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Appel international pour la manif du Jour-X à Leipzig

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Jour-X à Leipzig : Procès Antifa Ost, appel à la manif autonome du Jour-X à Leipzig le samedi suivant l'annonce du verdict !
Probablement le 6 mai ou le week-end suivant.

Qu'il s'agisse d'Alfredo Cospito, un anarchiste italien détenu depuis mai 2022 dans une prison de haute sécurité en Sardaigne, en isolement en vertu de l'article 41-bis, et qui a entamé une grève de la faim en octobre 2022, mais qui n'a toujours pas obtenu le moindre espoir de meilleures conditions de détention.
Que ce soit Thanos Chatziangelou, un militant anarchiste grec transféré illégalement de la prison de Korydallos à celle de Nigrita en décembre 2022, qui a mené une grève de la faim et de la soif pendant plus de deux semaines avant d'obtenir l'assurance d'être retransféré à Korydallos.
Qu'il s'agisse encore des 11 révolutionnaires de Turquie détenus dans les prisons grecques et condamnés à un total de 333 ans de prison aient entamé une grève de la faim en août 2022, jusqu'à leurs libération en janvier 2023, en attendant le verdict final.
Ou d'un groupe d'activistes antifascistes allemands inculpés pour le motif du paragraphe 129a (formation d'association de malfaiteurs), qui comparaît maintenant depuis plus de deux ans devant un tribunal de Dresde (Antifa Ost) dans des conditions de haute sécurité.

Ce ne sont que quelques histoires récentes qui mettent en évidence les peines draconiennes auxquelles sont soumises les personnes considérées comme anarchistes, révolutionnaires ou antifascistes qui se font arrêter. Mais ce sont aussi des histoires qui soulignent un autre fait : même si les lois peuvent être différentes dans chaque pays, le problème est le même. Nous devons lutter ensemble pour faire tomber le fascisme, qu'il soit dans les rues ou dans les gouvernements.

Comme le procès Antifa-Ost se terminera probablement en avril, nous vous appelons à venir à la manif autonome du Jour-X à Leipzig le samedi suivant l'annonce du verdict !

Il est probable que le Jour-X soit le 6 mai ou le week-end suivant.

L'État, représenté par le procureur général, se présente lors de ce procès comme le défenseur de la liberté d'expression et de la paix sociale, comme une autorité supérieure et impartiale qui agit contre une organisation criminelle. Mais quelle hypocrisie ! c'est l'État lui-même qui produit le désordre sociale, qui protège les néonazis avec ses législations et ses autorités, qui les produit, les embauche et les tolère également en son sein. En cela, l'État n'est rien d'autre qu'un protecteur, un promoteur et un défenseur des fascistes et des nationaux-socialistes, quoi que l'État puisse penser et dire de lui-même. Nous sommes aux côtés de tous.tes les antifa accusé.es. Tant que les racines du fascisme ne seront pas arrachées, nous les combattrons, et tant que des camarades seront menacés et harcelés par la répression étatique, nous serons toujours à leurs côtés.

Les attaques actuelles de l'État sont également fatales parce qu'elles visent à semer la peur et l'insécurité dans les structures antifascistes, précisément à une époque où le besoin d'un antifascisme autonome n'a jamais été aussi criant. En effet, des fascistes de tous horizons gouvernent des pays comme l'Italie, la Pologne, la Hongrie ou ailleurs, tiennent des réunions internationales annuelles à Budapest, s'entraînent pour des événements de combat et pour la guerre civile (qu'ils évoquent eux-mêmes), incendient des camps de réfugiés ou mettent en place des associations et des institutions académiques "secrètes" sous le regard public.

Nous exprimons notre volonté intacte de nous opposer aux anciens et aux nouveaux nazis ainsi qu'au fascisme sous quelque forme que ce soit, et nous tenons à manifester notre solidarité avec tous.tes les antifascistes persécutés.

