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Ne permettons pas l'assassinat d'Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 20 octobre. Appel pour une mobilisation internationale

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Depuis le 20 octobre, Alfredo Cospito est en grève de la faim contre le régime de détention par isolement total, appelé le « 41 bis », auquel il est soumis, et contre la peine de perpétuité incompressible. Nous n'avons que quelques semaines pour sauver la vie d'Alfredo Cospito, pour éviter son assassinat, mais surtout pour donner un signe de contre-attaque face à ce qui est en train de se passer. Mobilisons-nous partout dans le monde, faisons pression sur l'État italien pour qu'Alfredo puisse sortir du 41 bis.

Le 20 octobre, lors d'une audience au tribunal d'application des peines de Sassari, l'anarchiste Alfredo Cospito a essayé de lire une longue déclaration par laquelle il annonce avoir commencé une grève de la faim contre le régime de détention 41 bis, auquel il est soumis, et contre la peine de perpétuité incompressible. Une bataille qu'Alfredo n'a pas l'intention d'interrompre avant son décès. Le compagnon, qui est en régime 41 bis depuis le 5 mai dernier, suite à un décret signé par la ministre de la Justice de l'époque, Marta Cartabia, est actuellement détenu dans la prison de Bancali, en Sardaigne.

Alfredo Cospito est un anarchiste, depuis toujours en première ligne dans les luttes, jamais disposé à faire des compromis ou à se rendre. C'est un compagnon qui a lutté à la fin des années 80, quand il a été emprisonné parce qu'insoumis (ayant refusé d'effectuer son service militaire obligatoire) et qui, après son arrestation en 2012, a revendiqué au procès avoir blessé le manager d'Ansaldo Nucleare Roberto Adinolfi, une action réalisées par la Cellule Olga / Federazione Anarchica Informale – Fronte Rivoluzionario Internazionale, le 7 mai de la même année, à Gênes.

Alfredo s'est toujours engagé dans la défense des compagnons frappés par la répression, partout dans le monde. Objectivement, sa lutte touche tous les détenus, parmi lesquels nous rappelons en particulier les trois militants des Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant enfermés depuis plus de 17 ans en régime 41 bis (Nadia Lioce, Roberto Morandi, Marco Mezzasalma). En 2009, la camarade Diana Blefari, membre de la même organisation, s'est ôtée la vie après son séjour dans ce dur régime de détention.

Alfredo se trouve en prison depuis dix ans sans interruption, des années passées dans des sections de Haute sécurité, jusqu'à son transfert en 41 bis. En 2016, il a été impliqué dans l'opération Scripta Manent, accusé d'association subversive avec finalité de terrorisme et de nombreuses attaques explosives. Suite à la sentence de Cassation de juillet de cette année, la condamnation d'Alfredo et d'Anna Beniamino a été reformulée en « massacre politique », crime pour lequel la seule peine est la perpétuité. L'État italien, qui a toujours protégé les massacreurs fascistes, veut maintenant condamner deux anarchistes pour massacre, suite à une attaque qui n'a fait ni victimes ni blessés.

Depuis des années, Alfredo apporte sa contribution, avec des articles, des projets éditoriaux et des propositions, au débat anarchiste international. Pour cette raison, il a été soumis à plusieurs reprises à la censure du courrier et à l'interdiction de communiquer avec l'extérieur et il a été condamné pour la publication du bulletin anarchiste révolutionnaire KNO3 et de la dernière édition de Croce Nera Anarchica ; à l'heure actuelle il est inculpé pour la publication du journal anarchiste Vetriolo. Après ces affaires judiciaires, Alfredo a été soumis en mai dernier au régime de détention 41 bis et ensuite il a été transféré de la prison de Terni à celle de Bancali, près de Sassari. De cette manière on lui empêche tout contact avec l'extérieur.

Le 41 bis sert à isoler complètement le détenu de l'extérieur. Cette mesure est appliquée pour une durée de quatre ans, mais de facto la seule maniere pour en sortir est de se repentir et collaborer avec les forces de la répression. En d'autres termes, le 41 bis est de la torture, car il est conçu pour provoquer de la souffrance, dans le but de soutirer des confessions ou des informations.

