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Compte rendu manif 18 octobre DCPB : Le S.O pousse, la police désescalade.

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un compte rendu pour ouvrir des discussions sur les stratégies de rue.


Ce compte-rendu n'a pas vocation à refléter l'entièreté ou la chronologie de la manif, mais cherche à revenir sur les tactiques de rue dans le but de continuer à développer ensemble notre défense face à la police. Comme tous les comptes rendus, il a été écrit d'un certain point de vue : celui de la défense collective comme pratique. Et se défendre ensemble, pour nous, ça commence dans la rue.

CONTEXTE :

Ce mardi 18 octobre, on a rejoint la manif appelée par les syndicats « pour la hausse des salaires » en ces temps d'inflation. Bien sûr, on a pris la rue pour beaucoup plus de raisons que ça. On sait que ce qui nous attend cette année c'est aussi la réforme du RSA, du chômage, des retraites, bref qu'il ne s'agit pas que des travailleur.euses salarié.es mais bien de tous.tes. Macron va continuer la dynamique de casse des acquis sociaux qu'il a commencée et certainement continuer d'ignorer avec mépris les mobilisations contestataires. Pendant ce temps les prix augmentent, on a de plus en plus de mal à payer nos factures, notre nourriture, notre loyer, à subvenir à nos besoins et avoir des loisirs, bref à vivre, tout simplement.
C'est aussi pourquoi, même si ça nous fait peur, on aime descendre dans la rue : on se sent moins seul.es dans ces conditions, on prend part à la manif avec toustes et on peut exprimer notre rage et la partager avec d'autres, casser l'isolement et la passivité qui caractérise nos vies quotidiennes, s'en prendre aux responsables de ce monde de merde et avoir quelques moments hors du temps.
On aimerait que la mobilisation déborde le cadre prévu par les syndicats : celui d'une petite marche parisienne au trajet planplan. Celui la petite grève bien sage, chapeautée de A à Z et qui ne laisse aucune place à l'inventivité. Et hop, ensuite chacun.e rentre chez soi, ferme la porte de son appartement quand il a la chance d'en avoir un, et continue sa petite routine de vie. On aimerait que ces manifs et ces appels à la grève se transforment en mouvement social créatif et combatif qui déborde sur le quotidien et marque une rupture avec l'ordre des choses : le quotidien de l'exploitation et de l'oppression. Grèves, manifs sauvages, auto-réductions, squat, assemblées locales, structures autonomes et auto-organisées... Ne demandons rien, prenons tout ! Rien à perdre, tout à prendre !

ANALYSE DE MANIF

Ce jour-là, le trajet c'était Bastille-Invalides et on a plutôt kiffé la manif. On voulait partager quelques pistes de réflexion là-dessus, histoire de lancer des discussions sur les stratégies de rue :

« Le SO, dans l'caniveau ! »

Globalement, on a trouvé que les gens étaient motivés et, pour une deuxième manif de mobilisation sociale au rythme plutôt lent, c'était assez encourageant. Un cortège de tête s'est lentement constitué, mais était fourni. On pense que s'il a eu du mal à se constituer c'est pour trois raisons, mais qui sont toutes dues aux stratégies des syndicats :

1) Temporelle. Les syndicats ne s'éternisent plus sur la place de départ à beugler les slogans qu'on connaît par coeur avant de se mettre en marche. C'était déjà le cas de la manif du 29 septembre. Ils partent maintenant bien à l'heure, sans nous laisser le temps de nous retrouver, de changer de look si la météo nous en dit, ou de faire une petite session d'étirement largement bienvenue avant le marathon. Pour celleux qui veulent rejoindre l'avant de la manif dans une tenue adéquate, il faut donc arriver à la manif en avance.

2) Géographique. Fini l'avachissement syndical sur la place de départ ; les syndicats s'engagent directement sur le boulevard du début du trajet de la manif, s'étalant parfois sur des centaines et des centaines de mètres. Donc quand on veut retrouver nos camarades en tête, on doit remonter touuuuuuut le long de la manif au pas de course. Ce qui, en plus de nous fatiguer, nous retarde dans la constitution du cortège de tête. Arriver par la station de métro d'après peut être une solution.

