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Trois semaines de grève à la boulangerie

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après trois semaines de grève à la boulangerie, on ne bouge pas, on lâche rien !
Voici le lien de la cagnotte pour soutenir les grévistes.
Merci de partager au maximum !

Bonjour camarades,

Nous sommes les grévistes de la boulangerie La conquête du pain située à Montreuil et ceci est nôtre troisième communiqué officiel.

Nous vous écrivons pour partager notre situation après presque trois semaines de grève.
Comme prévu ces trois semaines furent difficiles. Le conflit qui nous oppose à la gérante est éprouvant mais jusqu'ici nous avons tenu bon.

Durant ces trois semaines beaucoup de client.e.s, de collectifs, de syndicats, de cantines et de personnes du quartier, de la ville et d'ailleurs nous ont exprimé leur soutien. Nous avons eu également la proposition de la part de certain.e.s camarades de créer un Comité de soutien pour les grévistes (que vous êtes d'ailleurs cordialement invités à rejoindre). Tout ça nous a permis de garder la tête froide et le cœur et la résistance bien au chaud.

Merci infiniment pour tous vos mots d'espoir, vos messages qui nous inspirent et nous motivent à continuer, vos mails et vos idées qui nous aident à réfléchir et nous invitent à rester dans l'autocritique permanente, afin ne jamais reproduire la même chose, d'éviter les dérives qu'on critique et contre lesquelles on se bat, et ainsi de garder une véritable éthique politique dans toutes nos actions.

Ces dernières semaines nous avons pu expérimenter et confirmer la force du collectif, notre envie à tous d'aller jusqu'au bout dans cette guerre contre les relations de domination qui parfois existent même dans les projets autogérés, libertaires. Parce qu'on n'a jamais pensé qu'il suffisait d'avoir un joli panneau sur la façade de la boulangerie qui dise « Bio et Autogérée » pour ne pas imaginer que derrière, il pouvait se cacher une réalité toute autre et bien moins reluisante, très éloignée des valeurs revendiquées. 

Nous continuons à présent notre 3e semaine de grève et nous avons décidé de nous faire accompagner par le syndicat Solidaires. A côté de ça nous entamons des démarches auprès de l'inspection du travail afin qu'ils viennent vérifier que les conditions de travail dans la boulangerie sont correctes et sans pratiques illégales.

Enfin, étant donné que ce chemin de lutte qu'on a décidé de prendre sera probablement encore long, nous avons décidé de lancer une cagnotte pour nous aider à tenir dans cette lutte. Nous sommes conscient.e.s. que l'aspect financier pourrait nous limiter dans notre lutte, c'est pourquoi nous en appelons a votre solidarité et à communiquer autour de vous notre situation. 

https://www.leetchi.com/c/les-grevistes-de-la-conquete-du-pain?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing

Camarades, on continue cette lutte sans faire de pas en arrière. Nos revendications sont toujours les mêmes que nous vous avions transmises dans notre deuxième communiqué !

  • Retrait de la gérance
  • Nous voulons de la transparence sur les aspects financiers et administratifs de la coopérative
  • Nous voulons le respect du pouvoir décisionnel des salarié.es concernant les décisions à prendre au cours des
    AG des salarié.es.
  • Le travail que nous fournissons doit être respecté et non dénigré dans des logiques de victimisations et de culpabilisation qui nous forceraient à accepter des conditions de travail intolérables.
  • Nous voulons de la stabilité dans l'équipe ! Ras le bol de voir nos collègues de boulot partir les uns après les autres dans un état lamentable, générations de salarié.es après générations de salarié.es
  • Nous réclamons la paie des heures sup non comptabilisées alors qu'elles ont été effectuées !
  • Nous réclamons le recrutement de plusieurs personnes afin d'alléger la charge de travail notamment au fournil ; cela permettrait d'arrêter de faire 60h sup par mois.

Merci à tou.te.s encore une fois d'être avec nous !

Vive l'autogestion !

Vive la lutte contre toutes les relations de domination !

Vive la grève !

Du pain et des roses pour nous tou.te.s !

Farineusement,

Les salarié.e.s en grève de La conquête du pain

Contact :
laconquetedupainengreve@gmail.com
FB :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100082705490018

Le lièvre, la tortue et le loup

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La mascarade électorale s'achève. La dynamique de reproduction des appareils se suspend. Le processus de fascisation reprend.

