PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

[Radio] Regards sur le mouvement contre la réforme des retraites

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans cette émission de Vive la sociale - FPP 106.3 FM- on réfléchit ensemble sur le mouvement contre la reforme de la retraite. Bonne écoute !

Regards sur le mouvement contre la réforme des retraites

Ce 6 avril, onzième journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, quelle analyse peut-on faire de ce mouvement déjà remarquable par sa durée ? Nous entendons d'abord le point de vue (préenregistré) d'Amel, militante SUD de Saint-Denis, puis (à 26'30) le débat entre Frédérique, retraitée participant activement aux mobilisations franciliennes, et Etienne, un des animateurs du blog « Où va la CGT » — qui (à 1h 9'30') nous donne aussi son analyse du climat au sein de la CGT et de ce qui ressort de son récent congrès.
Un même constat : faible participation aux grèves mais manifestations massives exprimant une profonde colère sociale. Pourtant, la stratégie syndicale des journées d'action calquées sur le calendrier parlementaire, plus accompagnées que remises en cause par les rares initiatives d'organisation en AG et interpros, semble nous conduire, une fois encore, vers la défaite, face à la violence institutionnelle et répressive du pouvoir. La mobilisation plus récente des lycéens et étudiants et les diverses tentatives de blocage suffiront-elles, en entretenant la combativité, à inverser la tendance ?

Appel à converger au Havre pour un 1er mai antifasciste

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 1er mai prochain, le Rassemblement National a décidé de s'inviter au Carré Des Docks au Havre pour leur célébration annuelle de la contre-révolution.
En pleine lutte contre la réforme des retraites, après des mois de grève et de mobilisation, il est de notre devoir de leur faire barrage et de leur démontrer que notre rage n'a rien à voir avec leur haine et que leur présence ne sera jamais tolérée ici comme ailleurs.

Le 1er mai du RN : une offensive contre-révolutionnaire

La célébration nationaliste instituée en 1920 en opposition à la célébration de la révolution française le 14 juillet et soit-disant en l'honneur de Jeanne d'Arc (qui n'aurait certainement pas apprécié) avait lieu initialement le 8 mai. Elle fut déplacée par le FN au 1er mai, dans le but explicite de « briser le monopole syndicalo-gauchiste » (déclaration du FN de 1988). Le RN concentre ainsi en ce jour sa haine de la révolution, sa haine du mouvement ouvrier, sa haine de la lutte contre l'exploitation et pour l'égalité.

Le 1er mai au Havre : un enjeu national

Le choix du Havre, en pleine mobilisation contre les retraites, par le RN ne relève pas du hasard. En choisissant pour son « banquet » une ville portuaire et industrielle, haut lieu de la grève - une ville dont le maire est un ancien premier ministre mouillé jusqu'au cou dans la macronnerie - Bardella entend souffler sur les braises du ressentiment dans l'espoir d'emporter dans un premier temps la mairie puis Matignon.

Le RN au Havre : une ville meurtrie par les néo-nazis

Non, le RN n'est pas un parti comme un autre : ses sbires ont laissé de sanglants souvenirs au Havre notamment les assassinats de Mohamed Larechede en 1988, de James Dindoyal en 1990 et d'Imad Bouhoud en 1995 et ils continuent d'y œuvrer. Ainsi, en 2021 un attentat (prévu à la date d'anniversaire de la naissance d'Hitler) qui visait une mosquée et un lycée a été déjoué.
En outre, ces dernières années, les morts de Matthis Lepiller, d'Abdoulaye Camara, de Karim Taghbalout et de Mohamed Rajhi, décédés au cours d'interventions policières, ont endeuillées la ville et notamment la cité Chauvin et le quartier de la Mare rouge.

Ailleurs en France : la violence se poursuit

Ces derniers jours, plusieurs participant.es au mouvement des retraites ont été visé·es par de violentes attaques imputées à des groupes d'extrême droite :

  • le piquet de grève de la plateforme courrier de Perpignan a été attaqué par les occupants de 6 voitures (jets de pierres, gaz lacrymogène…) dans la nuit du mercredi 29 mars au jeudi 30 mars ;
  • 4 militant·es de Solidaires identifié·es par leurs chasubles ont été aspergé·es de gaz lacrymogène et menacé·es d'une arme à feu mardi 28 mars à Lorient ;
  • Le même jour, un cortège étudiant a été attaqué dans la quartier latin à Paris. Plusieurs d'entre elleux ont été blessé·es.
    Ces quelques exemples s'ajoutent à d'autres attaques en marge des cortèges ces dernières semaines dans plusieurs villes. Libération a recensé une quinzaine d'attaques de ce genre. Auxquelles nous pouvons ajouter l'attentat commis contre le maire de Saint Brévin le 22 mars dernier.
    L'extrême-droite montre une nouvelle fois son vrai visage : celui d'une brute au service de l'ordre établi et des intérêts capitalistes prête à en découdre avec les travailleuses, travailleurs, chômeuses, chômeurs, étudiantes, étudiants et retraité.es mobilisé·es pour la défense de la sécurité sociale et plus généralement de la solidarité.

