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Marche contre un concert néo-nazi à Saint-Cyr

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à marcher dimanche 14 mai à partir de 14h depuis la mairie de Saint-Cyr vers la salle Simone Veil contre un concert néo-nazi qui s'y est tenu samedi dernier.

Alors que l'extrême droite répand sa haine et sème morts et blessés en France, de l'assassinat du rugbyman argentin Federico Martin Aramburú au centre de Paris, en passant par l'attaque prévue des supporters du Maroc, le tabassage d'un assistant parlementaire ou le meurtre de Clément Méric.

Alors que certains médias ne cessent d'inviter des apôtres du racisme pour y diffuser en toute quiétude leur message immonde.

Alors que des groupuscules xénophobes font plier l'État à Callac et Saint-Brevin-les-Pins.

Alors que les agressions, les discours islamophobes et antisémites se multiplient dans l'indifférence.

Le 6 mai 2023, plus de 500 néonazis ont pu défiler en toute impunité dans Paris, déployant tous les symboles interdits de leur haine.

Ce même jour, 300 à 400 sympathisants de l'extrême droite ont pu assister à un concert de « rock aryen » dans nos quartiers, à Saint-Cyr-l'École, dans la salle Simone-Veil. Inaugurée en janvier 2022, cette salle est nommée ainsi en hommage à l'ancienne ministre, rescapée des camps de la mort. Le symbole utilisé est une insulte à sa mémoire et à celle des millions de déportés. Il n'a pas été choisi au hasard.

Imaginer que ces militants d'extrême droite aient pu s'en amuser ou en jouir par pure fascination génocidaire nous glace le sang et nous indigne.

L'information, révélée par Mediapart, a été confirmée à BFM TV par la maire UDI Sonia Brau.

L'extrême droite s'attaque à des groupes humains (étrangers, noirs, juifs, arabes, homosexuels...) pour ce qu'ils sont : différents.

Nous habitants, citoyens, dénonçons leurs idées et leur venue.

Nous dénonçons l'insécurité subie par les personnes qui, de par leur couleur de peau ou leur religion réelle ou supposée, sont victimes chaque jour d'actes et de discours racistes, y compris de la part de certains dirigeants politiques.

Nous dénonçons l'insécurité subie par les victimes d'actes et de discours sexistes, homophobes, transphobes et intersexophobes.

Le débat est l'essence de la démocratie. Aussi, par-delà les désaccords, nous appelons et invitons l'ensemble des démocrates à nous rejoindre pour honorer la mémoire de Simone Veil et des millions de déportés et pour rappeler notre attachement commun à la démocratie.

Citoyens, élus, partis (de l'extrême gauche à la droite républicaine), syndicats, associations, rejoignez-nous pour une réponse ferme, résolue et unitaire contre l'extrême droite.

Fascistes hors de nos villes !

Rendez-vous à Saint-Cyr-l'École, devant la mairie, dimanche 14 mai à 14 heures, pour nous diriger ensemble vers la salle Simone-Veil.

Cet appel est issu de l'assemblée citoyenne du 10 Mai 2023.

[1er Mai] Un manifestant retourne en prison

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Suites de la répression du 1er mai : après 5 jours de prolongation de GAV en taule, quatre inculpés sont libérés sous CJ ; un manifestant retourne en prison.

Ce mardi 9 mai comparaissaient 5 personnes qui étaient en détention provisoire suite à la procédure de comparution préalable du jeudi 4 mai. Ils font partie des gens arrêtés lors des manifs du 1er mai à Paris. Aujourd'hui, le procureur a demandé des contrôles judiciaires en attente du procès. 4 personnes sont sorties sous CJ. Tous ont obligation de pointer deux fois par semaine au comico et sont interdits de manifester, une personne est interdite de Paris et une autre est interdite de port d'arme. Tout ceci est valable jusqu'aux procès qui se tiendront le 6 et le 13 juin. (On rappelle que pour les comparutions immédiates qui ont eu lieu le 3 mai, les procès auront lieu les 8 et 12 juin).

