PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Un journal militant anti-carcéral : le comité d'Action des Prisonniers (CAP) de 1972 à 1980

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Créé par d'anciens détenus, dont Serge Livrozet, Claude Vaudez, Michel Boraley, le C.A.P (Comité d'Action des Prisonniers), est une association lancée fin novembre 1972 qui publie un journal mensuel avec textes d'analyse, informations sur les prisons et lettres de prisonniers. Il y aura 67 numéros jusqu'en 1980.

Parmi les collectifs et associations qui se sont mobilisés autour de la lutte anti-carcérale, se trouve le G.I.P (groupe d'information sur les prisons) créé le 8 février 1971, pour porter à l'extérieur des prisons la parole des détenus et faire connaître la réalité carcérale, par exemple en publiant les cahiers de revendication des prisons lors des révoltes de 1971-1972, à Toul, Loos-les-Lille, Fresnes, Nancy, Melun...

Le GIP s'efface peu à peu, laissant les détenus et ex détenus prendre leurs luttes en main. La dissolution du GIP est prononcée en 1972 mais ne sera effective qu'en 1973. A sa suite, naîtra le C.A.P (Comité d'action des prisonniers) fin 1972.

Naissance du C.A.P

Serge Livrozet, ancien détenu et actif pendant les révoltes de la centrale de Melun durant l'hiver 1971-1972 rencontre le philosophe Michel Foucault, un des fondateurs du GIP (Groupe d'information sur les prisons) à sa sortie de prison en 1972. Les deux hommes sympathisent. Michel Foucault préfacera le livre de Serge Livrozet paru en 1973, De la prison à la révolte.

Ils fondent ensemble avec d'autres le C.A.P (Comité d'Action des Prisonniers).
Dans le n°1 (l'ours), les différents rédacteurs sont : Serge Livrozet, Michel Boraley, Michel Foucault, Daniel Defert...

Revendications du C.A.P

Le C.A.P fait partie des associations qui se sont mobilisées contre les prisons et pour les droits des prisonniers.

Le journal affirme dans un numéro :
« Ainsi que nous avons cru bon de la préciser dans notre dernier numéro, il est vrai que les Comité d'Action des Prisonniers n'émane d'aucun parti ni d'aucun groupe, mais uniquement du mouvement général des prisons, qui a eu lieu aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur au cours de ces vingt-quatre derniers mois. »

Différents points seront développées au cours des 10 premiers numéros de son journal :

  • la suppression du casier judiciaire
  • l'interdiction de séjour, de la contrainte par corps et des frais de justice (n°2)
  • la suppression de la peine de mort, de la prison à vie, de la tutelle pénale (n°3)
  • la réorganisation du travail en prison (n°4)
  • la correspondance et le parloir libres (n°5)
  • le droit à des soins médicaux et dentaires corrects (n°6)
  • le droit de recours et de défense des détenus devant l'Administration pénitentiaire (prétoire, libération conditionnelle, mesures de grâce, etc.)
  • et le droit d'association à l'intérieur des prisons (moyen essentiel pour faire valoir les revendications précédentes) (n°7).
Mensuel du Comité d'Action des Prisonniers n°2 du 15 janvier 1973

Le CAP se distingue au neuvième numéro en réclamant un douzième point : la suppression de la prison.

Il se définit comme libertaire et non violent. Le journal est mensuel et est tiré à 50 000 exemplaires. Il y aura 67 numéros.

Publication de lettres de détenus

Le premier numéro sort le 11 décembre 1972, peu après la création de l'association. Dans l'éditorial du n°4 (15 mars 1973), le C.A.P revient sur son mode de fonctionnement quant à la publication des lettres des prisonniers et justifie son rôle éditorial par la mission de relais de luttes de prisonniers qu'il s'est fixé :
« Nous recevons un énorme courrier, un courrier très abondant. Nous n'en avions jamais espéré tant, mais cela nous oblige à faire un choix pour la publication des lettres ou des articles que nous avons pour règle de publier dans leur intégralité. Car nous pensons que les gens concernés doivent prendre la parole sans restriction. Ce rôle de pseudo-censeurs ne nous plaît pas. Pourtant, il existe et nous sommes obligés d'en tenir compte. Le CAP a une ligne d'action précise qui est déterminée par la lutte des prisonniers. Il est donc clair que le choix des textes ira en priorité dans ce sens. »

En 1977, le C.A.P, en soutien à Taleb Hadjadj, claquemuré au Quartier de Haute sécurité (QHS) de la Santé (Paris) émet par radio. Hadjaj dira du QHS dans un n° de CAP : « "Le QHS est un laminoir. Le QHS n'est pas une prison, c'est une torture". »

En 1979, le C.A.P est très actif avec la campagne contre les Quartiers de Sécurité Renforcée (QSR) et les QHS (Quartier de haute Sécurité).
Serge Livrozet et d'autres organiseront une marche à Mende (où se trouvait un QHS) où Mende était décrite comme "chef-lieu de la Lozère et de la torture".

