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Les Bestiales – Rencontres autour de l'émancipation animale

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ces rencontres auront lieu du 17 au 20 février 2023 autour de Bure dans la Meuse (55). Les informations seront actualisées sur bureburebure.info.

Ces rencontres auront lieu du 17 au 20 février 2023 autour de Bure dans la Meuse (55). Les informations seront actualisées sur bureburebure.info.

Préinscription (non obligatoire)

Pour nous aider à anticiper la logistique, c'est cool si tu te préinscris. C'est anonyme, pas obligatoire et pas engageant mais ça nous donne des repères.

https://forms.42l.fr/apps/forms/cW53aky49LE46nLz

Envies et programme

Les grands projets de bétonisation, le nucléaire de manière générale et le projet de poubelle nucléaire de Bure de manière plus particulière se font au détriment des espèces qui vivent déjà dans ces environnements et contribuent à détruire les espaces de vie, de trajet, d'alimentation d'animaux. Les luttes ont tendance à être vu sous des angles purement utilitariste vis-à-vis des êtres humain.es.

À quelques un.es nous avions envie de faire une invitation pour se retrouver et échanger sur des visions antispécistes. L'antispécisme se cristallise souvent autour du veganisme, et nous ne prenons pas toujours le temps d'échanger sur l'empreinte du capitalisme sur les autres espèces humaines, pour échanger sur les luttes qui peuvent avoir lieu contre l'exploitation animale et contre l'industrie de la viande, contre l'urbanisation qui veut contrôler tous les espaces et ne plus laisser de place. C'est pour cela que nous souhaitions prendre un temps à ce sujet.

Ateliers

On va essayer de vous concocter des supers ateliers mais on a aussi très envie de co-penser ces rencontres et leur contenu avec vous. On espère que vous viendrez avec vos idées de discussions/ateliers/etc pour partager ensemble ce que sont nos antispécismes et nos manières de les mettre en actes. Hésitez pas à nous dire dans le formulaire ou par mail si vous voulez animer des trucs ou co-construire un ateliers avec nous, sur des sujets qui vous parlent et vous semblent importants. Il y aura aussi des espaces pendant les rencontres pour des ateliers non programmés si tu veux réfléchir à un truc et voir comment tu le sens sur le moment.

Quelques idées qu'on a eues à plusieurs de ce qu'on aimerait échanger. Pour ces thématiques nous n'avons pas toujours de personnes pour porter l'atelier ça dépendra donc de ce que les personnes qui viennent voudront porter :).

On aimerait avoir des formats variés pas uniquement des conférences (jeu de rôle, arpentage, film, podcast, discussion…)

* Conséquences du nucléaire sur les animaux et leur environnement
* fabrication de stickers, affiches, broderie, etc
* échange à propos de la chasse
* agriculture sans intrant animal
* partage d'expérience de luttes
* réflexion d'un monde sans exploitation animale
* expérimentation animale
* Spécisme et oppressions systémiques
* Destructions des espaces par l'urbanisation et les activités capitalistes
* antispécisme non occidentale
* Exploitation animale / exploitation humaine
* Communiquer avec nos ami.es non humain.es, s'autonomiser sur les soins avec elleux
* Soirée chants / film / brasero
* ce que vous voulez bien porter 🙂

Comment aider ?

– Diffuser affiches et communications dans les lieux que vous connaissez
Affiche 1, Affiche 2, Affiche 3.
– On cherche des gens pour porter une cantine sur certains repas.
– Venir quelques jours avant / rester quelques jours après pour aider à préparer / à ranger.
– Proposer des ateliers / ramener des ressources
– Tout aide pratique pendant l'évènement (navette, soin, etc)

Organisation pratique

Localité et transport

A priori l'évènement aura lieu entre 2 lieux : L'Affranchie et la Gare qui sont séparés de 4 km. Si tu peux venir avec un vélo, ou si tu viens véhiculé et que pendant les rencontres tu peux te mettre à contribution pour faire des navettes ça sera le bienvenu. (Il sera aussi possible d'emprunter des vélos / de marcher / des navettes seront organisées sur place).

