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JFK : la théorie du complot relancée par Oliver Stone

lundi 26 juillet 2021 à 16:56

Sur les blessures de Kennedy, sur le rôle d’Oswald, sur la CIA ou sur la véritable personnalité de Jim Garrison, le réalisateur américain multiplie les contre-vérités. Trente ans après son film JFK, il récidive avec la complicité de médias peu au fait du dossier.

Oliver Stone au Festival de Cannes (capture d’écran Dailymotion/Canal +, 13 juillet 2021).

Son film, JFK, sorti en 1992 en France, avait porté au pinacle les théories du complot sur l’assassinat de Kennedy. Trente ans plus tard, Oliver Stone revient au Festival de Cannes assurer la promotion de son nouveau documentaire sur l’affaire, JFK Revisited: Through The Looking Glass (JFK revisité. De l’autre côté du miroir). L’occasion pour lui de répéter, d’interview en interview, des allégations complotistes discréditées depuis belle lurette [1].

Dans son numéro du 22-28 juillet 2021, l’hebdomadaire Paris-Match, notamment, ne se contente pas de lui ouvrir ses colonnes : il proclame en couverture que « le mystère [est] relancé », et y ajoute un texte tout aussi conspirationniste du romancier Marc Dugain. Déception : si relance il y a, elle n’intéresse que de vieilles rumeurs sans fondement.

Qui a tué John Kennedy ? Depuis son assassinat à Dallas le 22 novembre 1963, la controverse fait encore rage. Pourtant, elle n’a pas lieu d’être. Les recherches les plus sérieuses, les expertises scientifiques les plus rigoureuses ont établi que le Président était mort sous les balles d’un seul meurtrier, Lee Harvey Oswald [2]. L’enquête conduite par une commission spéciale de la Chambre des Représentants de 1976 à 1979 l’a établi sans l’ombre d’un doute [3]. Certes, tout n’est pas éclairci. Les motivations du tueur demeurent nimbées de mystère : geste politique ? Acte terroriste ? Pulsion homicide ? Excès de frustration, à l’issue d’une vie semée d’échecs ? Tout cela à la fois ? D’autant que le parcours d’Oswald dans les mois précédant l’attentat a croisé la route de groupuscules anticastristes cubains hostiles à Kennedy, sans que l’on puisse en déduire formellement une quelconque complicité. De telles interrogations, au fond, n’intéressent que la personnalité de l’assassin, le tréfonds de son âme malade, ses convictions et ses mensonges. Elles ne remettent nullement en cause l’essentiel : lui seul a tiré sur le chef d’État américain – et l’a tué.

>>> Lire, sur Conspiracy Watch : Assassinat de JFK : Oswald était-il un « bouc-émissaire » ? (22/11/2012)

Pourtant, Oliver Stone, l’enfant terrible du cinéma hollywoodien, n’en démord pas. La vérité, selon lui, non seulement est ailleurs, mais brille d’une aveuglante évidence : « On connaît déjà la vérité ! C’était un complot !  [Kennedy] a été tué par des forces qui le dépassaient et qui, depuis, effraient ses successeurs. » [4] Plus précisément, la CIA, bras armé du complexe militaro-industriel, aurait exécuté JFK et fait d’Oswald l’un de ses agents, un bouc-émissaire. L’autopsie aurait été manipulée, les preuves médico-légales falsifiées pour conforter la thèse du « tireur unique » et camoufler le fait que plus de trois balles (« cinq au moins » !) auraient été tirées sur le cortège présidentiel. Le mobile ? Éliminer un chef d’État désireux de mettre un point final à la guerre froide. Mort et enterré, Kennedy ne gênerait plus les « faucons » de Washington. L’appareil militaire aurait les mains libres pour guerroyer au Vietnam, avec le résultat que l’on sait.

Ce faisant, le cinéaste se borne à recycler le scénario de son film JFK qui déjà dénonçait un « complot maximal », regroupant armée et « communauté du renseignement », industriels militaires et politiciens véreux, soudards anticastristes et espions homosexuels. Une œuvre esthétiquement magistrale mais historiquement inexacte, voire frauduleuse, faisant appel à la paranoïa davantage qu’à la raison – et mâtinée d’homophobie [5].

Paris-Match (22-28 juillet 2021).

Plus critiquable – et critiqué – encore, Stone avait héroïsé un procureur controversé, Jim Garrison, interprété par Kevin Costner et dépeint comme un honnête enquêteur doublé d’un bon père de famille. En vérité, l’homme était un démagogue sans scrupules, un mégalomane sans limites, un investigateur sans talent, un bonimenteur sans preuves, lié aux milieux ségrégationnistes et à la Mafia, et sur lequel pèsent de lourds soupçons de violences conjugales et de pédophilie [6]

JFK avait, avant même sa sortie, suscité d’abondantes critiques qui en démontraient la fausseté, et même la malhonnêteté [7]. Mais à quelque chose malheur est bon : la tempête médiatique soulevée par le film avait entraîné une très vaste ouverture des archives des autorités américaines sur l’affaire sous l’égide d’une commission indépendante, l’Assassination Records Review Board (ARRB). Ces documents ont certes pu éclaircir plusieurs zones d’ombre du dossier, mais sans étayer, bien au contraire, une quelconque hypothèse de conspiration.

JFK revisité… ou rumeurs recyclées

Oliver Stone aurait pu en prendre acte, mais a préféré réaliser cette fois un documentaire renouant avec la vieille rengaine du « complot gouvernemental ». Refusé par Netflix, JFK Revisited n’a pas trouvé de diffuseur à ce jour. Mais ce qu’en divulgue déjà Stone dans les médias n’est pas pour rassurer. Le metteur en scène, de fait, multiplie les contre-vérités : sur les blessures de Kennedy ; sur le rôle d’Oswald ; sur la CIA. Il est vrai qu’il semble s’appuyer sur les conclusions orientées d’un des membres de l’ARRB, Douglas Horne, lequel considère que l’autopsie de Kennedy aurait été « maquillée ». Toutefois, Douglas Horne paraît davantage dominé par ses préjugés complotistes que par la rigueur académique, comme en témoignent ses récentes théories selon lesquelles le président Roosevelt aurait poussé les Japonais à attaquer Pearl Harbor [8] – autre grande théorie du complot qui hante l’Amérique.

