ébauche dans la littérature. En effet, dans La Zone du Dehors (1999), le romancier de science-fiction Alain Damasio dépeignait les péripéties de protagonistes engagés dans la « Volte », une sorte de rébellion animée par une sensibilité anarchiste et aux membres luttant tant bien que mal pour renverser l'ordre établi dans une société de contrôle à son paroxysme en l'an 2084, les technologies de surveillance et de répression devenues omniprésentes.

Cela dit, je pense qu'il existe une contradiction entre la clandestinité et l'horizontalité dans la résistance. Cette contradiction réside à mon sens dans l'inégalité d'influence que possèdent les membres vis-à-vis de leur ancienneté dans l'organisation, de leur proximité avec le ou les individus à l'initiative de la création de l'organisation, et de leur place dans ce qu'il faut bien appeler la chaîne de commandement indispensable à toute organisation de ce type, en tant que les informations sensibles ne pouvant être en permanence transmises à tous les membres de l'organisation. Par ailleurs, les personnages principaux du roman ne constituant en fait rien d'autre, dans l'organisation, que le « Bosquet », une sorte de cercle restreint dont les membres sont les proches amis du défunt fondateur de l'organisation et qui décide des gestes effectués par l'organisation (la planification de chaque opération, notamment — même si les membres de la Volte se réunissent dès que possible en des assemblées générales pour débattre des grandes orientations prise par l'organisation). Me considérant personnellement comme appartenant au courant de pensée et à la tradition marxiste, je ne suis pas véritablement opposé à ce genre de dispositions en ce que je les identifie comme nécessaires au bon fonctionnement d'une organisation de ce type, dont nous avons besoin. Toutefois, conscient de la situation politique de mes potentiels interlocuteurs dans la « mouvance anarcho-autonome » qui se compose majoritairement d'individus de sensibilité anarchiste sceptique à l'égard de toute hiérarchie voire organisation, comme d'activistes dont les habitus militants se sont principalement formés dans le cadre du black bloc ou des mobilisations pro-ZAD et sont donc accoutumés à leur spontanéité, leur décentralisation, et il m'est impossible de ne pas anticiper les discordes organisationnelles à venir et la difficulté de la réalisation de mes vœux, même si je demeure, au fond, bien sûr, optimiste sur nos capacités de prise de maturité politique et d'apprentissage de la praxis par la praxis.

(N.B. : Pour autant, il ne s'agit pas pour moi, comme pour Blanqui ou Meinhof, d'organiser de manière unilatéralement hiérarchique, totalement verticale, cette potentielle organisation et d'avoir ainsi l'ambition de strictement copier-coller le fonctionnement de l'Armée française dans nos luttes ou de refonder l'Armée rouge en Europe de l'Ouest. En effet, pour prendre un exemple autre que littéraire et davantage concret (même si les conditions objectives de la classe et de la contre-hégémonie dans l'État mexicain du Chiapas sont bien sûr radicalement différentes de celles des sociétés capitalistes avancées, des pays du Nord comme la France), l'Armée zapatiste de libération nationale m'apparaît comme un modèle organisationnel hautement pertinent, ses membres étant agis par la doctrine zapatiste, d'inspiration anarchiste et altermondialiste, et se subjectivant comme tels, tout en incarnant leur pratique politique d'une manière proche des guérillas marxistes-léninistes sud-américaines du siècle précédent. Parce qu'au sein de l'EZLN, une chaîne de commandement existe et est reconnue comme telle, cependant, les chefs y sont conçus comme les serviteurs politiques de leurs subalternes militaires, d'où le fameux grade de « sous-commandant » et le slogan de l'autonomie zapatiste : « Le peuple commande et le gouvernement obéit. »).

Arrivé ici, il ne me reste plus qu'à présenter mes excuses, ne pouvant traiter davantage le sujet qui a occupé ce présent texte sans lui faire dépasser une longueur excédant de trop loin la taille standard d'un article. Je voudrais donc insister sur le fait que, aussi sensible soit le sujet de ce texte, je suis est amplement conscient de l'existence de la multitude d'objections considérables à la thèse que j'ai formulée et défendue ici et qu'elle serait susceptible de susciter des conversations passionnantes mais non moins nécessaires au sein de la contre-hégémonie. Enfin, à défaut de pouvoir évoquer ces objections et de détailler mes réponses à celle-ci, la meilleure chose que je puisse faire est de citer mes sources d'inspiration pour la rédaction de cet article. Les voici : Comment saboter un pipeline d'Andreas Malm, Instructions pour une prise d'armes d'Auguste Blanqui, mais aussi Comment la non-violence protège l'État ? (2005) de Peter Gelderloos, Sortir de notre impuissance politique (2020) de Geoffroy de Lagasnerie et La violence oui ou non : une discussion nécessaire (1987) de Günther Anders.

