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[PODCAST] Les plateformes, pilier du complotisme

mardi 29 juin 2021 à 11:20

L’avènement d’Internet, des sites et des réseaux sociaux, ces plateformes et leurs algorithmes ont donné naissance à l’état des lieux actuel du complotisme.

Twitter, YouTube, SnapChat, Amazon… Ces plateformes, sur lesquelles nous passons tant de temps, ont un rôle essentiel dans la vie de la complosphère… Donald Trump suspendu de Facebook ? C’est la conséquence de l’assaut du Capitole en janvier 2021, où se trouvaient nombre de complotistes.

L’occasion aussi de parler de la partie immergée de l’iceberg de ces plateformes sociales : algorithmes, “rabbit hole”, leur fonctionnement fait-il le jeu de la conspiration, au détriment de l’information ?

Le 11-Septembre, un évènement déclencheur

Les attentats du 11-Septembre sont à ce jour l’évènement qui a généré le plus de production complotiste en ligne, des productions propulsées par l’essor d’internet qui s’est produit au même moment. C’était le début d’une nouvelle ère dans l’information, une ère de liberté mais aussi de dérégulation.

Depuis, les théories du complot s’invitent sur les grandes plateformes généralistes telles YouTube ou Facebook, mais elles font aussi naître des sites “spécialisés”, comme FranceSoir, qui s’appuient souvent beaucoup sur la viralité des réseaux sociaux.

“Les plateformes, pilier du complotisme”, c’est le 11e épisode de Complorama, avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l’application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcastsPodcast AddictSpotify, ou Deezer.

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Conspiracy News #26.2021

dimanche 27 juin 2021 à 16:52

L’actu de la semaine décryptée par Conspiracy Watch (semaine du 21/06/2021 au 27/06/2021).

DIEUDONNÉ. Dieudonné M’Bala M’Bala a été condamné en appel à trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme, ainsi qu’à 200.000 euros d’amende, pour avoir notamment détourné plus d’un million d’euros de recettes non comptabilisées de ses spectacles, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. La cour d’appel a confirmé mercredi le jugement qui avait été prononcé par le tribunal correctionnel en 2019, en précisant que cette peine serait aménagée – en détention à domicile avec un bracelet électronique, en placement extérieur ou semi-liberté (source : Le Point, 25 juin 2021).

Samedi 26 juin 2021, lors du « Bal des quenelles » 2021, il a remis une quenelle d’or à Rémy Daillet Wiedemann, écroué après avoir été mis en examen pour complicité d’enlèvement dans l’affaire Mia.

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ALAIN SORAL. Dans une vidéo postée le mois dernier, Alain Soral soutient qu’il n’a jamais prétendu que les Juifs étaient derrière l’incendie de la cathédrale Notre-Dame. C’est pourtant ce qui ressort des propos pour lesquels il a été condamné. Conspiracy Watch revient sur le florilège de déclarations qu’il avait postées sur ce thème sur le réseau social russe VK (source : Conspiracy Watch, 25 juin 2021).

EMPOISONNEURS. Chercheuse associée au Centre d’histoire du XIXe siècle et autrice de Vitriol : Les agressions à l’acide du XIXe siècle à nos jours (Champ Vallon, 2020), l’historienne Karine Salomé a accepté de revenir pour Conspiracy Watch sur les lynchages de prétendus « empoisonneurs » par la foule parisienne lors de l’épidémie de choléra de 1832. Un épisode tragique, dont le contexte épidémique semble parfois faire écho au nôtre, à l’heure où la pandémie de Covid-19 suscite les suspicions, les accusations et les fantasmes les plus farfelus (source : Conspiracy Watch, 24 juin 2021).

RUDY GIULIANI. L’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, a été suspendu jusqu’à nouvel ordre du barreau de New York. La décision a été prise par la Cour suprême de l’État, en raison des « ravages » provoqués par ses mensonges sur les résultats de l’élection présidentielle de novembre 2020 (source : Huffington Post, 24 juin 2021).

À noter qu’un comité dirigé par les républicains de l’État du Michigan a publié le 23 juin un rapport démystifiant de manière catégorique les allégations de fraude électorale diffusées par les partisans de Trump dans cet État et dans celui de Géorgie (source : New York Times, 23 juin 2021).