Chasser le RN où qu'il aille : l'affaire de tou.tes.s en tout temps

Dans chaque ville, à chaque déplacement de l'extrême droite des camarades ne reculent pas devant la collusion fachiste, policière et judiciaire et s'organisent pour faire savoir leur opposition, leur dégout et leur détermination. Chaque geste du plus petit au plus audacieux est une manière de nous dire collectivement, et on a besoin de l'entendre, que de Marseille à Fort de France, de Nancy à Aulnay-sous-Bois : on veille les un.es sur les autres et on est là !

Pour répéter à nouveau et avec vigueur ce geste le 1er mai, nous invitons toutes celles et ceux qui seront en mesure de le faire à :

  • rejoindre à 10h la manifestation du Havre (119 Cours de la République). La manifestation sera suivie d'un village militant et festif.
  • à réaliser des actions locales dans vos villes contre la société S-Pass Théâtres Spectacles Evenements gestionnaire du Carré des Docks ainsi que du Zenith de Rouen, de Strasbourg, de Limoges, de Dijon, de Sceneo à Longuenesse, du futur Colisée de Tremblay en France, du Millesium à Epernay, du Capitole à Chalons-en-Champagne, du galaxie d'Amneville, des Arènes de Metz, d'Antares au Mans, de M.A.CH36 à Déols, du Centre Athanor à Montluçon, du théâtre Femina à Bordeaux, de Narbonne Arena, de Cepac Silo à Marseille, de la Chaudronnerie à la Ciotat, du Phare grand Chambery et du Spot à Mâcon.
<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

#nonrn1ermai

Le fascisme c'est la gangrène, on l'élimine ou on en crève !

Des camarades du S qui adressons toutes leurs pensées aux proches de Serge et à tou.tes les blessé.es et incarcéré.es de Sainte Soline et d'ailleurs
Ni Le Pen Ni Macron
Ni RN Ni FN Ni FNSEA

Petites précisions sur les « dégradations de mobilier urbain »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Pour répondre aux conneries qu'on entend souvent dans les manifs : « c'est nous qu'allons payer pour ça ! » ; « c'est nul de s'en prendre au mobilier urbain, c'est pas un symbole capitaliste » etc.

Alors déjà non, « on » ne paie pas plus pour ça que pour n'importe quelle dégradation.
La ville de Paris, et la majorité des villes en France, ne s'endettent pas suite aux dégradations de mobilier urbain. Les entreprises de pub s'occupent seules de l'entretien des éléments de mobilier urbain dans leur intégralité, et la Ville n'a rien à reverser. Ces concessions se basent sur l'exploitation de la publicité affichée sur ce mobilier, c'est comme ça que les entreprises qui les gèrent se payent.
Le mobilier urbain c'est pas un symbole capitaliste ? Eh ben si, et c'est d'ailleurs un des plus invasifs dans nos quartiers, et on va tenter de l'expliquer rapidement.

On peut commencer en évoquant rapidement l'histoire de l'entreprise JCDecaux, dont elle est d'ailleurs très fière.
Selon l'entreprise, ce serait Jean-Claude Decaux, dans les années 1960, qui aurait eu l'idée des Abribus. Alors oui, en effet, l'Abribus avec un grand A a bien été inventé par J.-C. Decaux. Mais les abris pour attendre le bus, qu'on appelait par le terme oublié d'« aubette », existaient bien avant [1]. En fait, Jean-Claude Decaux avait monté une entreprise d'affichage publicitaire d'autoroute, mais en 1964 la publicité sur les bords de l'autoroute est critiquée, et tend à être mieux règlementée et fortement taxée. Il a alors une idée bien particulière pour pouvoir continuer de diffuser sa pub : le mobilier urbain publicitaire. Et quoi de mieux que de se servir de ces « aubettes » pour répandre la pub en ville ? Pour diffuser sa publicité, en multipliant ces abris tout en s'assurant le monopole, un argument de choc : il promet aux villes l'installation et l'entretien gratuits de tous les abris, en échange de la liberté de les recouvrir de publicités. Une aubaine pour les collectivités françaises qui vont s'engouffrer dans la brèche, faire de Decaux une grande fortune, et sa société JCDecaux la n°1 de la pub en extérieur dans le monde.
Il ne s'arrêtera pas là, et mettra en place d'autres supports publicitaires urbains, comme les fameuses « sucettes » (les pubs de base, double-face, de grandes affiches sur un petit pied), les multiples panneaux rétroéclairés ou mobiles, les affichages LCD etc. Il essaimera dans les aéroports, les gares, le métro... Ses successeurs à la tête de l'entreprise (ses fils évidemment) vont ensuite imposer les pubs vidéos sur écran, les pubs connectées, les pubs avec flashcodes, les pubs dans les chiottes publics, sur les kiosques à journaux, et aussi… les vélos en libre-service ! Eh oui ! ces vélos en libre-service qui font de si belles barricades, eh bien c'est aussi eux [2], et c'est aussi du mobilier urbain ! Rappelons au passage que JCDecaux collabore avec l'Administration pénitentiaire en France, fait construire une partie de ses merdes en prison et a réussi à faire condamner des mineurs à travailler gratuitement pour faire réparer du matériel endommagé. Ça avait donné lieu à des actions en avril 2014.