3) La meilleure pour la fin : le SO qui pousse. Cette fois, on pouvait y voir des encartés CGT, FO, FSU. Quand on y pense, ça pourrait être chouette tous ces gros bras, repoussant la police, protégés de leurs casques tous neufs et leurs gants coqués reluisants, qui s'attrappent par les coudes et tiennent les rangs serrés. Quelle belle cohésion ! Quelle belle preuve de solidarité ! Ils pourraient presque nous être sympathiques s'ils étaient solidaires de tous.tes, ne nous empêchaient pas de nous tenir où nous le souhaitons dans la rue, ne nous malmenaient/frappaient/dénonçaient pas, ne proféraient pas de commentaire âgistes, sexistes ou autres à tout bout de champ. Ça pourrait être cool le SO, s'il ne servait pas la pacification de la manifestation à tout prix. S'ils ne nous forçaient pas à avancer alors que la police nous attaque et que nous sommes en train d'organiser la riposte. S'ils ne faisaient pas le tri entre les bon.nes manifestant.es calmes et les mauvais.ses manifestant.es rebelles. S'il n'agissait pas avec cette impeccable posture d'autorité paternaliste. Le problème, c'est que le SO, il ne repousse pas la police, c'est les autres manifestant.es qu'il écrase et traite comme des merdes qu'il écarte sur les trottoirs, scindant le cortège de tête en deux mini cortèges de trottoirs isolés. La solidarité dans la rue c'est joli, mais pas quand c'est macho, corporatiste et au détriment des autres. On aime la manif mobile, libre et hétérogène. Se tenir c'est chouette, mais pas quand on te tappe quand tu essaies de te joindre à la foule et que tu te retrouves face à un mur de mecs cis machos, qui te foutent la misère alors que t'arrives même pas à te désemberlificoter de leur corde de SO de merde. La principe du SO, en fait, finalement, il craint pas mal, il restera toujours le même, et leur orga ne sera jamais mise au profit de toustes. Quand le SO impose son rythme, celui de la pacification, il est difficile de savoir quoi faire mais nous devons nous poser la question. Peut-être que si c'est intenable, on peut le laisser passer et reformer le cortège derrière lui, nous raccordant avec le reste de la manif.

On nous rétorquera peut-être qu'on est jamais content.es. Quand ils font des trous dans la manif pour que la police nous sépare du reste du cortège, on gueule, quand ils nous forcent à avancer, on gueule. Peut être qu'on veut pas de SO-corpo-macho du tout mais plutôt que chacun.e prenne en charge la défense collective du cortège comme iel le veut, que le cortège soit rejoignable et bienveillant pour tous.tes. A méditer lol.

« Manif en cage, manif sauvage ! »

Notons qu'au bout d'une dizaine de minutes, une tentative de partir en manifestation sauvage a tenté d'égayer la journée, rapidement stoppée par les flics casqués qui remontaient le cortège avec difficulté, en haletant. On peut dire que ça fait plaisir, quand on se remémore toutes les fois où on a vu des rues perpendiculaires désertes de keufs, mais que le cortège n'en avait rien à faire, continuant sur le trajet sur lequel le pouvoir a bien voulu qu'on marche.

« Ça charge, on se grappe ! »

- On ne peut pas non plus parler de cette manif sans mentionner la stratégie des flics : celle de la désescalade. La désescalade c'est quand les flics font tout pour que rien ne parte en cacahuète. Ils y ont un interêt, celui du maintien de l'ordre. Si les gens restent calmes, la manif suit son cours, et aucune action n'a lieu, ni aucune percée de ligne pour partir manifester autre part, ou laisser place à notre créativité urbaine. Prenons l'espace qu'ils nous laissent et même plus ! Profitons de cette distance pour nous assurer qu'ils ne pourront pas nous atteindre, par exemple en rendant leur chemin impraticable. Profitons de cette distance pour nous en prendre aux responsables de cette société de merde qui regorgent à Paris.

