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[Radio] Retour sur l'action de la CGT-HPE

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans cette émission de Vive la sociale - FPP 106.3 FM - nous aurons un long échange avec Claude Levi, animateur syndical des luttes dans le secteur de la propreté et notamment dans l'hôtellerie. Bonne écoute !

Retour sur l'action de la CGT-HPE

Dans cet entretien, Claude Lévy, longtemps cheville ouvrière de la CGT-HPE, dresse un tableau de la situation de la sous-traitance dans l'hôtellerie et des activités de son syndicat. Sont également abordés ses démêlés avec l'union syndicale CGT du commerce parisienne et les brimades qu'il a dû subir, ainsi que Tiziri Kandi, ces dernières années. L'entretien se termine sur un tour d'horizon des perspectives du syndicat CGT-HPE et des projets de Claude et Tiziri.

Une réponse enthousiaste à “La Joie Armée Noire”

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce texte réagit à la publication de “La joie armée noire”, un texte d'anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020.

photo : un enfant noir lance un projectile lors d'une manifestation. La photographie est en noir et blanc, elle est détourée pour apparaître devant un cercle rouge sur fond jaune. On peut lire le titre de l'ouvrage : "La Joie Armée Noire. Quelques notes sur une théorie noire de l'anarchisme insurrectionnel." Ainsi qu'une citation : "Nous devons devenir ingouvernables. Les communes noires doivent naître de l'insurrection noire..."
Publié par le collectif Haters Cafe, ce texte réagit à la publication de “La joie armée noire”, un texte d'anarchistes insurrectionnel.le.s noir.e.s qui réfléchissent à la situation et aux potentialités insurrectionnelles noires après les manifestations et émeutes liées à la mort de George Floyd à partir de 2020 aux États-Unis. Tous les liens ont été ajoutés par moi pour référence. Merci à toutes celleux qui ont participé à cette traduction et plus particulièrement Iantila.
Introduction de Haters Cafe : On vous présente ici une réponse qui nous a été envoyée par e-mail, l'auteur.rice nous demandant de la publier sur notre site. On n'a vu aucune raison de ne pas le faire, parce qu'on espère voir davantage d'engagements critiques (qui ne doivent pas toujours être positifs !) à l'égard de La joie armée noire. Bien entendu, nous tenons à souligner que ce texte ne correspond pas nécessairement aux opinions du “collectif haters”, que nous ne sommes pas les auteur.rice.s et que nous avons pas l'intention de parler au nom de l'auteur.

j'ai lu “La joie armée noire” et j'en suis sorti stimulé.e. j'ai ressenti comme une ouverture. c'était excitant et honnêtement un peu désordonné mais je respecte beaucoup l'attitude. quelques points forts :

“s'il vous plaît, fermez-la à propos de la France.” — ptdr

“Sur ce qu'on appelle “l'entraide” — cette section toute entière était d'la balle

“Il est clair que l'anarchisme existe en tant que scène plutôt qu'en tant que mouvement révolutionnaire lorsqu'il existe de multiples projets "anarchistes" à majorité blanche dans des villes à majorité racisée.”

“Nous ne saurions trop insister sur le fait que les anarchistes et les révolutionnaires noir.e.s doivent aborder les questions critiques de la stratégie révolutionnaire dans les années à venir.”

ici, je veux répondre à votre invitation à l'engagement critique afin de pousser la théorie insurrectionnelle/révolutionnaire noire hors de l'amérique du nord pour creuser plus profondément et aller plus loin. s'il vous plaît, pardonnez-moi — ou pas, putain ! — de pas m'attarder sur tout ce avec quoi je suis d'accord ou n'ai pas grand-chose à ajouter en ce moment.


une des choses que fait “La joie armée noire” qui m'a enthousiasmé est de reprendre les meilleures parties de la longue tradition de répondre à la “gauche” babtou [cracker], en exposant qu'iels n'ont rien à faire avec elle, tout en indiquant simultanément de nouvelles directions à construire. cela montre comment la critique peut être une activité extrêmement productive, et des gestes comme ceux-ci ont souvent fait partie des nombreux longs chemins et des errances que les révolutionnaires noir.e.s ont pris dans le développement des mouvements anti-oppression.