Quand le verdict sera rendu dans le procès Antifa Ost, quelle qu'en soit l'issue, nous descendrons dans les rues de Leipzig le samedi suivant pour montrer à l'État, à la justice et aux flics que, malgré tout, nous sommes forts face à la répression, que nous sommes de plus en plus en nombre et que nous ne nous laisserons pas abattre par leur violence !

UNIS DANS LA LUTTE !

Lier les luttes internationales – Défendre le mouvement antifascistes

*Ce que nous pouvons vous proposer : Nous pouvons héberger certains d'entre vous, mais nous ne pouvons pas organiser de camps.

*Ce que nous souhaitons : Des annonces sur le procès Antifa Ost dans vos villes, des actions de solidarité dans vos villes, et venez manifester votre colère dans les rues de Leipzig ce jour-là !

International Call for Day-X Demonstration in Leipzig

Whether Alfredo Cospito, an ananarchist from Italy, who has been detained in article 41-bis solitary confinement since May 2022 in a maximum-security prison in Sardinia and has started a hunger 2strike in October 2022, but was not given any outlook on better detention conditions until today and now is on the brink of death. Whether Thanos Chatziangelou, a militant anarchist from Greece, who was illegally transferred from Korydallos to Nigrita prison in December 2022 and had been pulling through a hunger and thirst strike for more than two weeks, until he was assured to be sent back to Korydallos. Whether the 11 revolutionaries from Turkey, who have been detained in Greek prisons, and sentenced to a total of 333 years of arrest, started a hunger strike in August 2022, until they were set free in January 2023 till the final trial is held. Or a group of antifascist activists from Germany, accused of 129a (formation of a criminal organization), has been put on trial in a maximum-security hearing room in Dresden for more than two years now (Antifa Ost).

These are only a few stories from the last month that point to the draconian punishment people have to face, when they are caught and regarded as anarchist, revolutionary or antifascist. But these are also stories that point to another fact : Even if the laws might be different in every country, the problem is the same. We need to fight together, to bring down fascism whether it is walking on the streets or sitting in the government.

As the Antifa Ost trial will be coming to an end presumably in beginning of May, we call you to come to the autonomous day-X protest in Leipzig on the Saturday after the pronouncement of judgement in the Antifa Ost trial !

It's likely that day-X will fall on May 6 or the following weekend.

The state, represented by the General Prosecutor's Office, presents itself in the trial as a defender of freedom of expression and social peace, as a superior and impartial authority that takes action against an organization of criminals. But this is hypocritical : It is the state itself that produces social discord, protects neo-Nazis with its laws and authorities, produces them itself and also hires and tolerates them in its own authorities. In this process, the state is nothing more than a protector, supporter and defender of fascists and national socialists, no matter what the state may think and say about itself. We stand by the side of the accused antifascists. As long as the roots of fascism are not torn out, we will fight against it, and as long as comrades are threatened and harassed by state repression, we will stand by their side.

The current state attacks are also fatal precisely because they are intended to sow fear and insecurity in the anti-fascist structures, especially at a time when autonomous anti-fascism is more bitterly needed than it has been for a long time. Since fascists from every sphere of society govern countries like Italy, Poland, Hungary or elsewhere, hold international annual meetings in Budapest, train for fighting events and for aself-predicted civil war, set refugee camps on fire or built up “secret” societies and academic institutions under the eyes of the public.

We express our continuing will to stand in the way of old, new Nazis and fascism in whatever form, and we want to express our solidarity with all prosecuted anti-fascists. If a verdict in the Antifa Ost trial is reached – no matter what the outcome – we will take to the streets in Leipzig on the following Saturday and show the state, the judiciary and the police that even in the face of repression we are strong anyway, that we become more and more and that their violence does not let it get us down !


UNITED WE FIGHT !

Connect international Struggles – Defend antifascist movement

*What we can do : We can host some of you, but we can't organize camps.

*What we wish for : Reference to the Antifa Ost trial in your cities, solidarity actions in your cities, come and take your rage to the streets of Leipzig on that day !

