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Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme

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Conspiracy News #15.2022

dimanche 10 avril 2022 à 13:11

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 04/04/2022 au 10/04/2022).

LE DESSIN DE LA SEMAINE. L’œil de Morgan Navarro pour Conspiracy Watch.

BOUTCHA. Les images du massacre de Boutcha (Ukraine) ont rapidement inspiré la thèse selon laquelle les exécutions de civils de cette ville auraient été un « montage », une opération sous « faux drapeau » (source : Tristan Mendès France/Twitter, 3 avril 2022 ; Rudy Reichstadt/Twitter, 3 avril 2022).

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Des figures de la complosphère, comme Silvano Trotta, ont repris les éléments de langages du Kremlin, affirmant notamment que les cadavres n’étaient en fait que des acteurs (source : Raphaël Grably/Twitter, 4 avril 2022 ; Libération, 4 avril 2022). L’avocat Régis de Castelnau a fait de même, renvoyant au site SouthFront, suspecté d’être un faux nez des services de renseignements russes. Des internautes en France ont activement relayé la thèse de la mise en scène, notamment l’ancien sénateur, connu pour ses positions anti-vaccin Covid, Yves Pozzo di Borgo (source : Julien Pain (FranceInfo)/Twitter, 6 avril 2022).

Contrairement à ce qu’affirme cette propagande alignée sur celle du Kremlin, ce massacre de civils n’a pas eu lieu après le départ des soldats russes. Le New York Times a pu obtenir et analyser des images satellites qui montrent que les massacres ont bien eu lieu pendant l’occupation russe de la ville (source : New York Times, 4 avril 2022 ; AFP, 4 avril 2022). En outre, d’après le Spiegel, des soldats russes ont évoqué leurs exactions sur les civils de Boutcha dans des communications radios interceptées par le BND, les services secrets allemands (source : Conspiracy Watch/Twitter, 7 avril 2022).

À lire également, l’analyse des journalistes de TF1 qui pointent dans le massacre de Boutcha, « un cas d’école de la propagande russe et de la complosphère » (source : TF1, 4 avril 2022).

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À noter que l’ambassade de Chine en France a soutenu la thèse de la « mise en scène », en relayant la propagande de l’ambassade de Russie (source : Antoine Bondaz/Twitter, 7 avril 2022).

Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, vainqueur il y a quelques jours des élections législatives dans son pays, aurait de son côté déclaré que le massacre de Boutcha pourrait avoir été une mise en scène orchestrée par les Ukrainiens (source : eurointegration.com, 9 avril 2022). Dans son discours de victoire, il a fustigé ses adversaires, parmi lesquels « la gauche nationale, la gauche internationale, les bureaucrates de Bruxelles, toutes les organisations de l’empire Soros, les grands médias internationaux et enfin le président ukrainien ».

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Dans sa chronique « Antidote » du 8 avril sur France Inter, Tristan Mendès France a évoqué la manière dont les comptes diplomatiques russes sur Twitter diffusent de multiples narratifs complotistes pour couvrir les crimes commis par le gouvernement russe. Le Kremlin peut, à cet égard, profiter d’un capital d’audience qu’il a réussi à fidéliser, avec des influenceurs en ligne qui relaient ces récits mensongers auprès de leurs communautés (source : France Inter, 8 avril 2022).

KRAMATORSK. Le 8 avril 2022, deux missiles ont frappé la gare de la ville ukrainienne de Kramatorsk où la population civile était rassemblée dans l’espoir de fuir la zone des combats. L’attaque a fait plus de cinquante morts, dont 5 enfants, et des centaines de blessés. La Russie a accusé très officiellement le « régime de Kiev » d’avoir bombardé sa propre population civile (source : Conspiracy Watch/Twitter, 8 avril 2022).

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RADIO. L’émission Médialogues sur RTS (Radio Télévision Suisse) propose un nouveau rendez-vous mensuel intitulé « Le décomploteur ». Le chercheur en neurosciences Sébastien Dieguez, co-auteur avec Sylvain Delouvée de Le complotisme – Cognition, culture, société (éditions Mardaga, 2021) et collaborateur de Conspiracy Watch, y décortiquera régulièrement une tendance conspirationniste. Pour sa première intervention, il a choisi d’évoquer la logique du « false flag » (source : RTS, 8 avril 2022).

À écouter également l’émission « La valeur de l’homme » du 2 avril, sur Fréquence protestante. Emmanuel Taïeb y reçoît le chercheur en psychologie sociale Sylvain Delouvée pour analyser le danger démocratique que représente aujourd’hui l’imaginaire du complot (source : Fréquence protestante, 2 avril 2022).

