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L'aberration de l'idéologie de la bagnole

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Comment le capitalisme nous a rendu dépendants d'un mode de transport inefficace, polluant et absurde. Article de Contre-Attaque

« Ce qui est très important pour nous, Français, c'est qu'on est attachés à la bagnole. On aime la bagnole. Et moi je l'adore. » C'était la sortie de Macron dimanche 24 septembre au soir. Un élément de langage démagogue de la part d'un homme qui se déplace en taxi ou en jet privé, et qui essaie de parler comme les classes populaires.

À propos de la voiture comme sur tous les sujets, Macron n'est pas « moderne » et encore moins « innovant » : il appartient au monde d'avant. L'idéologie de la « bagnole », c'est les années 1950, les Trente Glorieuses, quand la France a copié les États-Unis et imposé la logique du tout voiture au détriment du train, du vélo, de la proximité…

La bagnole, c'est le moyen de transport le plus absurde qui soit. Vous pensiez qu'elle faisait « gagner du temps » ? Pas du tout ! Les Français qui ont des voitures perdent jusqu'à 30 minutes par semaine à trouver une place pour se garer. À l'échelle d'une année, cela représenterait 26 heures. Sur une vie, cela fait plus de 2 mois à tourner en rond pour trouver une place de bagnole !

Et cela sans compter les embouteillages. En 2016, une étude mesurait qu'un automobiliste parisien perdait 64 heures coincé dans les embouteillages par an, soit 11% de son temps en voiture. Sur chaque heure de voiture, 6 minutes sont perdues dans les bouchons, à brûler du carburant inutilement.

Selon l'Insee, plus de 60% des trajets entre domicile et travail de moins de 5 kilomètres se font en voiture en France. Sur ces trajets qui représentent la majorité des déplacements en voiture, il est plus rapide de se déplacer en vélo ou en transports en commun qu'en voiture.

En heure de pointe, pour des trajets courts d'un ou deux kilomètres, il est même plus rapide de marcher que de démarrer sa voiture, de traîner dans des bouchons à 5 kilomètres/heure et de chercher péniblement à se garer. En-dehors de quelques longs trajets, la voiture fait perdre du temps.

Le pire est que la plupart des trajets en voiture en ville se font seul. C'est un phénomène unique dans l'histoire de l'humanité : mettre en mouvement une machine qui pèse une tonne de métal et de verre pour transporter seulement un humain qui pèse entre 50 et 100 kilos. L'énergie dépensée sert donc à déplacer la carcasse de la voiture qui représente au moins 10 fois le poids du passager. Toute l'histoire des transports a cherché à optimiser l'énergie utilisée pour la charge déplacée. Pas pour la voiture. Dans quel autre domaine accepterait-on de brûler 90% des ressources inutilement ?

En France, entre 1960 et 2017, le poids moyen des bagnoles a augmenté de 62% et leur puissance a été multipliée par trois. Les SUV, 4×4 urbains qu'on voit désormais partout, consomment un quart de carburant en plus par kilomètre que les voitures de taille moyenne.

Comment en est-on arrivé là ? Toutes nos villes ont été profondément modifiées et défigurées par la voiture dans l'après guerre. Rien qu'à Paris, la moitié de l'espace public est occupée soit par la circulation automobile soit par les parkings publics. Alors que les déplacements motorisés particuliers ne représentent que 13% des déplacements des Parisiens. La voiture a pris toute la place, au détriment de parcs, de services de proximité, de logements…

Lire la suite sur Contre-Attaque

Samedi 21 octobre : soirée en solidarité avec le collectif Samandag !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cantine et concerts en soutien aux victimes du séisme en Turquie

Eylem, Laura, Julie et le collectif Samandag vous invitent à une soirée solidaire à l'AERI, organisée en soutien aux victimes du séisme qui a eu lieu en Turquie en février dernier.

Dans la nuit du 5 au 6 février 2023, un séisme de magnitude 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie en faisant plus de 50 000 victimes. Bien que la Turquie soit située dans une zone au risque sismique bien connu, la situation politique sensible a été une raison importante de nombreuses morts et continue à prévenir la survie digne des victimes, en particulier dans les zones dites périphériques. Le bilan humain et matériel catastrophique a mis en évidence la vulnérabilité des infrastructures et des bâtiments dans la région. Les bâtiments endommagés, ou encore qui se sont effondrés comme des châteaux de cartes ont été construits sans respecter les règles antisismiques, vendus par les prometteurs immobiliers plus intéressés par leur marge que par la qualité des constructions.

