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Les écrans ont un effet faible sur le développement des enfants

dimanche 30 décembre 2018 à 10:32

Que font les écrans à nos enfants ? La multiplication des écrans, leur accès de plus en plus précoce par les enfants, le fait que ces écrans sont connectés à l’Internet fait que la pression à donner une réponse claire à cette question est de plus en plus pressante. Il est, en effet, important de comprendre les difficultés que posent les écrans aux enfants, afin de mettre en place des interventions utiles pour leur développement. Mais il est tout aussi crucial d’identifier les effets positifs des écrans afin de soutenir pratiques utiles aux enfants. 

Le travail de synthèse de Daniel Kardefelt-Winter sur la relation entre le temps que les enfants passent en ligne et leur santé mentale est utile et bienvenu. En s’appuyant sur les études quantitatives publiées sur ce sujet, Daniel Kardefelt-Winter identifie les effets des écrans dans les domaines biologique, psychologique et social. Il donne ainsi une vue complète des relations entre les écrans et la santé mentale des enfants. 

La force de l’effet des écrans est faible indépendamment de sa qualité. Lorsque Daniel Kardefelt-Winther examine l’effet du temps passé sur les écrans sur le développement des enfants dans les domaines psychologique, sociologique et physique, il observe que la relation a la forme d’un U. En d’autres termes, l’absence ou l’excès d’utilisation des écrans peut avoir un petit effet sur la santé mentale tandis qu’une utilisation modérée peut avoir un petit effet positif. 

Le temps passé sur les écrans impacte peu le développement des enfants. Ce faible effet se note aussi bien pour les effets négatifs que positif. Daniel Kardefelt-Winter note que la relation du temps passé sur les écrans sur la santé mentale a la forme d’un U c’est-à-dire que l’absence d’utilisation ou l’excès d’utilisation des écrans ont un petit effet négatif sur la santé mentale tandis qu’une utilisation modérée peut avoir un petit effet positif. 

En ce qui concerne les relations sociales, Daniel Kardefelt-Winter note que les études trouvent généralement que le temps passé devant un écran par les jeunes est généralement utilisé pour maintenir ou augmenter des relations amicales ou familiales. Les enfants qui ont le capital social le plus faible peuvent utiliser les relations en ligne comme moyen de construire des relations sociales positives et solides. 

La recherche sur les effets des écrans sur le développement physique donne des résultats bien moins clairs. Certaines recherches trouvent que plus les enfants passent du temps devant un écran, moins ils passent du temps à une activité physique. Cela a conduit des chercheurs à faire un lien entre temps d’écran et obésité, mais d’autres études montrent que cette relation n’est pas directe. Il est possible que les enfants qui passent le plus de temps devant un écran soient plus exposés que les autres a la publicité pour les sodas et autres friandises. Mais d’autres montrent que cette relation n’est pas directe. Enfin, il n’est pas prouvé que la réduction du temps d’écran augmente automatiquement le temps dédié aux activités physiques. 

La synthèse de Daniel Kardefelt-Winther est importante à plus d’un titre. Elle permet d’avoir une vision claire d’une recherche qui évalue constamment du fait des nécessités de son objet. Les résultats qu’ils rapportent permettent de prendre de la distance par rapport aux discours hystériques que l’on entend souvent à propos de l’impact des écrans sur les enfants. Contrairement à ce qui peut être dit, les écrans ne transforment pas les enfants en zombies décérébrés ou en mutants supra-intelligents. Ils ne volent pas aux enfants un temps qui leur serait plus utile du point de vue de leur développement. 

SOURCE

Kardefelt-Winther, D. (2017. How does the time children spend using digital technology impact their mental well-being, social relationships and physical activity? An evidence-focused literature review. Innocenti Discussion Paper 2017-02. Florence, Italy: UNICEF Office of Research-Innocenti.