Le lièvre, la tortue et le loup

Les élections législatives ont eu un triple résultat : perte de la majorité absolue pour le camp présidentiel, recomposition d'un appareil parlementaire de gauche, percée du Rassemblement National qui devient le principal parti d'opposition (hors coalitions) à l'Assemblée. Si la perte de la majorité absolue fragilise la position de Macron et de son gouvernement, nous ne devons nous faire aucune illusion sur les capacités de l'exécutif à mener à bien sa politique. L'exercice du pouvoir sous le quinquennat Hollande, le recours quasi-immédiat aux ordonnances sous le premier quinquennat Macron et la création du Conseil de défense et de sécurité nationale pendant la pandémie ne laissent aucun doute : Macron gouvernera malgré ce revers, et poursuivra son travail de destruction des politiques redistributives héritées du vieux compromis de classe.

La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) a entrepris une recomposition éclair de l'appareil parlementaire de gauche. L'engouement engendré par la dynamique de cette alliance, et qui semble avoir pris jusque dans les rangs du mouvement autonome, ne doit pas nous induire en erreur sur sa nature : la NUPES a été une merveilleuse opération de recyclage et de réhabilitation des éléments encore présentables de la gauche institutionnelle, sous la direction d'une force jusqu'ici minoritaire à gauche (la France Insoumise et les avatars mélenchonistes antérieurs), mais qui s'est néanmoins incarnée dans la figure d'un éléphant dissident, ancien sénateur-député-ministre du Parti Socialiste. L'important effort de communication, qui n'a pas manqué de capitaliser sur la rupture assumée vis-à-vis des débris fascisants et irrécupérables de la gauche institutionnelle en décomposition, a permis de retrouver l'image d'une gauche réunie en une grande famille au service des intérêts des classes laborieuses. C'est bien ce mythe, indispensable à la survie de la gauche institutionnelle, qui s'est exprimé dans la promesse d'un « bloc populaire » à l'Assemblée. Sa résurrection sera de très courte durée : il suffira d'une manifestation offensive contre le second quinquennat Macron pour que cette gauche « de rupture » dénonce les agitateurs et les aventuristes, en appelle à plus de maintien de l'ordre de la part de la Préfecture, et apporte par la même son soutien à une institution policière à la pointe du processus de fascisation. Du reste, le PCF n'aura résisté que quelques heures à la tentation de la trahison de l'entente [1].

Enfin, ces élections législatives ont vu une percée historique du Rassemblement National, qui constitue désormais le premier parti d'opposition au Parlement : si la NUPES a obtenu plus de sièges, leur répartition en interne place la France Insoumise derrière le RN. Le loup est dans la bergerie. Ce score doit permettre aux forces lepénistes de bénéficier d'une plus grande audience qu'elles n'en disposent déjà, mais également de récolter 7 millions d'euros de subventions par an, soit 35 millions d'euros pour le quinquennat. Et de prétendre à la direction de la Commission des Finances, instance chargée de contrôler le budget de l'État français [2]. Une direction disputée par la NUPES [3], la principale force d'opposition coalisée, bien moins susceptible de profiter des faveurs du gouvernement que l'extrême droite. La fascisation du champ médiatique, des corps répressifs et des politiques migratoires sont là pour en attester : le macronisme est prêt à gouverner avec un lepénisme que l'exécutif n'hésite pas à qualifier de « mou » [4].

Le lepénisme, roue de secours du macronisme ?

Le lepénisme sera-t-il le prolongement du libéralisme autoritaire par d'autres moyens, ou servira-t-il de prolongement des moyens du libéralisme autoritaire et de la démocratie représentative en temps de crise ? Outre les avantages pécuniaires et institutionnels liés à sa percée parlementaire, le lepénisme se trouve désormais en position de force vis-à-vis du macronisme, qui devra nécessairement chercher des alliances pour suivre sa feuille de route. Si un rapprochement avec Les Républicains peut sembler naturel, force est de constater que ce n'est pas vers cette formation politique, qui doit encore établir les limites de la « fermeté » et de la « constructivité » de leur « opposition » à venir [5], que le gouvernement a regardé au sortir du scrutin. En effet, en pleine soirée électorale sur BFMTV, le ministre de la Justice et garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti se déclarait ouvert à une collaboration entre le camp présidentiel et le camp néofasciste là où les circonstances le permettraient. A condition bien entendu que le lepénisme fasse preuve de responsabilité et de « bon sens » [6], qualités qui lui semblent à présent acquises, compte tenu de sa dédiabolisation.

