Site original : Paris-luttes.info
En tant que collectif engagé depuis une décennie contre les violences d'État, Désarmons-les ! tenait à publier une réaction en soutien aux révoltes qui ont suivi le meurtre de Nahel.
Nous étions présent.es lors des émeutes de 2005. Solidaires des émeutier.es.
Déjà à l'époque, nous avons crié : « Zyed et Bouna, on n'oublie pas, on ne pardonne pas ! ».
Entre temps, nous avons créé un collectif pour le désarmement de l'État.
Nous avons passé dix ans à soutenir les victimes de violences policières partout où nous parvenions à entrer en lien avec elles et à faire du plaidoyer sur l'ensemble du territoire français ainsi qu'à l'étranger.
Durant toutes ces années, nous avons aussi crié « Pas de Justice, pas de Paix ! ». Nous n'avions pas confiance dans la Justice, mais nous avons joué son jeu malgré tout. Pour apprendre, pour comprendre, pour essayer, pour savoir. Nous avons fait toutes les procédures légales, nous sommes allés dans toutes les juridictions. Nous connaissons parfaitement la machine, ses rouages et ses vices cachés. En parallèle, nous avons décrypté le maintien de l'ordre, l'histoire coloniale de la police et les mécanismes de la violence, mais aussi le système d'impunité dont bénéficient les forces de l'ordre.
En France, un policier qui tue n'est pas jugé. Incriminés parfois, disculpé toujours.
Combien de policiers condamnés à plus de 18 mois de prison avec sursis, plus de 3000 euros d'amende ? Combien de policiers démis de leurs fonctions et interdits d'exercer ? Combien de policiers interdits de port d'arme ? Nous connaissons la réponse, que la population le plus souvent ignore et que même la plupart des journalistes ignorent. Vous pouvez chercher, vous n'en trouverez pas un seul. L'impunité est totale.
À ce stade, ce n'est plus de l'impunité, c'est une immunité.
En 40 ans, la police a tué plus de 800 personnes. Sous la présidence Sarkozy, nous étions à 15 morts par an, sous Hollande à 22, et sous Macron nous sommes passés à 30 par an, avec un pic à 52 morts en 2021.
Depuis la loi de 2017 qui définit les situations dans lesquelles les forces de l'ordre peuvent ouvrir le feu sans craindre d'être inquiétés par la justice, le nombre de morts par balle a explosé.
Avant, la légitime défense n'avait qu'une définition, qui était la même pour tout.es. Depuis, les policiers bénéficient d'un régime spécial, leur accordant une présomption de légitime défense.
L'article L.435 du Code de la Sécurité Intérieure a ainsi considérablement allégé le poids de détente. En ce sens, c'est un permis de tuer. La peine de mort n'a pas été abolie, son application a juste été confiée aux seules forces de l'ordre. C'est comme si l'on donnait au « crétin du village » la liberté d'apprécier la pertinence d'exécuter une personne pour un moindre délit. Sans intervention d'arbitres ou de juges.
Les syndicats de police sont un État dans l'État. Leurs discours sont autant d'incitations à l'émeute policière et aux exactions, tout cela au nom de la raison d'État et d'une République qui n'a de républicaine (en latin : « chose » ou « affaire publique ») que le nom.
Et l'État, dirigé par des pyromanes néo-libéraux entièrement inféodés à des patrons libertariens, ne tient plus que par sa police. L'État réduit à son seul rôle de gendarme, c'était le rêve des théoriciens ultra-libéraux et minarchistes. Sarkozy, Hollande et Macron l'ont réalisé, pas-à-pas et de manière implacable.
L'impérialisme occidental a d'abord engendré l'esclavage et la colonisation, puis leur sous-produit, le terrorisme islamiste. Le terrorisme islamiste n'est que l'une des têtes de l'hydre fasciste, dont le berceau est bien en occident, et en France en particulier. L'islamophobie et la résurgence du fascisme le plus violent en sont la conséquence directe, fruit de l'ignorance et des discours essentialistes et autoritaires d'un Pouvoir dirigé par les enfants de la bourgeoisie coloniale pétainiste et gaulliste. Une élite bercée d'une mythologie chauviniste dont les idoles sont bien souvent des seigneurs et des guerriers sanglants, plutôt que des philanthropes ou des artistes inspirants.
Plus de 60% des policiers et gendarmes votent pour des partis d'extrême-droite fascistes. Soyons plus précis : néo-pétainistes.
