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Le café-librairie Michèle Firk fête ses 10 ans les 10, 11, 12 juin !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les 10, 11, 12 juin c'est les 10 ans du café-librairie Michèle Firk. Une décennie à lire, bricoler, discuter, arpenter, découvrir, ça passe vite ! Pour l'occasion nous organisons une grande fête à la Parole Errante (9 rue François Debergue à Montreuil, métro Croix de Chavaux).

Au programme :

Vendredi 10 juin : Michèle Film

La soirée du vendredi sera dédiée au cinéma qui traverse le lieu depuis toujours. Avant l'ouverture du café-librairie, cet espace investi par la Parole Errante depuis 1997 avait été nommé « Café Michèle Firk » par Armand Gatti, en hommage à la jeune journaliste et cinéaste partie faire la révolution au Guatemala, et personnage récurent de plusieurs de ses premières pièces. Nous avons gardé ce nom par la suite.

18h - ouverture des portes.

18h30 - Le Dossier Plogoff (50 min) réalisé par François Jacquemain en 1980 et dépoussiéré par Synaps Collectif Audio visuel en 2017.

Apéro et quelques chips à déguster

20h30 - Nestor Mahkno, paysan d'Ukraine (60 min), un film d'Hélène Chatelain de 1996. Suivi d'une discussion intitulée « Michèle Firk : Cinéaste » avec Tanguy Perron, historien spécialiste des rapports entre mouvement ouvrier et cinéma. Cette première soirée sera aussi l'occasion de revenir sur la présence d'Hélène Chatelain au début de la librairie. Elle y insuffle un cycle de lectures d'écrivains russophones : les cycles du jeudi. Comédienne et traductrice, elle réalise également plusieurs documentaires et essais.

Samedi 11 juin : Michèle Bougie

L'après-midi, nous aimerions revenir moins sur la librairie que de faire des dix ans une occasion de revenir sur les dix dernières années. Nous repartirons en partie des discussions accueillies à la librairie et de l'histoire de plusieurs collectifs pour revenir sur les luttes de la décennie, les enjeux politiques et les grands moments de ruptures passés.

14h - ouverture des portes
14h30 - 10 ans de librairie traversé par 10 ans de luttes : table ronde des collectifs passés par le café-librairie : La Brêche, les CAFards et les Désaxé.es. Projection du film La Grève des chômeurs ! (27min) entre Paris et Montreuil la grève des chômeurs de 2010.
17h30 - stands divers : jeux, collages, atelier tatou, livres d'occasion à prix libre, tables d'éditeurs.

Repas par Al Beyt délices syriens à prix libre

21h - Concert
Chevalle Majiq
DJ set d'ALX
DJ set programmé par Al Beyt
00h - Fermeture des portes

Dimanche 12 juin : matinée Michèle Bambins et après-midi Michèle Livres

Nous serons là dès 10h pour une journée festive aux allures de kermesse, les enfants seront particulièrement bienvenus. Nous préparons des jeux de pêche à la ligne, un château gonflable et des jeux dispersés dans la Parole Errante pour que les enfants s'y sentent bienvenus !

10h - ouverture des portes et petit dej.
Kermess, château gonflable et jeux pour enfants.
11h - Projection en 16mm, par Ciné Pelloche.
Première pelloche :
*2 films d'animation, de l'Est (Hongrie-Tchécoslovaquie) des années 70 : Voleur de pomme-Le coq et le roi, et Subversifs, pas d'inquiétude.
*Blinkity Blank de Mac Laren
*Charlot Emigrant
Deuxième pelloche pour les tout petits :
*Vive les vacances/série Lolek et Bolek
*Le loup et le chevreau
*Les ramoneurs/série Laurel et Hardy

Cantine à prix libre

14h00 - Emploi fictif et sommeil paradoxal, Contre performance d'Yves Pagès.
15h30 - Table ronde sur le monde du livre. Avec la revue itinérante de critique sociale Z qui nous exposera son enquête sur l'industrie papetière (issue de son n°15 tout frais sur les forêts désanchantées de la montagne limousine), le café-librairie Chez Josette de Charleville-Mézières, et d'autres invitées surprise...
18h - Sieste électronique par Tarez.
20h - Fermeture des portes.

La Parole Errante - 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil - Métro Croix de Chavaux.

