GuiGui's Show - Liens 13/05/2015 Interview à lire absolument !
« J’ai été "fréquentable" jusqu’en 1986. À partir de 1987, avoir une subvention, faire partie d’une commission, obtenir un agrément… Tout m’était refusé. Et ce jusqu’en 2012.
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En 1992, sous contrat avec la ville de Mantes-la-Jolie, j'occupais le poste de chargé de mission au pôle associatif pour le développement de démocratie locale, de la citoyenneté et de la vie associative. Un jour, le maire de Mantes-la-Jolie a reçu un courrier du préfet des Yvelines l'informant du refus d'accorder la subvention prévue pour le service du fait des "renseignements obtenus" sur son responsable.
C'est à ce moment-là que j'ai compris d'où provenaient les difficultés que j'avais rencontrées depuis 1987
J'ai pu vérifier plus tard que tout avait commencé en 1985, j’avais 22 ans. J’étais arrivé de Turquie quelques années auparavant pour rejoindre mon père qui travaillait dans le bâtiment à Metz. En parallèle de l’université, je travaillais sur les chantiers en bâtiment, en usine... Et un jour, un homme m’a proposé de me recruter en tant qu’animateur socio-culturel car il voyait que j’aidais les communautés d’immigrés. C’est à cette époque que se situe le début de mes problèmes.
Mon action consistait à favoriser l’insertion des migrants en organisant des actions socio-culturelles et socio-éducatives. Par exemple des cours de français, en aidant les femmes, en accompagnant les enfants dans l’apprentissage d’une nouvelle langue, dans l'organisation des manifestations interculturelles… Je suivais toutes sortes de communautés, sans aucune discrimination.
Jamais je n’aurais pensé que ces activités intéresseraient les renseignements généraux, mais un fonctionnaire venait régulièrement m’interroger. Il faisait des rapports sur nos activités et je trouvais cela normal.
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Revenons en 1992 à Mantes-la-Jolie. À ce moment-là, et n'ayant aucune précision sur ces "fameuses" informations mentionnées dans le courrier du préfet, je ne savais absolument pas de quelle nature elles pouvaient être et j’ai tout imaginé. J’ai envoyé une lettre au préfet pour en savoir plus, mais il a refusé de m’éclairer. J’ai donc amené l’affaire au tribunal une première fois dans les trois mois qui ont suivi.
La justice a décidé qu’on ne pouvait pas discriminer un citoyen sans lui dire pourquoi et lui permettre de répondre. En 1995, j’ai donc écrit à la CNIL pour leur demander de me communiquer ces "fameuses" informations. La CNIL m’a confirmé que les faits qui me concernaient ne pouvaient m’être transmis car le ministère de l’Intérieur estimait que ce dossier relevait de "l'ordre public et de la sûreté de l’État".
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Pour les magistrats, on ne pouvait me priver de mon droit de me défendre. Le Conseil d’Etat a cassé toutes les décisions précédentes et le ministère de l’Intérieur a été contraint de me communiquer les données qui me concernaient. Nous étions en 2004.
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J’ai découvert des piles de 70 à 80 centimètres de dossiers me concernant dans une petite salle de la préfecture de Niort, entouré de trois agents. Je n’avais le droit qu’à un stylo pour prendre des notes. Et j’ai commencé à éplucher les documents…
J’y ai d’abord trouvé toutes sortes d’informations me concernant, de mes diplômes à la lettre de rupture que j’avais envoyée à mon ex-amie. J’ai vu ma vie s’étaler, jusque dans mon intimité. Une deuxième série d’informations concernait mes activités associatives dans l’insertion des migrants. Parmi elles, une partie était vraie et l’autre manipulée pour me nuire…
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J’y ai trouvé des rapports sur des gens que je ne connaissais pas, notamment celui d’un homme collecteur de fonds pour le PKK, un mouvement terroriste kurde. Je n’avais aucune idée de qui était ce monsieur, mais l’on m’avait identifié à lui.
Était-ce une erreur de classement ? Peut-être. Mais jusqu’au bout, les fonctionnaires ont continué à affirmer que j’étais cette personne, au lieu d’avouer leur erreur.
Plus tard, une association que j’ai créée, "Peuples d’ici et d’ailleurs" est devenue "un réseau kurde" alors que cette entité s’occupait de la jeunesse, de l’expression de toutes les minorités… Et ce n’est qu’un exemple parmi le nombre de spéculations sans preuve présentes dans le dossier constitué sur moi.
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J’ai donc demandé l’effacement de toutes les données erronées, ce que l’on m’a accordé. Nous étions en 2011.
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Je souhaite rétablir la justice. C’est un mot qui a beaucoup de sens pour moi.
Ces 20 années de calvaire, je les dois à 4 ou 5 personnes qui ont détruit ma vie professionnelle. Et même à eux, je ne souhaite pas de vivre cette injustice. »
Alors, toujours prêts pour le projet de loi relatif au renseignement ? Vous n'avez rien à cacher ? Ce monsieur non plus. Ils arrêteront de vous surveiller s'ils ne trouvent rien, pensez-vous ? On lui a volé plus de 25 ans de sa vie !
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Les petits liens d'Alda 13/05/2015 « J’ai découvert des piles de 70 à 80 centimètres de dossiers me concernant dans une petite salle de la préfecture de Niort, entouré de trois agents. Je n’avais le droit qu’à un stylo pour prendre des notes. Et j’ai commencé à éplucher les documents…
J’y ai d’abord trouvé toutes sortes d’informations me concernant, de mes diplômes à la lettre de rupture que j’avais envoyée à mon ex-amie. J’ai vu ma vie s’étaler, jusque dans mon intimité. »
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Liens en vrac de sebsauvage 13/05/2015 « Mais pourquoi refuser d'être fiché si on a rien à se reprocher ? »
Et bien voilà une belle illustration du pourquoi qui fait froid dans le dos. o_o
(via
http://tools.aldarone.fr/share/?LpcgGQ)
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yakmoijebrille 13/05/2015 (
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some links − chabotsi 13/05/2015 http://tools.aldarone.fr/share/?LpcgGQ(
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le hollandais volant 13/05/2015 À part ça, le fichage c’est pour notre bien.
Le fichier de la police à seulement
70% d’erreurs (lien vers le rapport 2013 de la Cnil en bas de la page), tout va bien donc, ayez confiance.
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Nekoblog.org :: Marque-pages 13/05/2015 (via
http://tools.aldarone.fr/share/?LpcgGQ)
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Le bazar du petit panda roux. 13/05/2015 wtf Oo
et on est censé ne rien dire sur la loi en cours?
Via:
http://sebsauvage.net/links/?hsn6JA
http://tools.aldarone.fr/share/?LpcgGQ
http://lehollandaisvolant.net/?id=20150513201420(
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Escales internautiques 13/05/2015 Le HEADSHOT dans les commentaires:
« − Non ,Monsieur, la Justice ne peut, par définition Française, être coupable, Elle est toujours objective, non politique, impartiale et n'a jamais tort et elle poursuivra avec énergie ceux qui pensent le contraire.
− On a vu ça a Outreau entre autres »
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Liens de Cochise 18/05/2015 Alors, toujours rien a cacher ?
via :
http://shaarli.guiguishow.info/?J7trpg(
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