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Pour des perspectives libertaires à la lutte palestinienne

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Texte pour faire de plus en plus de lieux d'auto-organisation en soutien au peuple palestinien et pour se constituer en « AG » autonome et anarchiste sur la question de l'auto-détermination.

Auto-détermination et insurrection

« Nous ne voulons pas « attendre que les masses deviennent anarchistes » pour faire la révolution ; d'autant plus que nous sommes convaincus qu'elles ne le deviendront jamais si on n'abat pas d'abord par la violence les institutions qui les maintiennent en esclavage. Et comme nous avons besoin du concours des masses pour constituer une force matérielle suffisante et pour atteindre notre but spécifique qui est le changement radical de l'organisme social grâce à l'action directe des masses, nous devons nous rapprocher d'elles, les prendre comme elles sont et, en tant que partie des masses, les faire aller le plus loin possible. Si bien sûr, nous voulons vraiment travailler à réaliser en pratique nos idéaux, et non pas nous contenter de prêcher dans le désert pour la simple satisfaction de notre orgueil intellectuel. »
Errico Malatesta

Ce texte est rédigé par un groupe informel d'anarchistes, ne prêtant leur allégeance à aucune organisation. Nous voyons dans la situation actuelle, un besoin nécessaire de s'organiser et d'attaquer le colonialisme sous toutes ses formes en ne perdant jamais de vue l'idéal révolutionnaire.

Bien évidemment, nous, militant.e.s anarchistes, nous espérons, attendons et militons tout.e.s pour que la Révolution Sociale Libertaire tant espérée voit le jour. Pourtant, dans l'état actuel des choses (un constat pas uniquement contemporain), si une révolution devait avoir lieu, elle risquerait de ne pas cocher tous nos critères. Pour autant, devons-nous rester les bras croisés, stationnaires, regardant de haut les mouvements de luttes et d'émancipations ?
Nous sommes un certain nombre à penser que non et que nous devons au contraire investir ces luttes et appeler à toujours plus de liberté. Dans cette perspective révolutionnaire, il nous paraît alors de bon ton de ne pas nous impliquer uniquement dans les luttes parfaitement « anarchistes » mais d'embrasser toutes les causes qui permettraient aux individu.e.s d'obtenir un peu plus de liberté. En Algérie une autre révolution s'est dessinée à travers une courte période allant de 1963 à 1965, après l'indépendance. C'est plus d'une centaine d'usines (anciennement gérées par des colons français) qui sont réquisitionnées par des ouvriers algériens et qui sont autogérées. Plus récemment en 2012, dans la région de Barbacha une commune libre voit le jour en réponse à l'abandon d'infrastructures et d'aide de la part de l'État, et les habitant.e.s décident de s'auto-organiser face à la précarité. Les 27000 habitant.e.s de ces 34 villages s'auto-organisent à travers l'Assemblée Générale Ouverte de la population d'Iberbacen (AGO) mise en place dans un bâtiment qu'iels occupent collectivement. Il existe de multiples exemples à travers le monde qui montrent que l'auto-détermination peut être une étape nécessaire pour permettre ce genre d'expérience.
Voir les mouvements de libération et décoloniaux comme nécessairement nationalistes et réactionnaires semble être une impasse. Ces mouvements, d'après la chercheuse et universitaire Sophie Baby, s'inscrivent dans une double filiation. « D'un côté, ils placent au cœur de leur projet politique la nation, entendue comme communauté ethnique, linguistique et culturelle, dont ils réclament le droit à exister de façon autonome. De l'autre, ils s'inscrivent dans le mouvement contestataire de la gauche radicale, empruntant au marxisme-léninisme son projet révolutionnaire et social. » De cette façon, nous pensons que ces mouvements peuvent transporter dans leur sillage les velléités anarchistes. En témoigne la trajectoire de l'EZNL et du Chiapas. Même si cette trajectoire ne va pas de soi, ce n'est pas en jugeant ces mouvements d'un ton paternaliste que ça changera les choses.

Ne serait-ce donc pas une forme de lutte dans laquelle nous pouvons espérer que les individu.e.s se rendent compte de leur propre capacité à exiger toujours plus de liberté ? C'est pour cette raison qu'il nous semble que la lutte palestinienne, les luttes décoloniales et pour l'auto-détermination ont le potentiel de devenir autre chose : un moment révolutionnaire.

Et maintenant ?