PASSAGE À L’ACTE. Un Allemand de 38 ans, était recherché pour l’enlèvement de Christoph Berger, chef de la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) en Suisse. L’homme a été abattu par la police, à Wallisellen, après avoir tué sa compagne. Il s’agissait, d’après un rapport, d’un « fou d’armes », vaccino-sceptique, qui aurait été en contact étroit avec des adeptes de la « théorie de la Terre plate » (source : Watson, 8 avril 2022).

AL-JAZEERA. La chaîne satellitaire qatarienne Al-Jazeera a diffusé une émission conspirationniste autour du « Nouvel Ordre mondial » et du groupe Bilderberg, dans laquelle était notamment interviewé David Icke, l’un des plus influents théoriciens du complot britanniques, adepte de la croyance en les humanoïdes reptiliens. Mise en ligne sur YouTube le 27 mars 2022, la vidéo a été vue déjà près de 800 000 fois (source : Tristan Mendès France/Twitter, 6 avril 2022).

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REPTILIENS. Un Californien, propriétaire d’une école de surf à Santa Barbara, a assassiné l’année dernière ses deux jeunes enfants, âgés respectivement de 2 ans et de 10 mois, au prétexte qu’ils auraient selon lui hérité de l’ADN de serpent de leur mère. Son interrogatoire par le FBI révèle que l’homme se serait radicalisé au contact des théories du complot propagées par David Icke (source : The Guardian, 12 août 2021 ; Vice.com, 5 avril 2022).

EMMANUELLE GAVE. L’avocate Emmanuelle Gave a suggéré dans un tweet que ce qui se passe en Ukraine s’inscrirait dans un « plan » dont les États-Unis seraient les bénéficiaires… (source : Conspiracy Watch/Twitter, 7 avril 2022).

LARA LOGAN. Fin mars, l’animatrice sur Fox News Lara Logan a affirmé dans l’émission conspirationniste « And We Know » que les Rothschild étaient derrière Darwin et la théorie de l’évolution (source : Eric Hananoki/Twitter, 28 mars 2022). Début avril, la journaliste qui avait comparé le docteur Anthony Fauci au médecin nazi Josef Mengele a affirmé qu’elle avait été « expulsée » de Fox News parce que la chaîne ne voulait pas de « penseurs indépendants » (source : The Guardian, 9 avril 2022).

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JEAN-LUC MÉLENCHON. Pour parer l’accusation de collusion avec le régime de Vladimir Poutine, le chef des Insoumis exhibe régulièrement son « amitié » avec des opposants russes qui se sont pourtant compromis, à des degrés divers, avec la rhétorique nationaliste et complotiste du Kremlin. Le député des Bouches-du-Rhône avait notamment jeté son dévolu sur Sergueï Oudaltsov, avant de prendre ses distances : Oudaltsov s’est prononcé en faveur de la guerre de Poutine en Ukraine. Le positionnement de ce dernier apparaissait pourtant, à bien des égards, problématique, dès avant l’invasion du 24 février (source : Conspiracy Watch, 5 avril 2022).

ÉLECTION 2022. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Guillaume Caline, directeur Enjeux publics et opinion chez Kantar Public, et Laurence Vardaxoglou, doctorant à la Paris School of Economics, ont fait le point sur les fake news qui ont émaillé la campagne et sur la manière d’en évaluer l’impact sur les opinions et comportements des électeurs (source : Fondation Jean-Jaurès).

GRAND REMPLACEMENT. L’expression s’est imposée dans le paysage politique ces derniers mois. Éric Zemmour a fait de la lutte contre le « Grand Remplacement » la base de son programme, les candidats Les Républicains ont débattu du niveau de priorité qu’il représentait, les instituts de sondage ont interrogé leurs panels représentatifs sur le sujet… Retour sur une idée et son instrumentalisation politique dans un documentaire proposé par LCP.

BRIGITTE MACRON. « L’affaire Jean-Michel Trogneux », cette fake news qui affirme que Brigitte Macron serait une femme transgenre a été montée par Faits & Documents, une publication d’extrême droite liée à Alain Soral et la « GUD connection », des intimes de Marine Le Pen (source : Street Press, 5 avril 2022).

NICOLAS DUPONT-AIGNAN. Au « Meeting des libertés », organisé à Paris par Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot, le 6 avril 2022, on a pu apercevoir, au premier rang dans le parterre VIP, le conspirationniste antivax Fabrice Di Vizio (source : Pierre Plottu/Twitter, 7 avril 2022). Le candidat à l’élection présidentielle y a déclaré qu’une fois élu, il nommerait le Pr Didier Raoult ministre de la Santé.

