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L'OQTF, un outil pour réprimer la solidarité internationale

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Julie a participé à la manifestation du 1er mai dernier à Paris. Dans la cohue, elle est violemment interpellée par les flics. S'ensuit une série d'actes honteux. Mensonges, insultes sexistes, intimidations, tentative de prise d'ADN sans consentemment et pour finir placement en CRA montrent ce qu'est la définition de la justice de l'État français et de ses sbires face à quiconque s'oppose à eux. Julie nous a transmis son témoignage.

Julia a été arrêtée au gré de la vindicte policière lors du 1er mai dernier à Paris. Son témoignage sur sa gav est publié ici. Elle a fait l'objet d'une OQTF et été placée en CRA, des prisons illégales qui servent déjà depuis trop longtemps à enfermer les exilé.e.s. On fait le point ici sur les moyens employés par l'État pour intimider et enfermer celleux qui s'opposent à lui.

Mardi 18 mai. Cela faisait désormais une semaine que notre camarade Julia*, ressortissante européenne non-française, était enfermée au CRA du Mesnil Amelot. Elle en sort tout juste. On connaissait le rôle abject de ces traumatisantes quasi-prisons pour le traitement des « étrangers en situation irrégulière », notons désormais qu'ils servent aussi à réprimer les militants internationaux. À l'occasion d'une charge de CRS, Julia trébuche. Elle est attrapée, un ami qui tente de l'aider reçoit un violent coup de matraque sur le crâne. Les policiers s'asseyent à trois sur elle, la frappent au sol, genoux sur la nuque et l'immobilisent avec un serflex. Emmenée hors du cortège, les insultes sexistes fusent : « T'es quoi toi ? homme ou femme ? Ça se voit pas et on a besoin de savoir. Je dis salope ou pas ? » « J'ai fracassé la tête de ton pote. »

Si les circonstances violentes et arbitraires de son interpellation sont communes par des dizaines de manifestant-es français-es, Julia ne subira pourtant pas le même traitement. Après son arrestation, elle est placée en garde à vue (gav). Celle-ci ne s'éternisera pas, il faut dire qu'il n'y avait pas grand-chose contre elle. Elle est donc déférrée dès le lendemain midi et comparait devant un délégué du procureur (DPR) au TGI de porte de Clichy. Comme beaucoup, elle reçoit un simple avertissement pénal probatoire. Mais au lieu de sortir du tribunal, elle est isolée dans un box sans aucune justification. On ne lui notifie que bien plus tard qu'elle est sous le coup d'une Obligation de quitter le territoire Français (OQTF) ainsi qu'une ICTF (Interdiction de circuler sur le territoire Français) pour une durée maximale de 3 ans – équivalent à l'IRTF pour les ressortissant-es non européen-nes – qui n'ont été délivrées par la préfecture qu'après son entrevue avec le DPR. Si une observation stricte du droit avait été respectée, Julia aurait dû être libérée. Sa rétention dans le box aura été arbitraire et témoigne d'une largesse certainement accordée par le parquet à la préfecture en attendant d'éditer l'OQTF.

Si représenter une menace à l'ordre public constitue un motif d'OqtF pour un-e étranger-e résidant en France, il faut néanmoins que celle-ci soit qualifiée de « menace réelle, sérieuse et suffisamment grave à un intérêt fondamental de la société » pour que l'OQTF soit délivrée. Déclarer qu'un.e étranger-re interpellée à l'aveugle dans le cadre d'une manifestation constituerait une telle menace est alarmant. Pour l'État, s'engager dans une telle voie, c'est affirmer ouvertement aux étranger-es participant à des manifestations en France qu'iels représentent une menace et qu'iels sont passibles d'expulsion. Pour un État n'ayant que faire d'avoir récemment été maintes fois épinglé par des acteurs étrangers pour son non-respect des droits humains dans la gestion des conflits sociaux, c'est la position-miroir sur le territoire d'un pouvoir qui, à échelle mondiale, se
replie sur lui-même. Cela ne vise rien de moins qu'à criminaliser la solidarité internationale.