Comment venir ? – Dodo – nourriture – électricité

Toutes les infos se retrouvent sur cette page : https://bureburebure.info/venir/
Regarde un peu la description des lieux sur la page si tu n'es jamais venu.
On publiera un numéro de navette si jamais vous échouez quelque part en stop (ce qui arrive en meuse) ou si vous arrivez en train – de préférence à Joinville, ou si vous arriver à Bar le Duc, prenez un bus jusqu'à Ligny-en-Barrois. N'oublie pas de prendre ce numéro avant de partir.

Sur place sera prévu des cantines vegan et on aura prévu ce qu'il faut pour les matins et repas. Cependant n'hésite pas à ramener ce qui te ferait plaisir à manger / partager. La totalité de l'évènement sera à prix libre : contribution financière en fonction des possibilités et envies.

Pour les nuits il y aura plusieurs dortoirs, certains en mixité choisie sans mec cis, d'autres mixtes. Certains seront dans des espaces moins chauffés que d'autres. N'hésite pas à nous envoyer un mail si t'as des besoins spécifiques par exemple si tu ne peux pas dormir en dortoir. Si tu viens en camion aménagé, il sera possible de dormir à la gare.

Froid

La gare a eu plusieurs travaux d'isolations, il y fera moins froid que les années précédentes. L'évènement sera sur 2 lieux et des aménagements vont avoir lieu pour avoir plus d'espaces au chaud. N'hésite pas à prendre ton duvet et des vêtements chauds.

Animaux non humain.es

On se rend bien compte que l'espace n'est pas idéal pour l'accueil des non-humain.e.s qui pourraient vouloir vous accompagner, on sera sûrement nombreux.ses et plutôt serré.e.s à l'intérieur pour se protéger du froid et des intempéries.

Si vous vivez avec des potes non-humaines plutôt stressés ou mal à l'aise de se retrouver au milieu d'autres chiennes ou humain.e.s sans trop d'espace ça peut être compliqué à vivre, si vous avez d'autres endroits où iels peuvent passer le week end ça peut être plus simple pour elles et pour nous.

Si iels viennent quand même on fera de notre mieux pour les inclure, en proposera des espaces dans la progra pour pouvoir faire des tours avec elleux et tout ça ( / !\ l'événement aura lieu pendant la période de chasse, à prendre en compte pour les balades…) mais les journées enfermés avec des humaines qui discutent sont pas les plus fun pour elleux.

À vous de voir comment ça peut se gérer aux mieux et si vous trouvez des solutions plus satisfaisantes pour qu'elleux puissent passer le week end ailleurs ou si vous préférez les aider à être le mieux possible dans les conditions sur place.

Surveillance policière

La lutte à bure ainsi que les luttes antispécistes sont soumises à du fichage. Il y a une présence policière sur le territoire de la Meuse mais en ce moment les contrôles ne sont pas fréquents. Nous invitons tout de même à consulter le brief legal présent ici. Il est aussi possible qu'il y ait des réquisitions auprès des opérateurs téléphoniques ou des IMSI Catcher de la police pour connaître les téléphones qui ont borné sur le territoire.

Contact

Il est possible d'écrire à rencontres-animales@immerda.ch pour plus d'informations ou proposer des ateliers.

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« On est plus fortes ensemble que seules » les luttes quotidiennes au Mesnil Amelot racontées par celles qui les mènent

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Nous relayons le témoignage d'une femme enfermée au CRA du Mesnil Amelot, qui livre le quotidien dans le centre et les résistances qu'elle et ses co-détenues ont mises en place. C'est une lutte de tous les jours pour faire respecter ses droits : avoir accès aux produits d'hygiène, pouvoir garder la nourriture amenée par des proches au parloir, pouvoir se maquiller à la fouille. C'est créer le rapport de force nécessaire pour bousculer les petits abus de pouvoir des flics, gueuler quand on te refuse même les besoins les plus basiques. Et puis c'est pouvoir garder un contrôle sur son corps, dans cet endroit dégueu pas épargné par le patriarcat que sont les centres de rétention administrative.

Publié sur AbaslesCRA

Quand est-ce que tu es arrivée en CRA ? Comment ça s'est passé à ton arrivée ?