Les prolo blancs racistes gangrènent la police, suppléés par des prolos racisés qui ont oublié leur histoire ou qui obéissent aveuglément aux logiques racistes et masculinistes dominant leur corporation. Dans la rue, ils reçoivent désormais le soutien actif de bandes armées néo-pétainistes constituées par les petits-enfants de la grande bourgeoisie, excités à l'idée de reproduire les croisades et les pogroms du passé.
Chaque semaine désormais, à Lyon, Paris, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Angers ou encore Annecy, des groupuscules fascistes sortent frapper des gens avec des barres de fer et des bâtons. Leur projet de société, c'est des murs, des barbelés, des milices et des pendus. Comme l'État islamique ou Wagner, pas mieux.
Et la police les protège, la Justice les couvre, les partis politiques de droite les recrutent. Parce que ce sont les enfants de ceux qui siègent à l'Assemblée et au Gouvernement.
Le Gouvernement lui, poursuit sa destruction de la protection sociale, de l'éducation et de ce qui fait société, tout en accélérant la destruction du vivant et de l'environnement, écrasant et humiliant toujours davantage le peuple qui travaille contre son gré pour que cette absurde machine tourne. Macron, avec sa tête de banquier ahuri, détruit tout frénétiquement pour satisfaire son microcosme de super riches libertariens et de premier·e·s de cordée, avec la croyance crétine que l'économie se régulera d'elle-même, apportant paix et prospérité dans un monde où chacun serait son propre maître. Le néant de la pensée philosophique, terreau de l'individualisme le plus méprisant.
Et quand le peuple se révolte, quand les jeunes issus de l'immigration post coloniale se révoltent, quand les antifascistes, les écologistes et les féministes résistent, alors la police et les fascistes les répriment avec violence, en parfait larbins d'un système capitaliste et individualiste qui court à sa ruine.
La France se pensait comme le phare de la civilisation. Elle se pensait comme le pays des Lumières, de la Révolution, des Droits de l'Homme et de la démocratie sociale. Elle n'en aura été que la négation coloniale. Sa mégalomanie et son suprémacisme l'auront amené à coloniser un tiers de la planète, imposant son modèle par la force et par la violence, pillant le Sud pour permettre au Nord de bénéficier d'un État Providence et à sa population de se nourrir d'illusions. Tant qu'il y avait des sous…
Mais l'État Providence n'était qu'une illusion de courte durée.
Le capitalisme ne s'embarrasse pas avec le fait d'aider les pauvres à survivre.
Les valeurs universelles que la France croyait promouvoir n'étaient qu'une illusion.
La sociale-démocratie n'était qu'une illusion.
Plus encore, c'était un mensonge.
La réalité, c'est l'autoritarisme, la prédation et la violence des mercenaires de la Bourse.
Aujourd'hui enfin les masques tombent. Après la révolte des Gilets Jaunes, il n'en restait déjà plus beaucoup.
Et s'il faut que l'illusion s'évapore dans les flammes des émeutes, alors nous l'acceptons.
Ce n'est qu'un juste retour de bâton. “Nous brisons vos vitrines parce que vous brisez nos vies”.
Et si c'est de la racaille, alors nous en sommes, toujours solidaires des émeutes populaires.
Pour honorer Nahel et toutes les victimes de la violence d'État, le seul apaisement qui vaille, c'est une transformation sociale totale et radicale ! Sans État, sans flics, sans prisons, sans patrons et sans fachos !
Le Collectif Désarmons-les !