JOHN McAFEE. Le 23 juin, John McAfee a été retrouvé mort dans sa cellule de la prison de Sant Esteve Sesrovires (près de Barcelone). Il y était incarcéré dans l’attente d’une probable extradition vers les États-Unis. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que l’ancien homme d’affaires, âgé de 75 ans, se serait suicidé. Aventurier, criminel, trafiquant de drogue, inventeur d’une cryptomonnaie appelée « Epstein ne s’est pas suicidé » (sic), l’homme était aussi une star des réseaux sociaux. Quelques heures après sa mort, une image de la lettre Q (en référence à la théorie conspirationniste QAnon) a été publiée sur son compte Instagram, provoquant de vives réactions chez ses partisans (source : Le Monde, 24 juin 2021). À noter que le média Russia Today s’est engouffré sans attendre dans la brèche, en rapportant les interrogations de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova – qui s’était illustrée en 2016 par des commentaires jugés antisémites –, dont cette réflexion lourde de présupposés : « Je voudrais que pour une fois, le mystère de cette mort très médiatisée soit élucidé avant les 50 prochaines années » (source : Tristan Mendès France/Twitter, 24 juin 2021).

QANON. Anthony Beckett, un Britannique adepte de la théorie QAnon, était persuadé que le gouvernement chinois s’apprêtait à enlever ses deux enfants, et que l’ancien président Donald Trump était la seule personne qui pouvait les sauver. Il a été condamné le 21 juin à dix ans de prison pour avoir tenté d’assassiner sa compagne avec un marteau, alors qu’elle prenait un bain. L’attaque s’était produite le 18 janvier, deux jours avant l’investiture de Joe Biden, jour où, pour les QAnon, l’« État profond » était censé être démasqué par Trump. Lorsque la police est arrivée et a arrêté Beckett, celui-ci a crié : « La grande réinitialisation approche. Ils viennent pour les enfants » (source : Vice, 22 juin 2021).

COMPLOTISME ÉLECTORAL. Dans cinq régions françaises au moins, des listes étaient menées par des candidats issus de la mouvance « corona-sceptique » et anti-restrictions sanitaire. Pâtissant d’une forte abstention et d’une faible médiatisation, elles ont recueilli des scores très faibles, inférieurs à 1% des voix. La candidate du collectif « Un Nôtre Monde » dans les Pays de la Loire, Linda Rigeaudau, s’est néanmoins dite « très fière des 6.000 personnes qui ont voté » pour sa liste, soulignant toutefois une défaite en partie due au budget de sa liste qui « n’a permis d’imprimer que 100.000 bulletins » (source : Le Figaro, 21 juin 2021).

CONTRÔLE DES POPULATIONS. Le succès actuel de certaines théories complotistes donne une impression de nouveauté. Elles ne font en réalité bien souvent que recycler d’anciens matériaux, inscrits dans une tradition de défiance à l’égard d’une prétendue volonté de contrôle des populations par le biais des nouvelles technologies. Le complotiste David Icke en donnait ainsi un exemple édifiant dans une vidéo datant de 2009.

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À visionner également, un extrait de l’émission « Anti-complot », sur LCI, au cours duquel est évoquée l’« anthroposophie », un courant de pensée ésotérique qui voit aujourd’hui dans la vaccination une création du démon Ahriman, dont le but serait « d’affaiblir l’humain » et « d’empêcher l’expression de sa spiritualité » (source : @ChocMeta/Twitter, 21 juin 2021).

ALICE PAZALMAR. Alice est une vidéaste complotiste française qui évolue dans la mouvance dite des « êtres souverains ». Présente au récent rassemblement des covido-sceptiques à Avignon (l’« université citoyenne »), elle vient de mettre en ligne une vidéo où elle fait solennellement état de son absolue liberté, profession de foi qu’elle accompagne de la destruction par le feu de son passeport (source : Conspiracy Watch/Twitter, 25 juin 2021).

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KENY ARKANA. Le lundi 21 juin, la rappeuse Keny Arkana était l’invitée d’Augustin Trapenard dans son émission « Boomerang » (France Inter). L’occasion pour la chaîne publique de célébrer « une figure majeure du rap hexagonal » sans qu’à aucun moment ne soit soulignée la tonalité très complotiste de l’oeuvre de cette artiste-militante. Dans un titre récent, Keny Arkana pourfendait ainsi les « médecins collabos arrosés par Big Pharma »

DÉSINFORMATION RUSSE. Moins de 2% : c’est le pourcentage de la population à avoir été vaccinée sur le continent africain. Des données qui inquiètent lorsqu’on sait qu’une enquête d’opinion récente montrait que 60% des personnes interrogées au Bénin, au Liberia, au Niger, au Sénégal et au Togo déclarent être hostiles à la vaccination. De septembre 2020 à mars 2021, le réseau international de lutte contre la désinformation First Draft News a tenté de mesurer la pénétration des théories du complot liées à la désinformation vaccinale en Afrique de l’Ouest. Un rapport publié il y a quelques jours par l’organisation cofondée par Eliot Higgins (du site Bellingcat), et soutenue par Google, souligne l’importance des réseaux de désinformation pro-russes dans la propagation de ces thèses (source : Conspiracy Watch, 23 juin 2021).