Que cette jonction entre le camp libéral-autoritaire et le camp néofasciste s'opère, ou promette de s'opérer, dans le champ de la justice, n'est pas étonnant. Elle s'était d'ailleurs déjà opérée sans dire son nom dans les politiques migratoires et islamophobes déployées depuis l'état d'urgence. Les apôtres de la justice d'exception et du permis de tuer ont désormais pignon sur rue et les positions en la matière, autrefois difficilement assumées en dehors des formations politiques d'extrême droite, sont devenues la norme dans les discours sécuritaires de la droite [7], avant de s'étendre progressivement et à différents degrés à tout le champ politique [8]. De son côté, le RN pourrait facilement justifier sa collaboration ponctuelle avec le macronisme, dont il se veut pourtant l'ennemi le plus résolu, en capitalisant sur sa capacité à lui imposer un volet (faussement) social. En outre, le RN pourrait voter la réforme des retraites et de l'allocation RSA en échange d'une baisse de la TVA et d'une nouvelle loi liberticide ou raciste. Peu importe que la baisse de la TVA ne soit que symbolique et ne concerne qu'un certain type de produits : la tendance plébéienne du néofascisme français y trouvera malgré tout une source de légitimité auprès de la population, et une marque de responsabilité auprès de la droite et du centre. Peu importe que le RN se retrouve à servir de béquille sur des projets de loi clairement inspirés voire plagiés sur son programme : la tendance conservatrice saura mettre en avant sa participation au rétablissement de l'ordre, de la valeur-travail et de l'intégrité territoriale de la nation.

La participation active du lepénisme brouillerait davantage les lignes de démarcation politique entre les différentes tendances de la démocratie représentative (social-démocratie, écologie radicale, centrisme, libéral-conservatisme, néofascisme, etc.) [9]. Un tel phénomène viendrait parachever le détricotage de la conscience de classe opéré par les organisations progressistes, qui trouvent dans les tendances souverainistes et populistes de la gauche « radicale » ses derniers avatars. Une telle participation précipiterait également l'application du programme libéral-autoritaire et garantirait l'accélération du déploiement des outils de surveillance de masse. Si nous avions pu penser hier que la société capitaliste ne nous offrait comme perspective que le choix entre société de surveillance, fascisme et révolution, force est de constater que nous avions tort de distinguer les deux premières options. Il faut dire qu'au moment de leur énonciation, l'arrivée de 89 députés RN au Palais Bourbon et l'intégration en bonne et due forme du lepénisme au jeu parlementaire nous semblaient peu probables, du moins sans système proportionnel. Il semble désormais, au contraire, que la situation réunisse les conditions nécessaires pour mener à bout les mutations nécessaires à la mise à niveau des appareils répressifs [10].

Le républicanisme au cœur du danger fasciste

Un drôle de bal politique appelé par Macron au lendemain des législatives a vu la presse s'emballer autour de la proposition d'un éventuel « gouvernement d'union nationale », faite au RN au même titre qu'aux autres forces d'opposition [11]. Parce que la possibilité du fascisme semble toujours plus se préciser, il importe de développer une analyse claire de ce phénomène, mais aussi du processus de fascisation en cours. Le fascisme est toujours une réaction opportuniste de la bourgeoisie pour restaurer son hégémonie politique et sauvegarder l'économie capitaliste de la ruine, en neutralisant les corps intermédiaires devenus encombrants et les formes d'auto-organisation susceptibles d'opérer comme contre-pouvoirs à sa domination. A ce titre, le fascisme apparaît comme le prolongement de la démocratie représentative par d'autres moyens, comme un mode de gouvernance parmi tant d'autres, mais plus radical et violent que tous. La crise est là : ralentissement économique mondial, dettes impossibles à rembourser, déstabilisations géopolitiques et balkanisation progressive de la périphérie capitaliste, crises d'hégémonie qui s'enchaînent sur chaque continent, etc. En France, les discours racistes, nationalistes et sacrificiels-productivistes sont la norme ; on en appelle sans cesse à la régénération de la nation et au rétablissement de l'État dans ses pleines capacités. Chez les technocrates lepéno-compatibles, on préfère édulcorer et décréter la nécessité de « gouverner différemment » [12]. Or, ce sont ces mêmes acteurs politiques qui ont porté le changement en rompant avec l'alternance droite-gauche, qui ont déployé des moyens de répression hors norme pour mater les contestations, et qui avancent à marche forcée vers la dystopie sécuritaire. Le tout au nom d'une idéologie républicaine érigée en rempart civilisationnel. Gouverner différemment, c'est gouverner pareil mais en pire. Or, vers quoi pourrait bien mener une radicalisation du libéralisme autoritaire ?

