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Rassemblement en défense d'Edward Snowden dimanche 7 juillet à 14h

samedi 6 juillet 2013 à 17:27

Paris, 6 juillet 2013 — La Quadrature du Net appelle les citoyens de la région parisienne à participer au rassemblement en solidarité avec Edward Snowden le dimanche 7 juillet à 14h sur le Parvis des droits de l'Homme, place du Trocadéro à Paris.

Edward Snowden
Edward Snowden

Ce rassemblement sera la première manifestation dans l'espace public du refus des citoyens que soient traqués et persécutés ceux qui alertent sur les atteintes aux droits fondamentaux, alors qu'ils devraient bénéficier de la protection de tous. Pendant ce temps, seules des mesures insignifiantes sont prises contre les responsables de la mise en place d'une surveillance universelle des citoyens avec la complicité des plus grands opérateurs de sites et services Web. Vous pouvez lire cette analyse de Human Rights Watch sur le droit d'Edward Snowden à recevoir l'asile.

Même si la participation pour ce premier rassemblement convoqué dans l'urgence est limitée, chaque participant(e) comptera. Vous pouvez télécharger les panneaux que nous avons préparés pour l'occasion.

Pour plus d'informations et en discuter, vous pouvez vous rendre sur notre forum.

Fichier attachéTaille
PRISM-fr.pdf656.71 Ko
PRISM-en.pdf656.74 Ko
snowden-en.pdf1.41 Mo
snowden-fr.pdf1.41 Mo

TAFTA : l'illégitime accord US-UE commencera sous surveillance totale des USA

jeudi 4 juillet 2013 à 13:28

Paris, 4 juillet 2013 — Un an jour pour jour après le rejet d'ACTA, le Parlement européen vient d'adopter une résolution en réaction à l'espionnage massif réalisé par les États-Unis. Nos représentants n'ont cependant pas exigé que les négociations secrètes de l'accord commercial trans-atlantique, sur le point de démarrer, soient suspendues. Dans un contexte d'espionnage des négociateurs européens par leurs homologues américains, la légitimité de ce nouveau « super-ACTA » sera plus que contestable.

Un an s'est écoulé depuis qu'un mouvement citoyen massif, global et décentralisé a permis de rejeter ACTA (l'accord commercial anti-contrefaçon), une victoire historique contre les gouvernements s'attaquant à nos droits fondamentaux sur Internet.

NSA

Aujourd'hui, le Parlement européen a adopté une résolution concernant PRISM et les programmes de surveillance de masse, généralisée, de la NSA, suite aux récentes révélations relatives à l'espionnage des fonctionnaires de l'UE par les États-Unis.

Le Parlement a cependant rejeté les amendements appelant au report des négociations de l'accord commercial trans-atlantique, le Trans-Atlantic Free Trade Agreement ou TAFTA (aussi connu sous le nom de TTIP1). La Commission européenne – dont le représentant en charge de TAFTA, Karel De Gucht, a ouvertement menti aux citoyens et au Parlement de l'Union européenne – ayant annoncé que les négociations devaient se poursuivre, le Parlement donne maintenant son feu vert. C'est un signe alarmant pour la démocratie européenne qui devrait mobiliser les citoyens.

Karel De Gutch
Karel De Gutch

Ainsi qu'il a déjà été clairement établi par les deux parties, TAFTA sera un vecteur de modification des « dispositions réglementaires » européennes dans des domaines allant de l'accès aux médicaments, la sécurité alimentaire ou la finance. Comme ACTA, cet accord comprendra également des dispositions relatives au droit d'auteur, et pourrait affecter l'ensemble de l'écosystème d'Internet. Il est par nature voué à être une nouvelle tentative de contournement de la démocratie et d'affaiblissement de nos libertés fondamentales en ligne.

« Dans un contexte où toute communication entre les négociateurs européens sera potentiellement accessible à leurs homologues américains, comment la Commission pourrait-elle se trouver en position de force et défendre les libertés des citoyens européens ? Comment les négociations pourraient-elles être équilibrées ? Entre autres, la volonté des négociateurs de discuter de « flux de données », au lieu de faire valoir le droit fondamental des citoyens européens à la vie privée, montre à quel point ces négociations pourraient encore une fois être utilisées pour se coucher devant les États-Unis et leurs industries. Dans un contexte d'espionnage massif des communications des citoyens européens par les institutions et les entreprises américaines, TAFTA pourrait devenir un nouvel accord illégitime trahissant les citoyens européens. » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'association La Quadrature du Net.

