Riff's Links 14/01/2015 "Le 7 janvier dernier les médias occidentaux ont, encore une fois, explicité davantage le double standard existant dans le traitement médiatique des victimes. D’une part, une attaque contre la revue française Charlie Hebdo qui, pendant de nombreuses années, faisait polémique après polémique sur les tribunes françaises, notamment par son contenu jugé raciste par certains. Une douzaine de morts. D’autre part, une attaque contre un village nigérian, Baga, et ses alentours par le groupe djihadiste Boko Haram. Dans le premier cas, une pléthore d’articles, d’entrevues avec les survivants, de profils, de rencontres avec des experts sur les plateaux télés, des Une ad nauseam, etc. Dans l’autre, un communiqué de presse d’Aministy International faisant état du « massacre le plus meutrier de l’histoire de Boko Haram » et puis rien, pendant plusieurs jours. Une estimation de deux milles morts.
Déjà, il est question de « la plus grande manifestation jamais recensée en France » dans de nombreux quotidiens —en référence à la « Marche républicaine » — un événement qui se voulait être une démonstration de force et de solidarité face au terrorisme. Les qualificatifs pour décrire la « bande à Charlie » n’en finissent pas : courageux, valeureux, héroïques. « Ils ne sont pas morts pour rien », scandent journalistes, caricacturistes, politiques, célébrités avec leur affiche « Je suis Charlie » bien en vu pour les caméras. Très rapidement, Charlie Hebdo devient synonyme de liberté d’expression et, par extension, de l’Occident. Le Nigéria et ses 2 000 victimes, cela attendra."
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