Certains scientifiques envisagent de hacker la photosynthèse des plantes pour accroître leur productivité
lundi 6 juillet 2015 à 12:00Comment arriver à produire plus de nourriture à partir des plantes en utilisant la même surface de terre et les mêmes quantités d’eau, d’engrais et de lumière ?
Certains scientifiques envisagent une voie surprenante pour répondre à cette problématique pour nourrir une humanité de plus en plus nombreuse : hacker la photosynthèse des plantes.
Une idée finalement pas bête du tout, puisque cela permettrait de ne pas utiliser de ressource supplémentaire pour apporter plus de nourriture à une plante en pleine croissance.
L’idée est donc d’augmenter le volume d’énergie que les plantes tirent de la lumière du soleil. Actuellement, une plante absorbe et transforme en biomasse seulement 10% en moyenne de l’énergie solaire qu’elle reçoit. Certaines équipes pensent qu’il serait tout à faire possible d’augmenter ce taux de plus de 12% en modifiant certains paramètres de nos végétaux.
Plusieurs pistes sont ainsi prévues :
- Réduire le nombre de feuilles pour ne pas consommer des ressources inutiles pour la plante, et ne garder par exemple que les feuilles les mieux exposées. De quoi rendre nos plants quelque peu déplumés…
- Une autre piste consiste à forcer la plante à utiliser un nouveau type de chlorophylle plus performante car absorbant mieux l’énergie solaire. Un inconvénient de taille toutefois : ces nouveaux types de chlorophylle fabriqués en laboratoire changeraient la couleur des feuilles en bleu ou en orange. Cela ne risque-t-il pas de freiner l’appétit des consommateurs avertis ?
- D’autres chercheurs envisagent d’utiliser une autre enzyme plus efficace pour le processus de respiration de la plante. En absorbant plus de CO2 et plus d’énergie solaire, la plante sera ainsi capable de produire plus de sucre, nécessaire à sa croissance et sa fructification.
- Enfin, d’autres équipent travaillent sur l’optimisation des plantes, non pas en tant que plant individuel, mais au sein d’un champ. Ainsi, ces plantes modifiées seraient capables de mieux coopérer pour pousser que des plantes « normales », afin de mieux tirer parti de la surface disponible, en laissant par exemple plus d’espace à ses voisines les plus proches.
Ces différentes recherches entendent répondre aux questions que se posent l’humanité quant à la nécessité de se nourrir convenablement sans ruiner notre environnement, et de pouvoir continuer aussi à utiliser des biocarburants les moins chers possibles pour le transport. Ajoutez à cela l’enjeu du réchauffement de la planète, et vous comprendrez que ces recherches pourraient bien s’avérer vitales pour des milliards de personnes dans un futur finalement pas si lointain…