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TIKTOK. Après une étude NewsGuard, qui a révèlé que TikTok laissait accessibles des contenus de désinformation sur la guerre en Ukraine dans son fil personnalisé « Pour Toi », Reporters sans frontières (RSF) appelle la plateforme à la responsabilité et à « cesser d’employer des mesures superficielles » pour « enfin reprendre le contrôle sur son algorithme ». Selon les analystes de NewsGuard, les utilisateurs de TikTok auraient été confrontés à de tels contenus en moins de 40 minutes de consultation, leur usage moyen quotidien étant de 52 minutes par jour (source : Stratégies, 4 avril 2022).

PINTEREST. Pour que les nouvelles sur le climat ne soient plus parasitées par des contre-vérités, le réseau social Pinterest vient de se doter d’une politique de lutte contre la désinformation climatique. L’application, qui revendique 400 millions d’utilisateurs, n’acceptera plus les contenus niant l’existence du changement climatique, l’impact de l’activité humaine sur celui-ci ou encore les contenus présentant des données scientifiques de façon « trompeuse ». L’entreprise ne précise cependant pas si elle se dotera de modérateurs supplémentaires pour surveiller les publications (source : Le Figaro, 6 avril 2022).

ANTISÉMITISME. À l’été 2021, un slogan apparaît dans les rues de France : « Mais qui ? ». Cette interrogation faussement innocente est devenue une formule pour désigner ceux que les antisémites voient comme « des élites juives qui tenteraient de contrôler et dominer les peuples ». Elle est le résultat de quinze mois de désinformation et de réapparition des vieux mythes. Autant de thèses conspirationnistes qui se propagent grâce au fonctionnement même des réseaux sociaux et d’une application, en particulier, très prisée des adolescents… « Les nouveaux habits des antisémites », c’est le titre du dernier épisode de l’émission « La Fabrique du mensonge », diffusé par France 5 et disponible en replay.

A noter qu’Arte a programmé la diffusion d’une histoire de l’antisémitisme de l’Antiquité à nos jours. Réalisé par Jonathan Hayoun, ce documentaire en quatre volets propose une traversée de deux millénaires de haine des Juifs. Impressionnant par son érudition, la richesse de son iconographie et l’importance des questions qu’il soulève, Histoire de l’antisémitisme est disponible en replay jusqu’au 10 juin 2022 (source : Arte, 5 avril 2022).

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Boutcha

mercredi 6 avril 2022 à 19:04

Focus sur les « amis » russes de Jean-Luc Mélenchon

mardi 5 avril 2022 à 17:41

Pour parer l’accusation de collusion avec le régime de Vladimir Poutine, le chef des Insoumis exhibe régulièrement son « amitié » avec des opposants russes qui se sont pourtant compromis, à des degrés divers, avec la rhétorique nationaliste et complotiste du Kremlin.

Alexeï Sakhnin et Sergueï Oudaltsov (montage CW).

« Monsieur Poutine n’est pas mon modèle, affirmait Jean-Luc Mélenchon sur Twitter le 10 février dernier. Mon ami en Russie est Sergueï Oudaltsov, le responsable du Front de Gauche, qui a été en prison pendant 4 ans et demi pour avoir combattu la politique de son gouvernement. »

Un mois – et une invasion russe – plus tard, le candidat à la présidentielle tenait, sur Sergueï Oudaltsov, un tout autre langage :

« Les liens repris avec l’opposition russe nous ont fait découvrir un tableau affligeant. Nous venons de rompre politiquement avec Sergueï Oudaltsov parce qu’il s’est prononcé pour la guerre. »

Ce revirement-éclair intervient dans un contexte problématique pour le dirigeant des Insoumis. C’est que Jean-Luc Mélenchon peine à se défaire d’une tunique embarrassante : « Et oui, c’est pénible pour moi de passer mon temps à expliquer que je n’ai rien à voir avec Poutine, c’est lourd ! commentait-il encore hier dans Libération. Je n’arrête pas de répéter que je suis allé en Russie pour voir un opposant, que ceci, que cela, que j’ai toujours tapé sur le pouvoir russe, qu’il soit soviétique ou le suivant. »

Cependant, ses précédentes prises de position bien plus favorables au maître du Kremlin n’en existent pas moins, au point que, comme l’écrivaient deux journalistes de Médiapart en 2015, « cette fascination pour la force guidant le peuple pousse Jean-Luc Mélenchon dans les bras de Vladimir Poutine ». Clémentine Autain elle-même s’était, la même année, désolidarisée de propos de Jean-Luc Mélenchon dédouanant Poutine de toute responsabilité dans l’assassinat de l’opposant russe Boris Nemtsov, quitte à verser dans le complotisme.