Mais revenons aux propos d’Oliver Stone. Pour rappel, Oswald a tiré trois coups de feu : le premier a manqué sa cible ; le second a touché Kennedy à la gorge ainsi que le Gouverneur du Texas, John Connally, assis devant lui dans la limousine présidentielle ; le troisième a frappé la tête du chef d’État.

Pour le metteur en scène, rien n’est plus faux : au moins cinq balles ont été tirées, certaines ont touché Kennedy de face. Mais qu’en est-il alors de l’autopsie ? Selon lui, les « photos officielles » du cadavre de Kennedy ne concorderaient pas avec « quarante » témoignages qui « affirment avoir vu une plaie béante à l’arrière du crâne », preuve que Kennedy aurait été touché par une balle venue de l’avant. De plus, le « photographe officiel » de l’autopsie, John Stringer, a déclaré trente ans après les faits qu’il ne reconnaissait pas ses propres clichés, preuve qu’ils auraient été falsifiés. Hélas ! L’authenticité des photographies a déjà été établie par la commission d’enquête de la Chambre des Représentants [9]. Par ailleurs, le célèbre film amateur tourné par Abraham Zapruder et ayant enregistré chaque image de l’attentat réfute totalement l’existence d’une large blessure à l’arrière du crâne du Président [10]. Quant à Stringer, sa mémoire lui a joué des tours sur des éléments essentiels, ce qui réduit d’autant la valeur probante de son tardif témoignage [11].

Oliver Stone n’est pas plus sérieux lorsqu’il conteste la « théorie de la balle unique », selon laquelle une balle – et une seule – a touché Kennedy et Connally. Longtemps critiquée, cette théorie a pourtant été validée par moult expertises, dont celles conduites par la commission d’enquête de la Chambre des Représentants. De même, le visionnage du « film Zapruder » atteste que Kennedy et Connally ont été touchés simultanément (voir ici et ). Oliver Stone, au demeurant, sombre dans l’incohérence : « cette balle, assène-t-il, est en contradiction formelle avec les résultats de l’autopsie ». Or, le cinéaste allègue que lesdits résultats ont été falsifiés ! Comment s’y retrouver ? Et surtout : comment s’y retrouve-t-il ?

Oswald ? Un « gogo », « un patriote et un admirateur de John F. Kennedy », qui « frayait avec les milieux pro- et anti-castristes », « un provocateur que la CIA embauchait pour distribuer des tracts » ! Son fusil ne serait pas l’arme du crime, on n’y aurait pas retrouvé ses empreintes, et « trois de ses collègues féminines, qui figurent dans le documentaire, affirment qu’elles étaient dans l’escalier juste après le drame », « or elles ne l’ont pas croisé ». Il n’en est rien : Oswald était un raté doublé d’un instable, un menteur pathologique fasciné par la violence, qui maltraitait son épouse et qui avait déjà tenté d’abattre un politicien d’extrême droite ; son propre fusil a servi à tuer Kennedy, et a même fait l’objet d’une biographie [12] ! Ses empreintes y ont été retrouvées, ainsi que sur les lieux du crime [13]. Des fibres provenant probablement de la chemise d’Oswald ont également été décelés sur cette arme [14]. Quant aux témoins évoquées par Oliver Stone, leur histoire est bien connue : elles étaient deux, pas trois, et il apparaît qu’elles sont descendues dans l’escalier quelques minutes après l’attentat, bien après Oswald [15]. Ajoutons qu’Oswald, solitaire, dangereux et indigne de confiance, donc incontrôlable, n’était pas le genre d’individu qu’une conjuration digne de ce nom recruterait.

Un poncif complotiste : Kennedy, victime transfigurée d’un gigantesque complot

Oliver Stone n’en persiste pas moins à s’en prendre à la CIA, sans naturellement produire le moindre élément de preuve. À l’en croire, l’Agence se serait opposée à la politique étrangère de Kennedy, lequel aurait promu la paix entre les États-Unis et le bloc communiste. Le président américain aurait même envisagé de se désengager du Vietnam, où des conseillers militaires américains aidaient le régime pro-américain de Saïgon à lutter contre la guérilla vietcong. Sans être entièrement inexacte, cette description de la diplomatie kennedyenne gagnerait à être nuancée et contextualisée.

Affiche du film JFK Revisited, d’Oliver Stone (2021).

« JFK », de fait, a su modérer les ardeurs des « faucons », notamment lors de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962, et a épargné au monde une guerre nucléaire. Il a effectivement cherché l’apaisement avec Moscou. Difficile d’en déduire qu’il aurait, à terme, retiré ses forces du Vietnam. Mais l’hypothèse, concédons-le à Oliver Stone, n’est pas absurde [16].

Toutefois, il est, au mieux, simpliste de le décrire comme un adversaire du « complexe militaro-industriel ». Kennedy n’avait nullement renoncé à la fermeté face à Moscou. Et pour ne citer qu’eux, les généraux américains et la CIA étaient divisés sur la question vietnamienne (les premiers prônaient une intervention plus musclée, ce que rejetait la seconde, qui s’en tenait à des « opérations spéciales », plus limitées). Bref, l’administration politique américaine connaissait bien trop de lézardes pour révéler une quelconque cohérence diplomatique – et s’opposer unanimement aux choix de Kennedy. L’assassinat de ce dernier s’est révélé, assurément, décisif. Mais son successeur, Lyndon Johnson, n’a accru la présence militaire des États-Unis au Vietnam que pas à pas, et à contrecœur, moins parce qu’il était sous l’influence du « complot » que parce qu’il manquait d’expérience internationale et a été dépassé par les événements. Point de conspiration, en l’occurrence, mais une dérive résultant de lourdes erreurs de calcul.