Côme Supervielle.

- Reportage informatif sur les évènements de Sainte-Soline :

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  • Illustration : Pascal Lauchenaud pour AFP.

Weekend de soutien aux victimes des violences policières, concerts le 2 et le 3 décembre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'Initiative des étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses grecques à Paris organisent un weekend de soutien aux victimes des violences policières et pour rendre hommage au camarade grec Vassilis Maggos assassiné par la police.

L'Initiative des étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses grec.ques (@initiativegrecque) organise les 2 et 3 décembre, un weekend de soutien aux victimes des violences policières (à prix libre !) pour rendre hommage à notre camarade de lutte, Vassilis Maggos. Les fonds seront reversés à sa famille, pour les frais judiciaires.
Vous êtes donc invité.e.s le vendredi 2 décembre à une soirée électro antifa et solidaire, au Saint-Sauveur. Derrière la console et arrivée de Grèce pour l'occasion, il y aura Daimonio, qui nous présentera sa musique et enchaînera avec un DJ set explosif ! Meriochane viendra pour continuer d'enflammer le dance-floor.

Le samedi 3 décembre, vous êtres invité.e.s à un concert punk et hip-hop antifa de nos camarades venu.e.s de Grèce pour l'occasion à la Parole Errante. La scène de taille monstrueuse sera occupée par Krav Boca, Rationalistas (mon bebe), Sponty, Simadi.
Vous pouvez nous aider à soutenir financièrement la famille de Vassilis Maggos en participant à la cagnotte que vous trouverez sur place au bar du Saint-Sauveur, le jour de l'événement, et au stand de l'Initiative Grecque à la Parole Errante. On vous attend nombreux.euses !

Quelques mots sur l'affaire Vassilis Maggos :
Le 14 juin 2020, lors d'une manifestation écologique, la police a agressé Vassilis Maggos à coups de pied et de matraque, les CRS l'ont ensuite emmené en GAV et lorsqu'ils ont terminé avec lui, il avait sept côtes fracturées, le foie et la vésicule biliaire contusionnés.
Quelques semaines plus tard, il a été retrouvé mort. Il avait 26 ans.
Vassilis Maggos avait rejoint la lutte des habitant.e.s de Volos contre le projet d'une nouvelle usine destinée à transformer les déchets commerciaux en combustible pour la cimenterie Hercules qui domine la périphérie-est de la ville. Le combustible solide de récupération est présenté comme une alternative plus écologique aux combustibles fossiles, mais Hercules - qui appartient désormais au consortium suisse Lafarge - a été classée par l'Agence Européenne pour l'Environnement au dixième rang des pires sites industriels de Grèce en termes de pollution atmosphérique et d'impact sur la santé publique.
Ce projet a été imposé aux habitant.e.s sans tenir compte de leurs préoccupations, exactement comme ce qui est en train de se passer actuellement dans le quartier d'Exarchia à Athènes.
Le registre des crimes et délits de la préfecture de Volos indique que Vassilis Maggos a été placé en garde à vue parce qu'il était « soupçonné de vouloir commettre un crime » et parce qu'il était connu en tant que militant anarchiste pour son activisme dans « divers collectifs » et son « comportement généralement délinquant ». Le registre indique aussi qu'il a été détenu en utilisant la force « strictement nécessaire ». Mais la violence policière qu'a subi Vassilis ne laisse pas de place à la spéculation, puisqu'elle a été filmée par la caméra d'un téléphone portable et que la vidéo montre clairement l'usage excessif de la force.
Vassilis a été traumatisé psychiquement et physiquement et pourtant, la police et le système judiciaire agissent comme s'ils ne voyaient pas. Le procureur a ignoré toutes les preuves fournies et a engagé des poursuites avec de graves omissions. Nous rejoignons la famille de Vassilis qui dénonce la dissimulation flagrante de cette affaire. Les actes commis par les policier.e.s sont des crimes. Cependant, le procureur les qualifie de « lésions corporelles dangereuses », qui est la charge la plus légère prévue. Les parents de Vassilis ont déposé plainte le 16/06/2021. Enfin, le procureur, voulant enterrer l'affaire, n'a engagé des poursuites que pour lésions corporelles dangereuses et seulement contre trois policiers au lieu des huit qui sont impliqués dans l'affaire. Il a fixé la date de procès au 21 octobre 2022 mais elle a été reportée au 15 mars 2023 car la famille revendique que la plainte soit annexée à la poursuite pénale susmentionnée, demande qui a été rejetée à trois reprises par le procureur adjoint de Volos !