En outre, la gestion du séisme révèle d'autant plus les conséquences de la centralisation du pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan. Le gouvernement, pour garder la main, préférant confier l'ensemble des opérations à l'Afad (l'organisme public de gestion des catastrophes), était dépassé face à l'ampleur des dégâts. Au-delà de son incapacité de la gestion de la situation, le gouvernement a empêché la coordination, l'organisation et les aides des associations, collectifs et encore des municipalités d'oppositions.

Nous avons décidé d'organiser cette soirée de soutien et de solidarité d'une part parce que nous souhaitons soutenir les structures locales contre un régime autoritaire, et d'autre part visibiliser la situation, créer des liens entre la France et la Turquie et informer sur la situation sur place. À quelles problématiques font face les populations ? Quelles sont les conséquences actuelles sur les victimes et leur environnement ? Quels enjeux se dessinent concernant leur avenir ? Etc...

Au programme

À partir de 19h :

Repas de Turquie à prix libre (minimum conseillé 5 Euros), avec des mezzes entièrement fait maison et dessert surprise !
Bar sur place, Bières artisanales et Raki.

À partir de 20h30 jusqu'à 22h :

Concerts, musique traditionnelle de Turquie :
Artistes invités :
Evo
Mahmut Demir

Quelques mots sur le collectif Samandag :
Né à Paris à la suite des séismes du 6 et 20 février 2023 dans la région de Samandag en Turquie et de ses conséquences, le collectif s'est réuni (https://www.instagram.com/samandagcollectif/?hl=fr ; https://www.facebook.com/samandag.collectif/) autour de la mort de proches, voisin.nes, concitoyen.nes, la disparition de leurs biens, de lieux et de symboles ; le besoin de logement, de subsistance, de reconnaissance, de dignité ; mais aussi le souci d'une reconstruction saine et respectueuse de l'environnement et des pratiques de vies uniques de Samandag, territoire à la fois rural et divers en termes de traditions et de population, à la structure sociale fragile. Le collectif est en contact avec différentes initiatives sur place et essaie de contribuer à l'indépendance économique, la production locale, et d'encourager à l'autosuffisance pour un développement équitable.

N'hésitez-pas à venir nombreux.ses, ramenez vos proches, petits et grands, tout le monde est la bienvenue !
Hâte de vous retrouver.
À très vite à l'AERI !

14 octobre 1909 : L'Affaire Ferrer soulève les foules contre l'Église catholique

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Durant l'été 1909, la monarchie espagnole a maté dans le sang une insurrection à Barcelone. Mais elle ne se doute pas qu'en exécutant le pédagogue Francisco Ferrer, elle va s'attirer une protestation mondiale sans précédent et notamment une émeute mémorable à Paris. En France, l'Affaire Ferrer va même marquer un tournant dans les pratiques politiques. Un épisode méconnu de l'histoire du mouvement ouvrier. Article publié sur Alternative Libertaire.

En juillet 1909, le sang coule à Barcelone. Le peuple s'est soulevé contre la guerre coloniale au Maroc. La monarchie met plusieurs jours à reprendre le contrôle de la ville, et le bilan est cruel : 2.000 arrestations, 500 blessés, 78 morts. Les révolutionnaires sont traqués, les syndicats interdits, les écoles laïques fermées. L'histoire retiendra cette insurrection sous le nom de « Semaine tragique ». À l'étranger, elle provoque un mouvement de solidarité orchestré, en France, par la CGT, le Parti socialiste-SFIO et la mouvance anarchiste.

En 1909, l'anarchisme communiste français est structuré autour de deux pôles. D'une part, l'hebdomadaire Les Temps nouveaux, un peu pontifiant, animé par un Jean Grave vieillissant. D'autre part, une mouvance plus activiste, plus syndicaliste, que l'on retrouve au Comité de défense sociale (CDS, un organisme anti-répression), à l'Association internationale antimilitariste (AIA), au Libertaire et au sein de l'hebdomadaire le plus influent de l'extrême gauche : La Guerre sociale, dirigé par Gustave Hervé, leader de la tendance « insurrectionnelle » (c'est son nom) du Parti socialiste.

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En avril, cette mouvance s'est dotée d'une petite structure politique : la Fédération révolutionnaire, animée par des militants comme Miguel Almereyda (de la Guerre sociale), Georges Durupt (de l'AIA), René de Marmande (du CDS) ou Eugène Péronnet (du CDS et du Libertaire).