CROATIE. De 2011 à 2020, Wikipedia Croatie a été « prisonnier » d’un groupe d’une vingtaine d’administrateurs de l’encyclopédie. « Wikipedia Croatie avait reçu beaucoup d’attention à cause de sa tendance à promouvoir des points de vue fascistes, des biais contre les Serbes de Croatie, et une propagande anti-LGBT », a écrit la fondation Wikimedia dans un rapport publié le 21 juin 2021. Les accusations sont nombreuses, et les faits tout aussi graves et impressionnants (source : Numerama, 23 juin 2021).

IRAN. Les autorités américaines ont désactivé une série de sites web d’information liés à l’État iranien, accusés de désinformation. Cette décision s’inscrit dans une opération de répression de grande envergure contre les médias iraniens dans un contexte de tensions accrues entre les deux pays. D’après le ministère américain de la Justice, 33 sites étaient utilisés par l’Union islamique de la radio et de la télévision iranienne pour désinformer et semer la discorde parmi les électeurs américains avant la présidentielle de 2020. Parmi les sites bloqués, Press TV, « l’un des principaux diffuseurs mondiaux d’antisémitisme et de complotisme » d’après l’Anti-Defamation League (source : Associated Press, 23 juin 2021).

MYANMAR. Facebook fait la promotion de contenus qui incitent à la violence contre les manifestants du coup d’État au Myanmar et amplifie la désinformation de la junte, malgré la promesse de réprimer l’utilisation abusive de sa plate-forme. C’est ce que révèle une étude de l’ONG Global Witness, qui pointe des menaces de mort, la glorification de la violence militaire et la désinformation, telles que les allégations erronées selon lesquelles Daech serait présent au Myanmar et que l’armée aurait pris le pouvoir en raison d’une « fraude électorale » (source : The Guardian, 23 juin 2021).

PLATEFORMES ET COMPLOTISME. Les attentats du 11 septembre sont à ce jour l’évènement qui a généré le plus de productions complotistes en ligne, des productions propulsées par l’essor concomitant d’Internet. Depuis, les théories du complot s’invitent sur les grandes plateformes généralistes telles YouTube ou Facebook, mais elles font aussi naître des sites « spécialisés » dans la désinformation. « Les plateformes, pilier du complotisme », c’est le 11e épisode de Complorama, avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’Observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l’application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcastsPodcast AddictSpotify, ou Deezer.

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Notre-Dame : Alain Soral dit (vraiment) n’importe quoi

vendredi 25 juin 2021 à 19:06

Dans une vidéo postée le mois dernier, Alain Soral soutient qu’il n’a jamais prétendu que les Juifs étaient derrière l’incendie de la cathédrale Notre-Dame. C’est pourtant ce qui ressort des propos pour lesquels il a été condamné.

Alain Soral et Neal Sutz (capture d’écran YouTube, 31/05/2021).

La preuve que « le sionisme » contrôle la justice et les médias ? Alain Soral a été condamné à quatre mois de prison en semi-liberté pour avoir simplement évoqué un projet immobilier impliquant une société israélienne… C’est en tous cas ce qu’essaie de faire croire le polémiste antisémite.

Le 19 mai 2021, Soral, dont le casier judiciaire cumule près d’une vingtaine de mentions, a vu sa peine alourdie en appel pour avoir, rapportait l’AFP, « imputé aux juifs l’incendie de Notre-Dame ».

Dans une vidéo postée le 31 mai 2021 sur YouTube, le président d’Égalité & Réconciliation conteste cette formulation, arguant qu’il s’est contenté de participer à une émission de radio d’une durée de deux heures dans laquelle il n’aurait rien fait d’autre que souligner l’existence d’un projet de restructuration de l’Île de la Cité à Paris dans lequel interviendrait une société immobilière israélienne :

« Là je viens de prendre quatre mois de prison ferme, tu sais tu l’as dit, et officiellement ils ont mis dans les journaux que c’était parce que j’avais imputé aux Juifs l’incendie de Notre-Dame. En réalité ce n’est même pas le jugement et ce n’est bien sûr pas ce que j’ai dit. […] Là, par exemple, pour ma dernière condamnation, l’AFP – qui est une instance qui contrôle on va dire tout le discours médiatique français et qui est alignée sur le sionisme et le Nouvel Ordre Mondial –, l’AFP produit l’article de base qui dit pourquoi j’ai été condamné. Alors ils disent : “Alain Soral, le militant d’extrême-droite […] a été condamné à de la prison parce qu’il a imputé aux Juifs l’incendie de Notre-Dame”. Et les gens se disent “ah bon, bah il est fou”, et à la limite c’est normal, tu vois ? »

 
Ce que Soral se garde bien de préciser, c’est que la condamnation pour « provocation à la haine » qui le vise ne concerne pas l’émission de radio à laquelle il fait allusion mais un ensemble de publications sur sa page personnelle VKontakte (VK), une plateforme de réseau social russe inspirée de Facebook.