Lorsque Vassilis a brisé la vitrine du siège de l'Aube Dorée, il a été condamné à sept mois d'emprisonnement. Voyons maintenant, ses sept côtes cassées, « elles valent combien » ?
Pour nous, il est clair que l'éternelle impunité des violences policières qui visent nos adelphes en Grèce, en France et dans le monde entier, ne font qu'agrandir notre colère.
La solidarité internationaliste est notre seule arme face au système capitaliste !
Vassilis Maggos est toujours présent dans nos luttes !
“Même si nous ne gagnons jamais, nous nous battrons toujours !”

Appel à un week-end de rencontres No borders le 3 et 4 décembre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les 3 et 4 décembre se tiendront à Paris un événement avec pour but de rassembler des militant.e.s des diverses frontières et grandes villes françaises et frontalières afin de permettre des rencontres et d'actualiser les situations et pratiques de luttes qui y prennent place. L'événement s'articulera autour d'une grosse demi-journée de présentation des différents territoires de luttes suivie d'une journée de réflexions autour de thèmes transversaux aux luttes No border, le tout ponctué par une soirée en soutien à deux lieu de luttes à Calais et Cesana, ainsi que par des repas partagés.

Chaque jour, de nombreuses personnes qui n'ont pas de papiers occidentaux tentent de franchir les frontières françaises, pour entrer sur le territoire ou en sortir. A pied, en camion, en train, en bateau, en bus, en voiture, elles traversent les lignes tracées par les États occidentaux pour mieux asseoir leur domination.

Sur les routes, tout un arsenal répressif est mis en place pour tenter de bloquer ou ralentir les personnes : la PAF (Police de l'Air et des Frontières), la gendarmerie, les militaires ... autant d'agents de l'État chargés de harceler et poursuivre les personnes cherchant à passer ces frontières. Postés sur les route, les chemins, les plages, dans les montagnes et dans les gares, ils poursuivent, interpellent, gazent, frappent et intimident.

Sur les routes, se donne à voir la violence de l'administration française, les démarches incompréhensibles et sans fin qui ne mènent nulle part, les heures d'attente, les entretiens inquisitoires, les refus et refoulements.

Sur les routes se trouvent les CRA (centres de rétention administrative), les violences de l'enfermement, les jugements hâtifs et injustes, les renvois forcés en dehors du territoire français.

L'État français invente et surveille des barrières qu'il érige seulement contre certaines personnes : chaque jour, de nombreux-ses touristes, migrant-es aux « bons papiers », fréquentent sans problème les frontières et leurs flics. Le dispositif frontalier est un outil de contrôle raciste, impérialiste, colonial, violent et meurtrier, renforcée par la collaboration entre États.

Chaque jour et partout, des personnes brûlent ces frontières : en les traversant, en les attaquant frontalement ou en les contournant, en occupant des lieux de vie et d'échanges, en créant des réseaux de solidarités et en faisant vivre les routes souterraines.

Nous appelons toutes les personnes actif.ves dans des collectifs contre les frontières et/ou intéressées à se réunir pour un week-end No Border les 3 et 4 décembre à la Baudrière, un squat proche de Paris. Ce week-end de rencontres se veut être une occasion de mieux se connaître, d'échanger sur les situations frontalières et de mieux définir des axes de lutte pour les prochains temps.

Feu aux frontières, feu aux CRA, feu à l'État !

Programme :

SAMEDI 3 DECEMBRE 2022 :

La journée du samedi permettra aux différentes personnes impliquées dans chaque territoire de présenter la situation aux frontièrse et des différentes évolutions et pratiques de lutte ces dernières années aux différentes frontières. Nous avons déjà quelques objectifs en tête : rendre plus visibles, au sein du milieu militant, ce qu'il se passe aux frontières, en terme de luttes et en terme de répression, transmettre des expériences de luttes, et créer du lien entre militant.es actif.ve.s aux différentes frontières.

De 13h à 14h30 :

- Présentation de la frontière à Ventimille
- Présentation de la frontière à Césana et Briançon

De 14h30 à 15h : pause goûter

De 15h à 16h30 :

  • Présentation de la frontière calaisienne
  • Présentation de la situation des campements à Paris

De 17h à 19h :

  • Discussion sur l'accueil des personnes MINT

Nous aimerions convier des camarades de différents groupes de soutien aux personnes LGBTQIA+ en exil à se joindre au week-end et à discuter de la question spécifique de la migration et de l'accueil des personnes FLINTA.

