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Les QAnons français : qui sont-ils ?

mercredi 4 août 2021 à 11:11

Né aux États-Unis, le mouvement complotiste QAnon a essaimé un peu partout dans le monde et notamment en France, où il surfe sur le complotisme sanitaire.

Montage CW.

On aurait pu croire que le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche et l’ajournement de « The Storm », cette « Tempête » tant attendue par ses supporters et qui devait rétablir Trump à la tête des États-Unis et châtier ses ennemis, auraient renvoyé le mouvement QAnon aux oubliettes. Ce mouvement, qui s’est construit autour d’une série de messages obscurs publiés sur Internet à partir de fin 2017 par un certain « Q » et censés démontrer qu’une élite mondiale pédo-sataniste, le « Deep State » (l’« État profond »), conspirerait contre le peuple, reste pourtant vivace. En France, après avoir accusé le coup, des réseaux conspirationnistes continuent ainsi d’analyser les événements à travers le filtre des théories QAnon et d’engranger une audience toujours importante.

Sur la chaîne Odysee « Les DéQodeurs », l’un des principaux relais français de ces théories complotistes qui cumule plus de 30 000 abonnés, les lives s’enchaînent. On y explique, pêle-mêle, que le changement de Premier ministre à la tête de l’État d’Israël relève d’une intervention divine et pourrait déboucher sur la création d’un « Grand Israël » malgré « les attaques du Hamas soutenues par l’Iran et financées par Biden » [sic]. Ou encore que le coup d’État militaire et la répression sanglante au Myanmar font suite à des fraudes électorales massives (clin d’œil appuyé aux accusations relayées par le camp Trump lors de la dernière présidentielle américaine). Mais aussi que le mouvement Black Live Matters serait une tentative du fameux « Deep State » de se constituer une armée parallèle « dont Q nous avait dit qu’ils seront maîtrisés très rapidement car ils font face à l’armée la plus puissante de la Terre »

On note d’ailleurs que Léonard Sojli, fondateur des DéQodeurs après l’avoir été de la chaîne YouTube Thinkerview (dont il a présidé l’association éditrice plusieurs années), tient un discours de plus en plus connoté religieusement. « Quand Q a arrêté de publier, on s’est appuyé sur les prophéties bibliques car notre intuition était la bonne », expliquait-il mi-juin dans un live. Et de faire une comparaison avec les jeux vidéo : « le Deep State c’est l’avant-dernier boss, derrière lui il y a Satan lui-même […] seul le Christ peut battre Satan. Il est extrêmement plus puissant que Satan ».

Un virage mystique que l’on retrouve également chez Richard Boutry, ancien journaliste de France Télévisions et ex-collaborateur de FranceSoir nouvelle version, qui décrit la crise sanitaire actuelle comme « une guerre spirituelle » au micro du complotiste québécois Alexis Cossette-Trudel (15 000 abonnés sur Rumble).

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L’autre grand thème du moment pour les QAnons français est la mise en place d’une prétendue « dictature sanitaire » et d’une « guerre vaccinale ». Cette dernière opposerait l’Union européenne qui pousserait à utiliser « les vaccins ARN dont les vaccinés tombent comme des mouches » et des pays comme la Russie qui ont développé leur propre vaccin qui serait évidemment bien plus performant que ceux proposés sur le Vieux Continent.

Quant à la « dictature sanitaire », les QAnons des DéQodeurs estiment désormais que l’on vit « dans une période de nazisme absolu »« des petits SS » au service de l’État harcèleraient et menaceraient les « dissidents ». Un narratif en partie repris par Richard Boutry lors de la manifestation de Nancy samedi 3 juillet où il a expliqué avoir « presque besoin d’un garde du corps » et avancé qu’il risquait de « finir en garde à vue » en raison de ses prises de position contre les vaccins dont il estime qu’ils pourraient « transformer les gens en démons » ou serait l’instrument d’« un génocide ».