Pour la 5e personne, le juge a même été au-delà de la réquisition de la proc' et l'a renvoyé en détention jusqu'à son procès. Cette décision est scandaleuse. Les raisons de la détention restent floues : une différence notable est qu'il avait un casier judiciaire. Mais il est évident que ces différences de traitements sont d'abord les conséquences d'un profilage des inculpés, appuyé entre autres sur les enquêtes sociales, profilage évidemment raciste, xénophobe, visant tout particulièrement tout ce que ces juges se représentent comme marginal, y compris le fait d'être pauvre ou de ne pas avoir le profil type du « bon français » ! Le juge Pierre-Yves Calais, ce sale fils de chien, a même insisté lors de l'entretien à l'audience sur le fait qu'il n'avait pas poursuivi ses études. La justice cherche comme à son habitude à individualiser les situations et à séparer les bons des mauvais manifestants, en fonction de leur situation sociale.

Suite à des appels à rassemblement, dès 13h, beaucoup de gens étaient présents dans et devant le tribunal. Une banderole a été accrochée en face de l'entrée du tribunal : « Liberté pour tous les enfermés ». Les esprits étaient aussi combatifs à l'intérieur, de la part des détenus en premier : une des détenues a crié « Feu aux prisons, liberté pour tous ! » une fois sa libération prononcée, ce qui a provoqué un soutien instantané du public à l'intérieur de la salle d'audience. Les soutiens sont aussi restés jusqu'à l'annonce du dernier délibéré à 17h, où la prolongation de la détention d'un des inculpés a été prononcée. Celle-ci a provoqué un déferlement de colère de la part des soutiens dans la salle, qui s'est prolongé à l'extérieur pendant une bonne heure. Les gens criaient « Feu aux prisons, feu aux tribunaux », « Tout le monde déteste la police/la justice » devant une rangée de flics postés devant la salle. Il est toujours possible de rentrer en conflit au sein des tribunaux et d'apporter sa solidarité directement aux réprimés en bordélisant audiences et délibérés.

Depuis le début du mouvement, des procédures semblables ont eu lieu dans d'autres villes : à Grenoble et Toulouse suite au 1er mai, à Paris et Rennes plus tôt dans le mouvement (cf. communiqué DC Rennes et Book bloc Paris).

Alors que l'État rêve de la fin du mouvement, la justice fait son travail et veut mater les récalcitrants qui refusent de le voir mourir quand l'intersyndicale le décide. Ces procédures de comparution préalable visant à foutre les gens momentanément au trou sans jugement semblent vouloir se généraliser. Ne laissons personne seul face à la répression, qui ne cherche qu'à intimider et faire abandonner. Pour se solidariser avec les enfermés et les réprimés, continuons de nous organiser et soyons offensifs face à l'État et à la justice.

Rassemblons-nous pour l'audience publique de la DML (Demande de Mise en Liberté, qui interviendra sous 10 jours) ou l'appel de la décision de la mise en détention provisoire, quand cette audience sera fixée (la date sera rendue publique, infos à venir).
le 09 mai 2023

L'AG du Belvédère

FEU AUX PRISONS
FEU AUX TRIBUNAUX
LIBERTE POUR TOUS

L'isolement carcéral de Libre Flot reconnu illégal

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce 4 avril 2023, au Tribunal Adminstratif de Versailles, 2 ans et 3 mois après le 1er recours déposé, mais aussi 1 an après la fin de la grève de la faim de Libre Flot ayant déclenché sa sortie de l'isolement et de prison, a eu lieu une audience pour juger de la légalité de la mise à l'isolement carcéral de Libre Flot pendant un an et demi. Cet isolement a donc été reconnu illégal, les faits et motifs retenus contre lui ne pouvant justifier légalement de la mise à l'isolement d'un détenu. L'État a été condamné à 3000€ de dommages et interêts pour un an et demi d'isolement dont l'impact est extrêmement lourd.

L'isolement carcéral de Libre Flot reconnu illégal

Ce 4 avril 2023, au Tribunal Adminstratif de Versailles [1], 2 ans et 3 mois après le 1er recours déposé au Tribunal Administratif, mais aussi 1 an après la fin de la grève de la faim de Libre Flot ayant déclenché sa sortie de l'isolement et de prison, a eu lieu une audience pour juger de la légalité de la mise à l'isolement carcéral de Libre Flot pendant un an et demi. Ce recours, pour lequel le jugement en référé/en urgence lui avait été refusé, s'attaquait au renouvellement du régime d'isolement lors de son incarcération en préventive en décembre 2020, validé tous les 3 mois par le directeur de la prison de Bois d'Arcy ainsi que par ses supérieurs de l'administration pénitentiaire. Mais ce recours portait également contre le renouvellement validé par le garde des sceaux, Dupont-Moretti, à l'issue d'un an d'isolement pénitentiaire.