Mensuel du Comité d'Action des Prisonniers n°16 du 15 avril 1974

L'expérience du journal des Prisonniers lancé par le C.A.P durera presque 10 ans. Toutefois, en prison, comme ailleurs, à la fin des années 1970, les luttes collectives s'essoufflent et l'association décide d'arrêter.
Le dernier numéro du journal titrera : « Le C.A.P, c'est fini ! ».

La lutte anti-carcérale continue avec le journal L'Envolée depuis 1988, les émissions de radio Parloir libre (1985-2000), Ras les murs depuis 1989 sur Radio Libertaire et d'autres à découvrir sur le réseau Vive les Mutins.
A lire aussi les brochures réunies par Infokiosques sur les prisons et la répression.

AG Féministe Paris-Banlieue 8/12 Bourse du travail de Paris

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Prochaine AG Féministe Paris Banlieue : jeudi 8 décembre 2022 ! Rejoignez nous pour préparer la grève féministe du 8 mars.

Le jeudi 8 décembre, rejoignez-nous pour la prochaine assemblée générale féministe ayant pour but l'organisation d'un grand mouvement social le 8 mars 2023 (comme en Suisse, en Espagne, Islande, Argentine, etc).

Cet Ag fait suite à l'appel à la grève féministe de la coordination féministe. L'organisation de l'Ag sera en mixité choisie sans hommes cisgenres.

Jeudi 8 décembre
👉18h30 accueil convivial, 19h début 🔥
Bourse du travail de Paris, 3 rue château d'eau

Une garde d'enfant est prévue

contact : agfeministe-parisbanlieue8m@proton.me

Appel à aller soutenir monsieur S.R. au Tribunal Administratif de Montreuil le 6/12

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel du Collectif LEP 20e à soutenir monsieur S.R. pour un recours contre une procédure d'éloignement.

Nous, Collectif « Liberté, Egalité, Papiers » [1] du 20e, appelons à aller soutenir monsieur S.R., qui fait l'objet d'une mesure d'éloignement (OQTF/IRTF). Le recours qu'il a introduit contre cette mesure sera examiné mardi 6 décembre au TA de Montreuil. Monsieur S.R. doit rester parmi nous avec sa famille !

Le collectif LEP du 20e, qui lutte pour l'égalité des droits, réaffirme sa solidarité avec tou-tes.

Nous sommes tou-tes des citoyen-nes, peu importe le lieu ou le pays de naissance !

RDV mardi 6 décembre à 14h30 au TA de Montreuil (salle n°3), 7 rue Catherine Puig, métro Robespierre


[1] LEPLiberté, Egalité, Papiers — regroupe plus d'une quarantaine de collectifs, associations, syndicats et organisations politiques du 20e, avec le soutien de la mairie du 20e.

Assemblée feministe Montreuil le 7/12, Bourse du Travail de Montreuil

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Prochaine assemblée féministe de Montreuil : mercredi 7 décembre à 19h !

💜 Prochaine assemblée féministe de Montreuil : mercredi 7 décembre à 19h !
🔥 Pour faire le bilan de la marche du 25/11 et préparer la grève féministe du 8 mars !
👉 RDV à la bourse du travail de Montreuil. L'assemblée est ouverte à toustes en non mixité sans mecs cis.

L'assemblée féministe de Montreuil est ouverte à toustes entre femmes et minorités de genre.
Que tu sois militant-e féministe, syndicaliste, dans une association, une organisation politique, un collectif, ou nulle part.

Lors de cette assemblée nous allons faire le bilan de la marche du 25/11 et parler de nos perspectives jusqu'à la grève féministe du 8
mars 2023.
Si tu as des idées, que tu veux t'investir avec nous, donner un coup de main, voir ce qu'on fait hésite pas à passer !
Enfin l'AG est un moment convivial : si tu le veux et si tu le souhaites, tu peux apporter quelque chose à manger ou boire à partager

Action contre l'AFEP, le lobby des grands patrons

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans le cadre de la 2e semaine d'action pour les autoréductions et contre Carrefour, le collectif Carrefour Retire Ta Plainte a occupé les locaux de l'AFEP, Association Française des Entreprises Privées, dans le 8e arrondissement de Paris. Communiqué.