« Je suis une sortante de prison, donc dès que je suis sortie de prison les gendarmes m'attendaient directement, ils m'ont dit que je partais direct en rétention. Donc à mon arrivée ça a été un peu compliqué parce que je pensais être libérée et ça pas été le cas, retrouver les enfants et les gens que j'aime. Et malheureusement je me suis retrouvée en rétention donc ça été très compliqué de m'adapter. Et de toute façon on ne peut pas s'adapter ici. C'est impossible.
Ici c'est de la torture morale de malade. A tout moment il peut y avoir des laisser passer, à tout moment tu peux être expulsé·e, à tout moment ils peuvent venir péter notre porte. Y'a pas d'heure, que ce soit 2 heures, 7 heures du matin… On est tout le temps stressé·es, on est tout le temps sur le qui vive, on est tout le temps en mode “ça y est aujourd'hui c'est bon y'a le laisser-passer aujourd'hui on part, aujourd'hui on va plus voir notre famille, aujourd'hui ça y est on voit plus nos enfants”. C'est de la torture. »

Quand tu dis ils vont péter une porte ça veut dire quoi ?

« Ca veut dire ils viennent, ils te soulèvent, ils ouvrent la porte direct le matin, comme ils ont fait pour F. [une copine retenue qui a été expulsée de force début Novembre]. Ils sont venus à 8h car son vol était à 11h, et ils ont dit “vous partez maintenant, préparez vos affaires” Et ça a été très compliqué. Nous on est là mais franchement, on vit plus, le temps s'est mis en pause, et ça c'est très dur. C'est un endroit où tu peux rien faire, pas d'activités, rien du tout. On reste que dans les chambres à longueur de journées. Ou bien si on a des affinités avec certaines retenues, qui savent parler français, car c'est pas donné à tout le monde ici. Donc on essaient de faire passer le temps comme on peut ; on discute, on est sur nos téléphones.. C'est long. »

C'est très différent de la prison non ? Car en prison tu peux avoir des activités, un travail ?
« Alors ici je suis vraiment en prison. C'est pire que la prison. Pour moi c'est ici la prison. »

Avec les femmes retenues avec toi vous arrivez à créer de la solidarité ?
« Comme je dis quand on a quelques affinités avec certaines, on reste ensemble, on fait tout ensemble, on se bat ensemble, on essaye de faire respecter nos droits surtout. On est plus fortes ensemble que seules, comme on dit “l'union fait la force !”. »

Quand tu dis que vous vous battez, vous faites quoi par exemple ?
« Bah déjà on s'est battues par rapport à la fouille. On a qu'une heure le matin et une heure l'apres-midi. Tout en sachant que c'est pour toute la zone femme. Donc c'est toujours compliqué. Au début, il y a avait pas grand monde qui aimait bien se préparer, se maquiller, se parfumer, tout ça. Nous on est des personnes qui aiment se préparer, se sentir bien. C'est la moindre des choses. Donc moi et ma petite équipe on a décidé d'aller faire un peu de forcing, de se maquiller, et petit à petit de se parfumer. Et puis maintenant on a même réussi à se faire des brushings avec le fer et tout ça. »

Ca veut dire qu'au début, quand vous êtes arrivées, on vous empêchait de de faire ça quoi ? C'était pas possible ?
« C'était très complqiué. Ils avaient tellement pas l'habitude que ça les stresssait ; c'était “oui vraiment 5 mn” ou “non il y a d'autres personnes, y'a pas le temps” mais non en fait ; y'a personne et vous respectez mes droits car j'en ai besoin. Je suis une femme comme vous et j'ai besoin de me sentir aussi bien. C'est pas parce que je suis en rétention que je dois me laisser aller ou que je dois rester toute pale. Mais je vous avoue que ça a été quand même compliqué. On a du faire les petites guerrières. Une fois ils nous ont dit “nan si c'est pour le maquillage et tout, on a pas le temps” et moi je leur ai dit “bah nan moi j'ai une heure. Et là y'a personne donc vous respectez mes droits. J'ai une heure de fouille le matin, une heure l'aprem. Et je me maquille”. Et après je me suis maquillée. Après, a force de le faire, c'est devenu une habitude, dès qu'ils nous voyaient “pour vous maquiller ?” “oui”. Et après ils l'ont pris à la rigolade. Après pour les prochaines, les retenues qui viennent après nous là bah elles c'est déjà une facilité car maintenant elles viennent, elles se préparent. Tandis que nous c'était pas possible donc on fait le plus gros. »

Avant vous, personne ne le faisait ? C'était pas interdit, mais ça se faisait pas ?
« Personne ne le demandait car ils s'imaginaient pas que il va y avoir des femmes qui voudront se préparer, se maquiller, se parfumer. Ils avaient jamais vu ça en rétention donc c'est du inédit en fait. »