Pour comprendre d'où on parle et qui nous sommes :
– https://desarmons.net/qui-sommes-nous/
Pour comprendre d'où proviennent nos informations et analyses :
– https://desarmons.net/ressources/livres-rapports/
– https://basta.media/webdocs/police/
– https://lahorde.samizdat.net/Combattre-l-extreme-droite-partout-elle-s-implante
Pour lire notre analyse du système d'impunité :
– https://desarmons.net/ressources-investigations/
…et notamment sur les mécanismes de la violence policière :
– Quelques éléments de réponse sur la dangerosité du métier de gendarme/policier-e / https://desarmons.net/2022/11/24/quelques-elements-de-reponse-sur-la-dangerosite-du-metier-de-gendarme-policier-e-2/
– Toujours plus de flingues et de bagnoles : le “si vis pacem, para bellum” de l'État français / https://desarmons.net/2022/01/06/flingues_bagnoles_si_vis_pacem_etat_francais/
– Culte de l'Ordre, culture du viol : état des lieux / https://desarmons.net/2021/03/08/culte-de-lordre-culture-du-viol-etat-des-lieux/
– La Police, cette chanson douce que me chantait ma maman… / https://desarmons.net/2020/12/13/la-police-cette-chanson-douce-que-me-chantait-ma-maman/
– 1791 à 1914 : les racines du maintien républicain de l'ordre / https://desarmons.net/2019/11/04/1791-a-1914-les-racines-du-maintien-republicain-de-lordre/
– Comment la République s'est muée en dictature. / https://desarmons.net/2019/10/09/comment-la-republique-sest-muee-en-dictature/
– De 1945 à nos jours : Comment l'État moderne s'est réalisé dans une violence sans limites / https://desarmons.net/2019/02/08/de-1945-a-nos-jours-comment-letat-francais-sest-realise-dans-une-violence-sans-limites/
– Maintien de l'ordre : ultra-violence institutionnelle, ce qu'ils n'avoueront pas / https://desarmons.net/2018/12/18/maintien-de-lordre-ultra-violence-institutionnelle-ce-quils-navoueront-pas/
– Après Sainte-Soline : il n'y a pas d'armes de paix ! / https://desarmons.net/2023/03/30/apres-sainte-soline-il-ny-a-pas-darmes-de-paix/
– Quand on comprend que les grenades sont un enjeu stratégique pour la doctrine du maintien de l'ordre… / https://desarmons.net/2019/06/20/quand-on-comprend-que-les-grenades-sont-un-enjeu-strategique-pour-la-doctrine-du-maintien-de-lordre/
ENGLISH VERSION
STATEMENT OF THE “DESARMONS-LES !” COLLECTIVE AFTER THE RIOTS FOLLOWING NAHEL'S DEATH
We were present during the 2005 riots. In solidarity with the rioters.
Even back then, we shouted : “Zyed et Bouna, we don't forget, we don't forgive !
In the meantime, we created a collective for the disarmament of the state.
We spent ten years supporting victims of police violence wherever we could make contact with them, and doing advocacy work throughout France and abroad.
During all these years, we also shouted “No Justice, No Peace”. We didn't trust Justice, but we played its game anyway. To learn, to understand, to try, to know. We went through all the legal procedures, we went to all the courts. We know the machine perfectly, its workings and its hidden defects. At the same time, we decoded policing, the colonial history of the police and the mechanisms of violence, but also the system of impunity enjoyed by the law enforcement officers.
In France, a policeman who kills is not tried. Sometimes accused, always exonerated.
How many police officers have been sentenced to more than 18 months suspended prison sentences and to fines of over 3,000 euros ? How many police officers have been dismissed and banned from their duties ? How many police officers have been banned from carrying weapons ? We know the answer, which the public mostly ignores, and which even most journalists ignore. You can search, but you won't find a single one. Impunity is total.
At this point, it's no longer impunity, it's immunity.
Over the last 40 years, the police have killed over 800 people. Under President Sarkozy, we were at 15 deaths a year, under Hollande at 22, and under Macron we've risen to 30 a year, with a peak of 52 deaths in 2021.
Since the 2017 law defining the situations in which law enforcement officers can open fire without fear of legal proceedings, the number of gunshot deaths has exploded.
Before, self-defense had only one definition, which was the same for everyone. Since then, police officers have benefited from a special regime, granting them a presumption of self-defence.
Article L.435 of the French Homeland Security Code has eased the weight of the trigger considerably. In this sense, it's a license to kill. The death penalty has not been abolished, its application has simply been entrusted to the police officers alone. It's as if the “village idiot” were given the freedom to decide whether or not to execute a person for the slightest offence. Without the intervention of arbitrators or judges.
Police unions are a state within the State. Their speeches incite police riots and violence, all in the name of the State and of the Republic that is republican (from Latin : “public affair”) in name only.
And the State, run by neo-liberal pyromaniacs wholly subservient to libertarian bosses, is only as strong as its police force. The State reduced to the role of “gendarme state” was the dream of ultra-liberal and minarchist theorists. Sarkozy, Hollande and Macron have made it a reality, step by step and relentlessly.
Western imperialism gave rise first to slavery and colonization, then to their by-product, Islamist terrorism. Islamist terrorism is just one of the heads of the fascist hydra, whose cradle is in the West, and in France in particular. Islamophobia and the resurgence of the most violent fascism are their direct consequence, the fruit of ignorance and essentialism, authoritarian rhetoric of a Power led by the children of the colonial bourgeoisie, both Petainist and Gaullist. An elite lulled by a chauvinist mythology whose idols are often landlords and bloody warriors, rather than philanthropists or inspiring artists.