<style type="text/css"> .balise-lien-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; padding-bottom: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; margin-left: 1rem; } .balise-lien-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-lien-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-lien-modele h4 span { color: #696969; } .balise-lien-modele img.logo-article-modele { margin-left: 5px; } .balise-lien-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; } .balise-lien-modele time { font-size: 0.889rem; color: #696969; font-style: normal; }

Concrètement, l'installation de ce mobilier urbain publicitaire fonctionne sous la forme de « délégations de service publics » (ou privatisation de service public si on veut être plus clair). Les collectivités font donc un appel d'offre (théoriquement) ouvert à la concurrence [3]. Nos cerveaux étant un peu perçus comme une ressource naturelle exploitable à merci, les publicitaires bénéficient au final d'une « concession », comme les compagnies minières. C'est une forme de contrat dans laquelle l'État laisse exploiter ce qui lui appartient par un privé : le privé s'enrichit, et l'État ou la collectivité doit en tirer un bénéfice parallèle et sans frais supplémentaires. Dans le cas des mines, la compagnie s'enrichit, mais fournit à l'État un matériau nécessaire à l'industrie. Dans le cas qui nous intéresse, la « concession de service », la collectivité autorise temporairement le publicitaire à exploiter l'espace public et nos cerveaux, en échange d'installations jugées utiles à la population.
Ces concessions concernent en France surtout JCDecaux, Clear Channel et Giraudy/Exterion Media.

La concession précise qui paye quoi. Et c'est relativement clair. Dans la loi, le publicitaire, en échange du gain important engendré par nos cerveaux imbibés de pubs, assume en échange tous les risques et les pertes éventuelles, dégradations comprises. C'est là le principe de la concession, et sa différence avec un simple marché public. Si la ville mettait en place un service municipal pour s'occuper des abribus ou des kiosques, ceux-ci ne seraient pas recouverts de pubs. Si elle payait des abribus, leur installation et leur entretien à une entreprise, ce serait également différent. Mais là, tout est gratuit pour la ville, les risques sont entièrement assumés par l'installateur, en échange d'une profusion de publicités. Evidemment, c'est l'abribus ou le kiosque dans son ensemble qui sont gérés et assumés par l'entreprise, et pas le seul panneau de pub qui y est attaché, sinon la ville n'y aurait aucun intérêt.
D'après Clear Channel, les réparations de sucettes de pubs ou d'abribus, couteraient environ 200-300 € la vitre, environ 15 000 € le mobilier complet en ajoutant les équipement électroniques, sans compter le manque à gagner publicitaire.

Ces mobiliers urbains sont donc un symbole capitaliste très fort, celui de la privatisation à la fois des services publics et de l'espace public.
Un espace public qui est ainsi vendu par les mairies à la pub. Et est-il encore besoin d'expliquer en quoi la pub est un symbole capitaliste ?

Pour résumer, à propos des différents supports publicitaires :

  • Les abris (de bus surtout), idée de base de JCDecaux, sont installés et entretenus par les publicitaires. Généralement, un double panneau de pub est installé à une extrémité. Comme les gens stationnent devant ces panneaux, les bénéfices sont plus importants, et justifient l'entretien de l'abri dans son intégralité. Il n'y a aucune distinction entre les différentes parties de l'abri de bus, qu'elles soient publicitaires ou non, toutes sont aux frais du publicitaire. Les dernières moutures offrent moins d'abri, et des dispositifs anti-SDF en prime. La RATP gère toutefois les bornes pour acheter les billets, s'il y en a. Mais bon…
  • Les « sucettes » de pubs : on pourrait croire que c'est différent, car elles semblent ne servir qu'à diffuser des pubs, mais non. Comme elles servent aussi à afficher des plans, et parfois des messages municipaux, elles suivent généralement le même genre de contrat. Parfois, selon la part de pubs/info municipale, le publicitaire verse quand même une part des bénéfices à la Ville, sous forme de taxe. Mais que la sucette abrite un plan de la ville ou une pub, l'entretien reste aux frais du publicitaire. Et la surface réservée au publicitaire ou à la ville est fixe. Ce n'est pas parce qu'un plan de la ville est dégradé, qu'il sera remplacé le lendemain par une pub. Au contraire, la dégradation des affichages municipaux crée encore plus de pertes pour le publicitaire, qui doit racheter des affiches qui ne lui rapporteront rien. Ça vaut aussi pour les panneaux de pub de plus grande taille, ou mobiles.