Vous avez un peu modifié les règles à l'intérieur du CRA quoi, en faisant ça ?
« Voilà. Y'a beaucoup de choses qui ont changé depuis. »

T'as motivé les autres retenues avec toi pour faire changer des trucs dans les CRA ? Y'a d'autres trucs que vous avez fait ?
« Bah oui parce que les filles elles parlent plus, elles vont souvent voir la Cimade, elles font l'article 24 (article du règlement en CRA, qui concerne les droits des retenu·es) quand y'a un soucis par rapport au kit (d'hygiene), quand y'a un manque d'effectif, donc ça a motivé les autres, à faire valoir leur droits. Ils ont des droits et ils doivent faire respecter leurs droits. Aujourd'hui ça me fait plaisir car je suis plus toute seule. »

Avant l'article 24 il était jamais appliqué, la cimade ils sont surpris là, les policiers ils s'en fichaient non ?
« La cimade, ils voyaient que l'article 24 c'était pas efficace, et maintenant ça l'est beaucoup plus. Ils voient bien le changement, et que ça bouge. Quand y'a des problèmes, ici y'a des punaises, et ça bouge plus qu'avant. Et même, c'est plus les mêmes retenues qu'avant. Avant c'était des personnes qui avaient jamais trop vécu en France, ça faisait que quelques mois. Tandis que la, c'est retenues qui on vécu en france, qui sont limite françaises, c'est juste des papiers qu'elles ont pas. Et y'a une majorité qui sont sortantes de prison. C'est comme si la rétention c'était une prison, comme si c'était devenu une infraction. C'est plus les mêmes personnes, c'est plus les mêmes mentalités, c'est plus des jeunes d'ici qu'ils ramènent. Et ces jeunes là ils connaissent leurs droits, ils se laissent pas faire. »

Quand tu parles pas français tu te laisse plus facilement faire ?
« Exactement. Ils [les flics] font moins attention à ces gens là quand ils parlent pas français, quand ils savent pas leur droits. Et puis ils se cassent pas la tête à faire les choses. Par contre contrairement à nous, comme ils savent que nous on connait nos droits, ça avance, ça bouge mieux. »

Comment vous avez réussi à obtenir des policiers de pouvoir garder la nourriture après les visites ? Parce que jusqu'à y'a pas longtemps, quand on venait avec de la nourriture en visite au CRA 2, les personnes retenues avaient pas le droit de garder la nourriture qu'on leur donnait après dans leur cellules.
« On a tout simplement dit que c'était pas possible, qu'on avait trop faim, et qu'il fallait absolument qu'on puisse au moins faire rentrer des gâteaux parce que y'a des personnes malades ici, qui sont en manque de fer, vitamines, de tout, donc c'est pas possible il faut qu'on mange, y'a des personnes qui ont perdu du poids, c'est incroyable ! Donc on a fait l'article 24, on a tapé dessus, on a pas lâché, et ils ont fini par accepter. On gueulait tout le temps pour qu'on se fasse bien entendre. Ça arrivait jusqu'au gradé, donc après ils ont fait remonté, donc pour finir ça s'est un peu assoupli donc ils compris qu'il fallait bien qu'on mange. Ça, c'était du luxe les gâteaux. C'est triste à dire, mais pour nous c'est du luxe d'avoir des petits gâteaux. Des croissants, des petits pains, c'est un luxe. On a besoin de manger. On a juste le matin à manger à 7 heures, ensuite midi 30, puis 18h30. Donc après si on a rien entre deux, et si les gens ici ils ont pas d'argent, pas de famille ils mangent pas. Donc nous si on peut partager les gâteaux avec eux ça nous fait plaisir. »

Comment ils se comportent les policiers avec toi ?
« Ben la majorité c'est sans commentaire. Après c'est plus compliqué avec les femmes. Elles parlent mal, elles sont hautaines, prétendent être supérieures à nous, qu'on est de la merde, elle se moquent de nous dès qu'elles nous voient prêtes. C'est nouveau pour elle, dès qu'elles nous voient prêtes bah comme c'est nouveau pour elles, ça laisse des commentaires, ça rigole sur nous avec les collègues et nous on y fait pas attention. »

Ça se passe comment en ce moment, y'a du monde ?
« Oui on est 22 femmes, de toutes sortes de nationalités. Ils remplissent beaucoup, et ils expulsent. Puis ils re-remplissent, et expulsion.