je pense qu'une partie de ce processus implique… l'internationalisation, l'adoption d'une perspective globale. vous avez probablement compris, mais je veux être clair.e et net.te pour les lecteur.rice.s : le problème des scènes anarchistes qui puisent leur inspiration en europe n'est pas tant qu'elles importent des stratégies et des tactiques d'ailleurs, mais qu'elles refusent d'apprendre de nous. (tellement inspirées par les gilets jaunes et autres qu'iels négligent allègrement les marches contre l'immigration, les recoupements fascistes [1], etc etc) rappelons que “nous” ne signifie pas seulement “l'histoire insurrectionnelle noire dans ce pays” mais l'histoire insurrectionnelle noire dans le monde entier. vous avez raison de citer la Palestine, le Rojava, l'amérique centrale et l'amérique du sud comme des endroits dont nous pouvons apprendre beaucoup. mais j'ai le sentiment que ces endroits sont considérés comme des sites importants de la “solidarité” internationale parce que les activistes blanc.he.s ont choisi de les voir comme ça (et en grande partie de manière symbolique plutôt que matérielle). Iels n'ont pas accordé cet “honneur” à la majeure partie du monde. Iels n'ont pas été inspiré.e.s par les vagues de soulèvements urbains contre le néocolonialisme qui ont balayé l'Afrique tout au long de la pandémie de COVID-19. Iels ne se tourneront pas vers le Pacifique Sud pour reconnaître les camarades qui se battent pour libérer la Papouasie occidentale et la Kanaky. Iels ne savent pas ou ne se soucient pas de savoir que nos gens retournent des voitures de police en Gwadloup ou en Kòrsou. iels cherchent la france au lieu d'Ayiti. nous n'avons pas à suivre ce même chemin.

votre essai prend une véritable énergie de déclaration de guerre au moment où on arrive à “La perspective de la violence révolutionnaire”, et c'est bien. j'espère que vous prendrez le temps de vous intéresser à l'histoire de la guérilla révolutionnaire, afin qu'on puisse réellement gagner lorsque les choses commenceront à chauffer. lorsqu'on accorde la place qui leur revient dans l'histoire à l'Armée de Libération Noire [BLA] et à ses vétérans (dont certain.e.s sont encore parmi nous), nous devons également nous rappeler qu'iels ont combattu aux côtés de leurs contemporain.e.s au Zimbabwe, au Mozambique, en Guinée-Bissau, en Érythrée et en Azanie ; iels ont appris des Tupamaros en uruguay et de l'OGFPI en iran ; iels ont fait peur aux mêmes fachos de l'otan que la Fraction Armée Rouge en allemagne ; iels ont exproprié les mêmes richesses que le M-KA au danemark. Nous pouvons et devons apprendre des luttes armées à Cuba, au Vietnam et ailleurs, sans pour autant imiter leur politique ou leur structure en bloc.

en fin de compte, une insurrection est un début. le déclenchement d'un soulèvement marque une rupture avec le statu quo ; la persistance d'un soulèvement offre la possibilité de transformer une insurrection en une révolution. ce qui maintiendra les feux allumés, ce sont les stratégies qui permettent aux Noir.e.s nouvellement politisés par leur situation de participer en tenant compte de leurs capacités et de leurs désirs ; les tactiques qui donnent aux Noir.e.s qui ont vu des rébellions échouer auparavant de bonnes raisons de croire que cette fois-ci sera différente ; et l'agitation qui rappelle à toustes pourquoi on n'a aucunement l'intention de revenir à la normale.