La centralité du républicanisme dans la rhétorique répressive et fascisante doit être soulignée, répétée et analysée [13] Elle permet de penser le fascisme et ses expressions contemporaines au-delà de ses formes historiques, militaires et de masse [14]. L'idéologie républicaine est au cœur du processus de durcissement des politiques racistes et islamophobes de l'État, et jouit d'une importante sympathie chez les classes moyennes, directement concernées par ses mythes d'indivisibilité, d'universalité et de méritocratie. En ce sens, les classes moyennes sont moins un groupe social tiraillé entre des intérêts contradictoires bourgeois et prolétariens, qu'une force « chargée de reproduire et de diffuser les principes fondamentaux d'encadrement de la société capitaliste et de ses hiérarchies » [15]. Il n'y a pas de hasard à constater leur investissement dans les mascarades électorales de tout ordre, ou encore leur ralliement massif au macronisme et leur croyance irrationnelle dans les promesses de changement radical de la politique porté par ce technocrate faussement disruptif. En temps de crise économique, quand les privilèges hiérarchiques et matériels des classes moyennes sont menacés et que les politiques de redistribution commencent à leur coûter plus cher qu'elles ne leur rapportent, elles jouent toujours un rôle décisif dans le processus de fascisation en se précipitant dans les bras du premier candidat leur promettant la prospérité par la guerre aux pauvres. Cela vaut pour l'élection de Macron, qu'une part des classes moyennes continue de considérer comme « de gauche » (celle responsable, pragmatique, modérée). Cela vaut aussi pour l'élection de Bolsonaro, qui a su capter le vote des classes moyennes auparavant acquises au Parti des Travailleurs de Lula et Rousseff.

Nous ne pouvons pas nous contenter d'éplucher les scores de l'extrême droite parlementaire et de mettre à jour la liste des groupuscules adoptant une esthétique fasciste. Pour comprendre et combattre la fascisation en cours, nous devons commencer par reconnaître le fascisme lui-même comme prolongement de la démocratie représentative bourgeoise par d'autres moyens. En d'autres termes, nous devons déceler dans la politique du gouvernement et l'action de ses corps de contrôle policier et social tout ce qui participe, au nom de la lutte contre la « crise », à radicaliser les catégories de base de la société capitaliste : État-nation, travail, famille traditionnelle, industrie, xénophobie, colonialisme, division genrée et racialisée du travail et de l'espace, etc. Ce phénomène est synonyme de modernisation des moyens du contrôle social ; ce fut d'ailleurs le rôle historique des régimes fascistes du XXe siècle, dont l'œuvre modernisatrice ne fut jamais abolie, mais bien au contraire sauvegardée et améliorée. Et pour cause, un régime comme celui de Vichy participa grandement à la réalisation de projets d'aménagement du territoire et de rationalisation dans la gestion des populations déjà envisagés par la IIIe République, et joua un rôle essentiel dans l'avènement du mouvement technocratique français [16]. Les limites des forces répressives d'hier, qui nécessitaient le recours à une force armée paramilitaire (corps francs, squadristes, etc.) ne sont plus d'actualité, rendant d'autant plus urgent de rompre avec nos représentations fétichistes et anachroniques du fascisme [17].

Que faire ?

