J’avais hésité à être prof à un moment, j’avoue (en physique-chimie, évidemment).
Mais franchement, à quoi bon passer 5 ans à se bourrer le crâne et décrocher un master pour enseigner au collège ? Je veux bien qu’il faille avoir un bon niveau pour pouvoir enseigner, mais quand même : au collège en science ce n’est pas la relativité générale ni la théorie quantique des champs qu’on nous enseigne.
En pratique c’est à peine si on utilise la fonction carré et qu’on demande de retenir quatre putain d’éléments chimiques et leur symbole !
Sans parler des TP qui n’existent pratiquement plus au collège (j’ai eu la chance de pouvoir en faire, y compris avec le bec Bunsen dès la 5e, et je suis pas mort, alors que maintenant ça se résume à chauffer de l’eau à 40°C au micro-onde et y’a uniquement le prof qui manipule).
Dans ces condition, salaire mis à part faire prof n’est pas attrayant en effet (dixit moi qui considère qu’être payé ne serait-ce que 500€/mois c’est beaucoup si c’est pour faire ce qu’on aime faire).
Si j’avais passé 5 ans à étudier les photons et le mouvement relatif de galaxies, c’est pas pour apprendre les composants d’une ampoule électrique à des enfants. Logique que les masters de physique ne veulent pas devenir prof de science ! Vous vous attendiez à quoi, à l’enseignement national ?
Ouais je le pense et le dit : n’importe quel lycéen de S un peu bon pourrait dicter les cours de physique ou de maths de collège ou corriger les copies.
Sauf que pour être un bon prof, ce n’est pas le niveau qui compte, mais la capacité à vulgariser et à enseigner une discipline, en se mettant à la place de l’élève et en prenant sa vision des choses et trouver une façon d’expliquer qui lui convienne.
Visiblement ce n’est pas ce que recherche l’enseignement national : il recherche des têtes qui récitent le dictionnaire par cœur en se fichant complètement si les élèves comprennent réellement la matière et la nature des phénomènes ou ne font que mémoriser tout le bouquin par cœur.
(via
http://www.martoni.fr/shaarli/?VpZ2dQ )
(Petit clin d’œil au passage à mes profs de collège et lycée, qui étaient pour la plupart des passionnés qui aimaient ce qu’ils faisaient ; contrairement à une bonne partie de mes profs de fac, qui étaient des chercheurs à qui on obligeait de donner des cours contre leur gré : certains arrivaient avec un café, copiaient le cours au tableau puis repartaient sans dire un mot. Je ne mets pas tout le monde dans le même panier, mais ce sont bien ces profs là qui m’ont dégouté des études.)
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