nous devrions comprendre que l'histoire militaire et les études des (contre)insurrections ne sont pas l'apanage des fascistes de la “guerre contre le terrorisme” et des blanc.he.s répugnant.e.s qui espèrent faire revivre les jours de gloire de la conquête coloniale. nous devrions comprendre que, quel que soit le degré de préparation que nous pensons avoir, nous devrons élaborer des plans pour continuer la lutte lorsque des gens seront capturés, torturés, déportés ou assassinés de manière inattendue. nous devrions comprendre que si les luttes des colonisé.e.s non-Noir.e.s peuvent souvent converger avec les nôtres, elles ne sont pas les mêmes que les nôtres, et que toutes les alliances que nous formons devraient être dissoutes si elles se transforment en vieilles hiérarchies. d'ailleurs, nous devrions comprendre que l'“alliance” [allyship] consiste autant à établir des relations avec des Noir.e.s dans des circonstances très différentes des nôtres qu'à traiter avec des blanc.he.s et d'autres non-Noir.e.s qui sont censés être “de notre côté”.

je ne veux pas m'éterniser, alors je vais mettre un terme à ma réponse. gardez à l'esprit que la guerre sociale n'est pas une métaphore : si vous intensifiez, vous pouvez vous attendre à la même chose de la part de vos ennemi.e.s déclaré.e.s et de vos faux allié.e.s. c'est la leçon que les forces libératrices ont apprise à leurs dépens dans les luttes révolutionnaires passées, et la sinistre réalité à laquelle de nombreux.ses praticien.ne.s de la guérilla révolutionnaire sont confrontés dans leurs propres campagnes aujourd'hui. la situation à l'horizon semble meilleure pour les révolutionnaires du monde entier si nous nous attelons à notre tâche en tenant compte des leçons de celleux qui ont combattu avant nous, où qu'iels soient aujourd'hui.

comme l'écrivait la BLA à l'époque : “LE PLUS TÔT C'EST COMMENCÉ, LE PLUS TÔT TERMINÉ !” [THE SOONER BEGUN, THE SOONER DONE !]


[1] au sein des GJ

(d'ailleurs, certaines des personnalités à l'origine de Ill Will sont des personnes racisé.e.s non-noires [nb “poc”]. iels ne sont peut-être pas blanc.he.s, mais iles pensent en blanc.he, et il ne fait aucun doute que des clowns noirs les cosignent aussi. méfiez-vous de ces types, “anarchistes” ou autres…)

Martial Pa'nucci en live à Paris (avec le « mouvement Ras-le-bol » section France)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Événement de soutien au mouvement Ras-le-bol ce dimanche à la CNT

L'activité qui se déroulera ce Dimanche 07/08/2022 à Paris à la CNT (33 rue des Vignoles, 20e Paris, Métro) est à la fois

  • un concert de MARTIAL PA'NUCCI en soutien au mouvement RAS-LE-BOL Congo, qui lancera ce jour-là sa campagne de sensibilisation, de revendication et de mobilisation dénommée #RendezNousNosDroits ;
  • mais aussi une mobilisation de la diaspora congolaise et africaine autour de la situation politique en République du Congo et des enjeux de la FrançAfrique sur le continent africain.

L'on aura comme activités :

  1. Projection du film Se taire ou mourir du réalisateur congolais Aunel Arneth (16h - 16h55)
  2. Une discussion sur la situation politique au Congo et les enjeux de la FrançAfrique / puis lancement de la campagne #RendezNousNosDroits (17h - 18h)
  3. Un repas (18h15 - 19h15)
  4. L'intervention musicale de l'artiste invité Chériff BaKala (19h20 - 19h40)
  5. La prestation de Martial Pa'nucci (19h50 - 21h40)

Entrée : Prix Libre (en tenant compte du soutien à apporter au mouvement RAS-LE-BOL)

** Mouvement Ras Le Bol :
Créé en décembre 2014 à Brazzaville par des artistes, des étudiants et quelques jeunes assoiffés de justice sociale, RAS-LE-BOL est un mouvement social non violent, militant pour le le respect des droits humains, l'éveil des consciences et la fin de la dictature au #Congo (République du Congo)...

