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Tout ce qui bouge n'est pas jaune – A propos du « convoi des libertés »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tenter de relier le convoi des libertés aux gilets jaunes, c'est enjamber ce qui le relie aux mouvements anti-pass sanitaire et à leurs ambiguïtés. Ce texte réaffirme la nécessité de tenir un discours et des pratiques sanitaires claires, préalables à toute intervention dans (ou contre) des luttes.

De LFI à Nantes Révoltée, en passant par LO et le NPA, ces derniers jours ont été riches en analyses soutenant les points communs entre le mouvement des gilets jaunes et le "convoi de la liberté" (version française) : mouvement composite agrégeant de nombreuses sensibilités politiques, organisé principalement via les réseaux sociaux et chaînes Telegram, convergeant vers les Champs-Élysées, confronté à une forte répression policière. Au delà de la symbolique, l'identification de ces similitudes appuie l'idée que le mouvement n'est pas condamnable en soi, qu'il serait récupérable ou orientable vers des idées "de gauche".

Dans certaines sphères militantes, la priorité semble être de ne pas reconduire les hésitations de Novembre 2018. En effet lorsque les gilets jaunes ont émergé, les analyses ne manquaient pas de souligner les différences entre ce mouvement et les formes militantes traditionnelles. Parfois, ces différences et la confusion du mouvement ont alimenté des réticences à le rejoindre. Depuis, la mise à jour théorique semble avoir été la suivante : les gilets jaunes sont le nouvel étalon à partir duquel les luttes devraient être évaluées. Nous pensons au contraire que le surgissement des gilets jaunes est la cristallisation de circonstances historiques uniques. Il y a fort à parier que le prochain mouvement de lutte d'ampleur déstabilisera à la fois les formes militantes traditionnelles et la forme "gilets jaunes".

Dans ce marasme théorique, nous n'essaierons donc pas de discuter des similarités supposées entre gilets jaunes et convoi de la liberté. Nous nous concentrons d'avantage sur les filiations et le contenu de ce convoi.

Bien que des revendications vaguement sociales (du type augmentation du pouvoir d'achat ou allègement des taxes) soient présentes dans le convoi de la liberté [1], le cœur de la mobilisation est dirigé contre les mesures mises en place par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Une double filiation apparaît :

  • d'une part, le convoi est l'héritage des mobilisations contre le pass sanitaire puis vaccinal, actives en France depuis l'été 2021.
  • d'autre part, la forme convoi est une référence directe au convoi de routiers Canadiens clairement anti-vax qui a occupé Ottawa depuis plusieurs jours [2]

Faire du convoi de la liberté une "rupture" ou un "surgissement inédit" pour mieux le rapprocher des gilets jaunes permet d'occulter ces filiations, et avec elles l'ensemble des ambiguïtés des mobilisations contre le pass sanitaire.

Il faut rappeler que de nombreuses analyses ont montré que ces mobilisations n'étaient pas spontanées. On trouve à la manœuvre des climato-sceptiques recyclés dans le covido-négationnisme, des réseaux complotistes ou d'extrême-droite [3]. Dire que ces collectifs sont à la manœuvre n'implique pas que l'ensemble des participant-e-s à ces mobilisations étaient d'extrême-droite ou conspirationnistes. Nous ne disons pas non plus qu'il n'existait pas dans ces manifs des postures individuelles opposées au pass sanitaire tout en étant favorable à des mesures de protection face au virus. Cela signifie cependant que les mobilisations n'ont pas été noyautées par l'extrême-droite, mais bien d'avantage impulsées par elle. Si noyautage il y a eu, cela a été du fait de forces militantes de gauche. Et, pour notre part, nous considérons que ces tentatives de noyautage ont été un échec. La raison principale en est que l'horizon esquissé par ces mobilisations ne saurait être compatible avec ce qu'il nous faut appeler, faute de mieux, des valeurs (ou affinités) émancipatrices.

Dans son essai « Tracer des lignes – sur la mobilisation contre le pass sanitaire » [4], Valérie Gérard propose, plutôt que les gilets jaunes, une filiation des mouvements anti-pass à la manif pour tous.
Ce parallèle nous intéresse car il nous rappelle que les forces réactionnaires peuvent s'incarner dans une communauté de lutte qui prend la rue et s'oppose à l'État. Autrement dit, les formes de luttes ne nous disent rien sur leur contenu. Les forces réactionnaires ont aussi des raisons d'être en colère et de souhaiter « emmerder Macron ». Les forces réactionnaires aussi mobilisent les idées d'« être ensemble », de « communauté » et de « peuple ». Elles peuvent même, au sein de leur mobilisation, être « solidaires ». L'extrême droite aussi peut se faire émeutière, et se faire taper sur la gueule par l'État et ses flics.

La manif pour tous revendiquait une communauté fondée sur la famille patriarcale traditionnelle et la sexualité hétéronormée. À l'époque, il ne serait venu à l'esprit d'aucun-e camarade d'appeler à y prendre part pour l'orienter dans la bonne direction ; mais bien plutôt de la combattre (ce que nous avons fait). De même, le rejet de toute restriction sanitaire esquisse une communauté excluante et fondée sur un darwinisme social : exclusion des plus faibles, pauvres, âgé-e-s, immuno-déprimé-e-s, sans compter la roulette russe qui fera tomber le covid long sur des milliers de personnes. Il est tout à fait possible, dans cette communauté restreinte, de mener les analyses les plus raffinées ou d'y ajouter des revendications sociales. Mais le ver est dans le fruit.

Intervenir dans les luttes, donc : au nom de quoi ? De nombreuses voix se sont élevées récemment pour dénoncer la confusion ou le déni des milieux militants face à la pandémie [5]. Intervenir sur ces bases ne peut que conduire à tenir le même discours, c'est-à-dire à ne rien changer si ce n'est celui/celle qui l'énonce (« de gauche » et non « de droite »). Autrement dit, pour nous, il ne s'agit pas d'agir au sein du convoi, mais d'intervenir contre ce qu'il incarne. En cela, ce texte n'est pas un appel à laisser la rue aux forces réactionnaires et d'extrême-droite, mais vise plutôt à faire apparaître des lignes de rupture et à établir une véritable digue sanitaire (dans les deux sens du terme).

Fascinés par tout ce qui bouge, nos fins analystes ne relèvent même pas que le convoi de la liberté coïncide avec l'annonce gouvernementale de la levée prochaine des dernières restrictions sanitaires : abandon du port de masque en intérieur à compter du 28 Février, suppression du pass vaccinal envisagée courant Mars. Il nous faut le redire : il n'y a jamais eu un laisser-aller sanitaire aussi important depuis le début de la pandémie. Convoi de la liberté et gouvernement convergent visiblement dans la même direction.

Une grande part de cet empressement à sauter sur tout ce qui bouge (et à n'y voir que ce qui rassure) s'explique sans doute par l'approche des échéances électorales ainsi que la faiblesse générale de la gauche, qu'elle soit parlementaire ou extra-parlementaire. Nous ne réglerons pas ce problème en quelques lignes.

Parce que le virus est toujours là, nous nous contenterons donc de conclure par quelques éléments d'auto-défense sanitaire dont la clarté nous semble être un préalable indispensable dans tout mouvement social (sur quelque sujet que ce soit) en période de pandémie :

  • mise en place de pratiques de réduction des risques (port du masque, aération…) dans toutes nos mobilisations et espaces militants ; revendication du maintien de ces dispositifs face à l'État et le patronat
  • promotion du vaccin et d'une solidarité internationale, pour l'accès au vaccin pour tou-te-s ; dans le même temps opposition à la stratégie gouvernementale et ses outils (pass) qui en fait son unique arme pour remettre la société au travail.

C'est au prix de ces mesures élémentaires que nous serons capables de lutter ensemble contre ce qui nous divise.

Quelques militant-e-s opposé-e-s au convoi de la liberté


[1] Nous pouvons d'ailleurs nous demander si la présence de ces revendications est intrinsèquement liée au convoi ou plutôt à des éléments extérieurs, « militants » ou « gilets jaunes » qui tentent de les faire émerger et de les mettre en avant, dans une tentative d'orienter le mouvement.

[2] Nous joignons d'ailleurs à ce texte un communiqué de camarades canadien-ne-s auto-organisés face à ce mouvement.

[3] Nous faisons ici référence par-exemple à l'analyse du collectif Cabrioles, publiée ici : https://www.jefklak.org/face-a-la-pandemie-le-camp-des-luttes-doit-sortir-du-deni/

[5] L'analyse la plus complète nous semble être celle de camarades grecs, disponible ici : https://antithesi.gr/?page_id=977

Communiqué contre le convoi de la liberté au Canada

Communiqué contre le convoi de la liberté au Canada

Aperçu des luttes d'actualités en Grèce - articles tirés d'indymedia athènes – Novembre 2021

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Tous les mois, ou presque !, nous comptons traduire et partager des articles publiés sur indymedia athens.
On choisira un article par lutte ou évènement, pour donner une vue générale du moment en Grèce.
On en choisira 4-5 par mois, parce qu'on est limité en temps pour faire cela.
Si vous souhaitez participer contactez nous au mail : trad_gr_fr@riseup.net

Articles tirés d'Indymedia Athènes :