Le crétinisme parlementaire et l'électoralisme infantile ont pu abreuver des camarades d'illusions et d'espoirs confortables : avec l'apparition d'un « bloc populaire » à l'Assemblée, nous n'aurions plus eu besoin de s'occuper de nos affaires ; les bons spécialistes de la politique, expérimentés ou débutants, l'auraient fait pour nous. Maintenant que la chimère s'est envolée, les discussions sérieuses peuvent reprendre. Le premier constat sérieux qui s'impose est qu'aucune possibilité révolutionnaire ne naîtra des appareils politiques de la gauche institutionnelle. Tout ce qui se tiendra de plus haut dans la lutte se jouera en dehors. Nul ne peut l'ignorer, certainement pas après la révolte des gilets jaunes. Il s'agit d'en prendre acte et de réaffirmer par la pratique la primauté politique de la rue. C'est seulement dans la rue que nous serons en capacité de mettre à mal le pouvoir, et avec lui « le vieux schéma militant qui fait qu'on accorde la priorité aux organisations et à ses formes balisées » [18] et domestiquées. La rue, encore la rue, toujours la rue : parce que le pouvoir se prend toujours dans la rue. Toute notre action devrait obéir à un principe stratégique clair : que les travailleurs et les travailleuses, avec ou sans emploi, parviennent à se parler de leur condition et de leurs aspirations sans intermédiaires. Seule la rencontre des segments conscients et organisés de la classe ouvrière, et de ceux atomisés par la désindustrialisation et radicalisés par la misère, permettra de briser la routine ritualisée de la contestation momifiée.

Toro

[3] Au moment d'écrire ce texte, le 23 juin, la candidature d'Éric Coquerel n'avait pas été annoncée.

[13] Elle gagnerait par ailleurs à être confrontée au caractère bonapartiste du fascisme.

[17] La Banque Mondiale et le FMI sont des acteurs de la fascisation, au même titre que les grands industriels propriétaires d'organes médiatiques de masse ; la dictature mussolinienne n'est pas nécessairement plus intéressante à connaître que le régime de Pinochet ou de Poutine pour saisir ce qui nous pend au nez.

Rassemblements contre le massacre raciste de Melilla

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Contre le massacre à Melilla , contre la politique meurtrière de l'Union Européenne, contre la négrophobie mondiale. Les mots de certaines personnes qui ont réussi à passer la frontière ont été « Ou est passé le Black Lives Matter ? Pour nous il n'y a pas de Black Lives Matter ».

Rassemblements unitaires vendredi 1er juillet, à 11h devant l'ambassade de l'Espagne et à 15h devant l'ambassade du Maroc.

On massacre des personnes noires en Espagne, à Melilla, aux portes frontalières de l'Europe
Ce week-end des centaines de personnes migrantes, en majorité des personnes noires, on tenté de traverser la frontière espagnole. La répression policière espagnole et marocaine a été ultra violente et a entraîné la mort de 45 personnes et a fait des centaines de blessés.

Ce qui aurait été un scandale international s'il s'était agit de corps blancs, européens, fait l'objet d'une couverture médiatique raciste par les médias européens & sert d'aliment a une politique anti-migratoire. Les militants emboîtent d'ailleurs le pas en opposant une résistance formidable a parler de racisme systémique, de prononcer le race, le mot Noir, et en prétendant que la racialisation est un élément secondaire qui ne mérite pas d'être mentionné. Ils ne comprendront jamais le traumatisme que cela représente pour nous de voir des corps non-blancs, des corps comme les nôtres mis à mort de manière répétés, dans les livres d'histoire, dans l'actualité.
http://www.regards.fr/actu/societe/article/pourquoi-le-racisme-anti-blancs-n-existe-pas

Manifestation contre le racisme, à Rabat, au Maroc, le 28 juin 2022 / AFP⁠ « Nous exigeons que l'identité des morts soit révélée »⁠

Les images et les vidéos qui ont circulé sont insoutenables. Sur les vidéos on peut voir a un endroit les clôtures s'effondrent et les keufs courir dessus en envoyant tout le gaz qu'ils peuvent sur des personnes tombées au sol. Les flics empilent des corps inanimés comme du bétail.

Par respect pour la vie privée des victimes, leurs familles ainsi que les personnes noires traumatisées de voir la mise en scène des morts noires nous ne repartagerons pas ces images.

On y voit des centaines de nos frères noirs se faire violenter et tuer en toute légalité, sous prétexte de défendre l'Europe. On assassine des personnes noires du Sud en toute impunité sur le territoire espagnol. Au final, ce sont des dizaines de vies perdues, et des centaines d'individus sujets à l'hyper violence et à la déshumanisation.

En parallèle, le président espagnol Pablo Sanchez, élu du Parti Socialiste, applaudit les forces de police tandis que l'Europe soutient l'Espagne et approuve cet assassinat de masse.

Les mots de certaines personnes qui ont réussi à passer la frontière ont été « Ou est passé le Black Lives Matter ? Pour nous il n'y a pas de Black Lives Matter ».

