PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Brochures : textes d'Alfredo Cospito, prisonnier révolutionnaire en Italie

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Parution des traductions des textes d'Alfredo Cospito, format brochure, dans le cadre de la mobilisation autour de sa grève de la faim illimitée contre le régime d'isolement 41bis et la prison à perpétuité.

Depuis le 20 octobre 2022, Alfredo Cospito est en grève de la faim dans la prison de Bancali, en Sardaigne (Italie) contre le régime d'isolement 41bis et la prison à vie. Le 5 décembre, l'appel du procès Scripta Manent contre Alfredo Cospito et Anna Beniamino a eu lieu. Le procureur a demandé 27 ans et un mois pour Anna et la prison à vie avec 12 mois d'isolement de jour pour Alfredo. Ce dernier a réitéré qu'il poursuivra sa grève de la faim jusqu'à son dernier souffle contre 41 bis et la prison à vie.

Dans le cadre de la mobilisation internationale qui soutien sa grève de la faim, certains de ses textes ont été traduits et mis en brochure.

Nous espérons que ces traductions pourront être le support de réflexions et de discussions autour de nos pratiques et de nos perspectives, et, encore mieux, sucitera toujours plus d'élan et d'imaginaire dans l'action !

Bonnes lectures, débats et actions !

À télécharger :

Aux origines de la victimisation
Alfredo Cospito, été 2015
Un point de vue. Une contribution individuelle au débat ouvert par les frères et sœurs de la Conspiration des Cellules de Feu- Guérilla urbaine / FAI
Alfredo Cospito 1er juillet 2016
Qui est là est là et qui n'est pas là n'est pas là
Alfredo Cospito, février 2017
L'autisme des insurgés
Alfredo Cospito, juin 2018
Quelle internationale ? Entretien avec Alfredo Cospito depuis la prison de Ferrara
par le journal Vetriolo, 2018/2020
Une contribution pour l'assemblée de Bologne du 9 juin
Alfredo Cospito, 21 juin 2019
Contribution à l'occasion des 3es journées anti-carcérales à Bure, du 2 au 8 mars 2020
Alfredo Cospito, février 2020
Intervention d'Alfredo Cospito au débat sur la lutte contre le nucléaire lors de la rencontre « Vous lui donnez vingt ans, nous lui donnons la parole »
Alfredo Cospito, 20 mars 2021

1er janvier 1894 : suite au vote des lois scélérates la répression s'abat sur les anarchistes français

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Suite au vote des Lois scélérates la répression ne se fait pas attendre : le 1er janvier 1894, Casimir-Périer, président du Conseil, Raynal, ministre de l'Intérieur, et Antonin Dubost, Garde des Sceaux, ont les pleins pouvoirs pour agir. Les commissaires de police se rendent mandats de perquisitions en main chez les anarchistes connus et repérés dans toute la France, commence alors une véritable rafle. A la fin de la journée deux mille perquisitions auront été effectuées dont il résultera soixante arrestations.

Durant l'année 1892 une série d'attentats à la bombe perpétrés par Ravachol inaugure un ensemble d'actions qui visent à déstabiliser le pouvoir en attaquant directement ses détenteurs... Cette année là de nombreuses actions violentes sont menées : vol de dynamite à Soisy-sous-Etiolles, attentat, le 11 mars au 136, boulevard Saint-Germain habité par le conseiller à la Cour d'appel Benoit, le 13 mars, une bombe est découverte sur une fenêtre de la caserne Lobau, le 27 mars, une nouvelle explosion vise le domicile de l'avocat général Bulot. Toutes ces actions sont menées par des anarchistes convaincus de la propagande par le fait. Voir à ce sujet cet article

La « propagande par le fait » proclame le fait insurrectionnel et vise à sortir du terrain légal pour passer à une période d'action, de révolte permanente, la « seule voie menant à la révolution ». Les actions de propagande par le fait sont diverses et visent à provoquer une prise de conscience populaire. Il peut s'agir d'attentats, d'actions de récupération et de reprise individuelle, ou encore d'expéditions punitives, de sabotage, le boycott etc.

