PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

S'opposer au massacre à Gaza ! Un point de vue anarchiste

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

(Le pdf est en bas de l'article)

S'opposer au massacre à Gaza !

C'est forcément limité d'écrire depuis ici un court article sur cette situation, mais le silence semble pire. On ressent le besoin de mettre des mots sur ce qu'il se passe, pour faire sortir les émotions. Aussi pour tenter de s'extraire un peu de la propagande médiatique et étatique. Même si les mots ne suffiront jamais à faire face à cette violence profondément injuste qui s'abat sur une population entière. Plus de 2 millions de personnes, coupables d'être parquées dans cette prison à ciel ouvert et de ne pas vouloir (et même pouvoir) en sortir. Et pour aller où ?

La situation actuelle horrible est une des étapes d'un processus colonial d'écrasement organisé depuis plus de 75ans dans cette région. Le gouvernement d'Israël en est aujourd'hui l'acteur au premier plan, mais il ne doit pas nous faire oublier la participation et la responsabilité historique et actuelle de nombreuses puissances occidentales dans cette situation invivable. De l'administration britannique qui « cède » la Palestine (qu'elle s'est appropriée 30 ans plus tôt) pour la création de l'État d'Israël en 1947, jusqu'aux États-Unis qui est son fidèle soutien. En passant par la France qui, hier comme aujourd'hui, a les mains pleines du sang des juif.ve.s exterminé.e.s (pendant la collaboration de Vichy) et des palestinien.ne.s massacré.e.s (par son soutien historique à l'État d'Israël et sa vente d'armes).

La situation à Gaza est une des faces visibles de l'iceberg, mais la violence coloniale s'exerce quotidiennement dans l'entièreté du territoire dominé par l'État Israëlien (y compris en Cisjordanie). Expropriations, exploitation des ressources et des humains, humiliations, arrestations, bombardements, rafles, tortures, assassinats, la liste est interminable.
Et cette violence extrême, présentée maintenant comme une « réponse légitime » n'a pas commencé après les attaques du 7 octobre, loin de là.

Les résistances déterminées de la population, en lutte face à ces injustices, sont depuis toujours systématiquement réprimées par l'armée israëlienne de Tsahal. La contestation du régime colonial côté Palestinien est chaque fois écrasée dans le sang. Sans que cela ne les excuse, on doit aussi prendre en compte cette réalité quand on regarde les atrocités commises sur la population Israëlienne le 7 octobre.

De la même manière on ne peut pas regarder ce qu'il se passe dans cette région comme une guerre à armes égales entre deux armées qui s'affronteraient. Malgré le soutien qu'ils reçoivent respectivement d'autres États, la force militaire et politique du Hamas n'a rien à voir avec celle de l'État d'Israël. Cela ne le rend pas moins dangereux pour autant. L'organisation vise à l'indépendance de la Palestine pour y imposer son projet totalitaire de domination militaire, politique et religieuse. C'est une pourriture toxique qui cherche à aspirer les résistances diverses et la colère des populations, en se présentant comme la seule voie existante et possible.

On nous martèle cette histoire mensongère de camps homogènes, des populations entières qui seraient unies derrière le Hamas d'un côté, et le gouvernement d'Israël d'autre part. Des raccourcis qui opposeraient les juif.ve.s aux musulman.e.s, dans un soit-disant « choc de civilisation ».

Mais il n'y a pas une position commune pour « les juif.ve.s » pas plus que pour « les musulman.e.s ». De la même manière, l'équation « Juif = Israëlien = blanc = islamophobe » et « Palestinien = Musulman = non-blanc = antisémite » sont fausses et ont des conséquences graves. Ces visions binaires et racistes cherchent à gommer les réalités différentes et les contradictions politiques profondes, les intérêts divergents et les luttes qui traversent ces prétendus « camps ». Et cette manipulation de l'opinion est une vieille recette bien connue des politiciens guerriers pour asseoir leur pouvoir et forcer une unité nationale face à un ennemi commun.

