PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Racisé, dans les luttes sociales, aux côtés des blanc.he.s

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce texte est une restitution d'expérience du militantisme que j'ai connues, de mon point de vue d'homme cis racisé, qui a vécu diverses situations entre privilèges et oppressions. C'est plus une exposition de faits, de ressentis et de pensées qu'une série d'analyses.

J'ai eu des expériences militantes assez diverses. Parmi elles compte une action non-violente dont l'objectif fut atteint avec succès : nous avons été embarqué.e.s par la police !
Immédiatement, nous avons fait l'objet d'égards exceptionnels de la part de ces braves policiers. Nous avons tou.t.es été placé.e.s dans la même cellule le temps de la procédure de vérification d'identité, qui consistait surtout à nous maintenir enfermé.e.s pendant quatre heures. Nous garder ensemble était déjà un privilège en soi, car le temps passerait plus vite que si nous avions été séparé.e.s. De plus, la cellule en question était la moins sale. Il n'y avait qu'une coulure séchée de vomi sur un mur, laquelle, presque inodore, commençait même à fusionner avec le béton. Nous avons été épargné.e.s des cellules dont la pisse et la merde était encore très identifiables.
Je voyais stupéfait mes camarades blanc.he.s s'amuser et danser comme des ballerines, taquiner, provoquer les policiers juste en face, patients et stoïques, quand tou.t.es les autres prisonniers et prisonnières du poste de police souffraient d'un traitement complètement différent.
Je me souvenais alors d'une personne que j'avais connue, un bâtard de keuf, qui racontait avoir dit à une gardée-à-vue enceinte qu'elle avait écarté ses cuisses n'importe où ; qu'une autre fois, il avait frappé un autre à coup de poing, car ce dernier faisait trop de bruit.
Mais nous, nous ne courrions pas ces risques, manifestement, pas comme celleux des autres cellules, celleux (parfois blanc.he.s, souvent racisé.e.s encore plus souvent pauvres et racisé.e.s) qui, contrairement à nous n'étaient pas considéré.e.s légitimes d'exister dans la société. Je bénéficiai aussi ce de privilège, mais parce qu'il m'était prêté par mes camarades d'action, sans même qu'iels ne s'en rendent compte.
J'ai toujours été entre les mondes. Éduqué, mais pas trop. Racisé, mais pas trop. Pauvre, mais pas trop. J'avais dit à un ancien ami : « ça va pas fort. Je veux brûler toutes les voitures de keufs que je vois. »
Lui, certes transgenre, mais blanc et issu d'une bourgeoisie parisienne bien confortable, qui plusieurs fois m'avait fait part de ses problèmes de riches, me prend de haut comme souvent : « La base ! » me dit-il comme si j'avais encore du retard.
Les personnes transgenres sont aussi victimes de la police, il était donc bien placé pour le dire, mais il ne s'est ni proposé de développer son sentiment, ni d'écouter le mien... me laissant avec cette humilité maladie de racisé qui se disait : « Lui sait, moi, je ne dis que des évidences. ». C'était si évident, et pourtant, il ne m'a jamais parlé de passer des paroles aux actes.
Quand le viol de Théo Luhaka a été médiatisé, ce fut un choc immense. J'ai compris le danger qui me guettait. Tardive prise de conscience, dû au fait que je ne suis pas banlieusard, mais issu d'un milieu de petit fonctionnaires, pas très éloigné, mais séparé.e.s des quartiers ségrégués de la "banlieue". Puis il y a eu l'assassinat de Nahel Merzouk, et puis très peu de temps après, Hedi, laissé pour mort par la BAC de Marseille. Ce dernier drame m'a mis KO. Quand j'ai vu la photo de son crâne déformé après son opération, l'écran de mes émotion affichait « No Signal Found ».
La tentation de l'action directe et violente n'a jamais été si forte. Comment faire ? Le black bloc ne me convenait pas. Trop mouvant, imprévisible, chaotique. Je repensais à Théo Luhaka, Adama Traoré, Nahel Merzouk, Hedi, et tous les anonymes violenté.e.s par la police coloniale française. J'imaginais les hurlements de Théo sans le vouloir, ses larmes, rempli d'effroi... j'étais écartelé entre deux extrêmes : fuir ou combattre ; une peur acide et une pulsion de destruction, qui se nourrissaient l'une l'autre.
Cette violence sexuelle, d'une brutalité inouïe, qui lui déchira le sphincter anal sur dix centimètres et le laissa handicapé à vie, cette agression qui était d'une nature indéniablement raciste, sensée attaquer sa super virilité de personne noire me fit aussi réaliser que je ne comprendrai jamais ce que c'est de ressentir l'effroi du viol chaque fois que seul dans la nuit me suit un homme d'une fois et demi mon poids, entre autre occasion. Cela me fit aussi réaliser vraiment, pleinement, que la domination policière comme la domination patriarcale doivent être anéanties avec la même énergie, et ensemble.

