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Le Pen, Sarkozy, Macron : l'émergence d'un républicanisme de guerre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Retour sur deux décennies (et plus) de néolibéralisation, de dédiabolisation et de fascisation.

En 2002, Jean-Marie Le Pen atteignait le second tour de l'élection présidentielle. Cinq ans plus tard, il se félicitait de voir Nicolas Sarkozy élu sur ses thèmes. Durant son mandat, il était conseillé par Patrick Buisson, artisan de la droite « décomplexée » de formation maurrassienne, obsédé par l'immigration, défenseur de l'union des droites et proche des ethno-différentialistes. Son décès, survenu ce 26 décembre, a entraîné une vague d'hommages à droite et à l'extrême droite : pour Les Républicains, il était un théoricien de la « politique de civilisation » ; pour le Rassemblement National, il a contribué à faire sauter les digues qui l'écartaient du pouvoir ; et Jordan Bardella de saluer celui « qui a fait progresser les idées du camp national [...] en prêtant ses mots à la parole du pouvoir ».

Ces deux dernières décennies enseignent, si l'on en doutait encore, que tout processus de dédiabolisation de l'extrême droite implique nécessairement une radicalisation proportionnelle de la droite. Au point qu'il semble aujourd'hui impossible de différencier Les Républicains du Rassemblement National, pour ne pas dire du Front National historique du Père Le Pen.

Pendant que la droite glissait à l'extrême, la gauche, elle, glissait au centre : du tournant de la rigueur opéré par François Mitterrand en 1983 jusqu'au ralliement définitif des socialistes au libéralisme sous François Hollande, le déclin et la chute sont déjà derrière nous. Et c'est sans parler de la nationalisation du Parti Communiste Français, véritable précurseur en matière de patriotisme productiviste : c'est en effet au Parti que l'on doit les premières campagnes électorales placées sous le signe du Made in France, avec son glissement rhétorique consubstantiel. « Fabriquons Français » : c'était en 1977 ; on mesure la régression.

L'extrême centre providentiel

On ne saurait comprendre la situation politique actuelle sans revenir sur l'année 2017 et la percée d'Emmanuel Macron. Cette année marque la fin de l'alternance, et l'émergence de ce que d'aucuns ont pu qualifier d'extrême centre. Sans doute celui-ci représente-t-il l'héritier légitime des forces dites « de gouvernement », la fusion de cette gauche et de cette droite opposées en idées et en déclarations, mais unies dans leur désir de gestionnaires de la société capitaliste.

À gauche, l'effondrement des socialistes ouvre la voie à une recomposition autour de la France Insoumise, dont le programme politique a été justement décrit comme une version soft, ou appauvrie, du programme commun de la gauche qui avait porté Mitterrand au pouvoir en 1981. À droite, c'est le début de la fin pour Les Républicains, qui se font doubler par le Rassemblement National, marquant l'échec de leur stratégie consistant à chasser sur les terres de l'extrême droite.

C'est au milieu de ce désert politique, dont les tenants sont largement discrédités et méprisés par la population, qu'émerge un candidat se revendiquant « ni de droite ni de gauche », mais qui s'avère être un absolu libéral. Recyclant les pires opportunistes et offrant enfin un peu de pouvoir aux centristes en déshérence, ressuscitant le chantage électoral du vote barrage contre l'extrême droite, il parvient à s'imposer en promettant de résoudre les causes du vote Le Pen, de sortir les sans-abris de la rue, de faire de l'égalité femmes-hommes la grande cause de son gouvernement, de changer la face d'une vie politique sclérosée et surannée, etc.

Républicanisme de guerre et État policier

Rapidement, Macron reçoit Sarkozy pour lui demander conseil, et suit sa méthode : celle de l'État policier, avec son blindage répressif, ses mesures antisociales, sa criminalisation de l'opposition, son islamophobie et son mensonge permanent. Le résultat est stupéfiant : cinq années d'accélération exemplaire de la fascisation, dans tous les domaines. Les promesses n'engageant que ceux qui les reçoivent, sa réélection en 2022 entérine la décrépitude des partis d'alternance, et s'accompagne de l'entrée fracassante du Rassemblement National à l'Assemblée. Privé de majorité législative, le macronisme gouverne depuis par 49-3, actant une fois pour toutes l'autonomisation du pouvoir exécutif.