Le 17 avril 2019, deux jours après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, il avait publié sur VK les messages suivants :

« Rappelons que la haine du Christ et de ses lieux de culte provient d’abord de la Synagogue et de ses succursales maçonniques… »

« Les sionistes font tout pour désigner les musulmans… et faire oublier que brûler les églises est une injonction du Talmud et la haine du Christ au cœur du judaïsme (et de sa succursale la Franc-Maçonnerie). » [archive]

Le lendemain, il avait récidivé en publiant, toujours sur VK :

« Ne laissons pas les sionistes et les franc-macs récupérer l’incendie (volontaire) de Notre-Dame ! » [archive]

« Cet incendie est bien évidemment un incendie criminel, voulu, pour plusieurs raisons, par les plus hautes instances qui dominent et écrasent notre pays… » [archive]

Conspiracy Watch a pu consulter l’arrêt de la cour d’appel du 19 mai 2021. Le jugement est clair : c’est pour ces quatre publications qu’Alain Soral a été condamné.

Clémente, la cour d’appel l’a même relaxé pour les propos suivants, publiés sur Égalité & Réconciliation le 17 avril 2019 :

« Les soldats du mondialisme ont foutu le feu à notre cathédrale chérie et maintenant ils veulent la reconstruire. En synagogue ? On plaisante ! » [archive]

L’avocat d’Alain Soral, Damien Viguier, a fait valoir que la preuve d’un lien entre le compte VK « Alain Soral » et son client n’était pas rapportée. Un argument balayé par la cour d’appel qui souligne que le site Égalité & Réconciliation ainsi qu’Alain Soral lui-même ont invité  publiquement les internautes à le retrouver sur VK avec indication du lien permettant la redirection vers cette plateforme.

VK a finalement banni le polémiste d’extrême droite en juillet 2020, quelques jours après la suppression des deux chaînes YouTube qui lui étaient liées.

Fin novembre 2020, son compte Twitter a été supprimé après qu’un tribunal l’a condamné à 5 400 euros d’amende pour avoir, cette fois-ci, imputé aux juifs les attentats du 11 septembre 2001.

 

Voir aussi :

Un an après l’incendie de Notre-Dame, plus d’un Français sur trois doute de la thèse de l’accident

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Quand la peur d’un « complot des riches et des médecins » poussait la foule au crime

jeudi 24 juin 2021 à 10:27

Chercheuse associée au Centre d’histoire du XIXe siècle et autrice de Vitriol : Les agressions à l’acide du XIXe siècle à nos jours (Champ Vallon, 2020), l’historienne Karine Salomé a accepté de revenir pour Conspiracy Watch sur le massacre de prétendus « empoisonneurs » par la foule parisienne lors de l’épidémie de choléra de 1832. Un épisode tragique, dont le contexte épidémique semble parfois faire écho au nôtre, à l’heure où la pandémie de Covid-19 suscite les suspicions, les accusations et les fantasmes les plus farfelus… Entretien.

Les ravages du choléra à Paris durant l’épidémie de 1832 (gravure sur bois d’après un dessin de Jules Pelcoq, 1851).

Conspiracy Watch : Il y a quelques années, vous signiez un texte sur le massacre des « empoisonneurs » à Paris en 1832. Que s’est-il passé à cette occasion ?

Karine Salomé : Le 15 mars 1832, le choléra arrive en France. Quelques jours plus tard, il est à Paris. Début avril, le 3 et le 4 avril, de prétendus empoisonneurs, accusés de diffuser le choléra, sont lynchés par la « foule » parisienne lors de différents incidents. Il y a, selon les sources, 5 ou 6 morts, tous des hommes, ainsi qu’un nombre équivalent qui échappent à la mort, en se cachant pendant plusieurs heures pour certains.

CW : Qu’ont-ils fait pour se voir accusés ainsi ?

K. S. : Le contexte est tendu. On a une espèce d’effervescence dans la rue et les esprits s’échauffent facilement. Il suffit qu’un simple passant adopte une attitude pouvant paraître équivoque ou ambiguë pour que se déchaîne la violence. Tout peut partir de choses très anodines : passer plusieurs fois devant un marchand de vin, regarder un puit, parfois même tenir une bouteille dans sa main, suffisent à vous désigner comme un « empoisonneur »… Ça peut aussi être des propos, le simple fait d’évoquer l’empoisonnement par exemple. Ou alors c’est quelqu’un qui donne des bonbons à des enfants et tout d’un coup une personne intervient en disant « Ne mangez pas, c’est empoisonné ! », et là se forme un attroupement avec des conséquences tragiques.

