PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Journée de mobilisations contre les ravages des JOP.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 2 décembre, première journée de mobilisations contre les ravages des Jeux Olympiques et Paralympiques

Faisons du 2 décembre une journée de mobilisations contre les ravages des JOP partout sur nos territoires !
Disons « non » aux JOP d'Hiver 2030 et visibilisons les ravages en cours des JOP 2024 !

Le 1er décembre, la candidature « Alpes 2030 » pourrait devenir réalité. Soyons inventifs et inventives, sortons nos pique-niques, nos casserolades, nos banderoles ! Faisons de la musique, du sport, de l'art, bloquons les sponsors : bref, tout ce que nous trouverons pertinent !
Envoyer à l'adresse : appelsjop@disroot.org Un titre, Une heure et un lieu pour l'action, suffisamment précis pour qu'on puisse vous retrouver.
Après l'action, même si elle n'a pas été annoncée, envoyez-nous des photos et petits textes pour que nous puissions les relayer.

Retrouvez toutes les actions sur : mobilisations JOP

AG féministe Paris Banlieue

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

AG Paris Banlieue le jeudi 2 novembre à 18h30 à la bourse du travail de Paris

💥 La prochaine assemblée féministe Paris-banlieues aura lieu dans une semaine ! 💥

Rendez-vous le jeudi 2 novembre à partir de 18h30 à la bourse du travail de Paris 3 rue du château d'eau.

Programme à venir !

L'assemblée est en mixité choisie sans mec cis

📌 Important 📌
Face à la recrudescence des cas de COVID, nous recommandons le port du masque et en mettrons à disposition. Nous invitons aussi les personnes à se faire tester en amont en cas de symptômes afin d'éviter toutes transmissions.

La rafle des jeunes du parc de Belleville

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Récit de l'expulsion des 475 mineurs qui squattaient dans le parc de Belleville faute de mieux et des suites

La préfecture de Paris a organisé jeudi 19 octobre avec le soutien de la mairie une opération de « mise à l'abri » des jeunes migrants mineurs qui, faute de prise en charge, campaient dans le parc de Belleville depuis juin 2023. A la date de l'évacuation, ils étaient 475

Cette opération évidemment prévue depuis plusieurs semaines par la préfecture n'a pourtant été annoncée que la veille aux jeunes du parc, aux associations et aux habitant·e·s solidaires. Elle a tout de suite été présentée par la mairie comme, au mieux une bonne nouvelle, au pire une opération de routine.
Si c'est une opération de routine, alors pourquoi tant d'improvisation et de désinformation ?
Si c'est une bonne nouvelle, alors pourquoi tant de mensonge, d'invisibilisation et de maltraitance ?

Nous disons plutôt que ce jour-là, nous avons assisté à une rafle dont l'objectif était d'isoler et humilier les jeunes du parc alors qu'ils commençaient à casser l'invisibilisation, à s'organiser et à rassembler autour d'eux de plus en plus d'habitant·e·s solidaires.
Et de le faire de manière à imprimer dans la tête de toutes celles et ceux présent·e·s ce jour-là que c'est l'État, sa préfecture et sa police qui décident de tout et qu'il n'y a pas d'alternative.

Mise en danger

Dès 3h du matin, les premiers jeunes se sont réveillés pour commencer à organiser leur mise à l'abri à partir des informations qui leur avaient été données la veille : 250 d'entre eux partiraient dans plusieurs bus à partir de 6h par la sortie en haut du parc, pour être répartis dans plusieurs hébergements en Ile-de-France jusqu'à examen de leur dossier. Le problème le plus urgent à régler : ils sont bien plus que 250.

Dès 4h du matin, les premiers policiers entrent dans le parc et perturbent la préparation des jeunes qui parviennent à organiser une file. Les premiers d'entre eux sont alors pressés contre les grilles fermées. Le choix de n'ouvrir les grilles du parc qu'au dernier moment était aussi humiliant pour les jeunes, que dangereux du point de vue des règles de sécurité.