Face à ces accusations, Jean-Luc Mélenchon, depuis plusieurs années, a cru trouver la parade : souligner ses liens avec l’opposition russe. Du moins, pas n’importe laquelle. Hostile à Boris Nemtsov et Alexeï Navalny (qu’il lui est arrivé de confondre), le député des Bouches-du-Rhône avait jeté son dévolu sur Sergueï Oudaltsov. Pourtant, ce dernier apparaissait, à bien des égards, problématique. Et ce, bien avant l’invasion de l’Ukraine.

Avant de le désavouer récemment, Jean-Luc Mélenchon ne tarissait pas d’éloges sur son « ami Sergueï », qu’il allait même rencontrer à Moscou en 2018 (non sans se mettre en scène). Mais de même que pour Staline il existait des « communistes de margarine », de même Poutine possède-t-il ses « opposants de margarine » – et l’« ami » de Jean-Luc Mélenchon en fait manifestement partie.

Sergueï Oudaltsov, né le 16 février 1977, grandit dans une famille d’apparatchiks soviétiques. Ses années de lycée, il les passe à dévorer Marx, Lénine, Bakounine. Devenu avocat et journaliste dans les années 1990, c’est dans la politique qu’il trouve sa raison de vivre – à gauche toute. La décennie suivante, on le retrouve à la tête du Front de Gauche russe, coalition de mouvements d’extrême gauche. Organisateur infatigable de manifestations anti-Poutine, il finit par incarner, au début des années 2010, l’une des figures de proue de l’opposition à l’autocrate du Kremlin. Arrêté, emprisonné à de multiples reprises, il écope, de 2014 à 2017, d’une peine de colonie pénitentiaire pour « organisation d’émeute publique ».

« Staline n’est pas un criminel »

Pourtant, ce portrait appelle quelques compléments. Oudaltsov, en effet, ressent une certaine nostalgie envers l’Union soviétique, notamment dans ce qu’elle pouvait avoir de pire.

Tout d’abord, notre opposant nourrit plus que de la complaisance pour Joseph Staline. Après tout, n’a-t-il pas consacré ses premières années de militantisme aux mouvements staliniens ? En 2012, à la tête du Front de Gauche, il affirmait que « Staline n’est pas un criminel ». Les années suivantes, il nuancera le propos, conseillant de ne pas « faire de Staline une idole ». Pourtant, le 5 mars 2022, pour commémorer la mort du « Petit Père des Peuples », Oudaltsov dirige une manifestation du Front de Gauche sur la Place Rouge, au motif que « la mémoire de Staline est la mémoire des réalisations inoubliables du peuple soviétique qui a vaincu le fascisme et conquis l’espace »

Sa conjointe Anastasia n’est pas en reste, comme en témoignent son interview publiée par Kommersant le 19 mars 2012 :

« Je ne suis pas stalinienne, mais je respecte l’histoire du pays. Je n’aime pas qu’on traîne dans la boue ses dirigeants. Il est évident qu’il y avait beaucoup de mauvaises choses, mais on ne peut réduire Staline à un tyran et un buveur de sang, comme on essaie de le décrire de nos jours. Il a élevé le pays du mieux qu’il a pu. »

Lors de leurs épousailles en 2001, les mariés avaient posé devant un portrait du dictateur !

Pareille indulgence mêlée d’admiration n’est nullement exceptionnelle dans un pays où la figure de Staline est instrumentalisée aussi bien par Poutine que par la plupart de ses opposants. On oublie le totalitarisme, la catastrophe de la collectivisation, les famines, la terreur d’Etat, le Goulag, les pertes effarantes subies pendant la Grande Guerre patriotique, pour glorifier une époque où l’URSS était une superpuissance victorieuse de l’Allemagne et crainte de l’Occident. Oudaltsov en a déduit, en 2018, que « comparé à Staline, Poutine est un pygmée, rien d’autre qu’un nain ».

Pourtant, cet opposant approuve sans réserve l’expansion territoriale de la Russie conduite par Poutine, notamment l’annexion de la Crimée, allant jusqu’à qualifier de « héros » les séparatistes du Donbass, non sans accuser l’Ukraine de perpétrer un « génocide » d’autant qu’à ses yeux, l’Occident est « perfide et hostile à une Russie concurrente ». Et pour cause : « Je suis un patriote soviétique et je considère la destruction de l’Union soviétique comme la plus grande erreur, le plus grand crime, écrivait-il sur son blog en 2014. Par conséquent, je considère l’annexion de la Crimée comme un pas modeste mais important vers la renaissance d’une Union [soviétique] renouvelée. » Jeudi dernier, sur Twitter, Oudaltsov est allé jusqu’à réclamer très sérieusement « la renaissance de l’URSS ».