Événement FB : https://www.facebook.com/events/750369562835275
Page officielle de Martial Pa'Nucci : https://www.facebook.com/martialpanucci2

Nous ne ferons rien pour freiner le réchauffement climatique si nous ne faisons rien pour freiner les pandémies

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Petits questionnements sur “les grands dénis” du moment, et appel à la gauche de se reprendre sur le sujet Covid

Cet été, nous avons assisté bouche bée, en pleine canicule et mise en lumière du réchauffement climatique, au pire : des cyclistes, dont certains présumés infectés au covid, qui roulent, parfois malades, en plein cagnard. Des voix se sont-elles élevées pour dénoncer :

  • le fait qu'on laisse ces personnes faire du sport avec une maladie aux diverses conséquences cardiovasculaire, dans des conditions mettant en danger leur santé et leur vie ?
  • le fait qu'on continue ces grands raouts sportifs, à l'instar des JO, des championnats de foot au qatar en stades climatisés, représentants indignes de la surconsommation et de la production effrénée de carbone, et des pires conditions de travail ?

Non. On a balancé des tonnes d'eau sur le goudron noir des routes de France pour rafraîchir les cyclistes, en pleine sécheresse historique, et alors même que l'eau est une denrée de plus en plus rare (et qu'il va falloir changer nos pratiques). Mais bordel ! C'est la honte. “Et que la fête continue…”

Il va falloir réfléchir aux points communs de ce duo que l'on voit régulièrement surgir, au fil des évènements : le réchauffement climatique et la crise pandémique.

Les points communs

Plusieurs éléments sont frappants :

  • le déni, dans les deux cas. On parle bien du réchauffement climatique et de la pandémie comme d'une réalité. Malgré tout, pour les deux, des mesures efficaces sont éjectées avant même d'avoir été étudiées. Il faut réellement avoir l'urgence chevillée au corps pour prendre des mesures, parfois d'ailleurs trop tardives, absurdes et peu efficaces car faites dans la précipitation. Le déni de la science également : on laisse de côté les publications scientifiques pour se reposer sur nos croyances : dans le cas du covid, ce sera par exemple la non prise en compte du covid long ou de la multiplication des accidents cardiovasculaires post covid. Dans le cas du réchauffement, ce sera mettre de côté les mesures réellement efficaces (et restrictives), et se répéter une petite fable de type conte de fées, imaginant un progrès technique venant nous sauver… un jour. Et en attendant on laisse Bernard Arnault dépenser 16000 t de CO2 par an pour ses aller-retour en jet privé.
  • Ce sont les deux thématiques pour lesquelles notre gouvernement (par le biais de Mr Braun) a annoncé clairement qu'il allait “falloir vivre avec”, actant par cette simple phrase qu'ils n'allaient rien tenter de réellement efficace, et qu'on allait juste accepter de baisser notre espérance et qualité de vie.
  • Au niveau politique, les deux sujets sont traités non pour leur fond, mais comme “objets de récupération de voix”. De tous bords, nous voyons avec horreur les partis politiques : soit invisibiliser le sujet, soit d'un coup s'emparer de la question et se rapprocher de l'autre bord de l'échiquier politique, tels des poulets sans tête affolés. Nous avons ainsi dû subir, concernant le covid, la drague honteuse des antivax de la part de LFI (qui les a rapprochés du RN), et pour l'environnement, la récupération ridicule du sujet par Macron entre les deux tours (ça n'a pas duré longtemps, d'ailleurs).
  • Pour ces deux thématiques, le business du sport est plus important que les vies humaines : pour le covid, en pleine crise des hôpitaux en Italie, on maintient le match à Lyon, permettant au virus d'arriver en masse sur le territoire encore plus vite que prévu. Pour le réchauffement, l'exemple du tour de France et du déversement de tonnes d'eau sur les routes est suffisamment parlant, mais à vrai dire, ceux-ci sont tellement nombreux qu'il n'est sans doute pas utile de tous les citer.
  • Certains pensent que le réchauffement climatique nous emmènera dans une “ère de pandémies”, car les virus passeront plus facilement d'une espèce à une autre, car les espèces vont devoir fuir leurs écosystèmes initiaux, qui ne sont plus adaptés.
  • Notons enfin que le manque d'imagination sur ces sujets, globalement, est flagrant. Notamment chez nos artistes “chevaucheurs de tigre”, ou nos acteurs du sport et de la culture. Que ce soit les gros festivals de musique type Hellfest, les salons (Angoulême), etc : si on ne les force pas, ils ne font rien (à l'exception notable et bienvenue cette année, du festival “Ouest hurlant”). Pour éviter des clusters de covid, ou pour limiter les déplacements et la consommation de carbone, il est évident qu'il faudrait plutôt multiplier les petits événements à taille humaine, et y mettre des mesures sanitaires. Le but n'est pas d'empêcher la pratique du sport ni la pratique culturelle, bien sûr : mais quel intérêt, supérieur à la défense de l'environnement et de la santé (et la vie humaine !), fait qu'on maintient “tels quels” ces gros événements surdimensionnés et capitalistes ? Est-on vraiment dans l'impossibilité d'imaginer le sport, la musique... autrement que dans ces grands raouts qui obligent à tant de déplacements, de consommation et gaspillage, ainsi que de rassemblements de masse humaine ?

