PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Eclairages sur la répression subie pendant le mouvement contre la réforme des retraites (janvier - juin 2023).

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La Legal team de la Coordination contre la répression et les violences policières Paris IDF souhaite rendre compte des dispositifs policiers et judiciaires dont elle a été témoin avec les personnes qui ont sollicité son soutien depuis le début de l'année 2023.

Le mouvement contre la réforme des retraites a été fortement réprimé, comme tous ceux qui l'ont précédé ! La répression est (re)devenue une banalité. Elle accompagne depuis toujours les régressions sociales. Si la répression n'a pas atteint les sommets constatés contre les Gilets jaunes - énormément d'incarcérations, de mutilations, d'interpellations et de gav « préventives » (pour mémoire : 1082 interpellations, dont 900 garde-à-vue, le 8 décembre 2018 rien qu'en région parisienne pour une centaine de déferrements)-, les privations de liberté y ont été massives.

APP, CSC : de vrai-faux jugements punitifs

Des centaines « d'avertissement pénal probatoire »(APP) ont été distribués. Créés en janvier 2023 par la loi "pour la confiance dans l'institution judiciaire" (!) de Dupont Moretti, ils ont cohabité en nombre avec des « classements sous conditions » (CSC) et quelques « rappels à la Loi » (RAL), censés disparaître progressivement. Ces nouvelles procédures punitives sont intervenues après bien souvent 48h de garde à vue et un déferrement au tribunal judiciaire, soit une privation de liberté de 72h. Ce ne sont pas des peines issues de jugement, les personnes n'ont donc pas pu faire appel de ces sanctions et n'ont pas eu accès à leur dossier pénal. Un racket général y a été organisé :

  • non restitution de centaines de téléphones confisqués ;
  • obligation de verser entre 300 et 700 euros à une « association d'aide aux victimes » ;
  • parfois aussi, interdiction de paraitre pendant 6 mois dans une ville ou un quartier.

Nous avons conseillé aux personnes de ne pas mettre en œuvre ces mesures, qui ne sont rien d'autre que des procédures extrajudiciaires : les personnes sont privées de liberté et rackettées, le tout sans procès, c'est à dire sans soutien en salle d'audience, sans débat contradictoire et donc sans possibilité de se défendre. Ces mesures leur sont notifiées devant des sous-fifres du ministère de la justice, les fameux DPR (délégué-es du/de la procureur-e de la République). Ne pas respecter ces mesures n'est (pour l'instant) pas une infraction : continuons d'aller aux convocations mais ne signons rien et ne mettons rien en œuvre.

Par contre, pour les téléphones, l'immense majorité des gens ne les ont pas récupérés. La raison invoquée pour les confisquer : le refus de fournir le code de déverrouillage. Une autre cartouche des parquets — aux ordres du pouvoir politique — pour contourner le droit de garder le silence face à la police : "Tu parles pas ? T'inquiètes, on va faire parler ton smartphone à ta place." Ce refus est une infraction qui peut être poursuivie même si les motifs de la garde à vue sont abandonnés, et l'objet matérialisant l'infaction (le téléphone) devient alors "propriété de l'État". Nos petites machines électroniques sont devenues une pièce maitresse pour mener des enquêtes à charge, criminaliser nos actions et fouiller nos vies. De nombreuses personnes ont été poursuivies sur la foi de leur téléphone. D'autres ont été interpellées par le biais de fouilles opérées dans d'autres téléphones que le leur. D'où l'intérêt de refuser de donner le code et de collaborer. Ce délit est devenu une telle obsession qu'une personne a été incriminée de « refus de code » alors qu'elle n'avait pas de téléphone sur elle !
Ne pas emmener notre téléphone en manif demeure une nécessité. Pour se protéger soi et les autres. Et aussi préserver nos libertés.

Les garde-à-vue (gav) des mineur.es ont été massivement reconduites à leur maximum. Soit 48h de privation de liberté. Avant ce mouvement, cela restait une exception pour les mineur.es, en manif ou lors d'actions de blocage. Un palier a encore été franchi dans la répression de la jeunesse.

Après la promulgation de la loi adoptée par 49.3 le 16 mars 2023, les nasses ont fait leur retour dans les cortèges. Plusieurs milliers de personnes participant (ou non) aux manifestations non déclarées – qui ne veut pas dire "interdites" rappelons-le — ont ainsi subi ces nasses géantes, une privation de liberté à ciel ouvert dans l'espace public. Dans la majorité des cas, les personnes nassées sont parties en gav et ont été déférées au tribunal, soit entre 48h et 72h de privation de liberté. Tout cela pour, le plus souvent, se voir notifier des avertissements (APP) ou des classements sous condition. D'autres ont été convoquées quelques semaines ou mois plus tard, comme le 25 juillet où 15 personnes devaient défiler à tour de rôle devant un ou une DPR. Cette convocation « collective » a été l'occasion de s'organiser pour y aller ensemble et refuser de signer ces papiers, voire même d'exiger un vrai "procès" avec accès au dossier, l'occasion de s'entraider, de créer des liens et d'établir un rapport de force pour refuser cette répression et le faire savoir.