Ces discours sont puissants et fonctionnent malheureusement très bien. Ils viennent s'appuyer sur des violences et des vécus de racisme bien réels, des traumatismes et des peurs, et rendent difficile et marginal leurs refus.

Comment ne pas adhérer à une haine de l'Autre quand on nous le présente comme responsable de toutes nos souffrances ? Comment ne pas adhérer à l'idée d'un État pour nous protéger quand c'est la seule solution qu'on nous vend pour en finir avec les horreurs passées et actuelles ?

Des paroles et des actes parviennent malgré tout à refuser ces logiques. Comme il y a peu de temps, où des contestations multiples se confrontaient aux pouvoirs en place de chaque côté du mur. Que des Israëlien.ne.s aussi s'engagent dans la lutte contre le colonialisme et contre leur gouvernement d'extrême-droite. Que des solidarités arrivent à se tisser par delà le nationalisme et le racisme, comme ces manifestations de femmes Israéliennes et Palestiniennes qui, tout début octobre, prenaient encore la rue ensemble pour exiger la paix. Sans parler de tout ce qui nous échappe depuis ici, mais qui existe, volontairement invisibilisé par les tenants du pouvoir et leurs relais.

La violence coloniale de l'État d'Israël a des particularités qu'on ne peut oublier quand on veut s'y attaquer. Les parallèles qui sont parfois faits ici avec la colonisation française en Algérie ont leurs limites. L'histoire de la création d'Israël est complexe, et ne peut se résoudre par une injonction à ce que les Israëlien.ne.s rentrent « chez eux ». Contrairement aux colons Français, il n'y a pas pour tout.e.s de territoire de base où retourner. La persécution et l'instrumentalisation des juif.ve.s, qui existe à travers le monde depuis des centaines d'années, ne peut pas justifier la création d'un État colonial en Palestine, mais elle ne peut pas non plus être effacée.

En Palestine comme ailleurs, le problème n'est pas le fait d'être « originaire » ou pas de la région où l'on vit, mais la domination de certaines personnes sur d'autres. Le problème c'est le fait que des États et leurs dirigeants s'approprient des territoires qu'ils pillent, que des populations soient exploitées pour l'économie capitaliste, que des modes de vies soient imposés, que des personnes en déshumanisent d'autres pour justifier de les écraser.

La destruction des États, dont celui d'Israël, est une nécessité pour viser un monde plus désirable. Et s'attaquer en parallèle au capitalisme et à tous les systèmes qui permettent l'exploitation et la domination.

Ces belles idées paraissent bien décalées face à la violence des bombes. Comment alors agir concrètement aujourd'hui, depuis ici ? Comment se solidariser de personnes qui luttent aussi pour leur survie ? Il n'y a malheureusement pas de réponse toute faite. Mais il nous faut commencer par dépasser l'immobilisme et la sidération face aux horreurs qui se noient dans le flux d'informations.

Ne rien attendre des États qui agissent selon des intérêts qui ne seront jamais les nôtres.
Attaquer les institutions et les entreprises qui profitent de cette situation.
S'opposer aux discours et aux actes racistes qui se répandent, qu'ils visent les juif.ve.s, les musulman.e.s ou toutes autres personnes.
Saboter la propagande et l'ambiance militariste qui prépare nos esprits et nos corps à la guerre ici.
Faire exister une critique des États, des nations, des frontières et de tous les moteurs des massacres passés et à venir.
Et se solidariser d'autres personnes en lutte, à Gaza comme ailleurs, qui essaient de ne pas renforcer ces logiques !

Texte paru dans le journal Pikante à Toulouse, début avril 2024. Contact : pikante(a)riseup.net

Le tract au format pdf :

Six mois de génocide et le monde se tait !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Six mois que cette tuerie est perpétrée avec la complicité des gouvernements occidentaux et la connivence de nos médias. Six mois qu'une immonde puissance coloniale tente d'éradiquer un peuple et amoncelle les cadavres. En six mois, plus de 33000 humains (auxquels il faudrait rajouter plus de 10000 disparu.es), dont près de la moitié d'enfants, ont été assassinés avec des armes fournies par nos prétendues démocraties.