Over 60% of policemen and gendarmes vote for fascist far-right parties. Let's be more precise : neo-Pétainist parties.
White racist commoners gangrenes the police force, supplemented by racialized (POC) commoners who have forgotten their history or who blindly obey the racist and masculinist logics dominating their corporation. In the streets, they now receive the active support of neo-Pétainist armed gangs formed by the grandchildren of the upper middle classes, excited by the idea of reproducing the crusades and pogroms of the past.
Every week now, in Lyon, Paris, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Angers and Annecy, fascist groups are out beating people with iron bars and sticks. Their vision of society is one of walls, barbed wires, militias and hanging people. Like the Islamic State or Wagner, no better.
And the police protect them, the justice system covers them up, right-wing political parties recruit them. Because they are the children of those who sit in the Parliament and the Government.
As for the government, it is continuing to destroy social welfare, education and everything that makes up society, while accelerating the destruction of life and environment, crushing and humiliating ever more the people who work against their will to keep this absurd machine running. Macron, with his bewildered banker's face, is frantically destroying everything to satisfy his microcosm of libertarian super-rich and “lead climbers”, with the cretinous belief that the economy will regulate itself, bringing peace and prosperity in a world where everyone is its own master. A void of philosophical thought, a breeding ground for the most contemptuous individualism.
And when the people rise up, when young people from post-colonial immigrant families rise up, when antifascists, environmentalists and feminists resist, then the police and fascists violently repress them, like perfect stooges of a capitalist and individualist system that is heading for ruin.
France thought of itself as the beacon of civilization. It thought of itself as the land of the Enlightenment, the Revolution, of Human Rights and social democracy. It was nothing more than a colonial negation. Its megalomania and supremacism led it to colonize a third of the planet, imposing its model by force and violence, plundering the South to allow the North to benefit from a welfare state and its population to feed on illusions. As long as there was money…
But the Welfare State was a short-lived illusion.
Capitalism doesn't bother with helping the poor to survive.
The universal values France thought it was promoting were just an illusion.
Social democracy was an illusion.
More, it was all a lie.
The reality is the authoritarianism, predation and violence of the mercenaries of the stock market.
Today, at last, the masks are coming off. After the Gilets Jaunes uprising, there weren't many left.
And if the illusion has to fade away in the flames of the riots, then we accept it.
It's only fair. “We smash your windows because you smash our lives”.
And if they are scum, then we're in, always in solidarity with popular riots.
To honor Nahel and all the victims of state violence, the only thing that will bring relief is total and radical social transformation ! No state, no cops, no prisons, no bosses and no fascists !
The “Désarmons-les !” collective.
On voudrait réagir à des prises de position qu'on a pu voir ces derniers jours de la part de nos camarades, des écueils assez récurrents quand il s'agit d'analyser les révoltes qui sortent du cadre bien classique de la gauche.
Déjà, on a du mal à comprendre ce réflexe de vouloir juger de la pertinence d'une révolte, des limites de ce qui est acceptable ou non. On voit pas quel intérêt a une telle prise de parole : ça change quoi de dire ce qui est légitime et ce qui l'est moins ? On n'est pas des juges, on n'a aucun bon point à distribuer, surtout quand on a accepté de soutenir sans réserve un mouvement social dont les objectifs et les modes d'action étaient aussi creux que celui du mouvement des retraites (nous compris).
Parfois aussi, la reconnaissance de la spécificité antiraciste de la lutte actuelle pousse la gauche à n'apporter aux insurgé•es qu'un soutien moral ou extérieur. Cette position d'extériorité est au fond une forme de désolidarisation, elle ne fait que reconduire l'isolement politique. La situation exige bien plus qu'une approbation du bout des lèvres...
Autre écueil : conseiller aux révolté•es d'adopter un objectif précis. Il faudrait aux insurgé•es des bonnes vieilles revendications, il faudrait, comme il a fallu le faire pour les gilets jaunes, faire rentrer tout ce beau monde dans le champ de la réclamation politique.
Même si on obtient jamais rien, il faut quand même le demander : la démission du président, la retraite a 60 ans, n'importe quelle connerie tant qu'il nous reste quelque chose à dire.
Selon cette même logique, il faudrait essayer de faire comprendre aux « jeunes », à « ces gamins » que le véritable ennemi est le capitalisme, c'est-à-dire, dans la plupart des esprits à gauche, en fait, une notion assez floue, relative aux inégalités. Là aussi, c'est une manière de se payer de mots. Mieux vaut des pratiques claires et fortes que des mots d'ordre flous ou creux.