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Cette rhétorique stalinienne, nationaliste et conspirationniste (l’Occident et ses « pantins » ukrainiens étant vus comme les agresseurs de la Russie), est largement antérieure à l’invasion de l’Ukraine en 2022. Elle ne pouvait manquer d’être connue de Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier ne lui en donnait pas moins du « mon ami ».

Le nouvel opposant russe intronisé par Jean-Luc Mélenchon : Alexeï Sakhnin

Hélas, et comme on pouvait s’y attendre, Oudaltsov soutient l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Jean-Luc Mélenchon, pour faire oublier ses compromissions passées avec le Kremlin, n’a d’autre choix que de le renier, puis de dénicher un autre opposant, plus acceptable :

« Comme nous l’avions fait avec les Grecs quand Tsípras avait capitulé devant le mémorandum, nous avons aussitôt pris contact avec la minorité restée fidèle à l’idéal commun. Il s’agit d’Alexey Sakhnin. Journaliste et activiste russe, docteur en Histoire et société, c’est un intellectuel militant [qui] vient de quitter le Front de Gauche, en désaccord avec les positions de Sergueï Oudaltsov en faveur de la guerre en Ukraine. »

Alexeï Sakhnin apparaît effectivement plus présentable que la précédente idole de Jean-Luc Mélenchon. Lui aussi est engagé à l’extrême gauche, a manifesté et écrit contre Poutine. Et sa condamnation de l’invasion russe est sans réserve. Son statut d’opposant au Kremlin ne peut lui être dénié.

Toutefois, Sakhnin a, par le passé, tenu un langage pour le moins peu amical envers l’Ukraine. Ainsi voyait-il dans la « Révolution de Maidan », en 2014, un mouvement autoritaire, influencé par les élites occidentales et peuplé de fascistes, ce qui revenait à épouser la lecture complotiste qu’en livrent Poutine et ses thuriféraires, alors que la réalité apparaît sensiblement différente.

Et tout en raillant l’usage du mot « dénazification » par Vladimir Poutine pour justifier l’invasion, Sakhnin a récemment repris à son compte, de nouveau, des éléments narratifs qui se rapprochent de la propagande déployée par le Kremlin :

« L’OTAN, les États-Unis et les politiciens de droite en Europe ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour mettre de l’huile sur le feu. Bien sûr, les extrémistes étasuniens sont ravis de la perspective de voir l’Ukraine devenir un nouvel Afghanistan. Mais il est politiquement et moralement impossible de défendre l’invasion russe en raison de ces intrigues. » 

Malgré son courage et sa fermeté face à Poutine, Sakhnin peine à se débarrasser, on le voit, des « tics » complotistes qui imprègnent la « guerre hybride » conduite par Moscou contre l’Ukraine.

« L’amour est aveugle, l’amitié ferme les yeux », disait Bismarck. Jean-Luc Mélenchon, mis en cause pour ses accointances poutiniennes, n’a cessé de crier son amitié pour des opposants russes soigneusement sélectionnés. Quitte à fermer les yeux sur leurs dérives chauvinistes et conspirationnistes. En toute amitié.

 

Voir aussi :

Pour Jean-Luc Mélenchon, « les USA soutenaient en sous-main Daech en Syrie »

Conspiracy News #14.2022

dimanche 3 avril 2022 à 14:30

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 28/03/2022 au 03/04/2022).

COMPLOTISME ÉLECTORAL. Alors qu’enfle la petite musique d’une élection qui serait « truquée », Libération a identifié deux mouvements apparus en ligne qui affirment leur intention de se rendre dans des bureaux de vote pour y faire des images illustrant de potentielles fraudes lors du scrutin. Des initiatives qui sont essentiellement relayées par les mouvances antivax et QAnon françaises (source : Libération, 30 mars 2022).

Cette thèse selon laquelle l’élection présidentielle ne serait qu’une machination et non un processus démocratique n’est pas nouvelle ; elle résonne en France en 2022, y compris à travers les propos de candidats à ce scrutin. Le complotisme électoral, c’est le 26e épisode de « Complorama »avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’Observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de FranceInfo, l’application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcastsPodcast Addict, Spotify, ou Deezer.

L’ex-capitaine de gendarmerie Alexandre Juving Brunet appelle quant à lui à manifester le 9 avril, veille du premier tour de l’élection présidentielle, pour « empêcher » l’élection d’Emmanuel Macron (source : Maurice Ronai/Twitter, 3 avril 2022).

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Twitter de son côté semble avoir saisi le problème à bras le corps : un tweet de Florian Philippot qui affirmait que « Macron fait tout pour truquer l’élection » a été accompagné par le réseau social d’un bandeau le qualifiant de contenu « trompeur » (source : Romain Herreros/Twitter, 29 mars 2022).