La désescalade, on peut dire que ça nous fait de l'air. La police est restée en majorité à distance mais visible pour dissuader et surtout, elle n'a pas tiré de gaz. A-t-on jamais vu une manif avec des affrontements et des actions sans une gouttelette de gaz lacrymogène ? Mais que fait la police ? Rappelons que le masque de plongée décathlon qui englobe les arcades et le masque de respiration FFP2 ou FFP3 trouvable dans tout magasin de bricolage qui se respecte restent nos accessoires de défense favoris pour ne pas subir la PLS utime du gaz lacrymo, qui, s'il fut noté absent lors de la dernière manif, fera peut-être un retour fracasssant jeudi.

La manif a pu compter 11 interpelé.es, ce qui est assez peu pour le niveau de déter, même si on aimerait pouvoir construire un cortège suffisamment solidaire pour tenter d'aller repêcher les camarades arrêtés. Pour travailler cela, rejoignons les ateliers de déplacement collectif organisés ponctuellement par tel ou tel collectif.

Pendant les charges, on s'est à plusieurs reprises retrouvé.es compressés les un.es contre les autres, sans plus aucun espace propre. Rappelons que se tenir les un.es les autres par les épaules pour former des grappes humaines reste la technique la plus efficace pour garder un espace vital dans les mouvements de foule et permet aussi de ne pas tomber, de ralentir l'effet panique et de se sentir rassuré.es car faisant corps ensemble. D'ailleurs, quand les flics font des percées dans le cortège, il est toujours intéressant qu'un pan de la manif se rabatte sur eux en les contournant. Encerclés, leur confiance en eux paraît dégingoler et cette configuration offre plein de possibilités de défense.

« La BRAV arrive, on va les chercher ! »

- Parlons communication au sein du cortège de tête :

On a eu le sentiment qu'on entendait crier « BRAV à droite ! » « La BRAV arrive ! » à tout bout de champ. La BRAV, c'est la brigade de répression de l'action violente, c'est les flics avec les casques blancs, à pied et en uniformes légers et donc mobiles. Ils vont au contact et font souvent les arrestations, une fois libérés derrière une ligne d'anti-émeute eux lourdement équipés, qui les ravalera une fois l'intervention menée. Si gueuler les positions des keufs nous semble important pour informer de leur présence, on a vu que leur simple nom faisant reculer le cortège de 20m. Il faut le dire. La BRAV nous fait peur, mais elle n'est pas sans faille, ni imbattable. Pendant les GJ elle s'est faite bolosser maintes et maintes fois, et il y eut des manifs où quand on criait BRAV, des pans de manifs se ruaient sur eux pour venir les chercher. Bref, informons nous des positions des keufs mais donnons nous confiance face aux BRAV, tenons-nous, et tentons, à minima, de reprendre l'ascendant psychologique.

« Parapluies ! abrACABabra »

  • Petit point stratégies de rues :
    Big up aux Chantiers, dont le matos est toujours consentant à se faire recycler dans le barricadage de boulevard parisien, bien loin de son originelle ennuyeuse fonction. A plusieurs reprise on manquait de matériel, ouvrir l'œil sur ce qui nous entoure reste le meilleur moyen de dégoter des trésors urbains insoupçonnés.
    Big up aux génies du mobilier urbain qui libèrent les poubelles de verre. On ne se lasse jamais d'admirer miroiter les reflets du soleil d'octobre pendant le baptême de l'air d'une ou deux bouteilles de rouge.
    * Svp veuillez conserver le matériel pour le moment le plus adéquat, AKA les contre-charges, moment de vulnérabilité des bleus.
    ** SVP bis : pour des raisons de sécurité, veuillez avancer jusqu'à la ligne d'arrivée pour effectuer le saut en hauteur.
    Big up aux fans d'Action et de Décathlon pour les parapluies. Une fois ouvert en l'air il permet de retrouver ses accolytes dans la foule. Cet accessoire de style protège des armes de la police grâce à sa base mobile le long du manche (l'effet de recul permet l'absorbtion des chocs des grenades et LBD). Quand on court on le ferme pour ne pas gêner les autres. Quand ça canarde on l'ouvre et on le tient à la verticale pour faire effet banderole. Comme on y voit quedal, avoir un binôme derrière qui nous tient par l'épaule c'est parfait pour pouvoir avoir des yeux et pouvoir se positionner correctement. Si on en a plein on peut faire des murailles de parapluies et c'est très BG en plus d'être utile. Car oui, les parapluies peuvent aussi servir de cape d'invisibilité pour cacher tout ce qui plaît aux caméras de BFM TV et confrères et tuer dans l'œuf toute tentative de répression judiciaire fondée sur l'image. Si on propose ça c'est qu'à la manif de mardi, on peut dire qu'on a bien manqué de banderoles pour avoir un cortège défini, protégé et compact. S'il y en avait deux, elles n'étaient pas faites pour la protection, et les gens qui les portaient ne semblaient pas dans cette optique.