Ce régime de détention consiste en une heure de parloir par mois, avec une vitre de séparation, sous surveillance électronique et avec des enregistrements audios et vidéos. Seulement dans le cas où les membres de la famille n'ont pas la possibilité de venir aux parloirs, comme alternative il y a la possibilité d'un appel téléphonique par mois, de 10 minutes, mais pour ce faire le proche du détenu doit aller dans une caserne des carabiniers ou dans une autre prison. De plus, il y a une seule heure d'air et une seule heure de socialité au sein de la section, en groupes de deux à quatre détenus : la composition des groupes est décidée directement dans les salles des bureaucrates, à Rome, et elle est valable pendant quelques mois.

Le 41 bis est un régime de détention destiné à annihiler, il a été conçu pour provoquer des dégâts physiques et mentaux, par la technique de la privation sensorielle ; il s'agit d'une condamnation à une mort politique et sociale, qui vise à couper tout contact avec l'extérieur. Le traitement infligé à Alfredo nous rappelle ce que Benito Mussolini aurait dit à propos de Gramsci : il faut empêcher à ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans.

Un exemple du trou noir où l'on tombe quand on entre dans le régime 41 bis est justement ce qui s'est passé le 20 octobre, lors de l'audience du tribunal d'application des peines de Sassari. Lors de cette audience a été empêché aux solidaires d'accéder à la salle, le compagnon était en visioconférence de la prison, comme cela est prévu par le 41 bis, et quand il a essayé de lire sa déclaration on a enlevé le son, en appuyant sur un bouton. Les juges ont imposé que sa déclaration soit classifiée, si les avocats la diffusent ils risquent une lourde condamnation.

L'affaire qui touche notre compagnon Alfredo s'accompagne à un climat répressif toujours plus sombre, dans ce pays. En dehors du mouvement anarchiste, nous assistons à une répression toujours plus oppressante aussi contre les ouvriers, les étudiants, les mouvements sociaux. Nous citons le cas le plus flagrant : cet été le parquet de Piacenza a ouvert une enquête contre des syndicalistes, accusés d'« extorsion » parce qu'ils demandaient à leur patron, par une lutte « radicale » (des piquets et des blocages routiers), des augmentations de salaire.

Nous voulons qu'à l'étranger aussi on comprenne que la pente répressive que l'État italien est en train de prendre touche directement tout le monde, parce qu'un précédent de cette taille au cœur même de l'Europe pourrait porter à d'autres sursaut répressifs, ailleurs aussi. Tout cela arrive pendant que la crise sociale et la crise militaire internationale s'empirent de jour en jour. Nous savons que cela est la situation idéale pour les gouvernements qui veulent mettre en œuvre des virages autoritaires. Nous n'avons que quelques semaines pour sauver la vie d'Alfredo Cospito, pour éviter son assassinat, mais surtout pour donner un signe de contre-attaque face à ce qui est en train de se passer. Nous considérons que l'État est responsable de la vie et de la santé de notre compagnon. Mobilisons-nous partout dans le monde, faisons pression sur l'État italien pour qu'Alfredo puisse sortir du 41 bis.

compagnons et compagnonnes
25 octobre 2022

PDF (FR) : Ne permettons pas l'assassinat d'Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 20 octobre. Appel pour une mobilisation internationale

(IT) Non permettiamo l'assassinio di Alfredo Cospito in sciopero della fame dal 20 ottobre. Appello per una mobilitazione internazionale[PDF]
(ES) No permitamos el asesinato de Alfredo Cospito en huelga de hambre desde el 20 de octubre. Llamada para una movilización internacional [PDF]
(FR) Ne permettons pas l'assassinat d'Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 20 octobre. Appel pour une mobilisation internationale [PDF]
(DE) Verhindern wir den Mord an Alfredo Cospito, der seit dem 20. Oktober im Hungerstreik ist. Aufruf zur internationalen Mobilisierung [PDF]
(EL) Δεν επιτρεπουμε τη δολοφονια του Alfredo Cospito, σε απεργια πεινας απο τις 20 οκτωβρη. Kαλεσμα σε διεθνη κινητοποιηση [PDF]
(EN) We do not allow the murder of Alfredo Cospito, on hunger strike since October 20th. Call for international mobilization [PDF]

Assemblée de chômeur, chômeuse

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tous les lundis à 11h au DOC (26 rue du Docteur Potain à Paris) s'organise une assemblée de chômeur, chômeuse. Petit déjeuner, conversations, débrouilles matérielles, et autres joyeusetés.

