Zootopia m'a quand même mis mal à l'aise sur certains aspects (qu'on peut simplifier en très gros en "soutien de l'existence du racisme anti-blanc").
La vidéo en question est intéressante car elle souligne justement des passages que j'identifie comme partie de ce thème, et en parle sous un autre point de vue.
Par exemple, dans Zootopia, la domination des carnivores est du passé. Comme montré dans la vidéo, il n'y a pas réellement de domination des carnivores sur les herbivores dans la société de zootopia: si le maire est un carnivore et que c'est un herbivore qui est son sub-alterne ignoré, le chef de la police est un herbivore, le chef de la mafia est un herbivore, tandis que d'autres carnivores sont en bas de l'échelle (danseurs, réceptionniste, escroc survivant de petites combines, ...). Et on n'a pas d'exemple de réelle domination concrète de ce genre (si l'héroïne a des difficultés, ce n'est pas à cause de la domination des carnivores, son chef est d'ailleurs herbivore).
Là, on a l'impression que le message est: les discriminations du passé sont finies, elles ont disparu parce qu'on a tout dit "ok, c'est vrai qu'un herbivore est aussi capable qu'un carnivore" (les enfants font même des pièces de théatre dessus, c'est bien la preuve que ça n'existe plus voyons), maintenant just get over it.
Par contre, les herbivores continuent à se méfier des carnivores, totalement injustement vu les éléments donnés plus tôt. La plus grosse discrimination directe montrée dans le film, ce sont des renards exclus par des éléphants. Il existe également des petits éléments de ci de là. Par exemple, quand l'héroïne reproche l'usage de termes connotés, c'est tourné en dérision: le chat qui dit "mignon" réagit de manière exagérée, le renard qui dit "carotte" est juste cool, il sait bien que c'est ridicule de s'offenser juste pour un terme. Bref, c'est l'héroïne qui a tort, qui est trop politiquement correcte.
Et évidemment, les opprimés deviennent rapidement les carnivores, de la part des herbivores qui ne voient pas la réalité en face, à savoir: il n'y a plus de discrimination. Et le méchant est aussi un herbivore issu de cette logique (et son patron qui l'ignore n'est pas le résultat d'une discrimination carnivore/herbivore, il est dépeint positivement dans le film. C'est donc plutôt un cas similaire à ces noirs qui "jouent la carte du racisme" dès qu'ils subissent une injustice).
Au final, ça ne reste qu'un film, et il y a moyen de trouver différentes interprétations.
Mais à l'heure actuelle, alors que les études montrent que se rendre personnellement conscience des vraies discriminations est extrêmement difficile si on n'est pas discriminé (du genre "pourquoi les hommes continuent à dire qu'il n'y a pas de discrimination envers les femmes même lorsqu'on leur montre les preuves"), je pense que beaucoup vont y voir une validation de leurs thèses:
1) le racisme/sexisme n'existe plus (dans nos sociétés occidentales civilisées)
2) le problème, maintenant, ce sont tous ces SJW ou ces ex-opprimés qui voient du racisme/sexisme partout et qui, au final, oppriment ceux qu'ils accusent.
Bref, je montrerais volontiers Zootopia à mes enfants, mais j'en discuterais un peu avec eux ensuite.
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