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La légalisation du partage de la culture mérite un véritable débat !

mardi 2 juillet 2013 à 09:59

Paris, 2 juillet 2013 — Alors que le rapport Lescure avait écarté la piste de la légalisation du partage non-marchand, la Hadopi a annoncé la semaine dernière le lancement d’une étude sur un système de rémunération proportionnel du partage. Cette annonce intervient alors que le Ministère de la Culture s’apprête de son côté à lancer une mission sur le statut juridique du partage non-marchand et que plusieurs parlementaires ont demandé à ce que la réflexion soit approfondie sur le sujet. La Quadrature du Net milite depuis des années pour que cesse la guerre au partage et a fait des propositions concrètes de mise en œuvre d’une légalisation du partage non-marchand. Cette question majeure doit faire l’objet d’un débat public réel centré sur des objectifs de politiques culturelles et de droits fondamentaux des citoyens et des contributeurs à la création. Les orientations de la Hadopi et du Ministère de la Culture font craindre une approche biaisée visant la création de nouvelles rentes de situation ou même servant à écarter l'idée de la reconnaissance du partage non marchand.

 

Aurélie Filippetti
Aurélie Filippetti

L’étude envisagée par la Hadopi résulte visiblement d'un effort de dernière minute pour tenter d'exister sur un sujet pour lequel elle est le moins légitime des intervenants possibles. Elle repose sur un ensemble de présupposés qui vont orienter par avance ses résultats au lieu de fournir des pistes ouvertes de légalisation du partage non-marchand. Elle considère le partage comme un préjudice majeur devant donner lieu à compensation, alors que les études indépendantes n’accréditent pas cette thèse. Pire encore, en prétendant cibler « les entités tirant, par leurs activités, un gain marchand des échanges non marchands des œuvres », elle sous-entend qu’il n’existe pas réellement de sphère du partage non-marchand, alors que cette dimension est essentielle.

La mission envisagée par le Ministère de la Culture sur le statut juridique des échanges non-marchands soulève quant à elle deux questions essentielles. Le choix de confier cette mission à une personnalité ayant un profil juridique marque une démission du politique, lequel devrait élaborer après consultation une proposition avant de demander aux juristes la question du « comment ». Par ailleurs, l’étude semble vouloir s’appuyer sur l’exception de représentation dans le cadre du cercle de famille, en interrogeant les possibilités de l’élargir à certains types d’échanges en ligne, au sein de communautés d’intérêts. Cette piste restera nécessairement en deçà de la reconnaissance d’un véritable droit au partage des œuvres, s'effectuant en ligne sans avoir à se cacher. Elle limitera également les bénéfices économiques et culturels du partage (recommandations, reprises sur des blogs, partage P2P public) par rapport à sa pratique dans la sphère publique.

 

Sharing the book

La Quadrature du Net considère que le partage non-marchand constitue un droit culturel des individus, qui doit être consacré en tant que tel. Elle en a fait le cœur du programme de réforme positive du droit d’auteur qu’elle défend. Nous proposons de légaliser le partage en cessant de considérer celui-ci comme un préjudice, par le biais du mécanisme dit de « l’épuisement » du droit d’auteur. Nous appelons à la mise en place de financements mutualisés pour la création, de type contribution créative, qui bénéficieraient à l’ensemble des créateurs en ligne, professionnels comme amateurs, auteurs comme artistes ou contributeurs techniques. Nous voulons que ces nouveaux financements soient gérés de manière ouverte et transparente, sous le contrôle effectif des citoyens au sein d’un système réellement renouvelé. Il s'agit d'inventer une nouvelle forme de financement de la culture adaptée au numérique et non de perpétuer par d'autres biais des logiques de rentes qui n'ont que trop duré !

De telles questions doivent être mises à l’étude dans un cadre ouvert et impartial, à la lumière d’un véritable débat public, et non par le biais d’une étude prédéterminée de la Hadopi ou d’une énième mission orientée. C’est au niveau européen que la question de la légalisation des échanges non-marchands doit avant tout être posée. Or le gouvernement a annoncé qu’il saisissait le CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique) pour élaborer des recommandations en vue de la réouverture de la directive européenne 2001/29 sur la société de l’information. Une mission a été confiée à Pierre Sirinelli en ce sens. Si le gouvernement veut réellement mettre à l’étude la question de la légalisation des échanges non-marchands, c’est à ce niveau que la réflexion doit être conduite, mais certainement pas dans le cadre du CSPLA, dont la représentativité est plus que contestable1.