7h30, alors qu'ils s'attendent enfin à sortir d'une minute à l'autre, la préfecture annonce que les cars arriveront finalement aux portes qui sont en bas du parc.
L'annonce n'est pas faite directement aux jeunes du parc, la préfecture les ignore, mais les premiers commencent tout de suite à se précipiter par peur de ne pas avoir de place.

En bas, la lente montée dans les cars de la préfecture se déroule jusqu'à 14h. Après leur avoir imposé de se préparer à laisser 200 d'entre eux dehors, la préfecture finit de traiter les jeunes comme une masse informe, qu'on fluidifie, qu'on manipule et qu'on contrôle.

Humiliation et autorité

Les cars emmènent 428 jeunes dans 8 centres différents : La Villette (Paris 19), Boulevard Ney (Paris 18), Sarcelles, Clichy, Vaux le Penil, Ris Orangis, Evry Courcouronnes et Melun. Tout comme la préfecture n'a jamais expliqué aux jeunes pourquoi les 250 places qu'il fallait célébrer la veille comme un miracle sont finalement devenues 428 places, il n'y a jamais eu d'explication fournie aux 47 jeunes qui ne sont pas partis en car ce jour-là et qui ont dû trouver d'autres solutions pour dormir puisque le parc allait être fermé pour plusieurs jours.

L'annonce des 250 places visait à obliger les jeunes du parc à choisir entre se trier eux-mêmes ou prendre le risque de bousculade.
Le refus de trouver une solution pour 47 d'entre eux permettait de rappeler à tout le monde que c'est la préfecture qui a le pouvoir de tout.
Ces pratiques de manipulation (par la désinformation, les injonctions contradictoires et l'arbitraire des quotas) n'ont qu'un but : briser les solidarités et maintenir les jeunes dans la passivité.

A l'arrivée dans chacun des centres, tous sont obligés de signer un règlement qui stipule qu'ils sont mis à l'abri pour une période de 30 jours, contrairement à ce qui leur avait été dit. ils risquent tous de se retrouver de nouveau à la rue à partir du 17 novembre.

Pas de ticket de transport. Condamnés à l'immobilité et l'impossibilité de se rendre à leurs divers rendez-vous (médicaux, juridiques, associatifs, …). Plusieurs ont déjà été verbalisés et tous craignent la détention.

Alors qu'ils sont mineurs et qu'ils ont déjà des procédures en cours, sous prétexte qu'ils sont hébergés dans un centre pour demandeurs d'asile, ils sont harcelés par le personnel des centres pour qu'ils se rendent à la préfecture demander un titre de séjour. Les mineurs hébergés au centre de la Porte de la Villette ont même reçu des convocations pour s'y présenter le mercredi 25 octobre et ils ont été menacés d'expulsion du centre s'ils ne le faisaient pas. Ils ont refusé collectivement. En tant que mineurs, ils ne sont pas concernés par une procédure de demande d'asile ou de titre de séjour. Ces manœuvres odieuses de la préfecture et de ses agents visent à expulser les jeunes du territoire. D'autres voix se sont déjà levées contre ce piège dressé contre les jeunes (voir le communiqué signé par le Collectif d'avocats d'Aide aux Étrangers et plusieurs associations sorti mercredi 25 octobre [1]) !

D'où que l'on vienne, où que l'on soit né·e, notre pays s'appelle solidarité

Comme nous l'avons affirmé dans une réunion animée par les jeunes du parc de Belleville, quelques jours avant la rafle, en présence de nombreuses associations, collectifs et habitant·e·s, ainsi que de représentant·e·s de la mairie du 20e : Nous sommes toutes et tous des habitant.e.s du 20e. Des solutions d'hébergement à la hauteur des demandes et des droits des jeunes du parc de Belleville auraient dû être proposées.

