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source: La Quadrature du Net

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Hadopi et intermédiaires du Net : Non à un ACTA à la française !

mardi 26 février 2013 à 14:00

Paris, 26 février 2013 – La Hadopi a rendu public hier un rapport sur la lutte contre le streaming et le téléchargement direct, préconisant la mise en place d’une série de mesures rappelant fortement celles qui figuraient dans l'accord ACTA et la loi américaine SOPA, repoussés suite à une forte mobilisation citoyenne pour la défense des libertés fondamentales. Cantonnée pour l’instant à la lutte contre le partage des œuvres entre individus, la Hadopi cherche ici à étendre son contrôle aux intermédiaires techniques que sont les hébergeurs, les moteurs de recherche, les fournisseurs d'accès ou encore les services de paiement en ligne. Ce faisant, elle ne peut que les conduire à exercer une surveillance active des contenus partagés sur Internet, avec des dégâts collatéraux inéluctables sur la liberté d’expression, la protection de la vie privée et sur le droit à un procès équitable.

Le droit européen est actuellement clair sur le fait que l’on ne peut imposer aux hébergeurs une obligation générale de surveillance des contenus. La Hadopi propose dans son rapport de contourner cette limitation, en incitant les hébergeurs et éditeurs de services internet à mettre en place des mesures pro-actives de censure dans le cadre d’accords commerciaux signés avec l'industrie. Les plateformes qui refuseraient de se plier à cette nouvelle exigence pourraient s’exposer à des mesures de saisie du nom de domaine ou de censure par l’autorité publique. Le rapport propose également d'agir sur les moteurs de recherche pour déréférencer certains sites ou d’utiliser des systèmes de censure y bloquant l'accès. Ces dispositifs reprennent l’essentiel des dérives dénoncées dans les projets ACTA et SOPA : responsabilisation des intermédiaires techniques, contournement du juge et évolution vers des formes contractuelles de contrôle des communications débouchant sur une censure privée du Net.

La Quadrature du Net rappelle que la meilleure façon de lutter contre la contrefaçon à but lucratif de biens culturels consiste à légaliser le partage non-marchand dans un périmètre bien circonscrit, de manière à favoriser le partage décentralisé (peer-to-peer) au détriment des plateformes centralisées de streaming et de téléchargement direct (à but de profit). Persister à prôner, comme le fait la Hadopi, la guerre au partage sans distinction entre ces pratiques conduit fatalement à s’enfoncer dans une spirale répressive attentatoire aux libertés individuelles. Ce rapport est d’autant plus inquiétant qu’il concorde avec les pistes de travail de la mission Lescure, qui semblent elles aussi s’orienter vers des moyens de lutte contre la contrefaçon à but lucratif inspirés d'ACTA ou de la loi SOPA, c'est-à-dire directement par l'industrie du divertissement.

« Le gouvernement aurait grand tort d’ignorer les précédents du rejet des projets SOPA et ACTA. Les citoyens ont montré qu’ils étaient capables de se mobiliser lorsqu’une approche injuste, dangereuse et démesurée du droit d’auteur menaçait leurs libertés. Les mêmes causes produisent les mêmes effets : qui sème l'ACTA récoltera la tempête citoyenne ! » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'initiative citoyenne La Quadrature du Net.

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La vie privée des citoyens menacée dans les commissions parlementaires européennes

jeudi 21 février 2013 à 17:04

*** MISE À JOUR [01/03] — Voir l'avis adopté par la commission ITRE sur le règlement ***

Paris, 21 février 2013 — Un mois après le terrible vote de l'avis de la commission « consommateurs » (IMCO), les eurodéputés de la commission « industrie » (ITRE), et dans une moindre mesure ceux de la commission « emploi » (EMPL), ont également voté pour l'assouplissement des règles protégeant la vie privée des citoyens européens. Au sein de la commission ITRE, le soutien des membres du groupe libéral (ALDE), aux amendements proposés par les conservateurs a conduit à la levée de restrictions encadrant la collecte, le traitement et la vente des données personnelles des citoyens par les entreprises. Avant le vote1 de l'avis de la commission « affaires juridiques » (JURI) et le vote2, crucial, du rapport de la commission « libertés civiles » (LIBE), les citoyens devraient agir et appeler leurs députés à s'affranchir du lobbying des grandes entreprises et à protéger leur droit fondamental à la vie privée.