Pourquoi une assemblée de chômeur, chômeuse ?

Nous sommes tous chômeurs

Nous posons assemblée de chômeur, chômeuse, comme nous dirions assemblée de RSIstes, travailleurs et travailleuses précaires, auto-entrepreneur, entrepreneuse, intérimaires... ou n'importe quelle autre forme de travail. Bien sûr, nous refusons les catégories imposées par le pouvoir – diviser pour mieux régner, rien de nouveau sous le soleil.

Nous sommes tous exploités.

Nous sommes contraints et forcés de vendre notre force de travail, que cela se fasse de manière indéterminée ou temporaire, exploité par un autre ou auto-exploité (ce que le pouvoir nomme auto-entreprenariat). Si nous travaillons, ce n'est pas par habitude, rarement par plaisir, mais bien par nécessité. Nous aliénons notre temps, nous perdons notre énergie, puisque le rapport salarial est la condition première de notre survie. Le chômage est pour certains d'entre nous une pause entre deux contrats de travail, un instant pour reprendre le contrôle de nos vies, un moment permettant de mener une vie autre.

Pour une réappropriation collective du chômage

Dans cette assemblée, nous assumons la contradiction entre la nécessité du travail en régime capitaliste et notre volonté de ne pas s'y soumettre. Nous assumons par conséquent, l'ambiguïté vécue d'un tel état, entre injonction sociale à retrouver un turbin, nécessité de survivre, et plaisir d'avoir du temps pour soi. Nous savons que mal vivre son chomdu, le passer sur Netflix seul, est bien malheureusement la règle. Ne pas être au travail alors que tout nous y pousse, alors que la société nous définit à travers notre place dans le système de production, peuvent nous empêcher de vivre pleinement les périodes au chômage. Nous savons également, qu'un chômage subi, la difficulté à joindre les deux bouts, l'angoisse matérielle est l'envers du décor de notre société dite d'abondance.

Nous souhaitons collectivement rompre avec l'isolement et prendre en charge nos besoins matériels. Nous retrouver pour échanger sur des pratiques, des astuces afin de produire effectivement du commun, de l'entraide matérielle (qu'elle soit s'échanger des plans thunes, des formalités administratives…). Nous souhaitons que le chômage soit enfin perçu pour ce qu'il peut être : un geste politique. Il s'agit de ne plus produire et reproduire le capitalisme, et d'inventer des nouvelles formes de vie.

Une coopérative de chômeur
cooperativechomduparisest@proton.me

Quilombo fête ses 20 ans !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Du 16 au 19 novembre venez fêter les 20 ans de la librairie Quilombo. Au programme : débats, apéro et soirée DJ.

Et oui, 20 ans déjà ! Pour fêter cet anniversaire, nous vous proposons un riche programme de rencontres avec des personnes et des maisons d'édition que nous estimons, et autour de thèmes qui nous sont chers.
Nous espérons que vous viendrez en nombre pour participer à ces passionnantes discussions, nous soutenir,
et surtout nous motiver pour tenir 20 ans de plus !

Mise en bouche

  • Mercredi 9 novembre à 20h : Claude McKay, le troubadour vagabond

Matthieu Verdeil, réalisateur du film Claude McKay, de Harlem à Marseille et David Doillon, éditeur de Retour à Harlem (nada).

Alors que l'on redécouvre la vie et l'œuvre de Claude McKay, la librairie vous propose une soirée exceptionnelle avec l'avant-première parisienne du film de Matthieu Verdeil.
Ce film est un voyage dans les années 1920, de Harlem à Marseille, en passant par la Jamaïque, la Russie et le Maroc, sur les traces de l'écrivain jamaïcain-américain Claude Mckay. Figure rebelle de la Harlem Renaissance, cet auteur inclassable vagabonde pendant plus de 10 ans en europe, fréquentant les avant-gardes artistiques et politiques, et devient un précurseur de la littérature et de la cause noire.

Programme

  • Mercredi 16 novembre à 19h30 : La littérature, nouveau produit du capitalisme ?

Hélène Ling, co-auteure de Le Fétiche et la plume. la littérature, nouveau produit du capitalisme

Concentration éditoriale, dépréciation symbolique de l'écrivain, formatage commercial de la notion de style, redéfinition horizontale du rapport à la lecture, emprise inquiétante des réseaux sociaux sur la critique... État des lieux.

