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Occupation du lycée Victor Hugo

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le jeudi 8 juin 2023 , suite à l'effondrement démocratique de nos institutions et la limite d'un mouvement plein d'espoir affaibli par l'intersyndicalme, une cinquantaine de lycéen•ne•s déterminé•e•s se sont retrouvé•e•s aux alentours du lycée Victor Hugo , dans le 3e arrondissement de Paris autour de 17h30.

Après avoir fait le compte et un petit récapitulatif de ce qui allait se passer, la troupe était prête. L'espoir et l'excitation traversait son ensemble et elle s'est élancée au sein du lycée , symbole institutionnel d'un système défaillant . L'administration semble être en incompréhension , face une foule de jeunes prête à prendre d'assaut leur lieu de scolarité pénible pour en faire un lieu de fête et d'émancipation . Plusieurs équipes se dispersent, la troupe est organisée.

Il est 18h .Pendant qu'une partie s'occupe de barricader le portail extérieur donnant sur l'autre côté de la rue, une autre s'occupe de la grande porte principale, qui en temps de mobilisation est bloquée de l'extérieur par les lycéen•ne•s de ce même établissement. Ce jour là, iels ne restent plus dehors, iels passent en force .Cette fois, la tactique est inversée, l'établissement devient un endroit central pour les luttes lycéen•ne•s et c'est pour cela qu'iels doivent s'en emparer. La troisième équipe se charge de prendre la G3 et G4 ( salles polyvalentes ) , mais surtout la G3 qui va devenir le point central des AG et débats durant toute l'occupation. Tout se passe à merveille mais l'inattendu advient : 3/4 policiers s'introduisent dans l'établissement, une manœuvre illégale, étant donné qu'ils doivent attendre l'autorisation de la proviseure et que celle ci était en pleine négociation avec trois élèves du lycée. Une petite agitation se diffuse dans le groupe qui décide de tous•tes se regrouper au 3 eme étages .

Il est 18h30. Les forces de l'ordre ont évacués le batiment, sous les ordres de la Préfecture. La panique a été de courte durée et cette sortie a démontrée le rapport de force que les occupant.e.s avaient entre leurs mains. Cette intervention a donc renforcée le sentiment de confiance de l'occupation : la police ne pouvait pas faire ce qu'elle voulait a Victor Hugo, la peur venait de changer de camp. De laborieuses barricades seront mises en places aux coins du périmètres défini par les jeunes. L'accumulation de chaque tables et de chaque chaises va faire grandir le sentiment qu'une séparation entre deux mondes à été construite, que personne ne pourra rentrer dans l'espace qui a été reapproprier de manière illimitée .

Il est 19h. La G3 va être décorée sur tout les murs de slogans ou dessins faits à la craie de toutes les couleurs afin de transformer l'espace autour d'eux en un centre autogéré (« Vive la ZAD de VH » , « Occupation lycéenne antifasciste » , « Vive la Commune » ).

L'occupation est marquée par une radicalité naissante chez les jeunes qui ne souhaitent pas seulement l'abrogation de la réforme des retraites qui était censé être voté ce jour là où l'abolition de Parcoursup , mais aussi la fin d'un monde capitaliste basé sur le profit et le renouveau insurrectionnel à l'exemple de la Commune de Paris. Des banderoles sont brandies sur la façade du lycée : « Traverse la rue , occupe ton bahut » en référence à Macron qui conseillait de traverser la rue pour trouver du travail » ou « Brûle ton rectorat », symbole de l'académie française .

Il est 20h. Un rassemblement commence à se former rue Payenne, en face de la façade et des ses banderoles . Il est principalement constitué de lycéen•ne•s qui ne peuvent plus rentrer mais qui soutiennent leurs camarades à distance. Des slogans sont échangés « Siamo tutti antifascisti », « Le lycée il est à qui ? À nous ! » ou encore « ACAB » . Cette échange crée un sentiment de victoire chez les occupant•e•s qui ont réussi à former une cohésion et une coalition mais aussi à relancer un espoir de lutte pour tout le mouvement, qui semblait toucher à sa fin mais qui a été réanimé par la jeunesse.