Grève générale : rendez-vous de la semaine du 3 avril au 9 avril

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous, assemblées, manifs, occupations... tous les rendez-vous de la semaine en région parisienne à partir du 3 avril !

Rendez-vous mis à jour régulièrement
Envoyez vos infos à paris-luttes-infos@riseup.net ou en commentaires sous l'article, ou venez publier directement

Les rendez-vous

Manifestation interpro à l'appel de l'intersyndicale, jeudi 6 avril au départ des Invalides à 14h.
Plus d'infos à venir

Pour se rendre aux manifestations parisiennes en bus, n'hésitez pas à vous rapprocher des différents contacts établis lors des manifestations du mois de janvier/février via cet article : https://paris-luttes.info/departs-en-bus-en-ile-de-france-16562

Blocages des garages et Tirus cette semaine

[Orientations de l'AG Ordures-Grève-Blocage. Peut évoluer au cours de la semaine !]
But de cette semaine : retrouver une forte présence sur les 3 incinérateurs.

  • Saint-Ouen : 7h - 22 rue Ardoin/20 quai de Seine
  • Ivry-sur-Seine : 7h - 41 rue Bruneseau
  • Issy-les-Moulineaux : 7h - 99 quai du président Roosevelt

Le Syctom de Romainville (rue Anatole France) est difficile à bloquer. Mais si les 3 incinérateurs sont à l'arrêt, le site peut vite être saturé !

Garages :

  • Aubervillers : 5h30 - 35 rue du Port.
  • Ivry-sur-Seine : 5h30 et 16h rue Victor Hugo.

Les garages peuvent être bloqués de manière complémentaire car les horaires sont plus tôt le matin, et aussi en après-midi. Il n'y a pas toujours besoin de beaucoup de monde s'il s'agit d'un barrage filtrant.

Carte des blocages et occupations (sites en rouge pour les blocages prévus) : https://umap.openstreetmap.fr/en/map/blocages-contre-la-reforme-des-retraites_884001#11/48.8665/2.3991

Samedi 8 avril : 12h - Assemblée Générale Ordures - Grève - Blocage à la bourse du travail, 3 rue du Château d'eau 75010 Paris

Paris

Lundi 3 avril
  • 20e arrondissement : 18h - Manifestation dans le 20e pour nos retraites, départ métro Jourdain, direction Pyrénées > Belleville > Ménilmontant > Père Lachaise [affiche]
Mercredi 5 avril
Jeudi 6 avril
  • 7e arrondissement : 14h - Manifestation intersyndicale au départ des Invalides. Plus d'infos à venir sur les parcours.
Samedi 8 avril
  • 10e arrondissement : 12h - Assemblée Générale Ordures - Grève - Blocage à la bourse du travail, 3 rue du Château d'eau

77 - Seine-et-Marne

78 - Yvelines

Mantes, tous les rendez-vous sur https://mantes-manif.info/

91 - Essonne

92 - Hauts-de-Seine

Lundi 3 avril
  • Bagneux - Malakoff : 18h30 , AG éducation nationale, école Joliot-Curie de Bagneux (à confirmer)
Jeudi 6 avril
  • Nanterre : 10h, AG intepro, Bourse du Travail
  • Gennevilliers : 9h, AG éducation nationale, 10h AG interpro, Bourse du Travail

93 - Seine-Saint-Denis

Jeudi 6 avril
  • Tremblay-en-France : 8h - rassemblement de « Roissy Charles de Gaulle en grève » à la maison des syndicats. [visuel]
Dimanche 9 avril
  • Saint-Denis : 14h, Carnaval des luttes au départ de la porte de Paris

94 - Val-de-Marne

95 - Val-d'Oise

Image de la vignette : Alicia Charpantier sur https://formesdesluttes.org/

80e anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dimanche 16 Avril à 14h30 sur la place de l'Hôtel de Ville à Paris, le RAAR (Réseau contre l'antisémitisme et tous les racismes) organise un hommage aux insurgé·es du ghetto de Varsovie et vous attend nombreux !