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JEAN LASSALLE. Invité le dimanche 27 mars de « Questions politiques » sur France Inter, Jean Lassalle, candidat à l’élection présidentielle, a laissé entendre que le fils de Brigitte Macron, Sébastien Auzière, « réglait les sondages ». Il s’agit d’une fausse information caractérisée, régulièrement relayée depuis plusieurs années, notamment par Jean-Luc Mélenchon en janvier dernier, et à chaque fois démentie (source : France Inter, 27 mars 2022).

JOE BIDEN. À Varsovie, le 26 mars, le président américain Joe Biden a déclaré que son homologue russe « ne peut pas rester au pouvoir », déclenchant une avalanche de commentaires et de questions, et obligeant ses propres conseillers à préciser à la hâte le sens de ses propos. Une phrase maladroite qui, alors que Paris et Berlin se focalisent sur l’arrêt des combats, vient alimenter la rhétorique paranoïaque du régime russe sur de prétendus complots occidentaux (source : Le Monde, 28 mars 2022).

FRANCESOIR. Après avoir porté les voix de la division pendant la crise sanitaire, FranceSoir est désormais retweeté par le compte officiel de l’ambassade de Russie en France (source : William Audureau/Twitter, 28 mars 2022).

LES DÉCONSPIRATEURS. Cette semaine, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt et David Medioni ont reçu Christophe Bourseiller, historien, écrivain, journaliste, auteur de Le Complotisme, Anatomie d’une religion (Cerf, 2021) ainsi que d’une quarantaine de livres, auteur également, pour la chaîne Histoire, d’une série documentaire sur les théories du complot. Au sommaire de ce quinzième épisode : le complotisme électoral ; la radicalisation politique ; le populisme ; les résultats de l’enquête d’opinion Ifop/Fondation Reboot sur le complotisme ; les contenus sponsorisés pro-Poutine sur Facebook ; le livre de Christophe Bourseiller (source : Conspiracy Watch, 28 mars 2022).

NOUVEL ORDRE MONDIAL. Parfois utilisée en géopolitique pour décrire une période de changements majeurs, l’expression « nouvel ordre mondial » est régulièrement détournée pour alimenter une théorie du complot fustigeant un prétendu projet de gouvernement totalitaire mondial dirigé par des forces obscures comme les Illuminati ou les francs-maçons, le tout souvent accompagné de connotations antisémites. Le discours, somme toute très banal, de Joe Biden, donné devant un parterre d’hommes et femmes d’affaires à Washington lundi 21 mars, n’a ainsi pas manqué de réveiller toute la complosphère (source : Slate, 28 mars 2022). Pour Rudy Reichstadt, « l’articulation de ces trois mots, « new world order », c’est un peu le jackpot pour les complotistes. […] Or, cette expression de « Nouvel Ordre Mondial », précédée d’un article défini (« le ») et serti des majuscules de circonstance, est la manière dont les conspirationnistes désignent depuis des décennies le soi-disant projet secret de gouvernement mondial totalitaire que les puissants chercheraient à précipiter » (source : Franc-Tireur, 30 mars 2022).

SURVIVALISME. Dans l’affaire des cinq Français tombés d’un balcon à Montreux (Suisse) le 24 mars dernier, la police a dit privilégier la piste du suicide collectif. Dans ce drame, sur les cinq membres de la famille, seul le fils a survécu et est actuellement dans le coma. « Les investigations techniques ne montrent aucun signe avant-coureur d’un tel passage à l’acte », a souligné la police, notant toutefois que « depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes » (source : Ouest France, 29 mars 2022).

PLATEFORMES. Des centaines de comptes en français se sont engagés depuis le début de la guerre en Ukraine dans le relais de la doxa du Kremlin. S’il est dur de prouver qu’ils sont pilotés par la Russie, ils en reprennent fidèlement les arguments et piochent allègrement dans les visuels et vidéos de propagande des groupes russophiles du réseau Telegram, cœur névralgique de la communication russe, pour mieux les diffuser. De TikTok à Facebook en passant par LinkedIn et YouTube, aucune plateforme n’est épargnée (source : Le Monde, 30 mars 2022).

DONBASS. D’après un narratif poutinien, la presse aurait passé sous silence les bombardements ukrainiens dans le Donbass depuis 2014. Y aurait-il une guerre plus « propre » que l’autre ? La journaliste du Monde Faustine Vincent a répondu à cette question lors d’un live tweet du Monde en ligne (source : William Audureau/Twitter, 30 mars 2022).

MÉDIAS RUSSES. La plateforme EUvsDisinfo a de son côté réalisé une infographie très intéressante pour analyser la galaxie des médias qui dépendent du Kremlin, et dont le contenu relève souvent plus de la propagande d’État que de l’information (source : EUvsDisinfo/Twitter, 26 mars 2022).