CW : Comment bascule-t-on dans une telle violence ?

K. S. : C’est la grande question ! C’est la première fois que la France, qui n’avait pas connu d’épidémies depuis la fin du XVIIIe siècle, est touchée par le choléra. La maladie fait très peur, puisqu’on en ignore l’origine et que la mortalité augmente très vite : à Paris, il y a 4 morts le 26 mars, puis 400 morts par jour la semaine du 5 avril, pour finalement atteindre des pics à presque 1 000 morts par jour. Les malades meurent très rapidement, Paris est traversée par des brancards et des tombereaux qui transportent les corps. Ce contexte anxiogène alimente les rumeurs d’empoisonnement.

CW : Les violences se concentrent à Paris ?

K. S. : Oui, principalement. En province, il y a quelques cas de violence qui auraient pu être commises, je pense notamment à Brest où se forme un attroupement autour de trois individus mais où finalement rien ne se passe. Il y a aussi des villages qui se sont armés pour qu’aucune « étranger » n’y pénètre, notamment parce que beaucoup de Parisiens quittent Paris, les plus riches évidemment, mais aussi des étudiants qui reviennent en province, les maçons de la Creuse qui reviennent chez eux, etc.

CW : Peut-on penser qu’il y a eu de vrais empoisonneurs ?

K. S. : À mon avis, non. On a plutôt l’impression d’un retour à cette idée, déjà présente pour d’autres épidémies, comme la Peste noire du XIVe siècle, aux rumeurs d’empoisonnement qui désignaient différentes catégories de personnes comme coupables. On voit mal pourquoi il y aurait des empoisonneurs et comment ils pourraient fonctionner. Le choléra se suffit à lui-même en fait, il se diffuse par l’eau infectée, par exemple par les déjections des malades.

CW : Y a-t-il chez la foule l’idée que ces prétendus empoisonneurs font partie d’une conjuration ou plutôt qu’ils agissent dans une démarche individuelle ?

K. S. : Les sources manquent un peu sur le discours de ces foules, mais a priori c’est plutôt l’idée d’un complot qui se diffuse, un complot qui émanerait d’abord du gouvernement et des riches, qui voudraient se débarrasser des catégories populaires, car de fait le choléra touche d’abord les couches les plus pauvres de la population. Il y a aussi l’idée d’un complot des médecins, qui se serviraient de l’épidémie pour avoir des corps à disposition pour pouvoir pratiquer des dissections… On va donc avoir des cas de médecins qui sont malmenés par la foule, un par exemple qui parvient à s’en sortir en brandissant son bistouri. Une source fait même état de médecins assassinés, mais aucun cas n’est confirmé.

CW : A-t-on un moyen de savoir à quel point l’opinion est imprégnée de ces théories du complot ?

K. S. : Il semble que les catégories populaires aient vraiment cru au complot. C’est du moins ce qui ressort des sources de presse, mais elles émanent des élites, donc on peut s’interroger sur leur fiabilité peut-être. Mais des témoignages convergents font état de cette conviction populaire de l’existence d’un complot, par exemple celui de la comtesse de Boigne qui raconte comment elle essaie de convaincre ses domestiques qu’il ne s’agit pas d’un complot. Car inversement, on a l’impression que les catégories aisées, la bourgeoisie, l’aristocratie, restent tout à fait étrangers à cette conviction.

CW : Est-ce qu’on a une tradition dans la foule française de la chasse à l’empoisonneur ?

K. S. : Oui, ça a été montré par des historiens comme Jean Delumeau : à chaque épidémie, il y a ces rumeurs d’empoisonnement, qui se traduisent généralement par la stigmatisation de certaines communautés, les Juifs, les vagabonds, etc., et donnent parfois lieu à des massacres. Mais c’est vrai pour l’Europe d’une manière générale, pas seulement pour la France. Pour chaque période, on adapte un peu la rumeur au contexte, le choix du bouc émissaire peut varier. Mais demeure cette idée que, pour comprendre une épidémie qui paraît nouvelle et incompréhensible, le plus simple est de désigner un responsable. Il a fallu très peu de temps pour que cette idée d’empoisonnement ressurgisse automatiquement : moins d’une quinzaine de jours après l’apparition de la maladie en France !

CW : Qui sont les boucs émissaires en 1832 ?