Parce que le fond de l'air est raciste, il faudrait se satisfaire de ce que la préfecture veut bien accorder ?
Nous disons que c'est le contraire, il faut justement ne plus laisser passer l'intolérable, combattre l'invisibilisation par une solidarité qui encourage et favorise les capacités de lutte et la proclamation collective de la dignité.

Parce que la loi Darmanin veut faire basculer toute la société vers un renforcement intolérable des moyens de contrôles et d'oppression des étranger·e·s, il faudrait se satisfaire de ce que la préfecture veut bien accorder ?
Nous disons que c'est le contraire, il faut par tous les moyens affirmer notre engagement pour l'égalité des droits et pour la solidarité.

Pour ces raisons, nous exigeons ensemble pour les 475 jeunes du parc
de Belleville, sans condition :

● Prolongation de la mise à l'abri pour tous et hébergement des 47 jeunes abandonnés le jour de “l'évacuation” du parc, dans des centres où d'autres jeunes du parc de Belleville sont déjà hébergés
● Présomption de minorité et protections médicale, juridique et psychologique ainsi que conditions d'hébergement adéquates
● Prise en charge immédiate des tickets de transport pour tous afin de se déplacer en Ile-de-France et levée des amendes
● Des repas adaptés en qualité et en quantité aux besoins des jeunes

Malgré leur séparation, les jeunes du parc de Belleville restent un collectif et cet appel participe à visibiliser leur résistance pour la dignité et leurs revendications les plus immédiates. Le collectif 20e solidaire avec tou·te·s les migrant·e·s rassemble des habitant.e.s de différents quartiers du 20e.
Ensemble nous signons ce texte commun et lançons cet appel à la solidarité. Pour le soutenir, relayez-le. Nous organiserons très bientôt une réunion publique, pour en être informé·e·s contactez-nous par mail à 20emesolidaire@gmail.com

Les jeunes du parc de Belleville et le collectif 20e solidaire avec tou·te·s les migrant·e·s

Pourquoi les végans imitent le goût de la viande ?

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Remarque anti-végane des plus récurrentes, celle concernant les similis (alternatives à la viande, au poisson, au fromage...). Typiquement : « Si les véganes refusent de manger de la viande, pourquoi mangent-ils des produits qui en imitent le goût ? ». Une question souvent teintée de provoc et de mauvaise foi, mais à laquelle on peut néanmoins tenter de répondre. Après tout, tant qu'à être végé.e, pourquoi choisir de manger un steak végétal plutôt qu'un bon dahl de lentilles par exemple ?

En réalité, la question du goût est déjà un peu à côté de la plaque. En effet, on ne devient pas végétarien.ne par goût mais pour des raisons éthiques (éviter la souffrance animale), environnementales (lutter contre le réchauffement climatique...), ou éventuellement de santé (éviter les maladies cardio-vasculaires par exemple). De fait, ramener la question du végétarisme à un problème de goût est souvent un moyen de fuir le débat de fond (sur la maltraitance animale, l'écologie) et ainsi éviter toute remise en question. Mais soit, continuons.

En intégrant la question du goût, on pourrait tout aussi bien se poser la question : « sachant qu'il existe des produits imitant le goût (la texture, etc.) de la viande mais sans son côté nocif (pour les animaux, la planète...) pourquoi s'en détourner ? » Certain-es argueront alors que la viande animale est un produit naturel, consommé depuis la nuit des temps, tandis que la viande végétale est un produit transformé (donc a priori à éviter). Celleux-là mêmes qui, sans doute, ne consomment aucune charcuterie, fromages, gâteaux, pains (produits ultra-transformés) et mangent uniquement des animaux nourris à l'herbe, sans compléments alimentaires, vaccins, antibiotiques... Bref.