En Europe dès 1881, plusieurs attentats son menés avec succès. Les plus fameux d'entre-eux déclencheront de nombreuses vagues de répressions contre les anarchistes et les milieux contestataires en général : en Allemagne, l'empereur Guillaume 1er est victime de deux tentatives d'assassinat ; le chancelier Bismarck prend alors prétexte de ces événements pour faire passer des lois « anti-socialistes ». En Russie, le tsar Alexandre II est assassiné par un groupe anarchiste, le 13 mars 1881 la réaction mettra alors en place une nouvelle police politique de sécurité, l'Okhrana.

C'est dans ce contexte que le 9 décembre 1893, Auguste Vaillant lance une bombe de la tribune à la chambre des députés. Ces événements suscitent l'inquiétude et les journaux républicains radicaux comme les feuilles conservatrices réclament des mesures d'exception.

Dès le 12 décembre 1893, à la suite de l'attentat à la Chambre, les députés adoptent en une série de lois liberticides dites lois scélérates. La première abroge les garanties conférées à la presse et fait désormais juger les délits d'opinion au tribunal correctionnel.

La seconde, concerne les associations de malfaiteurs et vise particulièrement les groupes anarchistes. C'est une loi qui permet d'inculper tout membre ou sympathisant sans faire de distinction. Elle encourage également à la délation. Elle est votée le 18 décembre 1893.

La troisième, le 28 juillet 1894, vise directement les mouvements anarchistes en les nommant et en leur interdisant tout type de propagande. De nombreux journaux anarchistes comme Le Père peinard sont alors interdits.

Cette série de dispositions législatives violent les principes du droit d'expression, de la liberté de la presse, et criminalisent les individus qui, au moindre soupçon, deviennent passibles des travaux forcés. Ces mesures permettront des milliers de perquisitions et d'arrestations. Des séries de listes nominatives sont dressées sur demande de l'état par des agents zélés afin de répertorier les individus soupçonnés de sympathies libertaires.
Louis Lépine est alors préfet de Paris et de La Seine. Inventeur de la brigade criminelle, des permanence dans les commissariats, de la brigade fluviale ainsi que les brigades cyclistes, et fervent supporter des méthodes scientifiques d'enquêtes criminelles, il supervise les rafles d'anarchistes en région Parisienne.

Face à la répression quelques voix s'élèvent pour protester dont la plus célèbre celle de Jaurès, mais aussi Emile Pouget, Léon Blum etc. Jaurès prononce un discours à la Chambre, le 30 avril 1894, où il dénonce la politique répressive du gouvernement ; la censure du Père peinard, la disparité de la répression avec d'un côté la censure des journaux et des députés socialistes, de l'autre la tolérance de discours violents de certains catholiques et réactionnaires. Il y dénonce également l'usage d'agents provocateurs par les forces de police.

« C'est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l'anarchie de quoi surveiller l'anarchie. Et il arrive inévitablement que ces anarchistes de police, subventionnés par vos fonds, se transforment parfois — comme il s'en est produit de douloureux exemples que la Chambre n'a pas pu oublier — en agents provocateurs. »

Il se réfère dans cette citation à Tournadre, qui avait proposé aux ouvriers de Carmaux lors des grèves de 1892, de l'argent pour acheter de la dynamite. On découvrira chez lui lors de perquisitions deux lettres, l'une du baron de Rothschild, l'autre de la duchesse d'Uzès incitant à penser qu'il agissait pour leur compte.

Le 25 juillet 1894 Jaurès dénonçait aussi la promiscuité entre parlementaires et milieux d'affaire.

« Est-ce que vous vous imaginez a-t-il pu s'écrier qu'il y a eu quelqu'un qui n'ait pas pu être touché, remué, bouleversé dans sa conscience, si isolé que vous le supposiez, lorsque pendant six mois, tout ce pays, toute cette Chambre ont été suspendus à la dramatique discussion de l'affaire que vous connaissez bien, lorsque le pays a appris tout à coup que sur les centaine de millions qu'il avait versés près des deux tiers avaient été gaspillés d'une façon criminelle quand il a pu voir que cette corruption capitaliste et financière avait voisiné avec les pouvoirs publics, que le Parlement et la Finance causaient dans les coins, trinquaient ensemble ? » Jean Jaurès, 25 juillet 1894