Ce portrait de Kennedy en pacifiste, superficiel sans être totalement faux, répond tout de même à une logique complotiste : plus sanctifiée est la victime, plus terrible est la conjuration. Selon les théories du complot qui tentent d’expliquer la tragédie de Dallas, le Mal était à l’œuvre – et l’est encore, selon Oliver Stone, non sans simplifier ni déformer six décennies d’histoire américaine. Le cinéaste hollywoodien s’est mué en chevalier blanc de la « vérité », pourfendant les « gardiens » de la « vérité officielle ». Une démarche typiquement conspirationniste, laquelle, on l’a vu, prend de larges distances avec les éléments du dossier.

L’article du romancier Marc Dugain à la suite de l’interview du réalisateur américain appelle les mêmes remarques. Les Kennedy sont idéalisés, victimes d’un gigantesque complot mêlant CIA, Mafia et FBI. Mais si les spéculations sont nombreuses, les preuves font défaut. Et, surtout, Marc Dugain commet à son tour quelques contre-vérités, notamment en prétendant que le FBI aurait laissé sciemment l’attentat se produire. En vérité, le FBI n’a jamais su anticiper l’attentat de Dallas ; Oswald, quoique connu de ses services, est passé sous ses radars (ce que l’organisme fédéral tentera de cacher) ; les éléments médico-légaux du dossier prouvent que lui seul a tiré sur le Président, et non point plusieurs tireurs répartis en différents endroits.

Plus surprenant encore, Marc Dugain reprend à son compte un mythe dissipé depuis longtemps, à savoir que le complot aurait en guise d’assassins, « fourni des hommes déguisés en clochards ». Il est vrai que, plus d’une heure environ après l’attentat du 22 novembre 1963, la police de Dallas avait appréhendé trois clochards qu’elle avait retrouvés dans un train en instance de départ à proximité des lieux du crime. Ces trois hommes ont été photographiés par un journaliste alors qu’ils étaient conduits au poste. Ils y apparaissaient rasés de près, proprement habillés, et leur physique autant que leur démarche suggérait qu’il s’agissait bien plutôt de membres d’un commando d’assassins. Hélas, ces trois clochards étaient bel et bien… des clochards : Harold Doyle (32 ans), John F. Gedney (38 ans) et Gus W. Abrams (53 ans). Interrogés, les deux premiers se sont reconnus sur les photographies, et ont confirmé qu’avant leur arrestation, ils avaient reçu des vêtements propres, et avaient pu se laver, se raser et déjeuner. Le troisième, décédé, a été identifié par sa sœur. Ces faits sont bien connus – sauf de Marc Dugain, ce qui ne manque pas de surprendre. Mais après tout, l’Histoire écrite comme un roman est sans doute plus passionnante que l’Histoire tout court.

Vitupération d’un complot tentaculaire, idéalisation sans nuance d’un chef d’État qui passe pour adversaire de forces obscures : les propos d’Oliver Stone, agrémentés de l’« analyse » de Marc Dugain, n’apportent rien de neuf et répètent à l’envi des inepties réfutées depuis des décennies. Cinéma et littérature font parfois mauvais ménage avec l’Histoire.

 

Notes :
[1] Voir notamment Le Figaro, 12 juillet 2021.
[2] La meilleure étude à ce jour n’est autre que celle de feu Vincent Bugliosi, Reclaiming History. The assassination of President John F. Kennedy, New York, W. W. Norton & Company, 2007. Le rapport de la Commission Warren, souvent critiqué, a été peu lu, alors qu’il constitue une analyse indispensable et de bien meilleure qualité que ne le proclament ses opposants : The Warren Commission Report. The President’s Commission on the assassination of President Kennedy, 1964 et New York, Barnes & Noble, 1992. Voir également Larry Sturdivan, JFK Myths. A scientific investigation of the Kennedy assassination, Parangon House, Saint-Paul, 2006 et Mel Ayton, Questions of Conspiracy, Londres, Horseshoe Publication, 1999.
[3] Cette Commission n’en avait pas moins émis l’hypothèse que Kennedy avait été « probablement assassiné par une conspiration » (HSCA Final Assassinations Report, Washington, 1979, p. 94)… Cette allégation ne reposait sur rien d’autre qu’une unique expertise d’un enregistrement audio d’un policier faisant partie du cortège présidentiel, suggérant que quatre coups de feu avaient été tiré sur le convoi présidentiel, alors qu’Oswald avait, lui, tiré trois balles. Cependant, ladite expertise a été ultérieurement discréditée. Pour un résumé de l’affaire, voir ici.
[4] Paris-Match, n°3768, 22-28 juillet 2021, p. 71.
[5] Les nombreuses erreurs, omissions et falsifications du film JFK ont été impitoyablement disséquées par un chercheur réputé, Dave Reitzes.
[6] Sur Garrison et son « enquête », voir, entre autres, Patricia Lambert, False Witness. The real story of Jim Garrison’s investigation and Olivier Stone’s film JFK, New York, M. Evans and Company, 1998 et, plus récemment, Fred Litwin, On the trail of delusion. Jim Garrison : the great accuser, Leipzig, NorthernBlues Books, 2020.
[7] Voir JFK. The Book of the Film, New York, Applause Books, 1992.
[8] Douglas P. Horne, Deception, Intrigue, and the Road to War. A Chronology of Significant Events Detailing President Franklin D. Roosevelt’s Successful Effort to Bring a United America Into the War Against Germany During the Second World War, vol. I et II, 2017. Les préjugés de Horne ont été dénoncés par Bugliosi, Reclaiming History, op. cit., p. 434-447.
[9] HSCA Appendix to Hearings, Volume VII : Medical and Firearms Evidence, mars 1979, P. 37-71.
[10] Ce constat est sans doute à l’origine de théories particulièrement ridicules selon lesquelles le « film Zapruder » aurait été truqué. Voir Richard B. Task, National Nightmare on Six Feet of Film. Mr. Zapruder’s Home Movie And the Murder of President Kennedy, Wichita, Yeoman Press, 2005.
[11] Bugliosi, Reclaiming History, op. cit., p. 441-443.
[12] Henry S. Bloomgarden, The Gun. A « Biography » of the gun that killed John F. Kennedy, New York, Viking Press, 1975.
[13] Voir l’étude de Gary Savage, JFK First Day Evidence, Monroe, Shoppe Press, 1993.
[14] The Warren Commission Report, op. cit., p. 124-125.
[15] Gerald Posner, Case Closed. Lee Harvey Oswald and the Assassination of JFK, New York, Random House, 1993, p. 264.
[16] Le débat sur le rôle de Kennedy dans l’engagement militaire américain au Vietman reste ouvert. Plusieurs historiens privilégient l’hypothèse d’une politique de retrait : John Newman, JFK and Vietnam. Deception, Intrigue,and the Struggle for Power, New York, Warner Books, 1992 ; David Kaiser, American Tragedy. Kennedy, Johnson and the origins of the American War, University of Harvard Press, 2000 ; Howard Jones, Death of a Generation. How the Assassinations of Diem and John F. Kennedy Prolonged the Vietnam War, Oxford University Press, 2003. Plus complexe, plus convaincante aussi, s’avère la thèse de Fredrik Logevall, Choosing War. The lost chance for peace and the escalation of war in Vietnam, University of California Press, 1999, qui montre que Kennedy tenait à garder le contrôle des événements au Vietnam et envisageait, peut-être, un désengagement limité et différé, tributaire de considérations idéologiques (contenir le communisme), diplomatiques (neutraliser la région), et électoralistes (éviter de donner prise à la critique de l’opposition républicaine).