« Six mois que cette tuerie est perpétrée avec la complicité des gouvernements occidentaux et la connivence de nos médias. Six mois qu'une immonde puissance coloniale tente d'éradiquer un peuple et amoncelle les cadavres. En six mois, plus de 33000 humains (auxquels il faudrait rajouter plus de 10000 disparu.es), dont près de la moitié d'enfants, ont été assassinés avec des armes fournies par nos prétendues démocraties.

Hypocrisie criminelle à tous les étages ! À celles et ceux qui n'ont pas renoncé à leur humanité, il reste la nausée, le chagrin, le cri, les pleurs … et l'humour noir. »

Rudi Barnet

L'UJFP reprend totalement ces propos de Rudi Barnet.

Le sionisme montre qu'il est une entreprise guerrière. Il a prémédité et réalisé le nettoyage ethnique de 1948 (la Nakba). Israël est un État d'apartheid qui multiplie les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité envers les Palestinien.nes. La population est quotidiennement agressée par les colons et l'armée. Cette brutalité s'accompagne d'une accélération de la colonisation en Cisjordanie. Les exécutions sommaires et les arrestations se multiplient. Le nombre de prisonniers palestiniens a explosé et ils subissent un traitement inhumain. Marwan Barghouti a été sévèrement battu en prison.

Gaza est une prison bouclée par terre, par air et par mer depuis 2007. Les Gazaouis se font tirer dessus comme des lapins par les soldats israéliens, qui jouent à viser les genoux.

Depuis plus de six mois, un génocide est en cours à Gaza. La plupart des dirigeants israéliens théorisent le fait qu'il est légitime de tuer les femmes et les enfants au nom d'une prétendue lutte contre le « terrorisme ».

Au vu et su de tout le monde, la famine est organisée à Gaza. L'occupant assassine sept membres de World Central Kitchen, souvent citoyens de pays « amis » d'Israël pour bien signifier que « tout est permis », qu'il est le seul maître et que rien ne s'opposera à l'organisation de cette famine. L'occupant tire à l'arme lourde sur des réfugié.es venu.es chercher de la nourriture ou tentant de repartir vers les lieux dévastés qu'ils ont dû fuir. Les camions d'aide humanitaire sont bloqués à l'entrée de Gaza par des manifestants d'extrême droite et par l'armée. Utiliser la famine comme arme de guerre constitue un nouveau crime contre l'humanité.

Les Gazaouis témoignent tous les jours de la violence gratuite, de la cruauté dont ils sont victimes. « Il y a une différence entre un tueur qui tue sa victime et un tueur qui pratique le meurtre comme s'il s'agissait d'un art ou d'un passe-temps. Ils tuent de plusieurs façons, ils stimulent leur passion pour découvrir de nouvelles façons de tuer ».

Ce génocide est la conséquence du colonialisme de peuplement à l'œuvre depuis 1948. Le but du sionisme a toujours été « un maximum de territoire et un minimum d'Arabes ».

Au nom de la mémoire juive, l'UJFP affirme que nier ce qui est en cours, c'est du négationnisme. Le sionisme, une fois de plus, bouleverse les identités juives dans un retournement inacceptable de notre histoire et de nos valeurs.

En France, de nombreux partis politiques, personnalités, médias ou artistes, reprennent le discours des bourreaux qui osent se présenter en victimes. Et le gouvernement poursuit sa politique de répression à l'encontre du mouvement de soutien aux droits du peuple palestinien.

Israël bombarde une ambassade iranienne à Damas. L'Iran riposte. Et aussitôt, le monde « civilisé », dirigeants des régimes féodaux arabes compris, vole au secours des dirigeants israéliens. Ceux-ci ont toujours voulu détourner l'attention et ils essaient d'internationaliser la guerre qu'ils mènent contre le peuple palestinien.

L'UJFP réaffirme sa solidarité totale avec la population de Gaza. Elle continuera inlassablement à populariser les témoignages, à secourir la population, à dénoncer les assassins et leurs complices.

En Palestine, on dit souvent : « vivre c'est résister ». Gaza vit toujours et la résistance de la Palestine n'est pas vaincue.