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ROMANA DIDULO. Dans sa chronique « Antidote » du 1er avril sur France Inter, Tristan Mendès France s’est penché sur le cas de Romana Didulo, cette Canadienne qui s’est officiellement auto-proclamée, en février 2021, chef d’État, commandeur en chef et surtout « reine » du Canada. Un succès au sein de la mouvance QAnon, dont elle reprend une partie des références, notamment l’idée d’un complot mondial des « élites pédo-satanistes » (source : France Inter, 1er avril 2022).

ANTISÉMITISME. Dans un nouveau chapitre de l’émission La Fabrique du mensonge diffusé dimanche 3 avril sur France 5, les journalistes Elsa Guiol et Étienne Mélou racontent comment la crise du Covid-19 a considérablement augmenté l’antisémitisme en France. Les différentes étapes de la crise ont vu fleurir les contenus à caractère antisémite, notamment sous la forme de vidéos, provoquant un processus de « radicalisation » quasi inconscient. « C’est ce qui arrive à beaucoup de gens qui passent qui passent leur journée sur les écrans et les réseaux sociaux. Il suffit qu’on clique une première fois sur une vidéo antisémite avec un contenu pour que l’algorithme de ces plateformes vous en proposent un autre », constate notamment Elsa Guiol (source : FranceInfo, 1er avril 2022).

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POISSON D’AVRIL. Source d’inspiration pour des reportages farfelus, le 1er avril et ses poissons sont passés de mode au fil des années. En cause notamment : la chute de confiance dans les journalistes et l’essor des fausses informations. Comme l’a montré le canular Bye Bye Belgium qui secoua le pays en décembre 2006, la révélation, même explicite, de la supercherie — par une diffusion d’un bandeau « ceci est une fiction » — n’a pas été suffisante pour que les publics suspendent leur croyance dans la partition inventée du pays… (source : La revue des médias, 30 mars 2022).

AKHENATON. Pour le rappeur Akhenaton, les différents variants du Covid existeraient à cause de la vaccination. En réalité, deux des variants cités, Alpha et Delta, sont apparus avant le début de la campagne de vaccination. Le troisième, Omicron, a été détecté en Afrique du Sud après le début de celle-ci, mais dans un pays où seulement 28% de la population est vaccinée… (source : Julien Pain/Vrai ou Fake, 3 février 2022).

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GILETS JAUNES. Né sur les réseaux sociaux de façon largement spontanée, ce mouvement de protestation contre l’augmentation du prix des carburants s’est matérialisé dans la rue et sur les ronds-points fin 2018. Les revendications des Gilets jaunes se sont rapidement étendues à d’autres sujets, sans pour autant se cristalliser en un projet politique défini. Le piège des théories du complot s’est refermé sur le mouvement, le poussant progressivement vers une certaine marginalité politique. S’appuyant sur les données du sondage de décembre 2018 conduit par l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès et Conspiracy Watch sur un panel représentatif de la population de 1760 personnes, les chercheurs Laurent Cordonier, Florian Cafiero, Gérald Bronner et Pascal Wagner-Egger en concluent que la contestation sociale en France devra à l’avenir éviter le piège du complotisme si elle veut retrouver son rôle démocratique de mise en évidence des injustices pour initier le changement (source : The Conversation, 30 mars 2022).

PODCASTS. Depuis que le podcaster Joe Rogan a partagé des fake news et proféré des propos racistes lors de ses émissions, la question de la modération des podcasts se fait de plus en plus pressante. Mais pour l’instant, il n’y a pas vraiment de solution au niveau des plateformes où prospèrent, sur Apple Podcast, Spotify ou Google Podcast, des contenus de la mouvance QAnon, de Thierry Casasnovas ou encore d’Alain Soral (source : Numerama, 29 mars 2022).

DÉFIANCE. « En matière d’information, la confiance est au plus bas » constate Cyrille Frank, directeur de l’ESJ-Pro Médias Paris, s’appuyant sur le 21e baromètre de la confiance Edelman paru le 15 janvier 2022 (une enquête mondiale qui interroge pas moins de 33 000 personnes dans 28 pays). Seul un quart des citoyens ont une bonne « hygiène informative ». L’analyste pose la question de la responsabilité de médias audiovisuels qui continuent d’inviter des escrocs en mal de reconnaissance pour doper leurs audiences et leurs revenus au détriment de la santé publique (source : Frenchweb.fr, 31 mars 2022).