Lorsque les nazis entrent dans le ghetto de Varsovie le 19 Avril 1943, ils ne s'attendent pas a trouver 750 juifs et juives armé·es derrière des barricades, prêt·s à les combattre. Enfermé·es et tassé·es entre des murs aveugles depuis novembre 1940, la population du Ghetto a déjà chuté de 450 000 à 70 000 personnes en moins de 3 ans, en raison des déportations quotidiennes vers le camp de mise à mort de Treblinka.

La date de l'attaque choisie par les nazis correspondait cyniquement avec le premier jour de Pessah (Pâques juive), célébration de la liberté par le souvenir de la sortie d'Égypte du peuple hébreu. Les insurgé·es n'ont pas de doute sur ce qui les attend comme le montre l'écrit d'un combattant du ghetto :
« Nous ne voulons pas sauver notre vie. Personne ne sortira vivant d'ici. Nous voulons sauver la dignité humaine ».

L'organisation juive de combat (OJC/ en polonais ZOB) – initiée par les mouvements de jeunesse présents dans le Ghetto dont les figures les plus connues étaient Mordehaï Anielewicz, Mira Fuchrer et Marek Edelman – planifie et organise l'insurrection du ghetto. Ce combat inclut également l'installation de caches et d'abris, la fabrication des armes, des barricades, le stock des provisions et la cuisine, le soin des blessé·es, et la communication. C'est tout le ghetto de Varsovie qui s'est soulevé et a soutenu les 750 combattant·es.

Malgré les conditions dramatiques de leur lutte, les milliers de personnes acculées se sont dressées et organisées contre les nazis. Ces femmes et ces hommes se sont aussi battu·e·s pour que leur mémoire nous parvienne et nous inspire.

Leur rendre hommage est également un appel aux combats d'aujourd'hui face à la montée des droites extrêmes et des idées fascisantes, et plus particulièrement de l'antisémitisme.

Comme l'écrivait Mordehaï Anilewicz dans son dernier message du 23 avril 1943 :
« Grâce à notre radio, nous avons entendu une merveilleuse émission relatant notre lutte. Le fait que l'on parle de nous hors du ghetto nous donne du courage. »

À toutes et à tous les insurgé·es du ghetto, nous rendrons hommage le 16 Avril 2023 à 14h30 place de l'Hôtel de Ville, Paris.

Source : RAAR.info

Affaire du 8 décembre : l'État attaqué en justice pour atteinte à la dignité humaine

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Deux inculpé.es de « l'Affaire du 8 décembre » attaquent l'État en justice suite aux conditions inhumaines de leur détention provisoire. Témoignage à l'appui.

Alors que les récents évènements à Sainte-Soline et contre la réforme des retraites ont remis sur le devant médiatique l'usage de techniques contre-insurrectionnelles contre des militant.es politiques, deux inculpé.es de « l'Affaire du 8 décembre » attaquent l'État en justice suite aux conditions inhumaines de leur détention provisoire. Témoignage à l'appui.

COMMUNIQUÉ

Le 8 décembre 2020, neuf personnes désignées comme appartenant à l'« ultragauche » étaient arrêtées par la DGSI et accusées de terrorisme. Alors que l'instruction n'a jamais permis d'établir l'existence du moindre projet d'action violente, les 7 mis.es en examen sont désormais libres sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait se dérouler dans les prochains mois.

Le chef d'inculpation d'« association de malfaiteurs terroristes » a été utilisé comme un véritable passe-droit par l'administration pénitentiaire pour leur imposer des conditions de détention provisoire particulièrement dégradantes et violentes.

Camille et Libre Flot ont décidé de combattre deux de ces pratiques en témoignant et en attaquant l'État en justice : les fouilles à nues systématiques pour la première, et le placement à l'isolement pour le second. Leurs recours seront bientôt examinés par le tribunal administratif. La date d'audience pour Libre Flot est fixée au 4 avril, ce mardi.