  • Projection dans la salle ciné

À partir de 20h :
- Cantine
- Soirée dansante : Concerts et DJ jusqu'à 1h

DIMANCHE 4 DECEMBRE 2022 :

Le dimanche auront lieu 3 ateliers, auxquels nous avons réfléchi et que nous avons préparé.
Les 3 ateliers ont lieu à la suite les uns des autres.
Cependant, nous tenons à laisser le programme ouvert à d'autres discussions, si le besoin émerge.
Des espaces sont disponibles pour avoir d'autres temps en parallèle. N'hésitez pas à nous écrire si vous voulez rajouter un atelier / une discussion le dimanche !

À partir de 10h30 :

  • Discussion sur Schengen et le fonctionnement du règlement Dublin et les évolutions de son application ses dernières années : Autoformation et partage d'experiences

Sous couvert de lutte contre les terrorismes puis le Covid, la France est un des pays européens qui n'a cessé de renforcer ses contrôles aux frontières internes depuis 2015. Encore très récemment, en juillet 2022, le Conseil d'État est revenu sur une décision de la CJUE jugeant illégal le rétablissement des contrôles aux frontières systématiques de la France depuis 2017, et a validé une nouvelle fois la prolongation du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures par le gouvernement français, enterrant définitivement le principe de libre de circulation prévu par Schengen. Dans le même temps, la question des frontières se dématérialise de plus en plus, notamment par un accroissement des prises d'empreintes au sein des États membres de Schengen et d'une explosion des procédures Dublin, notamment en France.
Ce temps d'atelier sera l'occasion de revenir sur le cadre juridique du rétablissement des frontières internes, mais aussi sur l'évolution du système de prise d'empreintes dans l'espace Schengen (notamment dans les Balkans) et de l'application du règlement Dublin dans les pays de l'Ouest. On pourra également discuter des impacts du Brexit et des projets en discussion (renvois vers le Rwanda, DUBLIN 4 etc).
Ce moment est pensé comme un temps d'autoformation mais aussi d'échange concrets sur des stratégies de contournements et luttes contre le système Dublin.
Hésitez pas à venir avec du matos papier !

De 12h30 à 14h : Pause repas

De 14h à 16h :

  • Discussion sur la santé mentale et l'impact des violences institutionnelles :

Les frontières racistes, physiques ou administratives, sont des violences insidieuses, créatrices de traumatismes et impactant fortement la santé mentale des personnes qui font face à ces dispositifs. Il apparait pourtant que trop peu de ressources existent ou sont développées pour accompagner et réfléchir sur ces questions. On aimerait, en invitant des personnes qui pensent ces questions dans différents cadres, notamment dans des lieux de vie et d'organisation aux frontières, pouvoir ressortir de cette discussion avec des outils et propositions concrètes de choses à mettre en place.
On a pensé également un second temps, de discussion sur le stress vicariant [1] et le burn out militant dans des contextes de luttes aux frontières. Sans focaliser toute la discussion là dessus, on pourra ouvrir un espace de discussion sur ce sujet.

De 16h30 à 19 h :

  • Discussion sur les liens entre villes et frontières :

Ce temps de discussion sera l'occasion de refaire un point sur les outils papiers à disposition (guides, cartes interractives, listes de contacts etc) et sur la mise à jour de Welcome2Europe amorcée au TransBorderCamps de juillet 2022.
On pourra aussi amorcer une discussion sur l'accueil des personnes en transit et le lien entre les personnes présentes aux frontières et les personnes pouvant développer des espaces d'accueil et d'information dans les villes. On pourra discuter des dynamiques d'ouvertures de lieux d'accueil, notamment auto organisés, mais aussi d'une possible coordination IDF. En préparant le week-end, plusieurs questions ont émergé de la coordination de groupes d'accueil en lien avec la frontière mais aussi de penser des potentiels futurs lieux de ressources et de lutte, sur divers aspects (hébergement, soutien administratif, soutien psy/care etc)

PRIX LIBRE :
Les bénéfices des cantines du samedi soir et dimanche midi et de la soirée du samedi soir iront en partie au squat du Yallah, à Cesana, et en partie au squat rue Frederique Sauvage, à Calais.

TRADUCTIONS :
Nous essaierons d'assurer des traductions en plusieurs langues. Si vous avez des besoins spécifiques ou si vous pouvez aider à la traduction n'hésitez pas à nous contacter !

N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'informations : weekendnoborderParis@riseup.net

ENGLISH

Call for a No Border weekend of discussions
December 3-4, in la Baudrière

Every day, many people who do not have Western papers try to cross French borders, to enter or leave the national territory. By foot, by truck, by train, by boat, by bus, by car, they cross the lines drawn by the Western states to better establish their domination.