Après le vote de la première loi, la répression ne se fait pas attendre : le 1er janvier 1894, Casimir-Périer, président du Conseil, Raynal, ministre de l'Intérieur, et Antonin Dubost, Garde des Sceaux, ont les pleins pouvoirs pour agir. Les commissaires de police perquisitionnent mandat en main les anarchistes connus dans toute la France. Ainsi commence à l'aube 1894 une véritable rafle. A la fin de la journée deux mille perquisitions auront été effectuées dont il résultera soixante arrestations. L'état va poursuivre durant l'année 1894 une intense répression contre les idées anarchistes et ceux qui s'en réclament.
La vague d'arrestations se poursuit tout au long de l'année : Paul Bernard, Charles Chatel, Ivan Agueli, Sébastien Faure, Félix Fénéon, Jean Grave, Louis Matha, Elisée Bastard, etc. sont ainsi emprisonnés.

Du 1er janvier au 30 juin 1894, 426 personnes, dont 29 ne purent être arrêtées, furent jugés sous l'accusation d'« association de malfaiteurs ». Ceux qui échapperont à ces rafles entrent alors dans la clandestinité ou fuient à l'étranger. C'est ainsi que Louise Michel, Charlotte et Achille Vauvelle, Charles Malato, Emile Pouget, Jacques Prolo, Constant Martin, Meunier, Matha, Lucien Pemjean, Augustin Hamon, Zo d'Axa, et bien d'autres s'exilent en Angleterre. Une partie des militants arrêtés durant ces rafles seront jugés lors du "Procès des trente".

Il 6 août 1894, à Paris, devant la Cour d'Assises de la Seine, trente personnes sont jugées mais seulement vingt-cinq sont effectivement au procès (les autres sont en exil). Des anarchistes connus comme des détenus de droit commun se retrouvent alors sur les bancs de la justice accusés d'affiliation à une association de malfaiteurs. La censure s'exerce encore un peu plus lorsque la cour décide qu'il sera interdit de reproduire les interrogatoires de Jean Grave et Sébastien Faure de peur que cela ne soit employé par le mouvement pour faire de la propagande via les récits du procès dans les journaux. Sur le procès il y a aussi cet article https://paris-luttes.info/6-au-12-aout-1894-le-proces-des-30

Le 12 août 1894, c'est la fin de ce procès visant à justifier les mesures de répression. L'avocat général s'emploie sans succès à soutenir l'accusation. Les Prévenus qui (certains ne se connaissant même pas) n'eurent aucun mal à réfuter l'accusation. Les jurés prononcent malgré tous les efforts de l'État pour réprimer le mouvement un acquittement général sauf à l'encontre des trois prévenus coupables de vols qui écopent de plusieurs années de bagne.
Paul Reclus, Alexandre Cohen, Constant Martin, Louis Duprat et Emile Pouget, absents au procès, (ils sont en exil pour fuir la répression) quant à eux seront condamnés par défaut le 31 octobre, à 20 ans de travaux forcés.

En dépit de ce désaveu par les jurés de la politique de répression visant à criminaliser et étouffer toutes velléités contestataires, et notamment libertaires, la loi du 28 juillet 1894 ne sera abrogée que le 23 décembre 1992.

« Se loger n'est pas un crime, c'est un droit ! » : meetings et manifestation contre la future loi qui s'attaque aux locataires, squatteurs, sans-logis et précaires

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La proposition de loi Kasbarian – Bergé (déjà passée à l'assemblée) sera discutée au Sénat le 31 janvier 2023, d'ici là, des mobilisations s'organisent partout en France : des réunions publiques, meeting, débats, manifestation et une grande journée de mobilisation le samedi 28 janvier.