Les steaks végétaux ne sont pas un totem de l'alimentation végétarienne : certain.e.s en mangent, d'autres non. Ni un mode de consommation uniforme : certain.e.s les achètent en grande surface (marques industrielles souvent), d'autres en magasin bio (steaks à base de tofu, seitan...), d'autres encore les fabriquent elleux-même (à partir de légumineux ou autres ingrédients de base). Bref, il n'y a pas de profil alimentaire type et on retrouve chez les végé.e.s la même diversité/problématique que dans le reste de la population : certain.e.s se gavent de produits transformés quand d'autres privilégient les aliments bruts...

Ceci étant dit, la question demeure. Puisque nombre de végétaux (lentilles, haricots secs, pois, fèves, soja, riz, blé, quinoa, amandes, noix...) constituent d'excellentes sources de protéines, couvrant la totalité des acides aminés nécessaires à notre organisme et ayant pour certains des teneurs en fer, calcium, fibres, etc., supérieures à celles trouvées dans la viande, pourquoi les végé.e.s ne s'en contentent-iels pas ? Pourquoi certain.e.s continuent-iels à consommer/promouvoir des produits imitant le goût de la viande, plutôt que des aliments/plats ayant leur propre saveur ?

En réalité, le goût n'est pas quelque chose d'objectif, immuable, mais le résultat d'un conditionnement multifactoriel. Ainsi nos goûts alimentaires résultent-ils à la fois de critères innés (liés à l'évolution), d'un apprentissage opéré pendant les premières années de la vie (voire même avant, pendant la grossesse), de facteurs socio-culturels, familiaux, et même de données contextuelles à la prise alimentaire (humeur, émotions, stimuli externes...).

Commençons par l'inné. D'où vient notre attirance pour le gras, sucré, salé ? Elle a permis à nos ancêtres, en des temps de précarité (incertitude) alimentaire, de favoriser les aliments à haute valeur énergétique, leur permettant ainsi de faire des réserves. Une attirance qui s'avère aujourd'hui inutile, voire défavorable (dans nos sociétés où la nourriture est disponible en permanence), mais reste ancrée dans nos gènes (probablement encore pour un bon moment). Même chose dans l'autre sens en ce qui concerne notre aversion pour l'amer, l'acide. Celle-ci nous a probablement protégé des nombreux toxiques présents dans la nature (qui ont généralement ce goût là), nous conférant là encore un avantage évolutif.

S'agissant de l'acquis ensuite, le conditionnement commence très tôt. Des études ont montré l'influence déterminante de la période entourant les premières années de la vie, et même de la vie intra-utérine, sur nos préférences alimentaires à l'âge adulte. Par exemple, des enfants nés de personnes ayant régulièrement consommé un arôme pendant leur grossesse (jus de carotte, vanille, curry...), le rechercheront et en consommeront davantage par la suite. Autre exemple, des enfants exposés très tôt à une diversité d'arômes ou de saveurs se montreront plus enclins à « manger de tout » par la suite.

À cela, s'ajoute l'influence culturelle, sociale, familiale ; la composante affective et émotionnelle. « La viande, ça rend fort », « du lait pour avoir les os solides », « du poisson le vendredi », « le rôti du dimanche », « la dinde de noël », « l'agneau pascal », « une spécialité de chez nous », « le plat de ma grand-mère », « le barbeuc de l'été », « la raclette entre ami.e.s »... Autant de fléchages conditionnant nos habitudes alimentaires, comme la façon de percevoir ce que l'on mange.

Il y a aussi le contexte, les facteurs extérieurs. Des études ont montré qu'il était possible d'améliorer la perception d'un aliment/plat lorsque celui-ci était ingéré dans des circonstances favorables (belle présentation, lieu plaisant, ambiance chaleureuse...) ou au contraire de la dégrader dans des circonstances défavorables (suite à une intoxication alimentaire par exemple). Et ce, durablement. Aurions-nous le même goût pour la viande si nous l'avions découverte, enfant, sous forme de morceaux de cadavre, avec l'odeur du sang, plutôt que sous forme de steak-hachés, saucisses et autres nuggets ?