    Pour quelques conseils en cas d'arrestation, de la maison au tribunal, le petit manuel de défense de A à Z https://defensecollectiveparisbanlieues.noblogs.org/brochure-de-a-a-z/

La Défense Collective Paris Banlieues

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Revue de presse du lol, la sociologie selon les médias.

On avait envie de faire un ptit TOP 3 des meilleures phrases de merde de la presse, à moitié pour en rire et à moitié pour rappeler qu'on refuse les étiquettes médiatiques et policières. Soyons solidaires en manif, quels que soient nos modes d'action.

- PALME D'OR :

BFM TV LOVE : à propos des gens grossièrement regroupés sous cette étiquette policière des « casseurs » : « Tout cela est préparé en amont [...] Deux ou trois jours avant, ils peuvent louer un appartement sur le trajet de la manifestation, c'est là qu'ils cachent [...] leurs vêtements noirs. » C'est vrai qu'à chaque manif, on ne sait plus où dépenser nos fortunes, alors on se rabat sur des AirBNB dans le centre parisien pour quelques jours. La dolce vita. 8)
Regarder à 2min30 https://www.bfmtv.com/replay-emissions/22h-max/le-mouvement-sera-t-il-reconduit-demain-18-10_VN-202210180784.html

PALME D'ARGENT :

BFM / Best Friend Media : Quand MichelSocio de comptoir nous dévoile « Quelques clés de BlackBlocks » : « Ils peuvent confier leur matériel à des femmes. Pourquoi des femmes ? Eh bien parce que[...] ». Parce que les femmes sont des êtres incapables d'avoir la volonté propre de tout casser. Naturellement.
La même vidéo https://www.bfmtv.com/replay-emissions/22h-max/le-mouvement-sera-t-il-reconduit-demain-18-10_VN-202210180784.html

PALME DE BRONZE :

Journal du dimanche des boloss "Une source policière a confirmé à l'agence que près de 200 casseurs, tous vêtus de noir, avaient « constitué un bloc avec la volonté d'en découdre ». Cette même source a affirmé que près de 60 d'entre eux faisaient partie de « l'ultra-gauche ». Mais oui, on se rappelle tous.tes ce moment où les flics ont mis la manif sur pause, nous ont demandé de nous séparer en deux, à droite les casseurs option ultra gauche et à gauche les casseurs simples ?
https://www.lejdd.fr/Societe/greve-du-18-octobre-des-casseurs-impliques-dans-des-incidents-lors-de-la-manifestation-a-paris-4141615

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Rejoignez-nous ! La DCPB (Défense Collective Paris Banlieues) tient sa réunion ouverte à tous.tes, les 1er et 3e dimanche du mois, à 18H au local de la Fabrik assiciation, au rdc de la grande barre d'immeuble du 23 rue du docteur potain, en face du DOC. Sortir au métro Télégraphe sur la 11 !

Pour nous contacter : defensecollective-pb@riseup.net
Pour les ressources : https://defensecollectiveparisbanlieues.noblogs.org/
FB : defense collective paris banlieues
Twitter et insta : @defensecopb

Appel - 29/30 octobre - Pas une bassine de plus !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

C'est parti ! Ils tentent de passer en force. Les travaux de la méga-bassine de Sainte-soline (79) ont commencé. Le compte à rebours a démarré jusqu'à la méga-manif du 29/30 octobre pour les arrêter ! Nous vous invitons à relayer cet appel dès aujourd'hui partout et dans vos divers réseaux, à le co-signer avec avec vos orgas et collectifs, à organiser des soirées de mobilisation chez vous, à nous demander des tracts et affiches ! Tous/toutes à Sainte-Soline. No Bassaran !