La proposition de loi a été votée en 1re lecture à l'Assemblée Nationale, elle permet entre autres :

  • de punir à 3 ans de prison tous les occupant-e-s sans titre, toutes celles et ceux qui n'ont pas de bail valide pour un local d'habitation ou d'activité économique :
    • les personnes hébergées, victimes de marchands de sommeil, squatteur.se.s de bâtiments vides,
    • les locataires, y compris HLM, dont le bail a été résilié…
    • les accédant.e.s à la propriété qui ne peuvent plus rembourser leur prêt,
    • les petits commerçant.e.s et artisan.e.s expulsables,
    • les personnes sans-abris qui seront allé se réfugier dans un hangar, grange ou tout autre bâtiment désaffecté
    • les grévistes occupant leur lieu de travail…
  • d'accélérer les procédures d'expulsion en réduisant tous les délais, de limiter les possibilités pour les locataires en impayés de se maintenir dans le logement en remboursant leur dettes, de mettre en prison les locataires qui refuseraient de se jeter à la rue d'eux même.

Les profits tirés du logement cher sur notre dos n'ont jamais été aussi importants, comme le nombre de logements et immeubles entiers laissés vides pour spéculer. Le nombre de familles et personnes mal logées, sans logis, menacées d'expulsion explose, tandis qu'il faut maintenant choisir entre se nourrir, payer les charges ou payer son loyer .. Cette loi, est un cadeau aux investisseurs immobiliers et autres profiteurs. La Loi Kasbarian-Bergé c'est la prison ou la rue !

Mais rien n'est perdu si nous nous unissons et si nous nous mobilisons avant le passage au Sénat, locataires, squatteur.ses, sans logis, femmes et familles en précarité, que l'on soit salarié.es chômeur.ses, étudiant.es, précaires et organisations qui les défendent : se loger est un besoin primordial et un droit fondamental !

Nous sommes tou.te.s concernés !

Se loger n'est pas un crime

https://www.selogernestpasuncrime.org

Soirée de solidarité avec « la permanence Exilé-es La Chapelle »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Avec l'hiver commençant (à peine) les expulsions de lieux ou la chasse aux migrants continuent quelques que soient les conditions météos. Nous vous proposons une soirée de soutien avec « la permanence exilé-es La Chapelle », et vous donnons aussi rdv le 12 février pour une autre soirée de solidarité avec « le squat collectif Al Zol » (lieu de réfugiés et exilés situé à Pantin (plus d'infos à venir.)

Dimanche 8 janvier 2023 -17h à 22h.

Soirée de solidarité avec « la permanence exilé-es La Chapelle »

Rencontre et discussion avec la permanence Exilé.es La Chapelle, qui se fait les lundis à 14h au 10 rue Affre Paris 18e. Elle s'est créée en 2015 au moment des premiers campements d'exilés laissés à la rue par l'État ; depuis, les camps sont toujours là… donc nous aussi ! Composée de militant.es, d'exilé.es et d'associations, cette permanence tente de trouver des solutions avec les personnes qui viennent nous voir pour faire face aux nombreux problèmes qui arrivent quand on est demandeur ou demandeuses d'asile en France : violences policières, expulsion vers un autre pays européen (Dublin), mise à la rue, coupure arbitraire des droits… On tente de se battre ensemble contre cette machine à broyer ! Des papiers pour tous.tes ! Liberté de circulation !
Contacts :
benevole-permanence-la-chapelle@gisti.org
www.gisti.org/spip.php?rubrique966

Infos, tables de presse, et musiques avec :

Zone Infinie
(@- punk - St-Etienne)
X Raisons
(post punk)
C'est pas grave
(duo rock mixte)

Collectif Contre Culture
au Centre International de Culture Populaire
21 ter rue Voltaire
75011 paris - metros : Alexandre Dumas - Avron

Blog/ : https://collectifcontreculture.noblogs.org/
Archives antérieures : http://collectifcontreculture.blogspot.com/
Retransmission interviews soutien et groupes de la soiree en direct dans l'emission Konstroy
http://konstroy.net/
Tous les dimanches de 18 a 20h sur radio Frequence Paris Plurielle - 106.3 Megateuf
Prix libre - pas d'attitudes ou propos racistes, sexistes ou discriminatoires.
Pas de verre et laissez les animals tranquillous à la maison ou à des aminches

10 ans après le triple assassinat des militantes kurdes à Paris : manifestation pour la vérité et la justice

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, étaient assassinées par un agent du renseignement turc à Paris. Cette manifestation était prévue avant l'attentat du 23 décembre 2022, pour exiger que l'État français déclassifie les documents secret défense et cesse de protéger les commanditaires de ce triple assassinat. L'attaque de décembre au centre culturel kurde Ahmed Kaya ravive la colère et renforce les suspicions de l'implication des services d'Erdoğan dans cet attentat, où Emine Kara (Evîn Goyî), Mîr Perwer et Abdurrahman Kızıl ont trouvé la mort.