    Sucette de pub, Toulouse

  • Les kiosques à journaux [4] :
    Propriétés privées au départ, la ville de Paris les rachète en 1880, pour rapidement les revendre tous à un publicitaire, dès les années 1900. Cette boite rachète en un siècle les kiosques de centaines d'autres villes de France. Puis JCDecaux rachète le tout en 2011. Aujourd'hui, ces kiosques appartiennent donc à une de ses succursales : MediaKiosk. La plupart des pubs de kiosques sont des unes de journaux, ce qui les rapproche légalement des « enseignes temporaires » (type panneaux de promos ou de soldes sur les vitrines de magasins). Elles génèrent néanmoins d'importants revenus publicitaires car elles sont très nombreuses. Et rien n'interdit d'y mettre toute sorte d'autres pubs, ce qui arrive souvent. Notons que des kiosques sont souvent inutilisés, et ne servent que de supports publicitaires.
    La location des kiosques est souvent le fait de la régie qui les gère. Les kiosquiers payent donc leur emplacement à MédiaKiosk (JCDecaux), par exemple. Si leur fonds de commerce (les journaux à l'intérieur) sont endommagés, c'est leur bailleur qui doit les rembourser. On se doute néanmoins qu'un bailleur comme JCDecaux tentera de rembourser le moins possible, ça peut donner lieu à des poursuites, et le plus riche est alors favorisé. En cas de dégradations de l'intérieur des kiosques, le kiosquier peut donc être lésé aussi. C'est le jeu.
  • Les « colonnes porte-affiches », ou colonnes Morris à Paris, rentrent également dans le cadre du mobilier urbain publicitaire, et sont gérées par les mêmes boites. Néanmoins, elles ne peuvent accueillir que des informations culturelles, ce qui réduit leur nuisance, et leurs bénéfices pour les publicitaires. Mais leurs nouveaux formats rétroéclairés et fermés bénéficient aux plus grosses structures culturelles.
  • Les « mâts porte-affiches », ces sortes de drapeaux double-face sur le bord des routes en ville, c'est aussi du mobilier urbain publicitaire, gérés par ces boites. Leur contenu doit néanmoins être validé par la Ville, et ne promeut généralement que des évènements sportifs ou « culturels » organisés par celle-ci. On sait toutefois le nombre d'évènements de merde qui peuvent être accueillis dans nos villes. De nouveaux formats ont fait leur apparition ces dernières années, qui les rapprochent des supports de pubs classiques.

    Mât moderne dans le 18e, Paris.

  • On peut ajouter les bâches publicitaires, qui cachent parfois des chantiers. Elles peuvent être des pubs pour l'entreprise qui coordonne le chantier, mais aussi des concessions filées par la Mairie à des boites comme JCDecaux ou Clear Channel, dans le cas de rénovation de bâtiments publics. Les bâches modernes sont désormais des « palissades » publicitaires, de véritables panneaux de pubs rétroéclairés, et sont déployés sur tout type de chantiers, privés ou publics. Ce n'est toutefois pas considéré comme du mobilier urbain.
  • Précisons que Clear Channel ou JCDecaux ont des lieux de stockage dans toutes les métropoles, où ils stockent le matos endommagé et le matos neuf destiné à le remplacer [5] .

Enfin, il faut dire deux mots aussi sur la responsabilité de l'État en cas de dégradations. Certaines personnes tentent parfois d'expliquer que les dégradations seront payées par leurs impôts, car l'État est responsable de l'espace public, et devra donc rembourser les entreprises. C'est beaucoup plus compliqué que ça.
Déjà, il n'y a rien d'automatique. Certes, toutes formes de dégradations peuvent donner lieu à cette indemnisation de l'État, que ce soit sur une banque, un kiosque à journaux ou le pot de géranium d'un particulier. Néanmoins, la responsabilité de l'État est déterminée en justice, devant les tribunaux, lors de procédures effectuées au cas par cas, par chaque entreprise, et pour chaque évènement séparément. Et la loi est relativement claire.
L'État est jugé responsable des violences qui se déroulent dans les manifestations politiques, qui vont à l'encontre de ses réformes. Donc en gros, si des manifestant-es s'énervent « dans le feu de l'action », et que des violences ou dégradations sont commises par ces manifestant-es, l'État peut être condamné en justice. Mais en cas de dégradations commises dans l'espace public par un ou des groupes, « prémédités et organisés » [6], rassemblés dans le seul but de commettre des délits, alors l'État n'est pas responsable.
Dans la jurisprudence, l'exemple de commandos organisant un braquage est l'exemple-type du groupe rassemblé pour commettre des délits. Mais cet exemple a été sensiblement élargi durant les manifestations loi-travail, puis GJ, en prenant pour base les violences des ultras après les matchs de foot et les révoltes des banlieues de 2005.
La ligne de défense de l'État est donc simple : s'il est démontré qu'un groupe violent s'est infiltré dans la manifestation dans le seul but de commettre des dégradations, alors l'État n'est plus responsable. Il est responsable uniquement des dégradations commises par des manifestant-es, mais pas de celles commises par des groupes dits étrangers à la manifestation.
Cette question permet de comprendre les termes employés dans les médias quand ils parlent des manifestant-es déters : on comprend l'intérêt qu'ont les représentants de l'État à expliquer que des « casseurs » ou qu'un « black bloc » s'est constitué, mais que ses revendications n'ont rien à voir avec celles des « manifestants pacifiques ».
Tout l'intérêt qu'ils ont aussi à employer des termes comme « en marge de la manifestation », quand bien même le cortège de tête serait le plus gros des cortèges de la manif (comme c'est le cas dernièrement à Paris, dans les manifs contre la réforme des retraites).
Tout l'intérêt qu'ils ont donc à dépolitiser totalement ce type de cortège, ce qui permet par ailleurs d'encourager la désolidarisation des autres manifestant-es.
Ça leur permet également un emploi de la force beaucoup moins régulé, puisque ce « black bloc » hériterait du même statut légal qu'un commando braqueur. Ça supprime aussi une éventuelle indemnisation de l'État envers les victimes de violences policières qui ont lieu dans ce cadre. On ne rentrera pas dans tous ces détails ici, ce n'est pas le sujet de base, mais on comprend que tout cela est intimement lié.
Et donc, si les dégradations sont commises officiellement par des « casseurs en marge de la manifestation », et que la justice l'admet, eh bien l'État ne sera pas condamné à indemniser les entreprises.
Clear Channel l'a d'ailleurs compris, et a refusé de réparer ses équipements à Rennes, jusqu'à la fin du mouvement social, après un coût estimé à environ 80 000€ pour le seul mois de mars 2023 . Cette décision est toutefois illégale et ne respecte pas leur contrat avec la Ville.

