Encore et encore

Le 14/09, Jallal un jeune homme soudanais qui survivait sur un campement à Calais est décédé sur l'autoroute à hauteur de Bierne. Il a été percuté par une voiture. Un rassemblement a eu lieu le 16 au parc Richelieu de Calais.
Le 26/09, une jeune femme érythréenne a été retrouvée morte sur la plage de Blériot. Elle aurait été piétinée dans la panique d'un départ en bateau. Le 27, un rassemblement a réuni une centaine de personnes désabusées.
Le 30/09, un jeune homme a été percuté par un train dans le quartier du Beaumarais.
Le même jour, un homme aurait été retrouvé mort dans le canal à Loon plage.

Mobilisation devant la sous-pref

Le 27, six des huit familles en exil qui se trouvaient à la rue avec des enfants en bas âge après de nombreux appels au 115 se sont assises devant la sous-pref accompagnées par des soutiens pour dénoncer l'absence de solution d'hébergement.
Sous la pression, une solution a été trouvée après 22h.

Nombre record de traversées

Malgré le durcissement des conditions d'asile en UK, ce sont des centaines de personnes qui tentent de traverser la Manche tous les jours. Le samedi 2 septembre, 872 personnes sont arrivées au Royaume-Uni. C'est un record en 2023. Le nombre de personnes exilées arrivées en UK cet été est cependant en baisse par rapport à l'année dernière.
Entre les systèmes de surveillance ultra présents, les keufs qui sont partout le long du littoral et les risques liés à la mer (collision avec des gros bateaux, vagues de plusieurs mètres, vents changeants, températures très froides), les personnes qui traversent prennent de plus en plus de risques. À quand le ferry pour toustes ? Liberté de circulation !

Drones

La préfecture a annoncé l'utilisation de drones pour renforcer le dispositif de sauvetage en mer mais aussi (et surtout !!) pour empêcher les tentatives de passages. Ce sont jusqu'à 76 caméras qui vont surveiller le littoral par les airs (drones, avion, hélicoptères). Ces caméras peuvent surveiller une bande côtière allant jusqu'à 5 kilomètres à l'intérieur des terres.

CRA ni ici ni ailleurs

En réponse à l'annonce du gouvernement d'ouvrir un nouveau Centre de Rétention Administrative à la frontière franco-britannique, de nombreuses actions ont eu lieu mi-septembre.

• Une cinquante de personnes ont fait un parloir sauvage au CRA de Coquelles en soutien aux personnes enfermées.
• Plusieurs banderoles ont été déployées sur des ponts de l'autoroute A16.
• À Lille, la vitrine du siège de Vinci Immobilier (entreprise qui se fait du fric sur la construction de lieux d'enfermement) a été taguée.
• Le 17/09, plus de 200 personnes ont manifesté contre les CRA dans les rues de Calais. Des tracts dénonçant le projet de construction d'un nouveau CRA sur le littoral ont été diffusés.

Squat Frédéric Sauvage

L'appel des « propriétaires » du squat pour contester la décision du tribunal qui a accordé (en oct 2022) trois ans avant l'expulsion devait se tenir le 18/09. La juge s'est estimée incompétente et a demandé un report d'audience en mars 2024 en assemblée collégiale.

Manif du 23 septembre

Calais a répondu à l'appel national à manifester pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques. Ces revendications résonnent très fortement à Calais où la mairie et le RN tentent d'opposer les plus précaires entre elleux selon leurs origines.

Depuis quelques années, la propagande israélienne prétend qu'il n'y a plus de « conflit israélo-palestinien », que l'armée israélienne a soumis la population palestinienne, que leur supériorité militaire garantit leur sécurité, et les gouvernements occidentaux font semblant d'y croire.

