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Projection/débat autour du documentaire « Filles de Mai »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le groupe Salvador Segui (FA) organise une projection/débat autour du documentaire « Filles de Mai » à la librairie du Monde libertaire (145 rue Amelot -75011 - Paris), le dimanche 14 mai 2023 à 16h00.

Ce film/documentaire de Jorge Amat revient sur un des aspects de Mai 68, au travers des témoignages de 29 femmes qui racontent comment elles ont vécu les évènements qui leur ont fait prendre conscience du besoin d'émancipation féminine et comment elles se sont organisées pour lutter pour les droits des femmes.

Si depuis plus d'un demi-siècle l'histoire de Mai 68 a presque toujours été racontée par des hommes (leaders étudiants, responsables syndicaux, personnalités politiques, commentateurs ...) les femmes elles, ont généralement été reléguées au rang de figurantes, leur parole souvent occultée même si le discours prenait forme et allait déboucher dans les années suivantes sur la création, entre autres, du MLF.

Ce documentaire donne à entendre cet autre récit au féminin, comme un écho qui résonne aujourd'hui, à l'heure où la place des femmes, leurs prises de parole, secoue la société.

Nous pourrons en discuter après la projection du film, dimanche 14 mai 2023 à 16h00, à la librairie du Monde libertaire (145 rue Amelot - 75011 - Paris. Métro République ou Oberkampf).

Fête des Jardins des Vertus en lutte le 8 mai !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les Jardins Ouvriers d'Aubervilliers sont toujours menacés de destruction, cette fois par la construction d'une gare du Grand Paris. La mobilisation continue avec une fête déter' et familiale le 08 mai de 11h à 20h !

Après deux ans de luttes acharnées contre le projet d'un solarium d'une piscine construite pour les Jeux Olympique Paris 2024, nous avons obtenu plusieurs victoires.

La justice a reconnu que le projet de la piscine était démesuré et ne justifié par la destruction de jardins centenaires. Le solarium a été abandonné par la mairie d'Aubervilliers.

L'expulsion de la JAD (parcelles de jardin occupées pendant 5 mois riche en rencontres, en débats et en vie collective) a été jugé illégale. Les parcelles saccagées mais sauvées n'ont toujours pas été remises « en état ». Elles sont actuellement fermées au public. De plus, les militants.es qui s'étaient enchaîné.e.s aux bétonnières le 02/02/2022,pour empêcher celui-ci de couler ont été relaxé.e.s.

Pourtant ces victoires ont un goût amer car maintenant ce sont de nouvelles parcelles de jardin qui sont menacées par la construction de la gare de la ligne 15. C'est plus de 2300 m2 de jardins qui vont être détruits alors que d'autres alternatives sont possibles.

Dans le cadre de l' Acte 2 de la lutte et pour la première fois, l'association des Jardins Ouvriers des Vertus et le Collectif de Défense des Jardins ouvriers d'Aubervilliers s'associent et vous proposent une fête !

RDV au 6 avenue de la division Leclerc, on vous attend nombreux.ses sur la JAD !

Au programme :

11h Visites des Jardins

13h Repas à prix libre

Cantine vegane préparé par les Brigades de Solidarité Pantin Aubervilliers + Barbecue préparé par des jardiniers.es des Vertus.

14h30 Ag de lutte : Point d'actualité sur la lutte des jardins

  • l' association Diivineslgbtqi+ qui viendra nous parler de la lutte contre le Chlordécone
  • le Collectif contre la ligne 18 et l'artificialisation des terres qui viendra nous parler de la menace d'expulsion du camp de Zaclay et annoncée leur événement Rassemblement festif et déterminé
  • le collectif Stop Béton qui viendra nous parler des nombreuses luttes contre les aménagements urbains dans différents quartiers à Aubervilliers et comment elleux s'organisent collectivement face à ces saccages.

16h Ateliers Plantation sur des parcelles de jardin

18h Conclusion en Musique

En fil rouge seront proposés à la vente en prix libre et prix conseillé, des pochettes de graines des Vertus, des affiches / brochures de la lutte ainsi que des oeuvres artistiques (carte postal...) au profit de la caisse de solidarité de la lutte des jardins.

Plus aucun jardin détruit !

Malaqueen's not dead ! Marche en l'honneur du Malaquen et de tous les squats et contre la loi Kasbarian

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Marche en l'honneur du centre social autogéré Le Malaqueen, expulsé le 18 avril après deux ans de luttes et d'intense vie collective.