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Étonnamment, le retour de leur champion Donald Trump sur le devant de la scène médiatique lors d’un meeting en plein air dans l’Ohio le 26 juin dernier ne semble pas beaucoup intéresser les QAnons français. Très critique sur l’action de Joe Biden en dressant le portrait d’une Amérique courant « à sa perte », l’ancien président américain a tenté de mobiliser ses partisans pour les élections de mi-mandat. Les fidèles de « Q », eux, continuent à traquer des signes de fraudes électorales lors des dernières présidentielles américaines et tentent d’expliquer, reprenant une vieille ficelle complotiste, que les événements du 6 janvier au Capitole ne seraient en rien de la responsabilité des partisans de Donald Trump mais qu’il s’agirait d’un « attentat sous faux drapeau » orchestré « par différentes agences de renseignement dont le FBI ». L’objectif présumé : détourner l’attention des médias des fraudes électorales.

Pour diffuser son message complotiste, la « QAnonsphère » française peut s’appuyer sur une galaxie de sites, de chaînes sur les plateformes de partage de vidéos et une multitude de comptes sur les réseaux sociaux. A la tête de ce maelström, le site Qactus et son million et demi de visiteurs uniques par mois en moyenne selon le site spécialisé SimilarWeb (avec un pic à 3 millions en janvier dernier) et dont le contenu est essentiellement constitué des articles d’autres sites de la complosphère ou de la fachosphère, allant de la plateforme complotiste liée au mouvement Falun Gong « The Epoch Times » au « Réseau Voltaire » du théoricien du complot Thierry Meyssan.

L’investissement de nouvelles plateformes comme Odysee ou Rumble

Presque tous bannis de YouTube, les créateurs de contenus QAnon ont, pour continuer à diffuser leurs discours, investi de nouveaux espaces comme Odysee ou Rumble. Des plateformes bien plus confidentielles mais dont la visibilité s’accroît à mesure que les chaînes complotistes les plus populaires sont fermées par YouTube et y trouvent refuge. Les têtes de pont de la mouvance peuvent déjà s’appuyer sur des communautés de plusieurs milliers d’abonnés sur Odysee : 36 000 abonnés pour Fils de Pangolin, 30 000 pour les DéQodeurs, 63 000 pour Silvano Trotta, etc. Une audience qui rivalise, sur cette plateforme, avec celle d’Égalité & Réconciliation (41 000 abonnés), la chaîne du premier grand influenceur du complotisme antisémite français qu’est Alain Soral.

On retrouve aussi massivement les QAnons français sur Telegram où ils animent des chaînes avec plusieurs milliers d’abonnés : 33 000 rien que pour celle des DéQodeurs, 17 000 pour La Croix du Sud, 12 000 pour Fils de Pangolin. Très interconnectées entre elles, elles servent de relais pour les articles et les vidéos des différents sites internet des acteurs de la mouvance.

Autre élément important de la sphère numérique des QAnons français, les chaînes dédiées à la traduction et au sous-titrage de vidéos anglo-saxonnes, que l’on retrouve sur les plateformes de vidéos évoquées plus tôt. Elles permettent au public francophone de s’approprier les discours et les idées en vogue chez les complotistes d’outre-Atlantique. L’une d’elles, « Jeanne Traduction », collabore régulièrement avec FranceSoir pour doubler en français les interviews de personnalités anglophones. En supprimant la barrière de la langue, ces chaînes ont permis une diffusion plus rapide du discours QAnon en France.

Il reste toutefois un réseau social mainstream où les QAnons ont encore pignon sur rue : Twitter. La majorité des médias QAnon ou des personnalités associées au mouvement y possèdent un compte. Et à chaque fois ou presque ces canaux recensent plusieurs dizaines de milliers d’abonnés, à l’image des complotistes suisses Ema Krusi (42 000 abonnés) et Chloé Frammery (19 000) ou encore de « La Minute de Ricardo » (24 600), où sont diffusées les vidéos de Richard Boutry.

Bien que la plupart des QAnons français refusent de se positionner sur l’échiquier politique traditionnel, ils n’en recommandent pas moins nombre de contenus issus de médias d’extrême droite. Ainsi, « l’armurerie numérique » du site « Info VF » (créé par l’administrateur du canal « Fils de Pangolin ») renvoie régulièrement vers des émissions de la webtélé d’extrême droite TV Libertés, l’une des dernières à subsister sur YouTube après en avoir été un temps bannie. On y trouve également des liens vers la chaîne YouTube de l’UPR de François Asselineau ou vers celles de Florian Philippot (président des Patriotes), du blogueur complotiste Salim Laïbi (un temps proche d’Alain Soral et désormais brouillé avec lui) ou encore Campagnol TV, de Christian Combaz. Tout comme, aux États-Unis, les QAnons flirtent avec des milices d’extrême droite telles que les Proud Boys ou les Oath Keepers.