Il est 20h30. Au fond de la salle, est projeté la chaîne LCP, qui diffuse en direct les débats de l'assemblée nationale. Sur le tableau , le signe Stop est dessiné pour marquer une scission entre un parlement devenu inutile et une assemblée lycéenne qui revit. Les tensions commencent à monter avec l'administration et les négociations commencent à fatiguer ceux qui les entretiennent, de nombreux débats vont être lancés : -doit-on attendre la venue de la police ? doit-on forcément s'attendre à une garde à vue ?-si nous avons l'opportunité d'échanger avec une personne haut placé, allons nous négocier des revendications ? -comment faire durer l'occupation le plus possible ? Questions qui vont perdurer durant toute l'occupation jusqu'à sa fin.

Il est 21h30. Les lycéen•ne•s dansent, chantent et font de cette occupation un souvenir ineffable. La bonne humeur traverse l'ensemble des personnes présentes. Un moment de répit avant une série de bouleversements. En effet , l'administration continue à mettre la pression sur les trois lycéen•ne•s chargé•e•s de la négociation. Elle leur explique que si iels ne partent pas à 22h, la police va emmener l'intégralité des personnes en garde à vue. Le problème étant que certains élèves participant à l'occupation passent leur BAC le lendemain dans le même édifice ( épreuve qui n'était pas rattrapable). Un dilemme s'impose : risquer une GAV aux dépens de celleux qui risquent gros mais être bien plus médiatisé•e•s en raison d'une présence policière ou bien apaiser les tensions et sortir vainqueurs d'une occupation qui a su durer dans le temps et qui est une victoire , médiatisé ou non.

Il est 22h. Avant de se décider , les lycéen•ne•s font les dernières festivités : iels rajoutent la banderole « Ni État, Ni patron ; Democratie Directe et Autogestion » tout en allumant toute sorte de fumigènes et en lançant les communiqués fraîchement écrits par un petit groupe dans la cour du lycée : un spectacle visuel qui fera de cette occupation une vraie réussite dans le fond comme dans la forme. Une image que même les professeurs, responsables et autres travailleureuses du lycée auront toujours en tête.

Il est 22h30. La tension monte , une partie du groupe est prête à partir tandis ce que l'autre est déterminée à se faire dégager des lieux par les forces de l'ordre en vue de l'objectif d'une occupation illimitée, qui devait durer le plus longtemps possible. Le débat est long et intense en conséquence d'un groupe partagé en deux. Une partie de l'occup ne peut pas partir en laissant l'autre derrière elle. C'est pour cela qu'il sera décidé collectivement que l'action touche à sa fin. La fin sera marquée par une descente des escaliers qui durera bien une vingtaine de minutes et qui sera festive avec des slogans cantonnés à répétition dans la joie et la bonne humeur.

Il est 23h. Bien qu'iels sont dans la rue et en dehors du lycée, la soirée n'est pas finie. S'ensuit une manif spontanée suivie par le groupe rassemblé devant le lycée en soutien qui passe. La fête se poursuit dans la rue , lieu central de toute lutte. La manifestation suivra la rue Sévigné, la rue Francs Bourgeois, la rue Turenne et enfin la rue Saint-Gilles pour atterrir à la station « Chemin Vert » sur la 8, pour prendre le métro direction République.

Il est 23h30. Pour le bouquet final, et la conclusion d'une soirée victorieuse, la place de la République sera illuminée de feux d'artifices. Paris est une fête , les lycéen•ne•s l'ont soulevé•e•s et ont marqué•e•s l'histoire des luttes lycéennes.

Ecrit par une occupante du lycée Victor Hugo 2023

Le ministre du mal-logement Olivier Klein va venir à Massy mercredi 21 juin à 18h à l'école Roux-Tenon

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le ministre du mal-logement Olivier Klein va venir à Massy mercredi nous expliquer son incompétence. Il veut aussi ''écouter'' les problèmes de la population.
Il n'a pas à s'inquiéter, on va pas lui laisser le choix de nous entendre !

Entre 300 000 et 400 000 personnes sont sans domicile. Un chiffre qui a doublé en 1 an malgré les promesses du ministre du logement Olivier Klein.
Alors que le pays n'a jamais compté autant de logements vacants, (3,1 millions – 8% du parc) selon l'INSEE, ni des loyers aussi élevés, dans ce contexte d'inflation et d'aggravation de la crise du logement, les droites parlementaires libérales, conservatrices et extrémistes ont voté la PPL Kasbarian-Bergé le 14 juin.