NIK LA POLICE !
QUE BRÛLENT LES CRA ET LES PRISONS !
VIVE L'INSURRECTION !

  • Rêvachol

8 mars 2024 : la grève féministe est une nécessité vitale ! Appel de la Coordination Féministe

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Féministes du monde entier, mobilisons-nous contre l'exploitation patriarcale et capitaliste !

Sur les lieux de travail, dans les foyers, dans les écoles et les universités : interrompons toute activité productive et reproductive, rétribuée et gratuite ; désertons les lieux de consommation et bloquons tous les domaines dans lesquels les violences et les oppressions se reproduisent.

Face aux attaques d'un gouvernement réactionnaire, raciste et misogyne, nous appelons à la grève le 8 mars 2024, Journée Internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre.

Malgré les grands discours du gouvernement, l'impunité demeure la règle en termes de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Lorsqu'un agresseur blanc et proche du pouvoir est dénoncé, c'est toute la classe dominante qui s'insurge pour protéger son "honneur".
Les récentes déclarations du président Macron, suite à l'affaire Depardieu, sont un cas d'école de ce masculinisme d'État qui reproduit la violence à toutes les échelles de la société.
En dépit de preuves accablantes, il remet en cause la parole des victimes et banalise les violences : ce gouvernement est antiféministe !

Partout dans le monde, notre droit à disposer de notre corps est attaqué.
L'accès à l'IVG fait l'objet de restrictions et d'entraves.
Les droits des personnes LGBTQIA+, et en particulier des personnes trans, sont la cible d'offensives réactionnaires.
L'autonomie des travailleur•euses du sexe est sans cesse remise en cause.
Les personnes porteuses d'un handicap visible ou invisible continuent d'être institutionnalisées et infantilisées.

Dernière provocation en date : Macron et son projet de "réarmement démographique" de la France, par lequel il veut nous dicter si nous devons avoir des enfants et quand.

Nous dénonçons la volonté du gouvernement d'instrumentaliser nos corps pour « réarmer le pays par la natalité ». Conjointement, ce même gouvernement restreint l'accès à la parentalité pour les personnes trans et les couples homosexuels (procréation et adoption), conduit des enfants à se noyer dans la Méditerranée, stérilise des femmes à Mayotte ou encore limite l'accès à la nationalité française d'enfants nés de parents étrangers.

La majorité présidentielle et l'extrême droite continuent leur inévitable rapprochement. Main dans la main, elles ont voté la loi Asile-Immigration, qui criminalise l'existence de milliers de personnes et permet de les expulser après les avoir surexploitées ou laissées à l'abandon. Cette loi brutale, raciste, qui précarise et qui détruit des vies, est antiféministe !

Pour eux, toutes les vies ne se valent pas. La preuve en est, ce même gouvernement soutient un État colonial et impérialiste en fournissant des armes à Israël et en ne condamnant pas le génocide en cours à Gaza.