Pour rappel, le directeur du Centre pénitentiaire, lors d'une audience à ce sujet, avait lui-même reconnu que peu importe les démarches légales qui seraient entreprises, il ne serait pas décisionnaire, ayant des directives venant « d'au-dessus », cherchant par là à faire comprendre à Libre Flot et ses avocat.es que la décision était politique et par là-même à se dédouaner de sa propre responsabilité.

C'est donc en s'appuyant sur ce contexte et sa détermination à retrouver sa liberté, que Libre Flot s'engageait le 27 février 2022 dans une grève de la faim de 36 jours dont l'issue fut celle de sa sortie de prison. Le 4 avril 2023, l'isolement de Libre Flot a donc été reconnu illégal, les faits et motifs retenus contre lui ne pouvant justifier légalement de la mise à l'isolement d'un détenu. L'État a été condamné à 3000€ de dommages et interêts pour un an et demi d'isolement dont l'impact est extrêmement lourd (voir lettres). Pourvu que cela fasse jurisprudence, bien qu'on doute de l'impact réel sur l'administration pénitentiaire quand on voit la volonté à faire traîner ce genre de procédure. Mais nous observons une fois de plus que l'État et l'adminsitration pénitentiaire n'ont cure de respecter les droits des prisonnier.es, au pire ils payeront quelques dommages pour compenser a posteriori.

Contrôle et Surveillance : créer la rupture et déstabiliser

Le 4 avril 2022 Libre Flot sortait de prison après un an et demi enfermé, avec un contrôle judiciaire très strict (CJ) qui court toujours. Il passait les 6 premiers mois avec un bracelet électronique. Les CJ des 6 autres accusé.es dans l'affaire du 8 décembre 2020 sont graduellement différents, mais fort contraignants aussi, induisant par leur différence de traitement une sorte de hiérarchie entre elleux, toujours imposée par les constructions délirantes de la DGSI.

Les contrôles judiciaires sont en soi une forme de peine car ils comprennent une restriction des déplacements et des liens, un contrôle exercé par le pointage régulier au commissariat, la menace de retourner en prison au moindre faux pas ou oubli, mais aussi des absurdités entraînant stress et difficultés matérielles.

La modification d'un CJ peut entraîner la perte de droits acquis précédemment : par exemple l'un.e des accusé.e obtient de pouvoir changer de lieu de vie dans un autre département auquel iel n'avait pas accès. Mais cet accord s'accompagne d'une obligation de déposer ses préavis de départ pour son logement et son travail dans un délai de seulement 5 jours, avec 1 seule journée légale pour déménager... Le tout sans avoir la possibilité de retourner par la suite dans le département dans lequel iel vivait depuis sa libération, perdant le peu de liberté de circulation qu'iel avait réussi à obtenir (quelques départements limitrophes) lors des dernières modifications de CJ. Autre exemple, l'un.e obtient la levée d'interdiction de communication avec l'ensemble des autres accusé.es, mais de leur côté les accusé.es ne peuvent pas forcément communiquer avec ellui.

Le CJ impose un mode de vie sous contrôle, reflet d'une société capitaliste méritocratique à gerber : le fameux « métro-boulot-dodo ». Quand le proc' se permet lors d'une audience de déclarer que « la réussite de ce dossier c'est que maintenant ils ont un logement et un travail », c'est une violence de plus envoyée à la gueule de celleux dont la vie a été mise en cage par cette répression politique : tout projet de vie ayant été anéanti et considéré même comme suspect, les liens amicaux et familiaux impactés et limités voire coupés, des boulots imposés, sans compter la charge mentale pour les personnes soutiens restreintes, la difficulté de construire sereinement de nouvelles relations de confiance, coincé.es dans une vie dont on perd la maîtrise. Le CJ a un fort impact matériel, relationnel et psychologique et pouvoir se projeter sur une suite s'avère très compliquée ne sachant pas les aboutissants du procès à venir.

On retient aussi cette phrase assassine qui illustre la vision étriquée et superficielle des liens familiaux selon le procureur qui dira lors d'une audience pour modifier son CJ : « s'il en avait quelque chose à faire de sa mère, il ne serait pas parti combattre en Syrie [2] ni fait une grève de la faim ». Quand on sait la douleur qu'ont endurée les familles de voir leur proches accusé.es par la DGSI de terrorisme et enfermé.es loin d'elleux par une justice bornée et sourde, c'est une violence de plus à encaisser.