Déambulation dans Malakoff avec les ancien.nes habitant.es, gravitant.es et soutiens, accompagnée de fanfares, chants, banderoles, pancartes et casseroles et, of course, vos plus beaux habits de lumière (dress code aux couleurs du Malaqueen : rouge, noir, rose, paillette et arc-en-ciel) !

Fêtons dignement, avec amour et rage, ce lieu de vie pour près de 40 personnes précaires de tous horizons qui, en presque deux ans, a hébergé plus de 150 personnes et de nombreux ateliers, événements et réunions.

Célébrons comme il se doit cet espace de découverte, d'éduc pop' et de militantisme ouvert sur le quartier et au delà, expulsé par la préfecture sur l'ordre de Lazard Group (Francois Lazard, 148è fortune de France) qui construira à sa place un immeuble de 7 étages de bureaux, alors qu'il suffit de traverser littéralement la rue pour trouver des bureau vides !

Ce sera aussi l'occasion de parler de loi Kasbarian-Bergé, de ses conséquences catastrophiques sur les lieux d'habitation, de rencontre, d'organisation, de culture et de solidarité non-marchands que sont les squats, mais aussi de son impact sur les locataires précaires et la vie en ville de manière générale.

Ce sera surtout le moment de parler d'autres squats expulsés ou expulsables en cette sinistre période d'après trêve hivernale, de spéculation et de gentrification tout azimut, de préparation de JO et de guerre aux pauvres généralisée : Le LEO, La Baie Vitrée, la Baudrière, bien-sûr Unibeton et tout les autres... force et solidarité à vous toustes.

Malaqueen's not Dead ! Vive le logement pour toustes, vive le droit à la ville, vive l'Intesquat et crève la loi Kasbarian-Bergé, toutes les lois anti-sociales et les expulseurs de toutes sortes !

Départ : 10h30 au métro Étienne Dolet (ligne 13), station de métro à côté de feu le Malaqueen
Arrivée : 11h30-12h place du 11-Novembre, devant l'Hôtel de ville de Malakoff, pendant le marché.

27-28 avril 1789 : les émeutes prérévolutionnaires à Paris

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Si la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 demeure l'événement symbolique retenu comme point de départ de la Révolution française, quelques semaines plus tôt les habitant·e·s des faubourgs s'étaient déjà soulevé·e·s. Une des principales raisons de ce soulèvement réside notamment dans le fait que quelques riches industriels se soient plaints publiquement de ce que les patrons d'aujourd'hui nomment « coût du travail ». Retour sur ces journées d'avril et « l'affaire Réveillon », du nom du manufacturier qui vit ses propriétés pillées et incendiées.

Article initialement publié le 28 avril 2019 à l'occasion des 230 ans de ces événements.

Le 28 avril 1789, la révolution commença ainsi : on pilla la belle demeure, on brisa les vitres, on arracha les baldaquins des lits, on griffa les tapisseries des murs. Tout fut cassé, détruit. On abattit les arbres ; on éleva trois immenses bûchers dans le jardin.
Des milliers d'hommes et de femmes, d'enfants saccagèrent le palais. Ils voulaient faire chanter les lustres, ils voulaient danser parmi les voilettes, mais surtout, ils désiraient savoir jusqu'où l'on peut aller, ce qu'une multitude si nombreuse peut faire. [1]

Nous sommes en 1789 : alors que depuis plusieurs années le royaume de France s'enfonce dans une grave crise, le roi Louis XVI a décidé de convoquer une réunion des états généraux, qui s'ouvriront le 4 mai. Partout, la population semble à bout et les émeutes contre l'augmentation du prix du pain se multiplient dans les provinces durant les premiers mois de l'année.
Parallèlement à cette colère, des assemblées se tiennent dans tous les districts afin de rédiger des cahiers de doléances et élire les 1 200 députés qui seront envoyés aux États Généraux.