Stong


[1] Le terme Abribus est donc une marque déposée par JCDecaux, et pas un terme générique. Pour pas passer pour des vioques chelous en disant « aubettes », vous avez qu'à dire « abri d'bus », ça vous avez le droit !

[2] JCDecaux reste prestataire dans plusieurs villes en France : Lyon, Besac, Marseille, Toulouse, Rouen, Mulhouse, Amiens, Nantes, Nancy, Cergy-Pontoise, Créteil. Aujourd'hui à Paris c'est Smovengo, pour « Vélib Metropole », une entreprise bien dégeulasse aussi, qui avait d'ailleurs vécu un important mouvement de grève en 2018. Les AutoLib c'est le groupe Bolloré, encore pire ! D'autres entreprises, comme Lime, Dott, Bird, Zoov, Pony et autre multinationales ultrapolluantes et pionnières dans le green-washing, se battent désormais pour reconquérir ces marchés juteux. Mais ça mériterait un article à part.

[3] En vérité, JCDecaux a eu une situation de monopole jusqu'en 2019, particulièrement à Paris. Après des réformes (1er avril 2019 surtout) et de longues procédures, ils ont finalement perdu pas mal d'espaces, et les appels d'offres en France ont été mieux encadrés. Mais pour laisser la place à leur concurrent américain, qui commet exactement les mêmes nuisances partout dans le monde : Clear Channel.

[4] J'ai surtout fait des recherches sur Paris, mais MédiaKiosk (JCDecaux) sévit dans 180 villes en France, vous trouverez la carte ici

[5] Les adresses sont simples à trouver. A titre indicatif : JCDecaux & MediaKiosk IDF : 19 Quai du Moulin de Cage, 92230 Gennevilliers. Clear Channel IDF : 71/73 Rue Noël Pons, 92000 Nanterre. Clear Channel Rennes : 24 Rue du Passavent, 35770 Vern-sur-Seiche. JCDecaux Nantes : 14 Rue Benoît Frachon, 44800 Saint-Herblain. JCDecaux Lyon : 2 Rue de Savoie, 69800 Saint-Priest. JCDecaux Marseille : 25 Bd de la Cartonnerie, 13011 Marseille.

[6] Conseil d'État, 11 juillet 2011, numéro 331 669

Autres liens utiles :

Bilan très complet sur le sujet à Paris, 2020, par antipub.org.
https://antipub.org/paris-municipales-2020-bilan-du-mandat-qui-sacheve/

Petit document de synthèse du gouvernement sur la pub en extérieur, mis à jour en septembre 2022 : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide%20pratique%20-%20La%20r%C3%A9glementation%20de%20la%20publicit%C3%A9%20ext%C3%A9rieure%20-%20Avril%202014.pdf
Informations gouvernementales à propos des taxes municipales sur les pubs en extérieur (dépend du contrat effectué avec la régie publicitaire, ces taxes ne sont pas nécessairement payées aux villes) :
https://www.demarches.interieur.gouv.fr/professionnels/installation-publicite-exterieure

Exemple d'une concession de sucettes de pubs pour la métropole de Lyon : https://www.saintefoyleslyon.fr/content/download/51914/811375/file/Annexe%20signature%20concession%20mobilier%20urbain.pdf
Exemple d'une concession par la Ville de Paris, à ClearChannel : https://centraledesmarches.com/marches-publics/Paris-Ville-de-Paris-Concession-de-services-relative-a-la-conception-fabrication-pose-entretien-maintenance-et-exploitation-de-mobiliers-urbains-d-information-a-caractere-general-ou-local-supportant-de-la-publicite/4639220