On parle de dizaines de morts, des centaines de blessés et torturés. L'État Marocain porte plainte contre plusieurs de ces personnes pour la supposée violence de leur attaque, et crimes en bande organisée, avec comme argument que ces inculpés seraient les responsables de mafias. Ces personnes ne font pas partie de mafias. Elles n'étaient pas non plus armées. Et même si c'était le cas, leurs « armes » auraient été bien dérisoires face aux forces de police et de Frontex armées jusqu'aux dents.

Les médias de droite relaient largement le chiffre de 140 policiers blessés, sur autodéclaration de policiers. La couverture médiatique française utilise une rhétorique raciste et négrophobe basée sur « l'invasion » et fait des victimes les initiateurs supposés de cette violence, fait des policiers tueurs des victimes, et accuse les personnes migrantes d'être responsables voire d'avoir causé leur propre mort.

En Europe aussi on a le permis de tuer des personnes noires en toute impunité, depuis un racisme structurel organisé depuis les États Européens et mandatés par l'État Espagnol et Marocain. On tue des personnes migrantes noires.

L'Espagne compte demander à l'OTAN lors du sommet mondial à Madrid qui se déroule en ce moment (28-30juin) d'intervenir pour garder ses frontières. Ne doutons plus de l'envoi de forces militarisées pour défendre les terres du Blanc de l'invasion du Sud. Ils nous tuent et continueront de nous tuer aux frontières. Le nombre de morts reportés par les médias de droite et venant des chiffres officiels est sous reporté car la police marocaine s'est empressée d'enterrer les victimes pour éviter toute investigation.

Manifestation à Calais, Novembre 2021 AFP⁠ « Frontières Meurtrières »

Quand au président espagnol, élu du parti socialiste, ce dernier félicite les forces de l'ordre pour leur action meurtrière tandis que l'Union Européenne a félicité le président espagnol pour cette tuerie et cette violence de masse.

Les États responsables ainsi que l'Union Européenne nient leur propre responsabilité en rejetant la faute sur les « trafic humain » et les « passeurs » plutôt que de fermer leur frontières aux flux humains alors que les siphonnages de ressource naturelles et la politique néocoloniale de mise sous dette et d'appauvrissement de l'Afrique au bénéfice des puissances néocoloniales continuent bon train.

Rassemblements unitaire ce vendredi 1er juillet

  • à 11h devant l'ambassade de l'Espagne, 22 avenue Marceau 75008 Paris
  • à 15h devant l'ambassade du Maroc, 5 rue le Tasse 75116 Paris

Contact : dynamiqueup@gmail.com

Texte de A et S.
http://migreurop.org/article3110.html?lang_article=fr

Rassemblements contre le massacre raciste de Melilla

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Contre le massacre à Melilla , contre la politique meurtrière de l'Union Européenne, contre la négrophobie mondiale. Les mots de certaines personnes qui ont réussi à passer la frontière ont été « Ou est passé le Black Lives Matter ? Pour nous il n'y a pas de Black Lives Matter ».

Rassemblements unitaires vendredi 1er juillet, à 11h devant l'ambassade de l'Espagne et à 15h devant l'ambassade du Maroc.

On massacre des personnes noires en Espagne, à Melilla, aux portes frontalières de l'Europe
Ce week-end des centaines de personnes migrantes, en majorité des personnes noires, on tenté de traverser la frontière espagnole. La répression policière espagnole et marocaine a été ultra violente et a entraîné la mort de 45 personnes et a fait des centaines de blessés.

Ce qui aurait été un scandale international s'il s'était agit de corps blancs, européens, fait l'objet d'une couverture médiatique raciste par les médias européens & sert d'aliment a une politique anti-migratoire. Les militants emboîtent d'ailleurs le pas en opposant une résistance formidable a parler de racisme systémique, de prononcer le race, le mot Noir, et en prétendant que la racialisation est un élément secondaire qui ne mérite pas d'être mentionné. Ils ne comprendront jamais le traumatisme que cela représente pour nous de voir des corps non-blancs, des corps comme les nôtres mis à mort de manière répétés, dans les livres d'histoire, dans l'actualité.
http://www.regards.fr/actu/societe/article/pourquoi-le-racisme-anti-blancs-n-existe-pas

Manifestation contre le racisme, à Rabat, au Maroc, le 28 juin 2022 / AFP⁠ « Nous exigeons que l'identité des morts soit révélée »⁠

Les images et les vidéos qui ont circulé sont insoutenables. Sur les vidéos on peut voir a un endroit les clôtures s'effondrent et les keufs courir dessus en envoyant tout le gaz qu'ils peuvent sur des personnes tombées au sol. Les flics empilent des corps inanimés comme du bétail.

