@jeekajoo links+1
Je me retrouve dans ton message. Mais je suis visiblement tombé dans le panneau car, sous la pression de ce conformisme diffus, j'ai senti la nécessité de m'expliquer.
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Liens des pleutresJ'ai été mis au courant de tout ça dans le métro, par les annonces de la RATP précisant que la police avait fait fermer les stations République et Oberkampf, et par les gens qui parlaient de fusillade. Puis par plusieurs proches qui m'ont téléphoné et m'ont donné des détails.
Ça m'a rapidement "gonflé". Bon je ne me rendais pas forcément compte de l'ampleur du truc*, mais j'avais l'impression de revivre les moments post-charlie dont on sait ce qu'ils ont donné, en terme de représailles racistes et sécuritaires.
Je pressentais la psychose collective, la récupération politique, le discours #padamalgame mais en fait si, la surenchère sécuritaire, et aucune mise en question (enfin, aucune mise en question profonde, parce que pour mettre en question "internet" ou autres explications moisies ils sont là).
Et quand j'ose confier ces pensées, qu'on est tout de même nombreux à partager, c'est extrêmement lassant de se voir rétorquer "un peu de respect pour ces pauvres gens s'il te plaît" ou "rien ne justifie ces actes", comme si ces pensées contenaient une once d'irrespect ou de justification de tout cela… j'imagine que la logique du "tu es avec nous où contre nous" doit être diffusée à la télé.
Et également, mais ça c'est peut-être quelque chose de moins partagé, ça me gonfle les marseillaises, les drapeaux français, les minutes de silence.
* : bien qu'il faille toujours relativiser les chiffres à l'aune de ceux des violences conjugales (~500 morts par an en France), des morts dans la rue (~500/an) des suicides (~10.000), du tabagisme (~60.000), de l'alcool (~30.000), des cancers (~150.000). Et si on sort de notre contexte franco-français, c'est pire. Pour rappel: + de 2000 morts dans la méditerrannée depuis le début de 2015…
Alors bien sûr, certaines causes de décès sont difficilement comparables à des assassinats. Une mort dûe au tabagisme, c'est un risque statistique, c'est tout un tas de facteurs parallèles, c'est une procédure qui s'étend sur des décennies, et c'est la "faute" du fumeur. Rien à voir avec l'horreur de la mise à mort d'un innocent. Cependant c'est bien une mort. Et puis, c'est trop facile de masquer des causes socio-économiques derrière les morts liées au tabagisme ou à l'alcoolisme par exemple : ces derniers ne touchent pas les plus précaires par hasard…
− Yvain
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