Mais, en cet été 1909, la campagne menée pour Barcelone ne rencontre guère d'écho au-delà des milieux militants. Un mois après la Semaine tragique, les médias et le grand public sont déjà passés à autre chose. Il faut attendre la fin de l'été pour que survienne un événement qui va non seulement relancer les protestations, mais centupler leur portée, soulevant cette fois l'indignation de vastes foules : l'arrestation de Francisco Ferrer.

Francisco Ferrer (1859-1909) Anarchiste, fondateur, à Barcelone, de l'École moderne, vite devenue un symbole de résistance à la monarchie et à l'Église.

En fait, quand il est arrêté par la police espagnole, le 1er septembre, l'anarchiste Ferrer n'est pas vraiment connu du grand public en-dehors de l'Espagne. À l'étranger, il n'est célèbre que dans les milieux avancés, où on admire son œuvre pédagogique (voir ci-contre).

Francisco Ferrer n'a joué aucun rôle dirigeant dans l'insurrection de Barcelone. Réfugié en France depuis 1906, il ne faisait alors qu'un discret passage en Catalogne pour visiter sa famille. Mais sa présence a été repérée, et l'Église pense tenir sa revanche. Interpellé, Ferrer est désigné comme le principal fomenteur de révolution, et enfermé dans la forteresse de Montjuich. Il est passible de la peine de mort.

Manifestation motorisée sur les boulevards

La nouvelle fait rapidement le tour du mouvement ouvrier international. On sonne l'alarme. Il faut en appeler au peuple, lui faire connaître cette « noble figure », sauver Ferrer ! Des comités de défense se créent un peu partout. En France, le Comité Ferrer, animé par les libertaires Charles-Albert et Charles-Ange Laisant, s'appuie sur le CDS et la Fédération révolutionnaire. Dès le 9 septembre, il monte une pétaradante manifestation motorisée dans la capitale. Pas moins de 12 automobiles parcourent les boulevards extérieurs, couvertes de grands panneaux : « Exécutions sommaires en Espagne ! On va tuer Ferrer ! » Par les portières, on lance des poignées de tracts. La chevauchée se termine aux abords de l'ambassade espagnole : tout le monde en garde à vue.

Mais la campagne se poursuit et, à la surprise des révolutionnaires, elle marche au-delà de toute attente. Au bout de quelques semaines, Ferrer est sur toutes les lèvres. Les militantes et les militants se prennent à espérer car, comme en une réminiscence de l'affaire Dreyfus, l'ensemble du camp « progressiste » se met à vibrer pour le prisonnier de Montjuich. Les intellectuels pétitionnent. La CGT fait voter des ordres du jour. Des anarchistes à certains républicains, en passant par les socialistes, libres-penseurs et humanistes divers, des centaines de milliers de voix conspuent le monarque espagnol Alphonse XIII, bientôt en passe de supplanter le tsar de Russie comme parangon du tyran sanguinaire.

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Du fond de sa cellule, Francisco Ferrer a-t-il conscience qu'il est brusquement devenu un mythe ? Dans des millions de cœurs il est à présent le doux pédagogue auréolé de martyre, symbole de la liberté contre le despotisme, de la laïcité contre l'Église, de la modernité contre l'archaïsme, de la lumière contre l'obscurantisme, bref, de la civilisation contre la barbarie.

Pourtant, la campagne mondiale en sa faveur ne suffit pas à empêcher le tragique dénouement. Le 13 octobre, à l'aube, il est fusillé dans les fossés de Montjuich, sans presque de témoins.

Le Libertaire du 31 octobre 1909. « Les responsables » : le falot monarque Alphonse XIII et l'Église catholique qui lui tient la main pour signer l'arrêt de mort de Ferrer.

Dès midi, l'Europe et le monde sont au courant. Le choc est immense. À Rome, les fiacres et les tramways se mettent en grève et les rues se remplissent de manifestants. Les syndicats appellent à une grève générale de 24 heures. Le lendemain, l'armée protège le Vatican contre une foule de jeunes gens venus en découdre avec « les jésuites ». En Belgique, les Maisons du peuple du bassin de Charleroi se pavoisent de drapeaux noirs en signe de deuil. À Trieste, en Autriche, les chantiers navals sont partis en grève dès 10 heures, et les écoles publiques sont désertées. Barcelone, encore éprouvée par la grande saignée de juillet, est secouée par trois attentats à la bombe. À Londres et Berlin, où le mouvement ouvrier est canalisé par la social-démocratie, on se contente de voter des protestations, mais on programme des manifestations monstres pour les jours suivants. À Buenos Aires, 20.000 personnes affluent au meeting des anarchistes de la FORA, qui appellent à la grève générale. À Lisbonne, on se bat aux abords de l'ambassade d'Espagne. À Saint-Pétersbourg, où toute manifestation est prohibée, 2.000 étudiantes et étudiants votent une résolution à la gloire de Ferrer et l'expédient à l'ambassadeur espagnol [1].

