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La Quadrature du Net

source: La Quadrature du Net

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[NextINpact] Droit d’auteur : l’équilibre du groupe de travail de Cavada mis en cause

mardi 24 mars 2015 à 14:05

Une ribambelle d’organisations, des professionnels du numérique à l’Electronic Frontiers Foundation en passant par des chercheurs, des bibliothécaires ou Wikimedia, ont adressé la semaine dernière un courrier à l’eurodéputé Jean-Marie Cavada. Objet de la missive ? Lui réclamer plus d’équilibre dans ses prochains travaux sur le droit d'auteur au Parlement européen. [...]

Craignant un déséquilibre patent, les signataires de la missive rappellent à Cavada l'impact du numérique sur une plus « grande variété de parties prenantes » : la société civile, les citoyens, les consommateurs, les institutions œuvrant pour le patrimoine culturel, les chercheurs, les universités ou encore l’industrie des nouvelles technologies. Cette ouverture doit profiter tout autant aux créateurs, du moins ceux « non représentés par les industries du droit d'auteur traditionnelles » (on pense notamment aux Youtubeurs, dont une partie desquels a exprimé son soutien au rapport Reda dans les pages de La Quadrature du Net). [...]

« Il y a certaines organisations qu’on n’a pu convier, concède le bureau bruxellois de l’eurodéputé. Cela correspond à une logique, un besoin de diversité et forcément, il y aura des déçus puisque choisir, c’est renoncer ». Dans les réunions, qui vont s’enchaîner jusqu’en octobre, « il y a un vrai équilibre, nous assure-t-on encore, pas un acteur n’aura une visibilité plus forte qu’un autre. M. Cavada s’efforce toujours de maintenir une certaine diversité des points de vue, d’autant que la mise à jour du calendrier est le fruit de la décision collégiale des dix eurodéputés qui constituent le groupe de travail ». On a beau chercher, nulle Quadrature du Net dans les prochaines réunions... L’attaché parlementaire nous rétorque que LQDN n’a pas fait connaître son souhait d’être convié... [...]

http://www.nextinpact.com/news/93504-droit-d-auteur-l-equilibre-groupe-t...

Loi renseignement : tous surveillés !

mardi 24 mars 2015 à 10:46

Paris, le 24 mars 2015 — Présentant le projet de loi relatif au renseignement adopté en conseil des ministres ce 19 mars 2015, le Premier ministre a fièrement assuré qu'il contenait « des moyens d’action légaux mais pas de moyens d’exception ni de surveillance généralisée des citoyens » !

Communiqué commun de l'Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN)1

Certes, ce projet légalise des procédés d'investigation jusqu'à présent occultes. Mais pour le reste, les assurances données quant au respect des libertés relèvent d'une rhétorique incantatoire et fallacieuse. Et, prétendant que ce projet de loi fait l'objet d'un large consensus, le Gouvernement soumet l'examen du projet à la procédure accélérée, confisquant ainsi le débat parlementaire.

« Pas de moyens d'exception » : sonoriser des espaces privés, capter des images, accéder en temps réel aux données de connexion internet ou installer des dispositifs de recueil des communications couvrant de larges périmètres de l'espace public suivant la technique du chalutier (en jetant son filet au large, pour faire le tri ensuite) : voilà donc des dispositifs qui ne constituent pas « des moyens d'exception » : faudrait-il donc admettre qu'ils relèveront dorénavant du quotidien le plus banal ?

« Pas de surveillance généralisée des citoyens » : au prétexte de la lutte légitime contre le terrorisme, le projet déborde largement hors de ce cadre. Il prévoit que les pouvoirs spéciaux de renseignement pourront être mis en œuvre pour assurer, notamment, « la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ». Au nom de la lutte contre le terrorisme, ce sont les mouvements de contestation sociale qui pourront faire l'objet de cette surveillance accrue. L'ensemble des citoyens constituera ainsi la cible potentielle du contrôle, à rebours de ce qui est affirmé.