Contre la persécution sur la base de l'ADN

article sur la requisition de prélèvement ADN par les forces de l'ordre

De : l'Assemblée contre le prélèvement obligatoire d'ADN

Le 11/11/2021

Article initial

À une époque de crise économique et sociale accrue, l'État profite de la pandémie pour établir une nouvelle réalité encore plus dystopique. Cela comprend des projets de loi tels que celui sur les manifestations, le projet de loi anti-travail (loi Hatzidaki), le projet de loi sur l'éducation et une série de mesures anti-insurrectionnelles pour empêcher les réactions « de celles et ceux d'en bas » face aux attaques qu'ielles reçoivent à plusieurs niveaux. L'État, fidèle à la doctrine « loi, sécurité et ordre », met en œuvre une politique de répression très dure avec des arrestations massives, l'interdiction et la dispersion des marches du mouvement concurrentiel au sens large, la criminalisation/l'interdiction des grèves, etc. Le carquois de l'État est sans cesse renouvelé et enrichi de nouveaux outils d'abord sous couvert de mesures sanitaires qui intensifient la pratique de la biopolitique, violent les données personnelles et ouvrent la voie à une surveillance plus poussée de nos vies (certificat de contrôle/identification, restriction de circulation-confinement, codes de sortie). En plus de la nouvelle réalité du travail (évaluations des enseignants, télétravail, etc.) mais aussi en général avec des caméras dans les rues et accrochées aux flics, l'État favorise la surveillance et le contrôle accru de celles et ceux qui résistent, et même de celles et ceux qui ne le font pas. L'un des outils dont l'État étend l'utilisation est l'acquisition obligatoire de matériel génétique. Ce n'est pas la première fois que l'identification de matériel génétique est utilisée pour la répression et/ou l'emprisonnement des combattant·es, cet outil répressif à une histoire de plusieurs années déjà en Grèce (cas : Sirinidis, Gournas, Giatzoglou, Velventou, Theofilou, Irianna B .L ., Perikli M., Seisidi, Tsironi, SX, affaire Lakkou Karatza (Skouries), V. Stathopoulos, 8 d'ASOEE, 14 squatteur·euses du NTUA, XM, Costa K. et bien d'autres). Jusqu'à présent, les tests ADN sous couvert de cas de « terrorisme » étaient normalisés par une grande partie de la société. Avec la persécution récente de 8 camarades par l'ASOEE (université d'Économie) et des 14 squatteurs du rectorat de la NTUA (Université polytechnique), le gouvernement tente un saut stratégique pour dépasser le cadre étroit des personnes accusées d'actes terroristes et étendre cette pratique à un plus large éventail de gens qui résistent. Actuellement, il est de plus en plus utilisé, avec de moins en moins de prétextes, comme seul élément à charge venant étayer des accusations bancales et leur faisant acquérir la substance d'affaires-conspirations. Le but est aussi de créer un sentiment de peur et de servir « d'exemple » pour toute personne qui résiste, de se forger une image d'État omnipotent mais aussi de cartographier les résistant·es et d'élargir la base de données d'EL.AS (police grecque). L'identification du matériel génétique comme preuve est présentée comme une autorité et un élément inébranlable alors qu'en fait le processus même de prélèvement et de comparaison de l'échantillon est un processus indubitablement discutable. Initialement, à la suite de l'identification, seul un pourcentage de certitude est donné sur le nombre d'échantillons disponibles dans les fichiers ELAS, qui est très faible. L'échantillon examiné contient une si petite portion d'ADN humain qu'il peut ne pas être représentatif, puisque l'ADN d'un individu peut être identifié en laboratoire avec l'ADN de plusieurs individus qui partagent une partie de leur code génétique. Pour ces raisons et bien d'autres, dans la plupart des pays, il n'est pas utilisé comme élément incriminant mais uniquement comme un acquittement (c'est-à-dire que seule la non-identification est considérée comme valide). Évidemment, nous, sujets en lutte, ne serions pas intéressé·es même si ce qui précède n'était pas le cas car nos pratiques politiques ne tombent pas dans le dipôle de la légalité-illégalité, mais sont censées mettre en évidence la fragilité des plans répressifs. En aucun cas nous ne faisons confiance aux découvertes scientifiques d'EL.AS, ni à leur utilisation par la justice civile car nous savons très bien quels intérêts ils servent, ceux de l'État et des patrons.

Ces dernières semaines, nous sommes devenus fans de deux autres complots. Le 13/10/21, des flics ont enlevé le camarade H.M. devant chez lui, sans mentionner la raison de son enlèvement. Alors qu'il est détenu à GADA (commissariat central), un échantillon de matériel génétique lui est extrait. Le lendemain, alors qu'il n'a pas encore été informé du motif de sa détention, le chef d'accusation est établi et on voit s'ouvrir une autre affaire qui avait été oubliée. À l'aide de l'ADN, ils tentent d'identifier le compagnon en le comparant à un échantillon orphelin retrouvé après le braquage d'un transfert d'argent en 2018. Concernant le ridicule de l'affaire, H.M. a été identifié comme suspect par un "appel téléphonique anonyme", une tactique de sécurité bien établie pour créer des coupables lorsqu'ils n'ont aucune piste. Le dossier de l'affaire décrit également son implication dans une autre attaque contre un concessionnaire automobile en 2009, mais sans aucune autre preuve de culpabilité, dans le seul but d'alourdir sa position devant le tribunal. Le résultat de ce processus a été la détention provisoire du compagnon en tant que fugitif présumé, bien qu'il n'y ait aucune preuve valable de sa culpabilité. Dans les jours suivants, nous apprenons un autre cas flagrant de coup monté avec un saut dans le temps similaire et énorme. Une tentative est faite pour identifier un autre camarade qui aurait attaquer les voitures de garde de G. Voulgarakis devant le ministère de la Culture en 2007. Un complot décelable même par la personne la plus mal intentionnée. Il y a eu trois perquisitions dans la maison du camarade Kostas K, en 2009, 2012 et 2020. Parmi celles-ci, évidemment, des effets personnels ont été confisqués et placés sous analyse biologique. Le 13/05/21, il a été conclu qu'un échantillon d'ADN provenant d'objets trouvés dans sa maison avait été comparé avec celui trouvé dans un objet trouvé après l'attaque. Le "paradoxe" est que ce n'est que la troisième fois que le matériel génétique est confirmé sur la base des allégations de la police, alors qu'en pratique, ils avaient déjà son matériel génétique depuis 2009. Aujourd'hui, le camarade Costas a été libéré sous des conditions restrictives.

Ces deux cas, combinés aux récents appels à la contrainte du matériel génétique des 8 de l'ASOEE et des 14 squatteurs du recteur de la NTUA, qui ne sont distants que de quelques mois, nous montrent une nouvelle aggravation de la politique de l'État et de la pratique policière. Il est évident que la nouvelle arme qui s'installe petit à petit et que l'on retrouve de plus en plus devant nous s'appelle l'ADN.

Dans les efforts successifs de l'État pour étouffer le mouvement anarchiste et piéger nos camarades, nous proposons la résistance collective. Chaque jour à travers des actions, des marches et des assemblées, nous aiguisons les relations de solidarité et de camaraderie entre nous et nous construisons des remblais contre la guerre constante avec l'État et ses sbires. Nous nous déclarons impénitents et prêts à tout moment à renverser les termes des batailles que nous menons quotidiennement contre l'État, les juges, les procureurs, les patrons, les fascistes, les sexistes.

LIBÉRATION IMMÉDIATE DU CAMARADE X.M.

AUCUNE POURSUITE POUR KOSTAS K.

SOLIDARITÉ AUX 14 SQUATTEURS DU RECTORAT DU NTUA

CONTRE LE PRÉLÈVEMENT OBLIGATOIRE D'ADN

LIBERTÉ POUR CELLES ET CEUX QUI SONT EN CELLULE, JUSQU'À L'EFFONDREMENT DE LA DERNIÈRE PRISON

  • Assemblée contre le prélèvement obligatoire d'ADN

Dieu et l'État, une histoire classique

article sur féminisme, religion et État patriarcal

de : des anarchistes
Le 26/11/2021
Article initial

Dieu est partout, Dieu voit tout, Dieu sait tout, Dieu gouverne, Dieu punit. Car Dieu est homme, maître, blanc, sage, vieux, omniscient, et depuis notre berceau nous inculque la honte d'être des femmes. C'est avec violence qu'il envahit nos désirs, les pupilles de nos yeux, nos lèvres serrées, nos cœurs ridés, nos corps entiers et jusqu'au fond de nos esprits.

Pendant des siècles, les religions ont contrôlé, intimidé, terrorisé, torturé, instrumentalisé et donné un rôle précis à la femme : celui de la mère pure qui sert et vit essentiellement pour les autres et non pour elle-même.

Le crime perpétuel contre les femmes a des coupables qui ont des noms, des visages et des postes.

Avec l'État, ils se cachent soigneusement derrière les bancs de l'église, derrière l'immunité des députés, derrière les chaires, derrière les sièges des tribunaux, derrière les uniformes des flics, dans les pierres et les calices et à partir de là, ils font tout leur sale boulot. De là, ils lancent des chasses aux sorcières, de là ils violent les enfants, de là ils accablent, de là ils exercent tout leur pouvoir malade.

Nous menons nos vies, nos corps et nos choix. Nous n'acceptons ni dieux ni maîtres.
Feu et démolition de l'état et des temples.

Aujourd'hui 25/11/2021, jour de l'éradication mondiale de la violence contre les femmes, nous sommes sorties la nuit en véritables descendantes des sorcières et avons jeté des peintures sur l'église Saint-Nicolas et avons écrit des slogans à l'entrée.

SUR VOS MAINS, VOUS AVEZ LE SANG DES FEMMES

L'ÉTAT ET LA RELIGION DONNENT NAISSANCE AU PATRIARCAT

Des anarchistes

A propos du meurtre commis par l'état, du jeune de 18 ans, Nikos Sampanis.

article sur le meurtre d'un jeune Rom par la police grecque

De : collectif anarchiste Vogliamo tutto e per tutti

Le 03/11/2021

Article initial

Le samedi 24 octobre, trois jeunes Roms de 15, 16 et 18 ans qui circulaient en voiture dans le quartier d'Egaleo refusent de s'arrêter à un contrôle de police d'une équipe de la Dias (flics á moto). Pendant la poursuite, les policiers transmettent au centre de contrôle que des "jeunes tsiganes" sont à bord du véhicule. Les flics n'obéissent pas aux ordres catégoriques répétés du Centre de contrôle de s'arrêter. La poursuite couvre environ 13 kilomètres jusqu'à Perama où la voiture poursuivie est piégée par un bus qui passe. Les sept policiers DIAS quittent les motos et commencent à tirer sur les trois mineurs non armés en vidant leurs armes (38 douilles ont été collectées au total), tuant sur le coup le copilote Nico Σαμπάνη, 18 ans, avec un traumatisme pénétrant au thorax et à l'abdomen, blessant grièvement un adolescent de 16 ans sur le siège arrière, tandis que le conducteur de 15 ans a réussi à s'échapper quand les flics rechargeaient leurs armes pour le tuer , lui tirant dessus alors qu'il courait à pied pour s'échapper. Des balles ont été logées dans les voitures et les murs voisins alors que la fusillade à la Far West se déroulait dans un quartier résidentiel.

Dès le premier instant, les médias de masses commencent le rôle bien connu de désinformation et de reproduction de la version de la police avec une multitude de mensonges, d'inexactitudes et de diabolisation des jeunes. Ils accueillent du matin au soir les représentants de la police qui tentent de nous convaincre que la voiture s'est transformée en une arme qui a tenté de les tuer, ils parlent faussement de sept flics blessés, que l'adrénaline les rend plus irritables, que les vitesses élevées ne leur font pas entendre un contre-ordre, qu'ils ne savaient soi-disant pas qu'ils poursuivaient des Roms, que ce sont de bons gamins qui se battent pour le salaire. Dans le même temps, ils dessinent un profil criminel des victimes, reproduisent des stéréotypes racistes, font passer l'âge de l' assassiné de 18 à 20 ans et le transforment de passager en conducteur du véhicule.