« Les pouvoirs publics ne peuvent plus ignorer la revendication d’une légalisation des échanges non-marchands, que nous défendons depuis des années et qui progresse en Europe. Mais les citoyens ne se satisferont pas d’un débat tronqué sur cette question qui touche à leurs droits fondamentaux », déclare Philippe Aigrain, co-fondateur de la Quadrature du Net.

« Le gouvernement doit faire le choix entre l’approche répressive et une réelle évolution vers la reconnaissance de la légitimité du partage. Il faut dénoncer les manœuvres de diversion, destinées à masquer la mise en place en parallèle des mesures répressives préconisées par le Rapport Lescure, véritable "SOPA" à la Française aux mains du CSA », déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de la Quadrature du net.

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Défendons nos libertés avec des « Pi-xels » : Soutenons La Quadrature du Net !

jeudi 20 juin 2013 à 16:03

Paris, le 24 juin 2013 — La Quadrature du Net lance aujourd'hui un nouvel appel à soutenir son action. Au terme de plus de 6 mois de structuration, La Quadrature œuvre aujourd'hui sur un grand nombre de dossiers cruciaux pour le futur de nos libertés en ligne : neutralité du Net, réforme du droit d'auteur, protection de la vie privée, lutte contre la surveillance et la censure ou le traitement discriminatoire de nos communications, etc. Autant de dossiers, autant d'actions, qui ne peuvent avancer que grâce à votre soutien !

Recevez un « Pi-xel » personnalisé en soutenant La Quadrature du Net !

pi-shirt

La Quadrature du Net, en plus de ses nombreux contributeurs bénévoles, est désormais dotée d'une équipe de 5 permanents (et un stagiaire) articulée autour de ses trois domaines d'action : la campagne (Jérémie Zimmermann et Yoann Spicher), l'analyse et la veille législative et politique (Miriam Artino et Arthur Messaud) et le développement d'outils pour la participation citoyenne (Thomas Bouchet). Ils sont assistés dans la logistique et l'administration par Marie Walrafen.

Depuis la victoire écrasante contre ACTA en juillet 2012, et grâce à cette structuration, La Quadrature du Net œuvre durablement, en France et au niveau européen, sur les dossiers suivants :

Outre ces actions au quotidien et de nombreuses interventions dans le débat public, La Quadrature organise et participe à de nombreux évènements institutionnels ou communautaires (comme des ateliers ou la création d' un village à OHM20131) pour aider au développement de bonnes pratiques dans l'univers numérique et fournir une infrastructure pour le débat et la participation citoyenne.

Soutenons La Quadrature du Net !

Ces actions ne peuvent continuer que grâce au soutien de milliers d'individus comme vous !

Soutenez La Quadrature du Net et ses actions avec cette nouvelle campagne, dans laquelle, parmi d'autres cadeaux, vous obtiendrez chacun votre « Pi-xel » personnalisé !

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Privacy Alert #1 : le consentement explicite

lundi 27 mai 2013 à 19:32

Cette analyse fait partie d'une série.

Paris, 28 mai 2013 — Quand vous naviguez sur Internet, pouvez-vous dire qui collecte des informations à votre sujet, quelle est la nature de ces informations et qui peut y avoir accès ? Pouvez-vous contrôler qui peut savoir quoi de vous ? La Commission européenne a proposé de vous en donner le pouvoir, mais le Parlement européen, sous la pression des lobbies de l'industrie, risque de voter autrement.

Avec le développement du commerce des données, le contrôle des citoyens sur leurs données personnelles a progressivement diminué, alors même que leur droit fondamental à la vie privée ne peut être défendu s'ils n'ont pas eux-mêmes les moyens de le protéger. Mais la protection de notre vie privée n'est pas le seul enjeu lié à cette question : ce manque de contrôle entraîne un manque de confiance aux conséquences négatives tant pour la liberté d'expression1 que pour le développement économique des services en ligne2.

Pour faire face à cette situation critique, la Commission européenne propose de donner aux citoyens un véritable contrôle sur leurs données personnelles en établissant un principe clair : que les utilisateurs aient à donner un consentement explicite pour toute collecte, traitement ou échange d'informations les concernant.