En 1938, à la conférence d'Évian, la communauté internationale avait abandonné les Juifs qui fuyaient la barbarie nazie. L'histoire ne doit pas bégayer. L'UJFP appelle à ne pas abandonner Gaza et à arrêter la folie meurtrière de l'armée israélienne : cessez le feu immédiat, boycott des institutions israéliennes (participation aux Jeux Olympiques et à l'Eurovision), arrêt de l'exportation d'armes, jugement des criminels de guerre.

La Coordination nationale de l'UJFP, le 16 avril 2024

https://ujfp.org/six-mois-de-genocide-et-le-monde-se-tait/

De la mer au Jourdain, l'égalité des droits

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'heure où ces lignes sont écrites, il y a plus de 40 000 morts ou disparus à Gaza. C'est l'équivalent de 1 300 000 morts en France. Plus personne ne peut nier, malgré le matraquage médiatique et malgré la complicité du pseudo « arc républicain », qu'on a affaire à un génocide.

La barbarie

En Israël, les barrières morales se sont écroulées. Les Israéliens se vivent en victimes et pas en bourreaux. Tous les dirigeants israéliens ont théorisé l'idée qu'il était légitime de tuer tout le monde, y compris les femmes et les enfants. La Cour Internationale de Justice a cité nommément le président Isaac Herzog (issu du parti travailliste), le ministre Yoav Galant (célèbre pour avoir traité les Palestiniens d'animaux humains) ou Amichay Eliyahu qui proposait de lancer une bombe nucléaire sur Gaza.

Les actes cruels se sont multipliés. Bébés laissés à l'abandon dans des hôpitaux détruits, blocage des camions apportant une aide alimentaire, mitraillage (avec des tanks) d'une foule affamée se précipitant sur un camion de vivres (119 morts, 700 blessés). L'occupant organise la famine et torture les prisonniers. Il n'y a plus de limite.

En France aussi, les supporters d'Israël ont perdu toute limite : « Si les Gazaouis sont d'accord avec le Hamas, alors il n'y a pas de dommages collatéraux. On a à faire à des sauvages, qui ont dévoilé leur vrai visage. » C'est Michel Boudjenah.

Il n'y a pas non plus de limite en Cisjordanie ou à Jérusalem Est. Les colons et l'armée multiplient ensemble les attaques contre la population civile, les expropriations, les destructions de biens, les pogroms. Le programme du sionisme a toujours été « un maximum de territoires et un minimum d'Arabes ».

Du côté de l'aile la plus fasciste du gouvernement israélien, le programme est simple : tuer ou expulser, provoquer une nouvelle Nakba (comme en 1948).

La Communauté internationale au secours des génocidaires.
Les pays occidentaux et arabes portent une responsabilité majeure. Les États-Unis bien sûr qui arrosent les assassins de dollars et d'armes meurtrières. Biden s'est tiré une balle dans le pied en se coupant d'une partie importante de son électorat. Nétanyahou n'a plus qu'à attendre tranquillement le retour de Trump et de ses alliés, les Chrétiens sionistes (qui sont des antisémites avérés).

Les dirigeants arabes, malgré leur opinion publique très sensible à la cause palestinienne, sont restés des collabos. Ils n'ont pas utilisé l'arme du pétrole. Ils ont maintenu les relations diplomatiques avec Israël. Ils laissent faire les pires massacres, se contentant de quémander à l'occupant le droit de larguer quelques colis par avion, comme on jette de la nourriture aux chiens.

Les dictatures du Golfe rêvent de ramasser la mise en cas de cessez-le-feu, en installant leur homme, Mohammed Dahlan, à la tête de Gaza. Ce combattant de la Première Intifada est devenu un mafieux lors de son retour à Gaza en 1994. C'est lui qui a lancé une tentative de coup d'État contre le Hamas en 2007. Il s'est enfui, vit à Dubaï et rêve de revenir, les poches bourrées de dollars, au pouvoir.