Les personnes essaient de résister ?
« Oui elles essaient sauf qu'elles n'ont aucune chance. Y'a des escortes là bas et ils sont là pour ça, pour prendre les personnes de force et les mettre de force dans l'avion. Et c'est impossible parce qu'après ils utilisent la force. Ils te ligotent, on dirait même pas des êtres humaines. On dirait même plus qu'on est en France. C'est fou ce qui se passe, c'est dégradant. C'est malheureux comment ça devient la France. Moi je connaissais pas les CRA avant. C'est fou que ça existe ça en France. Dans certains pays, on peut imaginer, mais pas en France. »

Ouais c'est ça le pays des droits de l'homme…
« On parle de quels droits, de se voir ligoté·e·s, attaché·e·s de force et expulsé·e·s ? On parle de quels droits ? C'est très dur d'assister à tout ça parce qu'on se dit à chaque moment c'est nous les prochaines. C'est horrible. C'est de la torture. Je le souhaite à personne ce qu'on vit nous ici. »

Ouais c'est clair. On t'envoie plein de force en tout cas, et on espère que vous allez rien lacher avec les autres retenues !
« Toujours ! C'est nous les totally spies !! »

Pour en savoir plus, écoutez ou réécoutez l'émission du vendredi 21 Novembre de l'Envolée, où plusieurs femmes retenue au CRA du Mesnil Amelot expliquent les solidarités collectives qu'elles ont mise en place.
Dans l'émission du vendredi 11 Novembre, elles vont plus loin en parlant particulièrement de ce que la taule et le CRA font au lien mère-enfants, où elles crient leur rage d'être séparées et la crainte d'être éloignées de manière plus radicale.

Force à elles, à bas les CRA !!

Le juge, le flic et le médecin

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Systématiquement, les prisonnier·e·s racontent des cas de violences médicales, de refus de soin, et d'enfermement de personnes malades. La santé en CRA est souvent un enjeu de lutte, comme dans des grèves de la faim collectives pour obtenir des soins. Face au risque d'expulsion, des prisonnier·e·s en arrivent à des pratiques telles que l'automutilation.
Dans ce texte il n'est pas question de réclamer de meilleures conditions d'enfermement : la privation de liberté n'est pas et ne sera jamais compatible avec une bonne santé. La dégradation de l'état de santé physique et mentale en CRA est un outil de l'État pour réprimer les personnes étrangères.
À partir de ces histoires, on propose ici quelques réflexions au sujet de la santé dans les CRA.

Une destruction concertée de la santé des personnes enfermé·e·s en CRA

Systématiquement, les prisonnier·e·s racontent des cas de violences médicales, de refus de soin, et d'enfermement de personnes malades. La santé en CRA est souvent un enjeu de lutte, comme dans des grèves de la faim collectives pour obtenir des soins. Face au risque d'expulsion, des prisonnier·e·s en arrivent à des pratiques telles que l'automutilation.
Dans ce texte il n'est pas question de réclamer de meilleures conditions d'enfermement : la privation de liberté n'est pas et ne sera jamais compatible avec une bonne santé. La dégradation de l'état de santé physique et mentale en CRA est un outil de l'État pour réprimer les personnes étrangères.
À partir de ces histoires, on propose ici quelques réflexions au sujet de la santé dans les CRA.
Femmes enceintes en CRA : absence de suivi gynécologique et violences policières.