L'enjeu

Pour mieux comprendre le sens de la proposition de la Commission européenne, il faut revenir à l'actuelle législation européenne – la directive de 1995 obsolète – qui n'exige pas que le consentement soit donné « explicitement » mais « indubitablement »3. Qu'est-ce qu'un consentement « indubitablement donné » ? Le sens d'une notion si vague « est souvent mal interprété ou simplement ignoré », comme le déplore le groupe de travail « Article 29 »4 – l'organe européen réunissant l'ensemble des autorités nationales européennes de protection des données personnelles.

Un consentement peut être considéré comme « indubitablement donné » lorsqu'une personne informée du traitement de ses données ne s'y oppose pas. Cependant, la législation actuelle n'obligeant pas les entreprises à s'assurer que ces personnes soient effectivement informées, la plupart de ces entreprises ne sont pas vraiment enclines à exposer de façon claire, pratique et visible la nature ou le but des traitements de données qu'elles réalisent.

Par conséquent, les citoyens ignorent la plupart des traitements que leurs données subissent : en pratique, ils ne pourraient pas s'y opposer s'ils le désireraient.

Prenons l'exemple d'Amazon. Lorsque vous consultez un article sur ce site, votre navigation est enregistrée pour vous suggérer des produits similaires :

Recommandations d'Amazon basée sur l'historique de navigation

Bien que la formule « inspirés par votre historique de navigation » vous indique que certaines de vos données personnelles sont traitées, elle n'indique pas qu'Amazon collecte en réalité bien plus de données que la simple liste d'articles que vous avez consultés et, ce même s'il s'agit de votre première visite et que vous n'êtes pas inscrit sur ce site :

Données personnelles collectées par Amazon

Ces informations ne sont accessibles qu'à la toute fin des pages du site Internet :

Lien vers la page Vie Privée de Amazon

Google, quant à lui, ne prend même pas la peine d'indiquer qu'il collecte, stocke et traite l'ensemble des informations liées à toutes vos requêtes et visites de site Internet. Le seul moyen de le savoir est de rechercher puis de lire ses règles de confidentialité :

Données personnelles collectées par Google

La proposition de la Commission

La proposition élaborée par la Commission européenne changerait radicalement cette situation en posant le principe d'un consentement explicite de l'utilisateur. Le consentement des utilisateurs devraient alors être exprimé « par une déclaration ou par un acte positif univoque »5, et ce pour chacune des finalités pour lesquelles une entreprise souhaiterait collecter leurs données. Le « silence informé » ne serait plus considéré comme un consentement valide.

Les entreprises devraient alors activement rechercher le consentement de leurs utilisateurs, assurant ainsi qu'aucune donnée personnelle ne puisse plus être traitée sans que les utilisateurs n'en aient été véritablement et directement informés. Adoptée, cette proposition assurerait que rien ne se passe hors de vue ou de contrôle des utilisateurs.

À cet égard, de bonnes pratiques existent déjà et constituent des exemples concrets de ce que serait un consentement explicitement donné sur Internet. Des navigateurs tels que Firefox et Chrome requièrent déjà votre consentement explicite avant d'envoyer des informations concernant votre géolocalisation à un site Internet.

Consentement à la géolocalisation sous Firefox
Consentement à la géolocalisation sous Firefox. Essayez-le par vous-même en cliquant sur 'Give it a try!' en haut de cette page du site de Mozilla [en].

Ceci permet de garantir que, pour tout traitement, vous êtes réellement informé de la nature des données collectées et, ainsi, que vous puissiez véritablement y consentir. Ensuite, si vous le souhaitez, vous pouvez aussi simplement choisir de « toujours accepter » que le site que vous visitez puisse collecter votre position géographique sans avoir à chaque fois à obtenir votre consentement.

Même si le concept de cette « boîte de requête » est largement perfectible – en ce qu'elle n'indique pas comment vos données seront traitées ni qui pourra y accéder – cela nous montre, au moins, le type de contrôle que nous pourrions exercer si l'exigence d'un consentement explicite était adoptée.

Les recommandations des géants de l'Internet

Le contrôle des utilisateurs semble être problématique pour les géants de l'Internet, dont les bénéfices reposent largement sur la quantité de données personnelles qu'ils collectent. Ils redoutent qu'un plus grand contrôle donné aux utilisateurs amoindrisse les quantités de données qu'ils traitent. Ceci nous montre bien comment notre vie privée est considérée par ces entreprises : si leurs activités respectaient véritablement notre vie privée, pourquoi craindraient-elles que nous n'y consentions pas ? Exiger un consentement explicite ne porterait atteinte qu'aux entreprises qui ne respectent pas notre vie privée. Les autres, en revanche, ne pourraient que bénéficier du gain de confiance résultant du véritable contrôle donné aux utilisateurs.