Dans l'Union Européenne, il y a certes des pays qui se sont un peu distingués de l'unanimisme pro-israélien : l'Espagne, l'Irlande, la Belgique. D'autres ont fait du zèle. Le Premier ministre suédois a fait un superbe lapsus : « Israël a le droit de commettre un génocide … euh de se défendre ».

En Allemagne et en France, les manifestations pour la Palestine ont été interdites. Les chefs d'État ont multiplié les déclarations, Macron allant jusqu'à proposer d'engager l'armée française contre le Hamas. Les militants (souvent arabes) sont poursuivis pour « apologie du terrorisme » dès qu'ils ne reprennent pas le discours dominant. Les médias martèlent la version officielle sur le pauvre peuple israélien traîtreusement attaqué.

La destruction du droit international

L'Occident avait beau jeu de dénoncer des pays comme la Russie, l'Iran, la Chine décrits comme d'affreuses dictatures. Le soutien occidental à un régime qui assume de tout détruire, d'assassiner méthodiquement des familles entières et de mitrailler des foules affamées les discrédite totalement. Toutes les valeurs que cet Occident était censé représenter (la démocratie, le droit des peuples …) ont été piétinées. Israël a détruit tout ce qui restait du droit international tel qu'il était censé exister depuis 1945. L'impunité, la cécité volontaire vis-à-vis du rouleau compresseur colonial, le silence devant les pogroms perpétrés par les colons et l'armée, la surdité devant les appels au meurtre des dirigeants israéliens, tout ceci ramène la planète à la loi de la jungle. Il n'y a plus ni règle, ni droit. L'ONU et la Justice internationale n'ont aucun pouvoir. Les soudards sont partout.

Au passage, cette guerre détruit aussi les mémoires du judaïsme, de l'antisémitisme et du génocide nazi. Désormais, systématiquement les racistes et l'extrême droite attaquent ceux qui défendent les droits du peuple palestinien en les accusant d'être des antisémites.

La fable des deux États, Comment en sortir ?

Lors de notre séjour à Gaza en 2016, nous avions systématiquement interrogé tous nos interlocuteurs : « un État ou deux États » ? Les rares qui se prononçaient pour deux États nous disaient : « ce n'est pas la justice mais le monde est mauvais. Ils vont nous donner un arpent de désert, ils appelleront ça État palestinien et nous serons tellement faibles que nous serons obligés d'accepter » . Nous leur avons demandé : « et les réfugiés » ? La réponse a été unanime : « Le droit au retour, c'est non négociable. Donc bien sûr deux États, ça ne peut être qu'une étape ».

En 2007, nous sommes reçus par le maire (de l'époque) de Béthléem, Victor Batarseh (FPLP). Il défend la position de son parti (qui est la position historique de l'OLP avant 1988) pour un seul État laïque et démocratique. « Nous ne sommes pas des extrémistes. Si le Fatah arrive à obtenir un État palestinien sur les 22% de la Palestine historique occupés depuis 1967, nous l'accepterons comme étape transitoire ». Il ouvre alors de façon très théâtrale la fenêtre de la mairie de Béthléem. Il y avait autrefois une grande forêt entre Béthléem et Jérusalem. Elle a été rasée. La colonie de Har Homa fondée en 1997 compte des dizaines de milliers d'habitants et ses grands immeubles arrivent tout près de la mairie. Le maire nous demande : « l'État palestinien, vous le mettez où ? ».

Le Monde Diplomatique avait publié autrefois une carte de « l'archipel palestinien ». Ce n'est même plus un archipel. La Cisjordanie est un confetti sans aucune unité et Gaza est à la fois un champ de ruines et un grand cimetière. La pseudo opposition entre Nétanyahou qui veut annexer et expulser et ses soutiens occidentaux qui prétendent soutenir « la solution à deux États » est un leurre qui permet au rouleau compresseur d'avancer. Pour l'arrêter, il faut sanctionner les génocidaires.

Oslo a été une gigantesque supercherie. La seule chose qui a été signée, cela a été la « coopération sécuritaire », c'est-à-dire l'obligation pour l'occupé d'assurer la sécurité de l'occupant. L'Autorité palestinienne était condamnée dès le départ à « collaborer ». L'État palestinien, la fin de la colonisation, la libération des prisonniers ou le retour des réfugiés, on en a parlé et Israël n'a rien signé.