Pris par surprise hier matin par le Hamas et la résistance palestinienne, les gouvernements occidentaux n'ont pas eu le temps de mettre à jour les communiqués qu'ils publient toujours dans ce genre de situation. Ils condamnent les actions « terroristes », rappellent le droit d'Israël de se défendre, et appellent à la fin de la violence de la part des Palestiniens.

L'absurdité de ces communiqués résulte du fait qu'ils ne se concentrent que sur les événements de ces dernières heures. Pourtant, pour comprendre la situation en Palestine en général et à Gaza en particulier, il faut se rappeler que la plupart des Palestinien.nes de Gaza sont les descendant.es des réfugié.es de la guerre de 1948. L'ONU leur a donné le droit de retourner chez eux, à l'intérieur des frontières actuelles de l'État d'Israël qui le leur refuse. Il faut se rappeler que depuis des dizaines d'années, Israël ne respecte pas le droit international et continue à coloniser, réprimer, ségréger et bafouer le droit à l'autodétermination du peuple palestinien. Il faut se rappeler que les Palestinien.nes de Gaza sont sous un blocus illégal et condamné, mais sans effet, depuis 17 ans. Enfin, il faut aussi rappeler que depuis un an, le gouvernement israélien d'extrême droite ne négocie rien avec les Palestinien.nes. Il ne fait qu'utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi les soumettre, et détourner l'attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué.

Depuis le début de l'année, les assassinats de Palestinien.nes se sont multipliés (plus de 230, un chiffre largement supérieur à celui des 10 dernières années), de même que les expulsions relevant du nettoyage ethnique, les incarcérations, notamment sans procès, y compris d'un nombre d'enfants sans précédent, et la rétention des corps de Palestiniens assassinés. Ces pratiques étatiques s'accompagnent d'un chèque en blanc donné aux colons israéliens qui, eux aussi, attaquent des villages palestiniens de Cisjordanie dans de véritables pogroms, mais aussi des sites religieux musulmans et chrétiens, causant des morts et des destructions, encouragés par des ministres d'extrême droite.

Contrairement à ce qu'espéraient ces pyromanes, l'humiliation quotidienne des Palestinien.nes ne leur a pas fait baisser la tête. Au contraire, elle a alimenté leur colère, et les a poussés à reprendre les armes, une tactique qui avait pourtant été abandonnée pendant des années. Ce tournant a débuté par le retour de groupes armés en Cisjordanie en 2022, et on voit maintenant la résistance palestinienne à Gaza infliger à l'armée et au gouvernement israéliens la pire débâcle de son histoire.

Il n'y a pas de guerre propre, nous condamnons tous les crimes de guerre, et nous savons qu'une telle attaque va malheureusement causer des centaines de victimes civiles israéliennes, alors que des civils et des militaires israéliens seraient déjà détenus à Gaza. Nous savons aussi que le gouvernement israélien ne connaît pour l'instant pas d'autre stratégie que de répondre par des bombardements et causer d'autres pertes humaines, palestiniennes, qui se comptent aussi déjà par centaines. Il est également possible que des forces armées de pays voisins interviennent, risquant ainsi de mettre toute la région à feu et à sang.

N'oublions pas que les pertes civiles n'ont qu'un seul responsable : la colonisation israélienne et la violence qu'elle produit. C'est donc là que la communauté internationale doit agir et faire pression sur l'État israélien pour qu'il change enfin de logiciel et cesse d'ajouter des morts aux morts. En plus des arguments humanitaires, la journée d'hier devrait achever de convaincre que la stratégie d'Israël, depuis 70 ans, ne fonctionne pas. Les Palestinien.nes se battront tant qu'ils subiront l'injustice. C'est donc aussi par pragmatisme qu'Israël doit chercher une solution pérenne et prendre la voie du droit international : lever le blocus sur Gaza, évacuer les territoires occupés, laisser les réfugié.es retourner chez elles et eux, et mettre fin à la situation d'apartheid en accordant la pleine égalité à tou.tes ses habitant.es. Sans ces mesures de bon sens, la succession de massacres ne va faire que continuer.