29/30 octobre 2022 - stoppons le chantier de Sainte-Soline (79)

Grande Manifestation – Rdv samedi 29 - 10h

Face au mouvement populaire de défense et de partage de l'eau, le gouvernement et le lobby agro-industriel n'ont pour l'instant qu'une seule réponse : le passage en force. Ils viennent de donner le coup d'envoi du chantier de la méga-bassine de Sainte-Soline, la plus grosse en projet actuellement, en entourant de grillages les 16ha des "terres rouges", dans les Deux-Sèvres. Nous appelons donc à converger massivement les 29 et 30 octobre, de partout en France et au-delà, pour une mobilisation plurielle qui se donne comme objectif de mettre fin à ce chantier.

Symbole national de l'accaparement de l'eau au profit d'une minorité et du maintien d'un modèle agricole aussi toxique qu'anachronique, les méga-bassines se sont vues projetées cet été au coeur de l'actualité. La sécheresse historique et systémique que nous venons de vivre, ne fait que révéler encore plus brutalement l'inadaptation intrinsèque d'une certaine agriculture aveuglée par le productivisme. Celle-ci vise aujourd'hui à démultiplier les bassines pour se maintenir coûte que coûte, malgré la crise climatique que ce modèle agro-industriel participe amplement à aggraver. Naturalistes, riverain.es, paysan.nes et scientifiques n'ont pourtant eu de cesse de démontrer l'impact délétère de ces bassines et du pompage accru dans les nappes - y compris en hiver - sur des réseaux hydrologiques extrêmement fragilisés et sur les milieux naturels qui en dépendent.

Un mouvement de résistance en pleine expansion et des manifs qui font mouche

Au vu de la contestation, le chantier test de Mauzé-sur-le-Mignon - 1re d'une nouvelle série de bassines - a été durant l'année passée un calvaire pour ses promoteurs, que ce soit pour l'État ou pour les irrigants organisés en société anonyme. Face aux diverses actions menées - rendez-vous hebdomadaires, envahissement du chantier, désarmement de plusieurs engins, mobilisations répétées de milliers de personnes - les difficultés de réalisation et les coûts de surveillance se sont démultipliés. Les irrigant.es et la préfecture sont-ils vraiment prêts à voir ces coûts se reproduire à chaque nouveau chantier ? On peut en douter, d'autant que la présence et la pression policière qu'ils engendrent pèsent lourdement sur les riverain.es, qui constatent jour après jour, l'assèchement de leurs cours d'eau.

Pour le mouvement de contestation contre les mégabassines, ce premier chantier a plutôt été un catalyseur qui n'a fait qu'amplifier et fortifier sa détermination. Ce mouvement assume aujourd'hui la nécessité de la désobéissance civile quand les crimes contre l'eau et les terres sont appuyés par le gouvernement. Il a pris une dimension nationale avec la défense et le partage du commun emblématique qu'est l'eau. Il travaille localement à d'autres projets de territoire alternatifs compatibles avec les enjeux climatiques.

C'est l'antagonisme entre deux visions de l'agriculture et in fine du vivant qui s'est clarifié. L'une, agro-industrielle, dopée aux intrants chimiques, qui achève la privatisation des ressources communes dans une logique de court terme. L'autre, paysanne, guidée par l'urgence absolue de prendre soin du vivant, de le mettre en partage et d'en maintenir la diversité et la fertilité.

Un risque de méga-bassines sur l'ensemble du pays et un moment charnière

Dans les Deux-sèvres, les lobbys pro-bassines se sont vu récemment infliger un désaveu réaffirmé. La cour d'appel a décidé après plus de 10 ans de procédures de ratifier l'illégalité - du fait de leur impact environnemental - des 5 bassines mises en œuvre par l'ASA des Roches. Des opposant.es avaient pris les devants ces derniers mois. Deux de ces bassines avaient été préventivement démantelées, dont une le 6 novembre dernier par plusieurs milliers de personnes, tandis que la confédération paysanne revendiquait le démontage de sa pompe.