Ces derniers mois, nous avons souvent été en contact avec des femmes enceintes enfermées au CRA du Mesnil-Amelot. Dans bien des cas, malgré le fait que l'incompatibilité avec la rétention soit prononcée par l'hôpital de Meaux les femmes enceintes sont emprisonnées et expulsées par la préfecture. Quand l'infirmerie du CRA les reçoit, c'est pour leur donner des médicaments incompatibles avec la grossesse. Quand elles cherchent à contacter le SAMU, l'administration du centre refuse l'accès à l'ambulance. Et quand des prisonnières enceintes s'opposent au vol elles subissent des expulsions violentes.
En avril dernier Manue*, une femme enceinte de sept mois, a appelé le Samu avec l'aide d'une autre prisonnière, mais les flics ont refusé l'accès à l'ambulance. Constatant ses fortes douleurs, le service médical du CRA, lui a répondu qu'il n'y avait pas de raison particulières de s'inquiéter. Elle a finalement réussi à se faire amener à l'hôpital qui a notifié l'incompatibilité de son état de santé avec la rétention. Elle a tout de même été renvoyée directement au centre. Plus tard, vu que son état empirait, Manue a été ramenée à l'hôpital. Mais cette fois-ci ils ont refusé de la prendre en charge, rejetant la responsabilité sur l'administration du CRA qui n'avait pas tenu compte de leur notification précédente. Manue a ensuite été expulsée.
Plus récemment, nous avons été en contact avec Celi*. Enceinte de quatre mois, elle n'a reçu aucun suivi gynécologique lors de sa rétention. En raison de fortes douleurs, l'infirmerie du CRA lui avait donné des médicaments incompatibles avec la grossesse. Celi a été expulsée de force après plusieurs refus de test, pieds et mains scotchés. À son arrivée, de plus en plus souffrante, elle est allée aux urgences. Les médecins ont constaté que le fœtus était mort depuis dix jours, ce qui mettait sa santé en danger. Ils ont clairement attribué cette mort aux médicaments et aux mauvais traitements pendant la détention : stress, dénutrition, violences physiques des flics notamment pendant les tentatives d'expulsion.

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Lecture enthousiaste de la Joie armée Noire, ce que l'article invite à penser

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les Stiffs, s'ils ignorent les partitions de genre, c'est parce ce qu'ils mènent une sous-vie de trimardeurs, été comme hiver. Déréliction subie.
Toutes couleurs confondues, ils sont d'Afrique, du Métro La Chapelle, de Birmanie ou du Loaos, ils sont de partout et finissent nulle-part. ils font la manche, se détruisent à petits feux, ils crèvent de faim et leur voix n'est aujourd'hui portée par personne, aucune groupalité réelle ne remarque ces « invisibles » du champ social. L'État les préfère inexistants. Ils encombrent les rues, ils connaissent l'écroulement et personne n'a jamais pris le temps d'observer ce que tente de dire leur regard.
Qui donc les aide à se relever ? Bien peu, en vérité.
Voilà un autre élément discursif qui peut servir de motif pour détruire les avenues du Second Empire. Right Now.