La plupart des végé.e.s ne sont pas né.e.s comme tel.le.s. Iels le sont devenu.e.s suite à une prise de conscience et ont dû à un moment donné, se défaire de leurs habitudes. Avec les conséquences sociales que cela implique : « Tu ne manges plus comme nous ? », « On va lui faire quoi ? », « Et pour le restau ? »... Qui est capable de changer du tout au tout, comme ça, du jour au lendemain ? Les similis permettent justement de faciliter cela. T'es accro à la viande ? Essaye les similis. Ton plat favori ? Végétalise le (avec un simili) ? Un.e végan.e à table ? Achète un simili. Invité à un barbeuc ? Apporte des similis...

Les standards évoluent au sein de la société. La préoccupation monte sur les questions animale et environnementale (cf la proportion croissante de végé.e.s/végan.e.s chez les jeunes) et le statut même de la viande est en train de changer. Traditionnellement associée à la richesse et à l'abondance (surtout pour des générations ayant connu le manque ou la privation), elle est aujourd'hui devenue synonyme de souffrance animale et de désastre environnemental. Il y a fort à parier que les générations futures, habituées aux protéines végétales dès leur plus jeune âge, ne rechercheront plus le goût de la viande. En attendant, pourquoi rejeter les alternatives ?

« La bouffe végan, c'est dégueulasse » disent certain.e.s. « Le tofu ça n'a pas de goût » prétendent d'autres. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les steaks de quinoa/boulghour d'antan (10 ans c'est déjà vieux dans le domaine) n'ont rien à voir avec les steaks/saucisses/boulettes/nuggets de marques plus récentes (eux mêmes très différents entre eux), qui n'ont par ailleurs rien à voir avec le seitan ou les protéines de soja texturé... Quant au tofu, tout dépend de la manière dont il est préparé : ferme, soyeux, fermenté, fumé, aromatisé... il peut présenter une multitude de textures et saveurs différentes.

La plupart des gens parlent en réalité de produits qu'ils ne connaissent pas. Et qu'ils rejettent avant même d'avoir fait l'effort d'y goûter. Le « végan beurk » prête d'ailleurs à sourire quand on sait les déchets/chutes/minerais de viande (gras, tendons, ligaments, cartilage, peau, nerfs, viscères, ganglions, os broyés...) que l'on trouve dans les steaks hachés, saucisses, nuggets, boulettes et autres plats cuisinés (hachis parmentiers, lasagnes, raviolis...). Notons par ailleurs que ce sont les charcuteries carnées (jambon, saucisson...) et non végétales qui se sont vus épinglés par l'OMS, la ligue contre le cancer... pour leurs additifs cancérigènes (nitrites, nitrates).

Bourguignon de seitan, Chili sin carne, blanquette de tofu, carbonara, couscous ou cassoulet végan... Beaucoup de végan.e.s ont leurs recettes/astuces pour végétaliser des plats traditionnels et leur donner un goût parfois très proche de l'original. Dernière expérience personnelle, une quiche lorraine végane et une tarte au « faux thon » confectionnées à l'occasion d'un buffet participatif ; parmi la multitude de non-végan.e.s qui y ont goûté, aucun.e n'a remarqué quoi que ce soit. « Très bonne ta quiche. - Merci... recette végane. - Nooon ! »

À ce moment là, certain.e.s me rétorqueront sans doute : « Ok mais si c'est si bon, pourquoi les gens ne changent-ils pas ? Pourquoi les gens de ton entourage, à qui tu fais goûter tous tes plats/produits, ne deviennent-ils pas tous végan.e.s ? » L'explication est probablement avant tout sociale. Elle renvoie à notre notre esprit grégaire (cerveau limbique), besoin d'appartenance au groupe (majoritaire/dominant), à l'influence sociale, au conformisme. Cf le principe de « preuve sociale », les expériences de Asch, Moscovici... Comme le résume Tobias Leenaert : « La plupart des gens mangent de la viande parce que la plupart des gens mangent de la viande ».