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A sa sortie du TGI, Julia est placée en Centre de rétention administrative (CRA). Si « l'éloignement » (bel euphémisme) n'a pas pu avoir lieu dans les 48 heures, le Juge des libertés et de la détention (JLD) peut être sollicité pour prolonger la détention de 28 jours renouvelables deux fois (90 jours en tout maximum). Les recours et demandes d'appel étant suspensifs, la rétention de Julia sera prolongé une première fois, celle-ci ayant immédiatement contesté l'OQTF et l'ICTF devant le tribunal administratif.

Un premier juge statuera sur le respect du cadre légal de la procédure de placement en CRA ; un second, sur le volet pénal et la légitimité d'attribution de « mesures d'éloignements » (ici OQTFet ICTF) aux vu des éléments retenus contre elle.

Lors du premier jugement en cour d'appel, la défense pointe trois vices de procédure.

Premier vice (et non des moindres) : Julia a demandé à voir une avocate, elle donne les noms de deux professionnelles du barreau de Paris, on lui rit au nez en disant que ces avocates sont en ce moment probablement sous l'eau et qu'elles ne pourront pas s'occuper d'elle. Il faut noter ici que cette pratique se généralise : de plus en plus de manifestant-es interpellé-es se voient privé-es du droit de recourir à l'avocat-e de leur choix. Une bavure judiciaire en somme. En somme on lui refuse son avocate. Elle aura une avocate commise d'office qui, heureusement, fait état des insultes que Julia a reçues. Plus gros encore, le mensonge est doublé d'un faux en écriture publique : il sera notifié dans le PV que l'avocate désignée sous un nom légèrement différent a été avisée d'une demande alors que l'avocate en question n'a jamais reçu aucun appel de ces policiers.

Second vice de procédure : la rétention de Julia dans le box correspond, comme nous l'avons détaillé plus haut, à une détention arbitraire et illégale puisqu'elle ne faisait pas encore l'objet d'une obligation de quitter le territoire avant d'y entrer.

Enfin, un troisième vice de procédure qui aurait pu rendre l'ensemble nul est souligné : la police n'a pas émis d'avis du parquet pour notifier du placement en Gav de Julia. Cet avis est normalement obligatoire. C'est la garantie que le parquet (pouvoir judiciaire) est informé de la Gav et se porte garant du respect des droits de la personne détenue. Une simple formalité mais qui, lorsqu'elle est traitée comme telle au point d'être littéralement esquivée, en dit long sur la liberté et les marges de manœuvre accordées à la police pour la conduite des Gav.

Au rendu du délibéré, la juge, bien qu'ayant soigneusement pris note des différents arguments (solides) avancés par la défense, n'a daigné revenir sur aucun d'entre eux. Elle s'est simplement contentée de marteler son accord avec la décision prise par le tribunal en première instance.

Il en sera autrement le lendemain, au tribunal administratif de Melun. La seconde juge donnera finalement le coup d'arrêt aux sanctions judiciaires. Elle s'étonne de la vacuité du dossier, les quelques éléments incriminant contre Julia ne permettent heureusement pas, aux yeux de la Justice, de conclure à une menace sérieuse à l'ordre public. Tombent donc l'OQTF et l'interdiction de séjour.

Conclusion : les entraves administratives aux allées et venues de Julia en France sont annulées. Les frais d'avocat seront à la charge du préfet de Paris. Tout semble rentrer dans l'ordre. Pourtant, il n'en reste pas moins que, du fait de sa nationalité étrangère, Julia aura subi une semaine de rétention.

Finalement, on observe que, « lorsqu'une narration d'État fonctionne » (des étrangers sont venus ce premier mai pour dévaster le pays, les manifestants sont là pour tuer du flic, des migrants abusent du droit d'asile pour coloniser la France etc.), on a, subitement, une perméabilité du judiciaire au profit d'une répression commandée par l'exécutif qui en obtient complaisances et faveurs. La matraque, c'est un travail dur. À côté, le droit c'est pas si grave, ça peut permettre au passage d'infliger adroitement quelques jours de prison.. Cette rétention arbitraire qui s'apparente drôlement à une peine punitive de rétention sans motif légitime sera-t-il un outil de répression judiciaire que l'exécutif pourra désormais dégainer habituellement ? La responsabilité est à la discrétion des JLD.

* le nom a été changé

Le 1er juillet prochain, un évènement festif aura lieu à la caboteuse pour soutenir nos outils de luttes, la legal team, et nos camarades qui connaissent des injustices. Venez nombreux pour fêter nos moyens de défense !!