On the roads, a whole repressive arsenal is put in place to try to block or slow down people : the PAF (Air and Border Police), the gendarmerie, the military ... many agents of the State in charge of harassing and chasing people trying to cross these borders. Posted on roads, paths, beaches, in the mountains and in train stations, they pursue, arrest, teargas, beat up and intimidate.

On the roads, we see the violence of the French administration, the incomprehensible and endless procedures which lead nowhere, the hours of waiting, the inquisitorial interviews, the refusals and pushbacks.

On the road, we see the CRAs (administrative detention centers), the violence of imprisonment, the hasty and unfair judgments, the forced expulsion from french territory.

The french State crates and monitors barriers that it erects only against certain people : every day, many tourists, migrants with « good papers », frequent the borders and their cops without any problem. The border device is a tool of racist, imperialist, colonial, violent and murderous control, reinforced by the collaboration between states.

Every day and everywhere, people burn these borders : by crossing them, by attacking them head-on or bypassing them, by occupying places of life and exchange, by creating networks of solidarity and by creating always new underground routes.

We call on all people active in anti-border collectives and/or interested to gather for a No Border weekend on December 3rd and 4th at La Baudrière, a squat near Paris. This weekend of meetings is meant to be an opportunity to get to know each other better, to exchange on the border situations and to better define the axes of struggle for the next times.

Fire to the borders, fire to the CRA, fire to the State !

PROGRAM

SATURDAY DECEMBER THE 3D, 2022 :

From 1 to 2:30 pm :

- Group from Ventimille
- Groupe from Cesana / Briancon

BREAK (30minutes)

From 3pm to 4:30 :
- Groupe from Calais
- Group from Paris

BREAK (30minutes)

From 5 to 7pm :

  • Discussion about FLINTA people on the move :

We would like to invite comrades from different LGBTQIA+ migrants groups to join the weekend and discuss the specific question of migration and welcoming of FLINTA people on the move.

  • Moovie screening

SATURDAY NIGHT :

From 8pm
- SHARED MEAL
- PARTY : Music and DJ's until midnight 1am

SUNDAY DECEMBER 4TH, 2022 :

On Sunday there will be 3 workshops that we have prepared. The 3 workshops take place all the day. However, we would like to leave the program open for further discussions, if the need comes. Spaces are available to have other workshops in parallel. Do not hesitate to write to us if you want to add a workshop / discussion on Sunday !

From 10:30 to 12:30 am :

  • Discussion on Schengen and the functioning of the Dublin regulation and the evolution of its application in the last years : Self-training and sharing of experiences and strategies

Under the cover of the fight against terrorism and Covid, France is one of the European countries that has constantly reinforced its internal border controls since 2015. Very recently, in July 2022, the Council of State went back on a decision of the CJEU ruling that the re-establishment of systematic border controls in France since 2017 was illegal, and by doing so validated once again the extension of the re-establishment of internal border controls by the French government, definitively burying the Schengen principle of free movement. At the same time, the issue of borders is becoming increasingly dematerialized, particularly through an increase in fingerprinting within Schengen Member States and an explosion of Dublin procedures, particularly in France.
This workshop will be an opportunity to review the legal framework for the re-establishment of internal borders, but also the evolution of the fingerprinting system in the Schengen area (particularly in the Balkans) and the application of the Dublin Regulation in Western countries. We will also be able to discuss the impacts of the Brexit and the projects under discussion (Expulsions to Rwanda, Reform of Dublin 4, etc).

This moment is thought as a time of self-learning but also of concrete exchange on strategies and fight against the Dublin system. Don't hesitate to come with paper material !

From 12:30 to 2pm : LUNCH BREAK

From 2pm to 4:30pm :

  • Discussion on mental health and the impact of institutional violence :

Racist borders, whether physical or administrative, produce insidious violence, creating trauma and strongly impacting the mental health of people who face these devices. However, it appears that very few practical resources exist on these issues. We would like, by inviting people who think about these questions in different settings, especially in places of life and organizations at the borders, to be able to come out of this discussion with tools and concrete proposals of things to put in place.
We also thought of a second time of discussion on the vicarian stress and the activist burn out in contexts of struggles at the borders. Without focusing the whole discussion on this, we could open a space for discussion on this subject.