En réponse à cet événement, des groupes de Roms bloquent la circulation sur l'autoroute Corinthe-Patras, Corinthe-Kalamata et ailleurs, brûlant des pneus et jetant des pierres sur les policiers. Au même moment, la manifestation organisée dans le centre d'Athènes le 25 octobre a été attaquée par la police anti-émeute avec des produits chimiques et des coups de matraques, trois manifestants se retrouvant au KAT(hotpital) les mains cassées et la tête battue. Deux autres marches après des appels d'anarchistes à Egaleo et Perama ont eu lieu sous une présence policière suffocante.

L'incident ne survient pas comme un coup de tonnerre par beau temp. Les incidents de poursuites meurtrières et de fusillades dans la ville sont en constante augmentation. Il y a un mois, un accident de voiture mortel à Egaleo a été provoqué la traque d'un motocycliste des Dias. Sur la place Vathi début octobre, un policier de Dias a blessé par balle le conducteur d'un véhicule parce qu'il ne s'est pas arrêté à un contrôle, un colporteur de migrants a été tué en essayant d'échapper à ses poursuivants. Nous ne tombons pas des nuages, les serviteurs en uniforme de l'État se livrent constamment à la torture et au meurtre comme celui d'Ebucha dans le A.T.(commissariat) Omonia, l'assistance dans le meurtre de Zackie, le meurtre d'Alexandros Grigoropoulos, la prisonnière Katerina Goulioni en transfert, Elias Kareli en prison et bien d'autres.

À tout cela, il faut ajouter la tsiganophobie intemporelle de la société grecque et le racisme structurel de l'État grec à l'égard des Roms. Le racisme spécifique est tellement ancré dans le langage ( stigmatisation des gitans) mais aussi dans les stéréotypes et les fausses informations sur le mode de vie des Roms (ils préfèrent les tentes aux maisons que l'État leur donne, ils ne laissent pas leurs enfants aller à l'école, ce sont des mendiants, ils ont un gène criminel, etc.). Bien sûr, l'attitude négative envers les Roms n'est pas exclusivement un phénomène grec, mais un événement historique dans toute l'Europe. Le racisme contre les Roms est directement lié à la menace qu'ils font peser sur le concept de nation. Un peuple nomade qui pendant des siècles n'était pas compatible avec les processus de construction de l'État-nation, a été utilisé comme contrepoids à la création du "nous" national. Ainsi, en Grèce, l'identité et le mode de vie des Roms ont été identifiés par les créateurs de la conscience nationale avec la délinquance et "l'autre". Au fil des ans, cependant, un groupe social diabolisé devient captif de sa caractérisation et accomplit la prophétie autoréalisatrice qu'il a cousue dessus. L'appauvrissement, le racisme et la marginalisation conduisent à des attitudes de délinquance plutôt que l'inverse. Et ce n'est pas la première fois que l'État grec assassine des Roms.

Cet incident marque cependant un tournant car c'est la première fois que le meurtre est commis avec 38 balles par 7 policiers, dans un quartier résidentiel et est politiquement couvert dès le premier instant et au plus haut niveau avec le ministre des flics et de la répression Theodorikakos visitant les tueurs dans le centre de détention afin d'offrir un "soutien mental aux jeunes humains" (et de passer bien sûr un message clair que le gouvernement soutient les meurtres de Roms et qu'aucun policier ne sera puni pour avoir vidé son chargeur sur un quelqu'un de 16 ans sans arme) , et en disant qu'il n'y a pas lieu de les garder en détention en attendant leurs jugement et d' accorder du crédit à "une justice indépendante "Deuxième ministre du gouvernement, Adonis Georgiadis, qui en tant que vice-président de ND justifie les flics à l'avance, affirmant que "la défense de la police est absolument justifiée", ne laissant aucune place à une mauvaise interprétation. n'oublions pas que le parti du quel cette ordure fait partie avait dans son programme le changement de la réglementation de l'utilisation des armes des flics afin qu'ils puissent tuer des personnes qui ne s'arrêtent pas au contrôle ou qui s'échappent des prisons et des centres de détention. Autrement dit, il rêve d'une police aux normes américaines avec des meurtres vicieux de pauvres non blancs et opprimés.

Dans la foulée de l'assassinat de Nikos Sampanis, l'État vient annoncer un nouveau resserrement du Contrôle policier et cible la communauté rom, en précisant que les meurtres de Roms, d'immigrés et généralement de personnes marginalisées sont une possibilité acceptable du programme politique "ordre et sécurité". Par conséquent, la mise à niveau pénale du délit de vol en crime est annoncée lorsqu'il est commis à plusieurs reprises (ciblant les communautés roms mais aussi celles qui ne s'adaptent pas à la normalité ethnocapitaliste) et une mention spéciale est faite de la tolérance zéro dans "les zones et les groupes de grande délinquance", tandis que l'introduction de caméras dans l'équipement des voitures de patrouille, des cyclistes et de la police anti-émeute est accélérée et les patrouilles du soir sont plus intensifiées. Une autre mesure de surveillance, de contrôle et de répression. L'introduction des concepts de "zones et groupes de grande délinquance" crée un nouveau modèle de police qui fait référence aux pratiques racistes, au raceprofiling et à la création de ghettos assistés par de nouvelles technologies de police prédictive numérique. L'exemple international de l'Europe et des États-Unis est une illustration de l'avenir dystopique de la surveillance absolue que l'État nous réserve.

L'histoire de l'éducation incomplète et de la nécessité de démocratiser les Flics, par laquelle la gauche exprime constamment son opposition, doit cesser. Dans cet incident particulier, le chef était un officier, c'est-à-dire qu'il s'agissait de l'équipe de police la mieux formée qui puisse se déplacer sur la route. Leurs actions meurtrières sont le résultat de décisions politiques, de choix centralisés de l'État et de pratiques policières enracinées plutôt que d'imprudence. Le nombre d'incidents, la couverture politique, mais aussi l'orientation des nouvelles mesures le confirment. La police devient une organisation encore plus violente et meurtrière, couverte les leaders politique et en l'autonomisant grâce à un cadre de règles, de pratiques, de lois et de technologies.

Il faut comprendre que les questions de "criminalité" n'ont rien à voir avec le "manque" de services de police qui sont déjà plus étouffant que jamais. Comme une grande partie de la population est marginalisée et appauvrie, exclue de l'accès au travail et appauvrie, il est logique de recourir à des moyens illégaux pour gagner sa vie. L'intensité de la répression et la doctrine de la tolérance zéro ne feront qu'atteindre plus d'immigrants morts, de Roms et généralement opprimés à l'autel des votes que le réservoir de la partie fasciste de la société représente. Nulle part et à aucun moment historique, les inégalités sociales n'ont été atténuées par une répression accrue.

Nous devons nous rendre compte que l'État et le capitalisme n'ont rien d'autre à offrir que l'exploitation, l'appauvrissement, la répression et la mort. Les fusillades à Psachno ne font pas exception et ne sont qu'une partie de la politique de la mort pratiquée par l'État. Les meurtres de migrants à la frontière, leurs enlèvements et le fait de les jetés à la mer ne sont pas sans rapport avec les meurtres de Roms de 16 ans, d'immigrants, d'étudiants anarchistes, de livreurs de rue et d'autres que l'État compte parmi les indésirables et les restes. Ils ne sont pas sans rapport avec les meurtres commis par des employeurs, comme celui dans l'atelier de COSCO, qui ont également augmenté ces derniers temps. Tant que la barbarie d'État sera établie, tant qu'aucune résistance ne sera soulevée, les catégories d'indésirables augmenteront ainsi que les pertes de personnes de notre classe. Les seules personnes qui peuvent freiner la brutalité de l'État sont les opprimés eux-mêmes qui en sont les cibles. Quand ils réalisent leur position commune et ne sont pas induits en erreur par les récits de conscience et d'unité nationales. Quand ils se déplacent organisés et déterminés pour leur droit. Les événements insurrectionnels de décembre '08 avec les flics blessés mais aussi la protestation de la colère de N.Izmir à l'image du motocycliste blessé de Delta ont mis les tueurs en uniforme à leur place pendant un moment. Cependant, une résistance sporadique doit se transformer en une organisation et une lutte conscientes si nous voulons à un moment donné nous débarrasser de l'oppression, des humiliations et de la politique de mort que nous réservent l'État et le capitalisme.

Accidents du travail et fusillade à Psachno, la guerre nous la vivons tous les jours ici

Aucun et aucune seul contre la brutalité policière

Flics - Fascistes - Assassins

Résistance et lutte pour l'anarchie et le communisme

Vyronas - Pagrati : Attaque à la peinture sur des boutiques d'agresseurs-violeurs

article revendiquant une attaque anti-sexiste contre des magasins

de : les chattes noires
le 26/11/2021
Article initial

À l'aube du 25 novembre, journée pour l'abolition de la violence contre les femmes, nous avons choisi de cibler avec des slogans et des peintures deux parmi les trois magasins "STORE", à Formionos 208 à Vyronas et Chremonidou 30 à Pagrati, dont le propriétaire est Th. Lianou, habitant à Pagrati. Cet agresseur-violeur a déjà été dénoncé et poursuivi en justice pour agressions sexuelles, par au moins 3 femmes qui avaient cherché à obtenir du travail dans ses magasins.

Les magasins de Th. Lianos sont situés :

  • Formionos 208, Vyronas
  • Chremonidou 30, Pagrati
  • Iasonidou 30, Elliniko

À la maison, dans la rue, au travail, aucune tolérance pour les violeurs.

Les Chattes Noires

Aperçu des luttes actuelles en Grèce - Episode 6 - octobre 2021

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

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Articles tirés d'Indymedia Athènes :

Écraser les fascistes est un acte d'amour...

De : Collectif Autonome d'Etudiants en Ingénierie Electrique
Le 07/10/2021
Article initial

Événements récents

Au cours de la dernière semaine, des attaques fascistes contre des antifascistes ont eu lieu. L'attaque des fascistes à l'intérieur de l'EPAL (lycée technique) de Stavroupoli contre des étudiant·es antifascistes qui distribuaient des textes contre l'EBE (sélection à l'entrée à l'université) à l'extérieur de ladite école, des attaques violentes de bastions fascistes à l'intérieur de l'EPAL, contre des étudiant·es antifascistes qui organisaient des rassemblements antifascistes à l'extérieur (mardi 28 et mercredi 29 septembre). Les manifestations antifascistes de masse à Thessalonique (28/9 et 2/10), la seconde étant réprimée inutilement par les flics (révélant le soutien clair aux fascistes donné par les flics et l'État), sont venues comme une première réponse au serpent du fascisme qui re-sort de son trou et aux appels fascistes de la Ieros Lohos (Ιερού Λόχου). Cependant, les attaques fascistes se poursuivent, avec l'attaque au pied de biche contre des membres de la KNE (jeunesse du parti communiste) à Thessalonique (4/10) et celle contre des membres de la Keerfa (union contre le racisme et le fascisme) à N.Héraklion le même jour.