En finir avec les nettoyages ethniques

Avant d'aboutir au fascisme décomplexé, le sionisme a été au départ une théorie de la séparation proclamant que Juifs et non Juifs ne peuvent pas vivre ensemble, ni dans le pays d'origine, ni dans le futur État juif. Cette idéologie a produit le colonialisme de remplacement et la folie meurtrière de l'État juif ethniquement pur.

Aucune paix juste ne sera possible avec le maintien de l'État juif et de toutes les institutions racistes qu'il a créées, ce qui signifie la fin du sionisme.

Les Palestiniens ne réclament pas un État, deux États ou 36 États. Ils demandent juste qu'on leur applique le droit international (qu'il faut distinguer de l'ONU. L'ONU a violé ce droit à plusieurs reprises en 1947-49).

Ce droit, c'est :

• la liberté : fin de l'occupation , de la colonisation, fin du blocus de Gaza, destruction du Mur, libération des prisonniers
• l'égalité des droits politiques et économiques pour tous les habitants de la région, quelles que soient leurs origines, leurs identités réelles ou supposées, leur religion ou leur non religion.
• La justice : le crime fondateur de cette guerre étant l'expulsion préméditée du peuple palestinien de son pays, c'est le droit au retour des réfugiés. Il faudra aussi juger les criminels de guerre.
Quand ces points qui constituent un droit théoriquement garanti seront acceptés, la négociation décidera de la forme étatique future. Les Palestiniens et les Juifs israéliens seront mélangés d'une façon telle que la séparation n'aura pas de sens.

Bien sûr, c'est difficile. Le mur et le blocus de Gaza font que les populations ne se voient plus. Et sans sanctions, le front intérieur ne se fissurera pas dans la population juive israélienne qui jouit du privilège colonial. Avec des sanctions, les Israéliens comprendront que la garantie "qu'ils ne soient pas jetés à la mer", c'est la fin de l'apartheid et pas son maintien.

Certains, dans le mouvement de solidarité pour les droits du peuple palestinien rêvent d'une situation « à l'algérienne », c'est-à-dire du départ de la grande majorité des Juifs israéliens comme ça avait été le cas pour les Pieds Noirs. Ils ont tort. On ne réparera pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage ethnique.

« Vivre ensemble dans l'égalité des droits », il n'y a pas d'alternative non barbare, ni là-bas, ni ici.

De la mer au Jourdain, l'égalité des droits !

Pierre Stambul

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4129

Rabasse, le nouveau site du réseau Mutu en Franche-Comté

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une rabasse, en Franche-Comté, c'est une averse soudaine. Rabasse, c'est aussi un site collectif, participatif d'infos militantes ancré dans les luttes anti-autoritaires du Doubs, du Jura, du Territoire de Belfort et de la Haute-Saône. Comme Dijoncter, Rebellyon ou Manif-Est et une vingtaine d'autres sites en France, Suisse et Belgique, Rabasse fait partie du réseau Mutu.

Rabasse, qu'est-ce que c'est ?

Rabasse, c'est un site participatif : les articles sont proposées par une pluie de contributeurs et de contributrices composée des individu·es et des collectifs elleux-mêmes. À la manière des autres sites du réseau Mutu, Rabasse se propose de fonctionner comme une caisse de résonnance des luttes et des résistances franc-comtoises en mettant à leur disposition un agenda participatif et un espace où chacun·e peut publier infos, témoignages, réflexions et analyses dans une perspective anticapitaliste et antiautoritaire.

Rabasse, qu'est-ce que ce n'est pas ?