Au-delà des CJ, partie apparente du contrôle exercé sur les vies des accusé.es (et impactant leurs proches) il y a cette partie gardée cachée qu'est la surveillance qu'intériorisent les accusé.es d'autant plus quand iels ont connaissance des moyens mis en œuvre pour monter une telle affaire contre elleux : mises sur écoute, surveillance des déplacements, filatures, prise d'images, IMSI catching...

L'utilisation de ces moyens de surveillance induit des comportements de méfiance constante que l'on intériorise, ce qui permet par ailleurs de constater que cette surveillance est avérée : quand on remarque que l'on est suivi ponctuellement, que des agents peu discrets font des captations lors d'événements de soutien, que la présence policière augmente subitement dans le village lorsqu'on s'y installe, etc.

Ce climat de surveillance déjà fort et intégré dans l'environnement urbain ou dans les outils de communication et internet, s'insinue partout et crée un climat délétère et angoissant autour de soi. Ne pas sombrer tout en vivant sous surveillance et sous contrôle est un défi constant.

Les accusé.es ont appris récemment les dates du futur procès, qui devront être confirmées dans l'été, dont la qualification est « association de malfaiteurs terroriste » requalifiée de criminelle en correctionnelle et pour les refus de donner accès à leur matériel informatique chiffré. Le procès devrait s'étendre tout le mois d'octobre 2023 à Paris.

Par ailleurs, une autre démarche légale a été intentée au Tribunal Administratif pour dénoncer l'illégalité des fouilles à nu subies en prison par l'un.e des accusé.es, présentées comme systématiques par le personnel pénitentiaire (avant et/ou après chaque parloir et de façon aléatoire lors de la détention) [3] là où ces fouilles à nu impliquent humiliations et violences banalisées dans le contexte carcéral et intériorisées comme normales par les prisonnier.es. Une date d'audience est toujours en attente. [4]

Ici, une brochure réalisée par le comité de soutien de Paris reprend différents textes écrits autour de cette affaire dite du 8 décembre (ou 8.12), ainsi qu'une chronologie, que nous vous invitons à diffuser autour de vous. Toute forme de solidarité reste bienvenue.

Force et soutien à tous.tes les enfermé.es et a celles et ceux qui luttent contre la prison, dedans et dehors !

Brochure 8 12

[1] Dont dépend la prison de Bois d'Arcy.

[2] En tant qu'internationaliste au coté du peuple kurde révolutionnaire.

[3] Parmi les personnes enfermées en isolement, une fouille à nu par jour doit être réalisée par les matons, celles—ci ont donc lieu de façon aléatoires au sein de cette aile. Les fouilles à nu systématiques avant et après les parloirs sont des mesures imposées pour les détenu.es particulièrement surveillé.es (DPS)

Autonomie de Classe - WE formations & débats #40

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Autonomie de Classe (https://www.autonomiedeclasse.org/) organise son 40e weekend de formation et débats. Venez débattre des perspectives du mouvement mais aussi des questions de fonds qu'il soulève avec des militant.e.s de Rennes, Marseille, Paris et d'autres villes !

Au programme :

Samedi 13 Mai :

  • 09h30 : Accueil, petit dej
  • 10h : Situation politique actuelle + focus sur mobilisation antifasciste 1er Mai au Havre
  • 14h : Qu'est-ce que la classe ouvrière ?
  • 16h : Quel rôle pour les révolutionnaires dans le mouvement ?

Dimanche 14 Mai :

  • 9h30 : Accueil, petit dej
  • 10h : Que serait un pouvoir ouvrier ?
  • 14h : A2C s'organise : revue, weekends, groupes locaux ...

🌿 Bienvenue
Le weekend est ouvert à toute nouvelle personne curieuse ou intéressée par le programme. Une présentation d'A2C existe ici pour nous situer : https://www.autonomiedeclasse.org/qui-sommes-nous/. Les articles publiés sur le site permettent de compléter pour savoir quelles sont les boussoles politiques d'A2C.

🚲 Frais de transport
L'argent ne doit pas être un frein pour accéder à ces moments : les frais de transport et l'hébergement sont pris en charge collectivement. N'hésitez pas à nous envoyer un message privé sur Messenger ou un mail à A2C@riseup.net pour connaître les détails pratiques.