Face à ces États qui organisent l'exploitation et la disparition des peuples et qui se soutiennent autour de leurs intérêts économiques, politiques, impérialistes et coloniaux, il est urgent de lutter !

Si on s'arrête, le monde s'arrête !

Face à ces attaques, nous n'avons pas le luxe de la résignation. Nous avons des armes : notre nombre et notre place essentielle dans la société. Pour protester, nous faire entendre, gagner de nouveaux droits : nous appelons à la grève générale féministe.

La grève féministe nous permet de sortir de nos lieux habituels d'existence, pour nous rassembler, nous rencontrer, nous organiser afin de reprendre le pouvoir sur nos vies.

Luttons ensemble pour le monde que nous voulons construire !

Nos corps, nos choix !
Nous voulons pouvoir décider librement d'avorter, de transitionner, d'adopter, de porter le voile. Nous voulons vivre sans être exposées aux violences, quelle que soit notre genre, orientation sexuelle, âge, handicap, tenue vestimentaire ou religion.
Partage du temps de travail, partage des richesses !
Nous voulons la retraite à 60 ans, une hausse des salaires et le retrait de la loi Darmanin.

Du fric pour les services publics, pas pour l'armée ni pour les flics !
Nous voulons la fin de l'impunité policière et un vrai financement des services publics, pour l'éducation, pour la santé, pour l'accompagnement des victimes de violences sexistes et sexuelles.

Palestine vivra, Palestine vaincra !
Nous voulons l'arrêt du commerce d'armement français avec Israël et une implication active de la diplomatie française pour un cessez-le-feu à Gaza, la fin de la colonisation et de l'apartheid !

Le 8 mars, prenons la rue, investissons tous les espaces, construisons alliances et mobilisations locales et internationales !

Le 8 mars, arrêtons tout !
Luttons ensemble pour un monde féministe : un monde dans lequel nous sommes
tous•tes libres.

Vive la lutte !
Vive la grève générale féministe !

Coordination Féministe

Les alliés d'Israël accélèrent le génocide en gelant les fonds de l'UNRWA

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Plusieurs alliés d'Israël ont suspendu le financement de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à la suite d'allégations selon lesquelles 12 de ses employés auraient été impliqués dans les attentats du 7 octobre menés par le Hamas.

Les allégations israéliennes semblent se fonder sur des aveux faits par des détenus palestiniens, probablement dans des conditions de torture. Les experts en droits de l'homme avertissent que la suspension de l'aide à l'UNRWA constitue une violation de la Convention sur le génocide de 1948.

L'UNRWA est le principal fournisseur d'aide humanitaire et le deuxième employeur de la bande de Gaza, où les deux tiers des 2,3 millions de Palestiniens sont des réfugiés.

Israël empêche les réfugiés palestiniens d'exercer leur droit au retour sur les terres qu'il occupe actuellement car cela « modifierait le caractère démographique d'Israël au point de l'éliminer en tant qu'État juif », comme l'a déclaré la Commission économique et sociale des Nations unies pour l'Asie occidentale dans un rapport de 2017.

L'UNRWA affirme que la suspension du financement par certains de ses plus grands donateurs mettrait en péril son travail d'aide à Gaza, où la famine s'installe car Israël utilise la nourriture et d'autres produits essentiels à la vie comme armes de guerre.

Plus de 150 des 13 000 employés de l'UNRWA à Gaza ont été tués depuis le 7 octobre. Il s'agit de la plus importante perte de personnel au cours d'un conflit en 78 ans d'histoire des Nations unies.

Les Palestiniens qui cherchaient protection sous le drapeau de l'ONU ont été tués alors que les installations de l'UNRWA ont été frappées à plusieurs reprises. La semaine dernière, plus d'une douzaine de Palestiniens ont été tués après que des tirs de chars israéliens ont touché un bâtiment dans un complexe de formation de l'UNRWA à Khan Younis où 30 000 personnes s'étaient réfugiées après avoir été déplacées d'autres zones de Gaza.