Depuis le 7 octobre, un large mouvement de solidarité avec le peuple palestinien s'est lancé à travers le monde. S'il est certes enthousiasmant de voir des grandes manifestations, il est important de remettre en question cette pratique. La « solidarité » ne suffit plus, il est temps de passer au cran supérieur.
D'ailleurs les manifestations à Paris sont de plus en plus routinières et très encadrées par les organisations politiques et syndicales. Les fameux porte-paroles autoproclamés de la « résistance palestinienne » empêchent une colère légitime et radicale de s'exprimer. Nous refusons de nous ranger derrière les mots d'ordre de partis et de politicien.ne.s !
Plusieurs exemples cependant montrent qu'une routine peut se briser avec un peu de détermination comme la banderole déployée devant le salon de l'armement Milipol à Villepinte ou les blocages des lycées. L'AG Internationalist United regroupant certains collectifs anti-autoritaires semble être un exemple intéressant d'espace d'auto-organisation mais ne nous mentons pas : il va falloir multiplier ce genre d'espaces dans la ville et devenir…ingouvernables.
La France est un État colonial qui est un des premiers vendeurs d'armes au monde et un grand soutien à L'État d'Israël… La meilleure solidarité avec le peuple palestinien serait donc l'insurrection ?

Bingo !

En tant qu'anarchistes, nous luttons aussi contre l'enfermement de militants politiques palestiniens ou simples individu.e.s. Les retours sur ce qui se passe dans les prisons coloniales sont ignobles et les témoignages parlant de torture, agression, humiliation…renforcent notre positionnement anti-carcéral. La prison tue et ne représente que le vieux monde capitaliste et néo-colonialiste que nous voulons détruire.

De cette façon, nous vous invitons le 17 décembre à partir de 14H à la bibliothèque La Rue (10 rue Robert Planquette 75018 Paris) pour que ce texte soit une raison de nous retrouver, échanger et proposer collectivement des perspectives libertaires à la lutte palestinienne.

Nouvelle réunion du Collectif Non au SNU Île-de-France

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après la réunion publique du 18 novembre, le Collectif Non au SNU Île-de-France poursuit ses réunions d'organisation afin d'intensifier la lutte contre le service national universel.
La prochaine aura lieu au local de SUD éducation Paris, 30bis rue des boulets 75011 le jeudi 14 décembre 2023 à partir de 18h30 jusque vers 20h30 - 21h.

Avec ses mesures de « reconquête du mois de juin », le gouvernement accélère la généralisation de son dispositif d'embrigadement de la jeunesse, en rendant de fait obligatoire, pour tous les jeunes qui ne trouveront pas de stage, la participation au séjour dit « de cohésion » ou à la « mission d'intérêt général ».

En obligeant les jeunes à participer au SNU, le gouvernement prépare la guerre. Il est essentiel de construire au plus vite une riposte anti-militariste.

Le SNU : école de la guerre...

Des séjours gratuits ?
Le Service National Universel (SNU) n'est pas gratuit. Son budget, estimé à plusieurs milliards d'euros, est pris sur celui de l'Éducation nationale. Nos enfants finissent par le payer. Pourquoi ne pas préférer les voyages scolaires pensés et organisés uniquement par les enseignant.e.s dans un souci d'apprentissage et de cohésion, voyages pour lesquels les moyens sont rarement présents ?

Ça occupe les jeunes ?
Insolations, attentes interminables dans les gares, agressions sexuelles, racisme... : les incidents se multiplient dans de nombreux séjours SNU. Plutôt que "d'occuper les jeunes" à n'importe quel prix, il serait peut-être temps de se préoccuper de ce qu'elles et ils vivent au quotidien : accès aux activités sportives, aux transports, à la culture et permettre aux initiatives réellement émancipatrices et à l'éducation populaire de se développer. 

Un engagement citoyen ?
Mais pourquoi passer par un séjour militarisé ? Les jeunes s'engagent déjà dans la vie lycéenne et au-delà. L'engagement citoyen n'est pas un engagement militaire.

Et vive l'écologie ?
Encore du greenwashing... Alors que le gouvernement est dans l'inaction climatique. Alors que les établissements scolaires réclament en vain des moyens pour développer des projets dans ce domaine. Alors que les jeunes sont déjà très conscients et engagés... Pas besoin d'une énième campagne de communication instrumentalisant cet enjeu majeur !

L'uniforme, c'est bien pour l'égalité ?
L'uniforme ne répond absolument pas aux inégalités sociales, scolaires et territoriales ni aux manques de moyens consacrés à l'Éducation nationale. À l'heure où des classes ferment, où le manque d'enseignant.e.s se fait sentir partout, où la médecine scolaire se meurt, vouloir l'égalité c'est donner de vrais moyens pour une école publique solidaire.