🏓 Pour les enfants
De même pour les enfants, nous pensons que cela ne doit pas être un frein à l'organisation politique. Un accueil d'enfants est pris en charge collectivement en parallèle du weekend.

Main dans la main, la mairie de Montreuil et le commisariat font pression pour expulser la Baudrière

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Réunion publique contre la Baudrière organisée par la mairie de Montreuil, le commissariat et un voisin. Des échanges scandaleux en amont et une criminalisation du squat.

notre réponse collective

Ici la Baudrière !

Nous sommes un squat anarcha-féministe TransPdGouine (TPG) situé au 65bis rue Voltaire et au 7 rue de la République à Montreuil. Une vingtaine de personnes y vivent avec des parcours de vie multiples marqués par l'homophobie, le sexisme, le racisme et la transphobie, que ça soit dans le cercle familial, professionnel, scolaire ou simplement dans la rue. Ce lieu autogéré et autonome est pour nous un refuge. Il est aussi un espace d'accueil et d'accompagnement, d'hébergement pour des personnes à la rue, en galère...

La Baudrière est aussi un espace revendicatif et politique où se croisent plusieurs luttes. Des collectifs et individus s'y retrouvent chaque jour depuis plus d'un an, pour s'y organiser, s'y retrouver, échanger et créer du lien. Passant des écologies politiques aux luttes féministes, TransPdGouine, anti-impérialistes, aux luttes anti-racistes et contre les violences d'État... La vie du lieu est rythmée de cantines, festivals et rencontres internationales, réunions, actions, soirées de soutien à différents collectifs, aux mouvements sociaux...

Retrouvez-nous sur labaudriere.noblogs.org
contact : la-baudriere@riseup.net

Main dans la main, le commissariat et la mairie de Montreuil font pression pour nous expulser

Loline Bertin, adjointe au maire pour la tranquillité et la sécurité de Montreuil ainsi que l'adjointe au commissaire Mme Gramond ont organisé, avec un voisin, une réunion publique à notre sujet sans nous prévenir. Plusieurs voisinEs côtoyant la Baudrière nous ont apporté leur soutien, et nous ont fait parvenir l'invitation. Cette dernière indique qu'une plainte collective de voisinEs a été déposée pour agression sonore. Nous sommes très surprisEs de cette initiative, alors même que plusieurs mois auparavant nous avions organisé une réunion publique sans qu'aucunE des voisinEs plaignantEs ne vienne.

Tout débute avec des échanges de mails entre la mairie et 4 voisinEs=2 couples, que la mairie a transmis au juge comme témoignages à charge pour l'expulsion de la Baudrière. Iels se plaignent du squat mais aussi du bail précaire accordé à l'association les midis du mie, qui héberge et accompagne des jeunes mineurs isolés au 65 rue voltaire. Ce sont des échanges scandaleux où Loline Bertin répond comme si tout ce qui était écrit était normal et correct, en approuvant ainsi les propos racistes et classistes des voisinEs . En voici quelques extraits :

VoisinE  : « depuis des mois des heurts dans la rue, et la venue de gens dégénérés qui bousillent nos rues »
VoisinE  : « Cette organisation qui s'occupe des migrants est une honte [parlant du 65 rue Voltaire]. Je rêve comme ma voisine de quitter cette ville… les squatteurs sont comme tous les soirs dans la rue ! C'est désespérant. »
VoisinE  : « Combien de temps allons-nous subir cette vie infernale ! De plus, nous avons appris que le 65 de la rue a été investi par une association qui aide les jeunes en situation difficile. Ces jeunes sont en fait de jeunes africains. Notre rue qui était calme devient invivable… je pense déposer une main courante à la Police »
MAIRIE - Loline Bertin  : « Je comprends bien l'exaspération qui est la vôtre. »

Ces voisinEs confondent parfois le 65 rue Voltaire, où s'organise l'association des Midis du Mie, et le 65bis rue Voltaire, l'entrée publique de la Baudrière.

Le 18 avril, se déroule la réunion publique à notre sujet.

Concernant le sujet de la réunion, à savoir le bruit, nous avons en assemblée générale avec des voisinEs redéfini une première version de protocole pour nos soirées. Celui-ci consisterait alors à :

  • 3 soirées par mois maximum
  • fin avant le dernier métro
  • la réduction des basses et du son en général
  • renforcement de l'isolation de la salle de concert

Quelques voisinEs soutenant la Baudrière se sont renduEs à la réunion publique organisée par Loline Bertin et nous ont fait un compte rendu. Nous sommes rassuréEs de voir que quelques 5-6 voisinEs se sont montréEs hostiles à notre présence sur une réunion composé d'une vingtaine de personnes et dans un quartier habité par des centaines de personnes. Voici donc notre réponse avec les quelques sujets abordés lors de celle-ci.