Mauvaises notes à l’école ? Ce n’est pas la faute aux média sociaux

vendredi 28 décembre 2018 à 15:54

La fréquence avec laquelle les adolescents utilisent les réseaux sociaux suscite souvent des inquiétudes parmi les parents. Les réseaux sociaux ont été pointé du doigt pour leur effets négatifs pour le bien-être des adolescents. Ils sont aussi critiqué pour leur impact sur les résultats scolaires. Beaucoup craignent en effet que le temps passé sur Facebook, Instagram ou Snapchat gène les adolescents dans leur travail scolaire et finalement affecte leurs résultats scolaires

Qu’en est il exactement ? Pour répondre à cette question, Marker, Gnambs et Appel  se sont plongé dans les études publiées sur les adolescents et les résultats scolaires. La démarche est bienvenue, car il y a des résultats contradictoires qui empêchent d’avoir une compréhension claire des connaissances actuelles. Leur méta-analyse permet d’avoir la synthèse de 59 recherches qualitatives sur cette question.

Au vu de ces résultats, si quelqu’un veut agir sur les notes d’un adolescent, la réduction du temps passé sur les média sociaux n’est pas nécessairement la bonne stratégie.

SOURCE

Marker, C., Gnambs, T., & Appel, M. (2018). Active on Facebook and failing at school? Meta-analytic findings on the relationship between online social networking activities and academic achievement

[100 MOTS] Déficit vidéo

mercredi 26 décembre 2018 à 13:13

Les enfants sont confrontés de plus en plus jeune a des images du fait de la création de programmes désignés spécifiquement pour eux et de la multiplication des écrans. Cependant, contrairement a ce que des campagnes de marketing peut laisser croire, ces programmes sont très généralement inules pour les enfants.

En effet, avant 30 mois, les enfants ont des difficultés pour faire des apprentissages avec des images. On appelle “déficit vidéo” le fait que les jeunes enfants font plus facilement des apprentissages au cours d’interaction de personne à personne qu’en regardant la même interaction sur un écran. Ce déficit vidéo semble être un phénomène général car il il a été observé dans des situations très diverses comme l’imitation, l’apprentissage de mot ou la mémorisation de la place d’un objet.

Le déficit vidéo est expliqué par deux théories. La première fait l’hypothèse que le monde des images est relativement pauvre par rapport au monde 3D ce qui complique les apprentissages. La seconde théorie explique le déficit vidéo par l’immaturité des enfants qui n’ont pas encore les compétences cognitives pour pour transférer les apprentissages d’un contexte à l’autre. Au delà de la question de la généralisation, le manque de contrôle de l’attention et les capacités de mémorisation limitées ont aussi été données comme explications. L’immaturité de l’enfant n’est pas la seule explication à ce déficit vidéo. .

Le déficit vidéo n’est pas une barrière infranchissable. Il a été montré qu’à certaines conditions, les enfants peuvent apprendre avec des images. Cependant, l’expérience directe reste la méthode d’apprentissage la plus rapide et la plus performante.

Pour une résilience numérique

mardi 25 décembre 2018 à 18:39


La recherche sur les jeunes et le numérique dresse un paysage très contrasté. Une grande partie de l’effort de la recherche est consacré à décrire les risques que les jeunes peuvent rencontrer sur le réseau.  Quelques rares recherches s’attachent aux opportunités apportées par le réseau tandis que les recherches sur les bienfaits effets sont plus rares encore.

Cette focalisation sur les démon numériques plutôt que sur les merveilles a pour principal inconvénient d’orienter les pratiques éducatives vers la surveillance et la restriction. Alertés par l’image que la presse donne de la recherche, les parents ont tendance a chercher a limiter les accès a l’internet de leurs enfants. Ils vont chercher des solutions du côté de navigateurs “pour enfants” ou des pare-feu parents

Ces solutions apportent a leur tour leur lot de problèmes. Tout d’abord, les lieux fermés présentent une fausse vision de l’Internet ce qui peut gêner le développement des compétences nécessaire pour utiliser valablement le réseau. Ensuite, cette solution ne protège pas les enfants des autres enfants. Nintendo a rencontré ce problème avec la Wii U qui permet d’envoyer des dessins dans les jeux vidéo et dans le Miiverse.tstream Vidéo. Enfin, les Grandes Murailles censées protéger les enfants ne sont pas efficaces à 100% Par exemple, le jeu Habbo Hotel designé spécifiquement pour les enfants a été à plusieurs reprise la cible de raids partant de 4chan.  

Le fait qu’Internet soit accessible à partir des consoles portables et des smartphones complique encore davantage stratégies éducatives basées sur la restriction.