Ci après : le fameux faux en écriture publique. Hanna Rajbenbach n'a jamais été notifiée de la
demande de Julia et Ana HAGENBACH n'existe pas.

Naufrage au large de la Grèce, ne pas oublier.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 14 juin 2023, au moins 78 personnes sont mortes noyées et 104 ont survécu suite au naufrage au large des côtes grecques. Des centaines de personnes seraient toujours portées disparues, dont une centaine d'enfants.

Le 14 juin 2023, au moins 78 personnes sont mortes noyées et 104 ont survécu suite au naufrage au large des côtes grecques. Des centaines de personnes seraient toujours portées disparues, dont une centaine d'enfants.

Selon les dernières informations, et en contradiction avec les rapports des autorités grecques et de Frontex, l'embarcation aurait été tractée par les gardes-cotes avant de couler.

En mémoire des victimes ;
Pour exiger une enquête transparente sur les causes du drame ;
Pour dénoncer les politiques meurtrières aux frontières ;
Pour réclamer la mise en place d'une flotte Européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée ;

Pour ne pas fermer les yeux ;

Rassemblons-nous ce jeudi 22 juin place de la République à Paris.

Zamedi le 24 juin : ré-occupons Zaclay

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Face au saccage imminent de la partie ouest du plateau de Saclay et de ses terres fertiles, montrons plus que jamais notre détermination lors d'un rassemblement à Zaclay le 24 juin prochain.

Les chantiers de la ligne 18 avancent : comme celles et ceux venu.es les 13 et 14 mai dernier à Zaclay ont pu le constater, le viaduc est pratiquement terminé entre Massy et le Christ de Saclay et des travaux préliminaires ont démarré entre Saclay et Versailles. Il est donc urgent d'agir avant l'été et de préparer une rentrée en grande pompe pour défendre une agriculture paysanne sur le plateau de Saclay.

Lieu emblématique de la lutte depuis deux ans, le camp de Zaclay dérangeait. Les autorités ont tout fait pour nous faire partir sans bruit et ainsi invisibiliser notre lutte et nos actions. Des pressions sur les agriculteurs propriétaires du terrain avaient rendu la situation intenable. Zaclay a donc déménagé le 5 juin… avec la promesse de renaître de nos cendres encore plus fort·es.

Montrons-leur que nous sommes toujours déterminé·es à lutter contre le rouleau compresseur de la Société du Grand Paris. Pour dire non au saccage des terres agricoles du plateau de Saclay et à la continuation de la ligne 18 jusqu'à Versailles, ré-occupons Zaclay le temps d'un Zamedi, samedi 24 juin.

Au programme

Zamedi matin : Randonnée découverte De la vallée au plateau. Rendez-vous à 10h30 en gare de Gif-sur-Yvette pour une marche de 5 km jusqu'à Zaclay. Attention, za grimpe ! (environ 100 mètres de dénivelé)

Zamedi midi (13h) : Pique-nique tiré du sac

Zamedi après-midi (15h) :

  • Atelier manuel de construction de grangettes, dans le cadre de l'opération Les grangettes résistent (voir liste de matériel à apporter pour compléter notre stock)
  • Atelier Suite de la lutte avec au menu préparation de la rentrée
  • Atelier contributions à Zine Zaclay, le fanzine de Zaclay
  • Atelier potager

Zamedi soir : Soirée et nuitée sur place, fête de la Saint-Jean au village

Infos pratiques

Pour camper, prévoir tout son matériel et nourriture car il n'y a plus aucun matos sur place (c'est redevenu un champ) !

Matériel pour les grangettes :

  • cartons, cagettes, petits morceaux de bois
  • peinture, crayons de couleurs, marqueurs, feutres
  • petits outils (marteaux, pinces à couper, scies, cutters, ciseaux)
  • clous, fil de fer, colle, agrafeuses, scotch

L'intersyndicale de Massy vous invite à la Fête de la musique engagée

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'intersyndicale de Massy vous invite à participer à une initiative festive de lutte :

La Fête de la musique engagée !!

Elle se déroule mercredi 21 juin à Massy à la bourse du travail (14 rue du chemin des Femmes) entre 19h et 23h30.

L'intersyndicale de Massy vous invite à participer à une initiative festive de lutte :

La Fête de la musique engagée !!