Le 23 avril à Paris, à l'occasion de l'assemblée électorale du district de Sainte-Marguerite – sur le faubourg Saint-Antoine – le propriétaire de la manufacture de papiers peints Réveillon expose ses considérations sur le niveau des salaires.
Quels ont été exactement ses propos ? Les versions divergent : certains rapportent qu'il aurait ouvertement appelé à les abaisser à 15 sous par jour [2], d'autres qu'il aurait simplement évoqué avec regrets le « bon vieux temps » où les salaires étaient moins élevés [3]. Le même jour, dans une autre assemblée du district voisin des Enfants-Trouvés, le manufacturier Henriot aurait tenu des propos similaires [4].
Bien que d'abord timide, la réaction à ces déclarations fut néanmoins immédiate de la part des salariés du faubourg, comme le rapporte le lieutenant de police Thiroux de Crosne :

Il y a eu hier sur les dix heures un peu de rumeur dans un canton du faubourg Saint-Antoine ; il n'était que l'effet du mécontentement que quelques ouvriers marquaient contre deux entrepreneurs de manufacture qui, dans l'assemblée de Sainte-Marguerite, avaient fait des observations inconsidérées sur le taux des salaires. [5]

Les jours suivants, la nouvelle de ces « observations » patronales se répand auprès de la population des faubourgs, si bien que le 27 avril ce sont plusieurs centaines d'ouvriers qui se rassemblent à la Bastille, certains ont pris le soin de confectionner des mannequins à l'effigie de Henriot et Réveillon, on pend ce dernier à une potence. La foule promène ensuite ce faux pendu dans différents quartiers de la ville, rejointe sur son parcours par des centaines d'autres personnes.
Au plus fort de cette déambulation, alors que la foule se rassemble sur la place de Grève [6], un témoin de l'époque rapporte le chiffre de 3 000 personnes [7]. Se tient alors le procès populaire des deux manufacturiers, qui se termine par l'incendie des mannequins.
Après quelques atermoiements et moments de dispersion, un attroupement se reforme en fin de journée rue de Montreuil devant la maison de Réveillon. Cette dernière étant bien gardée par des hommes en arme, la foule se reporte sur la demeure de Henriot à quelques centaines de mètres de là, la pille et la saccage. La troupe finit par intervenir pour disperser la populace et met provisoirement fin à l'émeute.

Le lendemain, malgré le déploiement de renforts dans le faubourg, la foule revient encore plus nombreuse devant la propriété de Réveillon, qui a lui été invité par l'administration à se mettre en sécurité à la Bastille.
D'autres attroupements se forment également dans différents quartiers ; nobles et bourgeois en carrosse sont régulièrement invectivés et parfois forcés à lâcher quelques pièces pour pouvoir poursuivre leur trajet.
Devant la Folie Titon – nom de la propriété abritant la manufacture de Réveillon – la troupe réussit à contenir les débordements une grande partie de la journée, mais en début de soirée les barrages sont forcés. La maison de Réveillon est à son tour prise d'assaut, copieusement pillée et saccagée. La troupe tente néanmoins d'intervenir, ordre est donné de tirer mais les émeutier·e·s ripostent : tuiles, pavés, mobilier... Les gardes reçoivent une pluie de projectiles, les affrontements durent plusieurs heures.
Au soir du 28 avril, alors que le calme revient, on dénombre plusieurs dizaines de morts du côté des émeutier·e·s contre une douzaine chez les soldats.
La Révolution venait de commencer.

Un enfant du faubourg

1er décembre 2018 à Paris, GJ acte III, un hôtel particulier a subi le même sort que celui de Réveillon près de 230 ans auparavant

[1] Eric Vuillard, 14 juillet, Actes Sud, 2016.

[2] Le salaire moyen journalier de l'époque dans les manufactures se situait plutôt aux alentours de 20 sous.

[3] Après les événements, Réveillon s'est lui défendu d'avoir tenu toutes sortes de propos à ce sujet, lire son Exposé justificatif en ligne.

[4] Pour ce récit des faits, nous nous basons principalement sur les travaux de George Rudé, La Foule dans la Révolution française, Maspéro, 1982, p. 51-53.

[5] Cité par George Rudé, ibid

[6] Actuel parvis de l'Hôtel de Ville, la place de Grève était le lieu ordinaire des exécutions à Paris sous l'Ancien Régime.

À lire également, le billet de Guillaume Lancereau : Merci patron 1780, l'affaire Réveillon

Ces événements donnèrent lieu par la suite à différents types d'interprétations : expression de la lutte des classes ou bien dernière émeute de l'Ancien Régime ? Sans avoir l'intention de s'inscrire ici dans ces débats historiographiques, nous partagerons toutefois ce qu'en disait Kropotkine :

Eh bien, les journées des 24-28 avril sont les signes avant-coureurs des 11, 12, 13 et 14 juillet. Le peuple de Paris vint affirmer dès lors son esprit révolutionnaire qui venait des couches ouvrières des faubourgs.
À côté du Palais-Royal, foyer de révolution de la bourgeoisie, se dressaient les faubourgs – centre de l'émeute populaire.
Dès lors Paris devient l'appui principal de la Révolution, et les États-Généraux, qui vont se réunir à Versailles, auront les yeux tournés vers Paris, pour y chercher la force qui pourra les soutenir et les inciter à marcher de l'avant dans leurs revendications et leurs luttes contre la Cour.

