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AVEZ-VOUS LU? Indiegames de Bounthavy SUVILAY

mardi 27 mars 2018 à 14:52
Indiegames de Bounthavy SUVILAY
Indiegames de Bounthavy SUVILAY

Indiegames de Bounthavy SUVILAY est un livre consacré à l’histoire du jeu vidéo indépendant, à son développement aux expériences qu’ils suscitent chez les joueurs. Richement illustré, il se place d’emblée comme une référence sur le sujet

Le livre s’ouvre sur un bref rappel de l’histoire du jeu. Le lecteur ne trouvera pas ici l’histoire du jeu vidéo en détail car le but de Bounthavy SUVILAY est de faire sentir que les dynamiques qui ont présidé à la naissance des jeux vidéo se retrouvent pour les jeux indépendants. Dans les années 1960, les créateurs de jeux vidéo étaient souvent des  créateurs et des créatrices solitaires. Ce travail de création solitaire se retrouve aussi avec les mods sont des modifications apportées à un jeu vidéo par un joueur. Avec les jeux vidéo indépendants, on retrouve les même mécanismes : des personnes seules ou des petites équipes produisent un jeu vidéo qui par ses caractéristiques contrastent avec les productions des grandes éditeurs. En effet, les  jeux indépendants renouvellent les jeux vidéo en apportant idéologique ou politique. Ils permettent également de sortir des rails de l’industrie du jeu vidéo en apportant des mécaniques de jeux et des esthétiques différents.

En 2008, le succès de jeux comme Braid ou World of Goo montrent qu’il est possible de faire des jeux vidéo avec peu de moyens Les jeux indépendants permettent de retrouver le souffle et l’imaginaire des pionniers du numérique qui ont construit des empires dans leurs garages. Le livre de Bounthavy SUVILAY montre que les succès ne doivent pas masquer toutes les difficultés de la création d’un jeu indépendant. Ces questions sont traitées dans le chapitre intitulé La vie d’indé n’est pas un long fleuve tranquille. C’est même, à la lire, un parcours du combattant puisqu’il faut survivre à ses collègues, au développement du jeu, aux imprévus, au premier tout en utilisant au mieux sa formation initiale et en trouvant des financements. Si le premier chapitre était intéressant pour les éléments historiques des jeux indépendants, ce chapitre est important parce qu’il permet de dégonfler l’image du “wonder boy” qui crée un jeu génial seul. Cela peut arriver, mais la plupart du temps, le succès est au bout de beaucoup de travail, de compétences et de l’appuis de financements participatifs et institutionnels ainsi que l’implication d’éditeurs indépendants ou traditionnels

L’un des attraits des jeux indépendants est probablement l’indépendance qu’ils prennent par rapport aux standards des jeux vidéo. Ils peuvent ainsi proposer une expérience de jeu différente de ce que l’on trouve dans les jeux vidéo classiques dans leurs dynamiques, leurs esthétiques et leurs narrations. Ces trois dimensions sont ensuite explorées en détail par Bounthavy SUVILAY qui s’appuie, comme dans tout le livre par de nombreux exemples.

Les systèmes de jeu sont réinterprétés en utilisant les dynamiques des moteurs physiques. Par exemple les boules de goo de World of Goo réagissent en fonction de certaines contraintes qui, habilement utilisées, permettent de résoudre des puzzle. D’autres jeux font des clins d’oeil à l’histoire du jeu vidéo (Ridiculous fishing) ou sur la génération procédurale de mondes (No Man’s Sky). Les jeux indépendants permet aussi d’explorer une histoire d’une manière novatrice. Howling Dogs laisse le joueur sans défense, ce qui est une transgression majeure des standards des jeux vidéo. L’histoire peut être horrible (Amnésia) , traiter de questions de santé mentale (Layers of Fears) mais parfois le jeu est juste un prétexte pour explorer un monde (A Normal Lost Phone). Enfin, certains jeu indépendants sont des sortes de documentaires qui permettent d’explorer une situation (Venti Mesi). Enfin, l’esthétisme des jeux indépendants peut être très travaillées. Le jeu est alors une flânerie esthétique dans un environnement à la beauté stupéfiante (Journey). La beauté n’empêche pas de créer des situations ou le joueur lutte pour sa survie (Shelter)

La direction artistique permet aux studio de jeu vidéo indépendants de faire des arbitrage dans le processus de création des jeux vidéo. Bounthavy SUVILAY montre que le temps est la contrainte majeure de ces studios qui doivent choisir entre un la création d’un style visuel ou d’un gameplay novateur. Une grande place est faite ici aux graphistes qui doivent être tantôt des illustrateurs tantôt des animateurs tout en maniant avec brio les langages du pixel art, de la 2D, de la 3D ou de l’animation

Le livre se ferme sur le design sonore. Bounthavy SUVILAY montre que les contraintes de téléchargement ont conduit les premiers développeurs de jeux indépendants à des choix techniques comme les chiptunes c’est à dire de sons générés par la puce de l’ordinateur (ou de la console). Par la suite, le design sonore va être un élément essentiel de l’expérience vidéo ludique qu’ils s’agisse des musiques ou des environnements sonores qui sont travaillés pour rendre des ambiances, guider l’expérience du joueur ou donner une impression de puissance