Le fascisme se bat dans la rue

À travers ces événements, se pose la question qui était très préoccupante l'année dernière, à savoir si "le fascisme va-t-il en prison ?". La "raclée" donnée par les fascistes ces semaines répond clairement NON à la question ci-dessus. Une réponse au-delà des attentes ! C'est une terrible illusion de s'imaginer que le discours de haine, le totalitarisme et la “purification” sociale sont nés et nourris par une poignée de personnes, et qu'en les incarcérant vous avez résolu le problème. Ces discours, et les pratiques qui vont avec, sont "dispersés" et multipliés dans la rue, dans les classes pauvres et populaires. C'est un discours facile à digérer face aux problèmes quotidiens – simples et complexes – d'une personne, élevée dans un environnement ethnocentrique, religieux et rétrograde, dans lequel elle n'essaie pas de résister et de s'organiser pour faire face à ces problèmes. Il finit par refléter sa classe et ses problèmes sociaux sur des causes bon marché, ciblant les minorités et combattant une "guerre” nationale (pas de classe !) envers un "ennemi".

"Guerre" et "ennemi" sont des formes vagues dérivées de concepts bourgeois romancés tels que l'unité nationale, le prototype masculin (Macho) et des concepts plus larges de xénophobie religieuse, sexuelle, voire juste d'apparence. Le moment où le problème commence, c'est lorsque les gens s'organisent derrière cette idéologie, partisan ou "simple soldat" en termes de bataillons. Autrement dit, le fascisme est une idéologie qui part de la rue et montre ses dents dans la rue, ce n'est pas tant une théorie qu'un acte. Comme nous l'avons dit plus haut, c'est une issue à l'indignation directe. La personne qui exprimera la haine pour raviver les croyances des fascistes et sera présentée comme leur chef, est quelque chose de superficiel et de temporaire. Le fascisme est né dans la rue, et il ne se terminera pas avec l'emprisonnement d'aucun leader. Ça se terminera dans la rue !

Nous savons tous que les prisons en tant qu'institution ne sont utiles que pour que l'État puisse prendre soin de ceux qu'il ne peut pas contrôler et provoquer un sentiment de sécurité dans la classe moyenne, alors qu'en fait il n'a aucun rôle correctionnel...

Le fascisme, ce subordonné de l'État

Le paradoxe du cas du fascisme est que bien qu'il se compose de "guerriers" indignés qui se battent pour voir le changement social et politique (s'opposant à la nouvelle "normalité progressive" qu'apporte le régime), il a toujours existé sous ce régime. Historiquement, les foules pouvaient se désorienter de leurs vrais problèmes et s'unir en ciblant leur haine vers des boucs émissaires. Cette désorientation, le régime actuel, l'offrait volontiers en période de crises et de bouleversements pour ne pas prendre la responsabilité et les conséquences des problèmes économiques/sociaux qu'il créait. Et même de nos jours dans le monde entier, les chefs des principaux partis des États, caressent les oreilles des organisations et des partis fascistes, leur laissant de la place, car ils savent qu'ils fonctionnent comme des entrepôts d'indignés (exemple récent : Républicains et extrême droite aux États-Unis). En dépit du discours antifasciste de ces régimes, ils patronnent et protègent les fascistes dans les zones qui les desservent (problème d'extrême droite / nazi dans la police allemande d'aujourd'hui !). Il est donc clair que non seulement les institutions ne sont pas aptes à faire face au fascisme, mais qu'elles le “nourrissent” également.

Le projet anti-violence (contre-attaque)

Les apostats qui "condamnent la violence d'où qu'elle vienne", dans une tentative désespérée de nous montrer la supériorité morale qu'ils se considèrent avoir, assimilent la violence de l'agresseur à la violence de la victime, la violence de l'oppresseur à la violence de l'opprimé. La violence est un outil, et selon qui l'utilise et dans quel but, nous jugeons si elle est mauvaise ou bonne. La violence existe tout autour de nous, comme la violence de la propriété privée des moyens de production, la violence de l'esclavage salarié, la violence du chômage, la violence de l'État envers les manifestants ouvriers. La seule chose qui change, c'est quelle forme de violence est légalisée et laquelle est condamnée.

Le projet pacifiste est que tant que les fascistes "nettoieront" les gens, ils manifesteront par des actions symboliques et pacifiques afin de déplacer les masses et de massifier leur but au point que l'État agisse pour eux. Cette idéologie contre toutes les formes de violence découle d'une position de privilège, le privilège de ne pas être parmi les premières victimes des fascistes, tant que les fascistes attaqueront des immigrant·es, des queer, des anarchistes et des manifestant·es, ils pointent du doigt celles et ceux qui se défendent en utilisant l'anti-violence (contre-attaques) et en les pointant ainsi avec condescendance, les condamnent à attendre patiemment qu'ielles soient assassiné·es avant que les classes privilégiées reconnaissent le problème. Les pacifistes ne reconnaissent pas qu'écraser un fasciste est un acte d'amour, d'amour de la liberté.

C'est le paradoxe de la tolérance, si une société tolérante fait preuve de tolérance envers des individus non tolérants, alors ces individus utiliseront cette tolérance à leur avantage et détruiront la tolérance de la société. La société doit se défendre, elle ne doit pas tolérer les intolérants. Les fascistes n'ont absolument aucun problème à casser des têtes, à poignarder et à mettre les gens dans des sacs. Ils savent qu'ils n'ont aucun coût politique avec l'usage de la force parce que le public auquel ils s'adressent est impressionné par la violence envers les minorités. La violence n'engendre pas la violence, les fascistes engendrent la violence et la violence envers les fascistes engendre la liberté.

Il est temps que les pacifistes comprennent que lorsqu'ils condamnent la violence non institutionnelle, tout ce qu'ielles obtiennent, c'est saper le mouvement antifasciste et pousser les fascistes à poursuivre leurs barbaries.

La manière de traiter le fascisme n'est donc ni les institutions, ni les justifications pacifistes du type "Éduquer les fascistes", mais l'utilisation de l'anti-violence et de l'organisation dans la rue.

NI DEVANT LES TRIBUNAUX, NI À COUP DE LOIS, C'EST DANS LA RUE QUE LE FASCISME S'ECRASE.

Collectif Autonome d'Etudiants en Ingénierie Electrique

autonomohmmy.espivblogs.net


Manifestation en solidarité avec le squat Yfanet

de : squat mondo nuevo
Le 14/10/2021
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Les occupations font partie intégrante de la lutte, elles sont le terrain à partir duquel se prépare la lutte sociale de classe, et c'est pourquoi elles sont ainsi attaquées, dans le cadre de la "contre-insurrection préventive", afin qu'elles ne soient pas en mesure de trouver les accès sociaux nécessaires pour s'unir à la rage grandissante des masses, de la plèbe, surtout à une époque où les projets de lutte anti-étatique sont les seuls à pouvoir offrir une réponse à la réalité barbare que nous vivons.

SOLIDARITÉ AVEC AVEC L'OCCUPATION DE L'USINE YFANET
Le 8 août 2021, le ministère de la Culture a annoncé la décision de démolir des sections du toit du complexe industriel classé monument historique préservé d'YFANET, à Thessalonique. Cette décision, qui après la fin du mois d'octobre est applicable à tout moment, représente par essence une menace ouverte contre l'occupation Yfanet, puisqu'elle prépare le terrain à une éventuelle expulsion.

Après un an et demi de pandémie, alors que la santé publique a été détruite, les indicateurs de chômage en augmentation continue et le salaire minimum ne suffisant même plus pour se nourrir, il est plus qu'évident que pour les administrateurs du pouvoir de l'État, le retour à la normalité passe par la poursuite de l'attaque contre la base sociale et l'évacuation des structures de lutte du mouvement anarchiste-anti-autoritaire. Contrairement à la stratégie de communication choisie par le ministre de la protection du citoyen à l'hiver 2019, lorsqu'il a publié des ultimatums aux squatteurs anarchistes, menaçant d'effectuer des expulsions à l'échelle nationale, l'État s'est maintenant tourné vers une stratégie plus souterraine, en menant des expulsions en douce
Cependant, tout comme leurs actions répressives précédentes ont échoué, les actuelles échoueront également. La réponse militante donnée à travers la reprise du bâtiment par les camarades de Rosa Nera, avec l'achèvement du toit du bâtiment par Libertaria, contre toutes les tentatives de le voir disparaître, ainsi que les 1000 personnes qui ont défilé à Thessalonique contre l'État policier et en solidarité avec Terra Incognita expulsé, montrent que nous ne marchons pas seuls sur le chemin de la lutte.

Solidarité, auto-organisation et entraide. La présence intense et constante des militant.es anarchistes sur tous les fronts de la lutte, leur lien avec les luttes de classe sociale, la participation des jeunes, des étudiant.es et des élèves, des jeunes travailleur.euses, des personnes impliquées dans d'innombrables projets de lutte anarchiste-anti-autoritaire et anti-étatique ont formé un corps militant qui revendique sans supplier, qui attaque sans se plaindre. Et en tant que relation, il n'est pas expulsable.
Le mouvement anarchiste-révolutionnaire est né des relations d'entraide sociale mutuelle, s'est développé et a inspiré avec son arme - sans condition - la solidarité et cela reste son idéal et son orientation pour la société qu'il envisage.