  • Mercredi 16 novembre à 21h : Défense de la littérature

Alain Berset (Héros-Limite), Valérie Millet (Le Sonneur) et Antonin Bihr (Le Dilettante)

Quelques rares maisons d'édition résistent aux sirènes du néolibéralisme et du marketing. En voici trois d'entre elles.

  • Jeudi 17 novembre à 20h : Penser l'humain avec Élisée Reclus

Isabelle Louviot, auteure d'Élisée Reclus (Le Tripode)

Géographe visionnaire, anarchiste convaincu, végétarien et naturiste précoce, voyageur sensuel et écrivain prolixe, Élisée Reclus (1830-1905) est l'une des figures intellectuelles les plus étonnantes de notre histoire. Et des plus oubliées. Sans doute le grand théoricien libertaire dont la pensée et les textes demeurent plus actuels que jamais, et qu'il est important de lire et relire.

  • Vendredi 18 novembre à 19h : L'histoire chez Guy Debord

Laurence Le Bras, directrice de la collection « La Librairie de Guy Debord » (L'échappée), Daniel Vassaux, postfacier du volume Histoire, et Christian Le Guerroué, éditeur.

« La Librairie de Guy Debord » est le titre sous lequel sont publiées les fiches de lecture de l'auteur de La Société du spectacle. Voici la présentation du volume Histoire.

  • Vendredi 18 novembre à 20h30 : Une histoire des anarchistes

Sylvain Boulouque, auteur de Le peuple du drapeau noir (Atlande)

Parce que l'anarchisme a de multiples visages, parce que la culture libertaire s'est transmise à travers les générations, et parce que Quilombo s'inscrit dans la tradition libertaire, impossible donc de ne pas organiser un temps qui lui soit consacré !

  • Samedi 19 novembre à 15h : Le numérique à l'école, stade ultime de la décomposition de l'éducation

Marion Honnoré, auteure de Les Cours en visio me donnent envie de mourir (Le Monde à l'envers) et Renaud Garcia, auteur de La Déconstruction de l'école. Journal de bord d'un enseignant (2021-2022) (La Lenteur).

S'adapter, innover, télé-enseigner : deux professeurs viennent pour nous raconter la « continuité pédagogique » en temps de Covid, quand la pandémie renforce la volonté de l'Éducation nationale de dématérialiser l'école ; et ce qui en découle.

  • Samedi 19 novembre à 17h : La technocritique : son histoire et sa pratique

François Jarrige, auteur de On arrête (parfois) le progrès. Histoire et décroissance (l'échappée) et Nicolas Bérard, auteur de Ce monde connecté qu'on nous impose. Le comprendre et le combattre (Le Passager clandestin)

Alors que l'expansion indéfinie nous conduit à l'abîme et que l'artificialisation du monde s'intensifie, des bifurcations restent possibles. et elles sont vitales. À travers la parution de deux ouvrages résolument technocritiques, nous verrons que, parfois, on peut arrêter le progrès.

  • Samedi 19 novembre à 19h : Lancement du second numéro de Brasero, et vernissage de l'expo

Avec Jean Aubertin, Cédric Biagini, Patrick Marcolini, et les contributeurs et contributrices de la revue (l'échappée).

Après le succès du premier numéro, nous sommes très heureux d'accueillir toute l'équipe ayant participé à ce second numéro de Brasero très attendu, ainsi que Jean Aubertin et ses fantastiques illustrations dont nous faisons une exposition.

  • Samedi 19 novembre à 21h : Et place à la fête !

Bar et buffet tenus par la librairie. Avec DJ Tagada (Mélodie tsigane et musique des Balkans)

De quoi manger, boire, se rencontrer, échanger et même danser à partir de 23h

Ces festivités auront lieu à la Librairie Quilombo :
23 rue Voltaire
75011 Paris
(Mo Rue des boulets ou Nation)

L'Actu des Oublié.es • Saison III • Episode 3 - Iran : Femme, vie, liberté

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tous les deux lundis, l'Actu des Oublié.es évoque une lutte dans le monde. Cette semaine, nous consacrons un premier épisode aux enjeux de la révolution en cours en Iran.