Toujours après le vote au 49.3 de la loi sur les retraites, des centaines de personnes qui manifestaient leur rage ont été interpelées en masse et placées en gav, certains soirs très loin de Paris, mettant en difficulté les soutiens potentiels et les proches pour organiser des rassemblements. Les personnes ont témoigné avoir tourné dans les camions pendant une bonne partie de la nuit, parfois jusqu'à 5h du matin, sans pouvoir aller aux toilettes, ni boire ni manger comme on s'en doute. Des détentions vexatoires, arbitraires et entachées de nullités flagrantes (comme des notifications de gav très tardives) n'ont pourtant pas donné lieu à des annulations de procédure quand les personnes étaient jugées en comparution immédiate (CI). La botte secrète du parquet -– qui n'a pas fait pour autant renoncer les avocat.es de plaider ces irrégularités — repose sur les « Procès verbaux d'ambiance », documents officiels rédigés par des policiers de la préfecture pour décrire le déroulement de chaque manifestation. Dans ces "PV d'ambiance", les procs vont chercher des "circonstances insurmontables" (comprendre « il y avait beaucoup de manifestant.es donc on n'a pas pu respecter les procédures ! ») pour rejeter les nullités. Et même quand ces PV n'existaient pas, la justice a légitimé, dans l'immense majorité des cas, les irrégularités manifestes.

Certains soirs, des personnes ont été verbalisées pour "participation à des manifestations interdites". Ces amendes ont pu être contestées, les premiers jours, car la préfecture n'avait pas pris d'arrêtés d'interdiction ou alors elle a fini par en prendre mais ne les a pas affichés de manière suffisamment accessible. Ces contestations ont pu aboutir favorablement, pour ce que l'on sait. Puis la préfecture a pris presque systématiquement des arrêtés d'interdiction et les a suffisamment publicisés . Il était alors plus aléatoire de contester les PV sauf si le lieu de la verbalisation n'était pas compris dans le périmètre interdit.

Le refus de code de téléphone et le refus d'empreintes digitales en garde à vue — depuis début 2022, dans certains cas, les policiers peuvent nous forcer à les donner ! (https://paris-luttes.info/a-propos-des-identites-imaginaires-16052) — ont été systématiquement poursuivis. Le motif de « groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations" (souvent sur "personnes dépositaires de l'autorité publique" (PDAP), c'est-à-dire les flics) » a été systématiquement versé au dossier des personnes déférées pour leur coller des APP ou les juger en comparution immédiate.

La motivation du parquet pour orienter les manifestant-es vers des APP ou des procès (CI) est restée extrêmement aléatoire et floue. Cela ne présageait absolument pas des « preuves » réunies par les flics dans le dossier des personnes. C'est pourquoi il y a eu proportionnellement pas mal de relaxes en comparution immédiate ou lors du procès de renvoi car les dossiers étaient totalement vides. Y compris pour au moins trois personnes qui avaient été placées en détention provisoire en attente d'être jugées. L'une d'entre-elles s'est même entendue dire par les services du parquet que si elle donnait ses empreintes, elle n'irait pas en prison. Ce que la personne a refusé. Elle a donc été placée entre quatre murs en attente de sa CI deux jours plus tard, pour finalement être relaxée.

Le parquet à fait appel systématiquement de la plupart des relaxes, ce qui permet dans l'immédiat, au pouvoir politique, d'avoir son comptant de condamnations.

A notre connaissance, il n'y a pas eu de peines de détention effectives avec mandat de dépôt mais nous n'avons pas connaissance de toutes les personnes interpellées. Par contre, une personne recherchée pour défaut de rendez-vous avec le SPIP — service de probation du ministère de la justice — a été placée directement en détention après son interpellation et sa gav, sans que la police prévienne qui que ce soit. Sa famille l'a cherchée partout pendant trois longs jours, avec les flics qui faisaient semblant de ne rien savoir et qui ont même proposé de rédiger un avis de disparition alors qu'ils savaient pertinemment qu'elle était à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.