Ce n'est pas une surprise et on s'y attendait, la mairie, le commissariat et quelques voisinEs dressent un portrait à charge des habitantEs de la Baudrière visant à nous criminaliser. Ces tentatives de décrédibilisation et de répression, avec un vocabulaire employé tel que "groupuscule", mouvance", "contre tout" laissent la porte ouverte à l'extrême-droite. On pense ces derniers mois aux différentes attaques de centres d'accueil LGBTQ+ ou encore aux agressions transphobes, homophobes et racistes en France.

On voit bien que la répression des squats ne sort pas de nulle part, la mairie en est actrice et l'avoue publiquement en faisant "pression gentiment" sur les propriétaires pour que ceux-ci multiplient leurs dispositifs anti-squat, les accompagnent dans leurs démarches ou accélèrent les procédures d'expulsion. Elle parle même de "fibre sociale" du diocèse (propriétaire de la Baudrière), pour justifier que celui-ci n'ait pas agi contre la Baudrière assez vite à son goût. Un moyen de dire que l'église serait de gauche.

Ces politiques ne sont pas nouvelles à Montreuil. Nous pensons au Marbré, l'EIF... On observe depuis des années l'affaiblissement des réseaux de solidarité politique et des squats, ce qui laisse la place aux classes sociales qui profitent de la gentrification (entrepreneurs, promoteurs, proprios…).
La mairie nous accuse de ne pas être assez coopératifVEs. Les soi-disant "médiateurICEs" de la mairie qui viennent toquer à notre porte pour nous foutre des coups de pression, nous demander de retirer les bacs à fleurs ou nos banderoles ne nous font pas peur. Ils nous harcèlent pour enlever tout ce qui dépasse, qui déborde de leur idée ordonnée et lisse de la ville. On va pas coopérer avec une mairie qui nous intimide voire nous convoque au commissariat pour tout et n'importe quoi.

Aussi la mairie et des voisinEs qui prétendent soutenir les lieux "alternatifs" nous accusent d'être en contradiction avec les idées que l'on porte. Apparemment, nos discours ne seraient pas raccords avec les actions du lieu.

On ne prétend pas être parfaitEs ou safe, ni politiquement correctes. On se bat comme on peut, pour vivre, faire exister des idées, et créer des espaces sereins, accueillants et non-hiérarchiques. Vous cherchez à nous discréditer sur le terrain des idées et des actes ? À votre place, on se ferait petit.
Vous nous parlez d'irréprochabilité ? Commencez par soutenir ces initiatives au lieu de les réprimer et mépriser avant même qu'elles n'existent.

D'ailleurs la commissaire parle d'un dialogue entamé avec nous en 2021 qui se serait fini en gazage. Ce "dialogue" s'est avéré être en réalité une tentative d'expulsion par la force et illégale, avec des flics qui jouent aux cow-boys de la propriété privée.

Enfin, au sujet de l'écologie, le "combat" que prétend porté Loline Bertin, la nôtre part de là où on habite, laisse place au vivant non-humain, s'oppose à la propriété privée et à toutes les formes de domination. Communautaire et solidaire, notre écologie répond au ravage actuel que provoque vos politiques publiques. Votre écologie policière et bourgeoise des petits gestes et des flics à vélo n'est pas la nôtre. Votre acharnement et celui de quelques voisinEs sur la jardinière posée devant chez nous, nous fait doucement rire.

D'ailleurs, si vous cherchez les poubelles qui disparaissent, elles sont probablement rue Raspail, devant le collège Paul Eluard qui bloque depuis près d'un mois, on a autre chose à faire que les cacher/voler. Gros soutien aux collégienEs en lutte !

La politique que mène la mairie et la police est la même partout. Délégitimer les personnes marginalisées qui s'organisent contre ce système mortifère pour les écraser.
Sur ce, nous voulons un arrêté anti-expulsion.

Pour l'autonomie de nos luttes, défendons les squats ! Pour la liberté d'habiter et de s'organiser en ville, défendons la Baudrière et tous les autres espaces qui ne demandent pas d'autorisation pour exister.