La France enregistre également son lot de troubles. La CGT appelle au boycott des navires espagnols. À Lyon, un millier de personnes brisent les vitres d'un journal qui s'est trop ouvertement réjoui de l'exécution, et affrontent la police à proximité du consulat. Scène similaire au Havre, où les dockers ont voté la grève. À Lille, 3.000 personnes affluent à un meeting du PS émaillé de violences. Dans le bassin houiller, les drapeaux sont en berne au fronton des mairies. À Amiens 2.000 personnes manifestent. À Cherbourg, le directeur de la police refuse d'entraver les manifestations et démissionne. À Brest, les ouvriers sortent de la bourse du travail en entonnant L'Internationale et L'Hymne à l'anarchie ; des troupes coloniales leur barrent l'accès du consulat. À Sète, ouvriers et marins en grève forcent l'accès au vice-consulat où ils brûlent un drapeau espagnol. À Marseille, un meeting attire 10.000 personnes, la manifestation 20.000 ; le consulat est protégé par la troupe. À Nancy, après le meeting, une bombe artisanale est projetée dans le jardin de l'évêché. À Orléans 600 manifestants brisent des vitres et tirent des coups de feu en direction du consulat espagnol.

Pluie de cailloux et de briques

Mais c'est dans la capitale que la manifestation est la plus violente. Dans les rues, où on s'arrache L'Humanité et La Guerre sociale, le mot d'ordre se répand : « À l'ambassade ! »

Paris, le 14 octobre 1909. Au lendemain de « première manifestation Ferrer », marquée par une nuit d'émeute.

Vers 21 heures, deux cortèges de plusieurs milliers de personnes, celui du PS, derrière Jaurès et Vaillant, et celui des révolutionnaires, mené par Hervé et Durupt, convergent vers l'ambassade [2]. Face à eux, trois lignes de policiers à pied et à cheval, commandés par le préfet Lépine en personne. Le choc est rude. On s'égosille. L'Internationale à tue-tête. Des « Vive Ferrer ! » à en assommer les flics. Le cortège du PS, moins combatif, est disloqué par la police. Du cortège révolutionnaire, des coups de feu claquent. Les dragons mettent sabre au clair. On fait feu sur le préfet : manqué ! mais deux agents à ses côtés sont fauchés par les balles. La cohue est totale. Cailloux et briques pleuvent. Des manifestants se sont emparés de lances à incendie et arrosent copieusement les uniformes. La foule a enflé : près de 20.000 personnes font à présent résonner le boulevard, alors qu'il fait à présent tout à fait nuit. Du coup, on brise les lampadaires pour faire le noir et désorganiser la police. Les bancs publics sont désossés pour fournir des armes. Des colonnes Morris et des kiosques à journaux sont renversés. On dresse une barricade. Un tramway est couché et incendié. Le calme ne revient que vers 3 heures du matin [3].

Bilan : une centaine de policiers blessés, dont deux commissaires et le préfet, un agent tué. Côté manifestants : 17 arrestations, et les blessés sont innombrables. Jean Jaurès et Vaillant eux-mêmes ont été molestés [4].

Le lendemain, la presse bourgeoise se déchaîne contre les « apaches » [5] qui ont dévasté le quartier. De leur côté, La Guerre sociale et Le Libertaire s'enflamment : « Ce ne sont pas des malandrins, des apaches qui ont résisté, revolver au poing, clame Gustave Hervé. C'est nous, les révolutionnaires. » [6]

La manifestation du 13 octobre a surpris tout le monde par sa violence débridée. L'espace de quelques heures, on a revécu l'émeute de Villeneuve-Saint-Georges. Mieux : on l'a vengée [7].

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« Notre œuvre est accomplie » Dessin de H.-P. Gassier dans L'Humanité du 14 octobre 1909.

Cependant, laissant les anarchistes célébrer cette nuit apache, le PS prépare une initiative inédite en France : organiser, avec l'autorisation de la préfecture, une manifestation pacifique ! Il faut savoir qu'à l'époque, les manifestations de rue sont prohibées, et systématiquement attaquées par la police. Le préfet Lépine a des tactiques éprouvées pour cela [8]. Chaque 1er mai est une épreuve de force.