La réaction des personnes du monde de la culture face à la crise covid est là encore révélatrice : “Danser encore”, dira HK les saltimbanks. Mais oui, dansons pendant que le monde crève de chaud la gueule ouverte et qu'on sacrifie inutilement les plus fragiles, crachons sur les 150 000 morts directs de la pandémie, piétinons toutes les valeurs humanistes qui ont fait de nous société (et que nous continuons à défendre hypocritement) : cela nous évite d'avoir à supporter la moindre frustration.

Des différences cependant

Pourtant, il est considéré comme normal par à peu près tout le monde, dans une conversation, de s'inquiéter vivement du réchauffement climatique, d'assurer qu'il va falloir faire des efforts importants, de demander des politiques qu'ils s'emparent du sujet. Par contre, avec le covid, TABOU. Il ne faut pas demander aux gens de porter un FFP2 pour protéger leurs citoyens. On nous traite de trouillard, on virilise. Quand vous évoquez l'aération des lieux clos dans les écoles et les masques au-dessus d'un certain seuil épidémique, on ricane. Pire, le dernier protocole sanitaire ne prévoit plus de tests. Alors même que 40 000 personnes décèdent par an, que d'autres sont handicapées par la maladie, qu'on découvre des séquelles cumulatives sur les organes, qu'on voit les vagues être de plus en plus rapprochées et les retentissements sur tout le système de santé (que ce soit pour la prise en charge de ces malades ou tout simplement l'absence de travailleurs, en covid aigu ou long). Que l'on voit le Monkeypox arriver, et les mêmes éléments de langage se mettre en place (lorsqu'il y en a, puisque la tendance est à invisibiliser les épidémies), sans aucune réaction.

Le but n'est pas, bien entendu, de mettre en concurrence ces deux sujets. Plutôt de mettre en lumière qu'il faut parfois savoir demander des mesures difficiles, impopulaires, pour enfin agir ; ne pas se contenter de pirouettes, et cesser de flatter les bas instinct du “profitons maintenant, tant pis pour les suivants”. bref, devenir adultes, responsables.

Questions aux militants et à la gauche écologiste

Cela nous emmène à la grande question à poser à tous les sympathisants de la lutte écologiste, notamment : Expliquez-nous comment des personnes qui luttent contre le réchauffement climatique peuvent-elles espérer la moindre action restrictive en termes de consommation énergétique, alors qu'elles-mêmes parfois (ou la population française en général) est incapable de mettre un masque en lieux clos pendant 10 minutes, tels qu'en pharmacie, bureau de vote ou supermarchés, ou un peu plus longuement dans les transports en commun (alors qu'il peut sauver directement des personnes en empêchant la moindre contamination) ? Comment peut-on imaginer que les gens vont s'imposer les contraintes énormes nécessaires pour cette lutte climatique, alors que la moindre petite contrariété telle que le masque, ou ouvrir des fenêtres, leur est insupportable ?