Manifestation samedi 7 janvier 2023 à 10h - Paris Gare du Nord

Appel du Conseil Démocratique Kurde en France

10 ans d'infamie, ça suffit !
Levez le secret-défense !

C'était le 9 janvier 2013, un mercredi. Ce jour-là, trois militantes kurdes, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, ont été froidement assassinées, en plein jour, au coeur de Paris, par un agent du service de renseignement turc (MIT). 10 ans après, l'horreur, la tristesse et la colère restent toujours vivantes dans le coeur et la mémoire des Kurdes et de leurs amis. Ce ne sont pas seulement la France et sa communauté kurde qui ont été touchées par ce crime terroriste, mais un peuple de 50 millions de Kurdes, dispersés dans les quatre coins du monde.

10 ans après, c'est aussi et surtout le sentiment d'impunité qui règne, le sentiment que la France cherche à jeter aux oubliettes ce crime politique, comme tant d'autres qui jalonnent son histoire contemporaine. Le lendemain du massacre, le ministre de l'intérieur de l'époque a paradé sur les lieux du crime et signifié aux médias l'engagement de la France à faire toute la lumière sur cette affaire.

Cependant, durant ces 10 longues années, l'État français n'a pas fait ce qui lui incombait pour faciliter les investigations et le travail de la justice. Au delà d'une simple affaire judiciaire, il s'agit là d'un crime terroriste dans lequel sont impliqués les services d'un État étranger, comme le confirme le réquisitoire du Procureur de la République : « de nombreux éléments de la procédure permettent de suspecter l'implication du MIT dans l'instigation et la préparation des assassinats. »

Sollicité à plusieurs reprises par les juges d'instruction pour la déclassification des informations détenues par les différents services de renseignements français concernant cette affaire, les gouvernements français successifs ont toujours opposé le secret-défense. En refusant de lever le secret-défense, la France commet un déni de justice et entretient l'impunité d'un crime politique et terroriste. La mort de l'assassin présumé, Ömer Güney, n'y change rien, puisque les commanditaires sont toujours vivants.

Durant ces dix années, les autorités françaises n'ont même pas eu la décence de recevoir les familles des victimes ni les organisations kurdes, contrairement à ce qu'aurait requis un crime terroriste de cette nature commis en France.

Pourquoi l'État français protège-t-il les commanditaires du triple assassinat en maintenant le secret-défense avec insistance ? À quel point les services français étaient-ils informés de la préparation de ces assassinats ? Qu'est-ce que l'État français tente de dissimuler avec le secret-défense ? Autant de questions que se posent les 50 millions de Kurdes et l'opinion publique française et internationale.

Pour les Kurdes, l'État français restera coupable tant qu'il refusera de déclassifier les documents détenus par ses services.

C'est pourquoi, nous appelons, avant tout, les citoyennes et citoyens français à se joindre à nous dans la grande marche du 7 janvier 2023 afin de revendiquer haut et fort la justice et exiger la levée du secret-défense qui bloque l'instruction judiciaire.

Nous appelons par ailleurs les élus de la République, de quelque bord qu'ils soient, à se joindre à notre manifestation avec leur écharpe tricolore afin de revendiquer la justice et de mettre fin à cette impunité qui menace l'honneur de la France.

En outre, nous appelons les défenseurs de la justice, les avocats, à se joindre à la manifestation avec leur robe afin de symboliser la primauté du droit et de revendiquer la justice aux côtés des familles des victimes et de milliers d'autres manifestants.

Enfin, nous demandons aux organisations politiques, syndicales et associatives de nous rejoindre pour porter haut nos voix et notre quête de justice.

La France doit lever le secret-défense et faire tout le nécessaire pour résoudre l'affaire du triple assassinat.