On apprend à vivre ensemble ?
Lever du drapeau, encadrement militaire, prise en main d'armes de guerre... Au SNU on apprend à obéir et à se conformer aux "valeurs" et aux pratiques de l'armée, l'école n'a pas vocation à asservir la jeunesse. Vivre ensemble c'est s'accepter soi-même et accepter l'autre, ne pas gommer les différences mais s'enrichir et apprendre de la diversité des expériences et des parcours.

Le SNU accompagne l'insertion sociale et professionnelle ?
Les services d'orientation et les lycées professionnels ont été cassés. Parcoursup organise le tri et la sélection et laisse des milliers de jeunes sans affectation chaque année. Le manque de places dans le supérieur est criant. Et le SNU règlerait tout ça en faisant travailler gratuitement des élèves dans un contexte de chômage massif des jeunes ?

Ressources en ligne

Novembre 2023 à Calais

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Résumé des violences d'État à Calais sur le mois de novembre 2023

DRAME SUR DRAME
Au moins 5 personnes exilées sont mortes au mois de novembre sur le littoral.
Le 11/11, Awad un jeune soudanais est décédé après avoir passé 3 semaines dans le coma suite à une agression au Beaumarais à Calais.
Le 13/11, Mohammad lui aussi soudanais est mort d'un coup fatal à l'arme blanche en centre-ville.
Le 17/11, un camion percute un groupe de personnes exilées près du Terminal Ferry et prend la fuite. Deux personnes turques, Recep et Mehmet Ali, décèdent sur le coup. Quatre autres personnes sont sérieusement blessées.
Le 22 /11, Mulu une femme éthiopienne et Aman un homme éthiopien sont mort.e.s noyé.e.s en tentant le passage vers le Royaume-Uni sur un petit bateau. Une personne nommée Eskiel est portée disparue.

LA SURVIE
En pleine série d'alertes météorologiques, douze associations locales ont alerté sur « cette période qui constitue un sommet dans l'ignominie des conditions de survie ». Le 115 refuse les familles ou les remet à la rue après un à trois jours. Les CAES et le foyer pour MNA (mineurs non accompagnés) de Saint-Omer sont déclarés complets. Un dispositif étatique de mise à l'abri existe sur Calais mais n'a ouvert ses portes que deux nuits pendant la tempête avec une capacité largement insuffisante. Le reste du temps, cet immense hangar équipé reste clos et surveillé !
Des familles se sont mobilisées à plusieurs reprises devant la sous-préfecture mais aucune solution n'a été apportée. Une église de Calais a ouvert ses portes le temps de 8 nuits et a accueilli ces familles, de nombreux mineurs et des hommes seuls.
Ce contexte de conditions de survie difficiles, le harcèlement policier et les expulsions récurrentes entrainent un climat tendu. De nombreuses personnes sont exténuées et prêtes à prendre plus de risques pour fuir cette impasse.
Pour enfoncer le clou, des engins de chantier ont creusé une tranchée et déposé des rochers aux abords d'un campement du sud de la ville pour empêcher les distributions. Parallèlement, au nord de Calais, les arbres qui abritaient un lieu de vie ont été rasés forçant les personnes à partir.

NI OUBLI NI PARDON
A Dunkerque, ce 24 novembre, 150 personnes ont marché pour commémorer les victimes du naufrage du 24 novembre 2021 qui a fait au moins 27 mort.es et 4 disparu.es. Deux ans se sont écoulés et la situation n'a fait qu'empirer. L'enquête avait révélé que personne n'avait voulu venir secourir les naufragés malgré de nombreux appels désespérés. Cinq militaires du CROSS Gris-Nez ont été mis en examen. A quand la condamnation des responsables politiques ?

SQUAT FREDERIC SAUVAGE
Après plus de 19 mois de lutte, le tribunal a statué. Enedis est censé procéder au raccordement électrique du squat dans les 15 jours qui suivent l'ordonnance de référé du 15/11/23. Mieux vaut tard que jamais !

RWANDA
Le 15/11, le gouvernement britannique a perdu la bataille juridique concernant la déportation vers le Rwanda des demandeurs d'asile de toutes nationalités. La cour suprême a rendu ce projet honteux illégal.

COLLECTIF FEMINISTE
Le 25/11, journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, le collectif féministe de Calais et la chorale militante ont occupé le marché de Crèvecoeur. Face aux pancartes et aux chants dénonçant les violences misogynes et patriarcales, les injures et les propos sexistes ont fusé. Le placier a insisté sur l'interdiction de « publicité » au marché. N'en déplaise au député RN de la circonscription qui distille ses idées nauséabondes tous les week-ends sur ce même marché. La misogynie a de beaux jours devant elle !