K. S. : Alors justement; c’est un peu ça l’originalité : il n’y a pas de catégorie particulière désignée. On évoquait plus haut les médecins et les riches, mais si on regarde qui ont été les victimes, ce sont des individus lambda qui ont été attrapés par la foule sans qu’ils incarnent une catégorie particulière. Tout ce qu’on peut constater, c’est qu’ils relevaient a priori d’une catégorie un tout petit peu plus aisée que ceux qui les ont massacrés, mais sans qu’il y ait d’énormes différences…

CW : Est-ce qu’on a des figures publiques, des personnalités, qui cristallisent les haines de la foule et les rumeurs ?

K. S. : Non, pas vraiment. Il y a quand même l’idée que c’est un coup du gouvernement, donc le roi derrière, mais sans qu’il y ait de figures particulières qui cristallisent le mécontentement.

CW : Quelle est la réaction des autorités ?

K. S. : Au début, elles semblent en partie accréditer la thèse de l’empoisonnement : une circulaire du préfet de police de Paris, Henri Gisquet, demande à ses agents d’être vigilants et dénonce l’existence de « misérables » qui empoisonneraient les fontaines. Cette circulaire se retrouve ensuite placardée sur les murs et reprise par la presse. Il n’y aura pas par la suite de proclamation du roi ou du gouvernement dans ce sens-là, mais cette déclaration du préfet de police est un peu étonnante, elle donne l’impression que les autorités, du moins les autorités de police, ont cru à ces fantasmes d’empoisonnement. Peut-être que face à cette maladie qu’on ne maîtrise pas, elles ont pu considérer comme une hypothèse possible la première explication venue, c’est comme ça que je l’interprète. Mais quand les massacres se déroulent, les autorités vont aussi tenter de protéger les victimes : on est à une époque où la violence du peuple est considérée comme inadmissible, signe de sauvagerie et de barbarie. Mi-avril, un officier de la garde municipale est décoré de la Légion d’honneur pour avoir extrait des innocents de la foule. On a aussi des cas d’individus qui se réfugient dans des postes de police et sont protégés par les policiers.

CW : Paradoxalement on a eu, au début de l’épidémie, l’idée que la France est à l’abri ?

K. S. : Oui, le choléra a déjà frappé durement la Russie d’abord, puis la Pologne et la Grande-Bretagne ensuite, mais les autorités politiques et militaires françaises sont convaincues que la France, eu égard à son état d’avancement sanitaire, économique et social, ne sera pas gravement impactée par l’épidémie. Donc on retrouve des discours qui expliquent que le choléra va certainement toucher la France, mais sans grand danger et qu’il suffit de prendre quelques petites précautions, comme nettoyer les rues avec du chlore.

CW : Comment réagit l’opinion publique à ces massacres ?

K. S. : C’est une indignation unanime contre ces massacres, qui seraient le signe d’une barbarie indigne de la civilisation et de l’époque. En revanche les interprétations de ce déchaînement varient, certains y voient un peuple égaré, d’autre un peuple manipulé. Il y a l’idée qu’il faut éduquer les masses pour éviter cela. Les épidémies suivantes de choléra, qui reviendra régulièrement en France, dans les années 1850 notamment, ne donneront d’ailleurs plus lieu à des massacres.

CW : On est également dans un contexte politique explosif ?

K. S. : Oui, la monarchie de Juillet a été instaurée seulement deux ans plus tôt et doit très vite faire face à l’opposition des républicains et des royalistes légitimistes. Le contexte politique est extrêmement tendu : il y a des émeutes, notamment en 1831 à Lyon et à Paris, une mutinerie en 1832 dans la prison parisienne de Saint Pélagie, dans laquelle des Républicains sont enfermés et où la foule essaie de les faire évader. Juste après le choléra, il y aura les émeutes républicaines de juin 1832, où la répression va être très forte. Donc, dans ce contexte très tendu, les rumeurs d’empoisonnement alimentent l’antagonisme : la presse qui soutient le régime affirme qu’il n’y a pas d’empoisonnement, mais que ceux qui « empoisonnent » l’atmosphère, c’est l’opposition politique, républicains et légitimistes.

CW : Y a-t-il une coloration politique dans ces massacres ?

K. S. : Le problème c’est que cette foule est insaisissable finalement, puisque seulement quelques personnes vont être arrêtées et jugées. Au moment de leurs procès, les accusés se défaussent complètement de leurs responsabilités, expliquant qu’ils étaient là par hasard, ou même qu’ils ont essayé d’empêcher les lynchages. Certains de leurs avocats essaient d’ailleurs de justifier et d’excuser l’emballement en évoquant le défilé des brancards dans les rues ou la circulaire équivoque du préfet. A aucun moment ils n’assument leurs gestes ni expliquent comment a pu fonctionner cet engrenage mortifère. Il est donc impossible de dire que le massacre a été « organisé », ou animé par telle ou telle idée. J’ai l’impression que c’est plutôt un déchaînement de violence qui advient tout à coup et qui ne dure d’ailleurs que quelques jours. Cependant, le choléra et ses conséquences participent au discrédit du roi et sont peut-être l’une des causes des tensions qui aboutissent à l’insurrection de juin 1832.