Libre Flot a passé plus de 16 mois à l'isolement, provoquant pertes de mémoire, troubles de la concentration, pertes de repères spatio-temporels, maux de tête, vertiges. Autant de conséquences d'une pratique d'un autre âge condamnées par de nombreuses instances de défense des droits humains et qui relève de la torture dite « blanche ».

Malgré ses nombreuses demandes de sortie d'isolement, faisant état des conséquences dramatiques sur sa santé, abondamment documentées, cette mesure continua d'être prolongée tous les 3 mois. Au bout d'un an, c'était au ministre de la justice lui-même d'approuver lui-même le renouvellement de cette pratiques aux dangers largement reconnus. Ce dernier n'hésita d'ailleurs pas à la renouveler alors même que Libre Flot avait entamé une grève de la faim depuis plus de 15 jours. Ce qui le poussera à prolonger sa grève pendant 3 longues semaines (36 jours au total) à la fin desquelles, au bord du coma, il sera hospitalisé. Ce n'est qu'alors que le juge d'instruction se résigna à lui accorder une libération sous bracelet électronique « pour raisons médicales ».

Camille a quant à elle subit, en toute illégalité, des fouilles à nue pendant plus de 4 mois. Ces fouilles dites « intégrales » sont particulièrement humiliantes et destructrices. Alors que celles-ci sont strictement réglementées et doivent être individuellement motivées, elles sont pourtant utilisées à tout va par l'administration pénitentiaire (voir article OIP). Le directeur de Fleury-Mérogis ira jusqu'à affirmer à Camille que ces fouilles systématiques sont « la politique de l'établissement », reconnaissant le caractère arbitraire, et illégal, du dispositif. Pour y mettre fin, elle entamera des démarches auxquelles l'établissement tentera de faire obstruction.

Comble du cynisme, le Garde des Sceaux rendait un réquisitoire le 8 mars dernier, journée internationale du droit des femmes, dans lequel il refuse de reconnaître le préjudice subi par Camille au motif qu'elle n'aurait pas consulté le service médical de la prison. Ce faisant, il met en doute la parole d'une victime d'une mesure sécuritaire s'apparentant à une agression sexuelle répétée, exercée sous la menace et en réunion. Alertée à ce sujet, Dominique Simmonot, Contrôleure Générale des Lieux de Privation de Liberté, confirmait que ce problème avait déjà été dénoncé à la Maison d'Arrêt des Femmes de Fleury-Merogis et avait fait l'objet de recommandations parlementaires.

Les fouilles à nue imposées aux femmes accusées de terrorisme, principalement musulmanes, ne sont pas des faits anodins. Elles témoignent du retour de pratiques héritées des doctrines contre-insurrectionnelles telles qu'appliquées pendant la guerre d'Algérie où le viol a été massivement utilisé comme une arme par l'armée française (voir article paru dans Le Monde). Dans ce contexte, ce n'est pas un hasard si les témoignages de jeunes femmes subissant des agressions sexuelles de la part des forces de l'ordre se multiplient ces dernières années. En témoignent récemment les plaintes déposées par quatre femmes pour « agression sexuelle » contre des policiers à Nantes lors des manifestations contre a réforme des retraites.

À l'heure où de nombreux militant.es et activistes dénoncent le déploiement de techniques contre-insurrectionnelles et militaires à leur encontre ; où le Ministre de l'Intérieur assène des mensonges largement relayés ; et où des technologies de surveillance sont déployées illégalement dans des hauts-lieux d'organisation des luttes sociales ; il semble urgent de prendre au sérieux ces formes de sévices perpétrés par des agents de l'État.

Vous trouverez en pièce-jointe le témoignage de Libre Flot.