Mais le clan des pro-bassines, en plein déni de réalité, s'entête encore. Des mégabassines continuent, à être planifiées partout dans le pays. Nous sommes à un moment charnière où nous devons unir nos forces à l'échelle nationale et internationale pour leur faire comprendre que chaque nouveau chantier aura un coût politique et économique ingérable. Puisque le gouvernement – cul et chemise avec l'agro-industrie et la FNSEA - malgré tous les effets d'annonce sur une éventuelle « planification écologique », reste incapable de prendre la décision - a minima - d'un moratoire, nous le mettrons en œuvre nous-mêmes.

La bataille de Sainte-Soline est engagée ! Il est décisif de la gagner !

Le premier chantier à succéder à celui de Mauzé-sur-le-Mignon est celui de la méga-bassine de Sainte-Soline. Avec ses 720 000 m3, elle est la plus grosse des méga-bassines en projet, au beau milieu d'un site classé en zone natura 2000 pour les oiseaux de plaine - Busard cendré, Oedicnème criard - et constitue un enjeu vital pour la sauvegarde de l'Outarde canepetière. Depuis le 28 septembre, le site est encerclé par des grilles. Il risque d' être progressivement excavé par une cohorte de tractopelles et verra ses environs quadrillés de réseaux de pompage et tuyauteries (+18 km de canalisations et 615m3/heure pompé pendant 45 jours 24h/24). Mais nous pouvons encore leur faire faire machine arrière !

Nous nous rassemblerons pour mettre fin au chantier le week-end des 29/30 octobre, et plus si nécessaire. Nous y parviendrons avec une pluralité de formes d'interventions et de présences créatives, à l'image de la diversité du mouvement, avec la présence conjuguée de ses forces écologistes, syndicales et paysannes, de personnes de tous âges et de toutes conditions physiques.

Infos pratiques

Au cours du week-end, des espaces d'accueil permettront de camper, se restaurer et débattre d'autres modèles de partage de l'eau. Des balades naturalistes seront proposées. Comme à chaque mobilisation du mouvement, la fête sera aussi au rendez-vous avec de nombreuses interventions de groupes et artistes venus en soutien.

Des soirées de mobilisation, bus et covoiturages s'organisent au 4 coins du pays et au-delà. Vous pouvez y contribuer !

Et voici un lien pour les co-voiturages

Entrons en résistance pour l'eau et son partage ! No bassaran !

Pour tous contacts et propositions : bassinesnonmerci.contact@framalistes.org

Retrouvez toutes les infos pratiques sur Les soulèvements de la Terre

21 octobre 1982 : Expulsion mouvementée du squat de la rue de l'Est

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

FIN MARS 1982, UN SQUAT S'OUVRE rue de l'Est dans le 20e arrondissement de Paris. Par cette action, les nouveaux squatteurs proches des Fossoyeurs du vieux monde entendent rompre et critiquer le discours politique autour des occupations de locaux vides. En effet, ils décident d'ouvrir un bâtiment neuf, encore partiellement habité. Pour eux, le squat doit être une expropriation. Ils se barricadent et décrètent la rue interdite aux flics. Les accès à la rue sont bloqués et les flics chassés. Ils seront expulsés en octobre de la même année après une forte résistance. Résumé tiré de Basse Intensité

Extrait de la revue Les fossoyeurs datant de mai 83 :

« du moment que nous ouvrons un territoire – ne serait-ce que quelques portions d'immeubles et sur l'espace de quelques squats localisés au nord du 20e – à la rencontre, à la dépense, à la liesse publique, nous sommes amenés à déborder et vient alors, tôt ou tard, l'instant où on ne peut plus y durer. À l'est, nous n'avons pas été expulsés au terme d'une procédure juridique, mais sur décision politique du parquet pour « trouble à l'ordre public » – environ cinquante plaintes avaient été centralisées, au point que le ministre de l'intérieur avait été personnellement saisi de cette « affaire » et cet instant concentre toute la question sociale du territoire. Certes, territorialement les prolétaires finissent inévitablement par perdre, face au potentiel militaire et judiciaire de l'ennemi. Jamais ils ne possèdent le terrain durablement. S'ils pouvaient occuper une place et y durer, c'est qu'ils n'y feraient aucun bruit, aucun scandale. Mais ceux qui platement nous donnent perdus d'avance dans l'affrontement avec les forces de l'ordre sont des têtes de mort. L'affrontement lui-même fait partie de la fête ! »

Extraits de « Les fossoyeurs du vieux monde » n°4, mai 1983
(Squat rue de l'est, Brixton...)