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MCKINSEY. Le 16 mars dernier, la commission d’enquête conduite par les sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Eliane Assassi (PCF) rendait un rapport sur le recours de l’État aux cabinets de conseil, dénonçant un « phénomène tentaculaire ». Selon ce document, les contrats de l’État avec ces cabinets ont « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant des dépenses supérieures à 1 milliard d’euros en 2021, ce qui est significativement moins qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni, le rapport indiquant que, « par rapport aux autres pays européens, le conseil au secteur public apparaît historiquement limité en France ». 2 070 cabinets de conseil ont été sollicités par les autorités entre 2018 et 2020, dont une vingtaine représentent plus de 50 % du marché. Si McKinsey fait bien partie de ce « top 20 » des cabinets de conseil les plus utilisés par le gouvernement français, il ne pèse que pour 1 % des dépenses de conseil. Toutefois, les filiales françaises de McKinsey ont été mises en cause pour avoir eu recours à des techniques d’optimisation fiscale leur permettant de ne verser aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020 – ce que le cabinet McKinsey a en partie démenti samedi. Tandis que les oppositions dénoncent un « scandale d’État », et que le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué dimanche dernier « un classique de l’extrême droite [consistant à] faire dévier les débats sur du complotisme », l’économiste Jean-Charles Simon estime dans Les Échos que « McKinsey est la cible idéale du populisme exacerbé d’une fin de campagne électorale, le coupable rêvé des ennemis de plus en plus nombreux des démocraties occidentales » : « Ce fut Goldman Sachs, Rothschild ou BlackRock. C’est aujourd’hui McKinsey. A épisodes réguliers, on dépeint une hydre malfaisante, si possible méconnue et « cosmopolite », comme ils disent. Il faut que ça sente Davos et Bilderberg, que ça attise les fantasmes de maîtres du monde asservissant le peuple. Il faut laisser croire à des passe-droits, des connivences et des fraudes » (source : Les Échos, 31 mars 2022).

YVAN COLONNA. Le 4 mars 2022, le frère d’Yvan Colonna prétend que « l’État est l’instigateur, le commanditaire de la tentative d’assassinat ». Une semaine plus tard, Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, s’interroge « pour savoir s’il n’y a pas des officines parallèles qui ont pu avoir un rôle » dans le sort de Colonna… L’agression mortelle dont a été victime le militant indépendantiste, jugé coupable trois fois de suite de l’assassinat du préfet Erignac le 6 février 1998, a réactivé la thèse d’un complot de l’État républicain contre la Corse (source : Conspiracy Watch, 29 mars 2022).

FAKE NEWS. L’influenceur Idriss Aberkane et l’animateur de radio André Bercoff ont relayé sur Twitter une infox dénonçant la prétendue « sénilité » de Joe Biden qui, en juillet 2021, se serait interrompu en plein discours en juillet 2021 pour s’adresser à sa mère, pourtant décédée en 2010. Sauf qu’en fait le président américain demandait à une femme handicapée présente à ses côtés où se trouvait sa mère… (source : Théo Laubry/Twitter, 27 mars 2022).

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[PODCAST] Présidentielle 2022 : l’élection qui serait truquée, cette petite musique du complotisme électoral

vendredi 1 avril 2022 à 23:25

La théorie selon laquelle l’élection présidentielle ne serait qu’une machination et non un processus démocratique n’est pas nouvelle, elle résonne en France en 2022, y compris à travers les propos de candidats à ce scrutin.

Nous sommes à quelques jours du premier tour, et dans cet épisode « Complorama » explore le complotisme électoral, c’est-à-dire la théorie du complot selon laquelle l’élection serait truquée, jouée d’avance, au profit du pouvoir en place, ou encore de puissants agissant en secret et tirant les manettes.

Un argumentaire qui n’est pas relayé que par des habitués de la complosphère, mais aussi par certains candidats à cette présidentielle 2022, comme Nicolas Dupont-Aignan.

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Nicolas Dupont-Aignan, pour qui « l’élection est truquée de A à Z », est appuyé par son soutien Florian Philippot, pour qui « Nicolas Dupont Aignan a totalement raison ! Macron fait tout pour truquer l’élection depuis des mois ! S’il était réélu, il ne serait pas légitime. »

Un air d’élection présidentielle américaine

À ne pas confondre avec l’usage du complotisme dans le cadre d’une élection, le complotisme électoral jette la suspicion sur tout le processus électoral démocratique. Il est également promu par des groupes comme QAnon France, ou par des mouvances antivax. Une dynamique qui rappelle forcément l’élection de Joe Biden aux États-Unis et le mouvement « Stop the Steal » (« Arrêtez le vol »), qui a conduit à l’invasion du Capitole.

Le complotisme électoral, c’est le 26e épisode de Complorama, avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l’application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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