Plus grave, tout le dispositif est placé entre les mains de l'exécutif évitant le contrôle par le juge judiciaire de mesures pourtant gravement attentatoires aux libertés individuelles qu'il est constitutionnellement chargé de protéger.

La vérification du respect des critères, particulièrement flous, de mise en œuvre de ces pouvoirs d'investigation exorbitants, est confiée à une commission qui fonctionne selon une logique inversée : pour les autoriser, un seul membre de la commission suffit, sauf en cas d'urgence, où l'on s'en passe. Mais pour recommander d'y renoncer, la majorité absolue des membres de la commission doit se prononcer, l'exécutif demeurant en ce cas libre d'autoriser la mesure. Et si la commission ne dit mot, elle consent. L'atteinte à la liberté devient ainsi la règle, la protection l'exception.

Ce n'est qu'a posteriori, et seulement si le filtre de la commission est passé, que des recours juridictionnels pourront être formés, exclusivement devant le Conseil d'État. Et, secret défense oblige, ils seront instruits sans respect du contradictoire. Ils resteront quoiqu'il en soit illusoires, puisque, par définition, le plaignant doit être dans l'ignorance des mesures de surveillance qui peuvent le concerner.

Enfin, vice majeur du dispositif, aucune limite n'est fixée pour déterminer à quel moment et selon quels critères le régime du renseignement relevant d'une police administrative d'exception doit laisser place à une enquête judiciaire de droit commun, avec les garanties qu'elle comporte pour ceux qui en font l'objet. Le juge judiciaire pourrait donc continuer ainsi de rester à l'écart d'investigations portant sur des délits ou des crimes dont l'élucidation relève pourtant de sa mission.

Ce projet de loi installe un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont il confie au pouvoir exécutif un usage quasi illimité. Il est à ce titre inacceptable. Seul un véritable contrôle a priori de techniques de renseignement proportionnées et visant un objectif strictement défini relevant de la sécurité nationale, restera respectueux des droits fondamentaux.

Nous appelons les citoyens et les parlementaires à se mobiliser pour amener ce projet vers sa seule finalité légitime : mettre les dispositifs d'encadrement de la surveillance et du renseignement en adéquation avec les exigences de l'état de droit.

[Mediapart] Loi renseignement : la France veut rattraper son retard sur la NSA

lundi 23 mars 2015 à 11:42

Le nouveau projet de loi sur le renseignement présenté en conseil des ministres prétend « légaliser » certaines pratiques des services tout en les encadrant. Internet est à nouveau ciblé. C'est la troisième loi destinée à lutter contre le terrorisme sous François Hollande. Certains dénoncent déjà un « Patriot Act » à la française. […]

Le décret d’application d’une des principales dispositions de la loi de programmation militaire (LPM) de décembre 2013, qui accroissait déjà les pouvoirs des services de renseignement, a seulement été publié en fin d’année dernière. Deux mois plus tôt, en novembre 2014, le parlement adoptait la loi antiterroriste, destinée à lutter contre la menace djihadiste, et dont l’une des principales mesures, le blocage de certains sites internet, vient seulement d’être appliquée. Après les attaques de Paris, le gouvernement a décidé d’accélérer cette réforme devenue quasi permanente avec le projet de loi renseignement qui sera, lui aussi, examiné en urgence par le Parlement, à partir du 13 avril selon nos informations. […]

En attendant l’adoption très probable de ce texte, le ministère de l’intérieur songe déjà aux prochaines mesures. Et la prochaine cible pourrait bien être le chiffrement, considéré par de nombreux internautes comme un pilier de la vie privée sur les réseaux. Le projet de loi renseignement prévoit déjà que le délai de conservation des données chiffrées ne court qu’à partir du moment où elles ont été déchiffrées. Ce qui permet en théorie de les conserver ad vitam, si les services techniques ne parviennent pas à briser le chiffrement. Mais le gouvernement envisage d’aller plus loin et réfléchit, selon nos informations, à la possibilité d’exiger des acteurs d’Internet que soient remises aux autorités les « clefs » de chiffrement permettant de décrypter les informations protégées.

http://www.mediapart.fr/journal/france/190315/loi-renseignement-la-franc...