Plus de 26 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre et des milliers d'autres sont portés disparus sous les décombres des bâtiments détruits, tandis que beaucoup d'autres sont morts de faim et de maladie après qu'Israël a imposé un siège total sur le territoire.

Ces derniers jours, des manifestants israéliens ont empêché des camions d'aide d'acheminer une assistance urgente par le point de passage de Kerem Shalom. Les Nations unies affirment qu'Israël refuse systématiquement l'accès humanitaire à des centaines de milliers de Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza, où la population est de plus en plus affamée.

Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, a déclaré qu'avant la suppression du financement de l'UNRWA, « la famine était imminente » à Gaza. Avec la « punition collective » pour « les actions présumées d'un petit nombre d'employés », a ajouté M. Fakhri, « la famine est maintenant inévitable ».

Philippe Lazzarini, le directeur de l'agence en difficulté, s'est dit choqué par la suspension du financement après que l'UNRWA a mis fin aux contrats des membres du personnel accusés. Il a ajouté que « la plus haute autorité d'enquête du système des Nations unies a déjà été saisie de cette affaire très grave ».

M. Lazzarini a déclaré qu'il était « immensément irresponsable de sanctionner une agence et toute une communauté qu'elle sert en raison d'allégations d'actes criminels à l'encontre de quelques individus ».

« La vie des habitants de Gaza dépend de ce soutien, tout comme la stabilité régionale », a-t-il ajouté.

António Guterres, le secrétaire général de l'ONU, a déclaré dimanche que « sur les 12 personnes impliquées, neuf ont été immédiatement identifiées et licenciées » par l'UNRWA. L'un des employés de l'UNRWA « est confirmé mort, et l'identité des deux autres est en cours de clarification », a-t-il ajouté.

Il a indiqué que les Nations unies étaient prêtes à coopérer dans la poursuite des personnes accusées.

La décision de suspendre le soutien à l'UNRWA affecte pratiquement tous les Palestiniens qui subissent la campagne militaire brutale d'Israël à Gaza, dont la Cour internationale de justice a déclaré vendredi qu'elle constituait vraisemblablement un génocide.

Cette décision risque également de porter préjudice aux millions de réfugiés palestiniens vivant en Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie, qui dépendent de l'agence, chroniquement sous-financée, pour obtenir des services de type gouvernemental.

Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Finlande ont fondé leur décision de suspendre le financement de l'UNRWA sur des informations fournies par le Shin Bet, l'agence d'espionnage nationale d'Israël, et par les services de renseignement militaire.

Un haut fonctionnaire israélien anonyme a déclaré au journaliste d'Axios Barak Ravid, lui-même réserviste militaire israélien fréquemment informé par les agences d'espionnage du pays, qu'« une grande partie des renseignements provient des interrogatoires de militants arrêtés lors de l'attaque [du 7 octobre] ».

Il y a donc lieu de s'inquiéter sérieusement du fait que les pays susmentionnés refusent d'apporter à des millions de Palestiniens l'aide dont ils ont cruellement besoin, sur la base de renseignements obtenus sous la torture.

Le ministre israélien de la sécurité nationale (extrême droite), Itamar Ben-Gvir, a déjà admis que des mesures pouvant s'apparenter à la torture étaient utilisées contre des membres présumés du commando Nukhba des Brigades Qassam, l'aile militaire du Hamas.

Les déclarations de Katy Perry, directrice de l'administration pénitentiaire israélienne, et d'autres responsables laissent fortement entendre que les Palestiniens soupçonnés d'être affiliés à la force Nukhba sont systématiquement torturés.

Torture

Le mois dernier, la chaîne israélienne Channel 12 a fait état d'un « rapport classifié de haut niveau du ministère des affaires étrangères » qui décrit un processus en trois étapes par lequel l'UNRWA serait expulsé de Gaza. La première étape « implique un rapport complet sur la coopération présumée de l'UNRWA » et « l'enchevêtrement » avec le Hamas, a rapporté le Times of Israel.