Si nos gouvernements se refusent à de telles pressions, c'est à nous de faire pression sur eux, pour leur faire entendre raison, et exiger la fin de l'impunité pour Israël. Il est encore temps d'éviter un bain de sang, et les populations du monde entier doivent faire pression sur leurs gouvernements pour qu'ils fassent cesser l'opération militaire entreprise par le gouvernement de Netanyahou humilié par le Hamas, et le ramène à la table des négociations. C'est ainsi que le tournant actuel pourrait débloquer la situation et déboucher, enfin, sur une paix juste en Palestine.

Le Hamas et des mouvements de la résistance palestinienne ont lancé une opération d'envergure samedi sur le territoire israélien. Les attaques contre les civils sont injustifiables et inacceptables au regard du droit international.

Depuis plus de 15 ans, l'État d'Israël exerce un blocus inhumain qui enferme plus de deux millions d'habitants de Gaza. Depuis des décennies, le gouvernement israélien bafoue le droit international en poursuivant la colonisation et l'occupation, en refusant le droit au retour des réfugiés et le droit à l'autodétermination du peuple palestinien, sans réaction ni sanctions de la communauté internationale !

La réaction du gouvernement israélien, qui appelle à une guerre totale, risque de tourner au massacre à Gaza, à Jérusalem, en Cisjordanie et d'embraser la région.

Nous demandons aux autorités françaises et européennes de s'opposer aux opérations militaires contre la population palestinienne, notamment celles sur la bande de Gaza. Il est plus qu'urgent que des mesures concrètes soient prises pour la protection du peuple palestinien.

Nous appelons à des rassemblements dans toute la France pour soutenir le peuple palestinien.

À Paris, rassemblement le jeudi 12 octobre de 18h30 à 20h30 place de la République.

Le collectif « Rencontres politiques » regroupe des militant.es engagé.es dans des luttes et organisations diverses (écologistes, syndicales, anti-impérialistes, etc.). Nous nous sommes réuni.es autour de l'idée évidente que notre capacité à agir et à peser dans les rapports de force dépend du partage d'expérience entre nos différentes luttes. Par conséquent, depuis plus d'an, nous invitons des collectifs, des associations, des organisations politiques et syndicales ou toute personne (militante ou non) intéressée par les perspectives des mouvements sociaux actuels à venir se rencontrer et échanger autour de thématiques spécifiques, afin d'en délier ensemble les opportunités d'agir et de faire front commun.

Les prochaines rencontres porteront sur la question du syndicalisme, en co-organisation avec l'UCL de Montreuil et les Soulèvement de la Terre Île-de-France. Elles seront l'occasion de faire le bilan de la mobilisation contre la réforme des retraites avec certain.es de ces acteur.rices, de croiser expériences syndicales et autres formes de luttes et mouvements (féministes, anti-racistes, écologistes, etc.) et de poser les jalons des actions que nous pourrions engager ensemble à travers le travail syndical.

Quand ? Samedi 14 octobre 2023, 10h-19h

Où ? A l'AERI, 57 rue Etienne Marcel, 93500 Montreuil

Au programme :

10h : Accueil et moment « brise-glace »

10h30-12h30 - Table ronde : Retour sur le mouvement syndical contre la réforme des retraites et les luttes portées par les Soulèvements de la Terre

12h30-14h : déjeuner

14h30-16h30 : Ateliers
> Se syndiquer aujourd'hui : comment se syndiquer, pourquoi, et avec quelles difficultés ?
Avec Baptiste Pagnier (UD-CGT Paris)
> Syndicalisme et écologie : comment se traduisent les luttes écologistes dans le syndicalisme ?
Avec Marjorie Keters (PEPS, Réseau Eco-syndicaliste)
> Syndicalisme et anti-racisme / anti-fascisme : comment lutter contre l'extrême droite et le racisme à travers le travail syndical ?
Avec Farid Bennaï (FIUQP, FO-Protection de l'enfance) et Nicolas Bouchouicha (UD-CGT Paris)
> Syndicalisme et luttes féministes & queers : comment se battre avec et au sein des syndicats contre le patriarcat et les violences basées sur le genre ?
Avec le collectif Queer Parlons Travail (QPT)
> Syndicalisme et luttes anti-JO : Les JOP 2024, prochain front de lutte en commun ?
Avec Ali Tolu (CGT-Vinci) et le collectif Saccage 2024