Des études de sciences humaines/sociales ont montré qu'une idée/cause juste, portée par une minorité d'individus convaincus et déterminés, finit toujours par s'imposer dans la société. D'autres études évoquent un « point de bascule », soit un pourcentage de la population à partir duquel les changements s'accélèrent et la minorité entraîne la majorité à rejoindre son point de vue. Les valeurs divergent (de 3,5 % dans certaines études jusqu'à 25 % dans d'autres) mais correspondent dans tous les cas à un petit pourcentage de la population.

« Point de bascule » à l'horizon ? La consommation de viande suit une tendance à la baisse depuis plusieurs années. En 2018, une étude publiée par le Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), a montré que celle-ci avait reculé de 12% en dix ans. Encore plus significative, une étude pour FranceAgriMer (organisme public rattaché au ministère de l'agriculture) a montré une progression nette du végétarisme/véganisme parmi les nouvelles générations : 12% de végétariens/végans chez 18-24 ans, 11% chez les 25-34 ans, 6% chez les 35-44, 5% chez les 45-54 et 2% au delà (plus de 55 ans).

Il faudra peut-être attendre plusieurs générations avant que le le végétarisme s'impose comme une nouvelle norme de société. En attendant, les produits transformés (steaks végétaux), comme les aliments bruts (légumineuses...) ou même la viande cellulaire (de synthèse) concourent à sa promotion. Il ne s'agit pas de tout mettre sur le même plan (une assiette de lentilles est sans doute préférable à un pavé de tofu/seitan, lui même préférable à un steak végétal de marque industrielle) mais de comparer ce qui est comparable. Qu'est-ce qui est le mieux : un aliment naturel (brut) avec ou sans souffrance animale/environnementale ? Un produit transformé avec ou sans souffrance animale/environnementale ?

Notons qu'il ne va plus forcément de soi, aujourd'hui, de considérer la viande comme un produit naturel, quand on sait les traitements pratiqués en routine dans les élevages : compléments alimentaires, hormones, antibiotiques, vaccins... Quant à celleux qui s'offusquent du côté technologique de la viande cellulaire, qu'iels se penchent sur les procédés mis en place depuis 60 ans pour augmenter les rendements animaux : sélection génétique, génomique, traitements hormonaux, sexage, mutilations, inséminations artificielles, trayeuses automatiques, vaches à hublot... (Cf les 60 ans de recherches à l'Inra dans ce domaine).

Le végétarisme ne pousse nullement à la consommation de produits transformés. Transitoire ou durable, l'attirance pour ces produits pourra dépendre d'habitudes de base (tendance alimentaire), de périodes de la vie (les jeunes ou les « nouvelles·aux végétarien.ne.s » consomment peut être plus de steaks végétaux que les autres) ou encore du contexte de la prise alimentaire (moments festifs, évènements, invitations...). Quoi qu'il en soit, quelqu'un habitué à manger plutôt naturel/sain/équilibré pendant sa période non-vegé.e continuera probablement à le faire une fois devenu végé.e ... et inversement.

Bref, pourquoi imiter le goût de la viande ? Par goût, habitude, pour élargir l'offre, faciliter l'adaptation vers un régime végétarien/végan, conserver du lien avec les non-végé.e.s... Au fond, rien de bien difficile à comprendre... pour qui veut comprendre et ne cherche pas juste à « clasher ». À ce propos, il est souvent assez amusant de voir les poncifs anti-végé.e.s se contredire entre eux. Ainsi l'idée du. de la végan.e adepte d'ersatz, de nourriture industrielle, trouve-t-elle son pendant contradictoire avec celle du. de la végan.e mangeur.euse d'herbe ou de graines. Alors végan.e, graines ou produits transformés ? Peut-être tout ce qu'il y a entre les deux. Comme tout le monde.