Appel à rassemblement pour dénoncer l'expulsion et la destruction du Théâtre Nout

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

« Casser pour que le lieu soit inhabitable » était le mot d'ordre de l'expulsion du Théâtre Nout.

Cette opération d'expulsion a eu lieu de manière inattendue le vendredi 27 mai avec un effectif de police disproportionné. La mairie de l'île Saint-Denis a soutenu cette opération de bout en bout. Dans le même élan, la police sous l'insistance du propriétaire, a tenté d'expulser de façon illégale un autre bâtiment lui appartenant que nous occupons actuellement.

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Cette expulsion a été particulièrement violente du fait de l'opération de destruction menée aussitôt après par la société de BTP commanditée par le propriétaire. Dangereuse par son ampleur, cette destruction nous a empêché de récupérer nos affaires personnelles et collectives alors que les forces de l'ordre et les membres de la mairie se sont éclipsés, comme par hasard. Cette opération s'est étendue sur le toit d'un atelier d'artistes voisin.e.s sans qu'iels aient été prévenu.e.s.

Aujourd'hui, les renseignements généraux de la préfecture nous ont informé d'un possible arrêté de péril menaçant cette nouvelle occupation. Et ce, comble de l'absurdité, sous prétexte du danger que représente l'état actuel du toit du Théâtre Nout et celui de l'atelier d'artiste, détruit par le propriétaire lui-même. Cette stratégie perverse nous révolte d'autant plus que d'autres locaux sont encore en activité. Sont-ils seulement au courant ? Nous en doutons fort.

Sachant qu'un arrêté de péril doit être demandé par la Mairie, on se demande bien quels intérêts communs peuvent avoir cette municipalité et ce propriétaire ? D'autant plus que l'architecte du propriétaire nous a fièrement présenté le projet de réhabilitation des entrepôts en question. On se demande, est-ce pour le bien de la communauté locale ou bien plutôt pour celui d'une spéculation immobilière éhontée ? Et plus encore, quel lien ce projet peut-il avoir avec l'horizon de la gentrification galopante dans le 93, inscrite dans le contexte des J.O. 2024 et de celui du Grand Paris Express ?

Nous vous invitons à venir nous soutenir, ainsi qu'à défendre un quartier où puissent fleurir des lieux d'habitation et de possibles communs, libérés de tout pouvoir marchand.

RDV Jeudi 2 juin à 18h30 devant la médiathèque Elsa Triolet à l'Île-Saint-Denis autour d'une expo de photos, de prises de parole et de balades guidées dans le quartier.

Communiqué d'un collectif de squat de l'Ile-Saint-Denis

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le Théâtre Nout a été expulsé de manière inattendue le vendredi 27 mai aux alentours de 9h30 du matin. L'expulsion est advenue trois jours après avoir reçu le mail de notre avocate annonçant la volonté du propriétaire de se positionner sur un accord amiable : un départ volontaire le 30 juin, qui nous aurait permis de trouver calmement des solutions de relogement pour toustes les habitantes.

28 mai 2022

Le Théâtre Nout a été expulsé de manière inattendue le vendredi 27 mai aux alentours de 9h30 du matin. L'expulsion est advenue trois jours après avoir reçu le mail de notre avocate annonçant la volonté du propriétaire de se positionner sur un accord amiable : un départ volontaire le 30 juin, qui nous aurait permis de trouver calmement des solutions de relogement pour toustes les habitantes.

Cette opération d'expulsion s'est déroulée dans un soi-disant calme comme le dit la mairie dans son communiqué, obligeant les habitant.es à sortir du lieu en y laissant une partie de leurs affaires personnelles. Alors que le propriétaire affirmait vouloir réhabiliter le lieu pour offrir l'espace à des associations et artistes, c'est dans le chaos que les habitantes ont du se faufiler, 30 minutes durant, pour tenter de sauver quelques affaires. Sur le toit une société était en train de démolir certaines parties du lieu, faisant éclater verrière et tuiles. Ces opérations de destruction ont empêché d'une part aux habitantes de récupérer leurs affaires qui sont légalement censées être placées dans un hangar de stockage temporaire, mais aussi témoignent de la volonté des organismes décisionnaires de rendre ce lieu inhabitable et inaccessible. De plus, dans cet élan de destruction, les espaces adjacents se sont vu être détruis de la même manière, échappant de justesse à un accident puisque les personnes y travaillant n'étaient heureusement pas à l'intérieur à ce moment-là.