Le livre est agrémenté  par les interviews de Ian DALLAS, Rex CROWLE, YOAN et Eric CHANI

Indiegames de Bounthavy SUVILAY décrit le continent jusque là peu exploré des jeux indépendants. On pourra regretter de ne pas trouver d’explications sur les dynamiques du phénomène. Pourquoi les jeux indépendants apparaissent en 2008 ? Pourquoi un jeu a un succès énorme et d’autres échoue ? Mais le livre est plein de détails et d’anecdotes qui permettent de se faire une idée précise des jeux vidéo indépendants. J’ai trouvé particulièrement intéressant qu’il remette en question le mythe prométhéen du wonder boy qui apporte triomphalement aux gamers un jeu qu’il a codé seul pendant des années. Les jeux indépendants se font dans des tissages complexes entre des logiques institutionnelles traditionnelles et les bricolages participatifs typiques des cultures numériques. Il est aussi reposant de lire un livre sur les jeux indépendants qui situe Minecraft a sa sujet place : un jeu certes important, mais un jeu parmis tant d’autres !

AVEZ-VOUS LU? MELON 2018 Réseaux parallèles

samedi 24 mars 2018 à 07:07

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Arthur MELON apporte des éléments d’information précis sur un problème aussi méconnu qu’important : la prostitution des mineurs. Il affirme que les NTIC ont un effet facilitateur sur la prostitution car elle leur permet de s’initier à des comportements “préprostitutionnels” c’est à dire qui n’impliquent pas de mise en relation physique avec le client. L’Internet facile également la mise en relation des mineurs avec les clients, participe a la diffusion d’une “culture pornographique” et génère une nouvelle génération de proxénètes jeunes, connectés et exerçant une emprise à distance sur les mineures. Tout cela concourt à construire un contexte facilitant la prostitution. Pour Arthur MELON le rôle joué par les NTIC ne doit pas faire oublier que  la prostitution des mineurs se bâtit sur leur vulnérabilité qui elle même résulte d’une personnalité fragile, de traumatisme ou d’une insécurité familiale

 

AVEZ-VOUS LU? DAGORN ALESSANDRIN 2018 Nos fantasmes, leurs réalités

mercredi 21 mars 2018 à 07:49

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Il y a les discours les croyances et les idéologies et il y a les faits. Johanna DAGORN et Arnaud ALESSANDRIN rappellent que l’âge médian du premier rapport sexuel aujourd’hui est comparable à celui des années 1970 alors que dans le même temps l’âge médian d’exposition à la pornographie à diminuer. Le inquiétudes par rapport aux efforts des images pornographiques sur les jeunes sont donc largement exagérées  

Johanna DAGORN et Arnaud ALESSANDRIN mettent l’accent sur le fait que les jeunes utilisent l’internet  pour trouver des informations de santé et que les réseaux sociaux sont des occasions d’apprentissage de soi.

L’attitude des adultes qui oscille souvent entre catastrophique et démission n’est donc pas de mise. La confiance envers la jeunesses et après  accompagnent seraient bien plus constructifs

L’enfant de 6 à 12 ans. Les questions à (se) poser

lundi 19 mars 2018 à 07:17

Entre 6 et 12 ans, l’intégration sensori-motrice se poursuit. L’enfant devient capable de lancer adroitement une balle ou de lacer ses chaussures. Son agilité verbale augmente ce qui lui permet de faire part de son expérience et de ses souhaits. les compétences linguistiques facilitent la communication avec les autres tout en aidant l’enfant à contenir son expérience.  Les nouvelles habiletés corporelles lui permettent de s’inscrire dans des activités sportives.

Pendant cette période, les enfants entrent de plein pied dans les cultures juvéniles. Ils apprennent ce qu’il est de bon goût d’aimer et de détester, la manière de se comporter en garçon ou en fille, d’être un enfant ou un adulte. Les écrans joue un role important dans ces cultures juvéniles (DAUPHIN, 2012) parce qu’ils mettent en lien les enfants tout en transmettant les valeurs et les connaissancesde leurs classe d’âge. Par exemple, il qu’il est nécessaire de jouer à Pokémon à certains moments, pour les enfants d’un certain âge et d’un certain sexe.