Mais le 16 octobre, L'Humanité déclare vouloir faire défiler 100.000 personnes « pour affirmer que l'émotion produite par les événements d'Espagne n'est ni superficielle ni limitée à quelques catégories de citoyens ardents ». Mais, précise-t-elle, elle « ne cherche pas de trouble » et « ne veut pas violer le territoire espagnol » que constitue l'ambassade. Elle pense ainsi « enlever au pouvoir les prétextes aux brutalités policières ». Aussi défilera-t-on à 15 heures, « hors de l'ombre propice aux coups de police comme aux actes individuels ». Elle espère ainsi faire « avec loyauté une décisive expérience pour conquérir la liberté des pacifiques manifestations de la rue, comme elle existe dans les monarchies d'Angleterre et de Belgique ».

Une première : la manifestation pacifique

Avant cette annonce publique, le chef du gouvernement, Aristide Briand – lui-même admirateur de Ferrer – a favorablement accueilli l'idée. Des conciliabules ont probablement eu lieu – L'Humanité n'en pipe mot – mais Gustave Hervé, membre de la direction du PS, est forcément au courant. Par ricochet, toute l'extrême gauche l'est : l'équipe de La Guerre sociale, la Fédération révolutionnaire, Le Libertaire.

Les anarchistes vont-ils s'insurger contre cette compromission inédite ? Nullement ! De façon tout à fait inattendue, ils approuvent l'initiative socialiste... et vont même y participer !

Le 17 octobre 1909, « deuxième manifestation Ferrer ».

Le 17 octobre 1909, « deuxième manifestation Ferrer ».

Le dimanche 17 à 15 heures, une foule énorme se masse donc place de Clichy. Ni pancartes, ni drapeaux, conformément aux prescriptions du PS. Même la tonitruante Guerre sociale a très officiellement appelé à se prêter « loyalement à cet essai de manifestation pacifique » et a adressé à ses lecteurs une harangue pour le moins inhabituelle : « vous ferez l'étonnement des plus modérés par votre calme, votre sang froid, votre patience » !

L'immense foule – entre 60 000 et 100 000 personnes – à qui on a demandé de renoncer à tout slogan hostile aux gouvernements français et espagnol, doit se contenter de L'Internationale et de crier « Vive Ferrer ! » Non loin des pelotons de dragons, des groupes de militants positionnés aux endroits stratégiques canalisent eux-mêmes la foule. Pour cette première expérience de manifestation pacifique, le service d'ordre (on dit alors « les hommes de confiance ») est carrément constitué... de députés et d'élus municipaux socialistes (!) mêlés aux anarchistes Charles-Albert, Méric, Ardouin, Péronnet, Thuillier, Almereyda, Tissier, Beylie, Malato, de Marmande, Laisant ou Bodechon.

Le lendemain, la presse ne tarit pas d'éloges moqueurs. Ce sont autant l'énorme affluence que le style de la manifestation qui font l'événement. Le Matin évoque « un spectacle nouveau : les mœurs du peuple et du gouvernement anglais transportés à Paris, les manifestants respectant l'autorité, l'autorité respectant les manifestants » [9]. « Antimilitaristes, anarchistes ? persifle Le Figaro. N'en croyez rien. De bons et robustes troupiers, qui marchent bien au pas. » [10]

Moqués à droite, les révolutionnaires sont aussi critiqués à gauche. Par les anarcho-individualistes qui, bien qu'ils n'aient pas levé le petit doigt pour sauver Ferrer, vont jusqu'à leur attribuer une part de responsabilité dans sa mort, et les traitent de « pitres » et de « fausses couches sociales » [11]. Mais aussi par l'hebdomadaire communiste libertaire de Picardie, Germinal, qui marque son désaccord avec cette « faute très grave » [12].

La « 2e manifestation Ferrer » va marquer un tournant dans les pratiques politiques en France. Avec l'autorisation préfectorale – accordée avec parcimonie –, on pourra désormais défiler en criant des slogans. Les journaux bourgeois, rassérénés, y verront un défouloir finalement très utile. Une conséquence inattendue de l'Affaire Ferrer qui aura également été le premier grand mouvement d'opinion humanitaire mondial, préfigurant ce que sera, quinze ans plus tard, l'Affaire Sacco et Vanzetti.