 

Voir aussi :

Pourquoi Oswald est le seul tueur de JFK

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Conspiracy News #30.2021

dimanche 25 juillet 2021 à 15:52

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 19/07/2021 au 25/07/2021).

LE DESSIN DE LA SEMAINE. Les analogies entre les mesures sanitaires et le nazisme se sont multipliées au cours des dernières semaines. Elles ont inspiré le dessinateur Morgan Navarro.

MARTINE WONNER. La députée du Bas-Rhin, figure de la complosphère engagée contre les mesures sanitaires du gouvernement, avait appelé lors d’un rassemblement, le 17 juillet, à « faire le siège des parlementaires » et à « envahir leur permanence ». Elle s’est vu exclure le lendemain de son groupe parlementaire « Libertés et Territoires » (source : Libertés et Territoires/Twitter, 18 juillet 2021).

À l’Assemblée nationale le 21 juillet, Martine Wonner a affirmé que « ce pass instaure une ségrégation entre les individus », citant le cas d’une patiente qui ne pourrait pas, selon elle, accéder à l’hôpital si elle n’est pas vaccinée. La ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, Brigitte Bourguignon, lui a répondu qu’« on ne peut pas désinformer au sein même de cet hémicycle », se référant aux textes de loi et ajoutant qu’« en cas d’urgence, il n’y a évidemment pas besoin de pass » (source : BFM TV, 21 juillet 2021).

L’élue a persisté dans la désinformation en prétendant, dans un live jeudi 22 juillet, que la Garde républicaine se serait retirée car elle ne souhaiterait « plus protéger le président » Emmanuel Macron (source : La Dépêche, 25 juillet 2021). Une fausse information reprise sur plusieurs sites complotistes tels que Profession GendarmeRéseau internationalPro Fide Catholica ou encore L’Echelle de Jacob.

GALAXIE COVIDO-SCEPTIQUE. Ils sont avocats, médecins ou politiques : depuis le début de la crise du Covid-19, un groupe hétéroclite de personnalités minimise l’épidémie, met en doute la fiabilité des vaccins et dénonce la « dictature sanitaire », sans hésiter à verser dans la désinformation. L’AFP a dressé les portraits des principaux acteurs de cette galaxie covido-sceptique (source : AFP, 23 juillet 2021).

INJURE PUBLIQUE. Un afficheur a réalisé un poster avec la photo d’Emmanuel Macron remplaçant le visage d’Adolf Hitler sur deux grands panneaux publicitaires dans le Var, afin de dénoncer le pass sanitaire. Une enquête a été ouverte pour « injure publique » (source : Midi Libre, 21 juillet 2021).

FRANÇOIS ASSELINEAU. À la manifestation de Lille du 17 juillet contre le « pass sanitaire », François Asselineau, président de l’Union populaire républicaine (UPR), a affirmé que « le vaccin ne protège pas de la Covid-19, en tout cas pas autant qu’on le pense » (source : Raphaël Grably/Twitter, 17 juillet 2021).

CHLOÉ FRAMMERY. L’enseignante genevoise Chloé Frammery, porte-voix des covido-sceptiques, actuellement en année sabbatique, ne retournera pas en classe à la rentrée. Elle a été suspendue après avoir été entendue par le Département de l’instruction publique genevois (DIP) à la mi-juin. Il lui est notamment reproché d’avoir tenu devant ses élèves des propos contre les vaccins. Cette figure de la complosphère est défendue par Me Pascale Junod, représentant en Suisse d’Alain Soral et de Dieudonné après l’avoir été des négationnistes Robert Faurisson et Roger Garaudy (source : Le Temps, 22 juillet 2021).

SPORT. Euro de football, Tour de France, Jeux olympiques de Tokyo… : l’été 2021 nous offre son lot d’événements sportifs de qualité, malheureusement entachés par la reprise de l’épidémie de coronavirus. Le sport de haut niveau est aussi l’occasion pour une partie des conspirationnistes de se faire remarquer sur Internet, avec, notamment l’argument selon lequel le vaccin serait responsable des contre-performances des sportifs… (source : Conspiracy Watch, 23 juillet 2021).