Propagande de JCDecaux pour expliquer les bienfaits de la pub en extérieure : https://www.jcdecaux.fr/annonceurs-agences/la-communication-exterieure/tout-savoir-sur-notre-media-OOH
Pub pour de la pub, par JCDecaux : https://www.jcdecaux.fr/partenaires/solutions-de-communication
Les innovations flippantes de ClearChannel en matière de pubs interactives :
https://www.clearchannel.fr/nos-solutions/l-analyse-socio-comportementale-pour-des-offres-sur-mesure
https://www.clearchannel.fr/nos-solutions/le-mobilier-urbain-de-clear-channel-instrument-de-valorisation-et-d-attractivite-des-villes

Retour sur l'expulsion des locaux squattés du PCF d'Ivry-sur-Seine

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Il y a quelques semaines on a tenté d'occuper une maison à Ivry-sur-Seine. Ça n'était pas du goût du PCF local à qui le bâtiment appartenait. Voici un petit déroulé de ce qui s'est passé.

Au départ on était un petit groupe à chercher une nouvelle maison. Comme on a pas toustes la thune ou l'envie de trimer jusqu'à la sciatique pour s'en payer une, et qu'on a aussi envie d'espace pour vivre et s'organiser, on s'est dit qu'on allait en prendre une qui était abandonnée. Après tout, pourquoi pas ? Assez vite y en a une qui nous a tapé dans l'oeil, faut dire qu'on pouvait pas vraiment la rater. À un coin de rue, bien en vue, trône l'ancien local du PCF d'Ivry. Drôle de symbole de l'âge d'or du communisme à la papa des banlieues rouges où ça pouvait se payer un petit palace qui domine le centre ville et qui après des décennies de perte de vitesse a fini par être complètement délaissé. Pour être honnête, nous on a pas fait si attention que ça au fait que ça leur appartenait, on a surtout vu un bel espace d'activités, un jardin et une terrasse avec une vue imprenable mais on va pas se mentir on s'est dit que c'était un petit plus d'emmerder le PCF au passage. On a juste trouvé triste que les barreaux à toutes les fenêtres donnent un look de bunker à la maison, en même temps iels sont plutôt lucides les cocos de prévoir qu'à force de trahisons politiciennes des personnes qu'iels prétendent défendre il valait mieux se préparer à avoir quelques ennemi.e.s.

Si ce qui te passe par la tête en lisant c'est « roh s'en prendre aux communistes quand même ! » ou « convergeâââââânce des luttes ! » on va te faire un petit rappel de ce que c'est le Parti des Crevards de France :

  • Rien que l'année dernière à Ivry-sur-Seine, la mairie ordonnait l'expulsion des ancien.nes habitant.es du CSA en pleine trêve hivernale, qui avaient obtenu à force de lutte et de mobilisation de pouvoir passer quelques nuits au gymnase Joliot-Curie après avoir été jeté.es de chez elleux 5 jours avant la dite trêve. Si vous voulez plus d'infos : <style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }
  • Les habitant.es du foyer Michelet, qui va être détruit à la fin de l'année, vont se faire expulser par Adoma, main dans la main avec la mairie, sans forcément de solution de relogement décente (ou tout court) pour toustes.
  • Alors que des centaines de personnes dormaient sous le pont Nelson Mandela l'été 2022 (dont d'ailleurs des personnes expulsé.es d'un squat à Ivry quelques semaines plus tôt), Bouyssou (maire d'Ivry) vient dire à la pref que c'est pas bien, qu'il faudrait réquisitionner des bâtiments pour loger tous ces gens qui gâchent sa vue. Ben, fais-le toi non ? On le sait maintenant qu'entre le PCF et la mairie, y en a des maisons vides... Difficile de faire plus hypocrite.
  • Plusieurs dizaines d'expulsions sont prévues rien que sur Ivry à la fin de la trêve, dont certaines dans des logements appartenant à la coop'ivry, donc à la mairie.
  • On pourrait en citer plein, des cas comme ça, juste sur ces dernières années, qui se limitent pas du tout au PCF d'Ivry mais à tout le parti. Mais on peut aussi remonter bien plus loin : on vous joint une brochure qui retrace la déchéance raciste du PCF, jusqu'à l'expulsion au bulldozer du foyer de travailleurs maliens à Vitry en 1980. Le lien vers la brochure en question : <style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }

Donc voilà, tout ça pour dire que la suite des événements nous a pas beaucoup surpris, mais on tient quand même à la raconter.