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)


[1] Le Matin des 14, 15, 16, 17 et 18 octobre 1909

[2] Elle se situait alors au 25 quai d'Orsay dans le 7e arrondissement, note de PLI

[3] Le Matin, Le Gaulois, L'Humanité des 14 et 15 octobre 1909 ; Le Temps du 15 octobre 1909

[4] Le Figaro du 17 octobre 1909.

[5] C'est ainsi qu'à l'époque on nomme les délinquants.

[6] La Guerre sociale, 14 octobre 1909.

[7] Lire Alternative libertaire de l'été 2008 : « Juillet 1908 : Draveil-Villeneuve, la CGT à l'heure de vérité ».

[8] Jean-Marc Berlière, Le Monde des polices en France, Complexe, 1996, p. 126.

[9] Le Matin du 18 octobre 1909.

[10] Le Figaro du 18 octobre 1909.9

[11] Lux, « Innocents ou coupables ? », L'Anarchie du 28 octobre 1909.

[12] Germinal du 22 octobre 1909.

Article publié initialement sur Alternative Libertaire.

Réunion publique contre les Centres de Rétention Administrative, avec l'assemblée anti-CRA d'IDF

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Réunion publique contre les Centres de Rétention Administrative, avec l'assemblée anti-CRA d'Île-de-France - Mercredi 18 octobre à 19h au CICP, 21ter rue Voltaire 75011 Paris

L'Assemblée contre les Centre de rétention d'Île-de-France, créée en 2019, se réunit toutes les semaines. On y discute de nos contacts avec l'intérieur, de la situation dans les différents centres et des trucs sur lesquels on travaille en réponse.
On vous invite ce mercredi à notre seconde réunion publique de l'année. Nos assemblées publiques se déroulent comme nos assemblées habituelles, en prenant un peu plus le temps pour présenter les luttes autour desquelles on s'organise. Familier.es des luttes anti-carcérales ou non, vous êtes toustes les bienvenu.es !

Les CRA (Centre de Rétention Administrative) sont des lieux de privation de libertés dans lesquels l'état enferme les personnes qui n'ont pas les bons papiers. Combinant des logiques d'enfermement et d'expulsion, ils maintiennent le système d'exploitation raciste qui s'appuie sur les frontières et les politiques migratoires. En réaction, les personnes enfermées s'organisent et se révoltent (grèves de la faim, tentatives d'évasion, émeutes, incendie, etc.). C'est en solidarité avec elles qu'existe l'assemblée contre les CRA. Pour nous, s'organiser contre les CRA c'est à la fois s'inscrire dans une lutte anti-carcérale et s'attaquer aux frontières. Par l'intermédiaire du site abaslescra.noblogs.org et de l'émissions de radios l'Envolée, l'assemblée relaye les paroles, les révoltes et les revendications des personnes enfermées en CRA. On organise aussi des formes d'actions en solidarité et en coordination avec l'intérieur et contre les boîtes collabos, notamment lors des moments de lutte, nous diffusons des conseils de débrouille « juridiques et pratiques » à destination des personnes qui n'ont pas les bons papiers, des personnes enfermées et de leurs proches. Nous partageons également des informations sur le fonctionnement des CRA et les acteurs qui les créent et les font tourner. La lutte contre les CRA se construit de part et d'autre des murs et des barbelés.
Que brûlent les CRA, les frontières et la PAF avec !

RDV Mercredi 18 octobre à 19h au CICP, 21ter rue Voltaire 75011 Paris

Contact :
mail : anticra@riseup.net
telegram : https://t.me/abaslescra
twitter : @bas_cra
mastodon : @abaslescra@todon.eu

Nouvelle application de la loi Kasbarian-Bergé aux Lilas (93)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Sur l'occupation et l'expulsion du 87 avenue Pasteur aux Lilas

On occupait depuis 3/4 jours des bureaux, un appartement et un hangar situés sur les mêmes parcelles appartenant à l'EPFIF (établissement public foncier d'IDF). Les locaux étaient vacants depuis plusieurs années et un projet de démolition datant de 2022 était affiché sur la façade. On s'est visibilisé publiquement le mardi 3 octobre vers 16h avec des preuves d'occupation de plus de 48h (certi-photos et contrat d'électricité).

Les flics sont venus assez vite et un vigile est arrivé, envoyé par le proprio. Le vigile n'avait jamais vu le bâtiment auparavant, il a checké à partir d'une photo google maps de la façade s'il y avait des dégradations nouvelles des fenêtres et portes côté rue. Il a aussi dit qu'une alarme aurait sonné le matin, ce qui s'est avéré être faux par la suite. Le vigile est resté les deux jours suivants dans sa voiture garée dans la rue, sans empêcher qui que ce soit de rentrer dans le bâtiment.