EXPULSIONS XXL DU 30/11
Le 30/11, plus d'un millier de personnes (1244 d'après la pref) survivant entre Calais et Dunkerque ont été contraintes de quitter leur campement et de monter dans des bus. La police a encerclé, gazé et intimidé les exilé.es. 130 personnes qui ont refusé cette « mise à l'abri » ont été arrêtées et emmenées dans des CRAs. Les affaires ont été volées et les espaces de survie totalement détruits à la tractopelle.

Plus d'infos à retrouver sur passeurs d'hospitalités

Causerie sur la lutte à Atlanta contre le « cop city »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous mercredi 13 décembre à 18h à la bibliothèque La Rue (10 rue Robert Planquette dans le 18e), pour une causerie sur la lutte états-unienne contre le « Cop city ».

À l'occasion du acab day (13/12), une causerie est organisée à la bibliothèque La Rue en soutien aux camarades américain.e.s qui luttent contre le cop city.

Depuis 2021, un mouvement inédit à Atlanta a débuté contre le projet Cop city, un projet énorme de centre de formation pour la police dans la forêt de Welaunee qui a pour conséquence une grande artificialisation des terres. Ce mouvement en regroupe deux en son sein, le mouvement écolo et le mouvement pour l'abolition de la police, ce qui est rare aux États-Unis. Lors de la soirée, nous évoquerons donc la manière dont le mouvement est structuré, les différentes composantes du mouvement et les théories politiques pour enfin se débarrasser de la police et de la justice.

Les sous récoltées lors de la soirée iront en soutien aux camarades américain.e.s.

Une cagnotte de soutien existe également en ligne : https://linktr.ee/weelauneearresteefundraisers

Avec les Jeux Olympiques, le prix des transports en commun flambe !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ile-de-France Mobilités, l'autorité de régulation des transports franciliens, a annoncé une augmentation brutale du prix des transports en commun pour la période allant du 20 juillet au 8 septembre 2024. Encore une preuve que les Jeux Olympiques nous pourrissent la vie !

L'ensemble des personnes qui souhaiteront se déplacer en transports en commun (touristes comme habitant.e.s) durant les Jeux Olympiques et Jeux Paralympiques vont devoir payer le prix fort ! En effet, le prix du « ticket » du métro unitaire passe de 2,10 euros à 4 euros !

Alors certes, les détenteurs/détentrices d'un passe Navigo mensuel ou annuel ne sont pas concerné.e.s mais dans le détail voici ce que cela va donner :

  • Ticket unitaire métro (2,10 euros actuellement) : 4 euros
  • Ticket unitaire RER (4 à 5 euros actuellement) : 6 euros
  • Carnet de 10 tickets (16,90 euros actuellement) : 32 euros
  • Forfait illimié à la journée (8,45 euros actuellement) : 16 euros

Le tarif sera dégressif selon la durée : 30 euros pour 2 jours, 42 euros pour trois et jusqu'à 10 euros la journée pour 7 jours... Soit 70 euros la semaine contre 30 euros actuellement !

Valérie Pecresse tente une communication (hasardeuse) nous assurant que « c'est le juste prix », et nous propose, nous habitant.e.s d'Ile-de-France, d'anticiper nos achats de tickets avant la période concernée (20 juillet au 8 septembre).

Juste ? Pas si sûr.

Exceptée Rio de Janeiro, Libération nous rappelle que « les villes hôtes des Jeux olympiques avaient tendance à proposer des déplacements gratuits pour les personnes disposant d'un ticket pour assister à une épreuve. Cela avait été le cas à Athènes en 2004, Pékin en 2008 ou encore à Londres en 2012. »

Pourtant, en mars 2021, Tony Estanguet (président du COJOP Paris 2024) affirmait devant une commission du Sénat : « Nous offrons la gratuité de ces transports pour les détenteurs de billets, les spectateurs, pour qu'ils puissent utiliser les transports en commun pour limiter l'empreinte carbone » pour un « surcoût » évalué à 45 millions d'euros. Deux ans plus tard et alors que les millions d'euros pleuvent sur tous les aménagements néfastes [1], il ne serait donc plus possible de préserver cette annonce...

Ces hausses de prix scandaleuses, jusqu'au 8 septembre inclus, vont donc impacter directement la rentrée scolaire des familles (encore faut-il qu'elles aient déjà eu la chance de partir loin de Paris et ses infernales Jeux Olympiques en plein été...).

Les Jeux Olympiques et Paralympiques ne sont pas des festivités populaires mais bien des aberrations économiques et écologiques.
Et plus encore... un grand bond en avant techno-sécuritaire comme l'analyse finement Contre Attaque.

Cette expérimentation sociale grandeur nature ne doit pas se faire sans notre opposition, organisons-nous contre ces événements !


Pour s'organiser, un collectif francilien existe : Saccage 2024
https://saccage2024.noblogs.org