La révision du règlement européen encadrant la protection des données personnelles, initiée par la Commission européenne en 2012, suit son cours. Après le vote de l'avis de la commission « consommateurs » (IMCO) en janvier, les commissions « industrie » (ITRE) et « emploi » (EMPL) viennent de voter leur avis sur le projet de rapport de la commission « libertés civiles » (LIBE). Toutes trois se sont exprimées pour assouplir la protection de notre vie privée, comme l'espéraient les lobbies des industries, bien que l'avis de la commission EMPL concerne principalement des mesures relatives à l'emploi. Comme le mettent en évidence le wiki de La Quadrature et les témoignagnes de députés européens, la pression exercée par les lobbies d'acteurs industriels sur le Parlement européen prend des proportions inédites. Le site Internet lobbyplag.eu démontre clairement que les modifications exigées par les lobbiystes sont parfois copiées-collées telles quelles dans les amendements proposés par les eurodéputés. Ces victoires des sociétés qui collectent, traitent, et vendent des données sur les citoyens sont alarmantes, et tous les individus soucieux de leurs droits et libertés devraient s'informer et agir.

Au sein de la commission ITRE, les voix des membres du groupe libéral ALDE3 ont permis aux amendements proposés par les conservateurs PPE et ECR d'être adoptés. Une fois encore, ces députés ont choisi de soutenir des mesures neutralisant les règles protégeant les citoyens et d'ajouter des notions vagues et dangereuses, à l'image des « données pseudonymisées » 4 ou des mesures permettant davantage de profilage des citoyens et moins d'obligations de précaution pour les sociétés5.

La prochaine étape sera le vote de l'avis de la commission « affaires juridiques » (JURI), menée par une ardente partisane d'ACTA, Marielle Gallo (France - PPE), et est prévue pour les 18-19 mars 2013. Ensuite, la principale commission travaillant sur le règlement relatif à la protection des données, la commission « libertés civiles » (LIBE), menée par Jan Philipp Albrecht (Allemagne - Verts/ALE), votera son rapport les 24-25 avril 2013, en prenant en compte les avis exprimés par les commissions IMCO, ITRE, EMPL et JURI. Le rapport de la commission LIBE appellera le Parlement européen dans son ensemble à voter lors de la première lecture du texte en session plénière, prévue pour fin 2013. Plus cette procédure avancera, et moins les citoyens auront d'occasions pour inverser la tendance actuelle. Ils doivent multiplier leurs efforts pour s'assurer que les députés européens voteront finalement la mise en place de protections solides pour leurs droits.

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Parlement européen : les libéraux (ALDE) vont-ils affaiblir la protection de notre vie privée en commission industrie ?

mercredi 20 février 2013 à 11:46

Paris, 20 février 2013 — Alors que la commission « industrie » (ITRE) s'apprête à voter son avis sur le Règlement relatif à la protection des données, il est à présent évident que l'issue de ce vote dépendra des membres du groupe libéral ALDE. Ses membres devront choisir entre permettre l'exploitation commerciale à outrance de nos données personnelles et mettre en place des protections solides pour notre droit à la vie privée. Aujourd'hui 20 février, les citoyens ont jusqu'à 16 h pour agir en appelant leurs eurodéputés à choisir la deuxième option et protéger l'intérêt général.

La commission « industrie » (ITRE) votera son avis sur le projet de rapport de la commission « libertés civiles » (LIBE)1 aujourd'hui 20 février à 16 h. Comme le démontre la dernière version des « amendements de compromis » publiée par La Quadrature du Net, les dangereux amendements soutenus par les groupes PPE (conservateurs) et ECR (conservateurs eurosceptiques) ne pourront pas être adoptés sans les voix des 6 membres de l'ALDE (libéraux)2 :

Les eurodéputés ALDE de la commission ITRE se sont parfois montrés capables de sacrifier les intérêts des citoyens, comme lors du vote sur ACTA en mai 2012. Alors que le groupe ALDE appelait au rejet du dangereux accord commercial, certains de ses membres ITRE, menés par Jens Rohde, ont soutenu la tentative des PPE de neutraliser des recommandations protégeant les citoyens. Cette fois, c'est sur la vie privée et la protection des données personnelles que les eurodéputés ALDE pourraient s'éloigner de la défense des libertés fondamentales des citoyens, en cédant aux géants US lancés dans une grande offensive de lobbying, qui a déjà conduit certains eurodéputés clés à être pris en flagrant délit de copier-coller d'amendements de l'industrie.