Depuis le 16 septembre et le meurtre de Masha Zhina Amini par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, l'Iran se révolte. Pour saisir toute la complexité de la situation, les enjeux de ce mouvement désormais révolutionnaire et ce qu'il peut signifier pour l'internationalisme anti-patriarcal, l'Actu des Oublié.es y consacre deux épisodes.

Le premier d'entre eux s'attache à étudier les causes de la révolte et à la manière dont la jeunesse iranienne concentre les rages cumulées durant 43 années de dictature.

Episode 3 - Iran : Femme, vie, liberté

SOURCES
Rojava.info
Iran International
Middle East Eye
Site du Conseil national de la Résistance iranienne
Lundi Matin
Slate
La jeune fille et la mort de Maryam Madjidi, paru dans l'Humanité.

MUSIQUES
1'23 Jiyan Beats – Ez Kurdim
8'12 Sattar Chamani Gol – Jin, Jiyan Azadi
14'06 Justina – Titre inconnu
26'08 Jin, Jiyan, Azadi – Chant kurde

VISUEL
Détail d'une photographie en 2010 prise lors d'une manifestation de soutien aux luttes en Iran à Amsterdam, Auteur Jos Van Zetten

« J'ai pas peur, il faut raconter ce qu'il se passe ici : » violences policières et résistance des détenus dans le centre de retention du Mesnil-Amelot

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

A bas les CRA relaie les témoignages des rétenus du CRA de Mesnil-Amelot, qui dénoncent les provocations et violences des keufs pendant les travaux de sécurisation du centre.

Ces travaux, qui se font alors que les prisonniers sont déplacés dans tous les coins du CRA selons les besoins de l'administration, prévoient l'installation de grillages, l'élévation des toîts, ainsi que l'augmentation des salles d'isolement et l'ouverture d'un espace de garde à vue – en confirmant le devenir toujours plus carcéral des centres de rétention administrative.

« Aujourd'hui (18 octobre), il s'est passé un gros bordel au CRA.

En ce moment ils font de travaux de sécurisation du bâtiment, donc ils font que nous changer de bâtiments. Nous on était […] environ 20 personnes dans chaque bâtiment à être déplacées.

À 9 heures le matin ils nous ont demandé de sortir, parce qu'ils vont fermer le bâtiment pour faire les travaux. Donc à 9h on se retrouve tous dans la cour et dans le froid. Ils disent qu'ils veulent nous mettre dans des autres bâtiments du centre (là ou les travaux sont déjà finis). Sauf que ces bâtiments sont même pas encore nettoyés en fait. Donc ils nous font attendre dans le froid dans la cour avec toutes nos affaires le temps que la société de nettoyage finisse le travail de nettoyage.
On attendait dans le froid, puis ils ont demandé à des gens de rentrer dans le bâtiment nettoyé. À ce moment-là moi j'étais dehors, donc je sais pas ce qu'il s'est passé, mais il y a une bagarre qui a éclaté entre deux gars dans le bâtiment. Bon tu vois on est tous sous tension c'est normal ils nous traitent trop mal ici donc il y a des tensions. La police est venue pour stopper la bagarre mais en fait ils ont pété un câble, ils ont commencé à gazer tout le monde, jusque dans la cour.
Ils ont pris les 2 personnes qui s'étaient embrouillées, y en a un qu'ils ont mis à l'isolement, l'autre on sait même pas où il est maintenant. Mais en gros à ce moment ils ont dit aux autres gens dehors de rentrer dans un deuxième bâtiment, moi je commence à installer mes affaires dans ma chambre, et là j'entends plein de cris, donc je sors dans le couloir et là je vois un gars (un des gars qui s'est embrouillé avec l'autre) qui court et avec une vingtaine de flics qui le suivent derrière et qui le poussent et le provoquent. Les flics étaient équipés, avec les gazeuses à la main et tout, donc ils se rapprochent de moi et je commence à demander ce qu'il se passe et tout. Les flics s'approchent de moi et commencent à me menacer, me mettent la gazeuse sur le visage, et nous insultent, en criant « recule, recule » et demandent de sortir. Je te jure j'ai jamais vécu ça moi, vraiment ils nous respectent pas. À la fin, ils ont menotté le gars et l'ont emmené, maintenant on sait même pas où il est, les flics disent qu'ils l'ont transféré mais on sait pas en vrai, juste on l'a plus vu depuis. »

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