Pour la première fois, Joëlle Ceccaldi-Raynaud répond directement à ma tribune "l'opposition s'attache aux vrais problèmes" publiée dans le "Puteaux infos" de septembre. "Il est temps que la rumeur cesse de parasiter le travail de la Municipalité", affirme-t-elle. Mais le maire de Puteaux, comme à son habitude, a soit répondu à côté, soit menti.
Démonstration :
1/ j'écris dans ma tribune que le conservatoire de musique, actuellement en construction,
n'a plus ni direction, ni projet. Le directeur du conservatoire est sur
le départ et un professeur de solfège, chargé d'initier une nouvelle
méthode d'enseignement, a été licencié sur un coup de tête du maire.
Construire des "palais" ne suffit pas. A ces coquilles vides, il faut
penser des contenus : nous avons la volonté de mener une grande
politique en faveur de la culture.
LE MAIRE ME RÉPOND : "Non le Directeur du
Conservatoire n’a pas été licencié. Il s’est vu offrir une opportunité
qu’il ne pouvait refuser et nous lui souhaitons de poursuivre sa
carrière brillamment. Le Ministère de la Culture a labellisé
l’établissement et 2659 élèves sont inscrits pour la rentrée. Le
Directeur adjoint et toute son équipe sont en poste pour faire marcher
l’établissement".
MA MISE AU POINT : Je n'écris pas que le directeur a
été licencié. Il a préféré quitter un navire incontrôlable. Il va
diriger un conservatoire bien plus petit dans le sud des Hauts-de-Seine.
S'il a choisi ce nouveau poste plus modeste, c'est que la situation à
Puteaux est vraiment mauvaise. En revanche, le maire ne me répond pas
sur le licenciement du professeur de solfège. Il faut dire que celui-ci a
engagé une procédure judiciaire et administrative contre sa décision.
Le directeur adjoint est bien seul pour diriger un conservatoire
effectivement sans projet. Il n'est pas certain que celui-ci reste bien
plus longtemps.
2/ Je révèle que le "palais de la réadaptation", rue voltaire, seul lieu d'accueil pour handicapés à Puteaux, va fermer
: pour d'obscures raisons, la mairie a décidé de réclamer plusieurs
centaines de milliers d'euros de loyer à ses occupants jusqu'ici
hébergés gratuitement. La ville n'est pas tenue de s'occuper du
handicap, a déclaré le maire en conseil municipal ! Nous reviendrons sur
cette décision, en favorisant l'intégration dans la ville des personnes
souffrant de handicaps.
LE MAIRE ME RÉPOND : "Non
la majorité ne se désintéresse pas du handicap. L’association ESAT qui
occupait le Palais de la réadaptation a choisi de quitter les locaux qui
ne correspondaient plus à ses besoins l’année prochaine. Si les élus
minoritaires se préoccupent tant du handicap, pourquoi ne votent-ils pas
le budget du CCAS en faveur du handicap ni le budget aux associations
en faveur de l’insertion ?"
MA MISE AU POINT : Le maire ment... L'ESAT n'a pas décidé de quitter les locaux de la rue Voltaire ! Ce mensonge est d'autant plus ridicule, que la mairie donne d'autres explications dans un article du Parisien publié hier. Le maire avait encore donné un motif différent lors du conseil municipal du 6 juillet 2012.
Quand on ment, encore faut-il être un minimum cohérent. Les "élus
minoritaires" (sans doute veut-elle me rabaisser en répétant plusieurs
fois cette expression) ne votent pas un budget quand il leur parait
insuffisant ou manquer de transparence. C'est le cas du budget du CCAS.
Affirmer que l'opposition municipale ne vote pas le "budget" (sic) aux
associations d'insertion est un autre grossier mensonge. Un de plus...
3/ Je démontre que pour faire des économies, la majorité municipale a décidé de privatiser les crèches. Dans l'une d'elles, des produits laitiers périmés ont été donnés à des enfants de 2 ans
! Cette fois, plus de peur que de mal. Mais plutôt que de regretter cet
accident, le maire a préféré reprocher aux parents de faire le jeu de
l'opposition. Une saine gestion ne doit pas se faire au détriment de la
qualité : pour les services à la petite enfance, nous viserons
l'excellence.
LE MAIRE ME RÉPOND : "Non la délégation de
crèches n’est pas un renoncement. Au contraire, nous faisons appel au
secteur privé pour faire face à la pénurie de personnel qualfié. Si les
élus minoritaires s’intéressent tant à la petite enfance, pourquoi ne
participent-t-ils pas à la commission de délégation de service public
dont ils sont membres élus ?"
MA MISE AU POINT : "Élus minoritaires", encore !
Quelle suffisance de la part d'un maire élu avec 52% des voix au second
tour de l'élection municipale en 2008, quand son père gagnait avec 73%
au 1er tour, 6 ans plus tôt ! La privatisation des crèches est
effectivement un renoncement. Le maire se garde bien de commenter la
distribution de nourriture périmée à de jeunes enfants. Elle préfère
polémiquer sur l'absence de l'opposition à la commission de délégation
de service public, oubliant de signaler que cette commission se réunit
justement et comme par hasard lorsque le représentant de l'opposition
est retenu par son travail.
4/ Je constate que ces dernières semaines, plusieurs directeurs de services de la ville
ont remis leur démission. Ces départs en série sont le signe d'un grand
malaise. Dans un rapport, la Chambre régionale des comptes a révélé de graves dysfonctionnements dans la gestion du personnel municipal
: nombreux contrats précaires, titularisation systématiquement
retardée, politique de formation inexistante, etc. Nous ferons en sorte
que le personnel communal soit heureux et fier de travailler pour
Puteaux.
LE MAIRE ME RÉPOND : "Non il n’y a pas de
malaise au sein du personnel communal. Les élus minoritaires devraient
se pencher sur le statut de la fonction publique territoriale, ils
comprendraient que les agents ont une carrière à construire. Evoluer,
c’est parfois changer de collectivité. S’ils peuvent avancer, c’est
aussi grâce à la ville de Puteaux. Nos agents sont reconnus pour la
qualité de leur travail".
MA MISE AU POINT : Durant l'été, plusieurs
directeurs ont annoncé leur départ, parmi lesquels le directeur général
des services, le plus important fonctionnaire de la commune. C'est une
véritable hémorragie. Le malaise est évidement là et il est grand.
Refuser de le voir, c'est s'aveugler. Mais nous savons tous que Joëlle
Ceccaldi est une fée aux pays des merveilles. La pensée magique est son
mode de fonctionnement.