Détruire certaines dimensions du réel, poursuivre nos réflexions

Oui, votre article percute. Le monde couleur ébène porte l'anarchie dans son sang et relève la tête avec un fouet dans chaque main, au passage, pas de pitié pour les actionnaires, les colons de tout crins. Et par là votre article déchire. C'est un bâton de dynamite.
Mes potes sorciers et adeptes des Diggers souscrivent.
Juste une remarque : après le Krach de 1929 toute une population de Stiffs, blancs et noirs, latinos, juifs rescapés du Schtetl, zonars italos et castagneurs irlandais de Frisco, escarpes et déclassés de Brooklyn, firent alliance, simplement pour manger !
La dalle qui s'en souvient ?
Le lumpen, toujours à la ramasse, à fond de cale, poussé à se faire grinche, soeurs de misère, frères de couleurs. Pas de scissions.
Combien de hobos se fracassèrent la tête contre des trains de marchandise espérant trouver à l'horizon, une existence vivable ?
Nous tendons une main (de feu) au peuple noir, à toutes âmes exsangues, une main révolutionnaire prête pour l'insurrection et la redistribution aux sans abris, notre objectif majeur. Que ceux qui cherchent un Pape établissant des tranchées entre ethnies, rejoignent la truande électorale et se munissent de leur bidons d'essence ontologiques. Ce sont des instituteurs ! des donneurs de leçons (et d'ordres) des managers déguisés en militants "professionnels" (pff..) Leur problème : ils causent à la place de ceux qui goudronnent les routes ou ramassent les poubelles, qu'ils fussent noirs, jaunes, bleus ou verts (un peu comme Tintin au Congo).
La référence à Tintin au Congo est provocante : vous souvenez-vous du passage (immonde) où tintin le colon, à l'école (au Congo belge, à l'époque) explique aux petits africains « je vais vous parler de votre pays : la Belgique ! »
Les vieilles ficelles ont fait d'eux des têtes de proues, ils ne seront jamais anarchistes, dominer les fait trop kiffer. Vous les aurez reconnus : ce sont les essentialistes entêtés.
Nous n'avons donc rien à faire avec des robots, militants ou pas, nous avons choisi un chemin plus caillouteux.
Faut-il toujours des explications didactiques, scolaires ? Ça fait un bail que nous avons dis adieu aux ordres venus d'en haut.
Que toutes les têtes d'enclumes qui se cherchent un Maître en sciences humaines aillent se faire foutre.
Nous ne croyons qu'aux bandits sensibles aux derniers écrits d'Artaud, aux rockers 5O's sous mescaline, aux derniers Apaches isolés dans les parcs où la nuit tombe, eux qui ont spontanément compris que le non-sens apparent dissimule un sens acéré comme une lame.
Ainsi, un blouson noir interrogé en 1961 sur une chaine radio par un journaliste réactionnaire : "Que comptez-vous faire dans la vie à part braquer des banques ?"
Et le Blouson noir souriant répond : "Je compte vivre de ma plume ! "
La plume en vieil argot, qu'est-ce ? Genet l'utilise. Marius Jacob l'utilise aussi. La plume, c'est le Pied-de-biche, idéal pour enfoncer la porte des richards WASP.
C'est la pince Monseigneur également, capable de servir à l'occasion de matraque spirituelle.
Le journaleux, bien entendu, n'a rien saisi. De toute évidence, le mec en cuir était fou.
Hé bien c'est un peu comme ça, il faut chercher le sens sous le non-sens apparent, le scandale politique sous le vernis psychotique.
Relire Tom Kromer, mais aussi Emmett Grogan et son Ringolevio (plus tardif mais tellement cinglant).
La Misère se capillarise. Depuis toujours.
Plongeons-nous dans "Les Vagabonds de la faim " (1934) nul n'en ressortira indemne.
Un coup de poing dans l'estomac. Du jus de poisse. Autre chose que les arguties de ce snob de Marx et son valet Engels.
Rappelons chez Marx, sa haine du Lumpen, rappelons sa haine des anarchistes. Rappelons au passage, au coeur de notre présent, la poignée de mains entre Macron et Georgia Meloni. Ne leur offrons pas un Boulevard pour défiler.
La Vérité est une sale Histoire : Universel colors of Disruption, alors rejoignons-nous, Freaks... Rallions les gibiers de potence et tirons à vue avec nos fusils à patates. Tirons sur tout ce qui ressemble à un Galetteux blindé de dividendes et sur tous les disciples des "Faisceaux de combat".
Anarchie tout de suite, assez de mots tirés du Capital.

Wanda, Swing, Chino, Sylphe
plus rien à perdre, sauf la vie

La joie armée noire

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Voici bientôt vingt ans, peut être davantage,
Que je fais le guignol à n'importe quel prix
Entre le delirium, la sagesse et la rage.
Revenez donc me voir quand vous aurez compris (...)
Bernard Dimey, Au Milieu de la Nuit

Un journal militant anti-carcéral : le comité d'Action des Prisonniers (CAP) de 1972 à 1980

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Créé par d'anciens détenus, dont Serge Livrozet, Claude Vaudez, Michel Boraley, le C.A.P (Comité d'Action des Prisonniers), est une association lancée fin novembre 1972 qui publie un journal mensuel avec textes d'analyse, informations sur les prisons et lettres de prisonniers. Il y aura 67 numéros jusqu'en 1980.

Parmi les collectifs et associations qui se sont mobilisés autour de la lutte anti-carcérale, se trouve le G.I.P (groupe d'information sur les prisons) créé le 8 février 1971, pour porter à l'extérieur des prisons la parole des détenus et faire connaître la réalité carcérale, par exemple en publiant les cahiers de revendication des prisons lors des révoltes de 1971-1972, à Toul, Loos-les-Lille, Fresnes, Nancy, Melun...

Le GIP s'efface peu à peu, laissant les détenus et ex détenus prendre leurs luttes en main. La dissolution du GIP est prononcée en 1972 mais ne sera effective qu'en 1973. A sa suite, naîtra le C.A.P (Comité d'action des prisonniers) fin 1972.

Naissance du C.A.P

Serge Livrozet, ancien détenu et actif pendant les révoltes de la centrale de Melun durant l'hiver 1971-1972 rencontre le philosophe Michel Foucault, un des fondateurs du GIP (Groupe d'information sur les prisons) à sa sortie de prison en 1972. Les deux hommes sympathisent. Michel Foucault préfacera le livre de Serge Livrozet paru en 1973, De la prison à la révolte.