Les violences systémiques de la police ont été innombrables. Pendant les manifs, matraquages à la tête, matraques au sol, gazages, gazages à bout portant, tirs de grenades explosives désencerclantes, tirs de LBD. Beaucoup de blessé.es. Encore des mutilé.es. Comme un ouvrier du rail qui a perdu l'usage d'un oeil. Une manifestante qui a perdu 80 pour cent d'audition. Un manifestant qui a eu le bras cassé témoigne que les urgences étaient pleines de manifestant.es à l'hôpital St Antoine où il a été emmené par les pompiers. Des blessé.es graves ont porté plainte à l'IGPN, d'autres ont préféré s'abstenir pour ne pas être confronté.e à de nouvelles violences.

Les interpellations aussi ont connu leur lot d'agressions, y compris sexuelles : matraquage à l'entrejambe alors que la personne est au sol, broyage des parties génitales alors que la personne est menottée, vexations, insultes sexistes, racistes, patriarcales… Quand ce n'est pas une tentative d'homicide caractérisée par la BRAV-M, qui fait rouler au ralenti sa moto sur le corps d'une personne à terre.

Les violences physiques et psychiques dans les commissariats ont été tellement fortes et récurrentes que plusieurs prévenu.es ont témoigné avoir été moins angoissé.es en prison préventive qu'en garde à vue. On comprend dès lors qu'il s'agit là de comportements policiers qui font système et non pas de dérapages de quelques flics isolé.es.

On nous a signalé aussi des cas de violences psychiques à l'Hôtel Dieu, siège de l'Unité médico-judiciaire (UMJ), où il existe un service de prise en charge psychiatrique géré par la préfecture de police ; des infirmier.es ont confirmé à des prévenu-es cette collaboration hôpital-police. Comme à Sainte Soline, où les policiers ont pu compter sur les hôpitaux des environs pour collecter les vêtements de blessé.es pris.es en charge. C'est pourquoi nous rappelons que s'il est important de demander à voir un médecin en gav, ne jamais oublier que c'est un allié objectif de la police et qu'il n'est pas prudent de se confier sur sa vie privée à ces médecins.

Il nous paraît utile d'alerter sur le rôle prépondérant de ce que la justice appelle "l'enquête sociale", réalisée à l'arrivée au dépôt du tribunal par un-e agent agissant sur réquisition du procureur. Après plus de 48h de gav, les personnes sont très angoissées, épuisées et inquiètes (c'est le but recherché). Ces enquêteur.ices social.es (souvent des assistant.es social.es), qui posent des questions sur le travail, les amis, la famille, etc., apparaissent alors comme la première personne non armée que l'on rencontre, ce qui peut donner envie de se confier. Sauf que tout ce qu'on lui dit sera transmis aux juges — qui n'hésiteront pas à s'en servir contre la personne elle-même ou contre d'autres prévenu.es, surtout s'iels ont une moins bonne position sociale à revendiquer… Méfions-nous donc de ces procédures tranquillisantes qui nous incitent à raconter notre vie à la justice.

Premier mai

Suite à la manifestation du 1er mai, le parquet a sorti de sa manche la procédure de "comparution à délai différé", qui permet de repousser une audience de CI de quelques jours. Grâce à quoi le parquet a fait incarcérer préventivement pendant 5 jours 5 personnes qui avaient déjà subi près de 3 jours de privation de liberté (48h de gav et 20h enfermées au "dépôt" du tribunal judiciaire). Motif implacable : tribunal surchargé. Ce qui était exclusivement vengeur et punitif. Ces 5 personnes ont finalement comparu en CI différée, après 8 jours d'enfermement (2 jours de gav, 1 jour de déferrement, 5 jours de prison). 4 d'entre elles ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur jugement qu'elles avaient demandé à repousser. L'une d'entre elle, racisée, a été replacée en détention préventive dans l'attente du jugement qu'elle avait aussi demandé à repousser. Elle a finalement été relaxée lors de cette audience, après 12 jours de détention préventive et 15 jours d'enfermement au total. Cette mesure exubérante ne peut s'expliquer autrement que par le racisme qui s'exprime tous les jours au tribunal et la collaboration de classe de la justice avec le gouvernement.

Le 1er mai, c'est aussi l'occasion pour le pouvoir de s'en prendre à notre internationalisme. A l'affût des etranger.es possiblement interpelé.es, cette année encore au moins deux personnes résidant dans un autre pays de l'UE ont été placé.es en centre de rétention administrative (CRA). Toujours soucieux de nous qualifier en tant que "terroristes", les juges — à l'unisson du parquet — ont cette fois encore justifié ces détentions par un potentiel "trouble et menace à l'ordre public" adossé à un tout aussi obscur motif de "menace grave pour un intérêt fondamental de la société française". Des décisions qui démontrent une fois de plus le rouleau compresseur de l'État, dans son éternelle chasse aux militant.es, aux manifestant.es, aux personnes réfugiées, exilées ou migrantes.