Ces lieux qui sont loués à des artistes sont à présent en lambeaux. Cette opération d'une violence exacerbée, qui a pu être observée tant par la police, le propriétaire que les services de la mairie à failli se prolonger sur celle du nouveau lieu occupé depuis le vendredi 20 mai. Se situant dans la même rue, les forces de police ont également tenté d'expulser ce dernier, d'une manière qui aurait donc été illégale. Le vandalisme communément attribué aux squatteureuses n'est qu'une formule stigmatisante qui ici a été explicitement employée par le propriétaire et celleux qui profitent de la spéculation de la propriété privée pour s'enrichir.

Le théâtre a reçu des critiques infondées encouragées par les représentant.e.s de la mairie et les ancien.nes employé.es de la municipalité. Ces propos qualifiaient d'une manière stigmatisante les habitant.es de simples squatteureuses, passant sous silence toute la dimension sociale et politique.
En effet, ce lieu a permis au collectif de créer des liens fort avec le voisinage, mettant en place des distributions à prix libre de fruits et légumes, des permanences et suivis juridique en droit des étranger.ères. Différents ateliers s'y sont également développés comme des ateliers collectifs de réparation de vélo, d'autodéfense féministe ainsi que des cantines et autres évènements de soutien à prix libre. Ce lieu a ouvert ses portes à différents collectifs leur permettant de s'y organiser et d'avoir accès à un espace que ces groupes n'auraient pas ou difficilement pu trouver ailleurs.

Les personnes qui ont pris le temps de passer au théâtre ont pu observer que les membres de ce collectif proviennent d'horizons très différents, ayant des besoins divers. Cet espace d'habitation hétéroclite a accueilli des personnes en situation de mal-logement ou en situation administrative précaire. Parmi elles, une famille composée de deux enfants s'est installée dans le théâtre, ainsi qu'une famille de nationalité polonaise ayant elle-même vécue une expulsion, et, s'étant retrouvée délaissée par les services de la municipalité. Initialement accompagnée au théâtre par une employée du CCAS, cette dernière s'est vu refuser toute prise en charge par la mairie ou le département durant un an et demi. N'obtenant aucun accès à une habitation adaptée à leurs besoins, iels ont été accueilli.es au théâtre. La récente solution de relogement à l'initiative de la mairie ne leur aura été opportunément proposée qu'une semaine avant l'expulsion du lieu. Cela illustre l'intérêt non assumé que la mairie pouvait bel et bien trouver dans les actions de ce collectif.

Différents propos affirmaient que le collectif du théâtre refusait d'accueillir ces personnes, alors que ce n'est évidemment pas le cas, et que de nombreux liens forts ont été créés avec les personnes qui le désiraient. Il est vrai que certaines personnes qui en avaient besoin n'ont pas pu être accueillies, d'une part car le théâtre était sous la menace d'une expulsion depuis fin mars, rendant tout accueil bien plus violent, et d'autre part car l'espace du lieu était limité. Ce lieu, reposant sur des moyens minimes, ne peut en aucun cas remplacer la collectivité locale ou l'état dans son devoir de subvenir aux besoins et apporter l'aide demandée aux personnes qui y font appel.

Ce lieu n'ayant pas les moyens équivalents de ceux que pourrait mobiliser un organisme étatique, que ce soit en termes de soutien médical, de présence pour des personnes ayant des troubles psychiques, voire de prise en charge des situations d'addiction, il ne peut en aucun cas être mis en parallèle avec l'action de ces organismes, qui sont payés et formés pour les réaliser.

Et pourtant, l'entraide autonome et l'autogestion développée autour de ce collectif est apparue comme plus viable que les potentielles actions de l'état.

Face aux mensonges et aux attaques injustes que nous subissons, nous revendiquons le droit de nous défendre publiquement.

Qu'au printemps fleurissent les squats !
Des habitant.es de l'Ile-Saint-Denis

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Journée d'hommage à Lamine Dieng

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

15 ans de lutte contre l'État : vérité rétablie, dignité rendue et mémoire gardée. Après 15 ans de combat, le comité vérité et justice pour Lamine Dieng vous invite à une journée d'hommage, de débats et de formation.