 

Voir aussi :

Comment les complotistes capitalisent sur le thème de la protection de l’enfance

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Conspiracy News #31.2021

dimanche 1 août 2021 à 13:50

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 26/07/2021 au 01/08/2021).

LE DESSIN DE LA SEMAINE.

ASSASSINAT DE KENNEDY. Un dossier de Paris Match dans lequel le romancier Marc Dugain s’interroge sur cette « vérité que l’Amérique refuse »… Un entretien du réalisateur Oliver Ston dans Le Figaro… La programmation au Festival de Cannes du documentaire de ce dernier, JFK revisité : de l’autre côté du miroir, est à l’origine d’un nouvel accès de complotisme relatif à la mort de l’ancien président des États-Unis. Dans une analyse pour Conspiracy Watch, Nicolas Bernard pointe les contre-vérités du réalisateur. L’avocat a également répondu aux questions de L’Express.

CHOMSKY. À la fin des années 70, le linguiste Noam Chomsky signe une pétition pour défendre la liberté d’expression du négationniste Robert Faurisson. L’intellectuel n’a jamais admis avoir fait une erreur. Révisionnisme, confusionnisme, anti-impérialisme « primaire », tels sont les griefs toujours portés contre lui aujourd’hui. La liberté d’expression à tout prix ? C’est la problématique qui réunissait, autour de Julie Gacon dans son émission sur France culture, le journaliste Denis Robert et Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch (source : France Culture, 30 juillet 2021).

DÉPLATEFORMAGE. L’actuelle luxuriance des réseaux sociaux alternatifs (VKontakte, Parler, Odysee…) puise sa source dans les premières opérations de bannissement opérées par Facebook, YouTube et Twitter dès 2016. À peu de choses près, les nouveaux venus reprennent les diverses fonctionnalités que proposent depuis des années les grandes plateformes. Ils promettent une liberté absolue de parole, hormis quelques petites restrictions. Le « deplatforming » est-il pour autant la solution pour lutter contre les extrémismes ? Tour d’horizon des acteurs, des pratiques et des enjeux (source : Le blog du communicant, 25 juillet 2021).

ANTIVAXX. Les discours antivaxx sont une menace pour la situation sanitaire. Ils mettent également en danger les liens familiaux et amicaux, comme en rend une nouvelle fois compte une série de témoignages rapportée par le Huffington Post. L’article nous apprend que, d’après un sondage effectué en mai dernier, un tiers des enquêtés Républicains, aux États-Unis, se sont vu déconseiller de se faire vacciner et que seuls 45% d’entre eux ont reçu une dose de vaccin contre 86% chez les Démocrates (source : Huffington Post, 24 juillet 2021).

Pour achever de se convaincre des ravages du complotisme anti-vaccination au sein d’une même famille, on lira ce thread témoignant du trouble causé par les désinformateurs et les faux lanceurs d’alerte, et posant la question de leur responsabilité directe.

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VACCINS ET VARIANTS. Dans une vidéo, le biologiste Christian Vélot, président du conseil scientifique du Criigen, affirme que les vaccins contre la Covid-19 laissent « la voie libre » aux variants du virus en bloquant la souche « originelle » du virus. Il ajoute qu’il ne faut donc « pas vacciner tout le monde ». Le service de fact-checking de l’AFP revient sur ce raisonnement erroné qui repose sur une mauvaise interprétation du principe de sélection naturelle : « C’est justement parce que le virus Sars-Cov-2 circule massivement dans le monde entier que se multiplient les mutations potentiellement plus dangereuses, expliquent plusieurs experts, qui rappellent en outre que les variants préoccupants actuels sont apparus avant les campagnes massives de vaccination » (source : AFP, 30 juillet 2021).