Tous ces éléments font qu’il est souhaitable de trouver des solutions éducatives qui aident les enfants à débrouiller sur le réseau Internet. Plutôt que de restreindre leurs accès et de limiter leur temps de connexion,

En d’autres termes, il faut développer la résilience numérique des enfants. La résilience est définie comme la capacité d’une personne a faire face à des difficultés en gardant le sentiment qu’il est un acteur efficace des changements. En utilisant des questionnaires qui évaluent les attitudes parentales (médiation active vs co-usage, restriction générale, sur les contenus ou les lieux) et l’engagement en ligne des adolescents, Przybylski montre que les enfants qui ont le plus haut niveaux de résilience sont aussi ceux qui ont le plus de chance de bénéficier des applications numériques.

A partir des travaux de Przybylski il est possible de décrire un cercle vertueux dans lequel la résilience permet aux enfant d’aller vers les contenus les plus avantageux pour leur développement, d’éviter les contenus problématiques et de développer des compétences numériques qui vont à leur tour augmenter leur résilience.

Comment développer cette résilience ? Przybylski donne des indications précieuses. Il montre que le climat parental est un élément clé. Cela signifie qu’un enfant développement une résilience numérique  lorsque ses parents sont disponibles à ses besoins, qu’ils répondent a ses questions et qu’ils s’intéressent a ses activités numériques. Il est aussi important que les parents respectent le point de vue de l’enfant. Un enfant qui voit ses idées constamment critiquées par ses parents ne vit pas la situation comme soutenante mais comme une invalidation de ses goûts voire de sa personne. Le maintien inconditionnel de la qualité du lien est aussi un facteur important. Quelque soit l’activité numérique ou les problèmes qu’elle peut poser, l’enfant doit garder la certitude que ses parents lui gardant son affection. Enfin, l’enfant a besoin de faire ses propres expériences. Les quelques quelques ratés et débordement que la liberté donne a l’enfant sont largement compensés par le sentiment d’autonomie que l’enfant construit à cette occasion

La construction d’une résilience numérique est un enjeu important car aucun parent ne peut garantir à son enfant un environnement dans lequel il rencontrera aucun problème. Par ailleurs, les enfants les plus résilient sont ceux qui utilisent le réseau de la manière la plus adaptée à leurs besoin. Ce sont aussi ceux qui sont le plus à même de traiter efficacement les problèmes qu’ils peuvent rencontrer sur le réseau.

Au final, les attitudes éducatives basées sur la surveillance et la restriction ne peuvent pas être les seules réponses. Il est important de développer la résilience des enfants en soutenant leurs capacités d’adaptation, en développant leurs compétences techniques et leurs savoirs-être en ligne et en développant des programmes sur les bonnes pratiques numériques

SOURCE

Przybylski, A., Mishkin, A., Shotbolt, V., & Linington, S. (2014). A shared responsibility building children’s online resilience. An Independent Research Paper Commissioned and Supported by Virgin Media and the Parent Zone.

Wii Sport et Wii Fit vs AVC

mardi 25 décembre 2018 à 06:00

Kin Ju-Hong rapporte un effet intéressant et prometteur l’utilisation de jeux de réalité virtuelle sur la récupération fonctionnelle de patients ayant eu un AVC. 12 patients recevant le programme de soin basé sur la réalité virtuelle ont été comparés a un groupe témoin de 12 patients qui ont  reçu le traitement habituel. L’incapacité a été mesurée avec le Fugl-Meyer Assessment and Manual Function Test qui est un test permettant d’évaluer le fonctionnement moteur, l’équilibre, la sensibilité et les fonctions articulaire des patients.

Kin Ju-Hong  note que le groupe expérimental voit son état s’améliorer et que les améliorations sont plus importantes que celles du groupe témoin. L’effet est notable dans les activités quotidiennes.

L’expression “réalité virtuelle” est trompeuse car il s’agit tout simplement de Wii Sport et Wii Fit, deux jeux vidéo de la Nintendo Wii que l’on trouve facilement dans le commerce. Cela donne encore plus d’intérêt à l’expérience de Kim Ju-Hong  car pour un coût modeste, il est possible de proposer une rééducation qui donne de bons résultats.

SOURCE

KIN 2018 Kim, J. H. (2018). Effects of a virtual reality video game exercise program on upper extremity function and daily living activities in stroke patients. Journal of Physical Therapy Science, 30(12), 1408-1411.