Du territoire occupé de Mundo Nuevo, nous déclarons :
CONTRE LA VIOLENCE ET LAPRESSION DE L'ÉTATPAS DE REDDITION PAS DE TRÊVE
SOLIDARITÉ AVEC L'OCCUPATION DE L'USINE YFANET
BAS LES PATTES DES SQUATS ET DES STRUCTURES DE LA LUTTE

RASSEMBLEMENTMARCHE : VENDREDI 15/10, 18:00 CENTRE CULTUREL DE TOUBAS


Pour l'argent vous êtes prêts à tout (une reconstruction qui coûtera un peu plus cher) | Vancouver Apartment

De : Vancouver Apartment
Le 14/10/2021
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Le 31 août, un appel d'offres a été lancé à Diavgeia pour la reconstruction du bâtiment qui abritait le squat Vancouver-Apartment jusqu'à son évacuation le 2 novembre 2019. Cet appel fait suite à une série de documents et de demandes soumis par le Sénat de l'AOP (Université économique d'Athènes ASOEE) et le recteur Bourantoni aux Ministères du Développement et de l'Éducation, tout au long de l'été. Leur but est de transférer le projet à n'importe quel organisme qui ne soit pas l'université, alors que le bâtiment squatté leur était si cher. Leur ardent désir est de nier leur responsabilité dans la reconstruction, raisonnement qui est reflété dans le procès-verbal de la 17e séance du Sénat du 1er juillet 2021. Il y est fait référence au précédent et « aventureux », d'après leurs termes, concours de 2016, pendant lequel une intervention massive de solidarité avait eu lieu entraînant son annulation. Le concours s'est terminé quelques mois plus tard au Ministère de l'éducation, à huis clos, afin d'éviter de nouvelles réactions. Cependant, cet acte a lancé un nouveau cycle de mouvements multiformes de défense de l'occupation contre l' autorité du recteur, mais aussi contre les entrepreneurs. Finalement, comme l'affirme le sénateur – sans bonne grammaire – "en raison d'actes illégaux graves de personnes extra-universitaires issues du milieu anti-autoritaire qui occupaient l'immeuble depuis dix ans, l'entrepreneur a démissionné de son contrat" ​​(sic). Du coup, le projet est devenu frauduleux et l'ancien recteur Giakoumakis n'a pas gagné son pari. Ainsi, le Sénat a conclu que « jugeant que toute implication de l'Université dans la reconstruction de ce bien conduirait à la même impasse […] et a décidé d'adresser un document au Ministère de l'Education et des Cultes demandant la mise en œuvre du projet sous la responsabilité du Ministère […] en vue d'assurer la paix et l'ordre académiques » (sic).

Ainsi, Niki Kerameos semble assumer cette tâche difficile, en tant que ‘Deus ex Machina'. Le nouveau concours s'est déroulé par voie électronique sous la crainte des réactions et de notre présence physique là-bas, les offres des entreprises étant soumises jusqu'au 5/10/2021 et maintenant nous attendons les super chanceux qui entreprendront le projet. Le calendrier du projet fixe 540 jours pour son achèvement à partir du moment où l'entreprise contractante sera missionnée et le coût s'élève au montant « bon marché » d'environ trois millions d'euros (2 842 080 + TVA).

L'incompétente Ministre de l'éducation et du culte a utilisé l'argument de la réduction du budget de l'État pour l'éducation à quelques reprises, sans même avoir la moindre idée du pourcentage du PIB qui lui est alloué (laissant béats ses interlocuteurs, membres de sa cour, dans une émission télévisée). Du massacre de milliers d'étudiants avec la mise en place de la base minimale d'admission (EBE), de la fermeture de dizaines de départements dans les universités principalement en province, aux réductions continues des prestations étudiantes (dortoirs, restauration, etc.) et à la promotion manifeste des collèges privés à la ville contre les professeurs grévistes du secondaire, Kerameos s'est engagé à mettre en œuvre la politique néolibérale de ses proviseurs. Il vise à fragmenter le caractère public de l'éducation, l'éducation devenant entièrement un produit pour quelques chanceux et les riches, afin que le reste de la plèbe soit la main-d'œuvre bon marché de la dystopie de demain.

Le ministère de l'Éducation, dirigé par Niki, s'est empressé d'entrer en garant de l'ordre et de la sécurité afin que l'appel d'offres pour la reconstruction d'un bâtiment classé se déroule sans heurts, pour le compte d'une université, qui ne sait même pas ce qu'elle fera. Il ne sait pas quoi faire de ses immenses biens immobiliers, étant l'un des établissements d'enseignement les plus riches du pays. Bien sûr, nous ne parlons pas d'un quelconque bâtiment mais d'une ancienne occupation d'anarchistes/anti-autoritaires dans le centre d'Athènes. Bien sûr dans ces cas, l'État a des réflexes particulièrement vifs et pour de tels projets on sait qu'"il y a de l'argent".

Pendant l'occupation de Vancouver Apartment, son exploitation était vouée à l'échec, étant un îlot d'auto-organisation qui a efficacement déconstruit l'absurdité du concept de propriété, offrant un abri à celles et ceux qui en avaient besoin et accueillant un certain nombre d'événements et de mouvements politiques. Elle a créé un problème en tant que source de résistance contre la misère de l'État et du capital, autant dans la région (ex : opérations balai pour les sans-abri à Patission et empiètement du champ Areos par l'homme d'affaires de nuit H. Marosouli avec le théâtre Alsos) qu'au niveau central (structures d'alimentation et de solidarité des immigrés, mouvements de solidarité avec les détenus, rassemblements antifascistes, actions pour la libre circulation dans le MMM, etc.).

En même temps, pendant toutes ses années d'existence, l'occupation a créé un problème pour ASOEE, brisant la fausse image que l'université peine à se former, dans sa tentative d'obtenir des bourses pour des programmes de recherche avec le travail non rémunéré d'étudiants, visant principalement à promouvoir l'université pour attirer les étudiants européens plutôt que les locaux qui n'ont pas à payer.

L'AOP entretient une relation intemporelle avec la répression, qu'elle confirme à ce jour à chaque occasion. Ces dernières années, il a été un digne allié de l'État dans la répression violente de la région, avec des opérations de ratissage quotidiennes contre les toxicomanes, les immigrés, les sans-abri et les vendeurs ambulants. Le Sénat se sent consterné par le fait qu'ils « nuisent à la réputation et au prestige de la Fondation » et son âme charitable n'allant pas au-delà de « l'éloignement immédiat et permanent des toxicomanes des zones périphériques des installations de la Fondation, ainsi que de la zone plus large ». Avec la bonne coopération de l'université et de la police grecque, la région a toujours été sous contrôle policier. Aussi, les autorités du rectorat de l'AOP ont tenté d'inaugurer l'application de la loi abolissant l'asile universitaire en tentant, le 30 octobre 2019, de faire évacuer de l'école et d'y faire entrer les forces de l'ordre après que des heurts et des actions de solidarité avec le soulèvement chilien ait eu lieu autour de l'université, ce qui échoua lamentablement puisque les étudiants ne quittèrent pas l'entrée de la rue Derigny. Le lendemain (31/10), le recteur de l'époque, Giakoumakis ordonna lui-même par réquisitoire l'évacuation du squat de Vancouver (2/11), puis en raison des réactions qui firent suite, mais aussi en raison de l'évacuation du steki ASOEE (10/11), en conjonction avec le prochain anniversaire du 17 novembre, imposa un lock-out. Ainsi, ces inaugurations eurent lieu quelques jours plus tard, les forces de l'ordre s'en prenant aux élèves, envahissant finalement la cour de l'université. Il convient également de mentionner l'incident qui a suivi après quelques mois, avec le flic armé dans la cour de l'école, qui a brandi son arme et menacé les élèves qu'il l'utiliserait, obtenant la réponse qu'il méritait. L'AOP ne cesse de s'ériger en terreau fertile pour la mise en œuvre de diverses mesures répressives légiférées en rafale par l'État, tels que les dispositifs de contrôle dans les universités (tourniquets, barres, caméras, cartes d'entrée, disciplines) et soutient en pratique l'implantation de la police universitaire (alors que la grande majorité des autorités presbytériennes de toute la Grèce expriment leurs doutes, voire une totale opposition).

Comme si ce qui précède ne suffisait pas et après l'intervention solidaire d'occupation du bureau de l'actuel recteur Bourantonis pour laquelle l'ancien chef de la police Chrysochoidis a proclamé la culpabilité de 8 personnes, majoritairement étudiant·es de l'AOP ciblés pour leur activisme politique, et les a fait appeler à témoigner pour finalement les poursuivre en pénal. L'État ordonne désormais le prélèvement obligatoire de leur matériel génétique (ADN), une pratique qui se répétera dans le cas de 14 des squatters interpellés et arrêtés le 17 novembre 2020, sur la base d'un effort ridicule de la police grecque de ficher le plus d'étudiants possible pour leur activisme politique. En conclusion, l'Université AOP est un autre partenaire précieux de l'État, appliquant massivement la doctrine de la loi et de l'ordre et servant la souveraineté et le capital à la moindre occasion.

Mise à part le désir des représentants de l'appareil d'État et du capital pour les millions qui s'échangent sans encombre, on sait que l'immeuble de Vancouver dérange et trouble même après son évacuation. C'est pourquoi, puisque l'AOP tient absolument à n'être aucunement au centre de luttes, il est jusqu'à aujourd'hui gardé quasi quotidiennement par un fourgon de MAT (CRS) ; c'est pourquoi il est entouré de forces de police à chaque fois qu'il y a des manifestations, actions et événements politiques différents dans la région au sens large ou lors d'anniversaires tels que le 6 décembre et le 17 novembre. C'est un autre casse-tête pour les autorités du rectorat et c'est exactement la raison pour laquelle ils se battent pour reconstruire un bâtiment qui est inutile et qu'ils ont abandonné depuis des années, tout en "transférant" la responsabilité à ceux qui sont toujours prêts à se salir les mains : le ministère de l'Éducation.

Enfin, on ne peut manquer de mentionner que ces derniers temps, l'État passe par le ministère de la Culture ! Cette fois, il lance une attaque et menace d'évacuer et de démolir un autre bâtiment classé, le squat qui fête ses 17 ans : Fabrica Ifanet à Thessalonique. Une occupation qui pendant toutes ces années fait partie organique de l'espace anti-autoritaire de la ville, qui a donné vie et « utilisé » en pratique avec des structures de toutes sortes les murs abandonnés d'une usine à Toumba.

Les squatters ont été touchés et sont touchés précisément parce qu'ielles incarnent un monde sans maîtres, une coexistence à armes égales et sans compensation, une vision du monde différente et profondément dangereuse pour le système existant, celle de son effondrement. Les évacuations des squatters ne sortent pas de nulle part, mais fonctionnent comme une condition préalable à l'invasion croissante de l'État et du capital dans nos vies. Dans la guerre contre « l'illégalité », les squats sont les cibles principales de l'État. Ce qui est illégal pour eux, ce sont les expropriations de bâtiments et d'espaces abandonnés et leur transformation en foyers de résistance, d'effervescence politique, de création et de solidarité. La rage des investisseurs pour la course au profit est légale, les pogroms de sans-abri sont légaux, l'incarcération des toxicomanes, l'appauvrissement des immigrés est légal, les accords entre les gros entrepreneurs et les patrons sont légaux. Le concept de propriété est légal, faisant du logement non pas un bien mais une chasse à la survie. De notre côté, nous pensons qu'il est plus que jamais impératif d'entrer dans les maisons vides et de créer en permanence des foyers de résistance, d'auto-organisation et de solidarité.