La période 6-12 ans est une période de transition entre l’enfance et l’adolescence. L’enfant commence à laisser derrière lui l’enfance pour aller vers les promesses et les challenges de l’adolescence. Aux yeux de l’enfant, l’adolescence est pleine de promesses car elle le rapproche du monde des “grands”. Mais elle est est aussi pleine d’insécurités car l’enfant  va l’inconnu. Le voyage est bien évidemment plus confortable si l’enfant a pu faire le plein de sentiment de sécurité pendant les années précédentes

Ce passage vers l’adolescence se fait grâce à la famille et aux pairs. La famille apporte la sécurité nécessaire pour l’enfant puisse faire les aller-retour nécessaires entre se différencier de ses parents et leur ressembler intimement. L’enfant commence à avoir une représentation plus réaliste de ses parents. Ceux ci ne sont plus les géants tout-puissants de son enfance mais deviennent des êtres faillibles avec leurs qualités et leurs défauts. De leurs côté, les amis apportent de nouveaux modèles et de nouvelles figures identificatoires. Leurs façons de faire et d’être ne sont pas nécessairement ceux de la famille, ce qui demande de la part des enfants de nouvelles adaptations. L’enfant  découvre dans les relations avec les autres de nouveaux problèmes – comment faire avec l’envie, la rivalité, l’affection – et de nouvelles solutions – les coopérations, l’oblativité, la maîtrise de soi…

La curiosité colore fortement cette période. L’enfant se passionne pour les dinosaures, la naissance de l’univers ou les pirates. Il aime encore l’excitation que lui apporte le jeu même s’il va de plus en plus vers les jeux à règles qui lui permettent de plus facilement de jouer avec les autres. Il y rencontre le plaisir de la victoire et l’amertume de la défaite ainsi que les responsabilités réelles et supposées qu’il a dans l’une et dans l’autre.

Ayant acquit une sécurité suffisante, l’enfant ne craint plus la séparation. Mais il n’en a pas fini avec l’anxiété. La honte, la culpabilité sont rapidement éprouvée en cas de manquement personnel. Ce n’est plus l’éloignement des parents qui effraie mais l’éloignement de leurs standards moraux qu’il a intériorisé.

D’une façon générale, les enfants apprennent à s’appuyer sur leurs pensées pour contenir et transformer leur monde interne. Cela se traduit parfois par l’utilisation de rituels qui permettent de mettre à l’écart le tumultueux monde imaginaire. Les enfants créent des clubs secrets ou s’investissent dans les apprentissages scolaires. Mais cette solution ouvre aussi à de nouvelles anxiétés liées aux résultats scolaires. Ne pas réussir à l’école, c’est décevoir les parents. Les anciennes anxiétés de séparation sont alors réactivées ce qui suscitent des sentiments de honte ou de culpabilité

En 6 et 12 ans, on s’intéressera principalement à la manière dont les écrans fonctionnement dans le contexte du passage de la vie familiale à la vie sociale. Les questions suivantes sont utiles 

AVEZ-VOUS LU? JEHEL 2018 Se construire avec … ou sans

mercredi 14 mars 2018 à 07:43

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Sophie JEHEL  rapporte une enquête menée auprès d’une centaine de jeunes agés de 15 à 18 ans qui avait pour objectif d’explorer les effets de leur exposition à la pornographie. En effet la facilité avec laquelle il est possible de voir des images pornographiques  suscite des inquiétudes tant chez les parents que chez les professionnels. Les images pornographiques sont rencontrées sur des sites de téléchargement, des réseaux sociaux comme Snapchat, partagées par des amis ou des connaissances ou encore consultées directement sur des sites pornographiques. Sophie JEHEL montre que les jeunes ont des attitudes différenciées devant les images pornographiques. Certains y adhèrent totalement ce qui les amène à consulter compulsivement les sites pornographiques.. D’autres sont indifférent face aux images pornographiques ce qui les amène finalement à ne plus les voir. D’autre évitent les images en fermant les fenêtres ou en se focalisant sur le centre de l’image.. Enfin une dernière catégorie de jeunes sont plus autonomes devant les images pornographiques. Ils se montrent alors capables de choisir, penser et parler led contenus pornographiques

L’enquête recoupe des  résultats d’études américaines. Finkelhor avait par exemple noté que les adolescents étaient au contact avec la pornographie et que celle ci avait finalement peu d’effets. Elle montre également des inégalités sociales. Les filles des milieux aisés sont plus autonomes que celles des milieux populaires.

Les attitudes  devant les images correspondent à des mécanismes de défense. L’adhésion est une traduction à l’identification à l’agresseur. Parce que ces images ont un effet traumatique, le jeune s’identifie aux acteurs. L’indifférence devant les images témoigne d’un travail sur les affects. L’excitation provoquée par les images est annulée pour être remplacée par une pseudo-indifférence. D’autres adolescents ne refoulent pas leur expérience affective mais procèdent par déplacement. Leur regard se focalise sur une zone de l’image qui ne présente pas le danger de trop les exciter. Enfin,  l’autonomie correspond à la reconnaissance de l’effet excitant des images.

Il serait  intéressant de voir si ces attitudes devant les images correspondent à des profils psychologiques particulier, ou si elles sont liées au genre. La manière dont les minorités sexuelles reçoivent et utilisent les images pornographiques mériterait aussi d’être explorée.

L’étude de Sophie JEHEL  apporte une contribution importante a la recherche française sur l’impact des images pornographiques sur les adolescents. Le résultats recoupent des éléments déjà connus et apportent quelques précisions sur les attitudes psychologiques des jeunes devant les images pornographiques