ANTI-PASS. D’après le ministère de l’Intérieur, 161 000 personnes ont défilé dans toute la France, le 24 juillet, et 204 000 le 31 juillet, pour protester contre le pass sanitaire. Un sondage Ifop publié le 25 juillet dans Le Journal du dimanche a révélé que 35% de la population déclarait « soutenir » ou éprouver de la « sympathie » pour le mouvement. 49% des Français s’y disent, au contraire, opposés, et 16% « indifférents ». Les soutiens du mouvement seraient proches de La France insoumise (57%) et du Rassemblement national (49%). 79% d’entre eux refuseraient de se faire vacciner. Les soutiens des Gilets jaunes seraient favorables à 54% à la contestation (source : Le Figaro, 25 juillet 2021).

Pourtant artisan de la « dédiabolisation » du Front national post-Jean-Marie Le Pen, Florian Philippot s’est engagé sur la voie du complotisme, quitte à contredire tout ce qu’il a construit jusqu’ici, lui, le chantre de l’État fort. Si l’homme politique a réussi à prendre la tête d’une contestation de grande ampleur, des mouvements de gauche se mobilisent aussi. Tour d’horizon politique du mouvement anti-pass sanitaire (source : Libération, 31 juillet 2021).

Lors de la manifestation contre le pass sanitaire à Marseille, le 24 juillet, la rappeuse Keny Arkana, dont les textes tendent à banaliser un complotisme radical, se trouvait aux côtés du vidéaste complotiste Salim Laïbi. Un temps proche de Dieudonné M’Bala M’Bala et d’Alain Soral, ce dernier a vu sa chaîne YouTube supprimée en avril dernier pour cause de désinformation autour de la pandémie actuelle. Les deux militants ont pris conjointement la parole lors de la manifestation (source : Conspiracy Watch, 29 juillet 2021).

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MAXIME BELTRA. Le parquet de Montpellier, dans l’Hérault, a indiqué le 28 juillet qu’une information judiciaire avait été ouverte après le décès de Maxime Beltra. La mort de ce jeune homme est intervenue plusieurs heures après qu’il s’est fait injecté une dose de vaccin contre le Covid mais pourrait tout aussi bien être liée à une intoxication alimentaire. Alors qu’une autopsie va être menée pour établir précisément la cause de ce décès, un homme se présentant comme le père de Maxime Beltra a dénoncé dans une vidéo les décisions « criminelles » et « corrompues » du gouvernement ainsi que les « médias de propagande » (source : France Info, 28 juillet 2021).

MARTINE WONNER. L’élue du Bas-Rhin, récemment exclue de son groupe parlementaire après des propos polémiques tenus lors de la manifestation contre le pass sanitaire du 17 juillet, a multiplié les contre-vérités depuis le début de la crise, du masque qui « ne sert à rien » aux vaccins qui « ne protègent personne ». Itinéraire d’une députée sous influence complotiste, avec cette analyse de Tristan Mendès France : « Martine Wonner est le reflet de la société, le symptôme de ce moment Covid qui a fait basculer bon nombre de nos concitoyens dans des égarements complotistes » (source : Le Monde, 27 juillet 2021).

FRANÇOIS ASSELINEAU. Le 25 juillet 2021, François Asselineau a affirmé sur Twitter que « l’épidémie [avait] quasiment disparu en France ! ». Le président de l’Union populaire républicaine (UPR) a mis en avant des chiffres illustrant la décrue du nombre de morts de la Covid-19, en France, au cours de ces derniers mois. Ce tweet lui a valu une réponse du service de fact-checking de l’AFP, soulignant l’importance hausse des hospitalisations des derniers jours et de ses conséquences létales encore inconnues (source : AFP/Twitter, 27 juillet 2021). À noter que François Asselineau a déclaré quelques jours plus tard avoir été testé positif au Covid-19 (source : BFMTV/Twitter, 30 juillet 2021).

RICHARD BOUTRY. Dans une vidéo de 13 minutes, l’ex-journaliste Richard Boutry, figure de la complosphère, prétend révéler l’existence d’un « camp Covid en France », où des jeunes positifs au Covid-19 seraient « emprisonnés » dans un lycée « réquisitionné », « sous couvert de la Croix-Rouge avec les ordres de la préfecture ». Il s’agit en fait d’un dispositif lancé par la préfecture des Landes « sur la base exclusive du volontariat » pour offrir une « solution matérielle d’isolement » à des personnes positives au Covid-19 (source : AFP, 27 juillet 2021).