Pierre Kropotkine, La Grande Révolution (1789-1793), 1909 .

« AUX ARMES » - proposition d'intervention pour le 1er mai

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Proposition d'intervention pour le 1er mai et plus si affinités

Y'a plus qu'à cherche à sortir de la confidentialité due à sa diffusion marginale pour proposer au terrain militant une forme d'intervention artistico-politique pour le 1er mai et au-delà parce que la situation politique ne semble pas prête de d'arranger...

« La maturité de l'homme, cela veut dire avoir retrouvé le sérieux qu'enfant, on mettait dans ses jeux » Nietzsche

Aux gens qui ne sont rien, aux doux dingues, aux grands enfants, aux artistes qui s'ignorent, aux fêlés qui laissent passer la lumière, à celles et ceux qui ne craignent pas de rire du vieux monde en décomposition. Il y a nos luttes pour la justice et les communs, nos espoirs, nos objectifs, nos idéaux, nos joies, nos colères et la complémentarité de nos modes d'action.

Certains habillent les murs de traits d'esprit bien sentis quand d'autres ont acquis une parfaite maitrise dans l'art du lancé de pavé. Leurs œuvres font la une des chaines d'information qui espèrent ainsi retourner l'opinion. L'aspiration au chaos exerce son pouvoir de fascination. Dans le même temps, d'autres rêvent de faire la révolution armés de fleurs et de couleurs…

On sait qui détient le monopole de la violence légitime et au service de quels intérêts. On paye cher le prix de notre insoumission : répression, humiliations, intimidations, arrestations, interdictions, assignations, prisons, centres de rétention, gueules cassées, mains arrachées, vies volées. Il y a les combats pour la justice et la vérité, et la peur qui doit changer de camp.

Le premier mai en bande organisée et en mode lutte armée, on fera un pas de côté. Inspirés par la force satirique de Charles Chaplin et son magnifique foutage de gueule des porteurs d'uniformes, on adoptera la posture de Schwarzenegger dans Terminator, parés de simulacres d'armes énormes et super classes. On toisera les forces du désordre en y mettant du sens car on ne manque ni de talent ni d'idées pour transformer des détritus en œuvres d'arts, et on a la culture de la caricature dans le sang.

Armés jusqu'aux dents, on prendra la pose pour produire de l'image aussi séduisante pour les médias que dérangeante pour le pouvoir. On le fera sérieusement, et pince sans-rire, munis de ces impressionnants équipements, on moquera les RoboCops, on raillera l'usage d'armes de guerre dans la répression de nos mouvements. Fort.es, fier.es et déter.es, ça tombe bien, on sait faire.

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Cette proposition d'intervention alternative ne pourra se réaliser que si elle te donne le désir d'en être, c'est le jeu. Le prototype de MAXI GUN V-23 a été réalisé, le tuto-tract sera diffusé pendant la performance du 1er mai est téléchargeable ici : https://www.yaplusqua.org/aux-armes/ avec l'idée de déposer une alternative pour compléter la panoplie des modes d'actions dénonçant la militarisation du maintien de l'ordre au vu de l'autoritarisme (pour ne pas dire le fascisme) qui progresse et qui ne semble pas prêt de s'arrêter...

Un atelier aura lieu le 27 avril pour réaliser les MAXI GUN V-23 : Y'a plus qu'à cherche à composer une bande armée de 5 personnes pour commencer à jouer le 1er mai, nous sommes déjà 3. Le recrutement est lancé, contacter : yaplusqua@protonmail.com

les informations complémentaires suivront par mail.

Y'a plus qu'à est un blog rassemblant de courts billets qui s'écrivent et se complètent les uns les autres avec le temps, car tout est lié. Y'a plus qu'à s'écrit après 10 années de terrain militant, après l'animation de plusieurs collectifs éphémères, fatiguée par l'individualisme et le narcissisme. Y'a plus qu'à prétexte l'intime pour parler d'éthique et de politique, au sens noble, sur la base de l'affirmation le monde est à l'envers, et animé par un désir révolutionnaire, il s'agit de le remettre à l'endroit. https://www.yaplusqua.org