Par respect pour la vie privée des victimes, leurs familles ainsi que les personnes noires traumatisées de voir la mise en scène des morts noires nous ne repartagerons pas ces images.

On y voit des centaines de nos frères noirs se faire violenter et tuer en toute légalité, sous prétexte de défendre l'Europe. On assassine des personnes noires du Sud en toute impunité sur le territoire espagnol. Au final, ce sont des dizaines de vies perdues, et des centaines d'individus sujets à l'hyper violence et à la déshumanisation.

En parallèle, le président espagnol Pablo Sanchez, élu du Parti Socialiste, applaudit les forces de police tandis que l'Europe soutient l'Espagne et approuve cet assassinat de masse.

Les mots de certaines personnes qui ont réussi à passer la frontière ont été « Ou est passé le Black Lives Matter ? Pour nous il n'y a pas de Black Lives Matter ».

On parle de dizaines de morts, des centaines de blessés et torturés. L'État Marocain porte plainte contre plusieurs de ces personnes pour la supposée violence de leur attaque, et crimes en bande organisée, avec comme argument que ces inculpés seraient les responsables de mafias. Ces personnes ne font pas partie de mafias. Elles n'étaient pas non plus armées. Et même si c'était le cas, leurs « armes » auraient été bien dérisoires face aux forces de police et de Frontex armées jusqu'aux dents.

Les médias de droite relaient largement le chiffre de 140 policiers blessés, sur autodéclaration de policiers. La couverture médiatique française utilise une rhétorique raciste et négrophobe basée sur « l'invasion » et fait des victimes les initiateurs supposés de cette violence, fait des policiers tueurs des victimes, et accuse les personnes migrantes d'être responsables voire d'avoir causé leur propre mort.

En Europe aussi on a le permis de tuer des personnes noires en toute impunité, depuis un racisme structurel organisé depuis les États Européens et mandatés par l'État Espagnol et Marocain. On tue des personnes migrantes noires.

L'Espagne compte demander à l'OTAN lors du sommet mondial à Madrid qui se déroule en ce moment (28-30juin) d'intervenir pour garder ses frontières. Ne doutons plus de l'envoi de forces militarisées pour défendre les terres du Blanc de l'invasion du Sud. Ils nous tuent et continueront de nous tuer aux frontières. Le nombre de morts reportés par les médias de droite et venant des chiffres officiels est sous reporté car la police marocaine s'est empressée d'enterrer les victimes pour éviter toute investigation.

Manifestation à Calais, Novembre 2021 AFP⁠ « Frontières Meurtrières »

Quand au président espagnol, élu du parti socialiste, ce dernier félicite les forces de l'ordre pour leur action meurtrière tandis que l'Union Européenne a félicité le président espagnol pour cette tuerie et cette violence de masse.

Les États responsables ainsi que l'Union Européenne nient leur propre responsabilité en rejetant la faute sur les « trafic humain » et les « passeurs » plutôt que de fermer leur frontières aux flux humains alors que les siphonnages de ressource naturelles et la politique néocoloniale de mise sous dette et d'appauvrissement de l'Afrique au bénéfice des puissances néocoloniales continuent bon train.

Rassemblements unitaire ce vendredi 1er juillet

  • à 11h devant l'ambassade de l'Espagne, 22 avenue Marceau 75008 Paris
  • à 15h devant l'ambassade du Maroc, 5 rue le Tasse 75116 Paris

Contact : dynamiqueup@gmail.com

Texte de A et S.
http://migreurop.org/article3110.html?lang_article=fr

Cantine de soutien à l'assemblée anti-CRA

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cantine de soutien à l'assemblée anti Centre de rétention d'Île-de-France ce samedi.

L'argent récolté permet de soutenir les retenus au quotidien (en apportant du tabac, de la bouffe, des téléphones...), d'imprimer des brochures pour relayer leur parole, d'organiser des actions et d'assurer l'antirep de part et d'autre des murs.

Pour le menu : c'est un peu la surprise, mais ça sera bon et végé !
Que brûlent les CRA, les frontières et la PAF avec !

Samedi 2 juillet à partir de 12h à la Cantine des Pyrénées, 77 rue de la Mare, Paris 20e

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