Plus d'infos sur https://soutien812.net

Pour soutenir financièrement les inculpé.es du 8/12 face aux coûts juridiques : https://www.cotizup.com/soutien-8-12

Le rapport complet des renseignements français qui fait l'éloge des Soulèvements de la Terre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

« Ce que M. Darmanin veut dissoudre, c'est l'essor d'une écologie conséquente. »
Lundi.am publie une note des RG sur Les soulèvements de la Terre qui montre à quel point ça les inquiète.

Si l'on s'en tient aux déclarations de M. Gérald Darmanin, la dissolution des Soulèvements de la Terre serait justifiée par les « événements inqualifiables » survenus à Sainte-Soline et « l'extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années. ». Pourtant, un rapport de son propre Service Central du Renseignement Territorial sur les Soulèvements de la Terre éclaire d'une toute autre lumière cette annonce. En effet, à la lecture de cette note confidentielle étonnamment élogieuse, on comprend qu'au-delà du prétexte affiché de la violence si le ministre cherche à dissoudre le mouvement, c'est parce qu'il réussit !

« Les Soulèvements de la Terre par leur inventivité, leur niveau d'organisation, leur force d'influence, leur capacité à mobiliser et à donner un retentissement national et médiatique aux luttes locales auxquelles ils s'associent, apparaissent aujourd'hui comme un acteur majeur de la contestation écologique radicale. »

Réussir à quoi ? Le fond de l'histoire est là : à travers une somme d'analyses élogieuses qui renvoie à une capacité à fédérer, à sortir de la léthargie politique et à impacter réellement des projets destructeurs de l'environnement, on nous explique en 8 pages que le problème fondamental avec ce mouvement c'est que plutôt que de contester bien dans les clous, il parvient à peser sur le champ politique.
Ce que ce gouvernement indique ensuite en faisant suivre cette note des renseignements par une tentative de dissolution, c'est que pour lui désormais toute opposition effective qui se met en travers de sa route - et de celles des lobbys financiers et industriels que sa politique soutient - doit disparaître. Dissoudre toute opposition, quitte à le faire dans un bain de sang avant les méandres des tribunaux.

Au-delà de cet éclairage transparent sur les mobiles du gouvernement, ce devoir appliqué de sociologue policier interpellé par la vivacité de son sujet n'en est pas moins biaisé par son incapacité manifeste à percevoir le mouvement tel qu'il est. Invariablement, tout ce qui est effervescence, réseau, coalition est ramené - pour mieux pouvoir incriminer ensuite - à l'encadrement par un groupe dirigeant. Il faut surtout donner le sentiment que les personnes et groupes ici agissant, ne sont guidés que par des motifs instrumentaux et froids, s'accaparant opportunément la cause écologique ou paysanne au profit d'une pure recherche abstraite de terrains de conflits et de violence. Mais comment s'étonner que des fonctionnaires du renseignement qui écrivent depuis leur bureau au service d'un gouvernement qui s'obstine à détruire terres arables, forêts, fermes, cours d'eau... ne parviennent pas à comprendre et saisir ce qui est défendu et ce qui se construit, les liens les solidarités et les joies qui vont avec. Il n'est pas davantage surprenant que les rédacteurs du rapport réduisent tout le bouillonnement politique, local et décentralisé, dont les Soulèvements de la Terre sont l'écho et le catalyseur, au type d'agencement pyramidal rigide dont ils sont les agents.

Par-delà la pauvreté de leurs analyses, force est de constater que si depuis deux ans des foules grandissantes ne se contentent plus de défiler et recherchent des gestes ad hoc pour freiner concrètement certains chantiers, pour empêcher le pillage de l'eau ou des prairies, c'est bien parce qu'une urgence vitale à agir se fait ressentir. Et tentative de dissolution ou pas, répression brutale ou pas, ce sentiment d'urgence ne devrait qu'augmenter tant que les décideurs continueront à promouvoir dans ce pays des infrastructures incarnant une violence écologique et sociale face à laquelle de très nombreuses personnes ont désormais choisit de faire front.

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