16h30-17h30 : Restitution et échanges

17h30 : apéro de clôture

On vous attend nombreux.euses !

Après avoir évoqué le déroulement de l'affaire du 8 décembre, nous tenterons cette semaine de comprendre les mécanismes qui sont à l'oeuvre dans cette affaire. Nous verrons également ce que cela peut impliquer pour les luttes et comment le soutien peut s'organiser pour y faire face – car comme le rappelle Camille, l'une des personnes inculpées, dans CQFD : « Il faut comprendre que notre affaire tend non seulement à incriminer les internationalistes qui partent prêter main forte aux luttes d'émancipation, mais qu'elle constitue aussi une attaque contre tous les mouvements d'émancipation et les luttes en France ; une volonté de les discréditer en les criminalisant. »

Pour plus d'infos, si vous souhaitez vous solidariser, nous vous invitons à consulter les blogs des comités de soutien (notamment soutien812.net) et à écouter notre Entretien hors série avec Yo, membre du comité de soutien breton.

L'Actu des Oublié.es - S04E02 - une histoire de répression

Après avoir évoqué le déroulement de l'affaire du 8 décembre, nous tenterons cette semaine de comprendre les mécanismes qui sont à l'oeuvre dans cette affaire. Nous verrons également ce que cela peut impliquer pour les luttes et comment le soutien peut s'organiser pour y faire face – car comme le rappelle Camille, l'une des personnes inculpées, dans CQFD : « Il faut comprendre que notre affaire tend non seulement à incriminer les internationalistes qui partent prêter main forte aux luttes d'émancipation, mais qu'elle constitue aussi une attaque contre tous les mouvements d'émancipation et les luttes en France ; une volonté de les discréditer en les criminalisant. »

SOURCES

Sur l'Affaire du 8 décembre (et autres affaires)
Blogs de soutien, Lundi Matin, Réseau Mutu
Radio Pikez (Soirée Festival Intergalactique avec Vanessa Coddacionni)
Reporterre, Mediapart

Sur l'antiterrorisme
Vanessa Codaccioni
Justice d'exception : https://journals.openedition.org/lectures/19424?lang=fr
Article sur AOC : https://aoc.media/opinion/2018/03/30/triste-banalite-de-lexception-antiterroriste/
https://www.cairn.info/revue-archives-de-politique-criminelle-2016-1-page-47.htm

Laurence Blisson
https://lundi.am/laurence-blisson-les-derives-de-la-legislation-antiterroriste
https://www.politis.fr/auteurs/laurence-blisson-1048/
https://reporterre.net/A-terme-rien-n-empecherait-d-utiliser-l-arsenal-anti-terroriste-contre-les
https://www.dailymotion.com/video/x7z5a64 (L'Huma)

Matthieu Rigouste
https://www.cairn.info/publications-de-Mathieu-Rigouste--58122.htm

MUSIQUE

• Libertad presos políticos de Pablo Hasél (rappeur et militant catalan condamné par l'état espagnol à plusieurs années de prison ferme pour injure à la couronne et à la police)
• Freedom de Queen Latifah / Yo-Yo / TLC / MC Lyte / Nefertiti / Salt-N-Pepa / Patra Meshell Ndegeocello

VISUEL

Visuel édité par les comités de soutien aux inculpées du 8 décembre

Tous les épisodes sont sur l'Audioblog !