On était donc déjà installés depuis un ptit temps lorsque les baqueux arrivent ce mercredi 22 mars vers 16h. On se disait que c'était une éventualité que les preuves soient pas trop prises en considération mais ptet pas à ce point-là. Ils les ont même pas touchées, « des photos et un contrat d'élec on en a rien à foutre, on va vous dégager dans la journée ». Bon. On s'inquiètera plus tard sur l'avenir des possibilités de squatter si ça se passe toujours comme ça mais ça nous arrêtera pas. Le truc c'est qu'il leur faut quand même à minima une autorisation pour nous expuls illégalement ;), et c'est là que le PCF intervient. Sarah Misslin, présidente de la SCI à qui la maison appartient, est aussi adjointe au maire d'Ivry et chargée de la propreté de l'espace public, de la tranquilité publique et prévention de la délinquance (haha). On imagine que sa place à la mairie a bien permis d'accélérer la procédure d'expulsion. Elle et le commissaire se sont mis d'accord sur une version commune selon laquelle on se serait « implanté.es » dans le bâtiment le midi même, pour que ce soit du flagrant délit et avoir l'autorisation du proc de cesser ce délit. Le PC et les keufs main dans la main. Pas étonnant une nouvelle fois, mais toujours fun de se rappeler que ça dénonce les violences policières (on a même retrouvé des affiches d'une soirée sur ce thème organisée dans la maison) mais ça court chercher les flics pour expulser des gens d'un bat vide. Parce que bon la propriété privée c'est quand même bien quand c'est la leur. D'ailleurs, pendant que les keufs étaient à 15 sur une personne à l'intérieur y'avait une délégation du PC cachée sur un coin du trottoir protégée par d'autres keufs.

Mais revenons-en au déroulé de l'expulsion. Une première équipe de baqueux arrive sur place avec ses réflexes habituels de coups dans le portail et menaces de cowboy. Ensuite pendant quelques heures les baqueux restent à la porte en attendant les renforts (un autre équipage de la bac et une trentaine de condés de la CSI 94). Pendant ce temps les soutiens se rassemblent sur le trottoir. Sur la journée c'est une cinquantaine de personnes qui viendront donner de la force aux squatteur.euse.s et mettre la pression aux keufs.

En fin d'après-midi les bleus sont enfin prêts à intervenir. Après un tel temps de préparation on aurait pu s'attendre à une opération un peu rôdée mais c'était sans compter l'éventail un peu limité de résolution de problème des flics que l'on pourrait résumer rapidement par « on tape où chef ? ». Face à eux deux portes, chacune s'ouvrant très ostensiblement vers l'extérieur (en tirant plutôt qu'en poussant quand on est dehors pour celleux qui ont du mal à suivre), il en faut plus pour décourager nos héros du jour armés de leur éternel et subtil bélier. Les plus fins d'entre eux remarquent qu'une vieille porte en bois se tient à côté de la porte anti-squat. Trop heureux de leur trouvaille ils ne s'arrêtent pas au fait qu'elle n'a visiblement pas été ouverte depuis quelques années et qu'elle est donc très probablement condamnée. S'en suit un petit drame qui voit la vaisselle du PCF s'écraser au sol depuis un meuble qu'un réaménagement malheureux a placé derrière le mur qui condamne la porte. Dépités mais pas complètement découragés nos braves schmitts se résignent à faire face à la porte anti-squat. Après deux-trois coups de bélier sans conviction (dans une porte qui rappelons-le en plus d'être en métal renforcé s'ouvre en la tirant) le constat est sans appel : « ah ouais on est baisés là ». Alors que les baqueux sont en AG pour savoir comment rentrer une partie de ceux de la CSI font le tour du jardin, non sans casser rigoureusement chacune des fenêtres qu'ils croisent en chemin. Mais ne leur jetons pas la pierre trop vite, qui n'a jamais rêvé d'être payé à casser des vitr(in)es ? Après moult rélfexions les baqueux décident de disquer les barreaux d'une des fenêtres.

À ce moment là à l'intérieur, on finit par prendre la décision de sortir du bat de nous même parce que ça menace de gazer par les fenêtres et qu'on préfère être dans le jardin plutôt que de les attendre dans une pièce. Les keufs nous attendent devant la porte, nous fouillent un.e par un.e et nous foutent dans un coin sous bonne surveillance. Le dernier à sortir n'a pas le temps de nous rejoindre qu'il se fait emmener de nouveau dans l'entrée de la maison, accueilli par une horde de condés surexcités, puis on y est toustes passé.es un.e par un.e. Visiblement, les ordres étaient de récupérer nos identités et de faire des reconnaissances faciales au TAJ (Traitement des Antécédents Judiciaires). Au départ, ça a quand même pas été facile pour eux parce qu'on essayait de pas se laisser isoler, et qu'ils ont mis du temps à comprendre pourquoi on refusait les photos, parce qu'après tout « c'est qu'une photo vous êtes cons ou quoi ? ». Ils ont fini par abandonner la prise d'identité parce que « ça va être trop long » (1 point pour nous) et se sont concentrés sur les photos, qu'ils ont prises de force, en intimidant et étranglant celleux qui résistaient. Au final ça a un peu chahuté, on s'est fait sortir à coup de pied, et on a l'impression que pas mal de photos seront pas exploitables pour le TAJ mais qu'ils les ont gardées à d'autres fins, sympa.