BREAK (30minutes)

From 5 to 7pm :

  • Discussion on the links between cities and borders :

This workshop will be an opportunity to review the tools available (guides, interactive maps, contact lists etc) and the update of Welcome2Europe started at the TransBorderCamps in July 2022.
We could also start a discussion on the welcoming of people in transit and the link between the people at the borders and the people who could develop welcoming and information spaces in the cities. We would like to discuss the dynamics of the opening of reception places, especially self-organized, but also a possible coordination in the region of Paris. While preparing the weekend, several questions emerged about the coordination of welcoming and working groups in connection with the border, but also about thinking of a potential future places of resources and struggle, on various aspects (accommodation, administrative support, psy/care support etc)


FREE PRICE :
The profits of the canteens of Saturday evening and Sunday noon and of the evening of Saturday evening will go partly to the squat of Yallah, in Cesana, and partly to the squat rue Frederique Sauvage, in Calais.

TRANSLATIONS :
We will try to provide translations in several languages. If you have specific needs or if you can help with the translation, don't hesitate to contact us !

Do not hesitate to contact us for more information : weekendnoborderParis@riseup.net

ITALIAN

Invito per un week-end di incontri e discussioni contro le frontiere
3-4 dicembre, la Baudrière

Ogni giorno, molte persone prive di documenti occidentali cercano ad attraversare le frontiere francesi per entrare o uscire dal territorio. A piedi, in camion, in treno, in barca, in autobus, in auto, attraversano le linee che Stati occidentali hanno tracciato per consolidare il loro dominio.

Su queste strade, un intero arsenale repressivo viene schierato per tentare di bloccare o rallentare le persone : la PAF (o DCPAF, per Direzione centrale della Polizia alle frontiere), la gendarmerie, i militari... tutti rappresentanti dello Stato incaricati di perseguitare ed inseguire le persone che tentano di attraversare queste frontiere. Postati lungo le strade, i sentieri, le spiagge, in montagna e nelle stazioni ferroviarie, rincorrono, interpellano, gasano, colpiscono e intimidiscono.

Su queste strade c'è la violenza dell'amministrazione francese, tramite procedure incomprensibili e infinite che spesso non servono a niente, le ore di attesa, gli interrogatori inquisitori, i rifiuti e respingimenti.

Su queste strade ci sono i CRA (centri di detenzione amministrativa, equivalenti ai CPR italiani), la violenza della reclusione, le sentenze affrettate e ingiuste, gli allontanamenti forzati dal territorio francese.

Lo Stato francese crea e sorveglia le barriere che erige solo contro alcune persone : ogni giorno, molti turisti, migranti con « documenti in regola », frequentano tranquillamente le frontiere e i loro sbirri. Il sistema delle frontiere è uno strumento di controllo razzista, imperialista, coloniale, violento e assassino, rafforzato dalla collaborazione tra Stati.

Ogni giorno e ovunque, ci sono delle persone che bruciano questi confini : affrontandoli, attraversandoli, attaccandoli frontalmente o aggirandoli, occupando luoghi di vita e di scambio, creando reti di solidarietà e facendo vivere percorsi alternativi sotterranei.

Chiamiamo tutte le persone attive nei collettivi no border e/o interessate ad incontrarsi per un weekend No Border il 3 e 4 dicembre alla Baudrière, uno squat vicino a Parigi. Vogliamo che questo momento di incontri sia un'occasione per conoscersi meglio, per condividere informazioni ed esperienze sulle situazioni dei confini e per definire e capire meglio gli assi portanti della lotta per i prossimi tempi.

Fuoco ai confini, fuoco ai CPR, fuoco allo Stato !

SABATO 3 DICEMBRE 2022 :

Durante questa giornata le diverse persone coinvolte in ogni territorio potranno presentare la situazione ai confini e le diverse evoluzioni e pratiche di lotta degli ultimi anni. Abbiamo già in mente alcuni obiettivi : rendere più visibile, all'interno dell'ambito militante, ciò che accade alle frontiere in termini di lotte e repressione, trasmettere le esperienze di lotta e creare legami tra gli attivisti alle diverse frontiere.

Dalle 13.00 alle 14.30 :

- Presentazione del confine a Ventimille
- Presentazione della frontiera a Césana e Briançon

PAUSA MERENDA

Dalle 15.00 alle 16.30 :

- Presentazione della frontiera di Calais

- Presentazione della situazione dei campi a Parigi

PAUSA MERENDA

Dalle 17.00 alle 19.00 :

- Discussione sull'accoglienza delle persone MINT

Vorremmo invitare i compagni di diversi gruppi di sostegno alle persone LGBTQIA+ in esilio a partecipare al fine settimana e a discutere la questione specifica della migrazione e dell'accoglienza delle persone FLINTA.