Liens/références

Comment se développent le goût, les appétences alimentaires chez le nouveau-né, le nourrisson ?
Le goût, une histoire dès la vie prénatale
Conditionnement de l'aversion du goût
La construction du « goût » : ce que cela implique dans l'éducation nutritionnelle
Le goût de gras
L'acquisition du goût
Fetal or infantile exposure to ethanol promotes ethanol ingestion in adolescence and adulthood : a theoretical review
Influence of parental attitudes in the development of children eating behaviour
Préférences alimentaires et conditionnement évaluatif
Human food aversions : Nature and acquisition
The special role of nausea in the acquisition of food dislikes by humans
Is it the plate or is it the food ? The influence of the color and shape of the plate on the perception of the food placed on it
Tasting spoons : Assessing how the material of a spoon affects the taste of the food
Food likes and their relative importance in human eating behavior : review and preliminary suggestions for health promotion
Etude de la composition des saucisses, merguez, chipolatas : tendons, os, cartilage, glandes salivaires, ganglions...
France : des merguez avec du plastique, des fragments de métal et même des plumes
Saucissons : nitrites, nitrates, (trop de) sel, gras, tendons, cartilage
Connaissez-vous le minerai de viande ?
Plumes, plomb, chlore... Ce qu'il y a vraiment dans les merguez
Contrôle de la répression des fraudes : 66 % des merguez non conformes
Minerai de viande : « Avant, on n'osait pas en faire de la bouffe pour chat »
Vous mangez des nuggets ? Vraiment ? Voici ce qu'ils contiennent
Alimentation : pourquoi les nitrites dans la charcuterie peuvent être dangereux pour la santé
L'effet Mandela : comment les minorités changent le monde
La trajectoire d'une idée minoritaire : du conflit à la validation, ou de l'inconvénient pour la minorité de faire accepter ses idées par la majorité.
10 % : le point de bascule qui donne de l'espoir
Faut-il vraiment 3,5% de la population pour faire une révolution (non-violente) ?
Experimental evidence for tipping points in social convention (une minorité de 25 % suffirait pour faire basculer l'opinion)
Les différents cerveaux : cortex (intelligences, créativité, solidarité), limbique (instinct grégaire...), reptilien (survie...)
Cerveaux anticonformistes
Plus de la moitié des Français ont diminué leur consommation de viande ces dernières années, selon une étude
Baisse de la consommation de viande : quel impact sur l'agriculture ?
Taux de végétariens/végans selon l'âge, voir page 20

Défendons la Bourse du travail d'Aubervilliers, menacée d'expulsion !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La mairie d'Aubervilliers annonce vouloir fermer la Bourse du travail et priver travailleur·ses et habitant·es de cette commune de 100 000 habitant·es d'un lieu de défense des droits, de rencontre et d'organisation collective. Une mobilisation s'organise pour contrer ce projet antisocial !

Deux initiatives sont prises pour organiser la défense du lieu :

  • mardi 7 novembre 2023 à 18h, lancement du comité de défense de la Bourse du travail d'Aubervilliers, 1 rue des 21 appelés 93300 Aubervilliers
  • jeudi 9 novembre 2023 à 18h, rassemblement Place de la Mairie d'Aubervilliers à l'occasion du Conseil Municipal

Vous trouverez ci-dessous le tract de l'intersyndicale 93, à télécharger sous forme de pétition-, plusieurs affiches ainsi qu'une courte vidéo.

La Bourse du Travail, une maison pour tou-tes les Albertivillarien-nes - Défendons là !

La maire d'Aubervilliers, Karine Franklet, a cru possible d'annoncer, au détour d'un débat sur les travaux du « Grand Paris », la fermeture de la Bourse du travail et l'expulsion des organisations syndicales de notre ville ! Malgré notre demande réitérée et celle de nos Unions départementales unanimes d'une rencontre sur ce point la Maire refuse à ce jour ce RDV pour échanger et nvisager des solutions !