« GÉNOCIDE ». Dans un long monologue massivement relayé sur Facebook, Me Virginie de Araujo Recchia, une avocate parisienne, clame que les mesures gouvernementales anti-Covid, notamment la vaccination et le port du masque, constituent un « génocide » et assure que « la séparation des pouvoirs n’existe plus ». Ces affirmations sont toutefois dénuées de fondement juridique et occultent les nombreux recours en justice contre la politique sanitaire de l’exécutif (source : AFP, 23 juillet 2021).

JEAN-BERNARD FOURTILLAN. Apparu dans le film « Hold-up », ouvertement complotiste et poursuivi pour essais thérapeutiques illégaux, le Pr Fourtillan est sorti de prison. Ce militant anti-vaccination, proche du professeur Joyeux et adepte de théories du complot sur l’origine de la Covid-19 et des vaccins, a témoigné au micro de Richard Boutry, expliquant qu’ « en sortant de la prison de la Santé, en face du portail […], c’est la Fondation Rothschild, c’est quand même incroyable, c’est pas le hasard » (source : Raphaël Grably/Twitter, 22 juillet 2021).

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DIDIER RAOULT. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de Santé (ANSM) mène des « investigations » après avoir été alertée sur des essais cliniques sur des êtres humains menés par l’IHU Méditerranée Infection, l’institut dirigé par Didier Raoult. Les faits portent sur deux essais de l’an dernier visant à mesurer l’efficacité de l’hydroxychloroquine pour traiter le Covid-19. De graves irrégularités ont été constatées, comme l’absence d’autorisation ou l’inclusion d’enfants pour certains tests (source : BFMTV, 22 juillet 2021).

ANTIVAXX. Des publications virales sur Facebook assurent que les présidents d’Haïti, de Tanzanie et du Burundi ont été « assassinés » parce qu’ils s’opposaient aux vaccins contre le Covid-19. Il n’existe en réalité aucune preuve pour soutenir cette thèse, qui repose sur des affirmations mensongères. Le président haïtien Jovenel Moïse, tué le 7 juillet dans sa résidence de Port-au-Prince, était favorable aux vaccins. Quant aux présidents tanzanien et burundais, John Magufuli et Pierre Nkurunziza, ils étaient hostiles à la vaccination mais sont décédés des suites d’une maladie (source : AFP, 22 juillet 2021).

JEAN-JAQUES CRÈVECOEUR. Dans un nouveau live suivi par des milliers de personnes, le complotiste Jean-Jacques Crèvecoeur a expliqué que la date et l’heure des débats autour du « pass sanitaire » n’avaient pas été choisies au hasard par le Parlement français. En procédant à divers calculs, le youtubeur est parvenu à faire apparaître la « marque de la Bête » (« 666 »), révélant la main agissante des « Illuminatis qui dirigent le monde » (source : L’Extracteur/Twitter, 23 juillet 2021).

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À noter que Facebook a supprimé la page de Crèvecœur en raison des fausses informations qu’il diffusait et pour incitation à la violence. La page affichait 360 000 abonnés (source : Raphaël Grably, 20 juillet 2021).

MICROPUCE. Un récent sondage de l’institut YouGov pour The Economist montre que 20% des Américains pensent que le gouvernement veut les faire vacciner afin de leur injecter une micropuce (source : Raphaël Grably/Twitter, 19 juillet 2021).

LUC MONTAGNIER. Le Prix Nobel de médecine (1983) soutient que la vaccination contre le Covid-19 créerait les variants et s’accompagnerait d’une hausse des décès. Les déclarations de cet ancien professeur aujourd’hui controversé sont toutefois contestées par de nombreux scientifiques qui expliquent que les variants trouvent leur origine dans la circulation active du Sars-Cov-2. Les chiffres officiels montrent par ailleurs que la vaccination anti-Covid a fait chuter le nombre de morts (source : AFP, 19 juillet 2021).

DÉSINFORMATION. En mai dernier, un pompier de 32 ans avait affirmé dans une vidéo l’existence d’un lien entre la vaccination et l’AVC. N’ayant pas respecté son devoir de réserve, il s’est vu convoqué pour un conseil de discipline le 22 septembre au tribunal administratif de Lyon. Il risque une rétrogradation voire une révocation. Ses regrets ne l’ont pas empêché d’intervenir dans une émission de La Une TV, nouvelle chaîne du complotiste Richard Boutry (source : Le Parisien, 22 juillet 2021).

Boutry a en effet lancé dimanche 18 juillet sa web-télé 100% anti-mesures sanitaires. L’émission a tourné à la foire à la désinformation et au règlement de comptes contre la « récupération » de Florian Philippot. Un capharnaüm complotiste dont a rendu compte CheckNews.

MANIFESTATIONS DU 24 JUILLET. Les manifestations contre le « pass sanitaire » du 24 juillet ont réuni plus de 160 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, dans toute la France. Conspiracy Watch était présent au Trocadéro et revient dans un thread illustré sur les slogans brandis lors de ce rassemblement organisé à l’appel de Florian Philippot, ancien numéro 2 du Front national et président du parti Les Patriotes (source : Conspiracy Watch, 25 juillet 2021).

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LONDRES. Un rassemblement antivax a été organisé à Londres le 24 juillet, qui a fait la part belle au complotisme avec des intervenants de choix, parmi lesquels David Icke. Dénonciation des « injections expérimentales », des vaccins « sataniques » et de la franc-maçonnerie, covido-scepticisme, évocation des « démons », « fausse vaccination »… un florilège rapporté par le journaliste Shayan Sardarizadeh (BBC), et que Conspiracy Watch a synthétisé dans un thread.

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POLOGNE. Le 18 juillet, lors d’une manifestation anti-vaccin en Pologne, les participants ont scandé que « les Juifs sont derrière la pandémie » et « dirigent le monde ». Des affrontements ont eu lieu avec la police, entraînant l’arrestation de trois personnes (source : notesfrompoland.com, 19 juillet 2021).