CW : Que pense l’historienne que vous êtes d’éventuels parallèles qu’on pourrait faire entre l’épidémie d’alors et celle d’aujourd’hui ?

K. S. : Je suis plus habituée à fouiller les archives et essayer de comprendre le passé qu’à analyser le présent ou anticiper le futur. Mais on a retrouvé un peu cette idée d’une épidémie d’origine inconnue, qui viendrait d’un pays lointain, d’une communauté particulière, en l’occurrence la communauté asiatique. Aux États-Unis notamment, il y a eu des agressions contre des personnes d’origine asiatique, mais elles ont été plutôt le fait d’individus agissant seuls, pas dans des mouvements de foule contre un individu. On voit en tout cas que le déchaînement de violence n’a pas disparu dans notre société, par exemple avec certaines images de manifestations où des manifestants en groupe se jettent sur un policier au sol. On se dit que finalement, dans d’autres circonstances, une telle violence pourrait aussi se reporter sur des individus lambda.

CW : Pourrait-on comparer la foule informe d’alors aux réseaux sociaux d’aujourd’hui ?

K. S. : Peut-être d’une certaine manière avec la rapidité de diffusion de la communication. L’ampleur n’est bien évidemment pas la même, car avec les réseaux sociaux on peut contacter beaucoup plus de personnes. Mais en termes de rapidité d’information, en 1832, des attroupements de dizaines, peut-être centaines de personnes se forment très vite, avec une circulation très rapide des discours haineux qui conduisent à la violence. Il y a aussi cette question de l’anonymat, parce qu’effectivement on ne sait pas qui est cette foule, la responsabilité est diluée, c’est ce fonctionnement bien connu où puisqu’on est un groupe, personne n’est responsable finalement. On retrouve un peu cet aspect sur Internet.

CW : L’éducation a peut-être pu faire reculer le niveau de violence, mais les théories du complot, elles, n’ont pas disparu ?

K. S. : Oui c’est assez amusant de constater que, quels que soient les supports et les époques, les théories du complot circulent. On a un peu l’impression que l’éducation, en tout cas pour certains, n’empêche toujours pas de croire tout ce qui est dit sans aller le vérifier au préalable. En fait l’esprit critique n’est pas toujours très développé… Et ce n’est pas forcément une question de masses ou de milieu social, les classes aisées peuvent tout aussi bien être touchées.

CW : Y a-t-il des gens qui, à l’époque, promeuvent de soi-disant traitements miracles contre le choléra ?

K. S. : Les médecins ont des avis différents. Pour les uns, ça vient de l’air ; pour les autres, c’est une contagion. Donc ils préconisent des traitements différents selon leurs interprétations, plus ou moins fantasques : certains affirment qu’il faut réchauffer le corps et donc recommandent de boire des tisanes, d’autres à l’inverse pensent qu’il faut le refroidir et prescrivent des boissons glacées ou des bains de pied… On a aussi des gens qui achètent du camphre, beaucoup de camphre, avec l’idée que ça permettrait de purifier l’air. On voit le prix du camphre exploser, ce qui abonde d’ailleurs dans le sens du complot, puisqu’il y a l’idée que ce sont les riches qui l’ont acheté et qui donc vont pouvoir seuls se protéger.

 

Voir aussi :

La Peste noire : ses boucs émissaires et ses complotistes

L’article Quand la peur d’un « complot des riches et des médecins » poussait la foule au crime est apparu en premier sur Conspiracy Watch | L'Observatoire du conspirationnisme.

L’Afrique de l’Ouest, proie du complotisme antivaccinal… et de la désinformation russe

mercredi 23 juin 2021 à 18:11

First Draft News montre que des réseaux de désinformation pro-russes ne sont pas étrangers aux théories du complot vaccino-sceptiques qui circulent en Afrique de l’Ouest.

Source : First Draft News, juin 2021.

Moins de 2% : c’est le pourcentage de la population à avoir été vaccinée sur le continent africain. Des données qui inquiètent lorsqu’on sait qu’une enquête d’opinion récente montrait que 60% des personnes interrogées au Bénin, au Liberia, au Niger, au Sénégal et au Togo déclarent être hostiles à la vaccination.