Mais aussi la victoire politique de l'extrême droite, Les Républicains compris, qui assurent désormais une double fonction : d'abord, celui de réserve de voix, qui s'accompagne d'un réel pouvoir en matière d'amendement des projets de loi ; ensuite, celui d'alternative à la nouvelle gauche, d'abord écartée des présidences de commission à l'Assemblée puis carrément expulsée de l'arc républicain (et même, à en croire Manuel Valls, de « l'espace de l'humanité »). Pendant ce temps, le champ médiatique couvre des néonazis assumés en les qualifiant de militants patriotes, et fait la promotion d'un nettoyage ethnique en Palestine.

Tout cela étant dit, la France est-elle devenue fasciste ? Ce qui est certain, c'est que nous vivons une période de républicanisme de guerre. En guerre contre qui ? D'abord, contre les musulmans, amalgamés aux djihadistes, victimes principales de l'instauration de l'état d'urgence en 2015. Ensuite, contre les populations pauvres et non-blanches des quartiers populaires, décrites comme ensauvagées et qui tendent à se confondre, en tant qu'ennemi civilisationnel, avec celui désigné dans l'islam.

La nécessité antifasciste

Plus récemment, nous avons observé de nouveaux glissements sémantiques tendant à élargir le spectre de l'ennemi intérieur : ultra-gauche, professionnels du désordre, islamo-gauchistes, éco-terroristes, tueurs de flics en puissance, et désormais proxys du Hamas et des Gardiens de la Révolution islamique iranienne. Pour autant, certaines libertés civiles restent garanties, malgré leur recul permanent. Alors, fascisme ou pas ?

Le fascisme se présente comme la radicalisation extrême des catégories de base du système capitaliste : le travail et sa division tant genrée que racialisée ; la famille et la domination masculine qui la structure ; la nation et ses différencialismes ethniques ou religieux ; les valeurs morales dominantes et l'abjection pour la déviance à leur égard ; la marchandisation infinie de de la nature et des rapports sociaux ; la soumission fanatique aux impératifs de croissance...

Notre système repose déjà sur son lot de massacres, de déshumanisation et de haines. Le fascisme les pousse à leur paroxysme dans un moment de crise. Sa proposition est celle d'une régénération de la communauté par l'épuration de ses éléments étrangers ou malades. Tout changer pour que rien ne change ; faire voler en éclat tout ce qui, dans les valeurs dominantes et les formes politiques et sociales en place, entravent la résolution de la crise et la survie du système : lutte contre l'influence religieuse au profit de l'autorité étatique, abolition du parlementarisme, suppression de l'État-providence, etc. Plus qu'un coup de force, c'est une thérapie de choc ; et elle a commencé.

Brighella

Retour d'expérience sur l'accueil du convoi de l'eau à Paris avec les Digitales et la Baudrière

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce texte témoigne de la rencontre entre les organisateurices du festival d'écologies anarchistes les Digitales, dont certainEs habitantEs du squat de la Baudrière, et des membres du Convoi de l'eau en Août 2023.

Ce texte témoigne de la rencontre entre les organisateurices du festival d'écologies anarchistes les Digitales, dont certainEs habitantEs du squat de la Baudrière, et des membres du Convoi de l'eau en Août 2023.

Le vendredi 18 août 2023, un Convoi de l'eau à l'ampleur inédite de 700 vélos et plusieurs dizaines de tracteurs s'est élancé depuis les abords de Sainte-Soline. Organisé par Bassines non merci, la Confédération paysanne et de nombreux autres acteur·ices, le Convoi est composé de 4 pelotons, s'étend sur 3km et s'apprête à traverser l'ouest de la France jusqu'à Paris, le 26 août. Au même moment la Baudrière, squat anarcha féministe transpdgouine, ouvert depuis presque 2 ans à Montreuil, s'active suite à une décision de justice rendue le 16 août, refusant d'octroyer à ses habitantEs un délai d'occupation supplémentaire. Au cœur de l'été, tout s'enchaîne : barricades, nouvelle ouverture de squat, déménagement et organisation de la 3e édition des Digitales, festival d'écologies politiques se pensant et se pratiquant depuis les marges. Le squat est expulsable dès le 21 août mais compte bien se défendre [1] et organiser la saison estivale des Digitales, prévue du 24 au 27 août ! L'arrivée du Convoi de l'eau en Ile-de-France doit se faire l'avant-dernier jour du festival et se conclure par une soirée de rencontre et de fête, à la Baudrière. Le symbole est fort : un mouvement écologiste orienté vers la défense des communs, ancré dans des espaces ruraux (reprise de terres arables* et lutte contre leur bétonisation dans le cadre de grands projets inutiles et contre la privatisation de l'eau) avec un squat trans pédé gouine féministe mêlant des existences marginalisées.