Jusqu'à 16 h, les citoyens doivent agir et réclamer de leurs eurodéputés ITRE qu'ils protègent leur droit fondamental à la vie privée. Ils peuvent le faire en téléphonant facilement et gratuitement avec le Piphone, via les réseaux sociaux ou par tout autre moyen.

« Les eurodéputés libéraux de la commission ITRE ont une grande responsabilité entre les mains. Contribueront-ils à un pillage à grande échelle de notre vie privée, en permettant aux géants américains d'Internet, aux banques et aux assurances de collecter, traiter et vendre nos données privées ? Ou bien soutiendront-ils les libertés fondamentales et les principes fondateurs de l'Union européenne en exigeant de fortes protections pour notre vie privée ? Les citoyens doivent agir et rester vigilants. », déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.

Le 21 février à 9h30, la commission « emploi » (EMPL) votera également son avis sur le projet de rapport de la commission LIBE et ses membres doivent donc également être contactés.

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Attaque de lobbies au Parlement européen pour vendre notre vie privée : agissons !

jeudi 14 février 2013 à 13:18

*** MISE À JOUR — 18 février 2013 : publication d'une version des « amendements de compromis » datée du 18 février ***

Paris, 13 février 2013 — Après la victoire des entreprises américaines au sein de la commission « consommateurs » (IMCO) du Parlement européen au mois de janvier, d'autres commissions voteront leur avis sur le règlement concernant la protection des données dès la semaine prochaine1. Alors que la pression exercée par les lobbies de l'industrie s'intensifie, La Quadrature du Net publie les « amendements de compromis » en cours de négociation dans la commission « industrie » (ITRE) afin de démontrer à quel point la protection de notre vie privée est menacée. Les citoyens doivent réagir en appelant les membres du Parlement européen à imposer des protections dignes de ce nom contre la commercialisation de notre vie privée et de nos comportements en ligne.

Prévus respectivement pour les 20 et 21 février, les votes des avis des commissions « industrie » (ITRE) et « emploi » (EMPL) approchent rapidement. Comme l'a déjà fait la commission « consommateurs » (IMCO), qui a voté pour assouplir la protection de la vie privée des citoyens, ces deux commissions doivent voter leur avis sur le projet de rapport de la commission « libertés civiles » (LIBE)2. Les votes des avis peuvent avoir un impact majeur sur le rapport de LIBE, et par conséquent, sur le vote final.

La pression des sociétés américaines, mais aussi européennes pour le secteur des banques et des assurances, est extrêmement forte et continue. Le site Internet LobbyPlag.eu met clairement en évidence le fait que les modifications exigées par les lobbyistes se retrouvent mot pour mot dans les amendements déposés par les députés européens. Dans le but de démontrer à quel point la protection de notre vie privée est actuellement menacée, La Quadrature du Net rend publique une version des « amendements de compromis »3 datée du 6 février et actuellement en cours de négociation dans la commission « industrie » (ITRE). Ces propositions de députés, parfois directement copiées des demandes des lobbies, ont été déposées sur le projet d'avis de Sean Kelly (Irlande - PPE), la rapporteur pour la commission ITRE. La plupart des amendements de compromis tentent de modifier l'avis en assouplissant les obligations pesant sur les acteurs collectant des données personnelles. Ces amendements sont toujours en cours de négociation et pourraient être adoptés par la commission lors de son vote du 20 février. Dans les exemples ci-dessous, les passages en gras indiquent les ajouts proposés par des membres du Parlement :

CA 41
Article 7 – paragraphe 3
3. La personne concernée a le droit de retirer son consentement à tout moment. Si le consentement fait partie d'une relation contractuelle ou juridique, le retrait est subordonné aux conditions contractuelles ou juridiques. Le retrait du consentement ne compromet pas la licéité du traitement fondé sur le consentement préalablement donné. Il est admis que le retrait du consentement peut faire office de clôture de la relation avec le responsable du traitement des données.

Cette modification vise à remplacer le droit de retirer son consentement à la collecte, au traitement et au stockage par une obligation contractuelle, contrôlée par les entreprises.

CA 62
Article 31 – paragraphe 1
1. En cas de violation de données à caractère personnel relatives aux catégories particulières de données à caractère personnel, aux données à caractère personnel qui sont soumises au secret des affaires, aux données à caractère personnel concernant des infractions pénales ou la suspicion d'un acte criminel, ou aux données à caractère personnel concernant des comptes bancaires ou des comptes liés à des cartes de crédit, qui menacent gravement les droits ou les intérêts légitimes de la personne concernée, le responsable du traitement informe l'autorité de contrôle, de la violation des données à caractère personnel.

