Ce qu’il dit n’est pas faux, mais c’est comme reprocher à l’eau de mouiller alors qu’on a payé son ticket pour aller à la piscine.
La comédie et l’humour en général son basée sur la caricature et les stéréotypes. Après c’est mieux de rire avec les gens que des gens, c’est vrai, mais on ne peut pas rire avec tout le monde : tout le monde est différent et tout le monde a un sens de l’humour différent. Il y en aura toujours qui trouveront certaines choses pas drôles du tout, déplacés ou même offensant.
Dans ce cas, c’est simplement qu’un tel film ou livre ou autre support n’est pas fait pour vous, c’est tout. Et ce n’est pas grave non plus, mais ce n’est pas une raison de faire la morale à tout le monde. Car c’est bien ça qui est à l’origine d’une société édulcorée où la moindre chose vous fait passer le pire des humains.
Est-ce qu’on a reproché par exemple, à De Funès de stigmatiser les flics il y a 40 ans ? J’en doute (mais je peux avoir tort). Est-ce qu’on lui reprocherait si ses films seraient sortis aujourd’hui ? En particulier celui où ils vont à New York ? Je suis quasiment sûr que oui.
Aussi, cet effet "bible-dans-le-cul" dans la culture audio-visuelle (films, séries) me semble effectivement bien plus prononcée en France qu’ailleurs, notamment aux USA.
Quand il dit qu’il n’y a pas d’acteurs français qui soient petits ou noirs, déjà c’est faux, il y en a quelque uns, et ensuite aux USA il y en a plein et non des moindres : Morgan Freeman, Samuel L. Jackson, Will Smith, Eddy Murphy, Jamie Foxx…
Et si on trouve beaucoup moins de "personnes de petite taille" que d’autres gens, c’est peut-être aussi (je dis ça comme ça, hein, simple hypothèse) parce qu’ils y en a moins dans la société que des personnes de taille moyenne.
C’est pour ça qu’on finit par avoir des œuvres qui ont systématiquement un noir, un chinois, un juif, un arabe, un mexicain, un petit, un grand, un gros, un roux, et la même chose du côté des femmes qui ne sont plus du tout représentatives de la société de laquelle le film est issue ni de la société à qui il est destiné.
Et dans ces cas là, forcément, une de ces personnes se retrouvera forcément dans le personnage "ridicule-de-service" et le film se fera incendier.
Et je ne parle pas des cas où un acteur non-blanc-mâle-cis-hétéro-valide a été choisis dans un casting, et qui fini par être rejeté par tout le monde parce qu’il a un jour dans sa vie eu la mauvaise idée de faire quelque chose de mal et qui l’a stigmatisé, à vie. Ce qui à la fini par avoir l’effet inverse de celui voulu : plus aucun acteur non-blanc-mâle-cis-hétéro-valide ne sort des écoles, ayant peur de passer pour acteur qu’on ne choisira que pour remplir les quotas et qui sera systématiquement épié par la presse et les anti-tout en vu de le descendre à la moindre connerie qu’il aura faite (ce qui contribue comme il dit à entretenir le cercle vicieux qu’il veut briser).
(pour finir : non je n’ai pas vu le film qu’il prend en exemple pour généraliser sur le cinéma français, et je ne le verrais probablement jamais non plus car j’aime pas les comédies françaises en général…)
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