TOUT EST À NOUS, TOUT CE QU'ILS ONT ILS L'ONT VOLÉ

SQUATTONS LES VILLAS ET LES LIEUX ABANDONNÉS

PRENONS NOTRE VIE EN MAIN

SOLIDARITÉ AUX SQUATS

Squatters de Vancouver Apartment


[Patra] Intervention de contre-information contre l'augmentation du coût de la vie

de : « cheval récalcitrant »
le 7/10/2021
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Intervention de contre-information contre l'augmentation du coût de la vie : samedi 9 octobre à 11h00 au super marché AB Vassilopoulos (NEO k America)

(Dans le cadre d'une campagne conjointe de collectifs d'Athènes, Thessalonique, Patras, Xanthi et Alexandroupolis contre l'augmentation du coût de la vie et l'exclusion de l'accès aux produits de première nécessité et aux moyens de subsistance).

La vie chère, la hausses des prix et la « taxation injuste » : pour nous la facture, pour le capital la rentabilité…

Nous avons ressenti dans notre chair ce que la crise constante du système capitaliste d'État signifie pour nos poches et nos vies, avec un nouvel épisode que nous vivons depuis un an et demi. Les élites politiques et économiques, afin de préserver et de maximiser leurs profits, ont lancé une attaque féroce contre la majorité sociale. Avec une série de mesures réactionnaires antisociales, ils privent la base sociale des moyens de survie les plus élémentaires, transgressent des conquêtes centenaires et remettent tous les biens et services publics entre les mains du capital, créant ainsi les meilleures conditions pour l'intensification de l'exploitation et de l'oppression. Il y a quelques semaines, on a appris qu'une nouvelle vague de hausses de prix était déjà en cours pour les biens de consommation et industriels, une nouvelle vague d'augmentation qui touche les produits de base, tels que la nourriture, l'électricité, le carburant. Il s'agit d'une baisse indirecte des salaires et des pensions de la majorité de la société, qui s'ajoute au vol fiscal de la dernière décennie, qui a eu lieu au nom du remboursement des dettes aux « créanciers », en même temps que la dette a dépassé les 236% du PIB. En plus de la fiscalité et des augmentations constantes des prix, nous avons assisté ces dernières années à des restructurations et des privatisations réactionnaires plus larges dans un certain nombre de domaines qui pèsent sur la vie quotidienne de la société, augmentent le coût de la vie, abaissent le niveau de vie.

La nouvelle vague d'augmentation des prix est également enregistrée dans les données ELSTAT qui montrent des augmentations d'environ 2 % pour presque tous les articles de consommation populaire, tandis que pour certains articles, elles atteignent jusqu'à 12 %. Les chiffres suivants indiquent la forte augmentation des prix de divers produits nécessaires : fruits de mer frais 4,39 %, huile d'olive 2,61 %, légumes 8 %, viande 13,21 %, essence 16,8 %, diesel 20,25 %, gaz naturel 72,32 %. Respectivement, il y a une augmentation de 6,7% dans les transports et de 4% dans le logement. Ces augmentations de prix, les plus caractéristiques de toutes étant les énormes augmentations du secteur énergétique (jusqu'à 50 % dans l'électricité), résultent du besoin de capitaux locaux et internationaux de retrouver rapidement une rentabilité maximale, reflètent la concurrence du marché et sont directement liées à la stratégie de "libération" d'énergie et de transition "verte", prônée par les gouvernants. Donc encore une fois, la crise et la concurrence du monde capitaliste sont payées par la base sociale.

La nouvelle vague de précision arrive dans une condition sociale très particulière et est en fait une continuation de la planification antisociale de l'État et du capital, comme elle l'a été ces dernières années. Nous sommes plus de dix ans après le déclenchement de la crise financière de 2008 et près de 2 ans depuis le déclenchement de la pandémie. Pendant ce temps, les inégalités de classe se sont aggravées, le coût de la vie a considérablement augmenté et les salaires sont plus bas que jamais. La période pandémique est caractérisée par des intentions et une planification de domination. Dès le début de la crise sanitaire, il est devenu clair non seulement que l'État était indifférent à la protection de la vie humaine et de la majorité sociale, mais aussi que toutes ses actions visaient à servir les intérêts du capital. Ainsi, au lieu de renforcer le système public de santé, au lieu d'embaucher du personnel médical et de prendre des mesures de protection efficaces sur le lieu de travail, l'État travaille déjà sur un plan de poursuite de la privatisation du système de santé en n'embauchant pas et en licenciant des travailleurs, avec des annonces de fusions de cliniques et d'hôpitaux, avec l'entrée d'entreprises privées dans le système public de santé (PPP).

Mais au-delà de la santé, une planification similaire existe dans un certain nombre d'autres secteurs et services tels que l'éducation, l'approvisionnement en eau, les transports, le logement, les infrastructures publiques et la propriété (des bâtiments aux montagnes et plages entières). Il est caractéristique que la restructuration complète qui a eu lieu ces dernières années dans le domaine de l'éducation comprend, entre autres, l'introduction de frais de scolarité dans les programmes d'études de troisième cycle (et maintenant de premier cycle), l'implication de plus en plus d'entreprises privées à la fois dans les services universitaires et les programmes de recherche, l'imposition de barrières de classe par la réduction des admissions et l'introduction de la Base d'Admission Minimale.

De plus, l'attaque de l'État et du capital contre la majorité sociale s'étend à la question du logement. Depuis quelque temps, l'État a levé les restrictions sur les enchères et adopté un nouveau code des faillites, qui libère les enchères et les expulsions de résidence principale. En particulier, le nouveau code de la faillite, s'inscrivant dans la lignée de mesures du précédent gouvernement Syriza et imposée par les directives de l'UE, rend possible la vente et la location du logement principal du « débiteur », et permet aux banques, fonds et autres créanciers d'activer cette procédure directement eux-mêmes. Entre autres, l'emprunteur transférera la propriété du bien à un organisme privé spécialisé mis en place à cet effet et pourra alors devenir locataire de son logement tout en faisant face à la menace constante d'expulsion définitive, puisqu'au bout de trois ans la banque sera libre de résilier le contrat si 3 loyers mensuels ne sont pas payés à temps. Dans le même temps, une liquidation totale des biens du débiteur est envisagée, qui n'a désormais accès qu'aux montants de ses revenus qui couvrent les « frais de subsistance raisonnables ». En d'autres termes, juste quelques miettes pour qu'il ne meure pas. De cette façon, il devient clair que pour l'État, l'objectif principal n'est pas de répondre à un besoin social de base, comme le logement, mais de sécuriser les profits pour les banques et le capital. La possibilité qu'une énorme crise du logement éclate dans un avenir proche est déjà visible.

Une mention spéciale doit être faite à la question de l'énergie, car ces dernières années, tous les gouvernements sans exception et sous les directives de l'UE ont fait du pays un vaste chantier de construction de projets de « développement » qui, selon leurs annonces, visent à promouvoir les énergies « vertes » et l'autosuffisance énergétique du pays. Le business des SER non seulement n'a pas apporté l'autosuffisance - au contraire - non seulement n'a-t-il pas apporté une baisse des prix à la consommation comme évangélisée par ceux qui sont fortement subventionnés par les fonds européens pour produire de l'électricité chère, mais a plutôt stimulé les prix de l'énergie dans les foyers populaires, tandis que les fabricants continuent de s'approvisionner en électricité au prix de revient. Le plus grand pourcentage de DEI (EDF grec) est entre des mains privées depuis un certain temps maintenant et l'ouverture du marché de l'énergie n'a fait qu'apporter des services pires et des pannes d'électricité immédiates à ceux qui payent deux factures. Tout ce qu'il reste à la société de ces politiques énergétiques sont les travaux destructeurs qui sont effectués dans tout le pays et qui pillent toutes les ressources naturelles, accablant les montagnes, les forêts, les rivières et les mers.

Tout cela, depuis la hausse des prix des biens de première nécessité et de l'électricité, la privatisation rapide d'une série -jusqu'à récemment- de services publics, d'espaces et de structures (ports, train, DEI, réseaux d'infrastructures électriques, aéroports, bus urbain de Théssalonique, clubs étudiants, etc. ), jusqu'à la privatisation de la santé, la poursuite de l'implication du capital dans l'éducation et la libéralisation des enchères, font partie de l'offensive globale lancée par le système d'exploitation dominant contre les couches sociales inférieures. Les augmentations des produits de base en combinaison avec les salaires minimums (et malgré la maigre augmentation provocatrice du salaire minimum de 0,52 € par jour), le nombre énorme de chômeurs et les conditions de travail dégradées, surtout après la dernière loi anti-travail, étouffent ainsi la majorité sociale. Les travailleurs et les chômeurs, les pauvres et les opprimés sont de plus en plus exclus de l'accès aux moyens de subsistance de base, à la santé et à l'éducation. Chaque jour, nous nous enfonçons de plus en plus dans la pauvreté et l'insécurité.

De la lutte individuelle constante pour la survie, à la lutte collective constante pour la vie.

L'avenir immédiat recèle une pauvreté encore plus profonde, une exclusion encore plus nette de la santé, de l'éducation, de l'énergie, des transports, du logement, d'une gamme de produits de première nécessité tels que l'eau et la nourriture. Partout dans le monde, prenant différentes formes de mise en réseau et d'organisation, des résistances dynamiques et militantes défendent le caractère public et social d'un ensemble de services, diversifient et protègent souvent efficacement les besoins de la société contre les privatisations, les expulsions, les loyers élevés, les coupures de courant, factures hors de prix. Ayant entre nos mains le forum et l'expérience du vainqueur, après de nombreuses années de lutte des travailleurs de l'e-food, personne ne peut nous convaincre de la futilité de notre résistance organisée. Dans chaque quartier, dans chaque lieu de travail, dans chaque lieu où nous nous rencontrons, communiquons nos problèmes communs, unissons nous autour du principe de l'entraide, mettons en place des réseaux et des structures de solidarité sociale et de classe. Battons nous pour l'augmentation de nos revenus et la réduction du coût de la vie, bloquons la privatisation de la santé et de l'éducation, construisons par le bas un large front social radical qui placera au centre de son analyse l'homme et ses besoins et se battra pour le libre accès à la santé, à l'énergie, au logement, à l'éducation, à toutes sortes de produits de première nécessité pour tous, locaux et immigrés.