Au niveau de la gauche de parti, comment les députés LFI, censés être porteurs de ces demandes environnementales (cf leur programme), peuvent-ils concilier un tel déni pandémique avec leurs visions écologiques ?

Comment peut-on rester mutique face à une pandémie, alors que l'on sait que le réchauffement climatique va en amener de plus en plus, déplorer la sixième grande extinction des espèces (-60% des vertébrés sur l'ensemble des forêts européennes en 40 ans, dont un tiers d'oiseaux en moins) sans constater que le phénomène touche désormais, déjà, l'humanité ?

Comment peut-on soutenir le principe de précaution pour l'environnement, alors qu'on le dénie totalement lorsqu'il est question de nos propres enfants et de leurs multiples contaminations covid à l'école ?

Comment peut-on accepter sans souci la ségrégation des plus vulnérables, contraints eux, encore, à l'isolement face au covid en roue libre ?
L'absence de réaction face à la décision de laisser les plus fragiles se faire infecter dans l'endroit où ils devraient être protégés — l'hôpital — laissera des traces. Ce silence est coupable. Même les associations de malades sont peu voire pas du tout réactives (à l'exception de celles qui concernent les immunodéprimés peut-être. Et encore, aucun procès pour inaction n'est en cours par exemple).

Nous voulons des réponses. Nous avons notamment interrogé les élus, par des lettres ouvertes aux députés, par des mails et questions sur les réseaux sociaux, nous avons réagi en les voyant s'activer uniquement pour flatter leur partie d'électorat antivax. Nous n'avons jamais eu la moindre réponse étayée. Nous posons la même question à la population, aux militants, aux organisations de soignants, aux syndicats enseignants, aux compagnons de luttes, aux amis, aux personnes avec qui nous pensions partager des idéaux communs (de solidarité notamment). La réponse en général, se résume à un haussement d'épaules. Une mobilisation à ce sujet leur semble impensable.

Le déni prend sa forme, ici, la plus malsaine : le mutisme. Dans le cas des députés, on imagine bien le raisonnement enfantin : “Si je dis rien, on pourra pas me gronder, d'abord”. “Je ne me ferai pas d'ennemis en demandant masques, aération et vaccination, je veux pas fâcher mes copains”. Et avec ahurissement et frayeur, nous nous rendons compte que ce sont des enfants gâtés qui portent le message progressiste en France en matière d'environnement et de santé publique.

Vous pouvez retrouver les infos sur le collectif Winslow pour la Santé Publique sur Twitter (et Facebook bientôt)

Bureau de Désertion de l'Emploi : la brochure

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Tu trouveras dans cette brochure des conseils par rapport à l'administration (allocs, chomage etc.) mais aussi des conseils de débrouille (récup, entraide etc.). Bonne lecture !

Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Tu trouveras dans cette brochure des conseils par rapport à l'administration (allocs, chomage etc.) mais aussi des conseils de débrouille (récup, entraide etc.). Bonne lecture !

Le très officiel Bureau de Désertion de l'Emploi est né du constat qu'on manque d'outils pratiques sur la sortie de l'emploi. Le principe de l'emploi n'est pas très critiqué en général, même dans le milieu militant de gauche radicale. C'est souvent vu comme un truc personnel et privé au contraire du capitalisme qui lui est ouvertement critiqué. Pourtant, de la critique du travail en théorie, il y en a en veux-tu en voilà ! Mais après avoir lu Bullshit Job de David Graeber, Boulots de merde de Julien Brygo et Olivier Cyran, Manifeste contre le travail du groupe Crisis ... eh ben on est pas très avancé pour sortir concrètement de l'emploi dans nos vies ! Ou plutôt sortir l'emploi de nos vies une bonne fois pour toutes ! Même l'emploi « alternatif » hein ! C'est bon quoi, les boulots ultra précaires dans l'associatif avec aucun respect du code du travail et une abnégation forcée, ça va 5min et c'est vraiment pas satisfaisant ! Pareil pour le piège de l'Économie Sociale et Solidaire qui n'est qu'une forme d'économie capitaliste sauce dem (qui vise à donner une valeur marchande à la solidarité et l'écologie et vide ces valeurs de leur radicalité en les pliant aux exigences économiques) ou encore l'auto-entrepreneuriat sauce bio qu'on veut nous imposer (exploite toi toi-même quoi !).