- Proiezione al cinema

SABATO SERA :

Dalle 20:00
- MENSA
- FESTA : musica e dj set fino alle 0.30/1.00

DOMENICA 4 DICEMBRE 2022 :

Domenica ci saranno 3 workshop, che abbiamo pensati e preparati.
I 3 workshop si svolgono di seguito.
Comunque, vogliamo lasciare il programma aperto a alter discussione, se c'è la necessità.
C'è spazio disponibile per avere altri momenti in parallelo. Scriveteci se volete aggiungere un workshop/discussione per la domenica !

Dalle 10:30 alle 12:30 :

  • Discussione su Schengen, sul funzionamento della procedura Dublino e sull'evoluzione della sua applicazione negli ultimi anni : Autoformazione e condivisione di esperienze e strategie

Con il pretesto di combattere il terrorismo e poi Covid, la Francia è uno dei Paesi europei che dal 2015 ha costantemente rinforzato i controlli alle frontiere interne. Molto recentemente, nel luglio 2022, il Consiglio di Stato ha ribaltato una decisione della CGUE (Corte di Giustizia dell'Unione Europea) che dichiarava illegale il ristabilimento dei controlli sistematici alle frontiere in Francia dal 2017, e ha convalidato nuovamente il prolungamento del ripristino dei controlli alle frontiere interne da parte del governo francese, seppellendo una volta per tutte il principio di libera circolazione previsto da Schengen. In parallelo, la questione delle frontiere si sta smaterializzando sempre di più, soprattutto con l'aumento delle impronte digitali negli Stati membri di Schengen l'esplosione delle procedure Dublino, in particolare in Francia.
Il workshop sarà l'occasione di capire il quadro giuridico de ripristino delle frontiere interne, ma anche l'evoluzione del sistema di rilevamento delle impronte nell'area Schengen (in particolare nei Balcani) e l'applicazione del Regolamento di Dublino nei Paesi occidentali. Potremo anche discutere degli impatti della Brexit e degli altri progetti in discussione (respingimenti verso il Ruanda, DUBLINO 4 ecc.).
Vogliamo che questo tempo possa essere un momento di autoformazione ma anche di scambi concreti sulle strategie per aggirare e combattere il sistema di Dublino.
Pensate a venire con materiale cartaceo !

Dalle 12:30 alle 14:00 : PRANZO

Dalle 14:00 alle 16:00 :

  • Discussione sulla salute mentale e sulle conseguenze della violenza istituzionale :

I confini razzisti, fisici o amministrativi sono una violenza insidiosa, che crea traumi e ha un forte impatto sulla salute mentale delle persone che affrontano questi sistemi. Tuttavia, sembra che esistano o si siano sviluppate troppo poche risorse per accompagnare e riflettere su questi temi. Voremmo invitare persone che hanno riflettuto a questi temi in contesti diversi, in particolare nei luoghi di vita e di organizzazione ai confini et poter uscire da questa discussione con strumenti e proposte concrete da mettere in pratica.
Abbiamo anche pensato a un secondo momento di discussione sullo stress vicariato (o per procura) e sul burn out militante nel contesto delle lotte no border. Senza concentrare l'intera discussione su questo aspetto, potremmo aprire uno spazio di discussione su questo tema.

Dalle 16:30 alle 19:00 :

  • Discussione sui rapporti tra città e confini :

Questo momento di discussione sarà l'occasione di ripercorrere gli strumenti cartacei disponibili (guide, mappe interattive, liste di contatti, ecc.) e l'aggiornamento di Welcome2Europe, iniziato ai TransBorderCamps nel luglio 2022.
Potremmo anche avviare una discussione sull'accoglienza delle persone in transito e sul legame tra le persone presenti alle frontiere e quelle che potrebbero sviluppare spazi di accoglienza e informazione nelle città. Potremmo discutere delle dinamiche di apertura di luoghi di accoglienza, soprattutto autogestiti, ma anche di una possibile coordinazione dell'Île-de-France. Durante la preparazione del fine settimana, sono emerse diverse interrogazioni sul coordinamento dei gruppi di accoglienza in rapporto alla frontiera, ma anche per pensare a potenziali futuri luoghi di risorse e di lotta, su vari aspetti (alloggio, supporto amministrativo, supporto psico-curativo, ecc.)

PREZZO LIBERO :
I profitti delle mense di sabato sera e domenica mezzogiorno e della serata di sabato sera andranno in parte allo squat di Yallah, a Cesana, e in parte allo squat rue Frederique Sauvage, a Calais.

TRADUZIONI :
Cercheremo di fornire traduzioni in diverse lingue. Se avete esigenze specifiche o se potete contribuire alla traduzione, non esitate a contattarci !