Pour ce qui est des chiffres, nous avons été contactée.es pour 800 personnes environ. Recevant deux appels en moyenne par personne interpelée, nous avons donc répondu à plusieurs milliers de personnes ! C'est l'occasion de proposer l'aide d'un.e avocat.e et de donner des explications sur les procédures judiciaires bien sûr mais aussi déployer une présence, des conseils, partager la peine, la rage, les doutes, échanger sur les stratégies de solidarité ou encore mettre en lien les proches des personnes interpelées quand elles le souhaitent... C'est beaucoup de temps mais nous pensons que c'est une manière concrète de faire reculer la répression qui atomise, isole, désespère et culpabilise. Nous avons assuré et continuons d'assurer le suivi d'environ 200 procès liés à ce mouvement. Nous avons comptabilisé aussi une petite centaine de déferrements devant le délégué du procureur. Mais là encore, nous n'avons pas connaissance de toutes les personnes interpelées.

Nous pouvons dire aussi que pendant ce mouvement, la lutte contre la répression a été portée et prise en charge par une vaste proportion de manifestant.es. Notre numéro a beaucoup circulé. Des collectifs, des syndicats et des partis ont œuvré tout au long du mouvement et ont initié des appels à soutien.

Autre signe tangible de cette appropriation collective, ce sont les nombreux dons financiers qui ont alimenté la caisse collective et permis de prendre en charge des centaines d'affaires. Encore une preuve que le collectif peut tout ! Même si la caisse a encore besoin de nombreux dons pour les procès qui ont été reportés au deuxième semestre 2023, au premier semestre 2024 et même en 2025 pour certains !... Si l'on considère que la Caisse collective rémunère les avocat.es à hauteur d'environ 400 euros par affaire, cela représente un total de plus de 80 000 euros ! Il reste à couvrir la moitié de ce montant ; il faut donc continuer à faire tourner le lien de la caisse et à faire jouer la solidarité financière.

Les rassemblements devant les commissariats ont été nombreux et parfois victorieux, permettant aux interpelé.es de sortir de l'enfer de la GAV sous les vivas de la foule sororelle. On ne dira jamais assez aussi l'importance de ces rassemblements pour briser l'isolement des interpelé.es à l'intérieur des commissariats.

D'autres fois, on a vu des banderoles et des drapeaux sur le parvis du tribunal et l'air y était tout de suite plus respirable. Des personnes ont aussi organisé des pique-niques rue du Bastion sur le côté du tribunal, pour accueillir les personnes interpelées qui en sortaient. Cette fraterni-sororité s'étendait à toutes les personnes – manifestant.es et droit commun- et ce furent des instants d'émotions et de solidarités collectives inoubliables.

La venue des soutiens au tribunal et l'attention à tou.tes les prévenu.es était palpable. Les juges et les procureurs ont été les témoins médusé.es de nos solidarités déterminées, bruyantes ou taiseuses.

L'assassinat de Nahel

Le 27 juin, l'assassinat de Nahel M., 17 ans, par un policier à Nanterre entraîna colères et révoltes.
Des collectifs ont distribué nos conseils et notre n° de téléphone. Les avocat.es ont œuvré au maximum pour apporter leur aide aux milliers de jeunes (dont beaucoup de mineur.es) interpellé.es. Les autorités ont parlé de 3700 gardes à vue, dont 1160 mineur.es sur tout le territoire. Des soutiens sont allé.es dans les tribunaux de la région, parfois même très loin.

L'immense majorité a écopé de prison ferme ou de détention préventive (400 incarcérations selon les chiffres officiels). Trois jeunes, placés en détention provisoire pendant 5 semaines, ont finalement été relaxés à Bobigny le 3 août. D'autres affaires émergeront sans doute plus tard, les différents parquets ayant lancé des enquêtes préliminaires dès que de potentiel.les "émeutier.es" n'ont pas pu être identifié.es. Un jeune homme est décédé à Marseille le 1er juillet, suite à des tirs de flash-ball. Des blessé.es, des mutilé.es, des éborgné.es aussi.

Au regard de l'ampleur de la répression, qui s'est étendue au-delà de l'Île-de-France, notre action est restée limitée : nous avons été contacté.es pour une trentaine d'interpellé.es. Pour que nous puissions agir, il faut qu'on nous connaisse ! Ce travail de diffusion de nos contacts est long mais il est porteur de subversion. Nous n'y renonçons pas.