Visite à Batiss

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans la nuit du 02/10 au 03/10, nous sommes allé.es rendre visite à l'entreprise Batiss à Ivry-sur-Seine qui participe notamment à la construction de nouvelles prisons.

Dans la nuit du 02/10 au 03/10, nous sommes allé.es rendre visite à l'entreprise Batiss à Ivry-sur-Seine, en lançant des oeufs de peinture sur les voitures de l'entreprise, sur sa façade et dans la cour, et en taguant son entrée « Les taules en feu, batiss au milieu ». Ce bureau d'étude participe notamment à la construction de nouvelles prisons dont celle de Noisy-le-Grand en y assurant la sécurité incendie.

Attaquons tous ceux qui participent à l'enfermement !
Feu aux prisons et à ceux qui les construisent !

Appel à contributions pour zine sur la maltraitance infantile

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Parce que yen a marre du silence, marre de tourner en rond tout.e seul.e. Pour parler de nos histoires d'enfances, pour sortir le trash et les larmes de la pénombre.

Je republie cet appel, qui a été publié en mars sur iaata. Il n'y a pas eu beaucoup de réponses du coup je relance !
L'idée c'est que ça sorte plutôt en format papier et que ça circule pas trop sur internet, après y'aura moyen d'envoyer le pdf (si c'est pas possible autrement) ou de l'envoyer par la poste en papier si jamais.

LAVER NOTRE LINGE SALE EN PUBLIC
Salut !

J'ai envie de faire un zine collectif/participatif sur la maltraitance infantile (physique/ sexuelle/
psychologique/ autre) avec des personnes concernées.

J'ai l'impression que c'est un sujet qui reste assez tabou, même dans les milieux dans lesquels j'évolue, plutôt queer/féministe/anar/squat.
Ou en tout cas, qui ne dépasse pas l'intimité et les cercles interpersos.
Pourtant, j'ai la sensation qu'on n'est pas qu'un peu à être passé.es par ce merdier.
Franchement, j'ai pas mal cherché de ressources, et j'ai du mal à en trouver, alors j'me dis autant le faire nous-mêmes. Aussi, pour moi le privé est politique, ces violences sont systémiques et des fois
ça tourne trop dans ma tête, j'ai envie d'en parler et j'ai envie que les personnes qui le souhaitent puissent le faire aussi, sortir laver notre linge sale en public.
Alors l'idée c'est de faire cet espace pour partager nos expériences, raconter nos enfances de merde dans toute leur complexité, ou ce que tu aurais envie de dire par rapport à ton expérience de maltraitance, partager tes réflexions, insulter tes maltraiteurices, d'autres trucs, bref tout ce que tu veux.
En collage, texte, photos, dessins… d'autres trucs, koi ke ce soit.

Sens toi libre de partager cke tu veux, kom tu veux !! (quand même un peu sur le sujet)

N'importe qui peut participer qui ait vécu de la maltraitance.

Pour les personnes qui auraient envie d'écrire dans une autre langue que le français, c'est possible. Je peux faire des traductions depuis l'anglais et l'espagnol au français, si il y a envie que ça soit traduit. Si c'est d'autres langues que ces deux-là, je pourrais essayer de trouver des genTes pour la traduction, si traduction souhaitée (mais pas de résultats garantis :( ).

Par contre, pas cho de commentaires racistes, sexistes, classistes, homophobes, transphobes, validistes… pas de commentaires oppressifs, koi !

Tu peux envoyer ta/tes contributions jusqu'au 30 mars 2023 à :niktesdaron_nes(at)riseup.net :)

À to bien :)