Il fallait donner des garanties aux bailleurs et aux investisseurs pour qu'ils imposent aux locataires des loyers toujours plus élevés et soutenir la spéculation sur les locaux et logements VACANTS … afin de nourrir une pénurie artificielle et de les revendre au meilleur prix ?

Cette loi attaque la protection des locataires en difficulté, la prévention des impayés et des expulsions. Elle vise à mettre fin aux occupations d'immeubles vacants, par des sans-logis souvent soutenus par des associations.

Ce texte répressif sanctionne :

– les personnes sans-logis qui s'installent, pour se protéger des dangers de la rue, dans des logements VACANTS (ne pas confondre avec les résidences secondaires et principales, dont l'occupation est sanctionnée par des lois antérieures depuis 1992) : 3 ans de prison et 45 000€ d'amende, l'expulsion sans jugement en quelques jours et la suppression de tout les délais de procédure ;

– les personnes escroquées par un faux bailleur, nombreux face à l'aggravation de la crise du logement ;

– les personnes sans-abris qui s'installent par nécessité dans des locaux désaffectés à usage commercial, agricole ou professionnel, à 2 ans de prison et 30 000 € d'amende. Les salariés qui occupent leur lieu de travail peuvent aussi tomber sous le coup de cet l'article.

– les locataires victimes d'un accident de la vie, qui ne peuvent plus régler leur loyer : les délais minimum de procédure passe de 6 mois à 3 mois jusqu‘à l'audience ; la mise en place d'un échéancier de paiement pour éviter la résiliation du bail est conditionnée à l'accord du juge, à la demande du locataire, au paiement du loyer intégral avant l'audience. Ces trois conditions vont rendre exceptionnelle une telle hypothèse.

– les locataires du secteur privé qui se maintiennent dans le logement à l'expiration des délais de procédure d'une amende pénale de 7500€. L'objectif de cet article est de forcer les locataires à « s'auto-expulser ».

– accélère la procédure d'expulsion et la marginalisation de l'échéancier (qui permet de rétablir les droits du locataires) minant les dispositifs de prévention des expulsions (rétablissement rétroactif des APL, apport du FSL …), malgré le renforcement annoncé de la CCAPEX.

La PPL Kasbarian Bergé c'est une hausse massive du nombre d'expulsions et de sans-abris !!

Ce gouvernement des riches n'a plus honte de rien...

Montrons lui qu'il n'est le bienvenu nul part !

Zadimanche sur le triangle de Gonesse 25 juin

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous des sauveteur.es de terres
11 h Patte d'Oie de Gonesse,
Départ vers 11h30 en direction du chemin de la Justice
À 12h30, pique-nique apporté par chacun·e
À partir de 14h, visite du site, informations sur la situation et préparation des actions à venir.

Comme tous les derniers dimanches du mois, retrouvons-nous sur les terres agricoles de Gonesse menacées par le Grand Paris Express de destruction pour une gare en pleins champs .
Cette gare est totalement inutile (voir notre site ouiauxterresdegonesse) pour la population locale qui verrait son environnement encore plus bétonné et serait privée de la possibilité d'un approvisionnement alimentaire local.
Nous pouvons encore contrer ce projet.
A dimanche 25 !

Accès train ou train/vélo :
Attention aux travaux sur les RER B et C, consultez le site transilien.com…
RER D : descendre à l'arrêt Villiers-le-Bel-Gonesse-Arnouville (20' depuis Gare du Nord), puis
prendre le bus 20 arrêt Patte d'Oie-Triangle de Gonesse (prévenir le chauffeur)
ou RER B jusqu'au Parc des Expositions, puis bus 20 arrêt Patte d'Oie-Triangle de Gonesse (prévenir le chauffeur)
Voiture : Chemin de la Justice à Gonesse
Si vous êtes perdu·es : 06 76 90 11 62

L'Actu des Oublié.es • SIII • EP18 • Penser Loin : L'enseignement en lutte II

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tous les deux lundis, l'Actu des Oublié.es explore les luttes dans le monde. Pour le dernier épisode de la saison, nous achevons notre volet sur les luttes dans le monde de l'enseignement.