Le 30 juin, le ministre de la justice rédigeait une circulaire demandant une réponse judiciaire "rapide, ferme et systématique" en menaçant les parents d'enfants mineurs de les priver d'aides sociales. Les tribunaux ont enchaîné les audiences, et à Nanterre il n'y a même pas eu de jour de fermeture hebdomadaire, le tribunal fonctionnant les samedis et dimanches. A Bobigny, Paris, Versailles, Créteil, les jugements sans aucune circonstance atténuante sont tombés, très souvent de la prison ferme avec mandat de dépôt. Les syndicats policiers en ont rajouté qualifiant de "nuisibles" les "émeutiers".

Le préfet du Val d'Oise est allé jusqu'à amalgamer, à grand renfort de tweet, l'expulsion locative d'une famille avec la participation d'un des enfants aux révoltes. Une manipulation notoire et abjecte. Il y a bien eu expulsion - et on s'en désole - mais sans lien avec les révoltes.

Des villes ont annulé des animations d'été, en placardant sur les murs que c'était pour rembourser les dégâts causés par "les émeutiers". Des décisions autoritaires et infâmantes qui ne sont pas sans inquiéter sur les dérives racistes et irresponsables de certain.es élu.es.

En conclusion, la répression fait partie désormais intégrante de nos mobilisations. Si elle a toujours existé, force est de constater que depuis Nuit debout en 2016 et les Gilets jaunes en 2018 et 2019, la militarisation de la police contre les manifestant.es est une réalité qui crève les yeux, à tous les sens du terme, y compris pour des organisations légalistes. Elle est plus que jamais un pilier essentiel au maintien du pouvoir en place, sa béquille de soutien et son bras armé sans lesquels il ne tiendrait plus. Pour preuve, nombreuses sont désormais les manifestant.es qui ont intégré l'idée qu'aller manifester n'est désormais pas une promenade de santé ; peu de personnes s'y rendent avec des enfants et nombreuses sont celles qui font circuler nos messages avec noms d'avocat.es et conseils en cas de garde-à-vue.

Les quartiers pauvres de relégation sociale, que l'on dit "populaires" pour faire plus joli, subissent avec encore plus de férocité cette escalade de militarisation de la police : 45.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés pour mater les révolté.es entre fin juin et début juillet. On assiste toujours à une impunité, voire une sorte d'immunité, face aux crimes policiers. La loi de 2017, qui assouplit les conditions d'usage d'armes à feu sur des personnes pour "refus d'obtempérer" (art 435-1 code de sécurité intérieure), constitue un tournant décisif dans la gestion de l'ordre par la police. De 2017 à 2022, cinq fois plus de personnes ont été tuées dans cette situation que durant les 15 années précédentes selon Bastamag (13 morts par balles, suite à un refus d'obtempérer, pour la seule année 2022, selon Bastamag et Désarmons-les !. Celui de Nahel, abattu à bout portant, en est une terrible illustration. D'autres crimes sont intervenus depuis, comme celui de Sefa, 16 ans, percuté le 6 septembre dernier, à Elancourt (78), par une voiture de police.

Du côté des migrant.es, la gestion des secours en mer ou plutôt du non-secours et le refus d'accueillir les naufragé.es en Méditerranée révèlent aussi un tournant dans la non-assistance aux personnes en danger et la répression des pauvres. Le capitalisme assume au grand jour les crimes qu'il commet au nom du profit.

La répression à Sainte Soline contre les "mégabassines" et l'accaparement des ressources en eau, avec ses centaines de blessé.es et le refus avéré d'évacuer d'urgence les cas les plus graves, dont un touché à la tête et diagnostiqué en urgence absolue, caractérise une gestion guerrière par le gouvernement des contestations sociales.

Toute cette violence d'État ne saurait faire reculer notre détermination et nos révoltes contre l'injustice sociale, le racisme, les frontières, les crimes policiers et l'accaparement des ressources par une élite.

Vive nos solidarités collectives ! Vive la lutte !

La LT

Legal Team Paris / Coordination antirépression Paris-IdF

* Le 29 octobre 2023 la coordination organise de 12h à 20h une journée de rencontres et d'ateliers à la Parole errante, 9 rue François Debergue, métro Croix de Chavaux (infos à suivre sur Paris-luttes.info) !

Ni transphobie ni police à l'école : non à l'instrumentalisation du harcèlement scolaire

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Deux communiqués de syndicats enseigants afin de dénoncer l'interpellation par la police d'un élève en classe à Alfortville et plus généralement l'absence de moyens donnés à la lutte contre le harcèlement.