BLOQUONS L'AUGMENTATION DU COÛT DE LA VIE, LES LOCATIONS CHÈRES, LES EXPULSIONS, LES PRIVATISATIONS

METTONS EN PLACE DESSEAUX ET ASSEMBLÉES DANS CHAQUE QUARTIER

NE LAISSONS PERSONNE SEUL·E FACE L'ATTAQUE DE L'ÉTAT ET DES CAPITALISTES

ORGANISATION - SOLIDARITÉ - CONTRE-ATTAQUE

Contre-attaque de classe, groupe d'anarchistes et de communistes (Athènes, Thessalonique)

Pelotos, en route vers l'anarchie et le communisme (Xanthi)

Occupation de l'ancienne morgue (Alexandroupolis)

Groupe anarchiste « cheval récalcitrant" (Patra)


Appels à des rassemblements anti-guerre et annonce conjointe de collectifs contre l'accord Grèce/États-Unis

De TA , Πέλοτο, ΚΠΝ, ΔΙ
Le 18/10/2021
Article initial

Appels à des rassemblements anti-guerre et annonce conjointe de collectifs contre les nouveaux accords de guerre entre la Grèce et les États-Unis/France

La crise capitaliste mondiale, après son dernier déclenchement, celui de la crise financière de '08, ne montre aucun signe de fin. Dès la mi-2019, les organisations internationales (FMI, OCDE) mettaient en garde contre un nouvel épisode de crise en 2020. La pandémie de Covid-19 qui a frappé la planète a non seulement aiguisé les contradictions existantes, mais a également ajouté de nouveaux champs de concurrence entre les centres capitalistes. La contraction attendue - selon le FMI - de l'économie mondiale est comparable avec le Grand Krach de 29. C'est maintenant devenu plus qu'évident. La crise à plusieurs niveaux, et la tentative des États capitalistes d'apprivoiser une dette toujours croissante, sont des signes pour le prolétariat international de l'intensité de l'exploitation et de la pauvreté, l'autoritarisme au sein des États, l'augmentation de la répression de la résistance sociale et de classe, de nouvelles interventions impérialistes et une exacerbation des tensions transnationales. Si nous voulons survivre, nous devons à notre tour en tant que classe nous mettre en position de combat contre nos oppresseurs nationaux et étrangers.

Localement, les effets ont déjà commencés à être clairs. La dette publique dépasse actuellement 230% du PIB et le chômage dans le pays touche 1 million de personnes. Ce qui précède s'inscrit dans un cadre étouffant de crise sanitaire et après une série de lois anti-travail qui façonnent une nouvelle brutalité du travail. À titre indicatif : travail de 10 heures journalières et flexibilité, doublement de la limite des heures supplémentaires non rémunérées, télétravail, dimanche travaillé, fichage de ceux qui se syndiquent et criminalisation des grèves. A plus grande échelle, la dette mondiale en 2021 devrait dépasser 400% du PIB mondial, une hausse bien supérieure à celle enregistrée en 2008 avec l'impact connu pour le monde du travail.

Les États urbains, et le capital qu'ils représentent, ont du mal à trouver une issue et à se développer. Les taux d'épuisement des champs pétroliers, la recherche de nouvelles sources d'énergie telles que le gaz naturel et les terres rares (nécessaires dans les économies capitalistes au développement de nouvelles technologies et en particulier de systèmes d'armes) en addition à la concurrence sur le marché établissent un cadre de concurrence de plus en plus forte. Cette nouvelle situation nécessite la renégociation des équilibres géopolitiques existants auparavant. À titre indicatif, les dépenses mondiales d'équipement militaire, au cours de la période '19- '21, ont enregistré un record des 30 dernières années.

L'antagonisme des deux pôles impérialistes dominants U.S.A / OTAN - Russie / Chine, concerne le contrôle des sources productrices de richesses, de l'énergie et des routes commerciales. Les États-Unis cherchent à encercler militairement la Russie et la Chine, cette dernière contestant actuellement, sur le terrain du marché, la primauté des États-Unis. La Chine est encerclée d'au moins 400 bases, navires de guerre, sous-marins et bombardiers s'étendant du nord de l'Australie au Pacifique, en passant par l'Asie orientale et centrale.

Après le retrait des États-Unis d'Afghanistan, à la suite du soi-disant « accord de paix » entre les États-Unis et les talibans, ces derniers ont pris le pouvoir en imposant le régime du terrorisme et l'oppression extrême des femmes et d'autres groupes de population. Mais l'État américain a une continuité. Ayant utilisé plusieurs fois par le passé des groupes fondamentalistes dans la région lors de la confrontation avec l'ex-URSS et plus récemment avec l'axe russo–chinois, il équilibre sa fuite d'Afghanistan en améliorant ses effectifs militaires il y a quelques semaines avec la nouvelle alliance USA - Grande Bretagne - Australie (AUKUS).

L'annonce de la nouvelle alliance (AUKUS) est une exacerbation de la confrontation au niveau militaire entre les États-Unis et la Chine. L'accord se concentre sur la sécession de l'influence chinoise dans la région Indo-Pacifique, avec ce que cela implique, y compris la fourniture à l'État Australien de 8 sous-marins à propulsion nucléaire États-Uniens. Il convient de noter ici que les réacteurs nucléaires qui fournissent de l'énergie aux sous-marins utilisent de l'uranium enrichi dans la même mesure que celle nécessaire à la création d'armes nucléaires. Après s'être retirés de l'accord nucléaire, les États-Unis poussent la planète dans une direction dangereuse, dans une région grouillante de puissances nucléaires. Le climat de guerre froide qui se forme dans la région, dans un éventuel conflit, aura des proportions désastreuses pour l'humanité et la planète.

Dans la région des Balkans et du Moyen-Orient, l'État américain ne cesse d'accroître sa présence à travers l'OTAN, dont le nombre de bases augmentent, mais aussi à travers l'axe Grèce -Chypre-Israël - (Égypte), sous les auspices des États-Unis et la France ayant également un degré d'implication important. L'occasion est l'accord énergétique coûteux du gazoduc East-Med, qui, s'il va enfin de l'avant, transportera du gaz naturel vers l'Europe du Sud-Est, afin d'être autonome énergétiquement par rapport à la Russie, qui couvre actuellement 35% de ses besoins énergétiques. Un rôle important dans l'intégration euro-atlantique des Balkans occidentaux a été joué par l'accord entre la Grèce et la Macédoine du Nord, qui servait simultanément les intérêts impérialistes et les appétits de la bourgeoisie locale pour une nouvelle excursion d'exploitation dans le pays voisin. L'État grec transforme désormais ses territoires en une vaste base de l'OTAN, en même temps que ses avions de chasse surveillent l'espace aérien de 3 pays des Balkans tout en se présentant comme l'allié le plus fidèle des États-Unis.

Le 14 octobre, le ministre des Affaires étrangères N. Dendias se rendra aux États-Unis pour la signature de l ‘« Accord de Coopération en matière de Défense mutuelle » (MDCA). L'accord devrait durer 5 ans, au lieu d'être renouvelé chaque année, ce qui approfondit encore l'implication de l'État grec dans les plans États-Unis / OTAN. Dans le même temps, l'accord prévoit la modernisation des bases déjà existantes (agrandissement de Souda, qui est la plus importante de la région, Larissa – qui héberge déjà des drones américains, militarisation du port d'Alexandroupolis), tandis que Xanthi, Kavala et Skyros sont en discussion, ce dernier étant un favori en raison de sa position géostratégique. Skyros est situé au cœur de la mer Égée et des décisions opérationnelles telles que le stationnement de deux drones israéliens de type Héron sur l'île, soulignent l'intention de le renforcer davantage.

Dans le même temps, la tentative d'impliquer l'État grec en Libye, en demandant l'abolition du mémorandum turco-libyen sur la construction de la ZEE (zone économique exclusive), la déclaration de la ZEE avec l'Égypte et l'Italie, l'implication militaire au Mali dans le cadre de la coopération avec l'État français, les transactions de systèmes d'armes avec l'Arabie Saoudite, les mouvements de main-d'œuvre dans la région et les entraînements conjoints des forces aériennes des deux États, soulèvent la possibilité que le pays soit impliqué dans un conflit.

La bourgeoisie grecque, dans un environnement international instable de forte concurrence, entièrement sous le joug de la puissance US / OTAN, suit l'escalade de la confrontation, revendiquant à la fois la protection et une part du gâteau énergétique qu'elle espère partager dans la région de la Méditerranée orientale. L'État grec ressent le besoin de s'attacher en des termes encore plus directs et non négociables à la puissance de l'Occident et de jouer le rôle de gendarme dans la région sud-est de la Méditerranée.

À l'heure où nous comptons des milliers de décès dus au virus covid-19, les fonds de l' ESY (ministère de la santé) restant amputé et où nous nous attendons à la 4e vague de pandémie, les dépenses gouvernementales en équipement sont gigantesques. L'État grec se classe deuxième en pourcentage des dépenses d'équipements militaires basées sur le PIB parmi les membres de l'OTAN dans la liste correspondante. Rappelons que l'arrêt de la pandémie s'est couplé avec le recrutement de milliers de flics et de militaires, la fourniture de centaines de voitures de patrouille et de matériel de répression. Souvenons-nous également de la lutte contre les incendies avec la présence de policiers anti-émeutes au lieu de pompiers, les premiers réprimant les efforts des habitants pour sauver leurs villages.

Poursuivant la dilapidation de milliards d'euros pour la préparation de la guerre, le récent discours de K. Μitsotakis a annoncé l'achat de 24 (contre 18) avions de combat de type Rafale, alors qu'il y a quelques jours, a été voté par le Parlement un nouvel accord avec la France pour l'achat de navires de guerre, c'est un feu vert pour l'acquisition de trois frégates de type Belharra, trois corvettes Gowind, la mise à niveau des quatre frégates ΜΕΚΟ (avec un coût total de près de 5 milliards d'euros), ainsi qu'un texte complet sur la coopération et la préparation militaires. L'article 2 du traité dispose que "le gouvernement de la République hellénique et le gouvernement de la République française se prêtent mutuellement assistance et soutien, par tous les moyens appropriés à leur disposition et, le cas échéant, par le recours à la force armée, s'ils constatent conjointement qu'une attaque armée a lieu contre le territoire de l'un ou l'autre des deux, conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies". L'article 18 de l'accord de défense prévoit que la coopération entre la Grèce et la France peut également prendre la forme d'une "participation à des déploiements conjoints de forces ou à des déploiements sur des théâtres d'opérations à l'appui d'intérêts communs, comme par exemple des opérations sous commandement français au Sahel ".