SERGE RADER. Le militant antivaccination Serge Rader s’est éteint il y a deux mois après une hospitalisation liée au Covid. Ses prises de position controversées relevaient du complotisme le plus échevelé. Sans surprise, l’annonce de sa mort a suscité divers commentaires sur les réseaux sociaux, laissant planer un vent de suspicion sur les circonstances exactes de son décès. Retour sur une disparition qui a plongé la complosphère dans l’embarras (source : Conspiracy Watch, 27 juillet 2021).

REINER FUELLMICH. Dans une vidéo partagée plus de 20 000 fois, depuis le 24 juillet, sur les réseaux sociaux – et notamment par le média FranceSoir –, l’avocat allemand Reiner Fuellmich affirme que la pandémie du Covid-19 « n’existe pas », car les tests PCR ne fonctionnent pas et sont « une fraude scandaleuse », et les vaccins sont des « thérapies géniques ». Des affirmations une nouvelle fois infondées de la part de ce récidiviste (source : AFP, 28 juillet 2021).

« QUI ? ». D’où vient ce curieux message, sous forme d’une question, apparu sur des pancartes dans les manifs anti-pass sanitaire, organisées par l’extrême droite ? Derrière ce discret slogan se cache une référence antisémite rendant les Juifs responsables de la pandémie et de la politique vaccinale (source : Libération, 31 juillet 2021).

ANTISÉMITISME. Avec la pandémie de Covid, un vieil antisémitisme, dans sa déclinaison médicale a été comme réactivé. Les auteurs des accusations et propos antijuifs qui ont proliféré ces derniers mois appartiennent essentiellement, d’après le journaliste Saïd Mahrane, à la mouvance antivaxx et anti-pass sanitaire… (source : Le Point, 30 juillet 2021).

TALIBANS. En juin dernier, en Afghanistan, un Iranien enseignant l’anglais à l’université de Kaboul, a été enlevé par des talibans et détenu pendant 24 heures. Libéré, l’homme a décrit son expérience dans un post sur Internet dans lequel il a notamment témoigné du scepticisme de ses ravisseurs envers la science. Ces derniers lui ont notamment déclaré que  le vaccin contre la Covid-19 servirait d’arme pour les ennemis de l’Afghanistan afin de diminuer leur « courage dans le djihad » (source : Le Monde, 28 juillet 2021).

JOHN McAFEE. Le célèbre informaticien est décédé il y a un mois. Cela n’a pas empêché quelqu’un de prétendre qu’il est toujours en vie, de se faire passer pour lui sur Telegram et d’essayer de lancer de nouvelles théories QAnon, en direction des 125 000 personnes qui ont rejoint sa chaîne en quelques jours (source : The Daily Best, 29 juillet 2021).

PASSION. Professeur d’histoire des idées à l’université d’Erfurt (Allemagne), Andreas Önnerfors est spécialiste de l’extrême droite en Europe, du phénomène de la radicalisation et des théories du complot. Dans un entretien accordé à Voxeurop, il détaille les spécificités du conspirationnisme européen et celles qui ciblent spécifiquement l’Union européenne. Pour l’historien, « les théories du complot sont dangereuses car elles placent le curseur à 100 % du côté de la politique de passion, qui échappe à la logique » (source : Voxeurop, 30 juillet 2021).

PIERS CORBYN. Les youtubeurs Josh Pieters et Archie Manners ont piégé l’activiste antivax et complotiste Piers Corbyn (le frère de l’ancien leader du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn). On le voit accepter une enveloppe pleine d’argent contre la promesse de concentrer ses attaques sur Pfizer et Moderna. « Si les gens me demandent d’où ça vient, je dirai simplement d’un homme d’affaires qui gère des restaurants », déclare Corbyn dans la vidéo (source : YouTube, 31 juillet 2021).

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[PODCAST] Noam Chomsky : la liberté d’expression à tout prix ?

samedi 31 juillet 2021 à 08:34

A la fin des années 70, Noam Chomsky signe une pétition pour défendre la liberté d’expression du négationniste Robert Faurisson. Il n’a jamais admis avoir fait une erreur. Révisionnisme, confusionnisme, anti-impérialisme « primaire », tels sont les griefs retenus aujourd’hui contre lui.