CNT-EDUC 94

Non à l'instrumentalisation du harcèlement scolaire

Lundi 18 septembre, un élève du collège Henri Barbusse, à Alfortville, a été interpellé par les forces de l'ordre, pour avoir posté sur Instagram des messages transphobes, appelant au suicide une élève d'un autre établissement.
Tout d'abord, nos premiers mots vont à la victime de ce harcèlement transphobe et à sa famille, à qui nous adressons toute notre solidarité et notre compassion.
Nous condamnons unanimement les actes de cet élève, et sommes conscient-es de l'extrême gravité de ce qu'il a écrit et de la portée de ses mots. Mais nous nous interrogeons sur la manière dont cette opération a été menée.
Premièrement, des policiers ont mené une interpellation dans l'enceinte de l'établissement, dans une salle de classe, pendant un cours, devant des élèves et leur enseignant. Contrairement à ce qui a été affirmé ça et là, notamment par monsieur Olivier Véran, personne parmi les enseignants n'en a été informé au préalable - et donc cela n'a pas pu se faire avec l'« accord de la communauté éducative ». La lutte contre le harcelement scolaire est primordiale. Néanmoins, nous nous interrogeons sur ces méthodes brutales et sur leur efficacité. Le harcèlement ne se règle pas à coup d'opérations de communication. La preuve en est que des menaces ont été reçues par certaines membres du collège, suite à la publication d'articles.
Deuxièmement, nous nous interrogeons sur l'instrumentalisation de cet événement par la presse. Le plan de lutte ministériel contre le harcèlement a été mis en scène à travers une interpellation d'une grande brutalité, qui ne s'est pas arrêtée à ce premier acte. Pendant plusieurs jours, des parents et des élèves ont été interviewé.es, ces derniers sans le consentement de leurs parents ; les commentaires ont donné lieu à une surenchère sur les réseaux sociaux, ciblant les origines de l'adolescent.e interpelé.e ou celles des parents interviewé.es s'ils ne défendaient pas la « stratégie de l'électrochoc » de Gabriel Attal.
Troisièmement, nous voulons continuer à lutter contre le harcèlement et la transphobie, et nous avons besoin de conditions matérielles pour prévenir les violences, notamment de genre. L'éducation à la vie affective et sexuelle obligatoire n'a jamais reçu les moyens de sa mise en œuvre. Formation, mise en place d'un protocole de prévention, heures dévolues à cette éducation par un ensemble de professionnels dans chaque classe, heures de concertation dans les équipes, postes d'infirmière et d'assistance sociale pourvus, pourraient contribuer à des opérations moins spectaculaires que l'arrestation d'un élève en cours, mais qui auraient le mérite de s'attaquer au fond du problème.
Nous condamnons donc la manière dont la notion même d'éducation est conçue par notre ministère de tutelle, et condamnons ces méthodes brutales, cette communication mensongère, cette instrumentalisation des victimes et de leurs persécuteurs au nom d'une opération de communication ministérielle. Nos élèves, quels qu'ils soient, valent mieux que du grand spectacle.
La police n'a rien à faire dans nos écoles.
CNT-STE 94, 26/09/2023

Sud Education 94

NI TRANSPHOBIE NI POLICE A L'ÉCOLE !

Nous nous devons de réagir aux déclarations du ministre G. Attal promettant des « électrochocs » contre le harcèlement scolaire. L'existence même de ce type de violences trahit en réalité l'absence de véritable politique éducative contre les discriminations.
En particulier, les violences subies par une élève transgenre du lycée Maximilien Perret (Alfortville) révèlent le lien entre harcèlement et absence d'éducation au respect de l'identité de genre de chacun.e depuis des décennies. Ainsi, en avril 2022, Emmanuel Macron prenait position contre le fait d'aborder les questions d'identité de genre et d'orientation sexuelle à l'école primaire, et se montrait sceptique sur leur enseignement au collège. C'est pourtant bien la responsabilité de l'Education Nationale de former les citoyen.ne.s au vivre-ensemble dès le plus jeune âge.
Rappelons les faits : les parents d'une lycéenne scolarisée en 2de au lycée Maximilien Perret d'Alfortville ont demandé à être reçus lundi 19 septembre au matin par la Proviseure, en raison des violences et du harcèlement subis par leur enfant sur les réseaux sociaux. A la suite d'une main courante déposée par la famille, un élève du collège voisin Henri Barbusse, suspecté d'être l'auteur des propos violents, a été interpellé et menotté par la police en plein cours. Ce dernier a reconnu les faits et a été déféré devant un magistrat du parquet l'après-midi du mardi 20 septembre. L'affaire a eu un large écho médiatique dans les heures qui ont suivi, et ce sans même que la question du consentement de l'élève victime et de ses parents à diffuser ainsi les faits ait été évoquée.