Le jeudi 5 en début d'après-midi, on apprend qu'un squat au Pré-Saint-Gervais est en train de se faire expulser par les keufs des Lilas. Le proprio est aussi l'EPFIF. Une alarme sourde aurait été déclenchée le matin même et daterait l'entrée le jour même dans la maison. Pourtant, les habitant.es occupaient le bât depuis 2 mois, il n'y avait pas eu de passage de la police ni d'huissier. Les voisin.es ont confirmé aux keufs que la maison était habitée depuis plusieurs mois. L'expulsion est liée à la nouvelle loi Kasbarian. Sur les 5 personnes sur place, 2 personnes sont mises en garde-à-vue pour « introduction et maintien dans un local à usage d'habitation » puis sortent sans suite.

Le lendemain, à 6h30, une dizaine de camions de gendarmerie nationale, la BAC, des keufs des Lilas et la BI (brigade d'intervention) sont devant le bât. Ils essaient les clés fournies par une représentante de l'EPFIF sans succès puis défoncent toutes les portes sommairement barricadées pour chercher les personnes à l'intérieur. Tout va très vite, en 10 min ils sont déjà au dernier étage. C'est une perquisition pour le nouveau délit lié à la loi Kasbarian et non une expulsion, mais de fait tous.tes les occupant.es sont mis.es en garde-à-vue sauf celleux qui ont réussit à s'enfuir et le bât est remis au proprio (qui a placé un vigile, un chien, de nouvelles alarmes et remplacé la porte).

4 personnes ont été interpellées : 3 sur les toits et une poursuivie sur les toits, dans des jardins et jusque dans le hall d'un immeuble voisin par la BAC. Elles sont placées en garde-à-vue pour :

  • introduction dans un local à usage d'habitation, commercial, agricole ou professionnel à l'aide de manœuvre, menace, voie de fait ou contrainte - occupation frauduleuse ;
  • maintien dans un local à usage d'habitation, commercial, agricole ou professionnel à la suite d'une introduction à l'aide de manoeuvre, menace, voie de fait ou contrainte - occupation frauduleuse ;
  • complicité de dégradation ou détérioration du bien d'autrui commise en réunion (ce chef d'inculpation est rajouté après, il permet d'obtenir une réquisition pour prendre les empreintes de force).

Le refus de signalétique est ajouté aux chefs d'inculpation pour 2 personnes et leurs empreintes sont prises par la force.

Deux personnes sont reconnues par les renseignements territoriaux dès leur interpellation, une autre est identifiée suite à la prise des empreintes digitales, qui correspondent à des empreintes déjà enregistrées dans le FAED (fichier automatisé des empreintes digitales) et pour la dernière, les flics trouvent une carte vélib avec un nom de famille et retrouvent la personne en consultant le fichier du TAJ (traitement des antécédents judiciaires).

Les dégradations seraient liées à la porte et aux fenêtres du 1er étage. Selon la représentante de l'EPFIF, il manquerait le montant de la porte anti-squat et sa clé ne tourne pas dans sa serrure. Bien sûr, le montant de la porte n'a jamais été enlevé et si ses clés ne marchent pas, c'est simplement qu'elle n'avait pas les bonnes clés. Pour dater l'entrée dans les lieux et contester les preuves, elle parle d'une entrée en pleine journée, le matin de la visibilisation, avec une échelle dans la rue pour monter au premier étage. Elle assure que les fenêtres auraient été forcées de l'extérieur pour pouvoir rentrer. Elle est à côté de la plaque, c'est un boulevard très passant, pas très prudent comme entrée, surtout qu'il y a une caméra municipale à même pas 20m de la porte. Elle souligne que les alarmes fonctionnaient parfaitement et qu'elles n'ont pas été endommagées.

Bref 0 voie de fait, aucune alarme déclenchée qui daterait une entrée ultérieure aux preuves, pas de dégradation : c'était plus que carré comme ouverture. À leur arrivée les flics présument que c'est l'équipe de la baudrière (squat anarcha-féministe-tpg expulsé fin août à Montreuil) qui occuperait les lieux. C'est peut être pour ça que c'est allé aussi vite.

Une personne venue en soutien est interpellée devant le bât alors qu'elle tentait de se rapprocher de la porte laissée ouverte quand les flics ont commencé à s'éloigner. La proprio a attiré l'attention de la police qui a plaqué au sol puis placé en garde-à-vue la personne pour rébellion et tentative d'introduction dans un local à usage d'habitation, commercial, agricole ou professionnel, à l'aide de manoeuvre, menace, voie de fait ou contrainte - occupation frauduleuse. Elle sortira le soir avec une convocation pénale.