Ces luttes sont mêlées parce qu'il existe une pluralité d'habitats écologiquement radicaux : comme les ZAD et les actions de défense des communs prônées par des mouvements écologistes, le squat urbain, l'occupation, l'organisation et la solidarité dans les quartiers populaires s'opposant à la propriété privée, à l'appropriation des ressources, à la ville quadrillée et métropolisée, aux espaces marchands. En ville, des dynamiques d'embourgeoisement ségrèguent et servent de justification à la bétonnisation des banlieues. Face à cela, nous luttons pour dessiner et faire exister d'autres perspectives, celles d'un monde plus vivable avec d'autres manières d'habiter, où les habitantEs sont une force revendicatrice, une puissance capable d'agir. De plus, les ravages écologiques impactent de mille façons différentes les dimensions inséparablement naturelles, culturelles, sociales et économiques de nos vies. Ils recoupent les autres formes d'oppressions, qu'elles soient néocoloniales et racistes, cis-hétéro-patriarcales, validistes, classistes. Cela nous impose de considérer nos luttes écologistes comme plurielles et complexes. C'est pour cela qu'il nous paraît essentiel de parler deS écologieS et de les faire exister aux yeux de toustes.

Le Mardi 22 août, le Convoi se rapproche d'Orléans quand, au petit matin, la Baudrière est attaquée par les flics. Au mégaphone et sur les boucles signal, l'expulsion est suivie en direct depuis les routes du Loiret — la Baud résistera pendant plus de 4 heures, grâce aux super barricades et à la détermination de ses habitantEs et leur soutien à défendre leur maison [2] ! À midi, 44 personnes sont placées en garde à vue dont 26 personnes qui occupaient la Baudrière. Une opération d'ampleur, mobilisant près de 200 flics, tout ça pour qu'un bâtiment vide depuis plusieurs années soit remis à son propriétaire, l'Église catholique, qui détient à elle seule près de 700 millions d'euros de biens immobiliers ! Malgré cette expulsion, de nombreuses personnes restent mobilisées pour que les Digitales se déroulent comme prévu. Il faut cependant mettre en place des plans alternatifs, réorganiser l'accueil du Convoi de l'eau, la communication et le festival.

Le Convoi de l'eau était « une grosse machine », coordonné par trois organisations nationales s'appuyant sur des collectifs locaux à chaque étape. L'étape parisienne n'était claire pour personne, ni dans son contenu ni dans ce qu'elle devait représenter et il fut même question à plusieurs reprises de tout simplement l'annuler. Paris se trouvant à plusieurs centaines de kilomètres d'Orléans, l'étape précédente, cela représentait toute une logistique, avec son lot de barnums, lumières et toilettes sèches. Ce manque d'intérêt pour l'étape parisienne — un territoire géographiquement déconnecté de la question des méga-bassines du marais poitevin — tout en laissant une certaine liberté au collectif, impliquait que tout était à faire sur place.

La charge de travail qu'implique une mobilisation d'ampleur, associée au manque de temps et de communication, a rendu quasiment impossible le temps de la discussion qui nous aurait permis de prendre du recul par rapport à nos pratiques. Malgré les désirs initiaux, ces deux mois d'organisation de l'arrivée du Convoi de l'eau à Paris devant le ministère de la transition écologique et en soutien à la Baudrière, ont par moments ressemblé à un mélange d'idées inabouties par manque de coordination entre les diverses organisations.

En parallèle de l'organisation des Digitales, cette liaison politique s'est accompagnée, du côté des habitantEs de la Baudrière, de craintes vis-à-vis de l'héritage politique des Soulèvements de la terre (ayant rejoint tardivement l'organisation du convoi de l'eau à cause de la menace de leur dissolution) et de leur généalogie* qui a marqué le milieu politique écologiste radical autour de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes.
En effet, de nombreux écrits ont documenté les conflits et les dynamiques de rapports de pouvoir qui ont eu cours à la ZAD de NDDL avant 2018 et lors des négociations avec l'État, après l'abandon du projet d'aéroport. Cet héritage politique a suscité de nombreuses discussions au sein de la Baudrière : Comment dépasser à la fois les écrits et les « on dit » du milieu militant tout en écoutant les traumatismes et aspirations politiques de certainEs qui ont vécu ces luttes ? Pour certainEs, construitEs sur une culture politique anti-appeliste, il était catégorique de ne pas s'organiser avec les Soulèvements de la terre, émergeant de Notre-Dame-des-Landes. Ce rejet provient de ne pas s'affilier aux perspectives émanant du texte de l'Appel. C'est pour elleux un modèle qui, sous prétexte d'efficacité au sein des luttes, ne porte pas assez l'horizontalité et empêche les réflexions et remises en questions nécessaires pour traiter des violences qui peuvent exister dans nos milieux militants.