L'intervention de la police dans une salle de classe pour procéder à l'interpellation d'un mineur ; dans des conditions qui restent à éclaircir, est la marque d'un échec patent du gouvernement en matière de lutte contre le harcèlement. Sans doute aussi la marque d'une instrumentalisation scandaleuse du harcèlement par une police en peine de redorer son blason, et par un État policier en pleine dérive. C'est surtout une atteinte à la « sanctuarisation », pourtant si chère à notre président, de l'école publique qui doit rester le lieu primordial d'accueil et de protection de tou.te.s sans discrimination.
Par ailleurs, l'écho médiatique recherché par le gouvernement dans le but de faire un exemple, nous semble susceptible de mettre encore davantage en danger l'élève visée par le harcèlement, et de créer un climat d'animosité dans les établissements scolaires.
Plutôt qu'une politique répressive contre le harcèlement, visant à culpabiliser des comportements individuels, nous revendiquons que le problème soit traité à la racine, en s'attaquant par l'éducation, la sensibilisation et la prévention aux causes structurelles de ces violences.
Pour rappel, en termes de lutte contre les LGBTQIA-phobies dans l'éducation, la fédération SUD éducation revendique :

  • La ré-intégration du concept de genre dans des programmes élaborés par la communauté éducative, dans les enseignements et dans les projets.
  • L'effectivité des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d'une perspective non hétérocentrée, qui mettent sur un pied d'égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre.
  • La mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.
  • Le respect du prénom et du pronom d'usage pour les élèves et personnels trans.
  • Une formation initiale et continue sur les problématiques de genre pour toutes les autres catégories de personnel.
  • L'obligation pour l'administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative qui, du fait de leur identité de genre, subiraient diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations (élèves, administration, collègues, parents).

L'administration doit accompagner ces membres dans leurs démarches, y compris dans le cadre d'un changement de genre et/ou d'identité, en veillant à leur assurer un environnement sécurisé pour qu'ils puissent effectuer leur parcours sans être mis en danger dans leur milieu éducatif et professionnel.

Sud Éducation 94, le 22/09/2023

Besoin de monde à Briançon

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ici, vu la situation d'urgence et le nombre de passage, il y a un fort besoin de présences maintenant et dans les semaines à venir.

La situation n'est pas prête de s'arranger à la frontière franco-italienne. Le squat le Pado est devenu le seul lieu d'accueil sur Briançon pour les personnes ayant traversées la frontière. Les gen.te.s sur place se démènent et s'épuisent pour essayer d'accueillir les personnes qui arrivent et pour la gestion de la vie quotidienne (récup, bouffe collective, ménage, approvisionnement en eau, permanence d'accueil jour/nuit, aide aux départs etc..)
Ici, vu la situation d'urgence et le nombre de passage, il y a un fort besoin de présences maintenant et dans les semaines à venir.
Si besoin, pour nous contacter :
lepado@riseup.net

Adresse : 34A avenue de la République
05100 Briançon

L'Actu des Oublié.es • SIV • EP1 & Hors Série • L'Affaire du 8 Décembre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'Actu des Oublié.es revient en commençant sa quatrième saison par un double épisode et un hors série consacrés à l'affaire du 8 décembre.

Ce premier épisode raconte l'affaire telle qu'elle s'est déroulée ; les arrestations, l'enfermement, la procédure ; comment les personnes inculpées ont été considérées comme coupables avant même leurs arrestations et comment la justice leur a mis des bâtons dans les roues.

Nous publions également, sous forme d'un hors séries, l'entretien intégral réalisé avec Yo, frère de l'une des personnes inculpées et membre du comité de soutien breton.

A venir, un second épisode traitera de l'enjeu d'une telle procédure pour l'évolution de la justice en france, ce qu'elle peut signifier pour la criminalisation des luttes et comment il est possible d'y faire face.

Si le player ne fonctionne pas, écoutez ici !

Si le player ne fonctionne pas, écoutez ici !

SOURCES
Blogs des comités de soutien aux inculpées
Réseau Mutu : Expansive, Paris Luttes Info, …
Lundi Matin

MUSIQUE
Ep 1
Rewanê Resen - Hunergeha Welat
Hagan Fila – Gilow

Hors Série
Hagan Fila – Gilow
Şefîqê Tembûrvan

VISUEL
Affiche du comité de soutien aux inculpées du 8 décembre

Tous les épisodes à écouter ici !

Un logement décent, stable, abordable pour tou.te.s !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Manif logement samedi 30 septembre pour la baisse des loyers et des charges ! Un logement décent, stable, abordable pour tou.te.s !