On s'est donc retrouvé.es dans la rue avec les personnes venues en soutien, ce qui faisait quand même une bonne quarantaine de personnes derrière une ligne de CSI. On est resté.es un peu pour demander à récupérer nos affaires, et au moment où on s'est dit de bouger, des flics un peu zélés ont choppé une personne dans le groupe qu'on a pas réussi à rattraper. On s'est pris des chassés et des patates dans la tronche, et en prime une grenade lacrymo qui grâce au vent et à leur légendaire maîtrise a fait pleurer que les keufs. Ça c'était pour la partie pas fun.
Sur ce on s'est barré.es. Une heure plus tard, on s'est dit que c'était quand même sympa d'aller brailler devant le comico pour faire entendre à notre pote qu'on était venu.e.s en soutien, et faire entendre aux keufs qu'ils se débarrasseraient pas de nous aussi facilement. Là où les journaleux ont pas tort, c'est qu'on est reparti.es en voyant les chtars arriver, parce qu'on en avait marre de voir leurs gueules et qu'en plus on avait mieux à faire, puisque nos chers cocos du PC faisaient justement une AG à la mairie, à deux pas du comico. On a donc usé de notre plus belle prose pour leur dire à peu près ce qu'on pensait d'eux, jusqu'à ce que les baqueux déboulent (assez rapidement en réalité), dommage, c'était pas vraiment à eux qu'on voulait parler. On a presque toustes réussi à esquiver le contrôle, et celleux qui ont dû les croiser s'en sont bien tiré.es. Après ça, on a eu l'occaz de bien se marrer en lisant l'article qui est sorti dans les médias à peine une heure après vue la quantité de conneries qu'il raconte (et de se rassurer sur le fait que le PC et les keufs n'ont pas grand mal à trouver vite des oreilles journalistiques attentives à leur tracas), et c'est sans parler de tous ceux qui l'ont repris pour étoffer leurs actus avec lesquelles on se torcherait bien le cul.

La conclusion de tout ça c'est qu'on est quand même reparti.es avec une magnifique soupière et une bouteille de pif bouchonnée, que le PCF a démontré une fois de plus dans quel camp il était, et que nous on va continuer à ouvrir des maisons, et que tant qu'on sera là on les laissera jamais tranquilles.

ACAB cependant
Des anarchistes

Rassemblement Nous sommes les soulèvements

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

ON NE DISSOUT PAS UN MOUVEMENT
Mercredi 19 Avril à 18h30 Place Stalingrad Paris : Rassemblement contre la dissolution des Soulèvements de la Terre. Nous nous soulevons contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne. Contre la logique des dissolutions et l'autoritarisme en cours. Partout en France, Mercredi 19 avril, portons haut la force de nos soulèvements.

Appel à rassemblement en soutien aux Soulèvements de la Terre
Mercredi 19 avril 18H30 Place Stalingrad Paris

Dimanche 16 avril, une assemblée de fondation d'un comité local IDF Soulèvements de la Terre a réuni 400 personnes à Montreuil. Il a été décidé d'organiser un rassemblement à Paris mercredi 19 avril à 18H30 Place Stalingrad à Paris, en réaction à la probable annonce de dissolution des Soulèvements de la Terre ce jour-ci. Dans les suites de la pétition en ligne qui rassemble près de 80 000 signatures, nous voulons montrer qu'on ne peut dissoudre un mouvement. Des centaines de comités locaux sont par ailleurs en train d'émerger et chacun fera une apparition publique le mercredi 19 avril.

Au fil des interventions autoritaires du gouvernement, il devient évident que ce pouvoir, emporté dans sa propre fébrilité, est décidé à taxer « d'ultra-gauche » tout ce qui se met en travers de son chemin. Au gré des recyclages de cette appellation, elle recouvre désormais presque parfaitement celle d' "opposant", toutes catégories confondues. Depuis la loi Séparatisme, ce sont des dizaines d'associations sociales, environnementales et culturelles soupçonnées de ne pas souscrire au "Pacte Républicain", ou juste trop critiques à leur goût, qui se sont vues refuser des financements, inquiétées par les préfectures, bannies des instances de concertation, portées sur de mystérieuses listes noires qui circulent de service en service.

Les Soulèvements de la Terre sont une coalition de forces, toute une constellation de collectifs d'habitant.e.s en lutte, d'associations de défense de l'environnement, de fermes, de groupes naturalistes, de cantines populaires, de syndicalistes paysans, de scientifiques en rébellion, de syndicats, de groupes autonomes, de mouvements d'éducation populaire, d'élu.e.s, de personnes de tous âges et de tous horizons, qui se retrouvent et s'organisent sous une bannière commune. Et ça, rien n'est en mesure de le dissoudre.

Nous nous soulevons contre la vision du monde et de la vie que ce gouvernement incarne, contre le saccage des milieux naturels, la disparition des terres arables, l'accaparement de l'eau, l'augmentation de la durée de cotisation qui n'est que le paravent de l'injuste partage des richesses, contre les mutilations parfois fatales qu'ils infligent depuis trop longtemps à nos ami.e.s, à nos enfants, à nos camarades. Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière.

Les nombreux rassemblements, actions et mises en visibilité prévus le 19 avril sont une opportunité importante pour contrer la progression des attaques au mouvement social et la montée de l'autoritarisme, que ce soit sous la forme des dissolutions ou sous d'autres formes. Nous appelons toutes les composantes de ces mouvements sociaux à rejoindre cette dynamique qui nous concerne toutes et tous.

Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte.

Voir les signataires sur Les Soulèvements de la Terre