Sur l'exemple du maçon, utiliser un dicton comme base pour faire un syllogisme ça débouche sur une conclusion érronée.
Déjà le dicton comme base de réflexion logique c'est pas ouf, mais en plus celui là ne dit pas que tout travail touche un salaire, donc en plus d'être foireux il y a détournement du sens de la proposition pour arriver à la conclusion visée.
Définir le travail comme étant ce qui correspond à un salaire ça relève de l'idéologie capitaliste aveugle, deux contre exemples évident: le bénévole dans l'associatif (où il n'y a pas de salaire) et les emplois fictifs (où il y a salaire mais pas de travail).
Si le maçon de l'exemple irréaliste peut vivre entièrement sur la base du seul loyer de la maison qu'il loue alors oui il fait partie de la (petite) bourgeoisie qui vit uniquement de l'exploitation du capital et de la propriété privée lucrative. mais dans le monde réel il est hautement improbable qu'il puisse vivre du seul loyer d'une maison. D'autant que l'exemple oublie que pour construire la maison il doit d'abord être propriétaire du terrain et donc cet exemple est simpliste et là encore on sent que c'est une tentative de partir d'une conclusion pour essayer de faire rentrer un raisonnement qui ne tient pas.
La question qui sous tend ce raisonnement , c'est l'oppostion de la propriété privée, la propriété lucrative à la propriété d'usage.
Sur ce point je vous invite à voir ou revoir le Manifeste : Pour un statut politique du producteur et lire cet article du CNRS « La propriété privée n’a absolument rien de naturel »
LHV nous dit: « Je ne vois pas de solutions à ça, à moins que les gens empruntent (et s’endettent)… Ou alors que l’État fournisse un logement à tous et récupère le loyer sans taux et lâche la maison une fois qu’elle est payée par le loyer (un peu comme une LOA)… Mais ça reviendrait à tout nationaliser une partie de l’économie immobilière. »
La solution est pourtant évidente dès qu'on pense en dehors de l'idéologie capitaliste et qu'on sort de la dictature de la propriété privée. Voir la propriété d'usage et l'article du CNRS ci dessus.
LHV nous dit: « Lol.
Juste un joli terme pour parler d’impôts déguisés. 1/4 de mon salaire part là-dedans, soit disant en assurance chômage ou autre. Allez donc essayer de les récupérer quand on est effectivement au chômage. Là y a plus personne. Donc pour ma part, oui, j’appelle ça des charges. Je changerais d’avis le jour où on me les rendra quand j’en aurais besoin.
Après, bien-sûr, libre à tous d’appeler les « charges » comme ils veulent. Libre à tous de vivre chez les télétubbies.»
il faut un certain niveau de méconnaissance du système social en France pour sortir des âneries pareilles. La cotisationm car c'est de ça qu'il s'agit, n'est pas un impôt car il n'est pas destiné à l'état mais à la caisse de cotisation qui est gérée indépendamment de l'état et du patronnat (je simplifie un peu et surtout ça a changé avec Macron qui détruit les cotisations les unes après les autres pour en faire un impôt) Je vous renvois à la vidéo du manifeste pour un statut politique du producteur ci dessus qui explique bien la différence entre cotisation et impôts, ainsi qu'à l'explication de la fiche de paie dans la conférence gesticulée sur le travail.
Parler de charges pour faire référence à la cotisation c'est le langage du patronat, de la bourgeoisie et des riches qui voient cette cotisation comme une charge de leur point de vue et qui par le contrôle des éléments de langage amène le prolétaire à penser la réalité sociale selon les intérêts de la classe dominante. C'est l'exemple de « l'exploité » qui est devenu « défavorisé » par la manipulation du langage afin de faire disparaître « l'exploiteur » de la carte mentale.
LHV nous expose sa vision du fonctionnement boursier: « Les actions, la bourse, les parts dans une société : elles prennent magiquement de la valeur au fil du temps. Cela crée une valeur, de la richesse »
La spéculation et les bulles boursières ce n'est pas prendre magiquement de la valeur, ni créé de la richesse. ce ne sont que mécanismes du capitalisme qui permettent aux riches d'accumuler du pouvoir, du contrôle sur la société. La valorisation boursière est déconnectée de toute valeur réelle. Les crises et effondrements boursiers suivent un cycle qui se répète et se basent sur la dette et quand la réalité rattrape la bourse les acteurs sont renfloués sur les fonds publics et donc sur la dette publique c'est à dire l'impôt qui est payé majoritairement par le prolétariat et qui permets d'imposer une politique d'austérité à un état (voir par exemple la Grèce ou l'Argentine, ou le fonctionnement du FMI d'une manière générale.)
Bref, la bourse et la finance c'est pas le bon axe pour parler de taxer les riches. Sur ce point il est beaucoup plus instructifs de s'intéresser à l'art contemporain et comment les riches s'en servent. (et aussi comment la CIA l'a mis en place pour dépolitiser l'art docu arte).
Je ne sais pas ce que mélenchon vient faire là dedans, un rapport de 20x entre les plus bas et plus hauts salaires est injustifiable, pourquoi ceux qui ne produisent aucune richesse serait payé jusqu'à 20x plus que ceux qui produisent la richesse. Il faut aller regarder comment ça se passe dans les coopératives pour les salaires, quand les ouvriers sont propriétaires de l outil de travail comment redistribuent ils les richesses entre eux. Ou encore se rappeler de ce que c'était avant que le capitalisme soit imposé à une population qui n'en voulait pas, et repenser la notion même de salariat voir par exemple : L’invention du capitalisme : comment des paysans autosuffisants ont été changés en esclaves salariés pour l’industrie
La vison du hollandais qui reprends celle de macron, et d'autres avant lui, d'un capitalisme raisonné et éthique qui s'autorégulerait est une vision de l'esprit sans lien avec la réalité. Le capitalisme est par définition contraire à cette notion de raisonnable. Il n'y pas de sortie ou de solution où l'on maintiendrait un système capitaliste sous une forme ou une autre, on est arrivé à la fin de ce système. Les seules portes de sorties sont un autre système que le capitalisme ou un effondrement du système. Et actuellement on a pas pris le chemin de la décroissance mais celui de pousser le capitalisme jusqu'à notre auto-destruction.
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