Samedi 30 décembre, Paris, place du Châtelet, 15h

Nous locataires et résidents, subissons sans cesse des hausses de loyers et de charges. En 1973, les locataires consacraient 10% de leurs revenus au loyer, aujourd'hui, c'est près de 30% ...en moyenne , et pour beaucoup c'est plus de la moitié des revenus, c'est notre plus gros poste de dépense !

Cette année les redevances dans les foyers vont augmenter de 3,5%. Cela fera 7,1% en deux ans, soit presque un mois de loyer ! Et malgré l'inflation des prix de l'énergie, le gouvernement a décidé la fin du « bouclier tarifaire » ... Alors le nombre d'expulsions s'emballe comme le nombre de sans-abris, alors que les places d'hébergement baissent. Dans les foyers, les résidents sont victimes non seulement de la hausse des redevances mais d'une chasse systématique de ceux qui hébergent par solidarité leurs proches.

Au logement cher s'ajoutent les pratiques illégales des gestionnaires : visites non annoncées dans les chambres, résiliation de contrats sur la base de « soupçons ». Et quand un résident cherche à intégrer le logement de droit commun, c'est une victime facile des arnaqueurs et prétendus « intermédiaires », bailleurs privés et agents immobiliers, qui arnaquent celui qui cherche un logement grâce à l'absence de contrôle et des sanctions : Ils fraudent l'encadrement des loyers, le gel du loyer lors du changement de locataire, les normes de décence, les baux, la surface, les règles des congés, affichant des offres qui parfois n'existent même pas … Ils profitent de la pénurie de locations et de HLM, aggravée par les locations Airbnb et les logements vacants.

Les lois qui protègent les mal-logé.e.s et les sans-toit sont bafouées par l'État : loi DALO, droit à l'hébergement jusqu'au relogement, droit au relogement des habitant.e.s de logement insalubres ou en péril ... Plutôt que de produire en priorité les logements sociaux dont nous avons besoin, car le nombre de demandes HLM atteint les 2,3 millions, le Gouvernement aggrave la crise du logement : il baisse les APL, ponctionne les caisses du logement social. Il détruit massivement des logements sociaux et les anciens foyers dans les quartiers populaires au nom de la « mixité sociale » et de la « sécurité » pour mieux briser les liens sociaux, réprimer ou chasser les habitant.e.s, casse la solidarité.

Les résident.e.s de foyers, COALLIA, ADEF, ADOMA etc. sont toujours plus précarisé.e.s. D'anciens foyers sont reconstruits sans consultation avec leurs habitants, avec une réduction de la capacité, condamnant une bonne partie des résidents, et tous les hébergés, à l'exile et à la précarité.

Plutôt que de réquisitionner les logements vacants qui sont au nombre record de 3,2 millions, le gouvernement criminalise les locataires qui n'arrivent plus à payer leur loyer, les sans-logis qui occupent les biens vacants de gros propriétaires, et les salariés qui occupent leur lieu de travail ! C'est la loi Kasbarian-Bergé. Et quand un jeune ou un membre de la famille sans domicile est hébergé dans un foyer, c'est la garantie d'une expulsion, de l'hébergé comme de l'hébergeant. Et ce n'est pas fini, l'État prépare de nouvelles lois anti-locataires, de nouvelles lois répressives contre les précaires.

<style type="text/css"> .balise-lien-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; padding-bottom: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; margin-left: 1rem; } .balise-lien-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-lien-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-lien-modele h4 span { color: #696969; } .balise-lien-modele img.logo-article-modele { margin-left: 5px; } .balise-lien-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; } .balise-lien-modele time { font-size: 0.889rem; color: #696969; font-style: normal; }

Mobilisons-nous dans la rue partout en France pour :

  • Soutenir la résistance des foyers (par ex. Boulogne et Branly) face aux attaques anti-démocratiques des gestionnaires ;
  • Baisser les loyers, les prix de l'énergie et augmenter des APL ;
  • Construire massive de vrais logements sociaux à la place de logements pour spéculer ;
  • Renforcer les droits des locataires, des mal-logé.es, des sans-logis, des résidents, ou de ceux qui cherchent un logement ;
  • Arrêter des expulsions et des politiques d'urbanisme qui chassent les classes populaires (ANRU, grand projets, JO, surtourisme...) qui alimentent le logement cher et la crise du logement.
  • Abroger la loi Kasbarian-Bergé
  • Imposer la reconstruction avec la participation des résidents des anciens logements-foyers.

La marche des solidarités appelle à un rassemblement à la suite de la manif à 17h au métro Filles du Calvaire :

<style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }

Plateforme Logement pour toutEs https://www.pourlelogement.org/