Dans cette dernière attaque contre l'UNRWA, qu'Israël cherche depuis longtemps à diffamer et à détruire, Tel-Aviv pourrait à la fois suivre ce plan du ministère des affaires étrangères et opérer à partir d'un manuel de jeu familier.

En 2016, Israël a arrêté Mohammed El Halabi, un travailleur humanitaire de l'organisation caritative chrétienne internationale World Vision, sur la base d'accusations forgées de toutes pièces concernant l'acheminement de l'aide internationale vers le Hamas.

Dans leur décision classifiée rendue en 2022, un panel de juges israéliens a basé son verdict presque entièrement sur une confession qu'El Halabi aurait faite à un informateur après avoir été battu par des interrogateurs israéliens.

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a « constamment exprimé de sérieuses préoccupations » dans le cas d'El Halabi au sujet de « traitements cruels, dégradants et inhumains pouvant s'apparenter à de la torture ».

Le gouvernement australien, qui a fourni environ un quart du budget de World Vision à Gaza entre 2014 et 2016, a commandé un audit externe qui « n'a trouvé aucune preuve de détournement de fonds et aucune preuve matérielle qu'El Halabi faisait partie du Hamas ou travaillait pour lui. »

Malgré cela, l'Australie a suspendu son financement à World Vision à Gaza, qui a à son tour suspendu ses opérations dans le territoire.

World Vision a soutenu El Halabi et a déclaré lors de sa condamnation en 2022 que « l'arrestation, le procès de six ans, le verdict injuste et la peine de [12 ans] sont emblématiques des actions qui entravent le travail humanitaire à Gaza et en Cisjordanie ».

De la même manière, Israël a criminalisé plusieurs organisations palestiniennes importantes de défense des droits de l'homme et de services sociaux, y compris trois groupes engagés dans l'enquête de la Cour pénale internationale en Palestine. Israël a qualifié ces groupes d'organisations « terroristes » dans le but de les priver du financement des donateurs européens.

L'UNRWA a tenté de protéger ses opérations à Gaza en licenciant sommairement les employés qu'Israël accuse d'être impliqués dans les attaques du 7 octobre.

« Tout employé de l'UNRWA impliqué dans des actes de terrorisme devra répondre de ses actes, y compris par des poursuites pénales », a déclaré M. Lazzarini vendredi, des propos repris dimanche par le secrétaire général de l'ONU.

L'analyste Mouin Rabbani a déclaré dans un entretien avec le journaliste Owen Jones que l'ONU avait « commis plusieurs erreurs » dans sa réponse aux accusations d'Israël. Selon lui, le licenciement des employés de l'UNRWA « peut être interprété comme une validation » des accusations d'Israël et peut être considéré par les États-Unis et d'autres comme un « aveu de culpabilité ».

Le fait que les accusations israéliennes semblent être basées sur des aveux obtenus sous la torture « devrait soulever des questions en attendant une enquête plus approfondie », a ajouté M. Rabbani.

Trois éminentes organisations palestiniennes de défense des droits de l'homme – Al-Haq, Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits de l'homme – accusent les autorités israéliennes de torturer et de maltraiter les personnes arrêtées arbitrairement à Gaza.

L'Observatoire Euro-Med des droits de l'homme, basé à Genève, affirme également avoir recueilli des témoignages « concernant la torture systématique et les traitements inhumains infligés aux détenus palestiniens dans les camps de l'armée israélienne » après leur disparition forcée à Gaza.

Violation directe de la convention sur le génocide

Les États-Unis ont annoncé qu'ils suspendaient leur soutien à l'UNRWA immédiatement après que la Cour internationale de justice de La Haye a rendu un arrêt provisoire très attendu ordonnant à Israël de mettre fin aux actes de génocide à Gaza.