Un débat animé par Julie Gacon avec :

 

Voir aussi :

Mécaniques du complotisme : Le négationnisme

Trente ans après la loi Gayssot, quel bilan ?

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« On peut plus rien dire »

mercredi 28 juillet 2021 à 00:07

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Le Covid, le pharmacien et les complotistes

mardi 27 juillet 2021 à 15:21

Le militant antivaccination Serge Rader s’est éteint il y a deux mois après une hospitalisation liée au Covid. Un événement qui a plongé les conspirationnistes dans un embarras palpable…

Serge Rader (capture d’écran Odysee, mai 2021).

Fabrice Di Vizio est formel : entre mourir des suites du Covid et se faire vacciner, il préfère… mourir du Covid ! C’est ce qu’a récemment déclaré face caméra le nouveau référent santé de Florian Philippot.

C’est un dilemme que, pour Serge Rader, le destin s’est chargé de trancher. Il y a deux mois, cet ancien pharmacien devenu une figure incontournable du mouvement antivax en France disparaissait. Une forme suffisamment sévère de Covid-19 pour justifier son admission plusieurs jours durant en réanimation a préludé à son décès, des suites d’un arrêt cardiaque.

Engagé aux côtés de Nicolas Dupont-Aignan dont il était l’expert « médicaments », Rader était apparu en 2020 parmi les protagonistes du film conspirationniste « Hold-up ». Avant cela, il avait grenouillé dans les eaux saumâtres de la « réinfosphère », passant du plateau de TV Libertés à celui de Radio Courtoisie et du site de Robert Ménard à celui d’Alain Soral, sans que cela l’empêche de co-signer par ailleurs un livre avec l’eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, dénonçant le « racket des laboratoires pharmaceutiques ».

Ses prises de position n’étaient pas seulement controversées, elles relevaient du complotisme le plus échevelé.

Ainsi en avril 2020 lorsque, interviewé sur Sud Radio par André Bercoff, Serge Rader suggérait que le gouvernement avait décidé d’euthanasier les personnes âgées au moyen d’un puissant sédatif pour libérer des places en Ephad. Plus récemment, Rader avait assuré dans une vidéo très partagée qu’il y aurait en Europe plusieurs milliers de morts, dont plus de 2 500 « dus » au seul vaccin à ARN messager de Pfizer – c’est évidemment faux –, et « pour un virus qui, ajoutait-il, n’est pas mortel lorsqu’on prend la peine de le soigner » (sic) !

L’annonce de la disparition du militant antivax le 31 mai dernier a immédiatement été accompagnée d’une petite musique très familière sur les réseaux sociaux : Rader serait mort « dans des circonstances étranges » affirme immédiatement le compte VK d’Agora TV, expliquant que Rader « venait de dénoncer des vérités sur les vaccins »« Etrange » est aussi le mot qu’utilise l’avocat antivaxx Carlo Alberto Brusa dans l’hommage qu’il rend sur Twitter au pharmacien.

« C’est dingue comme les opposants, non-collabos et corona-sceptiques ont en ces temps une santé fragile » ironise quant à lui le youtubeur complotiste Richard Boutry dans une vidéo intitulée « Ces morts si suspectes… »

« Quand on voit les casiers judiciaires des sociétés pharmaceutiques qui nous fourguent des produits, on ne peut que se poser des questions » complète le réalisateur d’« Hold-up » Pierre Barnérias. D’autres, anonymement, se chargent des sous-titres : « Encore un décès qui tombe à pic », « Assassiné par Big Pharma et la Cabale », « Ils éliminent les alerteurs un par un »

Sur sa chaîne Odysee « Vivre Sainement », Christophe Bourloton dénonce clairement un assassinat maquillé :

« Regardez ce qu’on fait aux complotistes […] : on les supprime, comme la disparition soudaine du lanceur d’alerte Serge Rader hier. Ce grand monsieur a passé la dernière partie de sa carrière à éveiller les consciences au sujet de la santé, des médicaments et de l’industrie pharmaceutique. »

C’est que la mort de Serge Rader n’a pas seulement endeuillé la complosphère : elle l’a surtout plongée dans l’embarras. Âgé de 68 ans, le retraité était dans la tranche des personnes à risque. La vaccination lui aurait-elle permis d’éviter une mort prématurée ? Rien n’interdit de le penser.

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