On pense que ces craintes font écho aux interrogations de toute une partie du milieu militant vis-à-vis de la dynamique des Soulèvements de la terre. Leur capacité à réunir une composition large autour de modes d'actions offensifs (blocage, occupation, désarmement) et à organiser des mobilisations d'ampleur nationale, suscite l'intérêt de toutes celleux qui veulent penser la perspective d'une victoire tout en se méfiant de la verticalité de l'organisation des Soulèvements de la terre. Au sein de la dynamique de ces derniers, les comités locaux, tous jeunes et totalement autonomes par rapport au groupe dont ils émanent portent à la fois cet héritage (puisqu'ayant choisi de se revendiquer des Soulèvements de la terre) et la volonté de se servir de cette « coquille » pour y mettre localement leurs propres aspirations démocratiques.

Les craintes citées ont, du côté des habitantEs de la Baud, créé de continuels désaccords entre elleux, ce qui a entraîné un désinvestissement partiel dans l'organisation des Digitales. Des espaces de discussions politiques ont manqué entre nos deux collectifs, à la fois pour se prémunir des préjugés, pour échanger sur le mode d'organisation du Convoi de l'eau et sur les conséquences que ça pouvait avoir sur nos collectifs.

La journée du samedi était le temps fort de la rencontre entre le Convoi et les digitales. Cela a vraiment marqué un pic dans le festival tant au niveau du monde, de la programmation (4 ateliers en simultané le matin) que du stress engendré. À l'occasion de la manifestation du Convoi l'après-midi et de la soirée, la cantine des Daronnes en Lutte – qui a d'ailleurs assuré sur tout le festival – a réussi le challenge de préparer 2 000 sandwichs dans la journée du samedi. La soirée a été vive en émotions puisqu'on a accueilli plus de 1200 personnes venues fêter la fin du Convoi de l'eau et soutenir les collectifs MaricoLandia [3] et Marokkueer Zawya [4], avec entre temps une manif devant la mairie de Montreuil en soutien à la Baudrière expulsée.

On a fait le pari, risqué, que deux mondes pourraient faire lien en contexte festif. Un protocole de lutte contre les agressions avait été mis en place par l'équipe des Digitales, en s'inspirant largement du taff réalisé par les copaines du collectif « Festivités Fight Sexisme » [5]. L'application du protocole et l'équipe bienveillance (qui avait été très peu pensée en amont et organisée au dernier moment entre l'équipe de la Baud et celles du Convoi de l'eau qui ne se connaissaient pas) étaient fragiles.

Cela n'a pas empêché que des actes de transphobie et de remarques racistes aient lieu tout du long de la soirée. Les personnes à l'entrée de la soirée ont par exemple subi des mégenrages par centaines, des agressions et des violences verbales par des personnes qui ne comprenaient pas le cadre de la soirée.

En connaissance de cause, rappelons que ce genre d'agressions peuvent se perpétrer aussi bien lors de soirées queer féministe que dans des espaces mixtes. Les « safe » spaces n'existent pas mais nous pouvons créer des espaces festifs et de rencontre où la vigilance et la pédagogie portées aux oppressions sont omniprésentes. Cela demande de penser nos stratégies de lutte depuis la nécessité de prendre soin des un.es et des autres.

Le festival des Digitales était un temps fort, à la fois pour rester ensemble et solidaires au lendemain de l'expulsion de la Baudrière, et pour permettre aux participantEs du Convoi de l'eau de célébrer la fin de leur périple.

Comment faire pour que cette rencontre ne soit pas juste un partage d'espace festif entre deux groupes qui ne feraient pas vraiment ensemble ? Comment en faire davantage qu'un symbole, qu'une volonté de liaisons politiques qui peine à se réaliser concrètement et à se prolonger ? Comment construire des complicités durables, en considérant la diversité de nos expériences et de nos pratiques au sein des luttes écologistes ?

Affaire à suivre ...


Lexique (*) :
arable = terre qui peut être labourée
généalogie = leur filiation, leurs origines, leur histoire

Présentation de livre : Meutres à la Grange-aux-belles

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le groupe Salvador Seguí (FA) vous invite à la présentation du livre Meurtres à la Grange-aux Belles Samedi 3 février 2024 à 16h à la librairie du Monde libertaire.