La Cour internationale de justice a pris plusieurs mesures provisoires en attendant d'examiner l'ensemble du dossier présenté par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de violer la convention sur le génocide de 1948.

L'une des six mesures provisoires ordonnées par la Cour exige qu'Israël « prenne des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire dont la population a un besoin urgent ».

En vertu de la convention sur le génocide, les États ont le devoir de prévenir les actes de génocide.

En sanctionnant l'UNRWA, les États « punissent collectivement des millions de Palestiniens au moment le plus critique », a déclaré samedi Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies pour la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Ce faisant, a-t-elle ajouté, ces pays « violent très probablement leurs obligations au titre de la Convention sur le génocide ».

Elle a ajouté que la suppression du financement de l'UNRWA « défie ouvertement l'ordre de la Cour internationale de justice d'autoriser une aide humanitaire efficace « pour remédier aux conditions de vie défavorables des Palestiniens à Gaza » ».

« Cela entraînera des responsabilités juridiques – ou la disparition du système juridique international », a déclaré Mme Albanese.

Francis Boyle, premier avocat à avoir plaidé avec succès une affaire de génocide devant la Cour internationale de justice, a déclaré que les États allaient au-delà de l'aide et de la complicité à l'égard d'Israël en interrompant le financement de l'UNRWA.

M. Boyle a déclaré au journaliste Sam Husseini que « ces États violent désormais directement l'article 2(c) de la Convention sur le génocide : ‘Soumettre délibérément le groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle' ».

« Essayer d'éliminer complètement l'UNRWA »

« Israël a toujours détesté l'UNRWA », a déclaré Craig Mokhiber, ancien haut fonctionnaire de l'ONU, lors d'un entretien avec la journaliste Katie Halper.

« L'UNRWA représente une bouée de sauvetage qui les empêche de détruire totalement la vie civile à Gaza », explique Mokhiber, ce qui constitue « une menace pour le plan ethnonationaliste d'Israël pour le territoire occupé ».

Il a ajouté que les survivants du génocide à Gaza « compteront sur le bon fonctionnement de l'UNRWA. C'est ce qui fera la différence entre la vie et la mort aujourd'hui et pendant de nombreux jours, semaines et mois à venir ».

Comme l'a écrit l'universitaire Dalal Yassine dans The Electronic Intifada l'année dernière, « depuis des décennies, Israël et ses partisans aux États-Unis ont pris l'UNRWA pour cible ».

Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien, a demandé le démantèlement de l'UNRWA parce qu'il « perpétue le problème des réfugiés palestiniens ».

« L'administration Trump a adopté une rhétorique similaire et a cherché à modifier la définition d'un réfugié palestinien », a observé Yassine.

L'administration Biden a renouvelé le financement de l'UNRWA qui avait été supprimé par Trump, mais « a lié le financement à un certain nombre de questions liées à l'identité et aux droits nationaux du peuple palestinien », selon M. Yassine.

L'éminent auteur et historien palestinien Salman Abu Sitta a déclaré l'année dernière à l'Electronic Intifada que les États-Unis et Israël « essayaient d'éliminer complètement l'UNRWA en transférant ses activités à d'autres agences ».

« Cela signifie que les Palestiniens n'auront pas le droit de rentrer chez eux et qu'ils ne pourront que chercher de la nourriture et un abri ailleurs, loin de leur patrie », a-t-il ajouté.

L'UNRWA a reçu un coup de grâce potentiel, car 1,3 million de Palestiniens sont désormais concentrés à Rafah, le long de la frontière méridionale de Gaza avec l'Égypte. Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a exprimé sa « vive inquiétude » quant au fait qu'ils « pourraient être contraints de quitter Gaza » en cas d'escalade des hostilités dans cette zone, ce qui pourrait être imminent.