Suite cette semaine de notre volet sur les luttes dans l'enseignement, avec une problématique inversée par rapport au dernier épisode. Nous réfléchissons ici aux pédagogies alternatives nées des luttes ; en prenant en exemple l'enseignement indigène au Mexique, du Chiapas au Michoacan puis le mouvement des forest school dans leur branche libertaire.

Avec Julie Ricard, fondatrice de la forest school Autour du feu
et Sylvain Wagnon, maître de conférence en sciences de l'éducation à l'université de Montpellier.

Si le lecteur ne fonctionne pas, voyez ici !

SOURCES
Bruno Baronnet (notamment Stratégies Alternatives d'éducation dans les luttes des peuples originels du Mexique)
Radio Zapatista
Film Education en Résistance
Article CODEDI, la Finca Alemania sur le site de l'Autre côté du Charco
Documentaire Como una piedra en el zapato

MUSIQUE
Rabia Rivera avec Sin Rap me aburro

VISUEL
Graff à Valparaiso, Chili.

Carapatage #52 : Les CRA enferment, expulsent et tuent… Retour sur les situations à Vincennes et Mayotte

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une émission de radio enregistrée le 7 juin 2023, qui revient sur la mort de M. au CRA de Vincennes et les révoltes qui ont suivi, ainsi que sur le dispositif mis en place à Mayotte pour renforcer les expulsions dans le cadre de l'opération Wuambushu.

https://carapatage.noblogs.org/carapatage-52-de-vincennes-a-mayotte-comment-les-cra-enferment-expulsent-et-tuent-07-06-23/

Carapatage #52
Le 26 mai 2023 M. a été tué par les matons du CRA de Vincennes. Ils l'ont tabassé et ses co-retenus l'ont retrouvé mort le lendemain matin. Dans la foulée, les autorités se sont empressées de dire dans la presse qu'il était mort d'une overdose… En réaction les retenus du centre se sont révoltés et plusieurs actions de solidarité ont eu lieu aux abords du CRA.
De l'autre côté du globe, à Mayotte, l'État cherche aussi à faire disparaitre tou.te.s celleux qu'il considère comme des étranger.e.s indésirables. Les flics détruisent leurs habitations, les enferment en CRA et les expulsent, pour la plupart vers les autres îles des Comores.
Dans cette émission on revient sur ces deux situations et, plus généralement, sur la violence de l'enfermement en CRA. Bonne écoute !

Vous pouvez retrouver toutes nos émisssions sur https://carapatage.noblogs.org/ et en direct sur radio libertaire 89. 4 FM tous les 1er et 3e mercredi du mois de 20h30 à 22h.

Sommaire :

00.03.26 Brèves :

  • 00.03.33 : Lettre de la CGLPL sur les GAV
  • 00.05.47 : Grèves de la faim au quartier d'isolement de Bourg-en-Bresse et appel à soutien
  • 00.08.41 : Trois évasions d'un centre fermé en Belgique
  • 00.12.13 : Arrestation et placement en CRA d'italien.nes
  • 00.13.33 : Action contre l'agence Strateact
  • 00.15.26 : Marche blanche pour Medhi Berroukeche
  • 00.16.22 : Vague de perquisitions et d'arrestations en lien avec une action contre Lafarge
  • 00.19.21 : Agenda

00.24.06 Partie 1 : Décès de M. après avoir été tabassé par les flics au CRA de Vincennes

  • 00.24.38 : Contexte et retour sur le décès de M.
  • 00.26.34 : Mobilisations à l'intérieur et à l'extérieur
  • 00.31.12 : Position de l'ASFAM
  • 00.33.20 : L'enfermement en CRA tue

00.43.29 Partie 2 : Opération Wuambushu et CRA de Mayotte

  • 00.44.27 : Situation de Mayotte et dérogations au droit
  • 00.59.15 : Déroulement de l'opération Wuambushu
  • 01.08.50 : Enfermement au CRA à Mayotte
  • 01.16.39 : Extrait d'un entretien avec un retenu au CRA de Mayotte
  • 01.31.27 : Discussion