Le 18 juin 2022 à partir de 13h
Place Carmen 75020 Paris
Projection – Ateliers – Témoignages – Moment d'hommage – Stands – Cantine – Open mic

Il y a 15 ans, notre fils, frère, oncle, ami, Lamine Dieng mourait à quelques pas de la maison familiale, des mains de 8 policiers parisiens.

Depuis, nous, parents, amis et soutiens avons affronté 10 longues années de procédures judiciaires afin de faire reconnaître la culpabilité de ces 8 agents pour le lynchage de Lamine.

Dix ans qui ont débouché sur un non-lieu définitif par la juridiction française en 2017, ceci alors même que les expertises médicales concluaient à l'asphyxie mécanique par ces policiers en tant que cause du décès.

En 2018, la famille a poursuivi son combat pour la vérité et la justice en amenant le dossier devant la Cour européenne des droits de l'Homme.
Et en juin 2020, après 13 ans de confrontation judiciaire, l'État français a été obligé de reconnaître la torture infligée à Lamine et le crime :
Oui, ses policiers ont violé l'art. 2 de la Convention sur le droit à la vie.
Oui, ses policiers ont violé l'art. 3 sur les traitements inhumains et dégradants.
Aveu suivi du versement des indemnités fixées par la Cour à la famille de Lamine.

Pour clore nos poursuites à son encontre, la République française a, par cet acte, admis publiquement que : plusieurs de ses agents, en groupe, ont infligé la mort à un homme non armé qui ne les menaçait pas, et que, pendant 10 ans, plusieurs de ses magistrats ont failli à leur devoir qui était de conduire un procès équitable.
Et dans les faits, ses magistrats ont violé l'art. 6 de la Convention européenne car il n'y a pas eu de procès (violation non retenue par la CEDH).

En parallèle, la République française a aussi publiquement démontré qu'elle n'entend pas punir ses agents meurtriers et défaillants.
Lamine a été lynché par la police, déshumanisé par l'appareil judiciaire, et l'État couvre ses agents : telle est la norme sur le sol français en 2020. Et encore en 2022, car les non-lieux s'accumulent.
Cette règle qui persiste du régime d'exception envers certaines catégories de la population, a une histoire, une dérogation législative démarrée en 1685 avec le Code noir pensé par Colbert, puis avec les Codes de l'indigénat.

Les faits
Lamine avait 25 ans et venait d'acheter une moto neuve pour démarrer le lundi un nouveau travail. La police a saisi la moto et ne l'a jamais restituée.
Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juin 2007, il a perdu la vie dans des conditions inhumaines, sous l'acharnement de 8 policiers, appelés pour tapage nocturne.
Lamine a été plaqué face contre terre, chevilles et mains attachées, traîné, plié et écrasé sous le poids cumulé des policiers agenouillés sur son dos, soit environ 300 kg.

Son calvaire a duré 30 minutes, il a rendu son dernier souffle, respirant son vomi, avec un agent appuyé sur sa tête et deux autres pesant sur le torse et les épaules et un quatrième sur les jambes repliées.

Le décès de Lamine est constaté par le médecin du SAMU à 05h15, 1 heure et 15 minutes après le début de l'opération policière (03h59).
Et l'autopsie a précisé que Lamine était déjà mort à 04h29, donc 45 minutes avant que le médecin ne l'examine.

Le 18 juin 2007, la police des polices (IGS) a conclu son enquête préliminaire par une « mort naturelle d'un arrêt cardiaque, qui pourrait être dû à une overdose de cocaïne, cannabis et alcool ». La calomnie venant s'ajouter au meurtre.
Le 22 juin 2007, la famille a déposé une plainte avec constitution de partie civile, conduisant à l'ouverture d'une information judiciaire le 10 juillet 2007.
Et en 2008, les conclusions de la contre-expertise médicale ne laissent planer aucun doute : « mort d'une asphyxie mécanique due à l'appui facial contre le sol avec pression du sommet de la tête dans un contexte toxique. »
Elle a également relevé plus de 30 hématomes profonds sur le corps de Lamine, dont un de 7 cm, sur le cuir chevelu, la tempe, la pommette, le menton, les coudes, les poignets, le dos, le ventre, le bassin, le creux des genoux et les pieds. Des vaisseaux sanguins éclatés dans les yeux (pétéchies conjonctivales), à cause de la clé d'étranglement faite avec la matraque. Une morsure profonde de la langue. Un œdème cérébral important qui a provoqué un engagement cérébelleux (le cerveau qui sort du crâne). La lèvre éclatée et de multiples éraflures, une cyanose des ongles des doigts et des orteils (par manque d'oxygène à cause de la pression sur les poumons et la tête).