Meutres à la Grange-aux-belles

Dans son livre, l'auteur, Sylvain Boulouque revient sur cet évènement qui eut lieu il y a un siècle (le 11 janvier 1924) au local syndical du 33 rue de la Grange-aux-Belles, et au cours duquel s'affrontèrent communistes et anarchistes : invectives, bousculades, coups de poing et coups de feu. Bilan : des dizaines de blessés et surtout mort de deux anarchistes.

L'auteur s'est livré à une véritable enquête et nous livre témoignages, articles de presse et rapports de police, nous permettant ainsi de décrypter cette affaire et son dénouement tragique, où pour la première fois en France des ouvriers tirèrent sur d'autres ouvriers.

Une rencontre-dédicace organisée par le groupe Salvador Seguí de la Fédération anarchiste

Rendez-vous samedi 3 février 2024 à 16h à la librairie du Monde libertaire :
145 rue Amelot - 75011 - Paris
Métro République ou Oberkampf
Entrée libre

Sans-papiers en lutte ! projection et débat au TDTF le 24 janvier

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Mercredi 24 janvier - 19h au TDTF débat sur la mobilisation contre la loi Darmanin et les luttes pour la régularisation des sans-papiers. Le débat sera précédé d'un court-métrage sur la campagne « Pas de papiers pas de JO »

Le 24 janvier sera examiné au conseil constitutionnel la loi immigration dite « Darmanin ». Une énième disposition législative qui durcit encore les conditions de vie des immigrés en France. Ce même jour, après plusieurs semaines de mobilisation contre la loi Darmanin, nous accueillerons au TDTF un syndicaliste de la CNT-SO et un membre des Gilets Noirs. Après la projection d'un court-métrage « Pas de papiers, pas de JO », nous débattrons avec eux des luttes des travailleurs sans-papiers : occupation de chantiers, Gilets noirs, action politique et syndicale… où comment résister à l'érosion des droits et en gagner de nouveaux !

TDTF - 43 rue Cavendish, 75019 Paris, Métro Laumière

Conférence gesticulée : « IMPERTINENTE DU SPECTACLE - t'as pas la gueule de l'Emploi ! »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Conférence gesticulée « Quand une chômeuse part explorer le prétendu trou de la sécu, et découvre, avec humour, la lutte des classes ». Rendez-vous lundi 29 janvier à 19h, à Sud culture — 31 rue de la grange aux belles (Paris 10). Entrée libre (capacité 80 personnes).

IMPERTINENTE DU SPECTACLE – t'as pas la gueule de l'Emploi !
conférence gesticulée

Il y a quelques années, Pôle emploi déclenche une démarche anti-fraude contre moi : mes droits de salariée sont remis en question, tant que je n'ai pas prouvé mon lien de subordination. Pendant ce temps je suis traitée, comme toute personne au chômage qui se respecte, d'assistée, de privilégiée, de glandeuse fraudeuse…. bref une scorie de la société. Etre chômeuse, c'est pas glamour au pays de la Macronie.

Je suis artiste interprète, je vis de mon métier et à ce titre j'ai accès au régime chômage des intermittents du spectacle. Grâce au SFA (CGT-spectacle) et à la CIP (coordination des intermittent·es et précaires), j'ai réalisé que cette suspicion de fraude dépassait de loin ma petite personne, qu'une chasse était menée contre les chômeureuses, contre la continuité de salaire en cas de perte d'emploi, et contre le cumul emploi-chômage, caractéristique du régime intermittent. On le sait bien, nous, usagers de la sécurité sociale et de l'assurance chômage, nous sommes responsables du soi-disant « trou de la sécu » ! J'ai été propulsée dans l'histoire de la Lutte des classes, les conquêtes des travailleureuses, la création de la Sécurité Sociale, et l'histoire spécifique de l'intermittence du spectacle.
Je me suis donc concocté une tenue de spéléologue improvisée, pour aller explorer ce gouffre légendaire qu'est le trou de la sécu, et explorer les dédales de la Protection sociale en France !

Au programme :
La Sécu : institution non-capitaliste de protection social
L'assurance chômage : véritable caisse de salaire transformée en aumône pour les nécessiteux
l'Intermittence du spectacle : régie révolutionnaire de protection de l'emploi discontinu dans le secteur du spectacle vivant/cinéma/audiovisuel.
3 gros cailloux dans la chaussure des politiques néolibérales, attaqués à coups de hache par nos gouvernements successifs, qui aimeraient les voir disparaître.