Google, Facebook, Microsoft, Amazon et eBay ont unanimement demandé aux députés européens de retirer du règlement le consentement explicite6. Leur principal argument est que les utilisateurs « veulent des services Internet qui soient rapides, simples d'accès et efficaces [et que rechercher systématiquement leur consentement explicite] les conduirait à le donner automatiquement, par habitude », « étant surchargés de demandes de consentement » (traduits par nos soins).

Dès lors que rechercher le consentement explicite des utilisateurs est le seul moyen de garantir qu'ils seront veritablement avertis de chacun des traitements réalisés sur leurs données personnelles, ces demandes ne peuvent pas représenter une « surcharge ». Quiconque choisirait de consentir « automatiquement, par habitude », serait tout de même averti de ces traitements, alors que nous ne le sommes que rarement aujourd'hui.

De plus, une fois qu'ils auraient accepté qu'une entreprise puisse traiter certaines de leurs données pour une finalité claire et spécifique, les utilisateurs n'auraient pas à consentir aux nouveaux traitements qui poursuivraient exactement cette même finalité7. Ainsi, déclarer qu'ils seraient « surchargés de demandes de consentement » est simplement faux. En pratique, les utilisateurs n'auraient généralement à consentir, tout au plus, qu'une seule fois : en visitant un site Internet pour la première fois ou en utilisant pour la première fois une nouvelle fonctionnalité de ce site.

Les propositions des députés européens

Malcolm HARBOUR
Malcolm HARBOUR (UK/ECR),
Président de la commission IMCO

Les commissions « consommateurs » (IMCO) et « industrie » (ITRE) ont suivi les recommandations des géants de l'Internet et ont voté contre l'exigence d'un consentement explicite. IMCO a proposé de subordonner cette exigence au « contexte », ce qui est aussi vague et dangereux que d'exiger un consentement « indubitablement donné »8 ; alors que la commission ITRE a suggéré que le consentement ait simplement à être donné « sans équivoque », d'une façon similaire à ce que prévoit déjà la directive de 19959.

Ces deux avis semblent avoir véritablement influencé le débat, de sorte que sept amendements ont été déposés dans la commission « libertés civiles » (LIBE), par dix-sept députés européens, proposant de retirer l'exigence d'un consentement explicite du règlement10. Ce qui démontre que ces membres de LIBE, principalement libéraux et conservateurs, ne souhaitent pas conférer aux utilisateurs le contrôle sur leurs données.

Aujourd'hui, il apparaît que la plupart des députés européens sont opposés au principe d'un consentement explicite, dupés par des centaines de lobbyistes, et ne changeront pas de position si nous ne nous mobilisons pas et n'agissons pas dès maintenant.

Ce que vous pouvez faire

Manifestation anti-ACTA
Manifestation anti-ACTA

Tout d'abord, vous ne devriez utiliser que des logiciels et des services dans lesquels vous pouvez avoir confiance. Préférez des logiciels libres et hébergez vos propres services autant que possible. De nombreux outils, tels que Tor11, DuckDuckGo12 ou des extensions de navigateurs, tels que NoScript ou HTTPS Everywhere, vous permettent de remplacer, contourner ou bloquer certains services Internet essayant de collecter vos données personnelles.

Malheureusement, ces solutions ne suffiront jamais à protéger pleinement votre vie privée en ce qu'elles ne sont pas installées par défaut, demandent un certain effort et sont parfois perçues comme complexes à utiliser. Ainsi, nous devons agir afin de nous assurer que le futur règlement protégera véritablement la vie privée des citoyens européens : appelez ou écrivez à vos représentants dès maintenant – les inquiétudes de leurs électeurs et la défense des libertés fondamentales devraient toujours primer sur les intérêts économiques des géants de l'Internet –, partagez cette analyse, écrivez-en afin de donner votre opinion sur le sujet, parlez-en autour de vous ou inventez quelque chose à base d'image, de vidéo, de son, etc. C'est maintenant que nous devons agir ! Les membres de LIBE des différents groupes politiques ont déjà commencé à chercher des compromis sur ce sujet précis : nous devons les contacter avant qu'ils ne tombent d'accord sur les pires amendements.

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