En fait un mouvement n'a pas besoin d'avoir des revendications pour avoir des effets, il doit juste avoir des objectifs, et que ces derniers soient précis. Or, la révolte ne manque pas d'objectifs : comicos, mairies, prisons, casernes, boutiques, écoles. Tout ça, on aimerait suggérer à celles et ceux qui qualifient cette révolte de « nihiliste », que ça dessine une cohérence...
Souvent, une telle posture s'accompagne de la prédiction selon laquelle tout ça ne ferait que renforcer l'extrême droite. Les conséquences d'un tel raisonnement conduisent donc a dire qu'un mouvement social ne peut exister que s'il est inoffensif (c'est vrai qu'à cet égard la gauche est passée maîtresse dans cet art). On remarque quand-même que cet argument est plus souvent utilisé quand c'est les arabes et les noirs qui se bougent.
Ce n'est plaquer aucun fantasme que de dire que nous nous reconnaissons dans les objectifs de ce mouvement, que le sens de cette révolte est explicite et que son ambition dépasse de loin tout ce qui a pu émerger dans le cadre traditionnel de la gauche. Avant de juger, donc, commençons par tâcher d'être à la hauteur de ce qui se joue.
Texte de positionnement écrit par la coordination antifasciste inter—universitaire (CAIU) en réaction aux révoltes ayant suivi la mort de Nahel.
Quand on veut squatter des bâtiments vides c'est parfois pratique de savoir à qui les bâtiments appartiennent. En France, pour répondre à des questions telles que « Qui possède ce bâtiment ? » ou « Quels sont tous les terrains appartenant à la mairie dans ce village ? », la solution officielle est d'aller demander un extrait de cadastre à la mairie locale, ce qui n'est pas toujours très pratique (ni très discret).
C'est là qu'intervient cadastre.squat.net, le nouveau cadastre en ligne pour squatteur·euse·s ! Cette carte interactive affiche toutes les parcelles cadastrales appartenant à des personnes morales (entreprises, associations, État...) à l'échelle de la France (métropolitaine et outre-mer). Elle permet de filtrer les parcelles par département, commune, propriétaire ou référence cadastrale, ou simplement de zoomer sur le coin qui vous intéresse pour voir qui y possède quoi.
Notez donc que les parcelles appartenant à des particuliers ne sont pas affichées - pour ça, il faut toujours aller en mairie. De plus, les données sont actuellement à jour du 1er janvier 2022 - on les mettra à jour dès qu'on pourra mais la carte aura toujours entre un et deux ans de retard sur la situation réelle. On a fait de notre mieux pour nous assurer de la fiabilité des données affichées par la carte mais il se peut que des erreurs se soient glissées, on est pas des pros ;)
Pour contacter les cartographes à l'origine de cette carte, envoyez un mail à hm123@riseup.net.
Vive le squat !
Récit de la longue journée de comparutions immédiates de mardi au tribunal de Créteil, pour des personnes chopées depuis jeudi soir
Aujourd'hui à Créteil les familles et ami.e.s étaient présent.e.s en masse ! C'est toujours cool et on rappelle au cas où qu'il faut leur laisser la priorité dans ces petites salles : 12 types passaient, chacun méritait une chance de voir ses proches si possible !
On n'a du coup pas pu assister à tout mais on vient d'abord en soutien !
Pas comme cet abruti de prof d'éco en goguette avec ses élèves, qui n'a eu aucun scrupule à squatter tout un banc et s'est permis en plus de taper un scandale quand on le lui a fait remarquer...
On comprend bien pourquoi les tribunaux ressemblent à des forteresses dégueulasses : on peut regarder les gueux du haut des remparts mais faudrait pas qu'il puissent entrer sans invitation ça pourrait piquer !
Pour les nombreuses personnes qui se sont fait envoyer au trou, rassemblement dimanche à 15h !
Appel à se rassembler dimanche 9 juillet devant les prisons pour soutenir les personnes enfermées.
Depuis la mort de Nahel tué par la police à Nanterre, la répression s'abat fermement sur celleux qui sont sorti-es dans les quartiers pour mettre en acte leur colère.
Soyons solidaires avec celleux qui subissent des attaques racistes et classistes de l'État.
Rassemblons-nous devant les prisons ce dimanche pour leur montrer qu'on se laissera pas faire et exprimer notre solidarité envers les interpellé-es et les enfermé-es.
Liberté pour les prisonnier-es du mouvement, liberté pour tou-tes !
RDV à la gare du parc de Sceaux (RER B) à 15h pour aller à la maison d'arrêt de Fresnes !