Signe d'une division croissante entre les pays européens concernant la campagne militaire d'Israël à Gaza, au moins deux États ont déclaré leur intention de continuer à financer l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Au lieu de sanctionner l'UNRWA, le gouvernement norvégien a réaffirmé son soutien au peuple palestinien par l'intermédiaire de l'agence.

« Nous devons faire la distinction entre ce que des individus ont pu faire et ce que l'UNRWA représente », a déclaré samedi le bureau de représentation de la Norvège auprès de l'Autorité palestinienne.

« Les dizaines de milliers d'employés de l'organisation à Gaza, en Cisjordanie et dans la région jouent un rôle crucial en distribuant de l'aide, en sauvant des vies et en préservant les besoins et les droits fondamentaux », a ajouté le bureau norvégien.

De même, le ministre irlandais des affaires étrangères a déclaré que le pays, qui a fourni 19,5 millions de dollars en 2023, « n'a pas l'intention de suspendre le financement du travail vital de l'UNRWA à Gaza ».

https://ujfp.org/les-allies-disrael-accelerent-le-genocide-en-gelant-les-fonds-de-lunrwa/

Voir aussi :

https://blogs.mediapart.fr/jacqueslancier/blog/290124/l-attaque-contre-l-unrwa-preuve-du-genocide-du-peuple-palestinien-par-israel

Israël accuse 12 des 13 000 membres de l'Unrwa, l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, d'avoir participé à l'assaut du Hamas le 7 Octobre. A cette occasion Israël réclame la suppression de l'agence afin de supprimer l'aide humanitaire au peuple palestinien.

Grosse semaine pour les assos qui font leur business dans les CRA !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cette année, les asso qui se font de la thune en collaborant à l'enfermement en CRA devront renouveler leurs candidatures pour continuer ce business. À Paris, les 3 principales d'entres elles ont eu le droit à une petite visite pour leur rappeler que dans les centres et en dehors on n'oublie pas ce qu'elles font, et que leur semblant d'engagement contre la loi raciste de darmanin ne trompe personne.

Ces derniers jours les sièges de la Cimade, de l'Assfam (Groupe SOS) et de France Terre d'Asile, tous situés à Paris, ont été joliment redécorés. Leurs devantures ont été taguées et des affiches y ont été collées. On pouvait y lire « l'État enferme, la Cimade collabore », « Assfam complice », « Feu aux CRA » ou encore « Ni à Olivet ni ailleurs, non à la collaboration dans les CRA » !

Ces trois asso, comme Forum réfugiés et Solidarité Mayotte, sont payées par l'État pour intervenir en centres de rétention administrative (CRA) auprès des retenu.e.s. Elles collaborent ainsi à la politique raciste du gouvernement. Elles méritaient donc, comme toutes les boites qui se font des thunes sur l'enfermement, une petite visite.

Une visite d'autant plus méritée qu'en 2024 l'état renouvelle son appel d'offre pour les associations en CRA. Lors de la dernière session en 2020, elles s'étaient partagées près de 24 millions d'euros. Ces asso ont donc le choix : soit elles continuent à servir de caution humanitaires dans les CRA, soit elles cessent d'y intervenir.

Après avoir critiqué et manifesté contre la loi Darmanin, vont-elles renoncer à travailler pour ce qui est le réel objectif de ce texte : enfermer et expulser toujours plus de personnes étrangères ? Ou finalement les millions d'euros versés par l'État pour leur « mission », vont-ils suffir à leur faire fermer leur gueule et continuer comme si de rien n'était ?

La réponse est facile à deviner. Nul doute que les asso ne manqueront pas d'arguments du type « on sert à aider les personnes enfermées », « si ce n'est pas nous ce sera une autre asso »... tout ça pour s'autopersuader que ce ne sont pas des charognards qui se paient sur le dos des retenu.e.s.

Pour la seule année 2024, les cinq associations en CRA vont se partager quelques 10 millions d'euros. Pour cette somme que font-elles ? Elle servent à apporter une « aide » juridique et administrative aux retenu.es, en leur expliquant leurs « droits », en faisant quelques demandes de mise en liberté ou en les aidant parfois à faire appel contre la décision prise par un juge des libertés et de la détention...