Elle se déroule mercredi 21 juin à Massy à la bourse du travail (14 rue du chemin des Femmes) entre 19h et 23h30.

Concert, karaoké et animations sont au rendez-vous ! 🥳

On vous attend pour fêter des mois de lutte pour repartir à la rentrée encore plus fort.e.s et déterminé.e.s !

Nous vous y attendons donc nombreuses et nombreux pour ce rendez-vous immanquable !!

Image de la vignette : Jérémy Garcia-Zubialde

Plus de 18 personnes arrêtées mardi matin : rassemblement de soutien

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous à partir de 19h devant l'Hôtel de Ville de Paris en soutien aux personnes arrêtées hier matin.

Communiqué des Soulèvements de la Terre

Tôt ce matin, au moins 18 personnes ont été arrêtées et mises en garde à vue dans une dizaine de lieux différents à travers la France, notamment à Notre-Dame-des-Landes. Cette opération policière de grande envergure - à la veille de la dissolution annoncée des Soulèvements de la terre - est avant tout une opération de communication et d'intimidation contre le mouvement social dans son ensemble.

Les motifs ne nous sont pas encore entièrement connus, mais ont été mentionnés par les forces de l'ordre durant leurs interventions notamment l'action contre l'usine Lafarge à Bouc-bel-air en décembre dernier et la manifestation de Ste Soline.

Rien ne permet d'affirmer à ce stade sur quels éléments matériels se fonde la procédure, cependant nous avons pu constater que des moyens relevant de l'anti-terrorisme ont été employés pour défendre les intérêts de ceux-la même condamnés pour financement du terrorisme et nuisant au plus haut point aux conditions d'habitabilité sur Terre.

La SDAT (Sous-Direction Anti-Terroriste) était présente lors de certaines arrestations. Certaines personnes sont aujourd'hui-meme détenues dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret. Lorsque Darmanin traite le mouvement écologiste d'eco-terroriste, il entraîne une intensification des pratiques répressives avec l'utilisation des moyens anti-terroristes.

Il y a celleux qui veulent empêcher la destruction du vivant et ceux qui l'exploitent et le ravagent. La disproportion de la vague répressive en cours ne peut qu'alerter sur la gravité du basculement autoritaire en cours.

Ces arrestations confirment la fébrilité du gouvernement et sa crainte d'un mouvement toujours plus populaire et légitime. À l'heure où le réchauffement climatique s'accélère, où l'agro-industrie et les lobbies s'approprient l'eau et les terres, l'urgence est à une réappropriation collective des biens communs et à un partage des ressources qui se raréfient.

Rien n'arrêtera celles et ceux qui se soulèvent contre cette injustice flagrante. Nous le savons, la véritable association de malfaiteurs, c'est celle entre le gouvernement, le lobby agro-industriel et le secteur du BTP qui est en passe de détruire la terre de manière irréversible.

Essayer de faire taire les Soulèvements de la terre est une vaine tentative de casser le thermomètre plutot que de s'inquiéter de la température.

Nous rappelons que nous soutenons les actions passées comme futures pour le partage de l'eau et des terres, qu'elles sont fatalement amenées à s'amplifier tant que les responsables continueront leurs destructions et leurs accaparements.

De notre côté, nous préparons notre défense contre la dissolution, loin des épouvantails créés par la communication gouvernementale. Nous rappelons la présomption d'innocence des personnes arrêtées. Nous irons devant la justice et croyons dans la possibilité d'une victoire juridique pour casser cette décision inique, comme ce fut le cas pour d'autres dissolutions pour motif politique des dernières années.

Nous dénonçons notamment l'arrestation d'un des portes paroles des Soulèvements de la terre invité au même moment dans plusieurs médias. Cette arrestation, la veille de la publication du décret de dissolution, vise directement à l'empêcher de s'exprimer publiquement : une tentative inacceptable de museler la liberté d'expression. La notification de dissolution lui avait été remise personnellement. Cela constitue une entrave au contradictoire lors de cette procédure de dissolution que nous ne laisserons pas passer.

  • Nous appelons à maintenir et amplifier les rassemblements prévus partout en France devant les préfectures dès demain soir, le 21 juin à 19h
  • Mais aussi le 28 juin au soir partout en France également.