Dix ans d'instruction pour s'entendre dire qu'il ne s'est rien passé, qu'il n'y a pas d'éléments matériels suffisants pour poursuivre les tueurs de Lamine.
Selon le magistrat instructeur du dossier, Patrick Gachon, il n'y a rien à reprocher au policier Jean-Wolf Mertens qui a étranglé Lamine avec sa matraque.
Ni à Jean-Benoit Christiaens, Mathieu Escande et Christophe Goblet qui ont pesé de tous leurs poids sur son buste.
Ni à Charly Catalan qui a pesé sur ses jambes repliées jusqu'au bassin. Ni à Morgane Rouxel qui a pressé ses tendons d'Achille.
Ni à Laurence Petiaux qui a assisté à toute la scène sans réagir, pas plus qu'à Julien Parsol qui a simulé un bouche-à-bouche en faisant un tuyau avec ses mains gantées.

Le juge a justifié sa décision par le fait que la technique du plaquage ventral n'est pas interdite en France et que les policiers se voyaient en situation de rébellion face à un homme pourtant déjà à terre à leur arrivée et bien vivant car ils disent qu'il leur a parlé. Rébellion d'un homme dont les quatre membres ont été entravés pendant toute leur intervention.


Chronologie judiciaire

  • 22 juin 2007 : Dépôt de plainte avec constitution de partie civile.
  • 10 juillet 2007 : Ouverture de l'information judiciaire.
  • 2008 : Conclusions de la contre-autopsie.
  • 2009 : Demandes d'actes par la famille, une nouvelle audition des 8 policiers impliqués.
  • 2010 : Les policiers sont placés sous le statut de témoins assistés, leur donnant accès au dossier pour préparer leur défense.
  • 2011 : Refus du juge d'organiser une reconstitution sur la scène de crime, au motif qu'elle ne permettra pas de « restituer l'état d'excitation » de Lamine.
  • 2012 : Confrontation des parties et reconstitution dans le cabinet du juge.
  • 2013 : Refus d'entendre les témoins du meurtre, au motif qu'ils n'apporteront rien de nouveau.
  • 2014 : Après une instruction de 7 ans, le juge d'instruction Patrick Gachon émet une ordonnance de non-lieu pour les 8 policiers mis en cause.
  • 2015 : La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris confirme le non-lieu.
  • 2016 : Attente du pourvoi en Cassation.
  • 24 mai 2017 : Audience devant la Cour de cassation.
  • 21 juin 2017 : Non-lieu confirmé en Cassation.
  • 2018 : Dépôt du dossier à la Cour européenne des droits de l'Homme.
  • 2020 : Victoire historique, par abandon, de l'État français à la CEDH.

Le Ciné de la Commune vous propose : La guerre des graines, Un film de Stenka Quillet et Clément Montfort

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le Ciné de la Commune vous propose : La guerre des graines,
le mercredi 15 juin 2022 à 20H à la Librairie Publico

Université populaire et libertaire du XIe arrdt, Commune de Paris

Le Ciné de la Commune
Vous propose :
La guerre des graines
Un film de Stenka Quillet et Clément Montfort

Les graines sont le premier maillon de notre alimentation. Mais dans un avenir très proche, les agriculteurs n'auront peut-être plus le droit de ressemer leurs propres graines. En Europe, une loi tente de contrôler l'utilisation des semences agricoles. Derrière cette confiscation, 5 grands semenciers (Monsanto et cie) ont déjà privatisé la moitié du marché des graines. La résistance paysanne s'organise malicieusement dans les campagnes. De l'Inde à Bruxelles, en passant par la France et la Norvège, enquête sur la guerre des graines, qui menace plus d'un milliard d'agriculteurs et tous les habitants de la planète.

Le mercredi 15 juin 2022 à 20H
Librairie Publico 145 rue Amelot 75011 paris

tel : 01 48 05 34 08
courriel : librairie-publico@sfr.fr
métro ligne 5 : Oberkampf ou ligne 8 : Filles du calvaire