Chassegnouf, le 23/07/2014 à 11:35
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Kevin Merigot, le 23/07/2014 à 14:03
"Le directeur, Jean- Louis Mutte, en a la preuve [NDLR : que la suicidée arrivait souvent tard le matin] : « Par exemple, le jour où le suicide est arrivé, on peut voir sur la vidéo que le matin elle est arrivée en retard. »"
Est-ce que je dois vraiment commenter l'ignominie de tels propos ?
"M. Mutte m’a regardé droit dans les yeux, raconte le formateur cégétiste, et m’a dit ça : “Quand je dois tuer, je tue !” Puis il a frappé du poing sur la table. De l’encre a coulé sur sa main..."
Et en plus d'un cadavre, celui de Mireille Dimpre, suicidée au travail, la liste de celles et ceux qui ont été détruits par Sup de Co est longue :
"Marylène Caboche. Regard vide et désespéré, tremblante chaque fois qu’un avocat de la défense élève un peu la voix : elle avale en 2010 « quinze comprimés d’anxiolytiques et sept antidépresseurs ». Avant de réitérer son « appel au secours » de la même manière deux mois plus tard, jour pour jour.
Thierry Léger. Nommé responsable de la sécurité et de l’intendance, il termine, à cause de son engagement syndical, préposé aux photocopies dans le « bureau des punis ». Neuf kilos en moins, sa « vie s’est arrêtée » : « Je ne peux rien reconstruire. Je ne pense qu’à ça, je ne dors que quelques heures par nuit. »
Pascale Bécu. Cheveux jaunis, visage aride, silhouette longiligne, elle a perdu plus de huit kilos.
Elisabeth Lemaire. Aphone donc, squelettique, et elle aussi bourrée de cachetons.
Patrice Toto. Il avale chaque jour son « cocktail » de médicaments qui a fait de lui « un légume » : « Je prends encore trois fois par jour du Lysanxia, j’ai eu à prendre du Seroplex pour la dépression, de la Mianserine pour équilibrer l’alimentation et pour trouver le sommeil... Si je n’avais pas eu le soutien de ma femme, je ne serais plus là. »"
La peine pour tout ça ? 5000€ d'amende, et huit mois de sursis, uniquement pour un seul des 4 dirigeants.
Ça fait pas cher la vie d'un⋅e salarié⋅e...
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