BRÉSIL. YouTube a déclaré le 22 juillet avoir supprimé une série de vidéos de la chaîne du président brésilien Jair Bolsonaro pour avoir diffusé de fausses informations sur l’épidémie de Covid-19. La plate-forme souligne qu’elle a pris sa décision « après un examen minutieux » et sans tenir compte de l’idéologie politique de Bolsonaro (source : Le Monde, 22 juillet 2021).

ÉTATS-UNIS. Depuis qu’il a été suspendu de Facebook et de Twitter, Donald Trump a participé de multiples conférences et publié des déclarations écrites, par le biais desquelles il répand de fausses nouvelles. Ces dernières semaines, par exemple, l’ancien président des États-Unis a rejoint un chorus de législateurs républicains qui cherchent à minimiser les événements du 6 janvier (attaque du Capitole) et à présenter l’émeute comme une manifestation plus ou moins pacifique (source : Politifact, 14 juillet 2021).

RUSSIE. Depuis ses efforts d’ingérence lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, la célèbre Internet Research Agency (IRA) a fait face à une résistance croissante de la part des gouvernements occidentaux, de la société civile et des réseaux sociaux. En réponse, l’IRA a affiné ses efforts de manipulation via l’élaboration d’un conglomérat des médias dirigé par le site Web RIA FAN (abréviation de Federal News Agency), un empire qui utilise de fausses personnalités et un arsenal de chaînes Telegram proches du Kremlin se faisant passer pour des observateurs objectifs (source : Alliance for Securing Democracy, 19 juillet 2021).

SYRIE. Deux bouteilles de gaz qui constituaient des preuves cruciales dans les enquêtes de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) au sujet de l’attaque au chlore de la ville de Douma (7 avril 2018), au nord-est de Damas (Syrie), ont été détruites, a rapporté vendredi le chef de l’organisme international. Le régime de Bachar el-Assad accuse Israël de cette destruction (source : brian-whit.medium.com, 24 juillet 2021).

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Les sportifs et leurs contre-performances : le nouvel argument des complotistes antivaxx

vendredi 23 juillet 2021 à 16:00

La désinformation antivaccinale prend parfois des chemins inattendus. Ceux d’un stade de foot par exemple…

Le tir au but raté de Kylian Mbappé lors du match France-Suisse du 28 juin 2021 (capture d’écran TF1).

Euro de football, Tour de France, Jeux olympiques de Tokyo… : l’été 2021 nous offre son lot d’événements sportifs de qualité, malheureusement entachés par la reprise de l’épidémie de coronavirus. Le sport de haut niveau est aussi l’occasion pour une partie des conspirationnistes de se faire remarquer sur Internet.

C’est ainsi que le 12 juin dernier, alors que les téléspectateurs et le public retenaient leur souffle suite au malaise cardiaque du joueur de football danois Christian Eriksen, Francis Lalanne n’a pas attendu plus de quelques minutes pour suggérer – à tort – que le vaccin anti-Covid était la cause de l’incident. Suscitant l’indignation sur les réseaux sociaux, cet épisode n’a pas calmé les ardeurs des conspirationnistes antivaxx, ces derniers n’hésitant plus à instrumentaliser les contre-performances des sportifs pour faire avancer leur cause.

Réaction 19, le site de l’avocat covido-sceptique Carlo Alberto Brusa, relayait ainsi fin juin un document PDF signé par le Dr Gérard Delépine, l’époux de l’oncologue Nicole Delépine. Gérard et Nicole Delépine forment un couple de militants antivaccins bien connu dans la complosphère. Evoquant l’abandon du sprinter Christophe Lemaître pour les championnats de France d’athlétisme, le médecin n’a pas hésité à en profiter pour disqualifier la vaccination :

« Imaginez-vous la détresse de ce sportif qui rêve depuis quatre ans de ces JO et pour lequel tout s’écroule à la suite d’une piqûre pour une maladie à risque zéro pour lui ».

Les conclusions du Dr Delépine sont formelles : « Les sportifs de haut niveau […] n’ont aucun bénéfice personnel à espérer de prétendus vaccins. Comme ces injections n’empêchent pas la possible transmission du virus, il n’y a non plus aucune raison altruiste de les recevoir. »

Vérification faite, si la participation de Christophe Lemaître aux JO est compromise, c’est avant tout en raison d’une blessure. Quant à l’argument selon lequel le vaccin n’empêcherait pas la transmission du virus, il n’est pas infondé… encore faut-il préciser, pour être complet, que le vaccin diminue d’un facteur 10 le risque de contamination. Et qu’il contribue ainsi puissamment à endiguer la maladie et l’apparition de nouveaux variants.

La défaite de l’équipe de France de football face à la Suisse a aussi été prétexte à un moment de désinformation antivaccinale sur la complosphère. Plusieurs sites ont en effet imputé la responsabilité du penalty raté de Kylian Mbappé aux effets indésirables de sa vaccination, qui a eu lieu un mois plus tôt.

Pour le site d’extrême droite Riposte laïque, qui relaie les propos de Gérard Délepine (encore lui), le joueur aurait été « manipulé par nos autorités politiques et sanitaires pour servir de “publicité” à la télévision sur le pseudovaccin. » Après avoir précisé que le jeune attaquant avait « raté tous ses matchs […] et même raté le penalty des tirs au but qui nous a finalement éliminé de cette compétition », le médecin, reconverti pour l’occasion en commentateur sportif, ajoute que « ce n’est pas Kylian Mbappé qu’il faut blâmer, mais ceux qui l’ont embarqué dans cette opération publicitaire pro vaccinale risquée qui est vraisemblablement en partie responsable de l’échec de notre équipe nationale. »

Du côté d’Égalité & Réconciliation, l’un des deux premiers sites complotistes francophones, les raisons de la défaite française contre les Suisses sont également mises sur le compte de la « piqûre oligarchique » de Mbappé :