Les 4 autres sortent le samedi soir avec une CPVCJ, convocation par procès-verbal assorti d'un CJ (contrôle judiciaire). Le procureur a demandé une interdiction d'entrer en contact, une interdiction du 93, un pointage hebdomadaire au commisariat mais le JLD (juge des libertés et de la détention) garde seulement comme CJ une interdiction de revenir à l'adresse du bâtiment. Le procès est prévu pour février 2024 au tribunal de Bobigny. L'EPFIF porte plainte pour les dégradations de la porte.

l'article 315-1

Quelques détails et quelques réflexions sur l'article 315-1 du code pénal, qui est créé par la loi Kasbarian, et qui a permis l'expulsion aux Lilas. L'article de loi, ça dit : « L'introduction dans un local à usage d'habitation ou à usage commercial, agricole ou professionnel à l'aide de manœuvres, de menaces, de voies de fait ou de contrainte, hors les cas où la loi le permet, est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. Le maintien dans le local à la suite de l'introduction mentionnée au premier alinéa, hors les cas où la loi le permet, est puni des mêmes peines. »

Bon, alors, qu'est-ce que ça veut dire ?

Ce qui est répréhensible, c'est d'ouvrir un bat en faisant des voies de fait, mais c'est aussi d'être dans un local qui a été ouvert avec des voies de fait, même si on ne t'accuse pas d'avoir fait des voies de fait.

« local à usage d'habitation ou à usage commercial, agricole ou professionnel » : cette liste regroupe probablement à peu près tous les locaux : une école, c'est un bâtiment professionel selon le cadastre, un centre médical, c'est un bâtiment professionnel selon le cadastre (pour info, la liste des bâtiments professionnels est disponible ici, https://www.impots.gouv.fr/sites/default/files/formulaires/6660-rev/2021/6660-rev_3555.pdf, page 3-4). Reste que les églises qui ne rentrent peut être pas dans ces catégories visiblement.

Les « voies de fait » : la voie de fait c'est pas non plus quelque chose qui est légalement défini clairement. Dans les affaires de squat, la définition se base sur les jurisprudences et varie selon les départements : dans certains, l'occupation sans droit ni titre est considérée directement comme une voie de fait, dans d'autres, le propriétaire droit apporter des éléments concrets montrant qu'il y a eu voie de fait : serrure cassée par terre, fenêtre cassée. Probablement, pour ce délit, la jurisprudence va s'harmoniser au niveau national.

Maintenant, le problème, c'est que pour mettre en garde-à-vue des gens, et pour procéder à une perquisition qui se transforme en expulsion, pas besoin de "prouver" la voie de fait, il suffit que les keufs soupçonnent l'existence d'une voie de fait même si après le proc décide de classer sans suite tellement leur dossier est claqué, même si en procès t'auras une relaxe.

Est-ce que ça veut dire qu'on peut se faire tej de notre squat à n'importe quel moment ? Logiquement, à moins que les condés soient très vicieux, ils vont ouvrir au moment de leur premier passage au squat, lors de la visibilisation, une enquête de flagrance (une des trois catégories d'enquête). Cette enquête ne peut durer plus de 8 jours. Ca veut dire que la perquisition-expulsion peut avoir lieu dans ces 8 jours. Au-delà, l'enquête peut être tout simplement fermée ou transformée en enquête préliminaire. Mais, dans les enquêtes préliminaires, la perquisition ne peut avoir lieu sans l'accord de la personne perquisitionnée que dans certains cas (condition nécessaire : le délit doit être puni de plus de trois an d'emprisonnement), et notamment pas dans le cas de l'introduction par voie de fait et du maintien dans un local. Du coup, au-delà des 8 jours suivant la visibilisation, le risque de perquisition-expulsion est quand même considérabement réduit. Précisions : les keufs peuvent pas ouvrir 2 enquêtes pour les mêmes faits, c'est pour ça qu'au bout de 8 jours, c'est bon normalement.

Si vous avez des questions, des retours d'expériences ou autres, on est chaud.es. On patauge un peu pour comprendre pourquoi ya des ouvertures qui marchent ou non en ce moment. Vous pouvez nous écrire à squatex.antikasb@brief.li

Les chatons sont plus mignons que Kasbarian même si tous deux ont des moustaches.