Cette modification remplace l'obligation d'information en cas de violation de données à caractère personnel par une obligation d'information limitée à certains types de données.

Ces amendements sont en cours de négociation, et peuvent donc encore être modifiés. Afin de permettre à tous d'agir contre ces propositions dangereuses, La Quadrature du Net invite les citoyens à utiliser le Piphone, l'outil de campagne permettant d'appeler gratuitement les députés européens. À partir de lundi4 et jusqu'aux votes, les citoyens européens peuvent appeler leurs représentants et leur demander de protéger leurs droits et libertés en adoptant de solides protections pour leur vie privée. Voici les points clés à aborder lors des appels :

« Après la défaite des citoyens en commission « consommateurs », il est temps d'agir pour protéger notre droit fondamental à la protection de la vie privée. Les citoyens européens doivent appeler leurs députés à ne pas plier face au lobbying des sociétés qui font profit de nos données personnelles. Si nos représentants veulent protéger l'intérêt général plutôt que quelques intérêts privés, ils doivent s'impliquer et imposer de solides protections contre la collecte, la vente et le traitement abusifs de nos données personnelles. » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.

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ACTA, CETA, TAFTA : De Gucht tente-t-il encore une fois d'imposer une répression anti-démocratique ?

jeudi 7 février 2013 à 15:38

Paris, 7 février 2013 – Le commissaire De Gucht est actuellement au Canada, dans le but de conclure CETA, l'accord commercial Canada-UE. Par la même occasion, il a entamé les négociations avec les États-Unis sur TAFTA, un nouvel « accord commercial » USA-Europe. La Quadrature du Net rappelle qu'il n'existe toujours aucune preuve tangible démontrant que les sanctions pénales et dispositions répressives ont été retirées de CETA. Il y a fort à parier que ces mesures ACTA-esques, dangereuses pour un Internet libre, réapparaîtront dans TAFTA. Karel De Gucht, qui a déjà ouvertement menti aux citoyens et au Parlement européen durant les débats sur ACTA, pourrait une fois encore faire pression pour imposer des mesures répressives portant atteinte aux libertés fondamentales à la faveur d'accords commerciaux. Les citoyens doivent rester vigilants et dénoncer cette tendance croissante.

Négocié depuis 2009 au lieu d'être démocratiquement débattu, CETA (l'accord commercial Canada-EU), pourrait être conclu prochainement. Karel De Gucht, commissaire européen au Commerce et l'un des principaux négociateurs d'ACTA, est en ce moment à Ottawa pour une rencontre ministérielle destinée à finaliser l'accord. La version fuitée de février 2012 a montré que les pires morceaux répressifs d'ACTA ont été copié/collés dans CETA. Les négociations ont depuis continué, toujours en secret et sans que des citoyens ou leurs représentants n'y participent. Tant que la version actuelle du document sera maintenue secrète, il sera impossible d'affirmer que la Commission européenne et Karel De Gucht n'essaient pas d'imposer, en douce, une répression des communications en ligne.

Le commissaire De Gucht a déjà montré dans le passé qu'il était prêt à faire pression pour imposer les mesures répressives demandées par l'industrie du divertissement. Il n'a pas hésité à mentir au Parlement européen, à affirmer qu'il ignorerait un vote négatif des députés européens sur ACTA1et à réintroduire ces mesures répressives dans un autre accord commercial en cours de négociation. Alors que Karel De Gucht commence à discuter d'un nouvel accord commercial entre les USA et l'Europe - TAFTA (Union de libre échange transatlantique) - il y a fort à parier que celui-ci contiendra de nouvelles mesures portant atteinte à nos libertés, inspirées d'ACTA et de CETA.

« L'introduction de mesures portant atteinte aux libertés fondamentales et à un Internet libre dans des accords commerciaux est inacceptable et ne sera jamais légitime. Les mesures relatives au droit d'auteur, incluant des sanctions criminelles, qui s'attaquent à Internet et à nos libertés doivent être débattues de manière démocratique et transparente, et non pas négociées dans l'opacité la plus totale, que ce soit pour CETA, TAFTA, ou n'importe quel autre "accord commercial". Les citoyens doivent s'opposer à cette tendance anti-démocratique en alertant l'opinion publique et leurs représentants » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'initiative citoyenne La Quadrature du Net.

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