De septembre 2020 à mars 2021, le réseau international de lutte contre la désinformation First Draft News a tenté de mesurer la pénétration des théories du complot liées à la désinformation vaccinale en Afrique de l’Ouest. Le rapport publié ce jour par l’organisation cofondée par Eliot Higgins (du site Bellingcat), et soutenue par Google, souligne l’importance des réseaux de désinformation pro-russes dans la propagation de ces thèses.

En Afrique de l’Ouest, la défiance anti-vaccinale préexiste à la pandémie de Covid-19. Elle trouverait son origine dans des « siècles d’exploitation systématique exacerbée par des incidents historiques récents ». A titre d’exemple, dans les années 1990, le géant pharmaceutique Pfizer, aujourd’hui fournisseur d’un des principaux vaccins contre le Covid-19, a testé un médicament sur « 200 enfants nigérians sans leur consentement pendant une épidémie de méningite bactérienne ». Cet épisode, tout comme celui des patients séropositifs en Ouganda, seraient « restés ancrés dans la psyché collective de la région ».

Avec l’épidémie de coronavirus, certains récits anti-vaccins ont été remis au goût du jour : dangerosité pour les enfants, infertilité, remèdes naturels plus efficaces… Des affirmations parfois relayées par des responsables politiques de premier plan comme au Nigeria, où l’accès à des informations fiables et de qualité souffre du manque de moyens qui leur sont accordées.

L’influence pro-russe

Outre ce terreau propice aux fake news, le rejet des vaccins prospère aussi en Afrique de l’Ouest sous l’effet des réseaux de désinformation pro-russes. Ainsi, un article du théoricien du complot F. William Engdahl, intitulé « Le vaccin de Gates propage la polio en Afrique », publié en septembre 2020 sur le site russe New Eastern Outlook (NEO), a ensuite été reproduit et traduit par le site complotiste canadien GlobalResearch.ca, que le Global Engagement Center du Département d’État américain décrit comme « profondément imbriqué dans l’écosystème plus large de désinformation et de propagande de la Russie ».

Depuis, NEO a été identifié comme étant un site web lié directement au service de renseignement extérieur russe. La publication a quant à elle continué à être partagée par un vaste réseau de désinformation coutumier de la diffusion de récits antiscientifiques et conspirationnistes comme les sites Mondialisation.ca (la version francophone de GlobalResearch.ca) et Réseau international. Au total, 26 liens vers des versions françaises et anglaises de l’article ont été générés.

Un mode de fonctionnement loin d’être isolé. Toujours au mois de septembre 2020, le site internet 21st Century Wire cite de manière trompeuse un article de l’Associated Press et intitule sa publication « L’ONU forcée d’admettre que le vaccin financé par la Fondation Gates est à l’origine d’une épidémie de polio en Afrique ». Résultat : pas moins de 35 médias, dont d’autres sites pro-russes tels que Zero Hedge, Wikistrike et Réseau international, auront relayé cette fausse information.

Source : First Draft News, juin 2021.

Cette influence russe s’accompagne de l’intégration du récit anti-vaccin dans des mythes plus englobants, issus de la sous-culture complotiste contemporaine mondialisée, tels que le « Great Reset », le « Nouvel Ordre Mondial » ou encore « QAnon ».

« Spree-Posting »

L’écosystème informationnel ouest-africain, déjà teinté d’un fort vaccino-scepticisme, est complètement pollué par ces théories du complot. L’audience grandissante de ces dernières est d’ailleurs due à « l’utilisation de techniques d’amplification sophistiquées ».

Parmi elles, le Spree-Posting, qui consiste en la diffusion d’un message ou d’un lien à plusieurs comptes Facebook dans un laps de temps extrêmement court ; le Coordinated link sharing, c’est-à-dire le partage de liens URL par plusieurs comptes de manière simultanée ; le Coordinated copypasta, soit l’amplification d’un message via le copier/coller avec incitation des autres utilisateurs à faire de même ; ou encore le Repeated rehashing qui n’est rien d’autre que le matraquage régulier d’un contenu faux afin de l’adapter à de nouveaux contextes.

Comment lutter contre ces réseaux de désinformation ? Le rapport souligne le manque de cohérence des « efforts de vérification des faits » de la part des plateformes sociales ainsi que la nécessité de « diffuser des messages pro-actifs conçus spécifiquement pour contrer ces idées ». Il met surtout l’accent sur l’importance de restaurer la confiance des populations envers les institutions pourvoyeuses de vaccins.

First Draft News plaide ainsi pour que Facebook et les réseaux sociaux collaborent davantage avec les journalistes et les chercheurs pour leur fournir un meilleur accès aux données et permettre ainsi une identification et une étude plus approfondies des fausses informations en matière de vaccination.

 

Voir aussi :

Un réseau de trolls russes démantelé au Ghana et au Nigeria

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