Nous étudiantes et étudiants, chômeuses et chômeurs, travailleuses et travailleurs, et individus en lutte contre la précarité, occupons en ce moment le siège de l'AFEP, Association Française des Entreprises Privées – club très sélect et surtout très confidentiel du grand patronat français. Nous pensions y trouver Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, que nous cherchons désespérément depuis des mois. Encore loupé. Nous négocions actuellement avec le personnel pour établir un contact avec lui, mais ce contact nous est pour l'instant refusé.
Pourquoi nous sommes nous lancé·e·s dans cette périlleuse entreprise ? Le 14 octobre 2021, son groupe a obtenu la condamnation de deux de nos camarades pour « vol en réunion ». Pour ces faits, il et elle doivent désormais verser 38.000 euros de dommages et intérêts au Groupe Carrefour.

Nous ne laisserons pas nos camarades verser un centime à cette multinationale, Carrefour doit renoncer à cette somme et retirer sa plainte.

« Vol en réunion », voilà leur version et celle de la justice. Voici la nôtre.
Le 30 janvier 2021, après plusieurs mois de confinements, couvre-feux et autres restrictions, nous étions une soixantaine à avoir mené une autoréduction au Carrefour Market de la rue Nationale à Paris. Riz, pâtes, huile, lait bio, couches de qualité pour bébé, serviettes hygiéniques… Des chariots ont été remplis pour fournir des cantines et des distributions solidaires. Avec ces caddies pleins de victuailles, bien meilleures que des boîtes de conserve premier prix, nous avons bloqué les caisses du magasin et demandé à rencontrer le patron pour obtenir son accord de partir avec tout ou partie de la marchandise. Des représentants du groupe sont venus et ont accepté de nous céder les biens considérés comme « de première nécessité ». La police a contrôlé deux des soixante participant·e·s à cette autoréduction et les a retrouvé·e·s. Malgré son engagement à donner ces produits, le groupe Carrefour a décidé de porter plainte. Eux y voient un vol, nous y voyons une juste réappropriation en contrepartie des bénéfices accumulés jalousement par la grande distribution.

Nous avons presque tout tenté pour retrouver Alexandre Bompard. Nous avons tracté dans de nombreux Carrefour de France à maintes reprises, occupé le siège du groupe à Massy en mars dernier, nous nous sommes même incrusté·e·s à un gala où il était invité. Jamais nous n'avons été entendu·e·s. Si nous ne pouvons pas le rencontrer chez lui, nous avons décidé d'aller chez ses amis de l'AFEP, dans les quartiers bourgeois de l'Ouest parisien, où lui et les patrons du CAC40 s'organisent des petits-déjeuners. Mais à l'AFEP, on ne boit pas seulement du jus d'orange pressé avec Bolloré ou le patron de Total. Entre deux macarons, on réfléchit à comment agir en coulisse pour défendre les intérêts de ceux qui ont déjà tout : la fin de l'ISF, le maintien du crédit d'impôt recherche, la non-taxation des jets privés ou des superprofits.

Et Carrefour a pleinement profité de ces manigances. Nous ne pouvons pas laisser ce monstre de la grande distribution réclamer 38.000 euros à nos camarades, alors qu'il fait un milliard de bénéfices en 2021. Le modèle de Carrefour bâti par Bompard consume la forêt amazonienne, selon le rapport d'une ONG. Carrefour, « partenaire premium » des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, partenaire de toujours plus de gentrification, bétonisation et techno-surveillance de notre monde. Leurs profits creusent notre tombe. Quand nous subissons l'inflation, c'est la rémunération des patrons du CAC 40 qui explose : elle a bondi de 52% en 2021 (un « record historique », selon le rapport annuel de Proxinvest publié le 22 novembre).

Il est temps de perturber ces espaces où les puissants se sentent depuis bien trop longtemps à l'aise.

Nous ne paierons pas. Carrefour, retire ta plainte.

Paris, le 2 décembre 2022

Suite à l'action un camarade est en garde-à-vue : rassemblement de soutien ce soir (vendredi 2 décembre) à 19h devant le comico du 8e arrondissement. 210 rue du Faubourg Saint Honoré, métro 9 Saint Philippe du Roule.