« Ah oui, “Mbappé”, nous dit la régie dans le casque : si la star mondiale n’a pas joué à son meilleur niveau, est-ce à cause de sa piqûre oligarchique ? Le champion du monde s’est affiché avec une seringue dans le bras, d’aucuns y voient la raison de son Euro stérile, et de son penalty foiré. Le précédent du sprinter Christophe Lemaitre doit faire réfléchir : l’athlète français a carrément dû renoncer aux JO de Tokyo à cause des effets secondaires désastreux de sa vaccination. »

Si la vaccination peut évidemment altérer les performances des athlètes, comme pour le cycliste Jakob Fuglsang, contraint d’abandonner le Tour de France, il n’en reste pas moins que cette instrumentalisation est malhonnête. Les mésaventures du coureur de l’équipe Astana ont d’ailleurs fait les choux gras de certains sites conspirationnistes comme Signs Of The Times [archive] ou de covido-sceptiques sur les réseaux sociaux [archive].

Des conséquences du Covid sur la santé des athlètes

Surtout, ces entrepreneurs du complotisme omettent constamment de préciser qu’attraper le coronavirus peut avoir des effets néfastes pour les sportifs de haut niveau. Ainsi, au moi de mai dernier, le journal La Croix alertait sur les conséquences du Covid-19 sur la santé des athlètes, témoignages à l’appui. Le basketteur Evan Fournier déclarait par exemple sentir encore les effets de la maladie, contractée un mois plus tôt :

« C’est comme si j’avais une commotion cérébrale. Ça va un peu mieux en ce moment, mais au départ, c’étaient les lumières vives qui gênaient mes yeux et ma vision était floue. Tout allait trop vite pour moi. Et c’est encore le cas. »

En avril, Le Parisien émettait également l’hypothèse que la méforme collective des joueurs du Paris-Saint Germain était due à l’exposition de plusieurs stars du club au virus. Si ce dernier présente très peu de risques vitaux pour les athlètes (hormis quelques rares cas de myocardites pouvant entrainer des problèmes cardiaques), les médecins du sport n’excluent pas des conséquences sur leurs performances à moyen terme. C’est notamment le cas de Laurent Uzan, cardiologue consultant pour plusieurs équipes, qui notait au mois de janvier « une fatigabilité anormale sur plusieurs semaines à plusieurs mois » pouvant être handicapante pour des sportifs de haut niveau.

Les complotistes nous ont déjà prouvé qu’ils pouvaient réécrire l’histoire des attentats terroristes, des élections, des épidémies, des crashs d’avion, des accidents industriels, des catastrophes climatiques, des crises économiques, des conflits et des révolutions… Les penalties ratés s’ajoutent désormais à cette longue liste.

 

Voir aussi :

Coupe du monde 98 « truquée » : So Foot revient sur la théorie du complot

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Liberté d’expresso

mardi 20 juillet 2021 à 18:57

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Conspiracy News #29.2021

dimanche 18 juillet 2021 à 13:01

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 12/07/2021 au 18/07/2021).

CUBA. Dans un tweet, l’ancien président bolivien Evo Morales a exprimé sa solidarité avec le peuple cubain. L’île est en proie, depuis dimanche 11 juillet, à des manifestations historiques contre les pénuries, qui prennent pour cible le gouvernement. Ce dernier a appelé ses partisans à répliquer dans la rue. Dans son message posté le 13 juillet, Morales a dénoncé une main étrangère en expliquant que le vrai « péché » de Cuba était d’« avoir créé un vaccin efficace à plus de 92%, ce qui affecte les intérêts du capitalisme » (source : Conspiracy Watch/Twitter, 13 juillet 2021).

CHINE. Un autocar a explosé dans le nord-ouest du Pakistan, le 16 juillet, provoquant la mort de douze personnes, dont neuf ressortissants chinois. La Chine et le Pakistan divergent à ce stade sur la nature des événements, la première mettant en avant la thèse de l’attentat quand Islamabad parle d’une explosion due à une fuite de gaz. Le média d’État chinois Global Times va jusqu’à évoquer l’implication d’un « pays tiers », désignant implicitement la main des Occidentaux… (source : Antoine Bondaz/Twitter, 16 juillet 2021).

LE DESSIN DE LA SEMAINE. Le 9 juillet dernier, le Pr Raoult a posté un tweet dans lequel il se disait « favorable à la vaccination systématique des personnels soignants ». Une prise de position qui a jeté le trouble chez les covido-sceptiques et les opposants à la vaccination qui constituent une part significative de ses partisans.

DIDIER RAOULT. Harcèlement en ligne, insultes, menaces… Si le professeur Raoult a toujours pris soin de se tenir à l’écart de ces échauffourées, une enquête du Monde montre que des personnes liées à son établissement, l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, à Marseille, y jouent les premiers rôles et s’illustrent par des méthodes très contestables telles que le harcèlement, la diffamation, le doxxing voire les menaces de mort (source : Le Monde, 14 juillet 2021).

ANTIVAXX. Olivia Guidry, infirmière qui incitait ses amis et sa famille, notamment sur Facebook, à refuser la vaccination contre la Covid-19 l’an dernier, est morte samedi dans un hôpital en Louisiane après avoir contracté la maladie. Le Dr Joe Kanter, responsable de la santé de l’État de Louisiane, a déclaré dans un point presse que les travailleurs de la santé pouvaient eux aussi être la proie de mythes et de la désinformation à propos des vaccins (source : La Presse, 14 juillet 2021).

« DICTATURE SANITAIRE ». Lundi 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé les nouvelles mesures envisagées par l’Exécutif pour endiguer l’épidémie de Covid-19 en France. La complosphère y a vu unanimement le signe de l’instauration d’une « dictature sanitaire » (source : Libération, 14 juillet 2021). Hostiles depuis le début de la pandémie à une vaccination massive de la population, antivaxx et covido-sceptiques ont vu dans les annonces présidentielles la confirmation de leurs craintes. Le mot-clé #dictature a bondi sur les réseaux sociaux mais, également, les analogies historiques les plus douteuses pour qualifier la situation. Conspiracy Watch dresse un tour d’horizon de ces réactions qui furent aussi celle d’une frange politique très identifiée (source : Conspiracy Watch, 17 juillet 2021). À noter que les annonces gouvernementales ont aussi inspiré des menaces de mort directement adressées à des élus de la majorité présidentielle à l’instar de celle reçue par Patrica Mirallès, députée de l’Hérault.