Rabasse, ce n'est pas un porte-voix pour les partis politiques ou les organisations centralisées qui bénéficient déjà de canaux de diffusion. Nous pensons qu'il est important de faire entendre largement d'autres voix que celles des partis politiques ou de la presse dominante, d'ouvrir des lignes de fuite entre les prés carrés des réseaux sociaux et autres plateformes propriétaires, avides de données et promptes à la surveillance et à la censure.
Nous ne sommes pas non-plus professionel·les des médias, notre collectif fonctionne de manière autonome et horizontale et nos décisions sont prises par consentement.
Et puis, vous l'aurez compris, Rabasse n'est pas la propriété d'un collectif, mais de toutes celles et ceux avec qui nous partageons le désir d'un monde débarrassé de toutes les dominations !

Mais c'est quoi le but ?

Rabasse souhaite participer à la consolidation d'un tissu alternatif et militant franc-comtois en mettant à la disposition de celles et ceux qui le font vivre un espace qui permet d'échanger, de créer des perspectives de rencontres, de lancer des pistes de réflexions et de critiques sur ce qui est en train de se faire en Franche-Comté et ailleurs.

Qui peut publier dans Rabasse ?

Rabasse est un site participatif, c'est-à-dire que la publication est ouverte à toutes et tous. La publication est pensée comme un travail collectif, impliquant parfois des demandes de modifications. Si elle le souhaite, la personne peut être accompagnée pour ces modifications. Une fois validé par les modérateur·ices, le texte est mis en ligne. Pour être accompagné·e dans vos premières publications, consultez cet article qui explique comment s'inscrire et publier.
À noter que nous luttons contre toutes les formes de dominations : la modération n'acceptera donc pas les contributions qui favoriseraient un système de domination quel qu'il soit.

Et à quoi ça ressemble ?

Le site comporte un agenda participatif et cinq grandes rubriques :

  • Ailleurs : infos d'ailleurs, hors Franche-Comté, et articles à lire ailleurs, hors Rabasse
  • Analyses et réflexions : articles d'analyse ou de réflexion, approfondis ou non, sur des luttes présentes ou passée
  • Expressions et récits : dessins, poèmes, témoignages, sons, directement politiques ou non
  • Infos locales : articles d'infos franc-comtoises, pouvant se retrouver aussi dans l'agenda. À l'exception des évènements de soutien, l'agenda ne comportera que des évènements non-lucratifs et non-commerciaux.
  • Ressources et tutos : infos sur les bons plans en Franche-Comté et guides pratiques

Il est également possible d'effectuer une recherche sur le site via une thématique (lutte des classes, antinucléaire, féminismes, antiracisme...), un lieu (Jura, Doubs, Territoire de Belfort, Haute-Saône) ou un collectif

Et maintenant, que s'abatte la pluie !
Bonne écriture !

Découvrez Rabasse sur https://rabasse.info/

1er mai 2024 : 14h République

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cette année, comme souvent, le parcours de la manif est un République - Nation. Mais cette année, il y a aussi les JO, et le souvenir de la réforme des retraites de l'année dernière, des lois « immigration », « logement »,... bref, de quoi aller dans la rue. Voici les différents rendez-vous qu'on a vu. Les infos s'ajouteront peut être au fur et à mesure.

En plus de l'appel intersyndical 1er mai : paix et justice sociale pour les travailleurs en Ile-de-France et dans le monde !

voici quelques appels et rendez-vous pour des cortèges.

<style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }
<style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }
  • 11h cortège inter-squat et anti-JO : squat de la Trotteuse à Pantin (11 rue Charles Naudier) pour rejoindre la manif libertaire
  • 12h place des fêtes, 1er mai libertaire
  • 14h République : cortège féministe rdv devant Intersport
Si vous vous faites interpeller, retenez le nom d'un-e des avocat-es :
Servane MEYNIARD, Marie MILLY, Alice BECKER, Laure BARBÉ, barreau de Paris.
Si un-e proche se fait interpeller, contacter le 0752957111 ou stoprepression@riseup.net
Les frais d'avocat-es sont pris en charge par la caisse collective
En garde à vue, tu as le droit de : désigner un-e avocat-e, demander un interprète, voir un médecin, garder le silence. Rien ne t'oblige à signer les PV. Refuser de donner ton code PIN, ta signalétique, ton ADN peut être un délit, mais ça permet aussi de se protéger soi-même et ses proches.