Non esitate a contattarci per ulteriori informazioni : weekendnoborderParis@riseup.net


[1] "Le traumatisme vicariant Le fait d'entendre et de vivre de façon
répétée des événements perturbants et traumatiques, par exemple subir de l'agressivité ou de la violence, ou encore être témoin d'une détresse
qui mène au suicide, peut créer un traumatisme chez l'infirmièr.e. Iel
peut réagir à ces événements comme s'ils étaient les siens et ainsi
souffrir de stress, d'anxiété, voire d'attaques de panique. S'imprégner
d'une situation traumatisante vécue par un patient provoque une
excitation psychologique chez lae soignant.e et lae maintient dans un
état d'hypervigilance avec reviviscence des événements. Lae soignant.e
peut ensuite chercher à s'isoler afin d'éviter tous les stimuli qui
raviveraient le traumatisme. La traumatisation vicariante transgresse de
façon récurrente les convictions, les valeurs et les croyances du/de la
soignant.e. Son cadre de référence personnel est attaqué et il se
modifie. Ce faisant, il s'enlise lui-même dans un état de stress
post-traumatique décrit comme un traumatisme vicariant. (Rothschild,
2006 ; Brillon, 2013)."

Appel à soutien pour le délibéré d'appel de Nordine mardi 29 à Cité

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à soutien pour le délibéré d'appel de Nordine le 29/11/2022 à 13h30 à la cour d'appel de Paris, à Cité.

Le 11 octobre 2022 s'ouvrait le procès en appel de Nordine, poursuivi pour tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique suite à un refus d'obtempérer lors un contrôle de police. Le 18 févier 2021, il a été condamné en première instance à deux ans de prison ferme et 15 000 euros d'amende pour refus d'obtempérer et violence avec armes, avant d'être écroué et de passer 51 jours en prison. Le 29 octobre 2022 à 13h30, le délibéré de la cour d'appel de Paris sera rendu alors que le procureur veut aggraver les peines en requérant 4 ans de prison ferme avec mandat de dépôt, interdiction de conduire pendant cinq ans et 20 000 euros d'amende.

Dans la nuit du 15 au 16 août 2021, alors qu'il rentre chez lui avec sa compagne Merryl, Nordine se fait tirer dessus par des hommes armés aux abords d'un quartier de Stains. Il apprend par la suite qu'il s'agissait de trois policiers de la BAC en civil.

La scène filmée par un témoin fait le tour des réseaux sociaux. On y distingue trois hommes habillés en civil, sans brassard, ni même gyrophare. Deux policiers tirent sur le véhicule de Nordine. Sept balles l'atteindront lui et une atteindra sa compagne.

Sur les images de la vidéo, on voit la manœuvre du véhicule de Nordine qui tente vraisemblablement de s'extirper. Une manœuvre qui appuiera la notion de « danger immédiat » invoquée par les policiers. Ces derniers, suivis par leur hiérarchie, évoquent ainsi la notion de légitime défense pour justifier ces multiples tirs.

Avec l'actualité des luttes nous pensons qu'il est important que le plus de personnes possible soient présentes à la cour d'appel ce mardi, car peu sont ceux qui survivent à ces violences policières et qu'il est certain que sa condamnation est une étape de plus dans le permis de tuer qui est octroyé à la police.

Rendez-vous mardi 29 à 13h30 à la cour d'appel de Paris, métro Cité.

Ligne 18 ou Ligne 1.8°C ? Discussion samedi 26 à Bure-sur-Yvette

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Se battre pour limiter le réchauffement à 1.5°C comme le préconise le GIEC semble déjà désespéré. Pourtant la pensée politique qui impose la ligne 18 n'est même pas compatible d'une trajectoire vers 1.8°C.

La 6e extinction de la biodiversité est en cours et ses conséquences pour les générations nouvelles sont dramatiques. Dans ce contexte, pourquoi poursuivre ce projet de train à travers les précieuses terres du Plateau de Saclay ?
Comment le développement urbain peut-il encore prévaloir sur la sécurité alimentaire et la préservation du vivant ?
Le militantisme est-il un moyen d'action pertinent face à de tels enjeux ?
Discutons-en !!!
Venez vous informer et débattre sur ces sujets avec des militants locaux d'Extinction Rebellion et du Collectif Contre la Ligne 18 et l'Artificialisation des Terres samedi 26/11 à 17h à la Maison de l'écologie et de la transition (MET) de Bures-sur-Yvette

Le débat sera suivi d'un apéro convivial au bar associatif de l'Abeille Cool.