Vague d'opposition au projet de loi « Surveillance »

vendredi 20 mars 2015 à 15:21

Paris, le 20 mars 2015 — La levée de boucliers unanime des acteurs de l'Internet, des associations de défense des libertés et des professionnels de la Justice contre le projet de loi sur le renseignement présenté en Conseil des ministres le jeudi 19 mars illustre de façon éclatante les dangers multiples de ce projet et la nécessité absolue de changer d'orientation, quand bien même le gouvernement tente de rattraper sa communication en proposant, a posteriori, un dialogue avec la société civile.

Depuis les premières annonces mardi 17 mars et jusqu'à ce jour, les oppositions au projet de loi relatif au Renseignement se font de plus en plus directes, massives et claires. Les associations de défense des libertés publient les unes après les autres leur opposition au projet de loi, tandis que les avocats et magistrats font part de leurs inquiétudes et que les syndicats professionnels du numérique s'inquiètent de devenir des « auxiliaires de renseignement » en collectant les données de leurs clients.

La Quadrature du Net, comme d'autres associations et institutions ayant ouvertement exprimé leurs désaccords et inquiétudes sur le projet de loi, a été invitée en urgence (jeudi soir) à être présente cet après-midi vendredi 20 mars à Matignon.

Il s'agit d'être reçus par des conseillers de Manuel Valls pour nous « présenter les enjeux » du projet de loi et « calmer nos inquiétudes ». Comme auprès des acteurs économiques de l'Internet reçus hier par Axelle Lemaire, le gouvernement tente de désamorcer la pluie de critiques qui s'expriment sur le projet de loi sur le Renseignement.

Nous n'irons pas à cette réunion. Les concertations après coup sont un simulacre de prise en compte de la société civile, et ne servent qu'à entretenir l'illusion du dialogue. Si le gouvernement se souciait réellement de notre avis, il avait tout le loisir de nous le demander avant, en amont et pendant la rédaction du projet de loi.

Aujourd'hui, le projet de loi ayant été présenté en Conseil des ministres, la balle est dans le camp des parlementaires : à eux de prendre la mesure de leurs responsabilités face à un texte dangereux et gravement attentatoire aux libertés individuelles et publiques. Nous les exhortons à amender en profondeur ce texte et à se faire les défenseurs des citoyens qu'ils représentent. Nous sommes prêts à discuter des nombreuses modifications qu'il est nécessaire d'apporter à ce projet de loi, à défaut d'avoir été écoutés en amont lorsque nous avons, de multiples fois, mis en garde contre les tentations de surveillance massive.

« Ce projet de loi suscite à juste titre une opposition large et des inquiétudes multiples. Le champ de la discussion doit aujourd'hui être public, entre citoyens, parlementaires, gouvernement, presse et société civile. Nous ne servirons pas de faire-valoir associatif à la communication gouvernementale » déclare Adrienne Charmet, coordinatrice des campagnes de La Quadrature du Net

[Itele] Renseignement : au nom de la sécurité ?

vendredi 20 mars 2015 à 14:25

Le Grand Décryptage de jeudi soir est consacré au projet de loi sur le renseignement. Pour en débattre, Olivier Galzi reçoit Céline Berthon, secrétaire générale du syndicat des commissaires de la police nationale, Thibault de Montbrial, avocat spécialiste du terrorisme, Céline Bardet, consultante sur le terrorisme et la sécurité pour la Commission européenne, et Philippe Aigrain, co-fondateur de l’association « la Quadrature du net ».

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http://www.itele.fr/chroniques/grand-decryptage-olivier-galzi/renseignem...