NAZIFICATION. Les manifestations organisées samedi 17 juillet après-midi pour protester contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale ont réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes sur l’ensemble du territoire national. A Marseille, des portraits de personnalités telles que Joe Biden, Emmanuel Macron, Jacques Attali ou encore le Dr Jérôme Marty, ont été affublées d’une moustache semblable à celle d’Adolf Hitler. Une pratique qui rappelle une campagne de calomnie lancée par l’organisation de Lyndon LaRouche contre Barack Obama il y a quelques années.

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Le marquage fantasmé des non vaccinés, comparé à l’imposition du port de l’étoile jaune pendant la Seconde Guerre mondiale, a notamment inspiré l’un des plus importants philosophes italiens, Giorgio Agamben, selon qui « le pass sanitaire fait de ceux qui n’en ont pas les porteurs d’une étoile jaune virtuelle » (source : Gilles Gressani/Twitter, 17 juillet 2021). L’occasion de relire l’analyse de François Rastier que nous avions publiée il y a un peu plus d’an, relative aux propos d’Agamben au sujet des mesures sanitaires (source : Conspiracy Watch, 28 mars 2020).

MARTINE WONNER. Lors de la manifestation du 17 juillet contre le « pass sanitaire », la députée Martine Wonner a invité ses supporters à passer à l’action : « Allez faire le siège des parlementaires, allez envahir leur permanence ». Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, a appelé la présidence de la chambre à saisir la justice (source : Conspiracy Watch/Twitter, 18 juillet 2021).

LALANNISATION. Au nom du groupe de rap IAM, Akhenaton s’est prononcé sans surprise contre le « pass sanitaire ». Le chanteur avait déjà exprimé son covido-scepticisme dans un titre récent, La Faim de leur monde. L’année dernière, il doutait de la dangerosité du Covid-19… (source : Conspiracy Watch/Twitter, 18 juillet 2021).

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COMPLOTOLOGIE. Thierry Casasnovas, Luc Montagnier, Didier Raoult… le complotisme est « un mouvement hétérogène auquel on ne peut pas trouver de réel leader ». Sylvain Delouvée, spécialiste en psychologie de l’adhésion cognitive au complotisme, a décrypté pour L’Express la fascination exercée sur les réseaux sociaux par ces figures des théories complotistes (source : L’Express, 9 juillet 2021).

BERNARD CRUTZEN. On se souvient de la vidéo conspirationniste Ceci n’est pas un complot réalisée par Bernard Crutzen et diffusée sur YouTube et Viméo en accès libre au début de l’année 2021. Le réalisateur belge entendait « ouvrir les yeux » de l’opinion et se défendait de toute dérive complotiste alors même que son film était plébiscité par la complosphère et que plusieurs intervenants se désolidarisaient des thèses développées. Le même a publié le 17 juillet sur sa page Facebook un post dans lequel il explique qu’« il n’y a plus d’épidémie » en Belgique « depuis des semaines », avant de conclure dans les termes suivants : « L’objectif de ces mesures anti-démocratiques n’est pas d’endiguer une épidémie. Elles SONT l’objectif » (source : Grompf/Twitter, 17 juillet 2021).

RICHARD BOUTRY. Comme nous le rapportions récemment, Richard Boutry, figure de la complosphère covido-sceptique, a entrepris de lancer un nouveau média, « La Une TV ». L’ancien journaliste a dévoilé une première liste de ses invités dans laquelle on retrouve, sans surprise, le gotha complotiste français (source : TikoSkep/Twitter, 16 juillet 2021).

JEAN-JACQUES CRÈVECOEUR. « S’il ne nous reste qu’un seul choix entre la lâcheté et la violence, peut-être qu’à un moment donné nous devrons choisir la violence. » Dans une nouvelle vidéo publiée sur Facebook, le youtubeur complotiste et antivaxx Jean-Jacques Crèvecoeur parle sans détour à ses 361 000 abonnés. Une vidéo vue plusieurs dizaines de milliers de fois en 48 heures (source : Raphaël Grably/Twitter, 16 juillet 2021). Même tonalité subversive chez le groupe RGNR (« Regenere ») de Thierry Casasnovas qui a diffusé le message suivant : « Investissons-nous dans la sédition » (source : Conspiracy Watch/Twitter, 13 juillet 2021).

FACT-CHECKING. Effets secondaires des vaccins et intentions cachées de leurs promoteurs sont au cœur de la rhétorique antivaxx : « les vaccins portent atteinte à la fertilité », « l’ARN du vaccin s’intègre dans notre génome », « le développement des vaccins est trop rapide, ce qui fait de nous des cobayes », « le vaccin nous inocule la maladie », « des informations sont dissimulées sur les effets secondaires, et il est impossible de connaître la réelle tolérance à ceux-ci avant plusieurs années » : de graves accusations, auxquelles Gilbert Deray, professeur de médecine et chef du service de néphrologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, a répondu de manière factuelle pour L’Express (source : L’Express, 12 juillet 2021).

CORONA BUSINESS. Appels aux dons, opérations marketing, revenus publicitaires… Pour les douze principaux militants anti-vaccins américains, la pandémie de Covid-19 est une source d’enrichissement. À la tête de diverses entreprises et organisations à but non lucratif, ces militants génèrent ainsi plus de 35 millions de dollars de revenus annuels. Tel est l’enseignement principal d’une étude du Center for Countering Digital Hate (CCDH), une ONG anglo-américaine qui analyse la désinformation en ligne, parue en juin 2021.

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