En même temps qu'une grande partie de la base sociale est incapable d'accéder à un certain nombre de besoins sociaux de base (et alors qu'une nouvelle vague d'augmentation du prix des biens de consommation et industriels arrive), la pression des grandes industries de guerre combinée au nationalisme et au militarisme locaux augmentent les dépenses en programmes d'armement et justifient l'implication de l'armée dans de plus en plus d'affaires “internes” comme nous le voyons de manière caractéristique avec la gestion des migrants. L'augmentation du service militaire, les exercices de guerre de plus en plus fréquents à l'intérieur et à l'extérieur des frontières - dont plusieurs impliquent des plans de répression des foules, les évacuations des squats de logement de migrants et leur emprisonnement dans des camps de concentration dans des conditions misérables, sans accès aux soins médicaux (pas d'accès à l'Amka et aux vaccins en temps de pandémie), les refoulements (push-backs) en mer Égée, les assassinats clandestins à Evros par des fascistes paramilitaires et les plaintes pour viol, comme le climat de guerre créé par le gouvernement dans la période précédente contre les migrants, montre l'attitude de l'État grec. Les médias urbains n'ont cessé de répliquer la nécessité de protéger le "Parthénon moderne" en modernisant la clôture d'Evros, tandis que de nouveaux flux migratoires sont attendus après la domination des Talibans à Kaboul.

D'autre part, la Turquie, qui dispose de la 2e plus grande armée de l'OTAN et maintient des forces militaires en plusieurs points à l'extérieur de la frontière, réévalue son rôle géopolitique et poursuit une politique étrangère expansionniste énergique. Le gouvernement d'Erdogan, ayant établi un régime autoritaire et personnel sous le manteau parlementaire, suit une politique de révisionnisme fort dans le contexte de l'expansion économique et territoriale de la Turquie et maintient un climat belliciste, puisqu'il a reçu un mandat clair pour moderniser la bourgeoisie de l'État turc qui cherche également des moyens de profits afin d'échapper à une longue période de crise. Dans le même temps, les régions en difficulté des pays voisin sont impitoyablement attaquées par l'État turc, répertoriant des dizaines de morts et des milliers de prisonniers.

L'implication toujours plus grande de l'État grec dans les plans de guerre de l'OTAN et de ses alliés, met en évidence la nécessité de rallier un mouvement anti-guerre de masse et militant qui ciblera - sur une base régulière et non opportuniste et d'étiquette - les vrais responsables, c'est-à-dire les conflits impérialistes et transnationaux, le nationalisme, le militarisme, mais aussi le système d'exploitation et d'oppression lui-même, faisant de la solidarité internationaliste entre les peuples le seul choix face à la perspective d'une guerre généralisée.

La question de la perspective révolutionnaire a pour condition préalable l'existence d'une action organisée, continue et cohérente et nécessite l'enrôlement et la participation de tous ceux qui sont du côté des exploités. La lutte pour parvenir à une société sans guerres, sans pauvreté et sans réfugiés passe par l'organisation de la base sociale, en fonction de ses besoins et de ses intérêts de classe. Prendre nos vies en main, organiser la couverture de nos besoins fondamentaux et sociaux à l'extérieur et contre l'État et la marchandise. Faire le pas pour la Société de la Liberté, de la Solidarité, de l'Égalité et de la Sociale.

NOUS BLOQUERONS :

  • LES ACCORDS GUERRIERS ENTRE LA GRÈCE ET LES ETATS-UNIS/FRANCE
  • LA TRANSFORMATION DE LA GRÈCE EN UNE VASTE BASE DE L'OTAN
  • LES BUDGETS DE GUERRE AU PROFIT DE L'INDUSTRIE DE L'ARMEMENT
  • LE MILITARISME, LE NATIONALISME, L'IMPÉRIALISME, LA PRÉPARATION À LA GUERRE

EN GRÈCE ET EN TURQUIE, DANS LES BALKANS, AU MOYEN-ORIENT ET PARTOUT DANS LE MONDE : S'ORGANISER, S'UNIR, SE BATTRE

Mardi 19 Octobre : Athènes : 19h00 - Syntagma, Thessalonique : 18h00 - Statue De Venizélos, Xanthi : 18h00 - Préfabriqué, Alexandroupolis : 18h30 - Salle De Lecture

Mercredi 20 Octobre : Patras : 18h30 - place Olgas

TA:Contre-attaque de classe, groupe d'anarchistes et de communistes (Athènes, Thessalonique) / Pelotos, sur le chemin de l'anarchie et du communisme (Xanthi) / occupation d'une ancienne Morgue (Alexandroupolis) / groupe anarchiste "dysinios hippos" (Patras)

Concert de soutien à un zadiste incarcéré

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 10 mars à 19h30 au Marbré :
Concert de soutien des Ramoneurs de Menhirs à un militant incarcéré de la Zad du Carnet

Salut à tous.x.tes !

Le 10 mars à 19h30 au Marbré :

Concert de soutien des Ramoneurs de Menhirs à un militant incarcéré de la Zad du Carnet

Le 24 mars 2021, notre copain Pty Loup a été arrêté juste après l'expulsion de la Zad du Carnet, lieu de lutte contre un projet d'extension du Grand Port de St-Nazaire et incarcéré après 3 semaines de préventive. Il avait pété la vitre d'une voiture de flic, où se trouvait la commandante de la gendarmerie de Pornic qui se baladait bien trop près du poste de vigie.

Il s'est pris un an et demi de zonz' ferme et son procès a été l'incarnation de la justice de classe, couronnée par un matraquage de la BAC. Bref, un procès de zadiste en bonne et due forme.
Ça fait presque un an que Pty Loup est en taule et il sort le 14 avril prochain.

En solidarité avec tout.es les détenu.es ! Parce qu'on considère plus que nécessaire, d'autant plus dans ce tournant politique autoritaire et fascisant de se mobiliser pour aider les copaines incarcéré.es qui subissent toute la violence de ce système carcéral classiste, patriarcal et raciste !

Les thunes seront reversées à la cagnotte anti-rep du Carnet. Elles serviront à couvrir les dernières dépenses de Pty Loup et à essayer d'amortir les frais des futurs procès des copaines.

L'occasion de se défouler sur le son punk-celtique des Ramoneurs de Menhir !! (pour plus d'infos : ramoneursdemenhirs.bzh)

Le marbré est un squat ouvert depuis septembre 2020 pour l'auto-organisation contre toutes les formes de domination ! Il sera expulsable fin avril (plus d'infos : lemarbre@noblog.org).

Venez nombreu.x.ses au 39 rue des Deux Communes à Montreuil (RER A :Vincent, 9 : Croix de Chavaux, 1 : Bérault) !

ACABISOUX
CRÈVE LA TAULE (squat et zad partout !)

Des copaines du Carnet

Lettre ouverte aux juges d'instruction de l'affaire du 8 décembre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Par l'une des inculpée, à l'occasion du nouveau refus de remise en liberté de la dernière des personnes incarcérée dans cette affaire.

La dernière personne incarcérée dans l'affaire du 8 décembre vient de se voir refuser une nouvelle fois sa remise en liberté. Elle est donc maintenue, et ce depuis plus d'un an, sous le régime de l'isolement. On rappelle que ce qui lui est principalement reproché, en dehors des fantasmes de la DGSI, est d'être allée soutenir l'expérience d'autodétermination du Rojava et lutter contre l'État islamique à Raqqa. Ce nouvel entêtement de la justice à valider les délires des services de renseignement – et à pourrir la vie des 7 personnes inculpées dans l'affaire – a motivé la rédaction d'une lettre ouverte aux juges d'instruction en charge de l'affaire par l'une des mises en cause.

Lettre ouverte à l'intention du juge Jean Marc Herbaut, chargé d'instruction
et co juges Nathalie Malet et Emmanuelle Robinson

Mesdames, Monsieur,

Je vous écris car cela fait maintenant plus d'un an depuis nos arrestations que nos familles et amis subissent le poids de votre instruction. Cela fait maintenant plus d'un an que vous nous maintenez tétanisés par le poids de votre incrimination. Cela fait plus d'un an et pourtant il semble si difficile de faire entendre nos voix dans ce dossier.

En effet, si pendant nos interrogatoires et auditions nous avons tenté de remettre un peu de vérité et d'humanité dans le récit qui s'était construit sur nous à notre insu pendant les 10 longs mois de votre enquête préliminaire, force est de constater que peu importe nos dires ce sont toujours les mêmes mots qui seront in fine utilisés et inlassablement répétés : individus « déterminés », « fanatisés » – mots qui ne représentent que des jugements de valeur de votre part –, « groupe » alors que nous ne nous connaissons pas tous.tes et que l'enquête l'a prouvé, « leader » pour l'ami commun à toutes ces personnes que vous avez inculpées, « projet » ou encore « action violente » sans jamais être capable de nous les nommer ou de nous les définir, « armes » pour parler de répliques d'airsoft, etc. La liste serait trop longue pour être ici continuée, mais illustre parfaitement que votre prétendue enquête n'est fondée que sur la fiction performative que vous ainsi que la DGSI tentez de distiller.
Je ne peux alors que m'interroger sur la visée répressive de cette affaire car la « matérialité » de nos prétendues intentions ne semble reposer que sur des propos retenus lors de discussions anodines entre ami.es (ce qui à mon sens constitue une grave atteinte à la liberté d'expression) ou encore sur nos opinions politiques (ce qui cette fois porte une grave atteinte à la liberté d'opinion). Comment ne pas s'étonner du nombre significatif de questions politiques posées à nos entourages et nous-même ? En quoi ce que nous ou nos proches pouvons penser de la politique actuelle du président Macron peut bien intéresser votre enquête ? Et pourquoi des questions sur le fait que nous votions et si oui pour qui ? Mais pourtant tout y passe, du mouvement gilet jaune aux mouvements de dénonciation des violences policières. De l'écologie au survivalisme. Des anti-GAFAM à toute application ayant pour objectif de protéger ses données et sa vie privée. De l'antifascisme à l'anarchisme.
Non, le simple fait que nos considérations sur ce qui fait obstacle à l'émergence d'une société plus libre et équitable vous déplaise ne fait pas de nous des terroristes et je m'oppose à l'instrumentation du terrorisme à des fins de répression quelles qu'elles soient. Et alors même que vous semblez adepte de termes forts quand il s'agit de nous définir, cela ne vous gêne pourtant pas d'euphémiser et de cautionner la torture blanche qui se cache derrière le sobre mot d' « isolement ».

Monsieur le juge, dans un long courrier que vous a adressé la dernière personne que vous maintenez en détention, il est fait mention d'une de vos déclarations selon laquelle nous vous ferions perdre votre temps dans la tâche qui serait la vôtre, c'est-à-dire lutter contre le terrorisme. On pourrait alors raisonnablement penser que, si vous avez le sentiment que cette affaire vous fait perdre votre temps, peut être n'a-t-elle simplement rien à faire entre vos mains ni même de raison d'être. Ainsi est-il peut être grand temps, monsieur le juge, de nous libérer du poids de votre enquête, car à nous, c'est bien notre vie qu'elle fait perdre.

Camille,
L'une des inculpé.es

Sur l'affaire, voir le blog : https://soutien812.net