En vrai, on est tout plein à se démerder pour échapper le plus possible ou totalement au monde du travail. C'est pas simple et on part pas tou.te.s sur un même pied d'égalité. Selon nos origines sociales, notre santé, notre classe et race sociale, notre âge, notre situation administrative, notre genre, nos capacités etc on peut plus ou moins se le permettre. L'emploi occupe une place centrale dans notre société, cela ne se résume pas à la question économique avec le salaire comme moyen de subsistance (dans notre société, travailler pour gagner de l'argent est vu comme le seul moyen de subvenir à ses besoins). L'emploi a aussi une fonction sociale (pour certain·es le travail est le seul moment en contact avec d'autres personnes) ou d'utilité sociale (même dans une société individualiste, le besoin de se sentir utile et donner un sens à sa vie reste important) qui apporte une forme de « sécurité » en échange du temps qu'on lui donne. Sortir de l'emploi, c'est dépasser certaines peurs (la peur de ne plus avoir de logement, de ne pas manger à sa faim, de se retrouver isolé·e, de s'ennuyer ...) et la pression sociale.

À l'heure actuelle, suite aux mesures mises en place au nom du covid, de plus en plus de gens remettent en question le travail et son utilité, son sens dans une société capitaliste, individualiste et oppressive, occasionnant des démissions massives. On assiste carrément à des appels à déserter, certes de professions au statut social élevé comme les ingénieureuses d'AgroParisTech. Aujourd'hui, le gouvernement parle de 15h de travail hebdomadaire pour les allocataires du RSA, cette idée bien libérale n'est pas récente et était déjà dénoncée en 1998 par le collectif CARGO. Les choses bougent en ce moment et après 1 an et demi de travail (sic), nous sommes heureux.ses de vous présenter la brochure du Bureau de Désertion de l'Emploi !

En effet, en attendant qu'on arrive à s'organiser collectivement pour pouvoir subvenir à nos besoins hors du champ marchand, faut bien qu'on trouve des solutions. On verra dans cette brochure comment se débrouiller face à l'administration (dans la partie 1). Après tout cela n'est pas sans contre-partie. Puisque l'État n'est qu'une machine à organiser l'exploitation du peuple par les détenteurs du capital qui ont logiquement érigé le travail comme valeur, il nous met la pression via les institutions de gestion des pauvres. On va voir comment on peut se dépatouiller avec ces institutions pour leur faire cracher les miettes de leur système pourri qu'on a pas choisi et auquel on ne veut plus participer. Et quand même les miettes ne nous veulent pas, on verra comment on peut s'entraider pour que la question de la survie matérielle et économique ne soit plus qu'une question individuelle mais aussi collective (partie 2).

Alors, que tu aies besoin de ton temps et ton énergie pour militer, aider tes proches, faire ce qui te plaît vraiment et/ou simplement prendre le temps de vivre et que tu te demandes comment faire concrètement, économiquement, cette brochure est pour toi ! Et si tu ne peux pas quitter ton emploi, ne vois pas cette brochure comme une provocation et ne te rends pas malade pour lui en travaillant toujours plus, toujours plus vite. Tu peux tirer au flan, saboter, si possible... et ne pas te tuer au travail, car le travail tue. En attendant et pour se libérer du temps pour pousser vers ça, on s'organise, on s'entraide... Y'a que la solidarité qui nous sauvera.

PDF - 1.8 Mo
La brochure page par page

PDF - 2 Mo
La brochure en cahier

la brochure est aussi disponible en ligne sur le site du Bureau de Désertion de l'Emploi