Comment imaginer un instant la disparition de la Bourse du travail d'Aubervilliers ? Cela reviendrait à priver les salarié·es et les habitant·es d'Aubervilliers d'un outil entièrement consacré à la défense et à la promotion des droits. Chaque année des milliers d'Albertivillarien·nes poussent la porte de la Bourse du travail et y trouvent écoute, conseils et services. Des travailleurs sans papiers qui ont obtenu leur régularisation, des employés ayant gagné au tribunal des prud'hommes, des salarié-e-s qui ont arraché des augmentations de salaires, des licenciements abusifs requalifiés, un management toxique dénoncé et réformé, un patron malveillant qui revient à des méthodes plus conformes… nombreux sont les exemples d'interventions syndicales utiles au quotidien, qui n'auraient pu se réaliser sans l'intervention des militant-es des syndicats de la Bourse du Travail.

La Bourse du travail, c'est un bien public qui contribue à créer du lien, à une époque où les difficultés économiques ne cessent de creuser des fractures sociales et d'isoler les travailleurs et travailleuses, les privé-e-es d'emploi, les précaires. C'est un outil de démocratie sociale d'autant plus utile dans une ville qui accueille de très nombreuses entreprises, dont beaucoup de TPE et de PME qui ne disposent pas de présence syndicale.

La Bourse du Travail d'Aubervilliers, qui est une institution présente sur votre ville depuis 1907 ne cesse donc depuis d'aider et d'accompagner tous les habitant·es, syndiqué·es ou non, dans de multiples domaines, et de façon totalement gratuite.

Elle a su tisser de multiples partenariats avec des acteurs associatifs et institutionnels locaux, pour travailler ensemble sur les questions de l'emploi, de l'insertion. Même les chefs d'entreprise se tournent vers les Bourses du travail, notamment pour l'organisation des élections professionnelles. Ces activités déployées par les syndicats, qui contribuent à des services locaux d'intérêts généraux et à visée sociale, hébergés dans la Maison de tous les habitant·es d'Aubervilliers, mériteraient d'être soutenues. Envisager de détruire un tel bien public, c'est agir à l'encontre des intérêts des Albertivillarien·nes.

Aubervilliers, ville populaire, ne peut laisser ainsi détruire sa maison des solidarités, des engagements pour l'intérêt général, des luttes sociales, de la défense des droits ! Aucune ville de l'envergure d'Aubervilliers ne se permet en France en 2023 de refuser la mise à disposition de cet équipement essentiel aux activités syndicales et aux salarié-es.

L'équipe municipale doit sortir d'une lecture partisane et de ses idées préconçues sur les activités syndicales : la présence d'une Bourse du travail sur une ville de 100 000 habitant-es est désormais un standard de la vie démocratique de notre époque. La réponse de la municipalité serait-elle de chasser les structures qui lui déplaisent pour éviter le débat sur la nécessité de prévoir de nouveaux équipements quand Aubervilliers augmente sa population de 20 000 habitants en 20 ans ?

Nous sommes déterminé-es à défendre notre maison commune ! Elle n'appartient pas à la Mairie d'Aubervilliers, mais est partie intégrante de l'histoire, du présent et du future de notre ville, de ses habitants et de ses salarié-e-s !

Les organisations syndicales invitent tou-tes celles et ceux qui souhaitent contribuer à la mobilisation pour défendre notre Bourse du travail à se réunir et se rassembler :

  • mardi 7 novembre 2023 à 18h, lancement du comité de défense de la Bourse du travail d'Aubervilliers, 1 rue des 21 appelés 93300 Aubervilliers
  • jeudi 9 novembre 2023 à 18h, rassemblement Place de la Mairie d'Aubervilliers à l'occasion du Conseil Municipal
<style>

Tract & pétition intersyndicale :

Affiche sans signatures :

Affiche intersyndicale :