Bref, elles ne servent pas à grand chose. Et on ne les entend jamais ou presque pour dénoncer les violences policières (tabassage, mise à l'isolement, racisme...) et médicales (refus de soins, cachetonage...) qui ont lieu tous les jours dans les centres de rétention.

Les assos en CRA ?

C'est la Cimade, qui en 2023 a exercé son droit de retrait au CRA du Mesnil Amelot en raison de l'« aggravation des conditions de rétention » et des « expulsions illégales », mais qui au bout de deux mois a bien sagemment réintégré le centre.

C'est l'Assfam qui au CRA de Vincennes a tenté de cacher la mort de M. en mai 2023, après qu'il ait été tabassé par les flics. C'est aussi l'Assfam qui attend 15 jours, en septembre, pour évoquer la mort d'un autre retenu et ne juge pas bon d'informer les autres prisonniers. Un communiqué signé par une soixantaine de prisonniers dénonçait encore il y a quelque semaines le rôle de l'asso : « Assfam complice ».

C'est France Terre d'Asile, qu'on entend pas alors qu'au CRA de Plaisir les retenus racontent que des personnes enfermées gravement malades sont privées de soins, et qui a gagné le droit de collaborer au CRA tout neuf de olivet, un des 10 nouveaux annoncé par l'état.

Le mieux c'est de demander aux premier.e.s intéressé.e.s ce qu'ils et elles pensent de ces assos.

"Quand tu demandes un truc à l'Assfam, ils te répondent pas ils te prennent pour un débile."

"L'Assfam, ils sont trop bizarres, ils disent qu'ils sont là pour toi, qu'ils peuvent t'aider, mais en fait ils ne font rien, ils ne servent à rien. L'autre jour je leur ai demandé de téléphoner à mon assistante sociale et à l'association où j'étais hébergé avant d'arriver au CRA. Ils ont refusé. Nous on pense qu'ils sont là pour nous piéger."

"L'Assfam ils ne sont pas avec nous, ils sont du côté de la police" (en parlant de violences policières et du fait que ce n'est pas possible de demander de l'aide à l'assfam)

"La Cimade on dirait ils ont peur de la police. Quand ils m'ont donné la feuille pour la plainte, ils m'ont dit « dis à personne que tu vas faire un certificat pour porter plainte contre la police ».

De part leur présence, les associations cautionnent l'enfermement et collaborent à la politique raciste de l'état français. Tout ça pour quelques millions d'euros.

A bas l'enfermement et ceux qui en profitent !
Feu aux CRA !

Soirée de solidarité pour le Réseau d'Entraide Vérité et Justice !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'approche de la marche internationale annuelle le 16 mars 2024, contre les violences d'état et le racisme systémique, nous avons décidé de co-organiser, les Digitales et le Réseau d'Entraide Vérité et Justice, cette soirée de solidarité.

‼️ Soirée de solidarité pour le Réseau d'Entraide Vérité et Justice !

À l'approche de la marche internationale annuelle le 16 mars 2024, contre les violences d'état et le racisme systémique, nous avons décidé de co-organiser, les Digitales et le Réseau d'Entraide Vérité et Justice, cette soirée de solidarité.

🔗 Les revendications du réseau : https://www.cases-rebelles.org/les-revendications-du-reseau-dentraide-verite-et-justice/
🔗 Le communiqué et les réseaux sociaux du réseau d'entraide vérité et justice : https://linktr.ee/reseau_entraide_verite_justice

📍Venez nombreuxSES le 2 mars pour une grande soirée de solidarité ! Ça se déroule au Bathyscaphe, 9 rue de la Nouvelle France, Aubervilliers - à partir de 18H ! Accessible PMR. Au programme projection, cantine, info kiosque, concert, performances et DJ SET...