Ils fondent ensemble avec d'autres le C.A.P (Comité d'Action des Prisonniers).
Dans le n°1 (l'ours), les différents rédacteurs sont : Serge Livrozet, Michel Boraley, Michel Foucault, Daniel Defert...

Revendications du C.A.P

Le C.A.P fait partie des associations qui se sont mobilisées contre les prisons et pour les droits des prisonniers.

Le journal affirme dans un numéro :
« Ainsi que nous avons cru bon de la préciser dans notre dernier numéro, il est vrai que les Comité d'Action des Prisonniers n'émane d'aucun parti ni d'aucun groupe, mais uniquement du mouvement général des prisons, qui a eu lieu aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur au cours de ces vingt-quatre derniers mois. »

Différents points seront développées au cours des 10 premiers numéros de son journal :

  • la suppression du casier judiciaire
  • l'interdiction de séjour, de la contrainte par corps et des frais de justice (n°2)
  • la suppression de la peine de mort, de la prison à vie, de la tutelle pénale (n°3)
  • la réorganisation du travail en prison (n°4)
  • la correspondance et le parloir libres (n°5)
  • le droit à des soins médicaux et dentaires corrects (n°6)
  • le droit de recours et de défense des détenus devant l'Administration pénitentiaire (prétoire, libération conditionnelle, mesures de grâce, etc.)
  • et le droit d'association à l'intérieur des prisons (moyen essentiel pour faire valoir les revendications précédentes) (n°7).
Mensuel du Comité d'Action des Prisonniers n°2 du 15 janvier 1973

Le CAP se distingue au neuvième numéro en réclamant un douzième point : la suppression de la prison.

Il se définit comme libertaire et non violent. Le journal est mensuel et est tiré à 50 000 exemplaires. Il y aura 67 numéros.

Publication de lettres de détenus

Le premier numéro sort le 11 décembre 1972, peu après la création de l'association. Dans l'éditorial du n°4 (15 mars 1973), le C.A.P revient sur son mode de fonctionnement quant à la publication des lettres des prisonniers et justifie son rôle éditorial par la mission de relais de luttes de prisonniers qu'il s'est fixé :
« Nous recevons un énorme courrier, un courrier très abondant. Nous n'en avions jamais espéré tant, mais cela nous oblige à faire un choix pour la publication des lettres ou des articles que nous avons pour règle de publier dans leur intégralité. Car nous pensons que les gens concernés doivent prendre la parole sans restriction. Ce rôle de pseudo-censeurs ne nous plaît pas. Pourtant, il existe et nous sommes obligés d'en tenir compte. Le CAP a une ligne d'action précise qui est déterminée par la lutte des prisonniers. Il est donc clair que le choix des textes ira en priorité dans ce sens. »

En 1977, le C.A.P, en soutien à Taleb Hadjadj, claquemuré au Quartier de Haute sécurité (QHS) de la Santé (Paris) émet par radio. Hadjaj dira du QHS dans un n° de CAP : « "Le QHS est un laminoir. Le QHS n'est pas une prison, c'est une torture". »

En 1979, le C.A.P est très actif avec la campagne contre les Quartiers de Sécurité Renforcée (QSR) et les QHS (Quartier de haute Sécurité).
Serge Livrozet et d'autres organiseront une marche à Mende (où se trouvait un QHS) où Mende était décrite comme "chef-lieu de la Lozère et de la torture".

Mensuel du Comité d'Action des Prisonniers n°16 du 15 avril 1974

L'expérience du journal des Prisonniers lancé par le C.A.P durera presque 10 ans. Toutefois, en prison, comme ailleurs, à la fin des années 1970, les luttes collectives s'essoufflent et l'association décide d'arrêter.
Le dernier numéro du journal titrera : « Le C.A.P, c'est fini ! ».

La lutte anti-carcérale continue avec le journal L'Envolée depuis 1988, les émissions de radio Parloir libre (1985-2000), Ras les murs depuis 1989 sur Radio Libertaire et d'autres à découvrir sur le réseau Vive les Mutins.
A lire aussi les brochures réunies par Infokiosques sur les prisons et la répression.