Les chiffres le prouvent : la riposte graduée d’Hadopi est un échec
lundi 3 juin 2013 à 10:33Tout le monde le savait (sauf les ayants droit et les employés de l’Hadopi visiblement) : la riposte graduée est un échec cuisant, et les derniers chiffres publiés par le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique) sont là pour le prouver.
En effet, les ventes de musique ont continué à descendre, malgré la mise en place effective de la riposte graduée par notre chère Hadopi, alors que ces derniers avaient promis le redressement de la barre, puisque les gens se seraient tous remis à acheter des musiques avec des DRM au prix fort (parfois même un peu trop), craignant d’être détectés par la Hadopi.
Sauf que, devinez quoi : si les téléchargements via P2P (la seule chose contrôlée par la Hadopi) ont bien baissé, les autres modes d’écoute illégaux (téléchargement direct, streaming sauvage, échange direct de fichiers) ont quant à eux progressé, et ils échappent bien entendu à tout contrôle…
Il faut aussi compter sur le fait qu’un contrôle abusif des internautes ne va pas susciter leur sympathie : la France subit une plus grande baisse des ventes que d’autres pays européens voisins qui n’utilisent pourtant pas de système de détection comme celui mis en place par la Hadopi. Une sorte de bras d’honneur envers un système de détection bien peu compatible avec une démocratie digne de ce nom ?
En bref : espérer augmenter les ventes en sanctionnant les téléchargements est utopique. Mieux vaut se tourner vers une politique de qualité des contenus (le dernier album de Daft Punk est le plus téléchargé illégalement, mais aussi l’album qui s’est le mieux vendu ce siècle… Cherchez l’erreur) plutôt que d’essayer de survendre des artistes transparents et sans talent aucun à des midinettes, qui ne passeront plus à la caisse pour écouter des tubes temporaires.